VIGNES.
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La vigne était l'un des principaux objets de la culture Israélite, comme on trouvait également, dans les
contrées environnantes, des vignobles estimés: dans le pays des Philistins, Juges 14:5; 15:5; en Édom,
Nombres 20:17; 21:22; en Moab, Nombres 22:24; cf. Ésaïe 16:8; en Hammon, Juges 11:33; en Égypte,
Nombres 20:5; en Phénicie, Pline 14, 9; en Syrie, Strabon 13, 735. Le sol de la Palestine, ses coteaux tournés
vers le soleil, son climat, étaient particulièrement favorables à la culture de la vigne, dont le fruit se
distinguait autant par la douceur et la qualité, que par l'abondance et la grosseur des grains. La vigne est
en conséquence nommée très souvent au nombre des principaux produits de la Palestine, Genèse 49:11;
Deutéronome 6:11; 8:8; Nombres 16:14; Josué 24:13; 1 Samuel 8:14, à côté du figuier, Jérémie 5:17; Osée
2:12; 2 Rois 18:32, et de l'olivier, Josué 24:13; 1 Samuel 8:14; 2 Rois 5:26; elle ne manque presque jamais
d'être mentionnée dans les prophéties qui promettent le bonheur au pays, ou qui le menacent d'être
désolé;
— Voir: encore Ésaïe 7:23; 61:5; Zacharie 8:12; Malachie 3:11.
L'expression être assis sous sa vigne, ou manger du fruit de sa vigne, est l'image de la paix et de la
prospérité, 1 Rois 4:25; Michée 4:4; Zacharie 3:10.
On comptait un grand nombre de vignobles dont quelques-uns ont conservé jusqu'à nos jours des droits à
une bonne réputation; les plus célèbres étaient ceux de Hen-Guédi, ceux d'Hébron situés dans la vallée
des Raisins, ceux de Sichem, de Carmel, du Liban, ceux de la contrée transjourdaine, Ésaïe 16:8; Jérémie
48:32, ceux des rives du lac de Génésareth, etc.
— Voir: ces différents articles; cf. encore 1 Samuel 8:14; Jérémie 39:10; 2 Rois 25:12; Néhémie 5:3-5,11.
Plusieurs villes avaient même tiré leur nom des vignobles (kérem) qui les entouraient, Abelkeramim,
Rethkérem, etc. C'était ordinairement sur des hauteurs que l'on plantait la vigne, Ésaïe 5:1; Jérémie 31:5;
Amos 9:13. Virgile, Géorg. 2, 113; quelquefois cependant on en trouvait aussi dans les plaines. Chaque
vignoble était entouré d'une haie ou même d'un mur destiné à le protéger contre les animaux des
champs, sauvages ou non, renards, lièvres, chèvres, chacals, etc., Cantique 2:15; Ésaïe 5:5; Matthieu 21:33;
Nombres 22:24; Proverbes 24:31; Psaumes 80:12; cf. Virgile, Géorg. 2, 371; 380. Theocrit. 1, 48; 5, 112. Une
ou plusieurs tours servaient de logement soit aux vignerons, soit aux maîtres, Ésaïe 1:8; 5:2; Matthieu
21:33; on veillait de là à ce qu'il ne se fît aucun dégât dans la vigne, Cantique 1:6, mais on n'avait pas le
droit d'empêcher les passants de cueillir autant de raisin qu'ils en pouvaient manger, Deutéronome 23:24.
Les ceps de la Palestine se distinguaient, et se distinguent encore aujourd'hui par leur hauteur et leur
force, Psaumes 80:11; un voyageur moderne trouva sur le versant méridional du Liban, un cep de vigne
qui avait 10 mètres de hauteur, et 0m,50 de diamètre; ses rameaux s'étendaient tout autour, et couvraient
de leur ombre un espace de 16 à 18 mètres de terrain en longueur et en largeur. Les ceps de la Cœlésyrie
atteignent, d'après Belon, une hauteur moyenne de 4 mètres. Ils portent pour la plupart des grappes
rouges, Proverbes 23:31; cf. Genèse 49:11; Deutéronome 32:14, et en général fort grosses, Nombres 13:24;
on en voit même encore qui ont jusqu'à 1 mètre de longueur, qui pèsent 6 kilogrammes, et dont les grains
sont comme de petites prunes; Schulz raconte que quelquefois, surtout vers le sud, on coupe une grappe,
qu'on la pose sur une planchette, et que les amis, assis autour, en cueillent les fruits, qu'ils mangent avec
un peu de pain pour leur repas. L'espèce de raisin le plus estimé paraît avoir été le sorek ou soreka,
Genèse 49:11; Ésaïe 5:2; Jérémie 2:21. Kimhi, dans son livre des racines, dit que c'est une espèce de raisin
dont les grains sont fort petits et fort doux; on assure même qu'ils ne contiennent point de pépins, ce qui
doit être entendu en ce sens que ces pépins sont si petits et si tendres qu'on ne les aperçoit pas. C'est
apparemment la même espèce qui porte encore aujourd'hui au Maroc le nom de serki; on la trouve
également en Syrie et en Arabie sons un nom semblable. On a fort peu de détails sur la manière dont les
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