75
Chapitre 2
Objets du culte
Article 2
La Mère et l'Enfant, et l'original de l'Enfant
Section 3
L'Enfant en Grèce
D'Égypte passons en Grèce. Là non seulement nous avons des preuves qui
tendent au même but, mais nous avons un accroissement d'évidence. Le dieu
adoré comme un enfant dans les bras de la Grande Mère de la Grèce sous les
noms de Dionysius, ou Bacchus ou lacchus, est, d'après les anciens historiens,
entièrement identique à l'Osiris Égyptien. C'est l'opinion d'Hérodote, qui avait
poursuivi ses recherches jusque dans l'Égypte, et qui parle toujours d'Osiris
comme étant le même que Bacchus
Le témoignage de Diodore de Sicile nous
amène à la même conclusion. Orphée, dit-il, emprunta à l'Égypte la plus grande
partie des cérémonies mystiques, les orgies que célèbrent les recherches de
Gérés, et toute la fable des ombres infernales. Les rites d'Osiris et de Bacchus
sont les mêmes ; ceux de Gérés (
∆ημητρα
) et d'Isis se ressemblent exactement
sauf pour le nom
Or, comme si on avait voulu identifier Bacchus avec
Nemrod le dompteur de léopards, on prenait des léopards pour tramer son
chariot ; il était lui-même représenté comme vêtu d'une peau de léopard ; ses
prêtres étaient vêtus de la même manière, ou bien quand on n'avait pas de peau
de léopard, on prenait la peau tachetée d'un faon pour vêtement sacerdotal. Cette
coutume de porter la peau tachetée d'un faon paraît avoir été empruntée d'abord à
l'Assyrie et importée en Grèce ; le faon tacheté était pour les Assyriens un