Identité du Scandinave Odin et du babylonien Adon

1° Nemrodou Adon, ou Adonis, de Babylone, était le grand dieu de la guerre ; Odin, on le sait, l'était également.

2° Nemrod, sous le caractère de Bacchus, était le dieu du vin ; Odin nous apparaît comme ne prenant aucune autre nourriture que le vin ; le vin lui tient lieu de tout autre aliment, d'après ce qui nous est dit dans ces vers de l'Edda : "Le père illustre des armées, engraisse lui-même ses deux loups ; mais le victorieux Odin ne prend pas de nourriture, il se contente du vin qu'il absorbe continuellement." (MALLET, fab. 20, vol. II, p. 106).

3° Le nom d'un des fils d'Odin indique le sens du nom d'Odin lui-même. Balder, dont la mort fut le sujet de tant de lamentations, paraît être la forme chaldéenne de Baal-zer, la semence de Baal ; car l'hébreu z, comme on le sait bien, devient fréquemment d dans le chaldéen récent. Or, Baal et Adon signifient également l'un et l'autre le Seigneur ; ainsi donc, si l'on admet que Balder est la semence ou le fils, cela revient à dire qu'il est le fils d'Adon ; donc Adon et Odin doivent être le même. Cela met évidemment Odin à un rang inférieur. Cela fait de son fils et non plus de lui-même l'objet des lamentations ; mais c'était aussi le cas en Égypte. En effet, Horus, était parfois représenté comme étant mis en pièces, ainsi qu'Osiris. Clément d'Alexandrie nous dit (Cohortatio, vol. I, p. 30) : "ils se lamentent sur un enfant mis en pièces par les Titans". Les lamentations sur Balder sont très clairement la contrepartie des lamentations sur Adonis, et si Balder était la forme favorite du Messie Scandinave, il n'était autre qu'Adon, ou le seigneur, comme son père.

4° Enfin, le nom de l'autre fils d'Odin, le puissant et belliqueux Thor, confirme toutes les conclusions précédentes. Ninyas, fils de Ninus ou Nemrod, à la mort de son père, quand l'idolâtrie reparut, fut tout naturellement, d'après la nature du système mystique, proposé comme Adon le seigneur. Or, comme 446

Odin avait un fils appelé Thor, ainsi le second Adon assyrien avait un fils appelé Thouros (Cedrenus, vol. I, p. 29). Le nom de Thouros sembe n'être qu'une autre forme de Zoro ou Doro, la semence (Lexique, P. 93). Le d est souvent prononcé comme th. Adon, en Hébreu avec les points voyelles se prononce Athon.

Appendice

Note M, p. 275