Page 177 - LES DEUX BABYLONES

Version HTML de base

177
de celui-ci eurent été jetés ça et là dans les champs, sa tête, flottant sur l'Hèbre,
prouva le caractère merveilleux de celui à qui elle appartenait.
"Alors, dit Virgile,
alors que séparée de son cou aussi blanc que le marbre, la tête d'Orphée était
entraînée par les eaux rapides de l'Hèbre, Eurydice, répétaient sa voix expirante
et sa langue glacée. Ah ! Malheureuse Eurydice, murmurait son dernier soupir,
et tous les échos du rivage redisaient : Eurydice
!"
Il y a là de la différence,
mais sous cette différence il y a une unité évidente. Dans les deux cas, la tête
séparée du tronc occupe le premier plan du tableau ; dans les deux cas, le miracle
s'accomplit sur un fleuve. Or, si les fêtes de Saint-Bacchus-le-martyr et de Saint-
Denys Eleuthère s'accordent d'une manière si extraordinaire avec l'époque de la
fête du dieu du vin chez les païens, sous le nom de Bacchus ou Dionysus, ou
Eleuthère, et si la manière de représenter ce Dionysus moderne et l'ancien Denys
est évidemment la même, tandis que leur légende s'accorde si
extraordinairement, qui peut douter du caractère réel de ces fêtes de Rome ?
Elles ne sont pas chrétiennes ; elles sont païennes ; elles sont évidemment
Babyloniennes.
STANLEY,
Philosophie Sabéenne
, p. 1065. En Égypte le mois
correspondant à Tammuz, soit le mois d'Epep, commençait le 25 juin.
WILKINSON, vol. IV, p-l4.
BOWER,
Vie des Papes
, vol. II, p. 523.
BEROSE dans BUNSEN,
L'Égypte
, vol. I, p. 709. Pour identifier Nemrod
avec Oannes, que Berose nous montre comme sortant de la mer, on se
rappellera que nous avons démontré l'identité de Nemrod et de Bacchus.
Pour établir que Nemrod ou Bacchus, vaincu par ses ennemis, se réfugia, dit
la fable, au milieu de la mer, voir
Lorsqu'on le
représentait comme revenant à la vie il était tout naturel, dès lors, qu'il le fit
sous la forme de Oannes, le dieu-poisson. Or, Jérôme appelle Dagon, le
fameux dieu-poisson
"Piscem maeraris"
, le poisson du chagrin (BRYANT,
vol. III, p. 179). Ce qui identifie fortement le dieu-poisson avec Bacchus,
"Celui qu'on pleure"
, et l'identification est complète, lorsque nous lisons
dans Hésychius :
"Quelques-uns appellent Bacchus Ichthys ou le poisson"
(
sub voce
Bacchus, p. 179).
Tableaux du dehors
, p. 225.
Souvenirs personnels
, p. 112-115.