Page 399 - LES DEUX BABYLONES

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entièrement différente ; non seulement il a contribué à l'érection de quelques
monastères, qui sont interdits par la loi du pays, mais il a donné des dotations
à ces institutions illégales, sous le nom de réformatoires. Il y a fort peu de
temps qu'il fut déclaré sous l'autorité du Directoire Catholique que, dans
l'espace de trois années, cinquante-deux nouveaux couvents avaient été
ajoutés au système monastique de la Grande-Bretagne, presque le nombre de
ceux qu'on a confisqués en Italie. Et cependant des chrétiens, des églises
chrétiennes regardent tout cela avec indifférence ! Or, si jamais il y a eu une
excuse pour traiter légèrement ce péché contracté par le support national de
l'idolâtrie, cette excuse n'a plus aucune valeur. Le Dieu de la Providence a
démontré dans l'Inde qu'il est aussi le Dieu de la Révélation
Il a prouvé à
un monde frappé de terreur, par des événements qui faisaient tinter les
oreilles, que toutes les paroles de colère écrites il y a trois mille ans contre
l'idolâtrie sont encore aujourd'hui en vigueur autant qu'à l'époque où il
désolait le pays de l'alliance à cause de ses idoles, et où il vendait son peuple à
ses ennemis. Si les hommes commencent à voir qu'il est dangereux pour ceux
qui professent le christianisme de soutenir dans l'Inde l'idolâtrie païenne, il
faut qu'ils soient aveugles s'ils ne voient pas en même temps qu'il est tout
aussi dangereux de soutenir l'idolâtrie païenne de Rome, En quoi le
paganisme de Rome diffère-t-il de celui de l'Hindou ? Seulement en ceci, c'est
que le paganisme romain est le plus complet, le plus dangereux !
Je crains, après tout ce que j'ai dit, que plusieurs chrétiens ne se révoltent à la
comparaison que je viens de faire entre la papauté et le paganisme déclaré.
Qu'on me permette donc de confirmer mon opinion par les témoignages de
deux écrivains distingués, bien qualifiés pour trancher la question. Ils
montreront au moins que je ne suis pas seul de mon avis. Ces écrivains sont
Sir George Sinclair d'Ulbster, et le Dr. Bonar de Kelso. Peu d'hommes ont
étudié le système de Rome plus complètement que Sir George, et dans ses
"Lettres aux protestants d'Écosse"
, il a mis en oeuvre toute la fécondité de son
style, et les ressources de son esprit hautement cultivé pour travailler à
élucider son sujet. Or, voici son témoignage : le romanisme est un système
perfectionné de paganisme christianisé, et il diffère entièrement de son
prototype en ce qu'il est plus perfide, plus cruel, plus dangereux, plus
intolérant. L'opinion du Dr. Bonar est absolument la même, et il l'expose en
ayant particulièrement en vue le massacre de Cawnpore :
"Nous faisons pour
la papauté chez nous, dit-il, ce que nous avons fait au loin pour les idolâtres,
et à la fin les résultats seront les mêmes ; que dis-je ? Ils seront pires ; car la