Introduction
Circonstances différentes de Jérémie, Ézéchiel étant captif avant la destruction
de Jérusalem
Dans la prophétie d’Ézéchiel, il ne s’agit plus des circonstances touchantes qui
nous ont occupés dans le livre de Jérémie : nous sommes sur un autre terrain.
Jérémie se trouvait dans la ville coupable sur laquelle le jugement était
suspendu, et il était opprimé sous le poids du mal qui avait amené la ruine,
rendant un témoignage qui, selon l’apparence, n’avait aucun résultat, quand même
dans le chagrin personnel de son cœur, selon la mesure humaine, ce témoignage
maintenait la gloire de Dieu. [1:2] Ézéchiel avait été emmené captif avec le roi
Jehoïakin ; [1:1] au moins il faisait partie des captifs de cette époque, et
c’est de cette époque qu’il date habituellement ses prophéties, chose importante
à remarquer pour l’intelligence des révélations qui lui ont été accordées. Il ne
s’agit plus pour lui de date qui se rapporte à l’année d’un règne, soit d’un roi
de Juda, soit d’un roi d’Israël. Le peuple de Dieu est captif parmi les gentils,
Israël est considéré comme un tout, les intérêts de tout le peuple sont en
scène. En même temps, la prise de Jérusalem sous Sédécias n’avait pas encore eu
lieu, circonstance qui fournit au prophète l’occasion de révéler l’iniquité du
roi, iniquité à laquelle Sédécias avait mis le comble par sa rébellion ; car
Nebucadnetsar avait attaché de la valeur au serment fait au nom de l’Éternel ;
il avait compté sur le respect dû à ce nom, et Sédécias n’en a pas tenu compte
[(17:18)].
Plan du livre
Ainsi, les vingt-trois premiers chapitres contiennent les témoignages de Dieu
contre Israël en général, et contre Jérusalem en particulier. Après cela, les
nations environnantes sont jugées. Ensuite, en commençant au chapitre 33, le
prophète reprend le sujet d’Israël, en annonçant sa restauration aussi bien que
son jugement. Enfin, depuis le chapitre 40 jusqu’à la fin, nous trouvons la
description du temple et la division de la terre.
Chapitres 1 et 2
Ch. 1 — Vision du trône universel de Dieu
Année 30, Mois 4, Jour 5 — Année 5 Jour 5
[1:1] Au premier chapitre, nous rencontrons une date qui se rapporte à l’année
de la Pâque de Josias ; mais dans quel but ? Je ne saurais le dire. On a pensé
que les trente ans se rapportent au jubilé : c’est sur quoi je n’ose pas me
prononcer. Mais d’autres circonstances mentionnées ici sont bien importantes.
Attributs de Dieu comme
supports du trône, tout étant mû par la volonté divine
Le trône de Dieu n’est pas vu à Jérusalem, mais indépendamment de cette ville et
en dehors d’elle : C’est le trône souverain et universel de Dieu. Dieu juge la
ville même de dessus ce trône. La prophétie commence par la description de ce
trône. [1:5] Nous y découvrons les attributs de Dieu, comme supports de ce
trône, [1:10] sous la ressemblance des quatre catégories des êtres créés sur la
terre, les quatre étant réunies en un, les quatre chefs au moins de ces
catégories. Ce sont à peu près les signes employés par les païens inventeurs de
l’idolâtrie, pour figurer leurs dieux. L’idolâtrie formelle a commencé par une
personnification figurée des attributs de Dieu. Ces attributs sont devenus leurs
dieux, les démons poussant les hommes à adorer ces dieux, et les gouvernant par
ce moyen, de sorte que c’étaient ces démons que les hommes adoraient. Ce culte a
bientôt dégénéré, au point qu’on a trouvé des dieux partout où il y avait
quelque chose à souhaiter, ou à craindre, ou qui répondait aux convoitises qui
inspiraient ces souhaits ou faisaient éprouver ces craintes, sentiments que le
démon cultivait pour s’approprier le culte dû à Dieu seul. Or, ces attributs
appartiennent au seul Dieu créateur et chef de toute créature ; [1:26] mais,
dans la vision du prophète comme dans le fait, ils ne sont, quelle que soit leur
puissance ou leur gloire dans leur exercice, que les soutiens du trône sur
lequel le Dieu de vérité s’assied1. C’est la puissante énergie de Dieu qui se
manifeste, quels que soient d’ailleurs les instruments qu’ils emploie :
l’intelligence, la force, la stabilité, et la rapidité en jugement. [1:21] Avec
cela, le mouvement de tout le cours des événements terrestres dépendait du
trône. Cette énergie vivante animait le tout. Elle mettait en mouvement les
chérubins, soutiens du trône, pleins d’yeux eux-mêmes ; les roues du
gouvernement de Dieu allaient chacune droit devant soi, mues par le même Esprit.
Tout dépendait de la volonté et du propos de Celui qui, assis sur le trône,
jugeait en justice. La majesté, le gouvernement, et la providence s’unissaient
pour former le trône de sa gloire. [1:22] Mais tous les instruments de sa gloire
étaient au-dessous du firmament ; Celui qui était glorifié était au-dessus.
C’est Celui que les païens ignoraient.
1 Les érudits incrédules, qui, ignorant Dieu, sont toujours bien pauvres dans leurs conceptions, attribuent l’origine de la vision d’Ézéchiel aux taureaux et aux lions de Ninive avec leurs têtes humaines et leurs ailes. Ils se trahissent eux-mêmes. Ils ne voient ni ne connaissent Celui qui était assis au-dessus de ces animaux. Je ne doute pas un instant que, essentiellement, ces images ne représentent la même chose que les chérubins ; mais les pauvres païens, comme les incrédules dans leur prétendue sagesse, étaient entraînés par Satan, et ils adoraient ce qui était au-dessous du firmament. Dans la vision d’Ézéchiel, les chérubins n’étaient que des attributs symboliques, et Celui qui était l’objet de l’adoration était au-dessus du firmament. Voilà précisément la différence, sous ce rapport, entre l’idolâtrie et la révélation de Dieu.
Ch. 2 — Communications
de Dieu au peuple rejeté, par Son prophète]
Dieu parle à un fils d’homme, sans plus de lien avec le peuple
[1:3] Ce trône du Seigneur Dieu, suprême et souverain sur tout, est vu en
Chaldée1, là où était le prophète, parmi les gentils ; mais il n’est plus vu en
rapport avec la terre à Jérusalem. Nous n’avons non plus aucune loi incorporée,
pour ainsi dire, dans le trône, d’après laquelle un gouvernement est exercé sans
intermédiaire. [1:28] La voix de Dieu s’adresse, par conséquent, à Ézéchiel
[2:1] comme à un fils de l’homme, titre qui convenait au témoignage d’un Dieu
qui parlait en dehors de son peuple, comme n’étant plus au milieu de lui, et qui
au contraire le jugeait du haut de son trône souverain. C’est le titre de Christ
lui-même considéré comme rejeté et en dehors d’Israël, quoiqu’il ne cesse de
penser à la bénédiction du peuple, en grâce. Il met le prophète en rapport avec
la position de Christ lui-même. Jésus, ainsi rejeté, ne voulait plus être
appelé, par ses disciples, le Christ (Luc 9 [v. 21-22]), car le Fils de l’homme
devait souffrir2.
1 J’entends simplement, dans les limites de l’Empire des Chaldéens. C’était sur le fleuve Kebar qui est plus au nord-ouest de la Mésopotamie.
2 Cette distinction, basée sur les Ps. 2 et 8, est toujours maintenue avec soin. Comp. Nathanaël, Jean 1.
Témoignage du prophète
à un peuple rebelle, jugé par Dieu
La même chose a lieu dans le cas d’Ézéchiel, quant à ses relations prophétiques
dans son témoignage et son exemple. Dieu est rejeté, son prophète prend cette
place avec le trône pour juger la nation entière, et Jérusalem en particulier,
tout en annonçant (à la foi) leur rétablissement en grâce. [2:3] Il est envoyé
de la part de l’Éternel, à un peuple rebelle, [2:4] pour lui dire : l’Éternel a
parlé. [2:5] Soit qu’ils écoutassent, soit qu’ils fermassent l’oreille, le
jugement ferait savoir qu’un prophète avait été là. [2:10] Son premier
témoignage se compose de lamentations, de regrets, et de malédictions. [3:3]
Toutefois, la communication de la parole de Dieu est toujours pleine de douceur,
considérée comme révélation de sa part, et comme ayant lieu entre Dieu et
l’homme (ch. 2).
Chapitre 3
Ch. 3 — Principes des relations de Dieu avec Israël rebelle
Différence d’avec Jérémie : Ézéchiel s’adresse à un peuple rebelle, rejeté de
Dieu
Quelques principes importants, dans les relations de Dieu avec Israël, se
développent au chapitre 3. Mais nous avons encore à remarquer un trait qui
caractérise le livre d’Ézéchiel en le comparant avec Jérémie. Ce dernier
prophète s’adresse immédiatement à ses contemporains, c’est-à-dire au peuple de
Dieu, dans un témoignage qui, se frayant un passage à travers le cœur écrasé et
blessé du prophète, expose la patience merveilleuse de Dieu, invitant jusqu’au
dernier moment son peuple à la repentance. Il n’en est pas ainsi avec Ézéchiel.
Il annonce ce qui rendait nécessaire le jugement. [3:7] Il est en effet envoyé à
Israël, mais à Israël dans une condition d’endurcissement. [3:26] Sa bouche est
fermée quant au peuple, qu’il ne devait pas réprimander. [3:27] Il peut lui
communiquer, à un moment convenable, certaines déclarations de la part de
l’Éternel, qui lui ouvre la bouche pour qu’il fasse comprendre au peuple qu’il y
a au milieu de lui un prophète ; mais lui-même ne s’adresse ni directement, ni
moralement, au peuple, comme étant l’objet actuel des voies de Dieu. L’Éternel
lui révèle les iniquités qui l’avaient obligé à rejeter son peuple, et à ne plus
agir envers lui, comme avec un peuple reconnu par Lui, selon les principes de
gouvernement qu’il avait lui-même établis. Cette prophétie renferme un exposé
divin de la conduite d’Israël à l’occasion de la rupture des relations de Dieu
avec son peuple et, en même temps, c’est la révélation de certains nouveaux
principes de conduite. Je parle de cette partie de la prophétie qui se rapporte
à Israël ; car on y trouve aussi divers jugements sur les gentils, ainsi qu’une
description de l’état du pays et du temple dans les temps à venir, état que le
prophète devait communiquer à Israël, si ce dernier se repentait.
Endurcissement du
peuple et avertissement des individus par le prophète
Au chapitre 3, l’Éternel rend témoignage que [3:6-7] ce peuple est plus endurci
qu’aucune des nations païennes. Il est effronté et d’un cœur obstiné. [3:9]
Ézéchiel a dû avoir son front rendu semblable à un diamant pour lui porter la
parole, [3:11] qu’il devait annoncer en disant que l’Éternel avait parlé, qu’ils
l’écoutassent ou qu’ils n’en fissent rien. [3:14-15] Le prophète est transporté
par la puissance de l’Esprit au milieu des captifs à Thel-Abib. Or, quoique la
maison d’Israël fût obstinée, Dieu distinguait un résidu, et voici comment.
[3:17] Le prophète devait avertir les individus. Il était établi pour cela.
[3:21] Si sa parole était reçue, celui qui l’écoutait serait épargné. [3:18-19]
Ézéchiel serait responsable de l’accomplissement de cette fonction, mais chacun
subirait la conséquence de sa conduite après avoir entendu la parole. Le peuple
n’était donc plus jugé comme un tout, son état étant considéré comme un ensemble
qui dépendait de la conduite publique de la nation ou du roi. Israël était
rebelle, [3:21] mais encore celui qui écoutait la parole vivrait. Dieu agissait
selon sa patiente grâce. [3:23] Le prophète voit encore seul la gloire de
l’Éternel, [3:25] et l’Esprit lui annonce qu’il ne sortirait pas pour entrer au
milieu du peuple, et qu’il serait lié dans sa maison, [3:26] que Dieu lui ferait
tenir sa langue à son palais, car c’était un peuple obstiné, et, comme peuple,
l’avertissement ne lui serait pas donné, [3:27] sauf à Dieu, à ouvrir la bouche
du prophète qui devrait parler au peuple de haut en bas, annoncer la parole de
l’Éternel, et celui qui écouterait, écouterait. L’Éternel ne plaiderait plus en
affection, ainsi qu’il l’avait fait.
Chapitres 4 à 6
Ch. 4 — Compte des années d’iniquité du peuple ayant amené le jugement
Jugement figuré sur Israël et Juda, tout le peuple étant compris dans ce même
nom
Au chapitre 4, outre le jugement général que Dieu prononçait sur l’état
d’Israël, Jérusalem, sur laquelle pesait toute l’iniquité du peuple maintenant
venue à son comble, se présentait aux yeux du Dieu qu’elle avait méprisé. [4:3]
Le prophète, en l’assiégeant figurément, [4:5] a dû signaler les années
d’iniquité qui amenaient ce jugement. Pour Israël en général 390 ans, [4:6] pour
Juda 40. Il est certain que ces dates ne se rapportent pas à la durée du royaume
d’Israël séparé de Juda et puis à celle de Juda, parce que le royaume d’Israël
n’a duré que 254 ans, à peu près, et Juda, depuis la chute de Samarie, à peu
près 134. Il semblerait que la période indiquée est calculée à dater de la
séparation des dix tribus sous Jéroboam, en comptant les années d’Israël, parce
que Israël, dès ce moment, a eu une existence à part, tandis que Juda était
tout, pendant le règne de Salomon qui a duré 40 ans. Après son règne, Juda
serait compris dans le nom général d’Israël, selon l’habitude d’Ézéchiel,
quoiqu’il distingue les deux royaumes dans certaines occasions, à cause de la
position de Sédécias et des voies de Dieu dans les temps à venir. La raison de
l’emploi de ce nom d’Israël pour tous est assez évidente, savoir, que la
captivité avait placé la nation tout entière sous un jugement commun et dans le
même état, Israël étant le nom du peuple dans son ensemble. Celui-ci était mis
de côté, et un royaume gentil était établi. Juda est quelquefois distingué
d’Israël, parce qu’il y avait encore un résidu à Jérusalem (résidu jugé plus
sévèrement, il est vrai, que la masse, mais qui existait néanmoins), et qu’aux
derniers jours, il y aura des circonstances distinctes dans son histoire. La
même chose arrive dans le Nouveau Testament. Les douze tribus sont confondues
dans le langage des apôtres, cependant les Juifs, c’est-à-dire ceux de Juda,
sont constamment distingués historiquement. Au fond, Ézéchiel prophétisait dans
les mêmes circonstances. De là, en partie, comme nous l’avons vu, son titre de «
fils de l’homme », donné aussi à Daniel, ainsi que celui de « homme bien aimé ».
L’homme de puissance était Nebucadnetsar, mais celui qui, par l’Esprit,
représentait sa race devant Dieu était un Ézéchiel, ainsi que l’homme de désirs
était un Daniel, un homme aimé de Dieu.
Signification du compte
des années, et manifestation du péché d’Israël depuis le début du royaume
Il est certain, à l’égard de la date, que les 390 ans font à peu près la durée
d’Israël depuis la mort de Salomon jusqu’à la destruction du temple. Quelques
personnes ont voulu compter les 40 ans de Juda, depuis la Pâque de Josias
jusqu’à la même époque, en supposant que la destruction du temple par
Nebucadnetsar, ait eu lieu 4 ou 5 ans après la captivité de Sédécias ; mais il
n’en est rien : ce fut la même année, mais un mois plus tard (2 Rois 24:12).
Jehoïakin est mené captif la 8éme année de Nebucadnetsar. Sédécias a régné 11
ans (Jér. 52:1-8). Dans la 19ème année de Nebucadnetsar, Nebuzaradan a brûlé la
maison de l’Éternel (v. 13), et, en lisant depuis le verset 6, on voit bien que
ce fut un mois après que Sédécias eut été pris, mais la même année. En prenant
les 40 ans de Juda pour le règne de Salomon, cela reviendrait à dire qu’Israël
n’avait fait que pécher depuis l’établissement du royaume. Car, ce n’est qu’avec
Salomon qu’il y a eu un établissement paisible de la royauté. David a fondé le
royaume, la responsabilité de sa famille a commencé avec Salomon (2 Sam. 7).
Ch. 5-6 — Jugement sur
Jérusalem et Israël, et petit résidu épargné
[5:2] Suivant la révélation donnée à Ézéchiel, Jérusalem est prise et la
population en est presque détruite ; le résidu se voit dispersé et poursuivi par
l’épée ; [5:3] une partie seulement de ce résidu est enfin épargnée, [5:4] et de
cette partie encore il y en aurait qui seraient jetés dans le feu1, feu qui
s’étendrait à toute la maison d’Israël : en d’autres termes, le jugement qui
tomberait sur le résidu qui ne périrait pas dans la ville, définirait la
position de toute la maison d’Israël. C’est ainsi que le prophète est amené
constamment à parler de tout Israël, car aussi longtemps qu’il y avait un résidu
à Jérusalem, la nation avait une place sur la terre, mais lorsque l’inique
rébellion de Sédécias a amené la destruction de Jérusalem, elle a cessé d’en
avoir. Ce jugement de Jérusalem a des éléments bien importants pour
l’intelligence de toute cette partie de l’histoire du peuple et des voies de
Dieu. C’est ici Jérusalem, dit l’Éternel ; je l’ai posée au milieu des nations,
et, autour d’elle des pays (ch. 5:5). Or, au lieu d’être un témoin au milieu de
ces nations, de sorte que la maison de l’Éternel aurait pu ou dû les attirer au
moins, en les plaçant sous la responsabilité d’y monter, elle avait été loin de
rendre un vrai témoignage au Dieu qui y demeurait. [5:7] Bien plus, ses
habitants avaient dépassé en méchanceté les nations idolâtres. [5:8] C’est
pourquoi Dieu exécuterait des jugements au milieu d’elle, à la vue des nations,
juste rétribution de ses péchés. [5:14] Jérusalem aussi serait mise en désert et
en opprobre parmi les nations qui étaient autour d’elle. De plus, le jugement
(ch. 6) ne serait pas limité à Jérusalem, [6:3] il serait exécuté sur tous les
hauts lieux, sur toutes les montagnes d’Israël. [6:6] Toutes les villes seraient
désertes, toutes leurs idoles détruites, [6:8] et le peuple dispersé. [6:10] Il
saurait que ce n’était pas en vain que l’Éternel l’avait menacé de ces
jugements. [6:12] Le feu atteindrait ceux qui seraient loin, comme ceux qui
seraient près : [6:14] le pays serait en désolation, [6:13] et les adorateurs
des idoles, tués autour de leurs dieux infâmes. [6:8] Toutefois, Dieu se
souviendrait de sa miséricorde, au milieu des jugements, et il épargnerait un
petit résidu de ceux qui seraient dispersés, [6:9] et ceux qui échapperaient
seraient en horreur à eux-mêmes, à cause des abominations dont ils auraient été
coupables. Jérusalem avait été maintenant jugée, ainsi que les montagnes
d’Israël, trop fameuses par leurs idoles et leurs hauts lieux.
1 C’est ainsi que je comprends ce passage; la traduction française pourrait faire supposer qu’il s’agit de cheveux jetés au feu; mais le prénom hébreu est au singulier et est masculin aussi bien que féminin.
Chapitre 7
Ch. 7 — Jugement final sur tout Israël et sa terre, sans remède
Sentence de Dieu sur tout le pays d’Israël et jugement du mal dans le peuple
[7:2] Enfin, chapitre 7, toute la terre d’Israël est sous la sentence de Dieu,
les quatre coins de la terre. [7:16] Ceux qui échapperaient au jugement
universel se lamenteraient, isolés sur les montagnes, ayant tout abandonné,
[7:17] n’ayant eu aucune force pour résister. [7:24] Les plus mauvaises des
nations posséderaient le pays, [7:20] et l’ornement de la majesté de l’Éternel,
qu’il avait établi en gloire, ayant été profané par les abominations d’Israël,
[7:21] serait livré à la profanation, et abandonné aux mains des étrangers.
[7:22] Le lieu secret de sa sainteté serait violé. [7:26] Malheur viendrait sur
malheur, et il n’y aurait point de remède. L’Éternel jugerait le peuple selon
qu’il avait mérité.
Jugement sur tout le
peuple, comme seul témoignage rendu à Dieu
Le jugement solennel était ainsi prononcé sur le peuple tout entier. Tout est
mis en désolation, et à l’égard des relations d’Israël avec Dieu, soit en ce qui
concernait le peuple lui-même immédiatement, soit par le moyen de la famille de
David, responsable du maintien de ces relations : tout était finalement perdu.
La grâce pouvait encore agir, mais le peuple et la maison de David avaient
totalement manqué, le nom de Dieu avait été blasphémé par le moyen de son
peuple, au lieu d’être glorifié. Le jugement exécuté est le seul témoignage qui
soit rendu à ce nom. [7:2] Le jugement complet est arrivé, il est sur les quatre
coins de la terre, et Israël n’est plus une nation. Quelle pensée solennelle,
que le jugement dût être le seul témoignage qui pût être rendu à Dieu ! Ce
chapitre 7 clôt cette première prophétie, prophétie qui est d’une vaste
importance, en tant que déclarant le jugement pleinement exécuté sur le peuple
de Dieu sur la terre.
Chapitres 8 et 9
Ch. 8-19 — Deuxième prophétie : Année 6, Mois 6, Jour 5
Ch. 8-11 — Jugement de l’état de choses à Jérusalem
Ch. 8 — L’Éternel montre toutes les abominations du peuple, causes du jugement
Le chapitre 8 commence une nouvelle prophétie, qui embrasse plusieurs
révélations distinctes et qui s’étend jusqu’à la fin du chapitre 19. Le chapitre
8 et les suivants, jusqu’à la fin du chapitre 11, vont ensemble. Juda subsistait
encore à Jérusalem, quoique déjà plusieurs eussent été amenés captifs avec
Jehoïakin. Le temple n’a été détruit que cinq ans plus tard. C’est l’état de
choses à Jérusalem qui est jugé dans ces chapitres. [8:1] Les anciens de Juda se
sont présentés devant le prophète, [8:6, 13, 15, 17] et l’Éternel s’est servi de
cette occasion pour faire voir à celui-ci toutes les énormités qui devaient
amener le jugement sur le peuple. Dans la prophétie de l’année précédente, Dieu,
par la bouche du prophète, avait (ch. 7:20, 22) menacé Israël de livrer son
sanctuaire aux profanes. Ici, l’Éternel montre en détail les causes de ce
jugement. [8:2] La gloire de l’Éternel apparut au prophète, [8:3] et il fut,
dans les visions de Dieu, transporté à Jérusalem ; [8:7] là, dans les parvis,
[8:10] et dans les chambres [8:14] et les portes, on lui montra toutes les
formes d’idolâtrie abominable par lesquelles les anciens, et d’autres en Israël,
souillaient la maison même de l’Éternel. Si l’on se rappelle l’histoire de
Jérémie et la profession extérieure qui se faisait, la prétention que la loi ne
se perdrait pas chez le sacrificateur (Jér. 18:18), on comprendra l’hypocrisie
et l’iniquité extrême des Juifs.
Ch. 9 — Exécution de la
vengeance de l’Éternel sur le peuple, sauf le résidu
[9:3] La gloire de l’Éternel visite le temple et se tient du côté qui regardait
la ville. Là, après avoir exposé en détail au prophète les énormités qui s’y
commettaient, [9:5-7] l’Éternel donne l’ordre d’exécuter la vengeance méritée,
en épargnant le résidu [9:4] qui soupirait à cause de ces abominations. [9:9] Ce
qui signale moralement l’état d’âme des méchants et les portait à lâcher la
bride à leur iniquité, c’est que l’absence de l’intervention de l’Éternel à
cause de leur faute, a agi sur leur incrédulité, de manière à leur faire dire :
L’Éternel a abandonné la terre, l’Éternel ne voit pas ! C’était l’endurcissement
du cœur.
Chapitre 10
Ch. 10 — L’Éternel est sur le seuil de sa maison pour diriger le jugement
Au chapitre 10, [10:2] toute la ville est livrée pour être consumée. [10:1] La
gloire de l’Éternel lui-même préside et commande. [10:4] Il se tient sur le
seuil de sa maison, laquelle il remplit de sa gloire en jugement, ainsi qu’il
l’avait fait en bénédiction [(2 Chron. 7:1)]. Le trône de l’Éternel était à
part. [10:8-17] Nous avons une description nouvelle de toutes ses parties.
[10:4] L’Éternel quitta son trône et se tint sur le seuil de la maison, ce qui
est un élément intéressant dans ce jugement. Les chérubins, et les roues
terribles, animés d’une énergie vivante et remplis d’yeux, auraient pu tout
accomplir, mais l’Éternel amène le prophète à prendre personnellement
connaissance des divers péchés et des abominables idolâtries, par lesquels on
profanait son sanctuaire. Son gouvernement providentiel opérait sans doute en
puissance pour exécuter son jugement, mais c’était l’Éternel de la maison
souillée, qui se tenait personnellement sur son seuil, pour diriger le jugement
de la ville, et pour faire mettre, lui-même, sur les fidèles, une marque qui les
mettrait à l’abri du jugement qui allait venir (ch. 9:3, 4, et suivants, et
depuis le commencement du ch. 8). Cette intervention personnelle de l’Éternel
est pleine d’intérêt à la fois pour montrer le mal bien connu de Lui, pour
marquer et préserver ceux qui gémissaient, et pour diriger le jugement.
Chapitre 11
Ch. 11 — Jugement final sur Jérusalem et le peuple méchant
Ch. 11 v. 1-21 — Jugement des méchants à Jérusalem et promesses pour les captifs
[11:2] Dieu juge les meneurs d’iniquité qui se rassuraient en pensant que la
ville serait imprenable (*). [11:7] Ils en sortiraient [11:10] et seraient jugés
à la frontière d’Israël. [11:13] Un des méchants meurt devant les yeux du
prophète, ce qui donne lieu aux soupirs et à l’intercession de son cœur pour
Israël. [11:15] En réponse, Dieu distingue ceux de Jérusalem et les captifs.
[11:16] Pour ces derniers, Dieu avait été un sanctuaire partout ; [11:17] il les
rétablirait et leur rendrait la terre. [11:19] Il les purifierait, et leur
donnerait un cœur nouveau. [11:20] Ils seraient son peuple, et Lui serait leur
Dieu. [11:21] Mais pour ceux qui marcheraient après leurs abominations, leurs
voies leur seraient rendues en jugement. Le résidu est toujours distingué, et la
conduite individuelle est la condition de bénédiction, sauf à établir les
fidèles comme peuple de Dieu à la fin.
1 On se souviendra des exhortations de Jérémie, à se soumettre à Nebucadretsar, et même à sortir de la ville pour se rendre auprès de lui.
Ch. 11 v. 22-25 — La
gloire de l’Éternel quitte Jérusalem
[11:23] La gloire de l’Éternel abandonne ensuite la ville et se tient sur la
montagne des Oliviers, d’où Jésus est monté [(Act. 1:9-12)], et où il
redescendra pour la gloire d’Israël [(Zach. 14:4)]. Cette section de la
prophétie se termine ici.
Chapitre 12
Ch. 12 — Fuite et capture de Sédécias, et jugement prochain du peuple
[12:12] Le chapitre 12 annonce la fuite [12:13] et la prise de Sédécias, qui
serait emmené à Babylone quoiqu’il ne dût pas la voir. [12:14] Toute la force de
Juda serait dissipée [12:20] et le pays mis en désolation. [12:16] Un petit
résidu de captifs déclarerait au milieu des nations les abominations qui avaient
amené le jugement, [12:23] et ce jugement viendrait bientôt, [12:27] car la
patience de Dieu envers son peuple avait amené à la conclusion incrédule que
Dieu n’interviendrait pas ; [12:28] mais maintenant l’effet de ses paroles ne
serait plus renvoyé.
Chapitre 13
Ch. 13 — Jugement des faux prophètes annonçant la paix
[13:2] Le chapitre 13 juge les prophètes qui trompaient le peuple à Jérusalem
[13:10] par leurs prétendues visions de paix.
Chapitre 14
Ch. 14 — Principes de gouvernement de Dieu sur les méchants et les justes
[14:1] Les anciens d’Israël viennent et s’asseyent devant le prophète. Ici, Dieu
pose nettement devant Israël les principes nouveaux d’après lesquels il voulait
gouverner. [14:3] Ces anciens avaient mis leurs abominations devant leurs yeux :
[14:4] Dieu lui-même les jugerait selon leurs forfaits. Ils étaient, comme
nation, tous les mêmes. [14:6] L’Éternel ne pouvait que leur dire :
repentez-vous. [14:10] Les prophètes et le peuple seraient punis ensemble.
[14:14] Mais de plus, si les plus excellents de la terre se trouvaient dans un
pays que l’Éternel jugerait, [14:16] ils n’empêcheraient pas l’exécution du
jugement, ils ne sauveraient que leur vie par leur justice. Dieu admettait les
justes, individuellement ; il ne reconnaissait pas une nation, ayant rejeté
maintenant celle qu’il avait reconnue (comp. Gen. 18). [14:21] Or, Dieu faisait
venir sur Jérusalem tous ses jugements. [14:22] Toutefois, un résidu serait
épargné, et le récit qu’il ferait au prophète des abominations qui avaient eu
lieu dans la ville, le consolerait à l’égard des jugements qui étaient tombés
sur elle. En effet, le jugement de Dieu qui livre son peuple à ses ennemis, est
un fardeau sur le cœur de celui qui aime le peuple. [14:23] Mais lorsqu’on voit
comment le nom de Dieu a été déshonoré, on se console du jugement exécuté.
Chapitre 15
Ch. 15 — Jérusalem comparée à un cep sans fruit, inutile et consumé au feu
[15:5] Le cep absolument inutile s’il ne porte pas de fruits, n’est propre qu’à
alimenter le feu, et à être consumé. [15:6] Ainsi en serait-il des habitants de
Jérusalem. [15:7-8] Frappante image de cette destruction et de l’état de
Jérusalem, qui n’était pas digne d’un meilleur sort.
Chapitre 16
Ch. 16 — Voies de Dieu envers Jérusalem et ses sœurs
Il faut se souvenir, en lisant ce chapitre, qu’il s’agit de Jérusalem et non pas
d’Israël ; ensuite, qu’il n’est pas question de rédemption, mais des voies de
Dieu. [16:6] Il a fait vivre, [16:9] il a nettoyé, oint [16:11] et embelli ce
qui était dans la misère, sans beauté. [16:18-19] Mais Jérusalem a employé tout
ce que l’Éternel a donné, pour l’offrir aux idoles premièrement, [16:26, 28] et
puis pour acheter la faveur et le secours des Égyptiens et des Assyriens ; et
elle n’a eu aucune idée d’indépendance, ni de possibilité pour elle de subsister
en ayant pour seul appui l’Éternel. [16:38] Elle serait jugée comme une femme
adultère. [16:37] L’Éternel amènerait contre elle ceux qu’elle avait cherchés.
[16:56] Pleine d’orgueil en même temps, elle ne voulait entendre parler ni de
Samarie, ni de Sodome, [16:46] noms que l’Éternel emploie maintenant pour
l’humilier. [16:47] Elle valait moins que celles qu’elle a dû reconnaître,
malgré son orgueil, pour ses sœurs. [16:60] Cependant, une fois justement
condamnée et humiliée, Jérusalem serait l’objet de la pleine et parfaite grâce
de Dieu, qui la rétablira en se souvenant de son amour et de son alliance avec
elle. [16:61] Sur le pied de ses anciennes relations avec Lui, elle ne sera
jamais ramenée de sa ruine, pas plus que Samarie ou Sodome, et la grâce qui
s’exercera envers elle suffira pour ramener celles-là aussi, savoir la grâce
souveraine de rédemption et de pardon, qui n’est nullement l’alliance de
Jérusalem sous la loi. [16:62] Pour Jérusalem, l’Éternel établira aussi une
alliance spéciale, [16:61] et ses deux sœurs lui seront données pour filles.
[16:63] Sa bouche sera fermée, à la pensée de toute la grâce de Dieu qui lui
aura pardonné. Le verset 55 parle de quelque chose d’absolu et de perpétuel,
mais la promesse, au verset 60, est sur un pied entièrement nouveau. Samarie,
Sodome, Jérusalem, vont ensemble dans le jugement, mais la grâce souveraine a
ses propres voies et son propre temps, et ainsi toutes trois pouvaient être et
seraient rétablies, mais l’Éternel établirait son alliance avec Jérusalem ; la
libre alliance inconditionnelle de la promesse serait accomplie (ch. 16:8).
Chapitre 17
Ch. 17 — Jugement sur Sédécias, rompant l’alliance faite avec Nebucadnetsar
Le chapitre 17 nous présente le jugement porté par l’Esprit de Dieu sur
Sédécias, pour avoir méprisé le serment que Nebucadnetsar lui avait fait prêter
au nom de l’Éternel. Israël n’ayant pas pu se maintenir dans son intégrité
devant Dieu, l’Éternel avait confié l’empire du monde au chef des gentils, qu’il
avait suscité. Tel était son propos arrêté. Mais il avait disposé le cœur de
Nebucadnetsar à respecter le nom de l’Éternel : Juda aurait pu demeurer encore
le centre de la bénédiction religieuse, et la lampe de David aurait pu encore
luire là, quoique la royauté de sa famille eût été assujettie au chef des
gentils, en attendant le résultat des jugements et des voies de Dieu. [17:13]
L’alliance était faite entre Nebucadnetsar et Sédécias sur ce pied-là, et le nom
de l’Éternel introduit comme confirmation. Ce n’est pas le gentil qui y a
manqué. Sédécias a ajouté à tous ses autres péchés, celui de rendre impossible
l’existence d’un peuple et d’une royauté qui appartenaient à Dieu. Le nom de
l’Éternel a été méprisé par lui, et foulé aux pieds plus que par le gentil.
[17:15] Il intrigue avec l’Égypte pour se soustraire à la domination de
Nebucadnetsar que Dieu lui-même avait établi chef en jugement. Ceci a mis le
comble à l’iniquité d’Israël et a amené le jugement final, [17:24] mais aussi a
laissé place à la souveraineté de Dieu qui abaisserait le grand arbre et
relèverait le petit arbre, sécherait le vert et vivifierait le sec, [17:22] et à
cette grâce qui prendrait la petite branche née de la famille de David, [17:23]
et l’élèverait en Israël sur la montagne de sa puissance et la ferait devenir un
grand cèdre portant du fruit et abritant tout ce qui chercherait la protection
de son ombre. [17:24] Toutes les puissances de la terre reconnaîtraient la
parole et les actes de l’Éternel.
Chapitre 18
Ch. 18 — Le jugement de chacun est selon sa propre conduite
Le chapitre 18 contient un principe important des voies de Dieu, qui est mis en
évidence à cette époque : [18:4] Dieu jugerait l’individu selon sa propre
conduite. La nation méchante, comme telle, était jugée. En fait, ce n’était pas
non plus pour l’iniquité des pères qu’elle était jugée. Ses propres iniquités
actuelles rendraient le jugement que leurs pères avaient mérité, le jugement de
leurs propres actes. Mais maintenant, à l’égard de la terre d’Israël, le
principe de gouvernement, posé au chapitre 34:7 de l’Exode, était abrogé, et les
âmes appartenant individuellement à l’Éternel devaient subir individuellement le
jugement de leur propre péché. [18:27] Aussi, Dieu pardonnerait au pécheur qui
se repentirait, [18:23] car il ne prend pas plaisir en la mort du pécheur. Il
s’agit encore du gouvernement d’Israël sur la terre : chacun serait jugé
individuellement selon ses voies1.
1 Il est important d’observer qu’il s’agit ici de jugement temporel allant jusqu’à la mort. [18:2] Le prophète répond à l’allégation d’Israël, qu’il souffrait à cause des péchés de ses pères, selon le principe posé dans le livre de l’Exode : il déclare que Dieu n’agira pas selon ce principe avec Israël, [18:4] que l’âme ou la vie de chacun appartient à Dieu, qu’il agira en jugement avec chacun pour ses propres péchés, [18:17] non pas avec le fils pour les péchés du père. Puis il pose les principes selon lesquels il agira en miséricorde et en jugement, mais les jugements sont des jugements temporels, et la mort est la mort physique dans ce monde. [18:21] Si le méchant se détournait de ses péchés qu’il avait commis, il vivrait et ne mourrait pas, ne serait pas retranché pour les péchés dont il se repentait : [18:13] de même, quant au méchant, il mourra certainement, son sang sera sur lui ; [18:20] l’âme qui péchera, celle-là mourra. Ce n’est pas le père, ni le fils, à cause des péchés de son père, qui meurt ; l’âme ou la personne elle-même qui a péché, meurt pour ses propres péchés. L’accent est sur le mot « celle-là ».là».
Chapitre 19
Ch. 19 — Captivité et affaiblissement des fils de David
Le chapitre 19 dépeint la captivité de Jehoïakin, puis de Jéconias, et enfin
l’affaiblissement complet de la famille de David.
Chapitre 20
Ch. 20-23 — Troisième prophétie : Année 7, Mois 5, Jour 10
Ch. 20 — Idolâtrie d’Israël tout au long de son histoire comme peuple
Actions de Dieu pour Israël depuis l’Égypte, et eux se détournant de Lui
Le chapitre 20 commence une nouvelle prophétie qui continue, avec des
subdivisions, jusqu’à la fin du chapitre 23. On aura remarqué que les divisions
générales se font par années. Le chapitre 20 est important. Les chapitres
précédents avaient parlé du péché de Jérusalem. Ici l’Esprit retrace le péché et
spécialement l’idolâtrie d’Israël, c’est-à-dire du peuple, [20:8] envisagé déjà
comme peuple dès son séjour en Égypte : déjà alors l’idolâtrie avait commencé
parmi eux. [20:9] Pour l’amour de son nom, Dieu les a fait remonter du pays de
servitude, [20:11] et leur a donné ses statuts [20:12] et ses sabbats, ces
derniers étant le signe de l’alliance entre Lui et le peuple ; [20:13] mais
Israël s’est rebellé contre Dieu, dans le désert ; [20:17] et déjà il pensait
les détruire, mais il ne les consuma pas entièrement [20:18] et avertit aussi
leurs enfants [20:21] qui, néanmoins, ont suivi le train de leurs pères. [20:22]
Cependant Dieu, pour l’amour de son grand nom, retira sa main, à cause des
nations à la vue desquelles il avait fait monter d’Égypte le peuple. [20:23]
Mais il les avertit dans le désert, qu’ils seraient dispersés parmi les nations
(voyez Lév. 26 et Deut. 32), [20:24] et puisqu’ils avaient profané les sabbats
de l’Éternel et suivi les idoles de leurs pères, [20:26] qu’ils seraient
souillés en leurs dons et esclaves des idoles qu’ils aimaient, pour être mis en
désolation par l’Éternel ; [20:28] car, étant introduits dans la terre promise,
ils ont abandonné l’Éternel pour les hauts lieux. [20:31] Il ne se laisserait
plus consulter par eux, [20:33] mais dominerait sur eux avec fureur et avec un
bras étendu. [20:23] Il avait menacé le peuple de dispersion parmi les nations,
déjà dans le désert ; et, depuis qu’il l’avait introduit dans la terre de Canaan
pour la gloire de son grand nom, Israël n’avait fait que le déshonorer. Il
exécute donc enfin le jugement dont il l’avait menacé. [20:32] Israël, toujours
disposé à s’éloigner de l’Éternel, voudrait en profiter pour être comme les
nations, mais Dieu ne le permettrait pas et interviendrait à la fin. [20:34] Il
tiendrait, nous annonce le prophète, le peuple séparé, malgré lui, — le ferait
sortir du milieu des peuples, [20:35] et l’amènerait dans le désert comme
lorsqu’il est monté d’Égypte ; [20:38] et là, il retrancherait les rebelles en
épargnant le résidu, qui seul entrerait dans la terre, [20:40] car c’est là que
l’Éternel sera adoré par son peuple, lorsqu’il l’aura rassemblé de tous les pays
où il avait été dispersé, et se sera sanctifié lui-même en Israël au milieu des
nations. [20:42] Israël saurait qu’il est l’Éternel, lorsqu’il aurait accompli
toutes ces choses selon ses promesses. [20:43] Le peuple aurait horreur de
lui-même, [20:44] et comprendrait que l’Éternel avait agi pour la gloire de son
nom, et non pas selon les voies corrompues du peuple.
Jugement des dix tribus
et de la nation dans son entier
C’est ici le jugement général de la nation, et en réalité celui des dix tribus,
distinctes de Juda. Les dix tribus, comme un tout, n’étaient pas coupables de
rejet du précieux Seigneur : elles avaient été longtemps dispersées à cause de
leur rébellion contre l’Éternel ; [20:37] elles seront ramenées, mais passeront
comme un troupeau sous la verge de l’alliance, [20:38] les rebelles étant
exterminés, et le résidu épargné seul entrera dans le pays. Ils ne seront donc
pas dans la tribulation particulière de la dernière demi-semaine, ni sous la
puissance de l’antichrist. Dieu agira envers eux selon son gouvernement
national. Juda, sans doute, aura sa part à la bénédiction du verset 40 ; mais
Dieu veut montrer que ce n’est pas simplement de Juda, des Juifs, comme nous
disons, qu’il s’agit. Israël dans le pays, le peuple tout entier, jouira des
bénédictions promises jadis. Ceci fait ressortir quelques principes importants.
Bien qu’il soit fait allusion aux promesses originelles, et qu’elles existent
pour la pleine bénédiction, l’Éternel cependant s’occupe premièrement du pays
d’Égypte. Ensuite, il y a une accumulation de péché. La miséricorde du Seigneur
qui épargne un résidu rendait d’autant plus grand leur oubli de sa bonté,
aggravant seulement et accumulant ainsi le mal, « depuis Abel jusqu’à Zacharie
», comme dit le Seigneur [(Matt. 23:35)].
Jugement du peuple
d’Israël et de Juda séparément
Ainsi, le peuple est jugé pour sa conduite depuis son départ d’Égypte ; [20:8]
son esprit idolâtre a été manifesté en Égypte même (comp. Amos 5:25, 26, cité
dans Actes 7:42, 43). [20:22] L’Éternel avait, il est vrai, épargné le peuple
pour la gloire de son nom, mais le péché restait toujours présent devant Lui ;
[20:23] Israël, considéré comme un tout, une nation, est dispersé, [20:37] puis
de nouveau placé sous la verge de l’alliance, et Dieu distingue le résidu, et
agit pour accomplir assurément, dans sa grâce souveraine, ce dont le peuple
était incapable, envisagé comme placé sous sa propre responsabilité. Israël, en
tant que nation, est distingué de Juda qui reste dans une position particulière.
[20:38] À l’égard de la nation comme telle, les rebelles d’Israël sont
retranchés en dehors du pays et n’y entrent pas. Dans le pays, les deux tiers
sont retranchés à la fin des temps (Zach. 13:8, 9). Mais, dans ce dernier cas,
ce sont les Juifs coupables du rejet et de la mort de Jésus. Ici, il s’agit des
voies de Dieu par rapport à la nation coupable depuis l’Égypte ; là, du
châtiment des ennemis et des meurtriers du Christ. Dans les deux cas, la grâce
agit envers le résidu.
Chapitre 21
Ch. 21 — Application du jugement précédent par Nebucadnetsar
Jugement définitif par l’épée de Nebucadnetsar, commencement du temps des
gentils
Depuis le verset 1 du chapitre 21, c’est une autre prophétie qui nous présente
l’application des menaces prononcées par celle qui précède, aux circonstances
par lesquelles elle serait accomplie dans l’invasion de Nebucadnetsar, ainsi que
cela est développé dans le chapitre 21. [21:10] L’Éternel avait dégainé et
aiguisé son épée pour ne pas la remettre dans le fourreau ; [21:20] elle était
préparée pour la tuerie. [21:26] Le prophète voyait Nebucadnetsar à
l’embranchement des deux chemins [21:25] qui conduisaient à Jérusalem et à
Ammon. [21:28] Jérusalem traiterait ce que le roi y faisait comme une fausse
divination, mais la ville serait prise en vertu du jugement de l’Éternel.
[21:29] Sa conduite avait rappelé tout son train de péché, [21:30] et le profane
Sédécias, qui avait mis le comble à l’iniquité en méprisant le serment qu’il
avait prêté au nom de l’Éternel, devait prendre fin lorsque l’iniquité serait
jugée, car il en avait comblé la mesure. De plus, c’était maintenant un jugement
définitif et non un châtiment qui permettrait d’espérer que l’épée dégainée
pourrait être remise dans son fourreau, comme lorsque, pour l’amour de son nom
(comme nous savons), le peuple avait si souvent été épargné. C’était réellement
une révolution dans les voies de Dieu : Dieu ôtait de la terre son trône, et le
temps des gentils commençait. L’Éternel bouleversait tout entièrement, jusqu’à
la venue de Celui à qui tout appartenait de droit, et à qui le royaume serait
donné, c’est-à-dire jusqu’au Christ. [21:37] Ammon aussi serait détruit.
Gouvernement de Dieu au
milieu d’Israël, rebelle dès le commencement
Plus on considère les prophéties d’Ézéchiel et de Jérémie, plus on en est
frappé. Premièrement, elles constatent ce fait d’une si haute importance pour le
gouvernement du monde, savoir que le trône de Dieu a été ôté de dessus la terre
et le gouvernement du monde confié à l’homme, sous la forme d’un empire parmi
les gentils ; et, en second lieu, le voile est aussi levé à l’égard du
gouvernement de Dieu au milieu d’Israël. Ce moyen, employé par Dieu pour faire
voir si l’homme était capable d’être béni, cette épreuve à laquelle il a été
soumis, a démontré toute la vanité de son être, la rébellion et la folie de son
cœur, l’humiliante vérité qu’il est foncièrement mauvais. Depuis l’Égypte même,
c’était un esprit de rébellion, d’idolâtrie et d’incrédulité, qui préférait
tout, dans ce monde, idole ou Assyrien, à l’Éternel, le vrai Dieu. Constant dans
son péché, ni délivrance, ni jugement, ni bénédiction, ni expérience de sa
folie, n’ont pu changer le cœur du peuple, ni le détourner de la pente de sa
nature. L’idolâtrie commencée en Égypte, et le mépris de la parole de l’Éternel
(sans que la jouissance de l’effet de la promesse y ait rien changé) ont
caractérisé le peuple jusqu’à son rejet par l’Éternel. En attendant, on voit en
Dieu une patience qui ne s’est jamais démentie, les soins les plus tendres, les
appels les plus touchants, tout ce qui pouvait être propre à ramener le cœur du
peuple vers l’Éternel, des interventions en grâce pour le relever de sa misère,
en le bénissant dans la fidélité que cette grâce a momentanément produite par le
moyen de tel ou tel roi ; Dieu, comme il s’exprime dans sa grâce, se levant de
bonne heure pour envoyer au peuple ingrat des prophètes, jusqu’à ce qu’il n’y
eût plus de remède. Mais il se vouait au mal, et ainsi qu’Ézéchiel et Étienne le
montrent, l’Esprit de Dieu revient aux premières manifestations du cœur du
peuple, dont le reste de son histoire n’était que la preuve et l’expression. Le
jugement s’exécute à cause de ce qu’Israël a été dès le commencement.
Souveraineté de la
grâce divine pour bénir, basée sur l’œuvre de la croix
Après la pleine manifestation de ce qu’était le peuple, Dieu change ses voies en
gouvernement, et réserve à la souveraineté de la grâce le rétablissement
d’Israël selon ses promesses, auquel il donnerait effet par Celui qui pouvait
maintenir la bénédiction par sa puissance et gouverner le peuple en paix. Il
n’est pas sans intérêt de rappeler que cette grâce souveraine qui bénit Israël à
la fin et après tout, lorsque la nature humaine responsable a été pleinement
mise à l’épreuve, est, quant aux voies de Dieu, le point de départ de notre
chemin et de tout ce qui nous appartient, bien que nous y arrivions, là où le
cœur est vrai, par une conviction définie de nos péchés et de notre état de
péché. De là, la nécessité d’une nouvelle nature et de l’amour de Dieu dans le
don de son Fils, qui ouvre la porte à toutes nos bénédictions. La croix établit,
pour Israël et pour nous, la justice par laquelle la grâce règne.
Chapitre 22
Ch. 22 — Récapitulatif du péché de Jérusalem, partagé par tous
Le chapitre 22 récapitule le péché de Jérusalem, [22:28] de ses prophètes,
[22:26] de ses sacrificateurs, [22:27] de ses princes. [22:30] L’œil de Dieu a
cherché quelqu’un qui se tînt à la brèche, et n’en a pas trouvé ; [22:31] son
indignation les consumerait. Quelle force les prophéties donnent aux paroles du
Seigneur : Que de fois j’ai voulu rassembler tes enfants, comme une poule
rassemble ses poussins sous ses ailes, mais vous ne l’avez pas voulu [(Matt.
23:37)] !
Chapitre 23
Ch. 23 — Prostitution de Jérusalem et de Samarie, justifiant le jugement
L’Éternel se justifie du jugement qu’il exerce sur Jérusalem, par l’iniquité et
l’infidélité dans lesquelles elle a marché. [23:19] Sa prostitution avec les
gentils a remis en mémoire ce qu’elle était au commencement. Le même train de
vie a montré la même nature ; elle a fini comme elle avait commencé, ainsi que
nous avons vu, parce qu’elle était, au fond, telle. [23:31] Elle subirait le
sort de Samarie. [23:4] Celle-ci est appelée « ma tente et mon tabernacle » et
Jérusalem, « mon tabernacle en elle ».
Chapitre 24
Ch. 24-32 — Jugement des nations environnantes
Ch. 24 — Jugement définitif sur Jérusalem, pour tout consumer, Année 9, Mois 10,
Jour 10
Le jugement définitif est prononcé contre Jérusalem, qui commettait le péché
sans même en être honteuse. [24:2] Le jour que Nebucadnetsar a mis le siège à la
ville, [24:18] la femme du prophète meurt ; [24:16] Ézéchiel, quoiqu’elle fût
l’objet le plus cher à son cœur, ne devait pas s’en plaindre. Sous la figure de
la mort de sa femme, il est enseigné à tenir son cœur en bride devant le
jugement de l’Éternel. [24:27] Le jugement une fois exécuté, la bouche du
prophète serait ouverte, et la parole de Dieu serait comme ouvertement adressée
au résidu, de manière que l’Éternel soit connu d’eux. [24:11] Jérusalem serait
mise comme une marmite sur le feu, pour tout fondre, tout consumer, tout brûler.
[24:13] Dieu l’avait purifiée et elle n’était pas purifiée, et maintenant sa
colère reposait sur elle.
Chapitre 25
Ch. 25 — Jugement des nations voisines se réjouissant de la destruction de
Jérusalem
Le chapitre 25 a un caractère spécial. Les nations circonvoisines et qui étaient
sur le territoire même d’Israël, se réjouissaient de tout leur cœur de la
destruction de Jérusalem et du sanctuaire. C’est pourquoi Dieu exécuterait des
jugements sur elles. [25:2-7] Ammon, [25:8-11] Moab, [25:12-14] Édom et
[25:15-17] les Philistins sont les objets de cette prophétie. On peut voir le
témoignage de Dieu contre Édom encore plus développé dans Abdias. Ces nations
sauraient aussi, par le jugement qui tomberait sur elles, que l’Éternel seul est
Seigneur, alors même que Jérusalem n’en avait pas été un fidèle témoin. Les
chapitres 24 et 25 vont ensemble. Le chapitre 25, s’il a la même date, anticipe
les événements, qui ont donné lieu à la manifestation de haine qui est
l’occasion du jugement prononcé ; mais cet esprit s’est montré dans ces tribus
ou nations, depuis le commencement des désolations de Juda et de Jérusalem.
L’introduction, ici, de ces nations, se comprend facilement, car elles
partageraient le sort de Jérusalem, et sont comprises aussi dans ce jugement,
parce qu’elles étaient sur le territoire même d’Israël. [25:14] Un autre élément
remarquable, qui se retrouve dans d’autres prophéties sur Édom et donne une
portée plus grande à celle-ci, c’est l’avertissement que la vengeance exécutée à
la fin sur Édom, le serait par la main même d’Israël (comp. Abdias 17, 18, et ce
chapitre 25:14).
Chapitres 26 à 28
Ch. 26-28 — Jugement de Tyr, Année 11, Jour 1
Tyr, tout en étant dans un certain sens dans le territoire d’Israël, a un autre
caractère, et fait le sujet (ch. 26, 27, 28) d’une prophétie à part, parce
qu’elle représente le monde et ses richesses, en contraste avec Israël, peuple
de Dieu, [26:2] et qu’elle se réjouit, non pas par une espèce de haine
personnelle et de même nature que les autres, mais comme ayant des intérêts
opposés, de sorte que, sous ce rapport, la destruction de ce qui la gênait était
pour elle une sorte de joie. Elle pouvait donner libre cours à son égoïsme
matériel. Il importe de remarquer dans ces prophéties, de quelle manière Dieu
expose et juge toutes les pensées des hommes à l’égard de son peuple, et de ce
qu’ils ont été par rapport à Lui.
Ch. 26 — Tyr jugé comme
se réjouissant de la chute matérielle du peuple de Dieu
Le chapitre 26 juge Tyr, à cause de sa mauvaise volonté contre le peuple et la
cité de Dieu.
Ch. 27 — Tyr, image du
monde et de ses richesses, est renversée
Tyr est renversée comme système mondain. Tout ce qui faisait sa gloire disparaît
devant le souffle de l’Éternel.
Ch. 28 — Jugement du
prince et du roi de Tyr, image de Satan
Le prince, homme élevé chef de la gloire du monde, et le roi, position du monde
en relation avec Dieu
Ce sont le prince et le roi de Tyr qui sont jugés pour leur orgueil. Les versets
1-10 nous présentent le chef de la gloire de ce monde comme homme, s’élevant et
voulant se faire passer pour un Dieu, s’étant acquis des richesses et de la
gloire par sa sagesse. Les versets 11-19 continuent à parler de Tyr, mais ils
ont, je n’en doute pas, une beaucoup plus grande portée, et décèlent, tout en le
laissant dans l’ombre, la chute et les voies de Satan, par notre péché prince et
dieu de ce monde. [28:2] Le prince de Tyr représente Tyr et l’esprit de Tyr.
Ceci est beaucoup plus personnel. Je n’hésite point à croire qu’il ne s’agisse
historiquement de Tyr elle-même. Les versets 16-18 le démontrent ; mais, je le
répète, je suis persuadé que la pensée de l’Esprit va beaucoup plus loin. Le
monde et ses rois sont présentés, à cause des avantages dont ils jouissent,
comme étant le jardin de Dieu. (Il s’agit du gouvernement extérieur de Dieu, qui
jusqu’à présent reconnaissait les diverses nations autour d’Israël). Ceci,
cependant, s’appliquait davantage à Tyr, qui avait sa place dans le territoire
d’Israël, dans la terre d’Emmanuel, et qui, dans la personne de Hiram, avait été
l’alliée de Salomon et avait même assisté à la construction du temple : sa
culpabilité était proportionnée. C’est le monde en relation avec Dieu, et si le
prince de Tyr représente cet état de choses comme étant le monde, [28:4-5] et un
monde qui a été extrêmement élevé dans ses capacités par cette position, [28:2]
et qui s’en vante pour se faire Dieu, [28:12-14] le roi nous présente la
position même dans laquelle, sous ce rapport, le monde a été placé ; [28:16-17]
l’abandon de sa première position lui imprime le caractère d’apostat. C’est ce
caractère qui donne lieu à l’exposé de l’apostasie de l’ennemi, renfermée dans
ces versets. [28:13] Il avait été là où croissent les plantes de Dieu1 ; il
avait été revêtu de pierres précieuses ; c’est-à-dire de toute la variété des
beautés et des perfections dans lesquelles la lumière de Dieu est reflétée et
transformée, lorsqu’elle se manifeste dans la création ou en rapport avec elle.
Ainsi, ici, le reflet varié de ces perfections a eu lieu dans la créature. Une
créature était le moyen de leur manifestation. Ce n’était pas la lumière
proprement dite (Dieu est lumière, Christ est lumière ici-bas, et en tant qu’il
vit en nous, nous sommes lumière en lui) : c’était l’effet de la lumière
agissant dans la créature comme un rayon du soleil dans un prisme. C’est un
développement de sa beauté, qui n’est pas sa perfection essentielle, mais qui en
découle.
1 On peut voir, chapitre 31:8-10, que ceci est une description des rois de la terre, au moins avant Nebucadnetsar qui, le premier, a remplacé par une seule domination donnée de Dieu, les divers rois des nations reconnues de Dieu comme conséquence de Babel, et au centre desquelles se trouvait son peuple, pour faire connaître son gouvernement par son moyen.
Les rapports spéciaux de Tyr avec Israël ajoutaient quelque chose à la position de la ville marchande, et donnaient lieu aussi à l’emploi fait ici de l’histoire de son roi pour servir de type ou figure du chef de ce monde.
Caractères du roi de
Tyr, ennemi de Dieu
Voici les traits du caractère du roi de Tyr, de l’ennemi de Dieu, chef de ce
monde. [28:14] Il est le chérubin oint ; [28:13] il est revêtu de pierres
précieuses ; il a été en Éden, le paradis de Dieu, [28:14] sur la montagne de
Dieu ; il se promenait parmi les pierres de feu ; [28:15] il était parfait dans
ses voies, jusqu’à ce que l’iniquité ait été trouvée en lui. [28:16] Il est jeté
loin de la montagne de Dieu à cause de ses iniquités ; [28:17] son cœur s’est
élevé à cause de sa beauté, et il s’est corrompu. De plus nous trouvons ce qui
est le plus élevé en fait de créature. Il agit dans le gouvernement judiciaire
de Dieu selon l’intelligence de Dieu. (C’est là le caractère du chérubin oint).
[28:13] Il est revêtu de la beauté morale dans laquelle le caractère de Dieu
éclate comme lumière1. Il s’est trouvé reconnu parmi ces plantes dans lesquelles
Dieu étalait sa sagesse et sa puissance en création, pour son bon plaisir comme
Créateur. [28:14] Il avait été aussi là où l’autorité de Dieu s’exerçait, sur la
montagne de Dieu. Il se promenait là où les perfections morales de Dieu se
révélaient dans leur gloire, gloire devant laquelle le mal ne pourrait subsister
— des pierres de feu. [28:15] Ses voies avaient été parfaites. Mais tous ces
avantages étaient l’occasion de sa chute et la caractérisaient ; car les
privilèges dont nous jouissons caractérisent toujours notre chute. Il s’agit du
point d’où nous sommes tombés ; car c’est le fait d’avoir manqué à ces
privilèges lorsque nous les possédions, qui signale notre état. De plus, ce
n’était pas à l’occasion d’une tentation extérieure, comme dans le cas de
l’homme, circonstance qui n’a pas détruit sa culpabilité mais en a modifié
toutefois le caractère. [28:17] Ton cœur s’est élevé, est-il dit, à cause de ta
beauté. Il s’est élevé en soi et contre Dieu, [28:16] et il a été jeté, comme
profane, de la montagne de Dieu. [28:18] Son indépendance et sa sécurité ne font
qu’augmenter son humiliation, lorsque jeté par terre, sa nudité est manifestée à
tous. [28:19] Sa folie sera apparente à tous. [28:20-24] Le jugement de Sidon
est ajouté à la fin. Et puis, tout espoir étant ôté d’Israël, lorsque le
jugement de la nation sera accompli, [28:25-26] Dieu ramènera Israël et le fera
demeurer dans son pays, à toujours, en paix.
1 Remarquez que ceci a lieu dans la créature. Dans le cas d’Aaron, type de Christ sacrificateur, cela a lieu dans la perfection absolue de la grâce, qui nous présente à Dieu selon sa perfection dans la lumière ; puis cela se retrouve dans la gloire comme fondements de la cité, l’épouse, la femme de l’Agneau (Apoc. 21). Ces pierres présentent le fruit de la lumière parfaite, ce que Dieu est dans sa nature, resplendissant à travers la créature, dans la création, — grâce et gloire.
Chapitres 29 à 32
Ch. 29-32 — Jugement de l’Égypte, révélé en trois périodes
Dieu renverse tous les puissants de la terre pour donner la domination à
Nebucadnetsar
Les chapitres 29 à 32 nous annoncent le jugement de l’Égypte. L’Égypte a voulu
prendre, par la volonté de l’homme, la place que, de fait, Dieu avait donnée à
Nebucadnetsar ; c’est pourquoi son jugement a une importance et un éclat
particuliers. Dieu avait donné l’empire à Nebucadnetsar. Il faut que tous se
soumettent. Le puissant empire d’Assur était déjà tombé. Le Pharaon, quelles que
fussent son ambition et ses prétentions, ne valait pas mieux, On voit ce
jugement de l’Assyrien, chef de toutes les nations, quant à sa puissance,
chapitre 31:10-14, où le fort d’entre les nations est distinctement mis en
évidence, succombant devant cette ordonnance de Dieu. [32:31-32] Le Pharaon
serait consolé en voyant tous les puissants de la terre renversés comme lui,
déjà tombés comme des incirconcis, c’est-à-dire, des gens que Dieu ne
reconnaissait pas pour les soutenir. Tout devait faire place à cette nouvelle
puissance de Nebucadnetsar. Ce qui signalait l’Égypte, c’était l’orgueil de la
nature qui voulait sa volonté et point celle de Dieu, chapitre 29:9. Un tel
principe ne sera plus l’appui du peuple de Dieu, verset 16. L’Égypte aurait sa
place, mais ne dominerait plus. Le jugement de l’Égypte serait l’occasion de la
bénédiction d’Israël ; ceci va jusqu’à la fin. Dans la destruction de
l’Assyrien, Dieu avait montré qu’il ne voulait pas qu’une nation s’élevât ainsi.
La volonté de l’homme dans le Pharaon ne changerait pas son jugement.
Nebucadnetsar, ainsi que nous l’avons vu, a été un principe tout nouveau,
introduit dans le monde de la part de Dieu lui-même.
Remarquez qu’au chapitre 32:26, Méshec et Tubal sont distingués des autres peuples.
Découpage en trois
prophéties distinctes, à différentes dates
Cette prophétie relative à l’Égypte a une importance toute particulière : elle
se compose de trois prophéties distinctes.
La première (ch. 29-30) se divise en deux ; le chapitre 31 contient la seconde ; le chapitre 32, la troisième ; mais cette dernière s’étend jusqu’à la fin du chapitre 39, et embrasse plusieurs sujets en rapport avec le sort d’Israël aux derniers jours. On remarquera que le chapitre 29:17-21, est une prophétie d’une tout autre date, introduite à cause du rapport de son contenu avec celle qui précède dans ce même chapitre. Le chapitre 30:20-26, est aussi une prophétie distincte quant à sa date.
Caractères des
différentes prophéties sur les nations
Exécution du jugement par Nebucadnetsar pour nettoyer la terre d’Israël
Jusqu’au chapitre 25, nous avons trouvé plutôt des raisonnements moraux à
l’égard de l’état d’Israël. De là, à la fin du chapitre 32, c’est de préférence
l’exécution du jugement, mais la prophétie qui l’annonce est remarquable sous
plus d’un rapport. Nebucadnetsar est envisagé comme exécuteur du jugement de
Dieu, de qui il est serviteur. Il exécute le jugement de Dieu sur Jérusalem
devenue, par excellence, le siège de l’iniquité, tout en étant le sanctuaire de
Dieu. En même temps, il déblaye la terre de l’Éternel, par ces mêmes jugements,
de toutes les nations qui la possédaient à tort. Il anéantit la force de l’homme
sur laquelle Israël s’était appuyé, c’est-à-dire, l’Égypte. Elle ne se
relèverait jamais comme nation dominante. Mais c’était le jour de toutes les
nations. La conséquence de ces jugements qui frappent soit Jérusalem rebelle,
soit les nations, serait en même temps le rétablissement d’Israël par voie de
promesse, et de la puissance de Dieu en grâce ; les pièges qui l’avaient fait
tomber dans le mal étant ôtés (voyez ch. 28:24-26 ; 29:16-21). Ainsi, quoique
historiquement les événements aient eu leur accomplissement par Nebucadnetsar,
les voies de Dieu en vue du rétablissement d’Israël ont été manifestées, en tant
que cela tenait aux jugements qui devaient être exécutés. Par ces jugements
toutes les nations comme telles, aussi bien qu’Israël qui devait en être le
centre, ainsi que nous l’avons vu, disparaissent de la scène. En décrivant ces
jugements, l’Esprit, non content de raconter l’exécution de ceux qui devaient
tomber, ou qui étaient déjà tombés sur Assur, Élam, Méshec, donne les détails de
ceux exécutés contre les nations qui avaient envahi la terre d’Israël ou servi
de piège à ce peuple, de sorte que le récit prophétique de ces jugements
contient dans son sein l’espérance assurée dont la grâce efficace du Seigneur
accordera l’accomplissement à Israël. Je ne puis douter que toute cette
prophétie de jugements n’entrevoie, dans une perspective rapprochée par
l’énergie du Saint Esprit, les événements des derniers jours, qui accompliront
complètement ces desseins et ces intentions de Dieu.
Délivrance d’Israël
après le jugement du système du monde
Chapitre 30:3. On voit que c’est général1.
1 On se souviendra qu’avec Nebucadnetsar, Dieu a mis de côté son arrangement précédent du monde, révélé en Deut. 32, savoir l’arrangement des nations et des peuples autour d’Israël son peuple. Il ne reconnaît plus Israël comme son peuple ; cet ordre de choses donc tombe de soi-même, et Babel, ancien lieu de dispersion, devient le centre de domination unitaire. En rapport avec le fait qu’Israël n’est plus reconnu comme peuple, étant jugé comme tel, Dieu s’adresse à la conscience individuelle au milieu de cette nation. Or, à la chute de ce système se rattachaient le jugement des nations et l’appel d’un résidu ; c’est pourquoi la prophétie s’étend, dans sa portée, jusqu’au jugement final de la terre, alors que ce jugement et cet appel doivent s’accomplir pleinement. Par conséquent, Dieu lui-même délivre et sauve son peuple en jugeant entre brebis et brebis, exécutant sa colère contre tous ceux qui l’ont foulé. Le jugement de l’empire unitaire ne fait pas partie des prophéties d’Ézéchiel (cela se trouve en Daniel), sauf en tant que tout oppresseur et mauvais pasteur est jugé (ch. 34). Les rapports de cet empire ne seront pas immédiats avec Israël aux derniers jours. Il favorisera, politiquement parlant, les Juifs qui ne reconnaissent pas le Seigneur.
Ce que je signale ici, donne la clef de cette prophétie. Ézéchiel parle du sein d’Israël captif, et ne s’occupe pas de Juda reconnu à part dans la terre et soumis à la puissance des gentils.
J’ai déjà cité les passages qui montrent que c’est la délivrance d’Israël de ses anciens pièges. Les prétentions de l’homme sont renversées, chapitre 29:3-9 ; l’esprit de domination, chapitre 31:10-14. Le néant de la gloire de l’homme est montré à la fin du chapitre 31 et de chaque jugement du chapitre 32. Nous avons déjà vu que le sort de Méshec est distingué, peut-être à cause de ce qui lui arrivera aux derniers jours et qui est annoncé plus loin, chapitre 39:5.
Deux moyens de faire
connaître l’Éternel : par jugement et par prophétie
Jugement des nations pour leur faire connaître l’Éternel
Il y a un point important à remarquer dans cette série de prophéties, qui
commence avec le jugement de Jérusalem, centre de l’ancien système des nations,
au chapitre 24, c’est qu’elles ont pour objet un jugement des nations dans le
but de leur faire connaître l’Éternel, à tous ; seulement, dans le cas d’Israël,
il y a, en outre, l’intelligence et la vérification spéciale de la prophétie
(voyez ch. 24:24-27, Israël ; ch. 25:5, 7, 11, Ammon et Moab ; v. 15-17,
vengeance particulière à l’égard des Philistins ; ch. 26, Tyr ; ch. 28:22, Sidon
; ch. 29, l’Égypte ; ainsi que les ch. 30:26, et 32:15). À l’égard d’Édom,
chapitre 25:14, il est seulement dit qu’Édom connaîtra la vengeance de l’Éternel
par le moyen d’Israël, preuve encore qu’à de certains égards cette prophétie
s’étend jusqu’aux derniers jours. En général donc, c’est la manifestation de la
puissance de l’Éternel, de manière à le faire connaître de tous par les
jugements qu’il exécute, déjà réalisés partiellement dans les conquêtes de
Nebucadnetsar, mais qui seront pleinement accomplis plus tard en faveur
d’Israël.
Jugement particulier
d’Édom, sans bénédiction qui suivra
On remarquera qu’au verset 12 du chapitre 35, où Édom est encore jugé, il est
dit seulement : « Moi, l’Éternel, j’ai entendu tous les outrages » ; mais, aux
versets 4 et 9, il est dit d’Édom : « Tu sauras (ou, vous saurez) que je suis
l’Éternel » ; de sorte que cette connaissance de l’Éternel a lieu dans le
jugement même, car, lorsque toute la terre se réjouira, Édom sera réduit en
désolation. Ce sera par le jugement que toutes les nations sauront que l’Éternel
est Dieu ; mais, le jugement exécuté, toute la terre se réjouira dans la
bénédiction. Édom ne trouvera que le jugement. On peut comparer Abdias. Édom
subit son jugement par le moyen des puissants des nations, mais Israël lui-même
porte le dernier coup. On peut voir les deux moyens de faire connaître
l’Éternel, dans le cas d’Israël, chapitre 24:24-27 ; 26:6 ; 34:27 ; 36:11. Dans
les autres cas, c’est par les jugements.
Destruction entière
d’Édom, haïssant le peuple de Dieu
Nous avons vu une destruction totale d’Édom annoncée par le Seigneur. Ce qui
caractérise Édom, c’est la haine implacable contre le peuple de Dieu.
Jugement complet de la
gloire et de l’orgueil de l’homme
Il est encore à remarquer que, dans le cas de Tyr, la gloire commerciale, et
dans le cas de l’Égypte, l’orgueil gouvernemental basé sur sa puissance, sont
jugés, absolument abaissés et détruits sans remède, chapitre 26:21 ; 27:36 ;
31:18 (comp. ch. 32:32). Ceci a été accompli littéralement à l’égard du Tyr
continental et de l’Égypte des Pharaons.
Chapitre 33
Ch. 33-39 — Jugement et restauration d’Israël à la fin
Le chapitre 33 ayant constaté le grand principe des voies de Dieu aux derniers
jours, savoir l’état de l’homme individuellement devant Dieu, le chapitre 34
montre la conduite de ceux qui les dirigeaient. L’Éternel les juge comme ayant
mal conduit et opprimé son peuple, et discerne lui-même entre brebis et brebis
[(34:22)], puis, au chapitre 35, l’Idumée est jugée (comp. És. 34). Ici en
général, c’est l’effet qui se rapporte à tout Israël (les deux pays) : puis, au
chapitre 36, le renouvellement moral de tout Israël pour jouir de sa terre ;
chapitre 37, la restauration en résurrection nationale du peuple comme vivifié
de Dieu, et enfin, aux chapitres 38 et 39, le jugement des ennemis du peuple
ainsi restauré en paix, ou plutôt de l’ennemi, savoir de Gog. Toutes ces choses
se rapportent aux relations entre l’Éternel et son peuple. [34:23] Quoiqu’il
donne David pour roi, le Messie n’est pas nommé comme ayant eu des rapports avec
le peuple, car, en effet, ce n’était vrai que de Juda. C’est un tableau général
des derniers jours dans leurs grands résultats et événements, chaque chose ayant
sa place à l’égard de l’ensemble d’Israël, sans qu’il y ait l’historique des
détails.
Ch. 33 — Conduite
individuelle au milieu d’un peuple jugé par Dieu
Au chapitre 33, Dieu établit en vue de ces jugements qui mettaient son peuple
sur un pied entièrement nouveau (car il était jugé comme Lo-Ammi, pas son
peuple, avec les nations, et c’est pourquoi la prophétie peut regarder jusqu’aux
derniers jours, bien que les jugements ne fussent que partiels), un principe
également nouveau, savoir la conduite purement individuelle comme principe
reconnu des voies de Dieu en contraste avec les conséquences du péché national,
versets 10, 11, et encore la porte de la repentance individuelle pleinement
ouverte, repentance basée sur un témoignage qui s’appliquait individuellement,
quel que fût le jugement national. La fin du jugement est l’inverse de l’effet
que le jugement devait produire sur la personne pour confirmer le principe. La
foi ne se montrait pas en comptant sur des promesses ou sur l’intervention de
Dieu en faveur de son peuple comme en possession de ces promesses, car le peuple
était jugé, et ce qui aurait été la foi si c’eût été le temps de la promesse et
qui sera la foi plus tard, était l’endurcissement, dans le temps du jugement,
verset 24 (comp. ici Ésaïe 51:2, passage souvent complètement mal appliqué). Là,
le petit résidu est appelé à compter sur un Dieu qui avait pris un seul homme et
l’avait multiplié ; mais une telle pensée, lorsque Dieu retranchait la multitude
de son peuple à cause de son iniquité, ne serait que l’occasion de rendre son
jugement plus sensible encore. Ainsi, par le moyen d’un jugement sur les
iniquités, dont, comme nation, ils avaient été coupables, et non par une
bénédiction que la présomption voulait arracher à Dieu, ils sauraient que
l’Éternel était Dieu.
Chapitre 34
Ch. 34 — L’Éternel délivre les brebis de son peuple de leurs mauvais pasteurs
La fin de Jérémie nous a raconté l’accomplissement des paroles d’Ézéchiel. Mais
tous ces jugements donnent lieu à l’intervention de Dieu en faveur de son
peuple, par voie de grâce souveraine accomplie dans le Messie. Cependant le mal
était dans les pasteurs, c’est-à-dire dans les rois et les chefs d’Israël, qui
n’étaient pas de vrais pasteurs. [34:5] Il n’y en avait vraiment pas, et le
troupeau malade, dispersé, affligé, maltraité, [34:8] était en proie à ses
ennemis. Les pasteurs s’en nourrissaient et ne le défendaient ni ne le
soignaient. Mais l’Éternel signale maintenant, chapitre 34, la conduite des
pasteurs [34:11] pour dire qu’il rechercherait lui-même ses pauvres brebis,
[34:17] jugerait entre brebis et brebis [34:10] en les délivrant de la bouche de
ceux qui les dévoraient (*), [34:13] et les paîtrait sur les montagnes d’Israël,
[34:14] dans de gras pâturages. [34:23] Il susciterait un seul et vrai pasteur,
David (c’est-à-dire le Bien-aimé, le Messie). [34:24] L’Éternel serait leur
Dieu, et David son serviteur, leur prince ; [34:25] l’alliance de paix serait
rétablie, [34:26] une pleine et sûre bénédiction serait la portion perpétuelle
du peuple de Dieu, de la maison d’Israël. [34:29] La famine ne serait plus dans
leur terre, [34:28] et les nations ne les dévoreraient plus. Remarquez ici la
manière dont l’Éternel lui-même délivre ses brebis sans s’appeler leur pasteur,
[34:29] et puis il leur suscite comme pasteur un plant de renom, le vrai David.
Chapitre 35
Ch. 35 — Condamnation d’Édom à la désolation
Dieu juge le débat entre Édom et Israël, [35:3] et condamne à la désolation
perpétuelle le mont de Séhir, [35:5] à cause de la haine invétérée que ce peuple
a portée à Israël, et au lieu de livrer Israël à Édom, au jour qu’il châtie son
peuple, [35:14] c’est Édom qui portera la peine de cette haine lorsque tous se
réjouiront. Quand Dieu châtie son peuple, le monde pense tout avoir, tandis que
ce n’est que la préparation pour le jugement de celui-ci.
Chapitre 36
Ch. 36 — Renouvellement d’Israël rétabli dans sa terre
Bénédiction d’Israël ramené dans son pays par l’Éternel
Le chapitre 36 continue ce même sujet sous le rapport de la bénédiction
d’Israël. [36:2] Les nations insultaient Israël comme une terre dont les
antiques hauts lieux leur étaient livrés, [36:13] et qui, ainsi qu’ont dit les
espions, dévorait ses habitants. [36:10-12] C’est l’occasion pour Dieu de se
montrer en faveur de son peuple : l’Éternel fait voir qu’il rendra au pays sa
prospérité et la paix, [36:15] et ôtera de dessus lui son opprobre. [36:17]
Israël avait souillé la terre et profané le nom de l’Éternel ; [36:19] l’Éternel
les avait dispersés parmi les nations, [36:20] et même en cela le nom de
l’Éternel serait profané, en ce que les nations diraient : C’est ici le peuple
de l’Éternel, il est sorti de sa terre. [36:23] Mais l’Éternel interviendrait et
se sanctifierait en Israël aux yeux des nations, [36:24] en ramenant d’entre
elles son peuple, [36:25] en le punissant de toutes ses souillures, [36:26]
ôtant la dureté de son cœur, [36:27] lui donnant son Esprit, le faisant marcher
d’après ses statuts, [36:28] le plaçant dans la terre qu’il avait donnée à ses
pères, le reconnaissant pour son peuple, et étant lui-même son Dieu. [36:14]
Alors le reproche fait au pays, de dévorer ses habitants, serait évidemment sans
fondement. [36:35] Dieu multiplierait à son peuple les bénédictions terrestres.
[36:36] L’œuvre de l’Éternel serait évidente à tous.
Passage présenté à
Nicodème en Jean 3 sur la nécessité de la régénération
C’est principalement à ce passage, quoique non pas exclusivement, que le
Seigneur Jésus fait allusion au chapitre 3 de Jean, quand il dit à Nicodème, lui
avoir parlé des choses terrestres, et que, comme docteur en Israël, il aurait dû
comprendre que ce renouvellement de cœur était nécessaire pour la bénédiction
d’Israël dans sa terre [(Jean 3:7, 10)]. Que cela fût vrai à l’égard d’un Juif,
ce n’était pas étonnant puisque c’était une opération souveraine pour quiconque
serait né de Dieu. Et si Nicodème ne connaissait pas la déclaration des
prophètes à l’égard de la nécessité de la régénération pour qu’Israël jouît des
choses terrestres, comment comprendrait-il, si Jésus se mettait à lui parler des
choses célestes pour lesquelles la mort du Fils de l’homme et son rejet par les
Juifs étaient absolument nécessaires [(Jean 3:12)].
Ézéchiel considère
seulement Israël devant l’Éternel, omettant le temps des Gentils
On peut remarquer que ce prophète parle des voies de Dieu à l’égard d’Israël
comme nation responsable envers l’Éternel, et ne dit jamais rien de la première
venue de Christ, ni de la responsabilité d’Israël à son égard. Ceci avait lieu
sous la domination des gentils. Ici, Nebucadnetsar n’est qu’une verge dans les
mains de l’Éternel, et le temps des gentils n’est pas considéré, c’est pourquoi
nous trouvons que le jugement des nations par Nebucadnetsar se lie aux
événements des derniers jours. Ainsi, le rejet de Christ par les Juifs n’entre
pas en ligne de compte. C’est Israël devant l’Éternel. Cette remarque est
importante pour comprendre Ézéchiel1.
1 Voyez la note au chap. 34.
Chapitre 37
Ch. 37 — Pleine bénédiction nationale d’Israël, fait un seul peuple
Le chapitre 37 révèle la bénédiction définitive du peuple, comme fait, sans
entrer dans les détails des événements qui se terminent dans cette bénédiction.
[37:7] Les os secs d’Israël, la nation considérée comme un tout, sont rassemblés
par la puissance de Dieu. [37:10] Dieu accomplit cette œuvre par son Esprit,
mais par son Esprit agissant sur son peuple, pour produire des effets en
puissance plutôt qu’en vie spirituelle, quoiqu’il ne soit pas douteux que ceux
qui seront bénis d’entre les Juifs, ne soient spirituellement vivifiés. [37:22]
Le résultat de cette intervention de Dieu est que les dispersés, jusqu’alors
divisés, sont rassemblés dans la terre, réunis, pour n’être plus divisés, sous
un seul chef, comme une seule nation. [37:12] C’est la résurrection de la nation
qui était vraiment morte et ensevelie, mais Dieu ouvrirait leurs sépulcres, les
placerait, ranimés comme nation, dans leur terre. [37:19] Le fait de la division
avant cette œuvre de Dieu est reconnu ; mais le résultat de l’œuvre, c’est
Israël dans son unité comme peuple. [37:22] Un seul roi régnerait sur eux. Voilà
le résultat, sous la main de Dieu, de toute leur iniquité et des machinations
des ennemis qui les avaient emmenés captifs. [37:24] David (c’est-à-dire Christ)
serait leur roi, ils seraient parfaitement purifiés par Dieu lui-même, ils
marcheraient dans ses statuts et ses jugements, et ils demeureraient pour
toujours dans leur terre. [37:26] Le sanctuaire de Dieu serait au milieu d’eux
pour toujours, son tabernacle, [37:27] sa demeure avec eux, — Lui, leur Dieu, et
eux, son peuple. [37:28] Les nations sauraient que l’Éternel sanctifiait Israël,
lorsque son sanctuaire serait là pour toujours. C’est la pleine bénédiction
nationale d’Israël de la part de l’Éternel.
Chapitres 38 et 39
Chapitres 38-39 — Dieu se fait connaître par le jugement de Gog, en faveur de
Son peuple
Gog veut s’emparer du pays, ne craignant pas l’Éternel qui y est
Gog cherche à s’en emparer, sans crainte de l’Éternel. Il n’a pas l’idée, il me
semble, que l’Éternel soit là ; son orgueil l’aveugle.
Ézéchiel ne présente ni
les venues de Christ, ni les empires des Gentils
Il est très important de remarquer qu’Ézéchiel ne parle ni de la première venue
de Christ, ni de la seconde, ni des circonstances des Juifs en rapport avec les
empires des gentils. Ceux-ci ne paraissent que comme instruments, accomplissant
la volonté de Dieu. Le prophète met en scène l’Éternel et Israël. Il présente
bien Christ, mais comme déjà là, et sous le caractère de David. L’Éternel
suscite pour eux un plant qui a un grand nom [(34:29)]. Il ne s’agit pas de
venir. Les jugements de l’Éternel sur la terre le font connaître également aux
nations et à Israël : à celui-ci, ses bénédictions aussi. Ces jugements et ces
bénédictions font connaître aux nations (point d’une importance capitale dans
les voies de Dieu) qu’Israël est allé en captivité à cause de ses péchés, non
pas parce que son Dieu était comme les idoles des nations. Or, dans toutes les
voies de Dieu ainsi présentées, la venue du Seigneur non seulement ne paraît
pas, mais n’a pas de place. C’est une autre série de pensées et de révélations
de l’Esprit de Dieu, un autre ordre d’événements.
Sujets distincts des
chap. 36, 37 et 38-39, présentant la bénédiction d’Israël
Il est bien de remarquer aussi que les chapitres 36, 37, et les deux suivants,
pris ensemble, ne sont pas consécutifs, mais traitent, chacun des deux premiers,
et les deux derniers pris comme un tout, de sujets à part, chaque sujet étant
complet, présentant l’introduction de la bénédiction d’Israël en rapport avec le
sujet traité, et se terminant avec l’assurance qu’elle serait finale et
perpétuelle. Le sujet de toutes ces prophéties, c’est la terre et les
bénédictions de Dieu sur la terre d’Israël. Cette terre appartenait à l’Éternel,
et il ne la voulait pas souillée. Exécutant ses jugements sur Israël, il le
chasse du pays ; lorsqu’il a purifié ce peuple, il fait comprendre aux nations
comme à Israël, quelles sont ses voies à cet égard ; il agit en pleine grâce
envers son peuple et donne à connaître que c’est son peuple, qu’Il veut être
sanctifié, et qu’il est sanctifié au milieu de lui.
Gog est la fin des
voies de Dieu envers Israël, le jugement final avant la bénédiction
Je pense donc que l’arrivée de Gog amène la fin de toutes les voies de Dieu à
l’égard d’Israël, que Dieu fait monter cette puissance orgueilleuse pour
manifester par un jugement final sur la terre ses voies avec son peuple et avec
les gentils, et pour placer sa bénédiction, son sanctuaire et sa gloire, au
milieu d’Israël, pas un du peuple n’étant désormais laissé en exil, loin de la
terre d’Israël.
Gouvernement terrestre
de Dieu pour manifester Son caractère
Outre le grand nombre de versets où il est dit : « Et ils sauront que je suis
l’Éternel », on peut consulter les passages suivants, qui montreront la pensée
dominante de ces déclarations et de ces jugements de Dieu, savoir la
manifestation de son gouvernement sur la terre, gouvernement qui devait mettre
en évidence le vrai caractère de Dieu et en assurer la vraie démonstration dans
le monde, malgré l’infidélité de son peuple, et cela en grâce comme en sainteté
: chapitres 36:17-23, 36 ; 39:7-23, 24, 28. Ainsi, à l’égard de ceux d’Israël,
chapitre 34:30 ; de l’ennemi, chapitres 35:12 ; 37:28.
Invasion de Gog, roi du
nord, en Israël, la venue de Christ étant omise
Ce que je viens de dire de Gog suppose que tous les événements qui se rapportent
à la venue du Fils de l’homme du ciel, sont omis dans les écrits de ce prophète,
et c’est ce que je pense. Le livre ne traite que des voies gouvernementales de
Dieu sur la terre, de l’Éternel en Israël. [38:15] La puissance désignée par Gog
est celle du nord, en dehors du territoire des bêtes de Daniel. [38:2] Je ne
doute pas que la vraie traduction ne soit prince de Rosh, Méshec et Tubal, ainsi
que bien des savants l’ont remarqué. [38:5] Cush et Puth étaient sur l’Euphrate
comme sur le Nil. La Perse est connue. [38:6] Togarma est le nord-ouest de
l’Asie mineure. [38:18] L’audace de ce roi fait éclater la colère de l’Éternel.
Christ doit d’abord
régner comme David, les ennemis du peuple étant encore présents
J’ajouterai, pour faciliter l’établissement des rapports avec d’autres passages,
qu’il est hors de doute à mes yeux, que Jésus ne doive régner dans le caractère
de David avant de porter celui de Salomon. Il a souffert comme David chassé par
la famille de Saül. Le résidu y passera en principe ; c’est la clef des Psaumes.
Il régnera comme David, Israël étant béni et accepté ; mais tous ses ennemis
n’étant pas encore détruits ; et enfin, comme Salomon, c’est-à-dire comme prince
de paix. Bien des passages ainsi que Michée 5, plusieurs chapitres dans
Zacharie, Jér. 51:20, 21 ; Ézéch. 25:14, parlent de ce temps dans lequel Israël
déjà réconcilié, reconnu et en paix au-dedans, sera l’instrument de l’exécution
des jugements de l’Éternel au-dehors (comp. És. 11:10-14).
Dieu se fait connaître
à tous en Israël, par le jugement de Gog
Tout ce qui se rapporte donc à la destruction des empires qui forment le sujet
des prophéties de Daniel, ne trouve pas une place dans les prophéties de ce
livre, ni ce qui se passe pour mettre Israël de nouveau en relation avec Dieu,
ni les conséquences, pour les Juifs, du rejet de Christ. Il faut chercher ces
sujets ailleurs, dans Daniel par exemple, dans Zacharie, et plus généralement
dans Ésaïe. [38:16] Ici, Dieu se fait connaître en Israël ; [39:4] Gog prince de
Rosh, Méshec et Tubal, tombe sur les montagnes d’Israël, [39:7] et l’Éternel se
fait connaître aux yeux de plusieurs nations, chapitre 38:21-23. Le jugement
s’étendra au pays de Gog et aux îles, 39:6 ; le nom de l’Éternel sera connu au
milieu d’Israël ; les païens connaîtront que l’Éternel, le Saint, est en Israël,
verset 7. La gloire de l’Éternel étant ainsi manifestée au milieu des nations,
Israël même saura, dès ce jour, que c’est Lui, l’Éternel, qui est son Dieu ; et
les nations, que c’est l’iniquité d’Israël qui a fait venir le jugement sur lui,
et non pas l’Éternel qui a manqué en puissance ou dans la fermeté de ces
conseils, versets 22-24. En un mot, l’Éternel et son gouvernement seraient
pleinement connus en Israël et à toute la terre par le moyen de ce peuple,
[39:29] et dès lors Dieu ne lui cacherait plus jamais sa face. Son Esprit serait
répandu sur son peuple. Les versets 25-29 présentent un résumé des voies de Dieu
envers lui pour l’établissement de son gouvernement et pour se faire connaître
au milieu d’eux.
Chapitres 40 à 43
Ch. 40 à 48 — Établissement du nouveau temple
Ch. 40-43 — Révélation du nouveau temple et gloire qui le remplit
Description du temple témoignant de la pensée divine, pour Israël
Ce qui reste de la prophétie est l’établissement de son sanctuaire au milieu du
peuple. Le lecteur s’apercevra que nous trouvons dans ces derniers chapitres une
révélation analogue à ce qui a été communiqué à Moïse pour le tabernacle, et à
David pour le temple, sauf que, dans ce cas-ci, les détails sont conservés dans
les écrits donnés au peuple par inspiration, comme témoignage pour les temps à
venir, et pour agir sur la conscience dans tous les temps. Dieu s’intéresse à
son peuple. Il rétablira son sanctuaire au milieu des hommes. En attendant, le
témoignage de sa pensée a été donné au peuple pour le placer sous la
responsabilité que cette bonne volonté de Dieu faisait peser sur lui : [40:4]
car le prophète devait déclarer ce qu’il avait vu, à la maison d’Israël, ainsi
qu’il l’a fait. Lorsque les mesures des diverses parties de la maison et du
parvis ont été données, [43:5] la gloire de l’Éternel remplit la maison dans la
vision, ainsi que cela est arrivé historiquement lors de la dédicace du
tabernacle [(Ex. 40:34)] et du temple [(2 Chron. 7:1)].
Ch. 43 v. 7-27 —
Habitation de Dieu au milieu d’un peuple repentant et purifié
Le verset 7 du chapitre 43, proclame que la maison qui est le trône et le
marchepied de l’Éternel ne serait plus souillée par des choses profanes ; [43:9]
ensuite, le prophète devait annoncer que si Israël renonçait à ses infidélités,
l’Éternel viendrait y habiter. Ainsi le peuple est placé sous cette
responsabilité en tout temps. [43:10] Le prophète devait montrer la maison à
Israël, pour qu’il se repentît, [43:11] et s’il se repentait il devait lui en
expliquer tous les détails. C’est aussi ce qui aura lieu à la fin. [43:18-27]
Les ordonnances de la maison devaient leur être révélées s’ils s’humiliaient, et
en vue de ce cas, le prophète annonce ce qui devait être fait pour la
purification et pour la consécration de l’autel, afin que le service régulier
eût lieu.
Chapitre 44
Ch. 44 — Sainteté de la maison de Dieu au milieu de Son peuple terrestre
[44:2] Le fait est constaté que l’Éternel est rentré dans sa maison, et le
mémorial en est conservé, en ce que la porte par laquelle il est entré doit
rester toujours fermée ; [44:3] seulement le prince (car Dieu susciterait un
prince à Israël) s’en servirait pour entrer dans la maison et pour s’asseoir
devant l’Éternel. Nous avons vu que ce prophète envisage toujours Israël sur son
propre terrain de peuple terrestre, en rapport avec le trône de Dieu sur la
terre (comp. Zach. 12:7, 8, 10). [44:9] Enfin Dieu maintient la sainteté de sa
maison contre tout étranger [44:10-14] et contre les Lévites mêmes qui l’avaient
abandonnée. [44:15] La famille de Tsadok est établie dans le sacerdoce, et des
directions sont données pour la garder de toute profanation.
Chapitre 45
Ch. 45 — Ordonnances pour le pays, pour les offrandes et pour les fêtes
Ch. 45 v. 1-17 — Répartition du pays et provision pour les différentes offrandes
[45:4] La portion des sacrificateurs dans la terre leur est donnée à côté de
l’emplacement même du sanctuaire. [45:5] La portion des Lévites devait être
attenante à celle des sacrificateurs ; [45:6] et ensuite, à côté, venait
l’emplacement de la ville et de ses faubourgs. [45:7] Ce qui restait dans la
largeur du pays était pour le prince et pour les apanages de ses enfants, [45:8]
afin que le peuple ne fût plus opprimé. Tout le reste du pays était pour le
peuple. [45:13-15] Provision aussi est faite pour les offrandes de chaque jour
et pour celles du sabbat. [45:17] Les autres offrandes obligatoires devaient
être faites par le prince.
Ordonnance des fêtes
modifiée pour l’époque milléniale
Quelques détails exigent une ou deux remarques. [45:18] La purification du
sanctuaire commence l’année. Ce n’est plus une expiation à la fin de sept mois,
dans le but d’ôter les souillures qui sont déjà accumulées : l’année commence
par une purification déjà accomplie. Puis, afin que tous participent à la
communion des souffrances de l’agneau de Pâque, le septième jour du mois une
offrande est faite pour celui qui pèche par erreur, et pour celui qui est simple
(v. 20). [45:23] Pendant la fête on offrait sept taureaux au lieu de deux. Le
caractère de l’adoration sera parfait, l’intelligence de l’acceptation de Christ
comme holocauste sera complète dans ce jour-là. La fête de la Pentecôte est
omise, circonstance d’une grande portée, car cette fête caractérise notre
position actuelle. Ce n’est pas que le Saint Esprit ne doive être donné dans le
monde à venir, lorsque Christ établira son règne ; mais ce don qui nous rattache
à un Christ dans les cieux, et au Père, pendant l’absence de Christ, n’est pas
ce qui caractérise cette époque-là, ainsi que cela a lieu à l’égard du temps
actuel, car Christ sera présent.
La Pâque et la fête des
tabernacles caractérisent la position d’Israël
Le prophète aussi, nous l’avons vu, envisage tout à un point de vue en rapport
avec Israël. Ainsi le souvenir de la rédemption dans la Pâque et la jouissance
du repos, célébrée à la fête des tabernacles, caractériseront la position
d’Israël devant Dieu. Les deux fêtes sont célébrées pour reconnaître la pleine
valeur de l’holocauste présenté à Dieu.
Chapitre 46
Ch. 46 — Adoration du prince et du peuple, et fêtes liées au culte
Ch. 46 v. 1-7 — Sabbat et nouvelle lune, et adoration du prince et du peuple ces
jours-là
Une autre circonstance qui distingue le culte du jour millénial dont le prophète
parle, [46:1] c’est que les deux fêtes qui sont les figures de ce temps-là, sont
distinguées dans le culte : le sabbat et la nouvelle lune, c’est-à-dire le repos
et le rétablissement, Israël apparaissant à nouveau dans le monde. La porte
intérieure du côté de l’Orient doit être ouverte ce jour-là ; [46:2] le prince
adorera en se tenant à l’entrée de la porte même, [46:3] et le peuple se tiendra
devant la porte. [46:1] Les autres jours cette porte était fermée. Ils étaient
ainsi droits devant l’Éternel dans le sentiment du repos que Dieu avait donné à
Israël, et de sa grâce qui manifestait de nouveau son peuple dans la lumière. Il
reste toutefois toujours vrai que ni le peuple, ni le prince ne pénétraient dans
l’intérieur. Les plus bénis sur la terre, dans ce jour de bénédiction, n’auront
jamais l’entrée dans la présence de Dieu, que nous avons, par l’Esprit, à
travers le voile. La Pentecôte appartient et se lie à la déchirure du voile et
nous donne de marcher en toute liberté dans la lumière, comme Dieu lui-même est
dans la lumière, étant entrés dans les lieux saints par le chemin nouveau et
vivant qu’il a consacré à travers le voile, c’est-à-dire sa chair [(Héb.
10:20)].
Ch. 46 v. 8-18 —
Ordonnances pour le prince au milieu du peuple de Dieu
[46:8] Le prince entre par la porte extérieure du côté de l’Orient, et il sort
par la même porte. [46:9] Dans les fêtes solennelles, le peuple entre par la
porte du côté du nord et sort par la porte du midi, [46:10] et le prince au
milieu d’eux. [46:12] Lorsqu’il agit seul par dévouement, il entre et sort par
la porte du côté de l’Orient. Ces ordonnances, tout en lui rendant un honneur
remarquable lié à la gloire de Dieu qui lui donne sa place au milieu du peuple,
assurent (ainsi que ce qui suit, versets 16-18) des rapports fraternels et de
bienveillance entre lui et le peuple de Dieu, et ôtent toute occasion
d’oppression.
Chapitres 47 et 48
Ch. 47-48 — Bénédiction future du peuple rétabli dans son pays
Bénédiction abondante du jour futur, quoique non parfaite, et partage du pays
Les deux derniers chapitres n’exigent pas de longues observations. [47:1] Les
eaux qui sortent du sanctuaire, figure de la force vivifiante qui sort du trône
de Dieu à travers son temple, [47:8] guérissent la mer Morte, signe permanent du
jugement. [47:9] Les eaux fourmillent de poissons, [47:12] les arbres qui y
croissent abondent en fruits, [47:11] les marais seuls restent sous la
malédiction ; ils sont abandonnés au sel. La bénédiction de ce jour est réelle
et abondante, mais imparfaite. [48:1-7, 23-29] Le pays est partagé entre les
tribus d’une manière toute nouvelle par des lignes tirées droites de l’Orient à
l’Occident. [48:8] L’emplacement du sanctuaire et de la ville, soit les 25000
cannes carrées, se trouve après la septième tribu, en commençant par le nord.
[48:35] Le nom de la ville, dès ce jour, sera : « l’Éternel est là » (comparez
pour les eaux qui coulent du temple : Joël 3:18 ; Zach. 14:8 : deux passages qui
se rapportent à la même époque).
Rétablissement d’Israël
dans une bénédiction analogue au paradis
[47:10] Il paraît que les deux endroits indiqués comme limites pour les pêcheurs
étaient situés aux deux bouts de la mer Morte (on peut comparer Gen. 14:8 ; 2
Chron. 20:2 ; et És. 15:8). Les grands traits de ces passages sont le
rétablissement d’Israël, mais sur un nouveau pied, et une bénédiction analogue à
celle du paradis (image empruntée1 à cette prophétie dans l’Apocalypse), avec la
réserve toutefois que cette bénédiction n’ôtait pas d’une manière absolue tout
le mal, ainsi que cela aura lieu dans les temps éternels.
1 Quand je dis emprunté, ce n’est pas que l’Esprit de Dieu ne nous ait pas donné un tableau original dans l’Apocalypse ; on n’a qu’à le lire pour se convaincre du contraire, mais les images de l’Ancien Testament sont constamment employées dans les descriptions qui s’y trouvent, de manière toutefois à les appliquer aux choses célestes, circonstance qui facilite beaucoup l’intelligence du livre, en nous aidant à saisir son vrai caractère par le moyen de son analogie avec l’Ancien Testament.
Le caractère de la
ville, c’est que l’Éternel y est
Il y a une source puissante et permanente de bénédiction, qui surmonte largement
et efface à peu près le mal, mais le mal n’est pas absolument ôté ; [48:35]
toutefois le nom de la ville, du siège de la puissance, ce qui le caractérise,
c’est : « l’Éternel est là », l’Éternel, ce grand Roi et Créateur de tout, et
Chef de son peuple Israël.
Commentaire entier
John Nelson Darby