Le Souverain Pontife

Le don du ministère (du temps de l’Église primitive) est l'un des plus grands que Christ ait fait au monde. C'est à ce sujet que le Psalmiste, prophétisant l'ascension de Christ, parle dans ce langage élevé, de ses glorieux résultats : "Tu es monté en haut, tu as emmené des captifs en captivité ; tu as reçu des dons pour les hommes, même pour les rebelles, afin que l'Éternel demeurât parmi eux." (Psaumes LXVIII, 18). L'Église de Rome, à son origine, possédait le don céleste du ministère et du gouvernement scripturaire ; "sa foi était alors célèbre dans le monde entier", ses oeuvres de justice étaient riches et abondantes. Mais dans un jour de malheur, l'élément Babylonien s'introduisit dans son ministère, et désormais ce qui devait être une bénédiction devint une malédiction. Depuis ce moment, au lieu de sanctifier l'homme, elle n'a servi qu'à le démoraliser, et à faire de lui "deux fois plus l'enfant de l'enfer" qu'il ne l'aurait jamais été si elle l'eut simplement laissé à lui-même.

S'il en est qui s'imaginent qu'il y a une vertu secrète et mystérieuse dans une succession apostolique venant par la papauté, qu'ils considèrent sérieusement le caractère réel des ordres du pape et de ceux de ses évêques et de son clergé. Depuis le pape jusqu'au moindre membre du clergé, tout, on peut le montrer, est entièrement babylonien. Le collège de cardinaux avec le pape en tête est exactement la contrepartie du collège païen des pontifes avec son "Pontifex Maximus" ou le Souverain Pontife qui avait existé à Rome depuis les temps les plus reculés, et qui, on le sait, était formé sur le modèle du grand concile de pontifes de Babylone.

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