Page 402 - LES DEUX BABYLONES

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sauver toutes les âmes que nous pourrons sauver pendant que cela se peut
encore, et avant que n'arrive la sombre nuit annoncée, pendant laquelle nul ne
peut travailler. Bien qu'il y ait de tristes perspectives devant nous, il n'y a pas
lieu de désespérer, il n'y a pas lieu de dire qu'avec ces perspectives tout effort
est inutile. Le Seigneur peut bénir et faire prospérer pour sa gloire les efforts
de ceux qui se ceignent pour combattre dans les circonstances les plus
désespérées et au moment même où l'ennemi vient comme un déluge, il peut
par son esprit élever un étendard contre lui. Et ce n'est pas seulement une
chose possible : il y a lieu de croire, d'après la parole prophétique, qu'il en
sera réellement ainsi ; que le dernier triomphe de l'homme de péché ne
s'achèvera pas sans un combat glorieux pour les disciples fidèles du Christ !
Mais si nous désirons réellement faire quelque chose dans ce but, il importe
que nous connaissions et quenous ayons toujours devant les yeux le caractère
monstrueux de ce mystère d'iniquité représenté dans la papauté que nous
combattons.
La papauté se vante d'être l'ancienne religion ; et en vérité, d'après ce que
nous avons vu, il paraît qu'elle est ancienne ! Elle peut faire remonter son
origine bien au-delà de l'ère chré-tienne, à 4 000 ans en arrière, près de
l'époque du déluge et de la construction de la tour de Babel. Pendant toute
cette période, ses éléments essentiels ont été à peu prèsles mêmes, et ces
éléments s'adaptent d'une manière particulière à la corruption de la nature
humaine. Beaucoup de personnes pensent que la papauté est un système dont
il faut simplement rire et se railler ; mais l'esprit de Dieu le caractérise sans
cesse d'une manière bien différente. Chaque déclaration de l'Écriture montre
qu'il a été décrit avec vérité quand il a été décrit comme étant le chef-d'oeuvre
de Satan, comme la perfection de sa politique pour tromper et séduire le
monde. Ce n'est pas la ruse des hommes d'État, la sagesse des philosophes, ou
les ressources de la science humaine, qui pourraient lutter contre les
fourberies et les subtilités de la papauté. Satan, qui en est l'inspirateur, a
triomphé bien des fois de ces résistances. Les nations mêmes où le culte de la
reine du ciel a fleuri dans tous les âges avec toutes ses abominations, ont été
précisément les plus civilisées, les plus policées, les plus distinguées pour les
arts et pour les sciences ; Babylone, où il prit naissance, était le berceau de
l'astronomie, l'Égypte, qui le nourrit dans son sein, était la mère de tous les
arts ; les cités grecques de l'Asie Mineure, où il trouva un refuge lorsqu'il fut
chassé de Chaldée, étaient renommées pour leurs poètes et leurs philosophes,
parmi lesquels il faut surtout citer Homère ; et les nations du continent