Page 1219 - Dictionnaire de la Bible J.A. Bost

Version HTML de base

3.
Urie, fils de Sémahia, de Kiriath-Jéharim, prononça contre Jérusalem et contre Juda des oracles
semblables à ceux de Jérémie. Poursuivi pour ce fait, il s'enfuit en Égypte, mais sa retraite fut découverte,
son extradition fut demandée, et Néco l'abandonna entre les mains de ses ennemis, qui le firent périr par
l'épée, Jérémie 26:20; 2 Rois 24:4. Cet exemple, et celui de Michée, sont invoqués par les anciens du pays
qui demandaient la mort de Jérémie, contrairement aux principaux et au peuple, qui, croyant que Jérémie
avait parlé au nom de Dieu, ne voulaient pas qu'il fût mis à mort. L'exemple, heureusement, ne servit de
rien.
________________________________________
URIM et Thummim,
________________________________________
proprement, lumière et intégrité (Vulg. doctrina et Veritas); une fois on trouve Thummim et Urim,
Deutéronome 33:8, ou par abréviation seulement Urim, Nombres 27:21; 1 Samuel 28:6. C'était, pour les
Juifs, le saint oracle qui, placé sur la poitrine du souverain sacrificateur, Exode 28:30; Lévitique 8:8; cf. 1
Samuel 23:9, révélait à celui qui l'interrogeait la volonté du Dieu fort, Nombres 27:21; 1 Samuel 28:6, cf.
Esdras 2:63; Néhémie 7:65. C'est à l'Urim qu'on avait recours toutes les fois qu'il est parlé de consulter
l'Éternel, 1 Samuel 22:10; 2 Samuel 2:1. Voilà tout ce que l'on connaît de précis relativement à cette pièce
importante du pectoral, et ce que l'on peut ajouter ne repose que sur des traditions contraires, et sur des
hypothèses. Deux écrivains juifs de la race sacerdotale, mais qui paraissent n'avoir pas vu ce dont ils
parlent, diffèrent beaucoup dans les détails de leur exposition. D'après Flavius Josèphe, l'Urim et le
Thummim n'était autre chose que les douze pierres précieuses du pectoral, qui, par leur éclat
extraordinaire, rendaient une réponse affirmative. D'autres pensent que l'Urim et le Thummim était
quelque chose d'ajouté au pectoral, soit dessus, soit à côté, dans une bourse très riche, soit dedans; Philon
croit que c'étaient deux figures brodées sur le pectoral, représentant l'une la vérité, l'autre l'intégrité;
Cyrille pense que ces deux mots étaient simplement gravés sur deux pierres précieuses, ou sur une lame
d'or, ou brodés sur le pectoral entre les rangs des pierres précieuses: quelques rabbins pensent que c'était
le vrai, mais indéchiffrable nom de Jéhovah, le saint tétragrammaton, qui était écrit sur une lame d'or, ou
un collier de pierreries descendant sur la poitrine du grand prêtre, ou trois pierres précieuses, l'une
portant le mot oui, l'autre non, et la troisième s;ms inscription (Michaélis). Il y a plus de divergence
encore sur la manière d'interroger cet oracle, et sur les circonstances dans lesquelles il était permis de le
consulter. Quelques rabbins enfin, suivis par Spencer, mais contredits par Flavius Josèphe et Philon,
pensent que l'usage de consulter l'Urim, en Israël, ne subsista que sous le tabernacle, et qu'il cessa avec la
construction du temple et l'avènement de la royauté, l'Urim appartenant à la théocratie, ou gouvernement
direct de Dieu, qui prit fin lorsque la royauté héréditaire eut été établie en Israël: ce qui confirmerait ce
sentiment, c'est que l'on ne trouve dans l'histoire sainte aucune trace de l'Urim depuis Salomon jusqu'à la
destruction du temple.
Au milieu de toutes ces incertitudes, voici ce que l'on peut reconnaître comme prouvé, ou comme
probable:
1.
L'Urim était différent du pectoral, mais intimement lié avec lui, Exode 28:30; cf. Lévitique 8:8. Le
texte ne décide pas s'il était dessus ou dedans.
2.
Il était différent des pierres précieuses elles-mêmes, puisque dans ce même chapitre, Exode 28:17,
Moïse a déjà ordonné qu'elles fussent placées sur le pectoral. On peut supposer aussi qu'il était caché
dans la doublure du pectoral, car on ne comprendrait pas qu'un saint mystère eût été exposé à la vue de
tous, et que dans ce cas on n'eût pas des renseignements plus clairs et plus précis sur sa nature.
3.
Le sort était quelquefois employé en même temps que l'Urim était consulté, 1 Samuel 10:20;
14:36,42, ce qui n'implique point, comme le croit M. Coquerel (Biogr. sacr. 176), que l'Urim lui-même fût
employé pour le tirage au sort.
1217