Introduction
Bénédictions des saints et de l’Assemblée en relation avec Dieu et Christ
Relation avec Dieu comme Père, en Christ, source de notre bénédiction
L’épître aux Éphésiens nous donne l’exposé le plus riche des bénédictions des
saints individuellement et de l’Assemblée, en faisant ressortir en même temps
les conseils de Dieu à l’égard de la gloire de Christ. Christ lui-même est
envisagé comme celui qui doit tenir toutes choses réunies en un sous sa main,
comme chef de l’Assemblée [(1:22)]. On la voit placée dans la relation la plus
intime avec Lui, comme ceux qui la composent le sont avec le Père lui-même, et
elle est vue dans la position céleste qui lui a été départie par la souveraine
grâce de Dieu. Or ces voies de grâce envers elle révèlent Dieu lui-même sous
deux caractères distincts, aussi bien en rapport avec le Christ qu’en rapport
avec les chrétiens. Dieu est le Dieu et le Père de notre Seigneur Jésus Christ
[(1:3)]. Il est le Dieu de Christ, lorsque Christ est envisagé comme homme ; il
est le Père de Christ, lorsque Celui-ci est considéré comme le Fils de son
amour. Sous le premier caractère, la nature de Dieu est révélée ; sous le second
est révélée la relation intime dont nous jouissons avec Celui qui porte ce
caractère de Père, et cela selon l’excellence de la propre relation de Christ
avec Lui. C’est dans cette relation avec le Père, ainsi que dans celle où nous
sommes avec Christ comme son corps et son épouse, que se trouvent les sources de
la bénédiction des saints et de l’Assemblée de Dieu, de laquelle la grâce nous a
faits membres comme formant un tout.
La simplicité près de
Dieu fait jouir des bénédictions des membres de Christ
La forme même de l’épître montre combien l’esprit de l’apôtre était rempli du
sentiment de la bénédiction qui appartient à l’Assemblée. [1:1] Après avoir
souhaité aux saints et fidèles1 à Éphèse [1:2] la grâce et la paix de la part de
Dieu, le Père des vrais chrétiens, et de la part de Jésus Christ leur Seigneur,
[1:3] il commence tout de suite à parler des bénédictions auxquelles participent
tous les membres de Christ. Son cœur est plein de l’immensité de la grâce : et
il n’y avait rien dans l’état des chrétiens d’Éphèse qui exigeât des remarques
particulières, adaptées à cet état. C’est la proximité de Dieu qui produit la
simplicité, et qui nous rend capables de jouir en simplicité des bénédictions de
Dieu, comme Dieu lui-même les dispense, comme elles sortent de son cœur dans
toute leur propre excellence, pour en jouir en communion avec Celui qui les
accorde, et non d’une manière adaptée à l’état de ceux auxquels elles sont
données, ou par une communication qui ne révèle qu’une partie de ces
bénédictions, parce que l’âme n’est pas capable de recevoir davantage. Oui,
lorsqu’on est près de Dieu on est dans la simplicité ; et toute l’étendue de sa
grâce et de nos bénédictions se déroule telle qu’elle se trouve en Lui.
1 Le mot grec traduit par « fidèle » peut être aussi rendu par « croyant ». Il est employé ici et dans l’épître aux Colossiens [(Col. 1:2)] pour désigner les chrétiens de ces deux endroits. Il faut se souvenir que, quand il écrivait ces deux épîtres, l’apôtre était en prison et que le christianisme était établi déjà depuis plusieurs années, et était en butte à toutes sortes d’attaques. Dire qu’on était croyant comme au commencement, c’était dire qu’on était fidèle. Cette expression donc ne dit pas seulement qu’on croyait, ni que chaque individu marchait fidèlement, mais que l’apôtre s’adressait à ceux qui, par grâce, gardaient fidèlement la foi qu’ils avaient reçue.
Importance de l’état
moral dans nos relations avec Dieu
Nécessité de la proximité morale avec Dieu, et grâce du Seigneur envers nos
besoins
Il est important, en passant, de remarquer ici deux choses. Premièrement, la
proximité morale à l’égard de Dieu et la communion avec Lui, sont le seul moyen
de croître réellement dans la connaissance de ses voies et des bénédictions dont
il fait part à ses enfants, parce que c’est la seule position dans laquelle on
peut les saisir, ou dans laquelle on en est moralement capable. Toute conduite
qui ne convient pas à cette proximité de Dieu, toute pensée légère qui ne
convient pas à sa présence, nous font perdre ces communications de la part de
Dieu et nous rendent incapables de les recevoir (comp. Jean 16:21-23).
Secondement, ce n’est pas que le Seigneur nous abandonne à cause de nos fautes
ou de notre négligence ; il intercède pour nous, et nous faisons l’expérience de
sa grâce ; mais ce n’est plus la communion, ni un progrès intelligent dans les
richesses de la révélation de Lui-même et de la plénitude qui est en Christ.
C’est la grâce adaptée à nos besoins, une réponse à notre misère ; Jésus étend
sa main vers nous selon le besoin que nous sentons, besoin produit dans nos
cœurs par l’opération du Saint Esprit. Que Jésus s’occupe ainsi de nous, est une
grâce infiniment précieuse, une douce expérience de sa fidélité et de son amour
; on apprend par ce moyen à discerner le bien et le mal par le jugement de
soi-même ; mais la grâce a dû s’adapter à nos besoins, et recevoir un caractère
selon ces besoins auxquels elle répond. Dans ce cas, son effet est de nous faire
penser à nous-mêmes.
Le péché nécessite un
retour sur soi, mais l’état normal est la communion avec Dieu
Le Saint Esprit nous occupe de nous-mêmes, en grâce sans doute ; mais quand on a
perdu la communion avec Dieu, on ne peut pas négliger ce retour sur soi-même
sans se tromper et s’endurcir. Hélas ! les rapports de bien des âmes avec Christ
ne vont guère au delà de ce caractère. Pour tous ce n’est que trop souvent le
cas. En un mot, quand cela arrive, la pensée du péché ayant été admise dans le
cœur, nos rapports avec le Seigneur, pour être vrais, doivent avoir lieu sur le
pied de ce triste fait que nous nous sommes laissés aller au péché, au moins
dans nos pensées. C’est la grâce qui seule nous permet d’avoir encore à faire
avec Dieu. Le fait qu’il nous restaure, rehausse sa grâce à nos yeux ; mais cela
n’est pas la communion. Quand on marche avec Dieu, quand on marche selon
l’Esprit sans le contrister, il nous maintient dans la communion, dans la
jouissance de Dieu, source positive de joie, d’une joie éternelle. C’est une
position dans laquelle Dieu peut nous occuper — comme étant intéressés
nous-mêmes à tout ce qui l’intéresse — de tout le développement de ses conseils,
de sa gloire et de sa bonté dans la personne de Jésus, le Christ, de Jésus, le
Fils de son amour. Le cœur s’élargit dans la mesure des objets qui l’occupent.
Telle est notre condition normale. Tel était, au fond, le cas des Éphésiens.
Caractère de
l’enseignement de Paul dans cette épître
Relations avec Dieu comme étant en Christ, individuellement et comme Assemblée
Nous avons déjà remarqué que Dieu a spécialement doué Paul pour communiquer ses
conseils et ses voies en Christ, de même qu’il a doué Jean pour révéler son
caractère et la vie telle qu’elle a été manifestée en Jésus. Le résultat du don
particulier accordé à l’apôtre Paul se voit naturellement dans l’épître que nous
étudions. Toutefois nous y trouvons, comme étant nous-mêmes en Christ, un
développement remarquable de nos relations avec Dieu, de l’intimité de ces
relations, et de l’effet de cette intimité. Christ est le fondement sur lequel
toutes nos bénédictions sont assises. C’est comme étant en Lui que nous en
jouissons. Nous devenons ainsi l’objet présent et actuel de la faveur de Dieu le
Père, comme Christ lui-même en est l’objet. Le Père nous a donnés à Lui ; Christ
est mort pour nous, nous a rachetés, lavés, vivifiés, et nous présente, selon
l’efficacité de son œuvre et selon l’acceptation de sa personne, devant Dieu son
Père. Le secret de toute la bénédiction de l’Assemblée, c’est qu’elle est bénie
avec Jésus lui-même ; et ainsi — de même que Lui, envisagé comme homme — elle
est acceptée devant Dieu ; car l’Assemblée est son corps [(1:23)] et jouit en
Christ et par Lui de tout ce que le Père Lui a conféré. Individuellement, le
chrétien est aimé comme Jésus a été aimé par le Père, ici-bas ; il aura part
plus tard, à la vue du monde, à la gloire de Christ, preuve qu’il était aimé
ainsi en relation avec le Père, nom que Dieu prend à cet égard (voyez Jean
17:23-26). C’est pourquoi en général dans cette épître, le croyant est vu en
Christ, et non Christ dans le croyant, bien que naturellement cela soit vrai. On
est ainsi conduit à considérer les privilèges du croyant et de l’Assemblée plus
que la plénitude de Christ lui-même, et nous trouvons davantage ici le contraste
de cette nouvelle position avec celle où nous étions dans le monde, que le
développement de la vie de Christ, sujet plus largement traité dans l’épître aux
Colossiens, qui considère davantage Christ en nous. Mais l’épître aux Éphésiens,
qui nous place en Christ en relation avec Dieu le Père, et assis dans les lieux
célestes [(2:6)], donne le caractère le plus élevé à notre témoignage ici-bas.
Double relation, avec
Dieu et avec le Père, comme celle du Seigneur
Or Christ est dans une double relation avec Dieu son Père : il est homme parfait
devant son Dieu ; il est Fils avec son Père. Nous chrétiens, nous devons
participer à l’une et l’autre de ces deux relations. Christ l’a annoncé à ses
disciples avant de retourner au ciel. Il le montre pleinement en leur disant : «
Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu » [(Jean
20:17)]. Cette précieuse, cette inappréciable vérité, fait ici la base de
l’enseignement de l’apôtre. Il considère Dieu sous le double point de vue de
Dieu de notre Seigneur Jésus Christ, et de Père de notre Seigneur Jésus Christ
[(1:3)] ; nos bénédictions se rapportent à ces deux titres.
La vérité est présentée
en partant des conseils et des voies de Dieu
Les conseils de Dieu sont la base de l’enseignement de l’épître
Mais avant de tenter d’exposer en détail la pensée de l’apôtre, remarquons qu’il
commence ici entièrement avec Dieu, ses pensées et ses conseils, et non pas avec
ce qu’est l’homme. On peut saisir la vérité par l’un ou l’autre de ces deux
bouts, si je peux m’exprimer ainsi : on peut partir de l’état du pécheur, en
rapport avec la responsabilité de l’homme, ou partir des pensées et des conseils
éternels de Dieu en vue de sa propre gloire. C’est par ce dernier côté que
l’Esprit nous fait ici envisager la vérité. La rédemption même, toute glorieuse
qu’elle est en elle-même, est reléguée à la seconde place comme n’étant que le
moyen par lequel nous jouissons de l’effet des conseils de Dieu.
Voies de Dieu vues
depuis Ses pensées, à l’inverse de l’épître aux Romains
Il était nécessaire que les voies de Dieu fussent envisagées au point de vue de
ses propres pensées, et non seulement simplement au point de vue des moyens
d’amener l’homme dans la jouissance et le résultat de ces pensées. C’est
l’épître aux Éphésiens qui nous les présente ainsi. Quant à celle aux Romains,
après avoir dit que c’est la bonté de Dieu, elle commence par la fin de l’homme
; démontrant le mal et présentant la grâce pour y faire face et pour en
délivrer.
Chapitre 1er
Plan et contenu du chapitre
[1:3] Le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ nous a bénis de toute
bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ, [1:4] nous ayant élus
en Lui. Le premier chapitre développe ces bénédictions et le moyen d’y
participer, dans les versets 4 à 7 ; puis dans les versets 8-10, nous avons le
propos arrêté de Dieu pour la gloire de Christ en qui nous les possédons.
Ensuite aux versets 11-14, sont présentés l’héritage et l’Esprit Saint donné
comme sceau de nos personnes et arrhes de notre héritage. [1:16] Après cela,
nous trouvons une prière dans laquelle l’apôtre demande que [1:18] ses chers
enfants dans la foi, que nous, nous connaissions nos privilèges [1:19] et la
puissance qui nous y a introduits, [1:20] la même que celle qui a ressuscité
Christ d’entre les morts et qui l’a placé à la droite de Dieu [1:22] pour les
posséder comme chef de l’Assemblée [1:23] qui est son corps, et qui, avec Lui,
sera établie sur toutes les choses créées par Christ son chef, comme Dieu, et
dont il hérite, comme homme, en remplissant tout de sa gloire divine et
rédemptrice. [1:4] En un mot, nous avons d’abord l’appel de Dieu, ce que les
saints sont devant Lui en Christ ; [1:11] ensuite ayant montré le plein conseil
de Dieu quant à Christ, nous avons l’héritage de Dieu dans les saints ; [1:16]
puis vient la prière [1:18] demandant que nous connaissions ces deux choses,
[1:19] et enfin la puissance par laquelle nous y sommes introduits et en
jouissons.
Ch. 1 v. 3-14 —
Participation des saints aux bénédictions selon le conseil de Dieu
Ch. 1 v. 3 — Bénédictions qui sont nôtres de la part de Dieu
Bénédictions complètes les plus élevées, venant de Dieu Lui-même
Mais il nous faut examiner ces choses de plus près. [1:3] Nous avons vu les deux
relations établies entre l’homme et Dieu, relations dans lesquelles Christ
lui-même se trouve. Il est monté vers son Dieu et notre Dieu, vers son Père et
notre Père (Jean 20:17). Nous avons part à toutes les bénédictions qui découlent
de ces deux relations. Dieu nous a bénis de toute bénédiction spirituelle ; pas
une ne manque et elles sont de l’ordre le plus élevé ; elles ne sont pas
temporelles, comme celles accordées aux Juifs. C’est dans la partie la plus
élevée de l’homme renouvelé que nous en jouissons, et elles sont adaptées à
cette partie de l’homme : elles sont spirituelles. Ensuite, elles subsistent
dans la sphère la plus haute, non pas en Canaan, ni dans la terre d’Emmanuel ;
elles nous sont accordées dans les lieux célestes, et de la manière la plus
excellente et qui ne laisse place à aucune comparaison, c’est-à-dire en Christ.
« Le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ nous a bénis de toute
bénédiction spirituelle, dans les lieux célestes en Christ » (v. 3). Mais cela
découle du cœur de Dieu lui-même, d’une pensée de Dieu qui est en dehors des
circonstances dans lesquelles il nous trouve dans le temps. Avant que le monde
fût, nous avions cette place dans son cœur ; il voulait nous donner une place en
Christ ; il nous a élus en Lui.
Tout est en Christ,
selon Sa mesure, et Dieu Lui-même est la source de la bénédiction
Quelle bénédiction, quelle source de joie, quelle grâce d’être ainsi les objets
de la faveur de Dieu selon son amour souverain ! Si nous voulons le mesurer,
c’est par Christ qu’il faut essayer de le faire ; ou, au moins, c’est ainsi
qu’il faut sentir ce qu’est cet amour. Remarquez bien ici de quelle manière le
Saint Esprit tient continuellement devant nos yeux le fait que tout est en
Christ, comme nous pouvons le voir par ces expressions : « Dans les lieux
célestes en Christ » [(1:3)] ; « il nous a élus en Lui » [(1:4)] ; « adoptés par
Jésus Christ » [(1:5)] ; « rendus agréables dans le Bien-Aimé » [(1:6)]. C’est
l’un des principes fondamentaux de l’enseignement de l’Esprit ici ; l’autre,
c’est que la bénédiction a son origine en Dieu lui-même. Il en est la source et
l’auteur. Son propre cœur, si nous pouvons nous exprimer ainsi, sa pensée à Lui
en sont l’origine et la mesure. C’est pourquoi nous avons en Christ seul quelque
mesure de ce qui ne se mesure pas ; car il est d’une manière complète et
adéquate les délices de Dieu. Le cœur de Dieu trouve en Lui un objet suffisant
pour se déverser entièrement, et envers lequel son amour infini peut
parfaitement s’exercer.
Action de la grâce pour
nous, pour la satisfaction du cœur de Dieu
[1:3] La bénédiction donc est de Dieu, [1:5] mais en outre elle est avec
lui-même [1:4] et devant lui [1:5] pour sa propre joie, afin de satisfaire son
propre amour. C’est Lui qui nous a choisis, prédestinés, bénis, mais dans le but
de nous avoir devant Lui, adoptés comme ses fils pour Lui-même. Telle est la
grâce, dans ses grands fondements. C’est là par conséquent ce qu’elle s’est plu
à faire pour nous.
Ch. 1 v. 4-6 — Portion
du croyant en Christ devant Dieu
Ch. 1 v. 4 — Responsabilité de l’homme, et grâce divine envers nous dès la
fondation du monde
Éternité du système chrétien, mais manifestation après l’épreuve de l’homme
responsable
Mais nous avons à remarquer une autre chose. [1:4] Nous sommes élus en Christ
avant la fondation du monde. Or cette expression n’est pas simplement celle de
la souveraineté de Dieu. Si Dieu choisit maintenant quelques-uns d’entre les
hommes, c’est comme Souverain avant que le monde fût, mais cela montre que nous
appartenons dans les conseils de Dieu à un système établi par Lui en Christ
avant que le monde existât, système qui n’est pas du monde quand celui-ci
existe, et qui subsistera après que la figure de ce monde aura passé. C’est un
aspect très important du système chrétien. La responsabilité fut introduite
(pour l’homme naturellement) par la création d’Adam dans ce monde. Notre place
en Christ nous a été donnée avant que le monde existât. Le développement de tous
les caractères de cette responsabilité a eu lieu jusqu’à la croix, et s’est
terminé là. L’homme a été dans l’innocence, puis pécheur sans loi, sous la loi,
et quand il a été de toutes manières reconnu coupable, la grâce — Dieu lui-même
— vient en bonté dans le monde des pécheurs et ne rencontre que la haine pour
son amour. Le monde est jugé et les hommes perdus, et c’est ce
qu’individuellement chacun a à apprendre pour lui-même. Mais alors la rédemption
fut accomplie, et le dessein complet et le conseil de Dieu dans la nouvelle
création en Christ ressuscité, le dernier Adam, a été manifesté, « le mystère
caché dès les siècles », tandis que la responsabilité du premier homme était
mise à l’épreuve. Comparez 2 Tim. 1:9-11, et Tite 1:2, où cette vérité est très
distinctement mise en lumière.
Christ seul réconcilie
la responsabilité et la grâce, et nous donne toutes choses en Lui
Cette responsabilité et la grâce ne peuvent se concilier vraiment qu’en Christ.
Les deux principes se voient dans les deux arbres du jardin [(Gen. 2:9)] ; après
cela nous avons la promesse faite sans condition à Abraham, afin que nous
puissions comprendre que la bénédiction était de pure grâce ; ensuite la loi
amène de nouveau deux principes, mais place la vie comme conséquence de la
responsabilité. Christ vient, il est la vie, il prend sur Lui, pour tous ceux
qui croient en Lui, les conséquences de la responsabilité, et devient comme Fils
divin et en même temps Chef ressuscité, la source de la vie, notre péché ayant
été ôté ; et nous, comme ressuscités avec Lui, nous n’avons pas seulement reçu
la vie, mais nous sommes dans une nouvelle position, vivifiés, hors de la mort,
avec Lui, et nous avons une portion selon les conseils qui établissaient tout en
Lui avant la fondation du monde, et nous sommes établis selon la justice et à
cause de la rédemption, comme une nouvelle création dont le second homme est le
Chef. Le chapitre expliquera comment nous sommes amenés dans cette position.
Ch. 1 v. 4-5 —
Bénédictions liées à la nature de Dieu et à l'intimité du Père
Ce que Dieu a fait de nous selon ses caractères, non ce qu’Il nous a donné
[1:3] Nous avons dit que Dieu se révèle sous deux caractères, même dans ses
relations avec le Christ : il est Dieu, et il est Père. Or nos bénédictions se
rapportent à ces deux caractères, c’est-à-dire à la nature parfaite de Dieu
comme Dieu, et à l’intimité d’une relation positive avec Lui comme Père.
L’apôtre ne mentionne pas encore l’héritage, ni les conseils de Dieu à l’égard
de l’ensemble de la gloire dont Christ doit être le centre, [1:4] mais il parle
de nos relations avec Dieu, de ce que nous sommes avec Dieu et devant Lui, et
non pas de notre héritage, — de ce qu’il nous a fait être, et non de ce qu’il
nous a donné. Notre propre portion en Christ devant Dieu est développée dans les
versets 4-6. Ce qui est dit de notre position dans le verset 4, dépend du nom de
Dieu ; ce qui est dit au verset 5, de celui de Père.
Ch. 1 v. 4 —
Bénédiction nous mettant dans une position conforme à ce qu’est Dieu
Position devant Dieu dans une nature qui Lui correspond et fait Ses délices
Le caractère de Dieu lui-même est dépeint dans ce qui, au verset 4, est attribué
aux saints. Dieu ne saurait trouver ses délices qu’en Lui-même et dans ce qui
lui ressemble moralement. Au reste, ce que je viens de dire est un principe
universel : un honnête homme ne saurait trouver de la jouissance dans la société
d’un homme qui ne lui ressemblerait pas en honnêteté. À bien plus forte raison,
Dieu ne saurait supporter ce qui serait en opposition à sa sainteté, puisque
dans l’activité de sa nature, il doit s’entourer de ce qu’il aime, de ce qui
fait ses délices. Mais avant tout, Christ est cela en lui-même : il est
personnellement l’image du Dieu invisible [(Col. 1:15)]. L’amour, la sainteté,
la perfection sans tache dans toutes ses voies, sont unis en Lui. [1:4] Or Dieu
nous a élus en Lui. Au verset 4, nous trouvons notre position sous ce rapport.
En premier lieu nous sommes devant Dieu ; il nous introduit dans sa présence.
L’amour de Dieu doit le faire afin de se satisfaire lui-même ; l’amour qui est
en nous doit aussi se trouver dans cette position pour avoir son parfait objet
devant lui, et c’est là seulement que le bonheur parfait peut se trouver ; mais
dans ce cas il faut que nous ressemblions à Dieu. Il ne pouvait nous amener en
sa présence et nous y admettre, afin de faire de nous ses délices, si nous
n’étions pas tels qu’il pût trouver son plaisir en nous. Il nous a donc élus en
Christ pour que nous fussions saints et irréprochables devant Lui en amour.
Lui-même est saint dans son caractère, irréprochable dans toutes ses voies,
amour dans sa nature. C’est une position de bonheur parfait dans la présence de
Dieu, ressemblant à Dieu, et cela en Christ, objet et mesure de l’affection
divine. Ainsi Dieu trouve ses délices en nous, et nous, possédant une nature
semblable à la sienne quant à ses qualités morales, nous sommes capables de
jouir pleinement et sans entrave de cette nature, et d’en jouir dans sa
perfection en Lui. De plus, c’est son propre choix, sa propre affection, qui
nous ont placés là, et qui nous y ont placés en Celui qui, étant ses délices
éternelles, est digne d’avoir cette place. Notre cœur trouve son repos dans
cette position ; car il y a accord entre notre nature et celle de Dieu, et le
choix que Dieu a fait de nous, pour que nous occupions cette place, montre
l’affection personnelle qu’il a pour nous. Aussi y a-t-il un objet parfait et
suprême devant nous.
Bénédiction en rapport
avec la nature divine, par grâce
Remarquez que, dans la relation dont nous parlons ici, la bénédiction est en
rapport avec la nature de Dieu ; [1:5] c’est pourquoi il n’est pas dit que nous
sommes prédestinés à cela selon le bon plaisir de sa volonté. [1:4] Nous sommes
élus en Christ afin d’être bénis en la présence de Dieu. Ce choix est le fruit
de sa grâce infinie ; mais la joie de sa nature, comme celle de la nôtre en Lui,
ne pouvait être autre qu’elle ne l’est, parce que telle est sa nature, sainte et
amour. Le bonheur ne saurait se trouver ailleurs ou avec une autre.
Ch. 1 v. 5 — Relation
intime avec Dieu comme étant Ses enfants prédestinés
Privilèges découlant de notre relation de fils, selon la volonté de Dieu
Mais au verset 5, nous arrivons à des privilèges particuliers, et nous sommes
prédestinés à ces privilèges. Il nous a « prédestinés pour nous adopter pour lui
par Jésus Christ, selon le bon plaisir de sa volonté. » Ce verset nous présente,
non la nature de Dieu, mais, ainsi que nous l’avons dit, l’intimité d’une
relation positive. Dès lors, c’est selon le bon plaisir de sa volonté. Dieu peut
avoir devant Lui des anges comme serviteurs : il a voulu avoir des fils.
La relation de fils
dépend de la volonté de Dieu, étant adoptés comme liés à Christ
Peut-être pourrait-on dire que si nous sommes admis à trouver nos délices dans
la nature de Dieu, nous ne pouvons guère ne pas être dans une relation intime
avec Lui ; mais la forme, le caractère de cette relation dépend certainement de
la volonté souveraine de Dieu. Au reste, puisque nous possédons ces choses en
Christ, le reflet de la nature divine et la relation de fils vont ensemble, car
les deux se trouvent réunis en nous. Toutefois souvenons-nous que notre
participation à ces choses dépend de la volonté souveraine de Dieu notre Père ;
et que le moyen d’y participer et la manière selon laquelle nous y participons,
c’est que nous sommes en Christ. Dieu notre Père, dans sa bonté souveraine,
selon ses conseils d’amour, veut nous avoir auprès de Lui. Ce dessein qui nous
lie à Christ en grâce est fortement exprimé dans ce verset 5, comme dans celui
qui le précède. Ce n’est pas seulement notre position qui s’y trouve
caractérisée, mais le Père y est introduit d’une manière particulière à l’égard
de la relation que ce nom implique. [1:5] L’Esprit Saint ne se contente pas de
dire : « Il nous a prédestinés pour nous adopter » ; mais il ajoute : « pour
lui-même ». On pourrait dire que cela est sous-entendu dans le mot adopter ;
mais l’Esprit veut particulariser pour nos cœurs cette pensée que le Père veut
nous avoir en relation intime avec lui-même comme des fils. Nous sommes fils «
pour Lui-même » par Jésus Christ, selon le bon plaisir de sa volonté. Si le
Christ est l’image du Dieu invisible [(Col. 1:15)], nous portons cette image,
étant élus en Lui. Si le Christ est Fils, nous entrons dans la même relation
avec le Père.
Ch. 1 v. 6 — Gloire de
la grâce de Dieu, manifestée en Christ, Son Bien-aimé
Voilà donc nos relations si précieuses, si merveilleuses avec Dieu notre Père en
Christ ; voilà les conseils de Dieu à notre égard. Nous ne trouvons pas qu’il
soit rien dit encore à l’égard de l’état précédent de ceux qui devaient être
appelés à jouir de ces bénédictions. Nous voyons un peuple, une famille céleste,
selon les desseins et les conseils de Dieu, qui existe comme fruit des pensées
éternelles de Dieu, et de sa nature d’amour, — [1:6] ce qui est appelé ici « la
gloire de sa grâce ». On ne peut pas glorifier Dieu en lui ajoutant quelque
chose. Dieu se glorifie lui-même quand il se révèle. Tout cela donc est à la
louange de la gloire de sa grâce, selon laquelle il a agi envers nous en Christ.
Christ est la mesure de cette grâce et sa forme envers nous, Lui en qui nous y
avons part. Toute la plénitude de cette grâce est révélée dans les voies de Dieu
envers nous ; ce sont, pour ainsi dire, les pensées originelles de Dieu, qui
n’ont d’autre source que Lui-même, dans lesquelles et par lesquelles il se
révèle, et dans l’accomplissement desquelles il se glorifie. Et remarquez ici
qu’à la fin du verset 6, l’Esprit ne dit pas « le Christ ». Quand il parle de
Lui, l’Esprit veut mettre de l’emphase sur les pensées de Dieu. Dieu a agi
envers nous en grâce dans le Bien-Aimé, en celui qui est particulièrement
l’objet de ses affections. L’Esprit met en relief ce caractère de Christ
lorsqu’il parle de la grâce qui nous est accordée en Lui. Y avait-il un objet
spécial de l’amour de Dieu, de ses affections ? Il nous a bénis dans cet objet.
Ch. 1 v. 7-10 — État de
ceux envers qui la grâce agit et à qui Dieu révèle Ses conseils
Ch. 1 v. 7 — Ce qu’étaient ceux que Dieu veut bénir, et nécessité de la
rédemption
Dieu accorde une position glorieuse à ceux qui étaient pécheurs
Or où est-ce que Dieu nous a trouvés quand il a voulu nous introduire dans cette
position glorieuse ? Qui a-t-il choisis pour les bénir de cette manière ? De
pauvres pécheurs morts dans leurs fautes et dans leurs péchés [(2:1)], esclaves
de Satan et de la chair.
La grâce de Dieu agit
richement pour les pécheurs, selon Ses conseils
[1:3] Si c’est en Christ que nous voyons notre position selon les conseils de
Dieu, [1:7] c’est en Lui aussi que nous trouvons la rédemption qui nous y place
: « Nous avons la rédemption par son sang, la rémission des fautes » (v. 7).
Ceux que Dieu a voulu bénir étaient pauvres et misérables par le péché ; il a
agi envers eux selon les richesses de sa grâce. Nous avons déjà remarqué que
l’Esprit fait ressortir, dans ce passage, les conseils éternels de Dieu à
l’égard des saints en Christ, avant de parler de l’état d’où il les a retirés
lorsqu’il les a trouvés dans leur condition de pécheurs ici-bas. Or toute la
pensée de Dieu à leur égard est révélée dans ces conseils, dans lesquels il se
glorifie. C’est pourquoi il est dit que ce qu’il a trouvé bon de faire à l’égard
des saints, est « selon la gloire de sa grâce ». Il se fait connaître en elle.
Ce qu’il a fait pour les pauvres pécheurs est selon les richesses de sa grâce.
Dans ses conseils il s’est révélé ; il est glorieux en grâce. Dans son œuvre, il
pense à notre misère, à nos besoins, selon les richesses de sa grâce ; nous y
avons part comme en en étant les objets dans notre pauvreté, dans nos besoins.
Dieu est riche en grâce. Ainsi notre position est faite et établie selon les
conseils de Dieu et par l’efficacité de son œuvre en Christ : notre position,
dis-je, vis-à-vis de Dieu. Si nous avons à penser ici où les pensées et les
conseils de Dieu sont révélés, si la rémission et la rédemption en découlent,
nous avons à penser, non en prenant nos besoins comme leur mesure, mais selon
les richesses de la grâce de Dieu.
Ch. 1 v. 8-10 — Dieu
nous révèle Ses pensées et Ses conseils pour Christ
Mais il y a plus. Dieu, nous ayant placés dans cette intimité avec Lui, [1:9]
nous révèle ses pensées à l’égard de la gloire de Christ lui-même. La même grâce
nous a fait les dépositaires du propos arrêté de ses conseils à l’égard de la
gloire universelle de Christ, [1:10] pour l’administration de la plénitude des
temps. C’est une faveur immense que Dieu nous accorde. Nous sommes intéressés à
la gloire de Christ aussi bien que bénis en Lui. Notre proximité de Dieu et
notre position parfaite devant Lui nous rendent capables d’être intéressés dans
les conseils de Dieu quant à son dessein de gloire pour son Fils. [1:11] Et cela
nous amène à l’héritage (comp. Jean 15:15). Ainsi Abraham, mais sur un terrain
moins élevé, était l’ami de Dieu [(Jac. 2:23)]. [1:3] Dieu, notre Père, nous a
donné, à nous, de jouir de toutes les bénédictions dans les lieux célestes ;
[1:10] mais il veut réunir toutes choses dans les cieux et sur la terre sous
Christ comme chef, et c’est de notre position en Lui que dépendent nos relations
avec tout ce qui est subordonné à Christ, aussi bien que nos relations avec
Dieu, son Père ; nous avons notre héritage en Lui.
Ch. 1 v. 10-14 —
Héritage en Christ et don de l’Esprit comme arrhes
Ch. 1 v. 10-12 — Héritage qui est notre part en Christ, pour la gloire de Dieu
Nous sommes héritiers comme étant en relation avec Christ, à Sa gloire
[1:10] Le bon plaisir de Dieu a été de réunir sous la main de Christ tout ce qui
est créé ; c’est son dessein pour l’administration des temps où le résultat de
toutes ses voies sera manifesté1. [1:11] En Christ, nous héritons de notre part,
héritiers de Dieu, cohéritiers de Christ [(Rom. 8:17)]. Ici cependant, l’Esprit
nous présente la position en vertu de laquelle l’héritage nous est échu, plutôt
que l’héritage lui-même. Il l’attribue aussi à la volonté souveraine de Dieu,
comme il l’avait fait auparavant par rapport à notre relation spéciale de fils
avec Dieu. [1:12] Remarquez aussi ici que dans l’héritage nous serons à la
louange de sa gloire ; [1:6] comme dans notre relation avec Lui, nous sommes à
la louange de la gloire de sa grâce. [1:12] Manifestés dans la possession de
l’héritage, nous serons le déploiement de sa gloire, rendue visible en nous,
mais nos relations avec Dieu lui-même sont le fruit pour nos propres âmes, avec
Lui et devant Lui, de la grâce infinie qui nous a placés dans ces relations et
nous a rendus capables de nous y trouver.
1 Ce sera un beau spectacle, comme résultat des voies de Dieu, de voir toutes choses réunies dans une paix et dans une union parfaites sous l’autorité de l’homme, du dernier Adam, le Fils de Dieu ; nous-mêmes étant associée avec Lui dans la même gloire, nous-mêmes étant ses compagnons dans la gloire céleste, comme objets des conseils éternels de Dieu. Je ne m’étends pas ici sur cette scène, parce que notre chapitre dirige notre attention sur la communication des conseils de Dieu à l’égard de cette réunion de toutes choses sous le Christ, et non sur la scène elle-même. L’état éternel dans lequel Dieu est tout en tous est encore autre chose [(1 Cor. 15:28)]. [1:10] L’administration de la plénitude des temps est le résultat des voies de Dieu en gouvernement, l’état éternel est celui de la perfection de sa nature. Nous, même dans le gouvernement, sommes introduits selon sa nature comme fils. Merveilleux privilège !
Union à Christ pour
toutes choses, ici d’abord quant aux Juifs croyants
Voilà donc, sous le rapport de la gloire qui est conférée au Christ comme homme,
les conseils de Dieu, notre Père, à son égard. [1:10] Dieu réunira toutes choses
en un, en Lui comme leur chef. Et comme c’est en Lui que nous avons notre vraie
position quant à notre relation avec Dieu, le Père, [1:11] il en est de même
aussi à l’égard de l’héritage qui nous a été donné. Nous sommes unis à Christ
quant à ce qui est au-dessus de nous, nous le sommes à l’égard de ce qui est
au-dessous. L’apôtre parle ici d’abord des chrétiens juifs, de ceux qui ont cru
en Christ avant qu’il soit manifesté ; [1:12] c’est la force de l’expression : «
Nous qui avons espéré à l’avance dans le Christ », ou, si j’ose employer un mot
nouveau : « qui avons préespéré en Christ », espéré en Lui avant qu’il paraisse.
Le résidu des Juifs, aux derniers jours, croira comme Thomas, quand il verra
Christ : heureux celui qui aura cru sans voir [(Jean 20:28-29)] ! L’apôtre parle
de ceux qui, d’entre les Juifs, avaient déjà cru en Lui.
Ch. 1 v. 13-14 —
L’Esprit Saint, sceau et arrhes de l’héritage pour tous les croyants
Participation à l’héritage assurée à tous, Juifs et gentils, en Christ
Au verset 13, Paul étend aux gentils la même bénédiction, ce qui l’amène à
présenter une autre précieuse vérité par rapport à nous, une chose qui est vraie
de tout croyant, mais qui avait une force particulière à l’égard de ceux d’entre
les nations : Dieu avait mis son sceau sur eux par le don du Saint Esprit. Ils
n’étaient pas, selon la chair, héritiers des promesses ; mais, lorsqu’ils
crurent, Dieu les scella du Saint Esprit de la promesse, [1:14] qui est les
arrhes de l’héritage pour tout croyant, pour le Juif aussi bien que pour le
gentil, jusqu’à ce que la possession acquise par Christ lui soit remise, jusqu’à
ce que de fait Il en ait pris possession par sa puissance qui ne laissera
subsister aucun adversaire. [1:13] Remarquez qu’il ne s’agit pas ici de la
régénération, mais d’un sceau mis sur les croyants, qui est la démonstration
[1:14] et les arrhes de leur pleine participation à venir à l’héritage qui
appartient à Christ — héritage auquel il a droit par la rédemption par laquelle
il s’est acquis toutes choses, mais qu’il ne s’appropriera par sa puissance que
lorsqu’il aura rassemblé tous les cohéritiers pour en jouir avec Lui.
L’amour de Dieu est
déjà notre part, mais pas l’héritage, dont l’Esprit est les arrhes
Le Saint Esprit n’est pas les arrhes de l’amour : « L’amour de Dieu est versé
dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné » [(Rom. 5:5)]. Dieu nous
aime comme il nous aimera dans le ciel ; [1:14] mais de l’héritage, l’Esprit
Saint n’est que les arrhes. Nous ne possédons encore rien de l’héritage ; alors
nous serons à la louange de sa gloire [(1:12)] : la gloire de sa grâce est déjà
révélée [(1:6)].
Résumé et contenu de la
première partie du chapitre
Ainsi nous avons trouvé dans la première partie de ce chapitre, la grâce qui a
établi la position des enfants de Dieu [(1:3-6)] — les conseils de Dieu à
l’égard de la gloire de Christ, comme chef sur toutes choses [(1:7-10)] — la
part que nous avons en Lui comme héritier [(1:11-12)] — et le don de l’Esprit
Saint aux croyants pour être les arrhes et le sceau de l’héritage que Christ a
acquis jusqu’à ce qu’ils en soient mis en possession avec Lui [(1:13-14)].
Ch. 1 v. 15-23 — Prière
pour les saints selon la révélation donnée
Prière fondée sur le titre de Dieu et Sa puissance, et sur Christ homme
Du verset 15 à la fin du chapitre, [1:16] nous avons la prière de l’apôtre pour
les saints, prière qui découle de la révélation qui précède, qui est fondée sur
la manière dont les enfants de Dieu ont été introduits dans leurs bénédictions
en Christ, [1:22-23] et qui nous conduit ainsi à toute la vérité à l’égard de
l’union de Christ et de l’Assemblée, [1:21] ainsi que de la place que Christ
prend dans l’univers qu’il a créé comme Fils, et qu’il reprend comme homme. Elle
est fondée en même temps sur la puissance qui se déploie en nous plaçant, aussi
bien que Christ lui-même, à la hauteur de la position que Dieu nous a donnée
dans ses conseils. [1:17] Cette prière est fondée sur le titre de : « Dieu de
notre Seigneur Jésus Christ » ; celle du troisième chapitre (v. 14 et suivants),
sur le titre de : « Père de notre Seigneur Jésus Christ ». Il y a là plus de
communion que de conseils. [1:17] Dieu est appelé ici « Père de gloire », comme
en étant la source et l’auteur. Mais Dieu n’est pas seulement appelé le Dieu de
notre Seigneur Jésus Christ, [1:20] on verra aussi que Christ est envisagé comme
homme. Dieu a opéré en Christ (v. 20) ; il l’a ressuscité d’entre les morts, et
l’a fait asseoir à sa droite : en un mot, tout ce qui a été effectué à l’égard
de Christ est considéré comme étant l’effet de la puissance de Dieu qui l’a
accompli. Christ a pu dire : « Détruisez ce temple, et en trois jours je le
relèverai » [(Jean 2:19)], car il était Dieu ; mais ici, il est envisagé comme
homme, et c’est Dieu qui le ressuscite.
Demandes de l’apôtre
dans sa prière, pour la compréhension des saints
Connaissance de l’appel et de l’héritage, et de la puissance qui les donne
Cette prière se divise en deux parties. L’apôtre demande que les Éphésiens
comprennent avec tous les saints : l° [1:18] quels sont l’appel et l’héritage de
Dieu ; 2° [1:19] quelle est la puissance qui les met en possession de ce que cet
appel de Dieu leur confère, [1:20] savoir cette même puissance qui a placé
Christ à la droite de Dieu, l’ayant ressuscité d’entre les morts.
Ch. 1 v. 17-18 —
Intelligence des choses données de Dieu, selon les v. 3-5 et 11
[1:17] L’apôtre demande d’abord pour les saints l’intelligence des choses qui
leur sont données. [1:18] Nous retrouvons ici, il me semble, les deux choses
que, dans la partie précédente du chapitre, nous avons vu être la part des
saints, savoir l’espérance de l’appel de Dieu, et la gloire de son héritage dans
les saints. La première se rapporte aux versets 3-5, c’est-à-dire notre appel ;
la seconde au verset 11, c’est-à-dire notre héritage. Dans les versets 3-5, nous
avons trouvé la grâce, c’est-à-dire Dieu agissant envers nous, parce qu’il est
amour ; dans le verset 11, la gloire, l’Homme manifesté comme jouissant dans sa
personne et dans son héritage des fruits de la puissance et des conseils de
Dieu. Dieu nous appelle à être devant Lui saints et irrépréhensibles en amour
[(1:4)], et en même temps à être ses fils [(1:5)]. La gloire de son héritage est
nôtre. [1:18] L’apôtre ne dit pas, remarquez-le bien, « notre appel », quoique
nous soyons les appelés. Il caractérise cet appel en le rattachant à celui qui
appelle, afin que nous le comprenions selon son excellence, selon son vrai
caractère. L’appel est selon Dieu lui-même ; toute la bénédiction et le
caractère de cet appel sont selon la plénitude de sa grâce, sont dignes de Lui :
c’est là ce que nous espérons. L’héritage est, aussi son héritage ; de même que
la terre de Canaan était à Dieu, ainsi qu’il l’avait dit dans la loi [(Lév.
25:23)], et que néanmoins il l’a héritée en Israël, de même l’héritage de
l’univers entier lorsqu’il sera rempli de la gloire de Dieu, est à Lui ; mais il
l’hérite dans les saints. Ce sont les richesses de la gloire de son héritage
dans les saints. Il remplira toutes choses de sa gloire, et c’est dans les
saints qu’il les héritera. Voilà les deux parties de la première chose à
laquelle les yeux des saints devaient être ouverts. Par l’appel de Dieu, nous
sommes appelés à jouir de la bénédiction de sa présence auprès de Lui-même, à
jouir de ce qui est au-dessus de nous. L’héritage de Dieu s’applique à ce qui
est au-dessous de nous, aux choses créées qui sont toutes assujetties à Christ,
avec qui et en qui nous jouissons de la clarté de la présence de Dieu auprès de
Lui. Le désir de l’apôtre est que les Éphésiens comprennent ces deux choses.
Ch. 1 v. 19-23 —
Puissance ressuscitant et glorifiant Christ, et Lui associant l’Assemblée, Son
corps
[1:19] La seconde chose que demande l’apôtre pour les Éphésiens, c’est qu’ils
connaissent la puissance, déjà manifestée, qui avait déjà opéré afin qu’ils
eussent part à cette position bénie et glorieuse. Car de même qu’ils étaient
introduits par la grâce souveraine de Dieu dans la position de Christ devant
Dieu son Père, [1:20] ainsi aussi l’œuvre qui a été opérée dans le Christ, et le
déploiement de la puissance de Dieu qui a eu lieu en l’élevant depuis le tombeau
jusqu’à la droite de Dieu le Père [1:21] au-dessus de tout nom qui se nomme,
sont l’expression et le modèle de l’action de cette même puissance [1:19] qui
opère en nous qui croyons, et qui nous élève de notre état de mort dans le
péché, pour nous faire avoir part à la gloire de ce même Christ. [1:23] Cette
puissance est la base de la position de l’Assemblée dans son union avec Lui, et
celle du développement du mystère selon les conseils de Dieu. [1:20]
Personnellement, Christ ressuscité d’entre les morts, est placé à la droite de
Dieu, [1:21] bien au-dessus de toute puissance et autorité, et au-dessus de tout
nom qui se nomme parmi les hiérarchies par lesquelles Dieu administre le
gouvernement du monde qui existe maintenant, ou parmi celles du monde à venir.
Et cette supériorité existe non seulement en rapport avec sa divinité, dont la
gloire ne change pas, mais en rapport avec la place qui lui a été donnée comme
homme, car nous parlons ici, ainsi que nous l’avons vu, du Dieu de notre
Seigneur Jésus Christ [(1:17)]. [1:20] C’est Lui qui l’a ressuscité d’entre les
morts et qui Lui a donné la gloire [1:21] et une place au-dessus de tout, place
dont il était sans doute personnellement digne, mais qu’il reçoit et devait
recevoir, comme homme, des mains de Dieu [1:22] qui l’a établi Chef (Tête) sur
toutes choses, en unissant l’Assemblée à Lui [1:23] comme son corps, [2:1] et en
ressuscitant les membres de ce corps de leur mort dans les péchés [1:19] par la
même puissance que celle qui a ressuscité et exalté la Tête, [2:5] en les
vivifiant ensemble avec Christ [2:6] et en les faisant asseoir dans les lieux
célestes en Lui, par la même puissance qui l’a exalté. [1:23] Ainsi l’Assemblée,
son corps, est sa plénitude. C’est bien Lui qui remplit tout en tous ; mais le
corps forme le complément de la Tête. C’est Lui, parce qu’il est Dieu aussi bien
qu’homme, qui remplit toutes choses, et qui remplit tout, étant homme, selon la
puissance de la rédemption qu’il a accomplie et de la gloire qu’il a acquise ;
de sorte que l’univers qu’il remplit de sa gloire, en jouit selon la stabilité
de la rédemption, à la puissance et à l’effet de laquelle rien ne saurait le
soustraire1. Lui, je le répète, remplit l’univers de sa gloire ; mais la Tête
n’est pas isolée, laissée, pour ainsi dire, incomplète comme telle, sans son
corps. Celui-ci la complète dans cette gloire comme un corps naturel complète la
tête, non pas pour être la Tête ou pour diriger, mais pour être le corps de la
Tête, et afin que la Tête soit la Tête de « son corps ». [1:22] Christ est Tête
(ou Chef) du corps sur toutes choses. Il remplit tout en tous, [1:23] et
l’Assemblée est sa plénitude. Voilà le mystère dans toutes ses parties. En
conséquence, on peut observer que c’est lorsque Christ, ayant accompli toute la
rédemption, a été exalté à la droite de Dieu, qu’il prend la place dans laquelle
il peut être Chef ou Tête du corps.
1 Comparez chap. 4:9, 10 ; cette introduction de la rédemption et de la place que Christ a prise comme Rédempteur, comme remplissant tout en tous, est pleine d’intérêt.
Partage des saints en
Christ par la puissance de Dieu, selon tout ce qu’Il a
Merveilleux partage des saints, en vertu de leur rédemption et de [1:20] la
puissance divine qui a opéré dans la résurrection de Christ, après qu’il fut
mort, mort sous nos fautes et sous nos péchés, et qui l’a placé à la droite de
Dieu ; partage qui, sauf sa séance personnelle à la droite du Père, est nôtre
aussi par notre union avec Lui.
Chapitre 2
Contenu du chapitre : puissance de Dieu opérant en l’homme, selon Ses conseils
Le second chapitre1 présente l’opération de la puissance de Dieu sur la terre,
qui a pour but d’amener les âmes à la jouissance de leurs privilèges célestes,
et de former ainsi l’Assemblée ici-bas, plutôt que le déploiement des privilèges
eux-mêmes, et, par conséquent, celui des conseils de Dieu. Ce ne sont pas même
ces conseils, c’est la grâce et la puissance qui opèrent pour leur
accomplissement, en amenant les âmes au résultat que cette puissance doit
produire selon ces conseils. [1:20] Christ est d’abord vu, non comme Dieu
descendu ici-bas et présenté aux pécheurs, mais comme mort, c’est-à-dire où nous
étions à cause du péché, mais ressuscité hors de cet état par la puissance de
Dieu. Il était mort pour le péché ; Dieu l’a ressuscité d’entre les morts et l’a
placé à sa droite. [2:1] Nous étions morts dans nos fautes et dans nos péchés :
[2:5] Dieu nous a vivifiés ensemble avec Lui. Mais puisqu’il s’agit de la terre,
de l’opération de la puissance et de la grâce sur la terre, l’Esprit
naturellement parle de l’état de ceux en qui cette grâce agit, de fait, de
l’état de tous. [2:17] En même temps, dans les formes terrestres de religion,
dans le système qui existait sur la terre, il y avait ceux qui étaient près, et
ceux qui étaient loin. Or nous avons vu qu’il s’agit, dans la pleine bénédiction
dont l’apôtre parle, de la nature de Dieu lui-même. En vue de cette nature, et
pour la glorifier, tous ses conseils étaient arrêtés. C’est pourquoi les formes
extérieures — bien que quelques-unes eussent été établies provisoirement sur la
terre par l’autorité même de Dieu — ne pouvaient avoir aucune valeur. Elles
avaient servi pour la manifestation des voies de Dieu, comme ombres des choses à
venir, et avaient été rattachées au déploiement de l’autorité de Dieu sur la
terre, parmi les hommes, pour maintenir quelque connaissance de Dieu. Ces choses
avaient de l’importance à leur place ; mais ces figures ne pouvaient rien pour
amener les âmes en relation avec Dieu afin de jouir de la manifestation
éternelle de sa nature dans des cœurs qui en seraient rendus capables par grâce,
en participant à cette nature et en la reflétant. Pour cela elles étaient tout à
fait inutiles, elles n’étaient pas la manifestation de ces principes éternels.
Mais les deux classes d’hommes étaient là, les Juifs et les gentils, et l’apôtre
parle de toutes deux. La grâce prend des personnes de l’une et de l’autre pour
former un seul corps, un seul homme nouveau, par une nouvelle création en
Christ.
1 C’est la puissance qui, ressuscitant les saints avec Christ de la mort du péché, et les unissant à Lui, la Tête, forme leur relation avec Lui comme son corps. La première partie du chapitre 1 nous a présenté notre relation individuelle avec le Père ; en cela Christ est premier-né entre plusieurs frères [(Rom. 8:29)]. [1:23] Ici, nous arrivons à la relation comme corps avec Christ, le second homme ressuscité. [1:18] Jusqu’à la seconde partie de la prière, nous avons les conseils de Dieu. [1:19] Depuis la dernière partie, nous avons les opérations de la puissance pour les accomplir. [1:23] Et c’est là que notre union avec Christ est d’abord introduite, laquelle, bien que les conseils de Dieu qui la concernent soient révélés, est cependant opérée spirituellement maintenant, comme on le voit au chap. 2.
Ch. 2 v. 1-10 — Œuvre
de Dieu pour l’homme vu comme mort
Ch. 2 v. 1-3 — Tous les hommes sont, par nature, morts et enfants de colère
Ch. 2 v. 1-2 — État de l’homme gentil loin de Dieu, conduit par Satan
Dans les deux premiers versets de ce chapitre, l’apôtre parle de ceux qui
étaient sortis d’entre les nations qui ne connaissaient pas Dieu, des gentils
comme on les appelle ordinairement. Au verset 3, il parle des Juifs : « Nous
aussi, nous avons tous », dit-il. Il n’entre pas ici dans les détails affreux
que contient le troisième chapitre de l’épître aux Romains1, parce qu’il s’agit
non de convaincre de péché l’individu, afin de lui montrer le moyen d’être
justifié, mais de déployer les conseils de Dieu en grâce. Ici donc, l’apôtre
parle de l’éloignement de Dieu où l’homme se trouvait, sous la puissance des
ténèbres. [2:2] Pour ce qui regarde les nations, il parle de l’état universel du
monde. Tout le cours du monde, le système tout entier, marchait selon le prince
de la puissance de l’air ; le monde lui-même était sous le gouvernement de celui
qui opère dans les cœurs des fils de la désobéissance, qui, dans leur volonté
propre, se soustrayaient au gouvernement de Dieu, quoiqu’ils ne pussent se
soustraire à son jugement.
1 Remarquez bien ici que, dans cette épître, l’Esprit ne décrit pas la vie du vieil homme dans le péché. Dieu et sa propre œuvre sont tout. [2:1] L’homme est envisagé comme mort dans ses péchés ; ce qui se produit est par conséquent entièrement de Dieu, une nouvelle création de sa part. Un homme qui vit dans le péché doit mourir, se juger lui-même, se repentir, être purifié par la grâce, c’est-à-dire qu’il est traité comme un homme vivant. Ici l’homme est sans aucun mouvement de vie spirituelle. Dieu fait tout. [2:5] Il vivifie [2:6] et ressuscite. C’est une nouvelle création.
Ch. 2 v. 3 — Les Juifs,
peuple de Dieu, étaient par nature comme les autres hommes
Si les Juifs avaient des privilèges extérieurs ; [1:2] s’ils n’étaient pas d’une
manière directe sous le gouvernement du prince de ce monde, comme c’était le cas
des nations plongées dans l’idolâtrie et tombées dans toute la dégradation de ce
système où l’homme se vautrait, dans la licence où les démons se plaisaient à le
plonger en dérision de sa sagesse ; si les Juifs n’étaient pas, comme les
gentils, sous le gouvernement des démons, [1:3] toutefois, dans leur nature, ils
étaient conduits par les mêmes convoitises que celles par lesquelles les démons
agissaient sur les pauvres païens. Les Juifs menaient la même vie que ceux-ci
quant aux convoitises de la chair ; ils étaient des enfants de colère comme tous
les autres, car c’est là l’état des hommes : ils sont dans leur nature des
enfants de colère. Par rapport à leurs privilèges extérieurs, les Israélites
étaient le peuple de Dieu ; de nature ils étaient des hommes comme les autres ;
et remarquez ici ces paroles : « par nature » (v. 3). L’Esprit ne parle pas ici
d’un jugement prononcé de la part de Dieu, ni de péchés commis, ni d’Israël
ayant manqué à ses relations avec Dieu en tombant dans l’idolâtrie et dans la
rébellion, ni même de ce qu’il avait rejeté le Messie et ainsi s’était privé de
toute ressource, en un mot de tout ce qu’Israël avait fait. Il n’est pas
question non plus d’un jugement positif de la part de Dieu, prononcé sur la
manifestation du péché. Les Juifs, ainsi que tous les hommes, étaient de leur
nature des enfants de colère. Cette colère était la conséquence naturelle de
l’état où ils se trouvaient1.
1 La foi, quand on est enseigné par la Parole, retourne toujours à cela. Le jugement a rapport aux actes accomplis dans le corps. Mais nous étions morts dans nos péchés [(2:1)] — sans aucun mouvement de vie vers Dieu. Nous ne venons pas en jugement (Jean 5 [v. 24]), mais nous sommes passés de la mort à la vie.
Ch. 2 v. 4-5 — Dieu
vivifie l’homme, mort, avec Christ, par grâce et par puissance
L’homme tel qu’il était, Juif ou gentil, et la colère, allaient naturellement
ensemble, de même qu’il y a un lien naturel entre le bien et la justice. Or Dieu
— bien qu’en jugement il prenne connaissance de tout ce qui est contraire à sa
volonté et à sa gloire — est dans sa propre nature au-dessus de tout cela. [2:4]
À ceux qui sont dignes de colère, il peut être riche en miséricorde, car c’est
ce qu’il est en Lui-même. L’apôtre, par conséquent, le présente ici comme
agissant d’après sa propre nature envers les objets de sa grâce. [2:1] Nous
étions, dit-il, morts dans nos fautes et dans nos péchés ; [2:4] Dieu vient,
dans son amour, nous délivrer par sa puissance, « Dieu qui est riche en
miséricorde, à cause de son grand amour dont il nous a aimés ». Il n’y avait en
nous aucun mouvement en bien : [2:5] nous étions morts dans nos fautes et dans
nos péchés. Le mouvement, grâces Lui en soient rendues, est venu de Lui. Il nous
a vivifiés, et non seulement cela, mais il nous a vivifiés ensemble avec Christ.
Paul n’avait pas dit d’une manière directe que Christ avait été vivifié, quoique
cela puisse se dire si l’on parle de la puissance de l’Esprit en lui-même.
Toutefois Christ a été ressuscité d’entre les morts [(1:20)] ; et lorsqu’il
s’agit de nous, il nous est dit que toute l’énergie par laquelle Christ est
sorti de la mort, opère aussi pour notre vivification ; et non seulement cela,
mais en étant vivifiés, nous sommes associés à Lui. Il sort de la mort ; nous en
sortons avec Lui. Dieu nous fait part de cette vie. C’est de sa pure grâce, et
d’une grâce qui nous a sauvés, qui nous a trouvés morts dans nos péchés, et qui
nous a tirés de la mort comme Christ en est sorti, et cela par la même
puissance, et nous en a fait sortir avec Christ1, par la puissance de vie, en
résurrection, afin de nous placer dans la lumière et dans la faveur de Dieu,
comme une nouvelle création, comme Christ s’y trouve lui-même. Juifs et gentils
se trouvent ensemble dans la même nouvelle position en Christ. La résurrection a
mis fin à toutes les distinctions, elles n’ont point de place dans un Christ
ressuscité. Dieu a vivifié les uns et les autres avec Christ.
Homme vu comme mort, et
non vivant et responsable comme dans Colossiens
1 Ici, c’est tout à fait une nouvelle création, et le nouvel état du chrétien
est envisagé simplement en lui-même. Dans notre ancien état, nous étions morts à
l’égard de Dieu. L’homme n’est pas considéré ici comme vivant dans les péchés et
responsable, [2:5] mais comme entièrement mort en eux, et créé de nouveau ;
c’est pour cela que, dans cette partie de l’épître, il n’est question ni de
pardon, ni de justification. L’homme n’est pas vu comme vivant et responsable.
Dans les Colossiens, les chrétiens sont représentés comme ressuscités avec le
Christ, mais il y est dit : « Nous ayant pardonné toutes nos fautes » [(Col.
2:13)], que Christ a portées en descendant dans la mort. Ici aussi, nous n’avons
pas le vieil homme et la mort qui lui est appliquée, bien que la marche et le
vieil homme soient reconnus comme des faits, mais non pas en relation avec la
résurrection. Dans les Colossiens, au contraire, nous avons le vieil homme ;
même il est parlé de « morts dans vos fautes », et il est ajouté : « et dans
l’incirconcision de votre chair », car c’est morts à l’égard de Dieu. L’épître
aux Romains considère l’homme responsable dans le monde ; c’est pourquoi nous y
trouvons pleinement établies la justification et la mort au péché, mais non pas
la résurrection avec Christ. L’homme est vivant ici-bas, justifié et vivant en
Christ.
Ch. 2 v. 6-10 — Ce que
Dieu a fait de l’homme, par la grâce et par la foi
Juifs et gentils placés dans la position de Christ, par le don de Dieu
[2:6] Or, Christ ayant fait cela, Juifs et gentils se trouvent ensemble dans le
Christ ressuscité et monté en haut, sans les différences que la mort avait
abolies ; ils sont assis ensemble en Lui dans une nouvelle condition qui leur
est commune, et qui est décrite par celle du Christ lui-même (*). Ces pauvres
pécheurs d’entre les gentils et d’entre les Juifs rebelles et contredisants,
sont placés dans la position où le Christ se trouve par la puissance qui l’a
ressuscité d’entre les morts et placé à la droite de Dieu [(1:20)] (**), [2:7]
afin de montrer dans les siècles à venir les immenses richesses de la grâce qui
les a introduits là. Une Marie de Magdala [(Jean 20:17)], un brigand crucifié
[(Luc 23:43)] , et nous tous qui croyons, compagnons du Fils de Dieu dans la
gloire, nous serons les témoins de cette grâce merveilleuse. [2:8] C’est par la
grâce que nous sommes sauvés. Maintenant nous ne sommes pas encore dans la
gloire : c’est par la foi que nous sommes sauvés. Quelqu’un dira-t-il, qu’au
moins la foi est de l’homme ? Non (***) : ce n’est pas, à cet égard non plus, de
nous-mêmes. Tout est le don de Dieu, [2:9] non pas par les œuvres, afin que
personne ne se glorifie ; [2:10] car nous sommes son ouvrage.
1 Ce n’est pas seulement que la vie est communiquée ; cela nous l’avons dans l’épître aux Romains ; mais c’est une place et une position tout à fait nouvelles que nous prenons, la vie ayant le caractère d’une résurrection en dehors d’un état de mort dans les péchés. Et ici, nous ne sommes pas envisagés comme vivifiés par Christ, mais avec Lui. Il est l’homme ressuscité et glorifié.
2 Dans l’épître aux Colossiens, les saints sont seulement considérés comme ressuscités avec Christ [(Col. 2:13)], ayant une espérance réservée pour eux dans les cieux, et ils sont appelés à mettre leurs affections dans les choses d’en haut, où sont cachés Christ et leur vie avec Lui [(Col. 3:1-3)]. De plus, leur résurrection avec Christ est seulement une résurrection administrative pour ce monde dans le baptême, en rapport avec la foi dans la puissance qui a ressuscité Christ [(Col. 2:12)]. Nous n’avons pas dans cette épître l’union des Juifs et des gentils en Lui comme ressuscités et dans les lieux célestes. De fait, dans l’épître aux Colossiens, les gentils seuls sont devant la pensée de l’apôtre.
3 [2:8] « Cela ne vient pas de vous-mêmes » se rapporte aussi bien à la foi qu’à la grâce. Le faire rapporter à la grâce seule, serait simplement un non-sens. Mais on pourrait supposer que la foi vient de nous-mêmes — ce qui ne se peut de la grâce — c’est pourquoi l’Esprit Saint ajoute : « Et cela (non pas elle) ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu ». C’est-à-dire que croire est un don de Dieu, et ne vient pas de nous. [2:9] Et cela est confirmé par ce qui suit : « non pas sur le principe des œuvres ». Le but de l’apôtre est de montrer que tout est de grâce et de Dieu — l’ouvrage de Dieu — une nouvelle création. Jusque-là, la grâce, la foi et tout vont ensemble.
Dieu, source de tout,
et agissant pour produire de bonnes œuvres à Sa gloire
De quelle manière puissante l’Esprit met Dieu lui-même en avant comme seule
source et seul opérateur de tout ! C’est une création, mais, comme étant son
ouvrage, c’est un résultat qui est en accord avec son propre caractère. Or c’est
en nous que cette œuvre se fait. Dieu prend de pauvres pécheurs pour montrer en
eux sa gloire. [2:10] Si l’opération est de Dieu, assurément elle sera efficace
pour produire de bonnes œuvres. Il nous a créés en Christ pour elles.
Ch. 2 v. 10 — Bonnes
œuvres prédéterminées selon le caractère de Dieu, pour la nouvelle création
[2:10] Or remarquez ici que si Dieu nous a créés pour les bonnes œuvres,
celles-ci dans leur nature doivent être caractérisées selon le caractère de
Celui qui a opéré en nous, nous créant selon ses propres pensées. Ce qui nous
est présenté ici, ce n’est pas l’homme qui cherche à se rapprocher de Dieu ou à
le satisfaire en faisant des œuvres qui Lui soient agréables selon la loi,
mesure de ce que l’homme devrait être ; c’est Dieu qui nous prend dans nos
péchés, quand il n’y a pas un mouvement moral dans nos cœurs (selon ce qui est
dit : « Il n’y a personne qui ait de l’intelligence, il n’y a personne qui
recherche Dieu » [(Rom. 3:11)]), et qui nous crée de nouveau pour des œuvres qui
soient selon cette nouvelle création. Nous sommes placés dans une position toute
nouvelle, selon cette nouvelle création de Dieu : c’est un nouveau caractère que
nous revêtons, selon la prédétermination de Dieu. Les œuvres sont prédéterminées
aussi selon le caractère que nous revêtons par cette nouvelle création. Tout est
absolument selon la pensée de Dieu lui-même. Ce n’est pas le devoir d’après la
vieille création1, tout est le fruit des pensées de Dieu dans la nouvelle. La
loi disparaît à notre égard, même quant aux œuvres, avec la nature à laquelle
elle s’appliquait. L’homme obéissant à la loi était l’homme comme il devrait
être selon le premier Adam ; l’homme en Christ doit marcher selon la vie céleste
du dernier Adam, et marcher d’une manière digne de Lui, le Chef de la nouvelle
création. Étant ressuscité avec Christ, et étant le fruit de la nouvelle
création, il doit se conduire d’une manière digne de Celui qui l’a formé pour
cela même (2 Cor. 5:5).
1 Ce n’est pas que Dieu ne reconnaisse pas les relations qu’il a formées à l’origine ; il les reconnaît pleinement quand nous y sommes placés ; mais la mesure de la nouvelle création est une autre chose.
Ch. 2 v. 11-22 — Union
des Juifs et des gentils en une maison par Christ
Ch. 2 v. 11-16 — Œuvre de Christ à la croix pour rapprocher Juifs et gentils en
un seul homme nouveau
Ainsi, les gentils jouissant de ce privilège ineffable de la nouvelle création —
bien que l’apôtre ne reconnaisse pas le judaïsme comme la vraie circoncision —
[2:11] ils devaient se souvenir d’où ils avaient été tirés : [2:12] sans Dieu et
sans espérance dans le monde, étrangers à toutes les promesses. [2:13] Mais
quelque éloignés qu’ils eussent été, maintenant en Christ, ils avaient été
rapprochés par son sang. [2:14] Christ avait abattu la paroi mitoyenne, [2:15]
ayant annulé la loi des commandements par lesquels le Juif, qui se distinguait
par ces ordonnances, était séparé des gentils. Ces ordonnances avaient leur
sphère d’action dans la chair : or Christ, comme vivant en rapport avec tout
cela, étant mort, [2:16] a aboli l’inimitié pour former en lui-même des deux,
Juifs et gentils, un seul homme nouveau. [2:13] Les gentils sont approchés par
le sang de Christ, [2:14] et le mur mitoyen de clôture a été abattu, [2:16] afin
de réconcilier les uns et les autres à Dieu dans un seul corps, [2:15] ayant par
la croix non seulement fait la paix, [2:16] mais détruit, par une grâce qui leur
était commune (et à laquelle l’un ne pouvait prétendre à avoir plus de droit que
l’autre, car cette grâce s’appliquait au péché) l’inimitié qui existait
jusqu’alors entre le Juif privilégié et le gentil idolâtre loin de Dieu, [2:15]
abolissant dans sa chair l’inimitié, la loi du commandement, consistant en
ordonnances.
Ch. 2 v. 17-22 — Par
Son œuvre, Christ a constitué l’Assemblée avec les Juifs et les gentils
[2:15] Ayant fait la paix, [2:17] Christ l’a proclamée dans ce but aux uns et
aux autres, qu’ils fussent loin, ou qu’ils fussent près ; [2:18] car, par
Christ, nous tous, Juifs ou gentils, nous avons accès auprès du Père par un seul
Esprit. Ce n’est pas le Jéhovah des Juifs, duquel le nom n’était pas réclamé sur
les païens, c’est le Père des chrétiens, des rachetés de Jésus Christ, adoptés
pour faire partie de la famille de Dieu. [2:19] Aussi quoique gentil, on n’est
plus étranger ni forain, on est de la bourgeoisie chrétienne et céleste, de la
vraie maison de Dieu lui-même. Telle est la grâce. Quant à ce monde, étant ainsi
incorporés en Christ, voici notre position : tous, Juifs ou gentils, rassemblés
ainsi en un seul corps, constituent l’Assemblée sur la terre. [2:20] Les apôtres
et prophètes (du Nouveau Testament) forment le fondement de l’édifice, Christ
lui-même étant la maîtresse pierre du coin. [2:21] En Lui tout le bâtiment
s’élève pour être un temple, les gentils y ayant leur place, [2:22] et formant
avec les autres la demeure, sur la terre, de Dieu présent par son Esprit.
[2:20-21] En premier lieu, l’apôtre considère l’œuvre progressive qui édifiait,
sur le fondement des apôtres et prophètes, l’ensemble de l’Assemblée selon les
pensées de Dieu ; [2:22] et, en second lieu, il considère l’union dans laquelle
les Éphésiens et les autres gentils croyants se trouvaient avec les Juifs comme
formant la maison de Dieu sur la terre dans ce moment-là. Dieu y habitait par
l’Esprit Saint1. Le premier chapitre nous avait présenté les conseils et les
intentions de Dieu, commençant par la relation des fils et du Père, et,
lorsqu’il est parlé de l’opération de Dieu, montrant l’Assemblée comme le corps
de Christ, unie à Lui qui est Chef sur toutes choses [(1:23)]. Le second
chapitre, traitant de l’œuvre qui appelle l’Assemblée en dehors du monde, qui la
crée ici-bas par la grâce, place devant nous cette Assemblée2, [2:21] d’un côté
croissant pour être un temple saint, [2:22] et d’un autre comme étant
présentement l’habitation de Dieu ici-bas par l’Esprit.
Édifice bâti
progressivement par Christ, et temple de Dieu actuel sur la terre
1 Il est extrêmement important de nos jours de voir la différence entre cet
édifice qui s’élève progressivement — mais jamais complet jusqu’à ce que tous
les croyants qui doivent former le corps de Christ soient rassemblés — et le
temple actuel de Dieu sur la terre. Dans le premier, Christ est le constructeur.
Il en poursuit l’achèvement sans qu’il y ait un seul manquement, et les portes
du hadès ne prévalent pas contre cette œuvre [(Matt. 16:18)]. L’édifice n’est
pas encore complet, ni considéré comme un tout, jusqu’à son entière édification.
C’est pourquoi, dans ce cas, nous ne trouvons jamais, dans les épîtres,
quelqu’un qui construit. Ainsi, dans la première épître de Pierre, nous lisons :
« Duquel vous approchant comme d’une pierre vivante… vous-mêmes aussi comme des
pierres vivantes, êtes édifiés » [(1 Pier. 2:4-5)] ; [2:21] de même ici, en
Éphésiens, l’édifice croît pour être un temple saint dans le Seigneur. Mais à
côté de cela, le corps professant actuel manifesté est vu comme un tout sur la
terre, et l’homme est envisagé comme le construisant. « Vous êtes l’édifice de
Dieu », dit l’apôtre. « Comme un sage architecte. j’ai posé le fondement, … que
chacun considère comment il édifie dessus » (1 Cor. 3 [v. 9-10]). La
responsabilité de l’homme est introduite, et l’œuvre est sujette à être jugée.
Or c’est le fait d’attribuer à cela les privilèges du corps et de ce que Christ
bâtit, qui a produit le papisme et tout ce qui y est apparenté. La chose
corrompue qui doit tomber sous le jugement a été faussement revêtue de la
sécurité qui appartient à l’œuvre de Christ. Ici, en Éphésiens, nous trouvons
non seulement l’ouvrage progressivement et sûrement construit, mais en même
temps l’édifice actuel comme un fait dans la bénédiction qui lui appartient,
sans référence à la responsabilité humaine dans la construction.
Corps et maison, œuvre
et conseil de Dieu ou responsabilité de l’homme
2 Le second chapitre parle bien du corps, v. 16 ; mais l’introduction de la
maison est un élément nouveau et demande quelque développement. Quoique l’œuvre
qui s’accomplit dans la création des membres qui doivent former le corps, soit
toute de Dieu, elle s’accomplit sur la terre. Les conseils de Dieu ont en vue
premièrement les individus, pour les placer auprès de Lui tels qu’il les veut ;
ensuite, ayant exalté Christ au-dessus de tout nom qui se nomme dans ce siècle
et celui qui est à venir [(1:21)], Dieu l’a donné pour être Chef du corps
[(1:22)], formé des individus unis à Christ dans le ciel au-dessus de toutes
choses. Ils seront parfaits selon la perfection de leur Chef lui-même. Mais
l’œuvre sur la terre, si elle rassemble les nouveaux-nés, les rassemble sur la
terre. Or ce qui répond ici-bas à la présence de Christ dans le ciel, c’est la
présence du Saint Esprit ici-bas sur la terre. L’individu croyant est bien le
temple de Dieu, mais dans notre chapitre, il est parlé de tout l’ensemble des
chrétiens formé sur la terre : ils deviennent la maison, la demeure de Dieu sur
la terre [(2:22)]. Merveilleuse et solennelle vérité ; immense privilège et
source de bénédiction, mais responsabilité également grande !
On remarquera qu’en parlant du corps de Christ, on parle du fruit du dessein éternel de Dieu et de sa propre opération, et bien que l’Esprit puisse appliquer ce nom à l’Assemblée de Dieu sur la terre, comme étant censée composée de vrais membres de Christ, toutefois le Corps de Christ comme formé par la puissance vivifiante de Dieu selon son dessein éternel, se compose de personnes unies à la Tête comme de vrais membres. La maison de Dieu, comme établie maintenant sur la terre, est le fruit d’une œuvre de Dieu, ici confiée aux hommes, non l’objet propre de ses conseils, quoique la cité dans l’Apocalypse y réponde en une certaine mesure. En tant que l’œuvre de Dieu, il est évident que cette maison se compose des vrais appelés de Dieu, et par conséquent c’est Dieu qui l’édifie, et c’est ainsi qu’il en est parlé ici (comp. Actes 2:47) ; mais il ne faut pas confondre le résultat pratique de cette œuvre accomplie par les mains des hommes, et sous leur responsabilité (1 Cor. 3), avec l’objet des conseils de Dieu. Nul ne peut être vrai membre de Christ sans être réellement uni à la Tête, ni vraie pierre de la maison non plus ; mais la maison peut être la demeure de Dieu, bien que ce qui n’est pas une vraie pierre soit entré dans la construction ; mais il est impossible qu’une personne qui n’est pas née de Dieu soit membre du corps de Christ. (Voyez la note précédente).
Chapitre 3
Développement du mystère, après les conseils et l’œuvre de Dieu
Ce chapitre tout entier est une parenthèse qui développe le mystère, et qui
présente, en même temps, dans la prière qui le termine, le second caractère de
Dieu mentionné au commencement de l’épître, savoir celui de Père de notre
Seigneur Jésus Christ. Voici comment ce sujet s’introduit ici. Le premier
chapitre expose les conseils de Dieu tels qu’ils sont en eux-mêmes, en ajoutant
à la fin le fait que Dieu ressuscite Christ et le fait asseoir à sa droite
[(1:20)]. Le second présente l’œuvre de Dieu pour former, en vivifiant d’autres
personnes avec Christ [(2:5)], l’Assemblée entière de ceux qui sont ressuscités
en Christ, pris par la grâce d’entre les Juifs et les gentils ; ces chapitres
donnent les pensées et l’œuvre de Dieu. Le troisième chapitre traite de
l’administration de ces choses confiée à Paul [(3:2)] ; il parle spécialement de
l’introduction des gentils sur le même pied que les Juifs. C’était la partie
entièrement nouvelle des voies de Dieu.
Ch. 3 v. 1-13 —
Révélation par l’apôtre du mystère caché en Dieu
Ch. 3 v. 1-5 — Mystère de Christ révélé à Paul, mettant de côté toute séparation
entre Juifs et gentils
[3:1] Paul était prisonnier pour avoir prêché l’évangile aux gentils —
circonstance qui fait ressortir très clairement le caractère spécial de son
ministère. Ce ministère, au fond, est présenté comme au chapitre premier de
l’épître aux Colossiens. Seulement, dans cette dernière épître, le sujet tout
entier est traité plus brièvement, et le principe essentiel et le caractère du
mystère selon la place qu’il occupe dans les conseils de Dieu, est moins
expliqué, et envisagé seulement d’un côté spécial, approprié au dessein de
l’épître, savoir Christ et les gentils. [3:3] Ici, l’apôtre fait savoir qu’il
avait reçu son ministère par une révélation particulière, ainsi qu’il l’avait
expliqué déjà en peu de mots, [3:4] mais en paroles propres à mettre clairement
en évidence la connaissance qu’il avait du mystère de Christ, [3:5] mystère qui
n’avait jamais été donné à connaître dans les siècles passés, mais qui
maintenant était révélé par l’Esprit aux apôtres et prophètes. On remarquera que
les prophètes dont il est parlé ici sont très évidemment ceux du Nouveau
Testament, puisque les communications qui leur ont été faites sont mises en
contraste avec le degré de lumière accordé dans les siècles précédents. Or le
mystère avait été caché dans tous les temps passés, et en effet, il avait dû
être caché, car placer les gentils sur le même pied que les Juifs, eût été
renverser le judaïsme tel que Dieu lui-même l’avait établi. Dieu avait
soigneusement élevé un mur mitoyen de clôture [(2:14)] ; le devoir du Juif était
de respecter cette séparation : il péchait s’il ne l’observait pas strictement.
Le mystère mettait toute barrière de côté. Les prophètes de l’Ancien Testament,
et Moïse lui-même, avaient bien montré que les gentils se réjouiraient un jour
avec le peuple, mais le peuple restait un peuple séparé. [3:6] Que les gentils
fussent cohéritiers et d’un même corps, toute distinction étant abolie, [3:5]
c’est ce qui avait été entièrement caché en Dieu, comme partie de son dessein
éternel avant que le monde fût, mais cela ne faisait pas partie de l’histoire du
monde, ni des voies de Dieu à son égard, ni des promesses de Dieu révélées.
Conseil de Dieu nous
donnant une place dans le ciel
C’est un conseil merveilleux de Dieu qui, en unissant des rachetés à Christ dans
le ciel, comme un corps est uni à sa tête [(1:22-23)], leur donnait une place
dans le ciel. Car bien que nous cheminions sur la terre et que nous soyons
l’habitation de Dieu par l’Esprit ici-bas [(2:22)], dans la pensée de Dieu notre
place est dans le ciel. Dans le siècle à venir les gentils seront bénis, mais
Israël sera un peuple spécial et séparé.
Ch. 3 v. 6-9 — Paul
révèle les richesses de Christ aux gentils et le mystère caché en Dieu
[3:6] Dans l’Assemblée, toute distinction terrestre est perdue : nous sommes
tous un en Christ comme ressuscités avec Lui. [3:7] Ainsi l’Évangile de l’apôtre
s’adressait aux gentils, pour leur annoncer ces bonnes nouvelles, selon le don
de Dieu accordé à Paul par l’opération de la puissance divine, [3:8] pour leur
proclamer non pas simplement un Messie selon les promesses faites aux pères, un
Christ juif, mais un Christ dont les richesses étaient insondables. Personne ne
saurait tracer jusqu’au bout, et dans tout son développement en Lui,
l’accomplissement des conseils et la révélation de la nature de Dieu. Ce sont
les richesses incompréhensibles d’un Christ en qui Dieu se révèle, et en qui
toutes les pensées de Dieu sont accomplies et développées. [3:10] Les conseils
de Dieu à l’égard d’un Christ Tête de son corps l’Assemblée [(1:23)], Chef sur
toutes choses dans les cieux et sur la terre [(1:22)], d’un Christ, Dieu
manifesté en chair [(1 Tim. 3:16)], étaient maintenant donnés à connaître et
s’accomplissaient pour autant que se faisait le rassemblement des cohéritiers en
un seul corps. [3:8] Saul, l’ennemi acharné de Jésus proclamé comme Messie, même
quand ce fut par l’Esprit Saint envoyé du ciel — Saul, par conséquent, le pire
des hommes — devient par la grâce Paul, l’instrument et le témoin de cette
grâce, pour annoncer aux gentils ces richesses incompréhensibles. C’était sa
fonction apostolique par rapport aux gentils. [3:9] Il y en avait une autre :
c’était d’éclairer tous les hommes à l’égard de ce mystère qui, depuis le
commencement du monde, avait été caché en Dieu. Cela répond aux deux parties du
ministère de l’apôtre signalées en Col. 1:23-25, comme le verset 27 de ce même
chapitre correspond au verset 17 de notre chapitre. Dieu, qui a créé toutes
choses, avait cette pensée, ce dessein, avant la création, afin que lorsqu’il
assujettirait toute la création à son Fils fait homme et glorifié, le Fils eût
dans sa gloire des compagnons qui lui fussent semblables, membres de son corps
spirituel, vivants de sa vie.
Ch. 3 v. 10-12 —
Manifestation d’une sagesse cachée de Dieu, une chose nouvelle
[3:8] L’apôtre faisait connaître aux gentils les richesses insondables de
Christ, qui leur donnaient une part dans les conseils de Dieu en grâce. [3:9] Il
éclairait tous les hommes à l’égard, non pas précisément du mystère, mais de
l’administration1 du mystère, c’est-à-dire non pas seulement du conseil de Dieu,
mais de l’accomplissement dans le temps de ce conseil, réunissant l’Assemblée
sous Christ son Chef. Celui qui avait créé toutes choses pour être la sphère du
développement de sa gloire, avait gardé ce secret par devers Lui, [3:10] afin
que l’administration du mystère, révélé maintenant par l’établissement de
l’Assemblée sur la terre, fût en son temps le moyen de faire connaître aux plus
élevés des êtres créés la sagesse de Dieu qui se manifestait de tant de manières
diverses. Ils avaient vu la création surgir et s’épanouir devant leurs yeux ;
ils avaient vu le gouvernement de Dieu, sa providence, ses jugements, son
intervention en bonté sur la terre en Christ. Mais voilà un genre de sagesse
tout à fait nouveau, une chose en dehors du monde, renfermée jusqu’alors dans
les conseils de Dieu, cachée en Lui, de sorte qu’il n’y avait ni promesse ni
prophétie qui la concernât, mais objet spécial de son dessein éternel, rattachée
d’une manière particulière à Celui qui est le centre et la plénitude du mystère
de la piété [(1 Tim. 3:16)], ayant une place à elle en union avec Christ, et
qui, tout en étant manifestée sur la terre et placée avec Christ à la tête de la
création, ne faisait pas à proprement parler partie de celle-ci : c’en était une
nouvelle partie. Elle était une création nouvelle, une manifestation distincte
de la sagesse de Dieu ; une partie de ses pensées jusqu’alors réservée dans le
secret de ses conseils, de laquelle l’administration actuelle dans le temps, sur
la terre, par l’œuvre de l’apôtre, donnait à connaître la sagesse de Dieu [3:11]
selon son propos arrêté, selon son propos éternel dans le Christ Jésus. [3:12] «
En qui », ajoute l’apôtre, « nous avons hardiesse et accès en confiance, par la
foi en lui » ; et c’est selon cette relation que nous nous approchons de Dieu.
1 C’est là, à ce qu’il me parait, le vrai mot, et non « la communion ».
Ch. 3 v. 13 —
Souffrances de Paul comme liées à leur position glorieuse
[3:13] C’est pourquoi eux, gentils croyants, ne devaient pas être découragés à
cause de l’emprisonnement de celui qui leur avait annoncé ce mystère, car les
souffrances de l’apôtre étaient la preuve et le fruit de la position glorieuse
que Dieu leur avait accordée et dont les Juifs étaient jaloux.
Ch. 3 v. 14-21 — Christ
dans les saints, formés comme Assemblée
Ch. 3 v. 14-15 — Prière au Père du Seigneur Jésus Christ, nom sous lequel tous
se rangent
Cette révélation des voies de Dieu ne nous présente pas, ainsi que le premier
chapitre, Christ comme homme ressuscité d’entre les morts par la puissance de
Dieu [(1:19-20)], afin que nous soyons aussi ressuscités pour avoir part avec
Lui, et qu’ainsi l’administration des conseils de Dieu soit accomplie. Elle nous
fait voir Christ comme centre de toutes les voies de Dieu, le Fils du Père,
héritier de toutes choses comme Fils créateur, et centre des conseils de Dieu.
[3:14] C’est au Père de notre Seigneur Jésus Christ que l’apôtre s’adresse
maintenant, de même qu’au chapitre premier, il s’était adressé au Dieu de notre
Seigneur Jésus Christ [(1:17)]. [3:15] Ainsi « toute famille » (non pas « toute
la famille ») se range sous ce nom de Père de notre Seigneur Jésus Christ. Sous
le nom de Jéhovah, il n’y avait que les Juifs. « Je vous ai connus, vous seuls,
de toutes les familles de la terre » ; avait dit Jéhovah aux Juifs (Amos 3:2) ;
« c’est pourquoi je visiterai sur vous toutes vos iniquités ». Mais sous le nom
de Père de Jésus Christ, toutes les familles, l’Assemblée, les anges, les Juifs,
les gentils, tous se rangent. Toutes les voies de Dieu dans ce qu’il avait
arrangé pour sa gloire, se coordonnent sous ce nom et sont en rapport avec Lui.
Ch. 3 v. 16-19 —
Étendue de l’amour de Christ qui nous remplit, à la gloire de Dieu
Ch. 3 v. 16-18 — Amour de Christ, centre de toutes choses où nos cœurs sont
placés
Et voici ce que l’apôtre demandait pour les saints auxquels il s’adressait :
[3:18] c’était qu’ils fussent capables de saisir toute la portée de ces
conseils, [3:19] et l’amour de Christ qui en était pour leurs cœurs le centre
assuré. [3:16] Dans ce but, l’apôtre désire qu’ils soient puissamment fortifiés
par l’Esprit du Père de notre Seigneur Jésus Christ, [3:17] et que le Christ,
qui est le centre de toutes ces choses dans les conseils de Dieu le Père, habite
dans leurs propres cœurs et soit ainsi le centre intelligent d’affection de
toute leur connaissance — centre qui ne trouvait pas de cercle qui limitât la
vue. [3:18] Celle-ci se perdait dans l’étendue que Dieu seul remplit, longueur,
largeur, hauteur, profondeur1. Mais ce centre donnait en même temps aux saints
une place assurée, un appui inébranlable et bien connu, dans son amour qui était
aussi infini que l’étendue inconnue de la gloire de Dieu dans son déploiement
autour de Lui-même. « De sorte que le Christ », dit l’apôtre, « habite dans vos
cœurs » (v. 17). [3:17] Ainsi Celui qui remplit tout de sa gloire, remplit
Lui-même le cœur d’un amour plus puissant que toute la gloire dont il est le
centre, [3:18] et c’est afin de nous donner la force qui nous rend capables, en
paix et en amour, de contempler tout ce qu’il a fait, la sagesse de ses voies et
la gloire universelle dont il est le centre.
1 Christ est le centre de tout le déploiement de la gloire divine, mais il habite dans nos cœurs de manière à les placer pour ainsi dire dans ce centre, et de là leur faire contempler toute la gloire déployée. Là nous pourrions nous perdre nous-mêmes ; [3:19] mais l’apôtre nous ramène à l’amour bien connu de Christ, non pas toutefois comme à quelque chose de moins étendu, car il est Dieu, et son amour surpasse toute connaissance, de sorte que nous sommes remplis jusqu’à toute la plénitude de Dieu.
Christ, révélation de
la gloire de Dieu, nous remplit de Lui en amour
Je le répète : Celui qui remplit tout, [3:19] remplit par-dessus tout nos cœurs.
[3:16] Dieu nous fortifie selon les richesses de cette gloire qu’il déploie
devant nos yeux émerveillés comme appartenant justement à Christ. [3:17] Il le
fait en ce que Christ habite en nous avec la plus tendre affection, et qu’il est
la force de notre cœur. [3:18] C’est comme enracinés et fondés dans l’amour, et
embrassant ainsi, comme premier cercle de nos affections et de nos pensées, ceux
qui sont à Christ — tous les saints, objets de son amour ; — c’est comme remplis
de Lui et nous-mêmes comme centre de toutes ses affections et pensant ses
pensées, que nous nous plongeons dans toute l’étendue de la gloire de Dieu, car
elle est la gloire de Celui que nous aimons. [3:19] Et quelle est la limite de
cette gloire ? Elle n’en a point : c’est la plénitude de Dieu. Nous la trouvons
dans cette révélation de Lui-même. En Christ, il se révèle dans toute sa gloire
: il est sur toutes choses Dieu béni éternellement [(Rom. 9:5)].
Ch. 3 v. 19-21 — Gloire
de la plénitude de Dieu déployée dans l’Assemblée
Mais demeurant dans l’amour, nous demeurons en Dieu et Dieu en nous, et cela en
rapport avec le déploiement de sa gloire, telle qu’il la développe en tout ce
qu’il a formé autour de Lui afin de se montrer en cela, afin que Christ, et
Christ dans l’Assemblée, son corps, soit le centre de tout ce en quoi il
manifeste cette gloire, et que le tout soit en même temps la manifestation de
Dieu lui-même dans sa gloire tout entière. [3:19] Nous sommes remplis jusqu’à
toute la plénitude de Dieu, et c’est dans l’Assemblée que Dieu habite pour cela
: [3:20] il opère en nous par son Esprit dans ce but. [3:21] C’est pourquoi
l’apôtre désire et demande que la gloire soit à Lui dans l’Assemblée dans tous
les âges par Jésus Christ ! Amen.
Désir de réaliser ce
que nous connaissons ainsi de Dieu
Notez ici que ce qui est désiré est la réalisation de ce dont il est parlé. Ce
n’est pas, comme dans le chapitre 1, une chose objective, afin que les Éphésiens
pussent connaître ce qui est certainement vrai, mais afin qu’elle fût vraie pour
eux, [3:16] étant fortifiés en puissance par l’Esprit de Dieu. Il est bien beau
de voir comment, [3:18] après nous avoir lancés dans l’infini de la gloire de
Dieu, l’apôtre nous ramène à un centre connu en Christ — [3:19] à connaître
l’amour de Christ, mais non pour nous rétrécir. Il est plus divin, à proprement
parler, que la gloire, bien qu’il nous soit familier. Il surpasse toute
connaissance.
Opération de la
puissance de Dieu en nous comme Assemblée
Action de la puissance de Dieu en nous, à la différence du chap. 1
[3:16] Remarquez encore que l’apôtre ne demande pas ici que Dieu opère par une
puissance (ainsi qu’on l’exprime souvent) qui agisse pour nous, mais en nous1.
[3:20] Il peut faire au delà de tout ce que nous pouvons demander ou penser
selon sa puissance qui agit en nous. Quelle portion pour nous ! Quelle place que
celle qui nous est donnée en Christ !
1 C’est là ce qui distingue absolument la prière du chap. 1 et celle-ci. Là, l’appel et l’héritage étaient dans le propos arrêté de Dieu, et la prière de l’apôtre est que les croyants les connaissent, ainsi que la puissance qui les a amenés à en jouir. Ici, au chap. 3, c’est ce qui est en nous, et l’apôtre demande que cela puisse exister, et cela comme puissance actuelle dans l’Assemblée.
Marche des saints dans
leur appel à être un, le corps de Christ
Paul revient ainsi à la thèse posée à la fin du chapitre 2 : [2:22] Dieu
habitant dans l’Assemblée par l’Esprit, [2:16] et les chrétiens, Juifs ou
gentils, unis en un seul corps. [4:1] Il désire que les chrétiens d’Éphèse (et
nous tous) marchent d’une manière digne de cet appel. Leur appel, c’était d’être
un, le corps de Christ, mais, de fait, ce corps manifesté sur la terre dans sa
vraie unité par la présence de l’Esprit Saint. Nous avons vu (chap. 1) le
chrétien introduit dans la présence de Dieu lui-même ; mais le fait que les
chrétiens formaient le corps de Christ et qu’ils étaient la demeure de Dieu
ici-bas, la maison de Dieu sur la terre, en un mot, leur position tout entière,
est compris dans l’expression « leur appel ». Le chapitre 1, nous présente les
saints devant Dieu ; la prière du chapitre 3, nous montre Christ en eux.
Chapitre 4
Ch. 4 v. 1-6 — Unité des croyants
Ch. 4 v. 1-3 — Appel des chrétiens dans l’unité et marche y correspondant
Ch. 4 v. 1-2 — État individuel convenant pratiquement à l’unité, devant Dieu
[4:1] Or l’apôtre était en prison pour le témoignage qu’il avait rendu à cette
vérité, pour avoir maintenu et proclamé les privilèges que Dieu avait accordés
aux nations, et en particulier celui de former, par la foi, avec les Juifs
croyants un seul corps uni à Christ. Paul se sert de ce fait dans son
exhortation comme d’un puissant motif qui doit toucher le cœur des chrétiens
d’entre les gentils. [4:2] Or la première chose à laquelle il s’attendait de la
part de ses chers enfants dans la foi, comme étant ce qui convenait à cette
unité et comme moyen de la maintenir en pratique, c’était l’esprit d’humilité et
de douceur, le support des uns envers les autres en amour : Voilà l’état
individuel dont il désirait la réalisation chez les Éphésiens. C’est le vrai
fruit de la proximité de Dieu et de la possession des privilèges, si l’on en
jouit dans sa présence.
Appel des chrétiens
présenté au chap. 2, développé au chap. 3 et appliqué au chap. 4
À la fin du second chapitre, l’apôtre avait développé le résultat de l’œuvre de
Christ en unissant les gentils avec les Juifs, en faisant la paix [(2:14)], et
en formant la demeure de Dieu sur la terre [(2:22)], Juif et gentil ayant accès
auprès du Père par un seul Esprit, par la médiation de Jésus [(2:18)], « les
deux » étant réconciliés en un seul corps à Dieu [(2:16)]. Avoir accès auprès de
Dieu [(2:18)], être la demeure de Dieu par sa présence, par l’Esprit Saint
[(2:22)], être un seul corps réconcilié avec Dieu [(2:16)], [4:1] tel est
l’appel des chrétiens. Le troisième chapitre avait développé ces choses dans
toute leur étendue ; l’apôtre en fait l’application dans le quatrième.
Ch. 4 v. 1-3 —
Diligence pour garder l’unité de l’Esprit, manifestée ici-bas
[4:3] Les fidèles, dans les dispositions mentionnées plus haut, doivent chercher
à garder cette unité de l’Esprit par le lien de la paix. Il y a trois choses
dans cette exhortation : l° [4:1] le devoir pour le chrétien de marcher d’une
manière digne de son appel ; 2° [4:2] l’esprit dans lequel on doit ainsi marcher
; 3° [4:3] la diligence pour garder l’unité de l’Esprit par le lien de la paix.
Il importe de remarquer que l’unité de l’Esprit n’est pas une similarité de
sentiments, mais l’unité des membres du corps de Christ établie par l’Esprit
Saint, et maintenue pratiquement par une marche en harmonie avec l’Esprit de
grâce. Il est évident que la diligence requise pour le maintien de l’unité de
l’Esprit, se rapporte à la terre et à la manifestation de cette unité sur la
terre.
Ch. 4 v. 4-6 —
Différentes sphères d’unité et relations où sont les croyants
Trois points de vue pour envisager l’unité
L’apôtre fonde maintenant son exhortation sur les divers points de vue sous
lesquels cette unité peut être envisagée — [4:4] en rapport avec le Saint
Esprit, [4:5] en rapport avec le Seigneur [4:6] et en rapport avec Dieu.
Ch. 4 v. 4 — Unité du
corps et espérance par l’Esprit
[4:4] Il y a un seul corps et un seul Esprit : non seulement un effet produit
dans le cœur des individus afin qu’ils s’entendent entre eux, mais un seul
corps. L’espérance dont cet Esprit est la source et la puissance est une. C’est
l’unité essentielle, réelle et subsistante.
Ch. 4 v. 5 — Profession
et confession publiques de Christ le Seigneur
[4:5] Il y a aussi un seul Seigneur : à Lui se lient « une seule foi » et « un
seul baptême ». C’est la profession publique et la confession de Christ comme
Seigneur (comp. 1 Cor. 1:2).
Ch. 4 v. 6 — Unité en
rapport avec Dieu, au-dessus de tout et de tous
[4:6] Enfin il y a un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tout, et
partout, et en nous tous.
Tout tend à l’unité des
chrétiens, qui ne peut être omise à aucun égard
Quels puissants liens d’unité ! [4:4] L’Esprit de Dieu, [4:5] la seigneurie de
Christ, [4:6] l’universelle présence de Dieu, le Père, tout tend à amener en
unité, comme à un centre divin, ceux qui sont en relation avec chacune de ces
choses. Toutes les relations religieuses de l’âme, tous les points par lesquels
nous sommes en contact avec Dieu, s’accordent pour former tous les croyants en
un dans ce monde, de telle sorte qu’on ne peut pas être chrétien sans être un
avec tous ceux qui le sont. On ne saurait exercer la foi, ni jouir de
l’espérance, ni exprimer d’une manière quelconque, la vie chrétienne, sans avoir
la même foi et la même espérance que les autres croyants, sans exprimer ce qui
existe chez les autres qui ont la foi. [4:3] Seulement nous sommes appelés à
maintenir pratiquement l’unité.
Étendue des différents
cercles d’unité
On peut remarquer que les trois sphères d’unité présentées dans ces trois
versets, ne sont pas de la même étendue ; le cercle d’unité grandit chaque fois.
[4:4] À l’Esprit (v. 3), nous trouvons liée l’unité du corps, l’unité
essentielle et réelle produite par la puissance de l’Esprit liant à Christ tous
ses membres. [4:5] Au Seigneur se lie (v. 5) l’unité de la foi et du baptême :
ici chaque individu a la même foi, le même baptême ; c’est la profession
extérieure, peut-être vraie et réelle, mais une profession se rapportant à Celui
qui a des droits sur ceux qui s’appellent de son nom. [4:6] Le troisième
caractère d’unité se rattache à des droits divins qui s’étendent à toutes
choses, quoique le lien de cette unité soit plus étroit pour le croyant, parce
que Celui qui a droit sur toutes choses demeure dans les croyants.
Pour résumer :
1° [4:4] Il y a un seul corps et un seul Esprit, une seule espérance de notre appel.
2° [4:5] Un seul Seigneur auquel se rattachent une seule foi et un seul baptême.
3° [4:6] Un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tout, partout et dans tous les chrétiens.
Ch. 4 v. 4-6 —
Caractères des relations unissant les chrétiens
Élargissement de la relation d’unité en fonction de Celui qui en est la base
De plus, l’apôtre tout en insistant sur ces trois grandes relations dans
lesquelles les chrétiens sont placés, comme étant dans leur nature les
fondements de l’unité et les motifs pour la maintenir, nous montre ces relations
s’étendant successivement en largeur. La relation immédiate s’applique
proprement aux mêmes personnes ; mais le caractère de Celui qui est la base de
la relation élargit l’idée qui s’y rattache. [4:4] Par rapport à l’Esprit, sa
présence unit le corps, est le lien entre tous les membres du corps : les
membres du corps seuls, et eux comme tels, sont envisagés ici. [4:5] Le Seigneur
a des droits plus étendus. Dans cette relation, il n’est pas parlé des membres
du corps : il y a une seule foi et un seul baptême, une seule profession dans le
monde, il ne peut y en avoir deux. Mais quoique les personnes qui sont dans
cette relation extérieure puissent être aussi dans les autres relations et être
membres du corps, cependant la relation qui rattache au nom de Seigneur, est
celle de profession individuelle. Elle n’est pas une chose qui ne saurait
exister sans une réalité vitale dans l’âme : tandis que, lorsqu’il s’agit du
corps de Christ, on en est membre ou on ne l’est pas. [4:6] Dieu est Père de ces
mêmes membres comme étant ses enfants, mais Celui qui maintient cette relation,
est nécessairement et toujours au-dessus de toutes choses — personnellement
au-dessus de tout, mais divinement partout.
Manifestation pratique
de l’unité, réalisée par les enfants de Dieu
Remarquez qu’il ne s’agit pas ici seulement d’une unité de sentiments, de désir
et de cœur : cette unité-là est recommandée, mais c’est afin de maintenir la
réalisation et la manifestation ici-bas d’une unité qui tient à l’existence et à
la position éternelle de l’Assemblée en Christ. [4:4] Il y a un seul Esprit,
mais il y a un seul corps. [4:3] L’union des cœurs dans le lien de la paix, que
l’apôtre désire, est pour le maintien public de cette unité ; non qu’il ne
puisse y avoir du support l’un à l’égard de l’autre, quand celle-ci a disparu,
les chrétiens se contentant de son absence. On n’accepte pas ce qui est
contraire à la Parole, bien qu’on doive supporter dans certains cas ceux qui
sont dans une position qui la contredit. La considération de la communauté de
position et de privilèges, qui est l’apanage de tous les enfants de Dieu, dans
les relations dont nous venons de parler, servait à les unir les uns avec les
autres dans la douce jouissance de cette position si précieuse, en les amenant
aussi chacun à se réjouir en amour de la part qu’avait chaque autre membre du
corps dans ce bonheur.
Ch. 4 v. 7-16 — Dons
découlant de Christ glorifié pour opérer dans les membres de Son corps
Ch. 4 v. 7-10 — Les dons, conséquence manifestée de tout ce que Christ a
accompli
Ch. 4 v. 7-8 — Pouvoir acquis par Christ pour distribuer des dons aux hommes
Œuvre de Christ pour vaincre Satan et délivrer l’homme du jugement
Mais d’un autre côté, le fait que Christ était exalté pour être, dans le ciel,
chef sur toutes choses, apportait une différence qui tenait à cette suprématie
de Christ, suprématie exercée avec une souveraineté et une sagesse divines.
[4:7] « À chacun de nous la grâce (le don) a été donnée selon la mesure du don
de Christ », c’est-à-dire comme Christ trouve bon de donner. Par rapport à notre
position de joie et de bénédiction en Christ, nous sommes un : quant à notre
service, nous avons chacun une place individuelle selon sa divine sagesse et
selon ses droits souverains dans l’œuvre. Or voici sur quoi le titre de Christ à
conférer ces dons comme il veut, est fondé, quelle que soit la puissance divine
qui s’exerce en eux : l’homme était sous la puissance de Satan — misérable
condition, fruit de son péché, condition où sa propre volonté l’avait réduit,
mais dans laquelle, d’après le jugement de Dieu qui avait prononcé sur lui la
sentence de mort, il était dans son corps et dans ses pensées esclave de
l’ennemi qui a l’empire de la mort, sauf les souverains droits et la souveraine
grâce de Dieu (voyez chap. 2:2). Or Christ s’est fait homme, et est allé
d’abord, comme homme conduit par l’Esprit, à la rencontre de Satan, Il l’a
vaincu. Quant à sa puissance personnelle, il a pu le chasser partout et délivrer
les hommes. Mais l’homme n’a pas voulu avoir Dieu avec lui, et il n’était pas
possible que dans leur état de péché les hommes fussent, sans la rédemption,
unis à Christ. Le Seigneur, cependant, poursuivant son œuvre parfaite d’amour, a
subi la mort et a vaincu Satan dans sa dernière forteresse que maintenait le
juste jugement de Dieu contre l’homme pécheur, — jugement que Christ par
conséquent a subi, accomplissant une rédemption complète, finale, et éternelle
dans sa valeur, de sorte que ni Satan, le prince de la mort et l’accusateur des
enfants de Dieu sur la terre, ni même le jugement de Dieu, n’ont plus rien à
dire aux rachetés. L’empire de Satan lui a été ravi ; le juste jugement de Dieu
a été subi et complètement satisfait ; tout jugement et tout pouvoir sur tous
les hommes sont commis au Fils, parce qu’il est Fils de l’homme. Ces deux
résultats ne sont pas encore manifestés, quoique le Seigneur possède toute
autorité dans les cieux et sur la terre. La chose dont il est question ici est
un autre résultat qui s’accomplit en attendant. La victoire du Seigneur est
complète. [4:8] Il a emmené captif l’adversaire. En montant en haut il a placé
l’homme victorieux au-dessus de toutes choses, et a emmené captive toute la
puissance qui auparavant dominait sur l’homme.
Dons dans l’Assemblée,
preuves du pouvoir acquis par Christ comme homme
Or avant de manifester en personne le pouvoir qu’il s’est acquis comme homme en liant Satan, avant de le déployer dans la bénédiction de l’homme sur la terre, il le montre dans l’Assemblée, son corps, en communiquant, selon sa promesse, à des hommes délivrés de la puissance de l’ennemi, des dons qui sont la preuve de ce pouvoir.
Contenu du chap. 4 :
Unité et fonctions de l’Assemblée, par l’effet des conseils de Dieu
Le premier chapitre nous avait exposé les pensées de Dieu ; le second,
l’accomplissement en puissance de ces pensées à l’égard des rachetés, Juifs ou
gentils, tous morts dans leurs péchés, pour en former l’Assemblée ; enfin le
troisième était le développement spécial du mystère en ce qui concernait les
gentils dans l’administration du mystère sur la terre par Paul. Ici, au
quatrième chapitre, l’Assemblée est présentée dans son unité comme corps, et
dans les diverses fonctions de ses membres ; c’est-à-dire que nous y voyons
l’effet positif des conseils de Dieu dans l’Assemblée ici-bas. [4:8] Mais cela
est fondé sur l’exaltation de Christ qui, vainqueur de l’ennemi, est monté comme
homme dans le ciel.
Christ exalté reçoit
des dons pour les hommes, comme chef du corps
Ainsi exalté, il a reçu des dons dans l’homme [(Ps. 68:18)], c’est-à-dire dans
son caractère d’homme (comp. Actes 2:33). « Des dons dans l’homme », c’est
l’expression par laquelle cette vérité est rendue dans le Ps. 68, d’où la
citation est tirée. Dans le passage qui est devant nous, le Christ ayant reçu
ces dons comme Chef du corps, est le canal de leur communication à d’autres. Ce
sont des dons pour les hommes.
Dons donnés par Christ
comme chef aux saints
[4:8] Trois choses ici caractérisent Christ : un homme monté en haut, un homme
qui a emmené captif celui qui tenait l’homme en captivité, un homme qui a reçu
pour les hommes, délivrés de cet ennemi, les dons de Dieu qui rendent témoignage
de cette exaltation de l’homme en Christ, et qui servent de moyen pour la
délivrance des autres. Car ce chapitre ne parle pas des signes plus directs de
la puissance de l’Esprit, tels que les langues, les miracles, et tout ce qu’on
appelle ordinairement dons miraculeux. Mais nous avons ici ce que le Seigneur
confère comme Chef à des individus ; ceux-ci sont les dons, comme étant ses
serviteurs en vue de former les saints pour être avec Lui, et pour l’édification
du corps [(4:12)] — c’est le fruit de sa sollicitude pour les saints. C’est
pourquoi, comme on l’a déjà remarqué, la persistance de ces dons — jusqu’à ce
que nous tous, l’un après l’autre, nous croissions jusqu’au Chef [(4:15)] — est
établie quant à la puissance, par l’Esprit. En 1 Cor. 12, il n’en est pas ainsi.
Ch. 4 v. 9-10 — Œuvre
de Christ, glorifié après s’être abaissé
Œuvre complète de Christ, nous délivrant pour faire de nous les instruments de
Sa puissance
Arrêtons-nous un instant pour contempler la portée de ce que nous venons de
considérer. Quelle œuvre complète et glorieuse que celle que le Seigneur a
accomplie pour nous, et dont la communication de ces dons est le précieux
témoignage ! Esclaves de Satan et par conséquent de la mort comme aussi du
péché, nous avons vu qu’il a plu à Christ de subir pour la gloire de Dieu, ce
qui pesait sur nous. [4:9] Il est descendu dans la mort, dont Satan avait le
pouvoir. Or la victoire de l’homme en Lui a été si complète, notre délivrance si
entière, qu’exalté Lui-même, comme homme, à la droite du trône de Dieu, Lui qui
avait été sous la mort, il nous a retirés de dessous le joug de l’ennemi et use
des privilèges que lui donnent sa position et sa gloire, pour faire de ceux qui
étaient auparavant captifs, les vases de sa puissance pour la délivrance
d’autres aussi. Il nous donne le droit, comme étant maintenant sous sa
juridiction, et comme étant rangés sous sa bannière, d’agir dans sa sainte
guerre, mus par les mêmes principes d’amour que Lui. Notre délivrance est si
grande que nous sommes les instruments de sa puissance contre l’ennemi, ses
collaborateurs en amour par sa puissance. De là découle la relation entre la
piété pratique, le complet assujettissement de la chair, et la capacité de
servir Christ comme des instruments dans la main de l’Esprit Saint et les vases
de sa puissance.
Position de Christ au
ciel, acquise comme homme par la rédemption accomplie
[4:10] Or l’ascension du Seigneur a une portée immense en rapport avec sa
personne et son œuvre. [4:9] Il est bien monté comme homme, mais il est
premièrement descendu comme homme jusque dans les ténèbres du sépulcre et de la
mort ; [4:10] et de là, ayant remporté la victoire sur la puissance de l’ennemi
qui avait le pouvoir de la mort, et ayant effacé les péchés de ses rachetés et
accompli la gloire de Dieu en obéissance, il prend sa place comme homme
au-dessus de tous les cieux, afin qu’il remplisse toutes choses, non seulement
en tant que Dieu, mais selon la gloire et la puissance d’une position dans
laquelle l’a placé l’accomplissement de l’œuvre de la rédemption, œuvre qui l’a
conduit dans les profondeurs de la puissance de l’ennemi et l’a placé sur le
trône de Dieu. Et cette position, il la tient non seulement par son titre de
Créateur, qui Lui appartenait déjà, mais par celui de Rédempteur qui met à
l’abri du mal tout ce qui se trouve dans la sphère de la puissante efficacité de
son œuvre, sphère remplie de bénédiction, de grâce, et de Lui-même. Glorieuse
vérité, qui tient en même temps à l’union de la nature divine et de la nature
humaine dans la personne du Christ, et à l’œuvre de rédemption accomplie par Lui
en souffrant sur la croix.
Christ descendu jusque
dans la mort, et élevé dans les cieux au-dessus de tout
[4:9] L’amour l’a fait descendre du trône de Dieu et étant devenu un homme1, par
la même grâce, il est descendu dans les ténèbres de la mort. [4:10] Ayant subi
la mort en portant nos péchés, il est remonté jusqu’à ce trône, comme homme, et
remplit toutes choses. [4:9] Il est descendu au-dessous de la création dans la
mort, [4:10] et a été élevé au-dessus de tout.
1 [4:9] La descente dans les parties inférieures de la terre est envisagée comme ayant lieu depuis sa place comme homme sur la terre ; ce n’est pas sa venue du ciel pour être un homme. C’est Christ qui est descendu.
Dons venant de Christ
glorifié en haut pour Son corps
Dons donnés aux membres du corps ici-bas, avant la délivrance de tout par Christ
[4:10] Mais en remplissant toutes choses selon les droits de sa personne
glorieuse, et en rapport avec l’œuvre qu’il a accomplie, il est aussi en
relation immédiate avec ce qui dans les conseils de Dieu est uni étroitement à
Celui qui remplit ainsi toutes choses, avec ce qui a été tout particulièrement
l’objet de son œuvre de rédemption, c’est-à-dire son corps, son Assemblée, unie
à Lui par le lien de l’Esprit pour compléter cet homme mystique, pour être
l’épouse de ce second Homme qui remplit tout en tous [(1:23)] — un corps qui en
tant que manifesté ici-bas, est placé au milieu d’une création qui n’est pas
encore délivrée, et en présence d’ennemis qui sont dans les lieux célestes
[(6:12)], jusqu’à ce que Christ exerce, de la part de Dieu son Père, la
puissance qui Lui a été confiée comme homme. Lorsque Christ exercera ainsi sa
puissance, il tirera vengeance de ceux qui ont souillé sa création en entraînant
l’homme, qui avait été le chef de cette création ici-bas, et l’image de celui
qui devait être Chef sur toutes choses. Il délivrera aussi la création de son
assujettissement au mal. En attendant, personnellement élevé comme homme
glorieux, et assis à la droite de Dieu jusqu’à ce que Dieu mette ses ennemis
pour le marchepied de ses pieds [(Ps. 110:1)], [4:7] il communique les dons
nécessaires pour le rassemblement de ceux qui doivent être les compagnons de sa
gloire, qui sont les membres de son corps, et qui seront manifestés avec Lui
quand sa gloire brillera au milieu de ce monde de ténèbres.
Assemblée délivrée et
croissant par la puissance de l’Esprit exercée
L’apôtre nous montre ici une assemblée déjà délivrée et exerçant la puissance de
l’Esprit, qui d’un côté délivre les âmes, et de l’autre les édifie en Christ
pour les faire croître jusqu’à la mesure de leur Chef [(4:15)], malgré toute la
puissance de Satan qui subsiste encore.
Christ homme glorifié a
reçu ces dons de puissance, donnés à Ses membres
Mais une vérité importante se rattache à ce fait. Cette puissance spirituelle ne
s’exerce pas d’une manière simplement divine. [4:10] C’est Christ monté en haut
(Celui qui toutefois était auparavant descendu dans les parties les plus basses
de la terre) [4:8] qui a reçu, comme homme, ces dons de puissance. Je dis reçu
comme homme, car c’est de cette manière que le Ps. 68 [(v. 18)] et Actes 2:33,
expriment cette vérité, ainsi que nous l’avons vu. Ce dernier passage toutefois
parle aussi du don fait à ses membres. Dans notre chapitre, c’est de ce don
seulement qu’il est question : « il a donné des dons aux hommes ».
Ch. 4 v. 11-16 —
Opération de Christ par les dons pour le bien de Son corps
Ch. 4 v. 11 — Manifestations de la puissance et la grâce de Jésus exalté pour
Son corps
Les dons sont des ministères pour administrer la bénédiction dans l’Assemblée
Je voudrais aussi faire remarquer que ces dons ne sont pas présentés ici comme
des dons dispensés par le Saint Esprit venu ici-bas et distribuant à chacun
selon sa volonté, et qu’il ne s’agit pas des dons qui sont des signes de
puissance spirituelle propres à agir sur ceux de dehors. [4:12] Ils sont des
ministères pour le rassemblement et l’édification, [4:11] et sont établis par
Christ comme Chef du corps par le moyen de dons dont il revêt les personnes de
son choix. [4:8] Il est monté en haut, a pris sa place comme homme à la droite
de Dieu, [4:10] et il remplit toutes choses, mais quelle que soit l’étendue de
sa gloire, Christ a tout premièrement pour objet d’accomplir les voies de Dieu
en amour en rassemblant les âmes, et en particulier de les accomplir envers
l’Assemblée, faisant valoir la manifestation de la nature divine et communiquant
à l’Assemblée les richesses de cette grâce que ces voies déploient et dont la
nature divine est la source. C’est dans l’Assemblée que la nature de Dieu, ses
conseils de grâce, et l’œuvre efficace de Jésus se concentrent dans leur objet.
[4:11] Or ces dons sont les moyens d’administrer, dans la communication de ces
choses, la bénédiction à l’homme. Apôtres, prophètes, évangélistes, pasteurs et
docteurs sont ces dons ; les apôtres et prophètes, posant (ou plutôt étant
posés) comme les fondements du bâtiment céleste [(2:20)] et agissant comme
venant directement du Seigneur d’une manière extraordinaire ; les deux autres
classes — la dernière étant subdivisée en deux dons réunis dans leur nature —
appartenant au ministère ordinaire de tous les temps. Il est important aussi de
remarquer que l’apôtre ne voit rien d’existant avant l’exaltation de Christ,
sinon l’homme enfant de colère [(2:3)], la puissance de Satan [(2:2)], la
puissance qui nous a ressuscités (morts que nous étions dans le péché) avec
Christ [(2:5-6)], et l’efficacité de la croix qui nous a réconciliés avec Dieu,
et qui a aboli la distinction entre le Juif et le gentil dans l’Assemblée pour
les réunir en un seul corps devant Dieu [(2:16)] — la croix où Christ a bu la
coupe et a porté la malédiction, de sorte que la colère est passée pour le
croyant, la croix où un Dieu d’amour, un Dieu Sauveur est pleinement manifesté.
Les dons suivent
nécessairement l’ascension de Jésus, liant la Tête et le corps
[4:11] L’existence des apôtres ne date donc ici que des dons qui ont suivi
l’exaltation de Jésus. Les douze, en tant qu’envoyés par Jésus sur la terre,
n’ont point de place dans l’enseignement de cette épître qui traite du corps de
Christ, de l’unité et des membres de ce corps, et le corps n’a pas pu exister
avant que la Tête existât et eût pris sa place comme telle. Aussi avons-nous vu
que lorsque Paul parle des apôtres et des prophètes [(2:20)], ces derniers sont
pour lui exclusivement ceux du Nouveau Testament, et ceux qui ont été faits tels
par Christ après son ascension. C’est le nouvel homme céleste qui, comme Tête
exaltée dans le ciel, forme son corps sur la terre. Il le fait pour le ciel en
mettant les individus qui le composent, spirituellement et intelligemment en
rapport avec Lui-même, la Tête, par la puissance du Saint Esprit agissant dans
ce corps sur la terre : les dons dont l’apôtre parle ici étant les canaux de
communication des grâces du Chef selon les liens que le Saint Esprit forme entre
la Tête et le corps.
Ch. 4 v. 12-15 —
L’effet des dons est le perfectionnement des membres du corps
Formation des membres pour ressembler à la Tête et être rempli de Lui
[4:12] L’effet propre et immédiat de l’action des dons est le perfectionnement
des individus selon la grâce qui se trouve dans la Tête. La forme que prend
cette action divine est l’œuvre du ministère et la formation du corps du Christ,
[4:13] jusqu’à ce que tous les membres parviennent à l’état d’homme fait, à la
mesure de la stature de Christ leur Chef. Christ a été révélé dans toute sa
plénitude ; [4:15] c’est d’après cette révélation que les membres du corps
doivent être formés à la ressemblance de Christ, connu comme remplissant toutes
choses, et comme Chef de son corps, — révélation de l’amour parfait de Dieu et
de l’excellence de l’homme devant Lui selon ses conseils, de l’homme vase de
toute sa grâce, de toute sa puissance et de tous ses dons. [4:13] Ainsi
l’Assemblée et chacun des membres de Christ seraient remplis des pensées et des
richesses d’un Christ bien connu, [4:14] au lieu d’être ballottés çà et là par
toutes sortes de doctrines mises en avant par l’ennemi pour tromper les âmes.
Ch. 4 v. 15 —
Croissance dans l’amour et la vérité, dont Christ est l’expression parfaite
[4:15] Le chrétien devait croître d’après tout ce qui était révélé en Christ, et
ressembler toujours plus à son Chef, en usant pour sa propre âme de l’amour et
de la vérité, les deux choses dont Christ est la parfaite expression. La vérité
expose les vraies relations de toutes les choses les unes avec les autres en
rapport avec le centre de tout, qui est Dieu maintenant révélé ; l’amour est ce
que Dieu est au milieu de tout. Or Christ, comme lumière, met tout précisément à
sa place : l’homme, Satan, le péché, la justice, la sainteté, tout, et cela dans
tous les détails et en rapport avec Dieu. Et Christ a été l’amour, l’expression
de l’amour de Dieu au milieu de tout ce qui existe. Il est ainsi notre modèle,
et notre modèle comme celui qui a vaincu, et qui, étant monté au ciel, est notre
Chef auquel nous sommes unis comme membres de son corps.
Ch. 4 v. 16 — Fidélité
de Christ pour faire croître tout le corps en amour
[4:16] De ce Chef découle, par le moyen de ses membres, la grâce nécessaire pour
accomplir l’œuvre d’assimilation à Lui-même. Son corps, bien uni, s’accroît par
l’opération de sa grâce dans chaque membre, et s’édifie lui-même en amour1.
Telle est la position de l’Assemblée selon Dieu [4:13] jusqu’à ce que tous les
membres du corps parviennent à la stature de Christ. Hélas ! la manifestation de
cette unité est obscurcie, [4:16] mais la grâce et l’opération de la grâce du
Chef pour nourrir et faire croître les membres ne s’affaiblit jamais, non plus
que l’amour du cœur du Seigneur d’où cette grâce découle. Nous ne glorifions pas
le Seigneur, nous n’avons pas la joie d’être les ministres de la joie l’un de
l’autre, comme nous pourrions l’être, mais le Chef ne cesse pas d’opérer pour le
bien de son corps. Le loup vient bien et disperse les brebis [(Jean 10:12)],
mais il ne peut les ravir de la main du berger [(Jean 10:28)]. Sa fidélité se
glorifie dans notre infidélité, sans l’excuser. [4:13] Avec ce précieux objet de
l’administration de la grâce, c’est-à-dire de faire croître chaque membre du
corps de Christ individuellement jusqu’à la mesure de la stature du Chef
lui-même ; [4:16] avec l’administration de chaque membre à sa place pour
l’édification du corps en amour, se termine ce développement des conseils de
Dieu, relativement à l’union de Christ et de l’Assemblée, dans son double
caractère du corps de Christ en haut, et de la demeure de l’Esprit sur la terre.
Ces deux vérités ne peuvent être séparées, mais ont chacune leur importance
distinctive, et elles concilient les opérations certaines et immuables de la
grâce dans le Chef avec les manquements de l’Assemblée responsable sur la terre.
1 Le verset 11 présente les dons spéciaux et permanents ; le verset 16, ce que chaque jointure fournit à sa place propre. Les deux choses ont leur fonction pour la formation et la croissance du corps.
Ch. 4 v. 17 à 5 v. 2 —
Principes de la marche du croyant selon Dieu
Exhortations à une marche conforme à notre bénédiction de la part de Dieu
Après cela, nous trouvons les exhortations à une marche qui convienne à la
position que Dieu nous a faite, pour que sa gloire en nous et par nous, et sa
grâce envers nous, soient identifiées dans notre pleine bénédiction. Nous ferons
remarquer les grands principes de ces exhortations.
Ch. 4 v. 17-25 —
Contraste entre le vieil homme et le nouveau, Christ
Contraste entre l’ancien et le nouvel état du croyant
D’abord nous avons le contraste1 entre [4:18] l’ignorance d’un cœur aveuglé et
étranger à la vie de Dieu, et par conséquent marchant dans la vanité de son
entendement, c’est-à-dire d’après les convoitises d’un cœur livré aux impulsions
de la chair, sans Dieu, [4:21] et l’état d’un homme qui a appris Christ comme la
vérité est en Jésus, expression de la vie de Dieu dans l’homme, de Dieu lui-même
manifesté en chair. [4:22] C’est le fait d’avoir dépouillé le vieil homme qui se
corrompt selon ses convoitises trompeuses [4:24] et d’avoir revêtu le nouvel
homme, Christ. Ce n’est pas une amélioration du vieil homme ; c’est l’avoir
dépouillé et avoir revêtu Christ.
1 J’ai déjà fait remarquer que ce contraste entre l’ancien et le nouvel état caractérise l’épître aux Éphésiens plus que celle aux Colossiens. Dans cette dernière, on trouve davantage le développement de la vie.
La vérité, liée à
l’unité du corps, comme elle est en Jésus
Ici même l’apôtre ne perd pas de vue l’unité du corps : [4:25] nous parlons la
vérité, parce que « nous sommes membres les uns des autres ». [4:21] « La vérité
», l’expression de la simplicité et de l’intégrité du cœur, est en rapport avec
« la vérité telle qu’elle est en Jésus », dont la vie est transparente comme la
lumière, [4:22] ainsi que le mensonge est en rapport avec les convoitises
trompeuses.
Nouvel homme créé selon
Dieu, alors que le vieil homme déchu Lui est étranger
[4:18] De plus, le vieil homme est sans Dieu, étranger à la vie de Dieu. [4:24]
Le nouvel homme est créé, c’est une nouvelle création, et une création (*) selon
le modèle de ce qu’est le caractère de Dieu : « Justice et sainteté de la vérité
». Le premier Adam n’était pas créé à l’image de Dieu de cette façon-là [(Gen.
1:27)]. Par la chute, la connaissance du bien et du mal est entrée dans l’homme
: il ne peut plus être innocent. Innocent, il était ignorant de ce qu’est le mal
en soi-même ; [4:18] maintenant déchu, il est étranger à la vie de Dieu dans son
ignorance : mais la connaissance du bien et du mal qu’il a acquise, la
distinction morale entre le bien et le mal en ce qu’ils sont en eux-mêmes, est
un principe divin : « L’homme est devenu comme l’un de nous, pour connaître le
bien et le mal », dit Dieu [(Gen. 3:22)]. Mais il faut l’énergie divine, la vie
divine, pour posséder cette connaissance et subsister dans le bien devant Dieu.
1 Dans l’épître aux Colossiens nous avons : « Le nouvel homme qui est renouvelé en connaissance, selon l’image de celui qui l’a créé » [(Col. 3:10)]
Christ est la vérité,
expression juste et parfaite de toutes choses selon Dieu
Chaque chose a sa vraie nature, son vrai caractère aux yeux de Dieu ; c’est là
la vérité. Ce n’est pas que Lui soit la vérité. La vérité est l’expression juste
et parfaite de ce qu’est une chose — et d’une manière absolue, de ce que sont
toutes choses — et des relations dans lesquelles elle est avec d’autres ou des
relations de toutes choses entre elles. Ainsi Dieu ne saurait être la vérité :
il n’est pas l’expression de quelque autre chose. Tout se rapporte à Lui ; il
est le centre de toute vraie relation et de toute obligation morale. Dieu n’est
pas non plus la mesure d’autres choses, car il est au-dessus de tout, et rien
d’autre ne peut tenir cette place, ou bien Dieu ne l’aurait pas1. [4:21] C’est
Dieu fait homme, c’est Christ qui est la vérité et la mesure de tout ; mais
toutes choses ont leur vrai caractère aux yeux de Dieu, et il juge justement de
tout, soit moralement, soit en puissance. Il agit selon ce jugement, il est
juste. Il connaît aussi le mal parfaitement, étant Lui-même le bien, de sorte
qu’il a le mal en horreur parfaitement, et qu’il le repousse par sa nature : il
est saint. Or le nouvel homme, créé d’après la nature divine, est tel en justice
et en sainteté de la vérité. Quel privilège et quelle bénédiction ! C’est être
comme le dit un autre apôtre, « participants de la nature divine » [(2 Pier.
1:4)]. Adam n’avait rien de cela.
1 Il y a un sens dans lequel Dieu est, moralement, la mesure d’autres êtres — considération qui fait ressortir l’immense privilège de l’enfant de Dieu. C’est l’effet de la grâce en ce qu’étant né de Dieu et participant de sa nature, l’enfant de Dieu est appelé à être imitateur de Dieu [(5:1)], à être parfait comme son Père est parfait [(Matt. 5:48)]. Celui qui aime est né de Dieu et connaît Dieu, car Dieu est amour [(1 Jean 4:7-8)]. Dieu nous rend participants de sa sainteté, en conséquence nous sommes appelés à être imitateurs de Dieu comme ses chers enfants [(5:1)]. Cela fait voir les immenses privilèges de la grâce. La grâce, c’est l’amour de Dieu au milieu du mal, amour qui, supérieur à tout mal, marche dans la sainteté et nous réjouit aussi ensemble, d’une manière divine, dans l’unité des mêmes joies et des mêmes sentiments. C’est pourquoi Christ dit (Jean 17 [v. 21-22]) : « Un, comme nous, nous sommes un » et « qu’eux soient un en nous ».
Contraste entre Adam
innocent et le croyant participant à la nature divine
Adam était parfait comme homme innocent. La respiration de vie dans ses narines
venait du souffle de Dieu [(Gen. 2:7)], et il était responsable d’obéir à Dieu
dans une chose où il n’y avait ni bien ni mal à connaître, mais simplement un
commandement. L’épreuve était seulement celle de l’obéissance, non pas la
connaissance du bien et du mal en soi. Maintenant, en Christ, la portion du
croyant est la participation à la nature divine elle-même dans un être qui
connaît le bien et le mal, et qui participe vitalement au souverain bien, à la
nature de Dieu lui-même, quoique cependant dépendant toujours de Lui. C’est
notre mauvaise nature qui n’est pas dépendante de Lui, ou au moins ne veut pas
l’être.
Ch. 4 v. 32 à 5 v. 2 —
Perfection subjective et objective du modèle de vie donné au croyant
Ch. 4 v. 26-32 — Deux principes subjectifs du chrétien : participation à la
nature divine, et Esprit demeurant en lui
Conséquences pratiques de l’habitation de l’Esprit en nous
Or il y a un prince de ce monde étranger à Dieu ; et outre la participation à la
nature divine, il y a l’Esprit lui-même qui nous a été donné. Ces solennelles
vérités entrent aussi comme principes dans les exhortations de l’apôtre. [4:27]
D’un côté, « ne donnez pas occasion au diable », ne lui donnez pas lieu d’entrer
et d’agir sur la chair, [4:30] et, d’un autre, « n’attristez pas le Saint Esprit
» qui demeure en vous. La rédemption de la créature n’est pas encore arrivée,
mais vous avez été scellés pour ce jour-là : respectez et chérissez ce saint et
puissant hôte qui, en grâce, demeure en vous. [4:31] Ainsi, que toute amertume
et malice cessent, même en paroles, [4:32] et que la douceur et la bonté règnent
en vous, selon le modèle que vous en avez dans les voies de Dieu en Christ
envers vous. [5:1] « Soyez imitateurs de Dieu » : beau et magnifique privilège,
mais qui découle naturellement de la vérité que nous sommes rendus participants
de sa nature, et que son Esprit demeure en nous.
Modèle de vie parfait
donné au croyant, créé selon Dieu et ayant Son Esprit
Voici les deux grands principes subjectifs du chrétien : [4:22] avoir dépouillé
le vieil homme [4:24] et revêtu le nouveau, [4:30] puis l’Esprit Saint demeurant
en lui. Il ne peut y avoir rien de plus précieux que le modèle de vie donné ici
au chrétien, et fondé sur le fait que nous sommes une nouvelle création. Il est
parfait subjectivement et objectivement. [4:21] D’abord, subjectivement, la
vérité en Jésus est [4:22] d’avoir dépouillé le vieil homme [4:24] et revêtu le
nouveau qui a Dieu pour modèle à imiter. Il est créé selon Dieu dans la
perfection du caractère moral de Dieu. Mais ce n’est pas tout. [4:30] Le Saint
Esprit de Dieu, par lequel nous sommes scellés pour le jour de la rédemption,
demeure en nous : nous ne devons pas l’attrister. Ce sont là les deux éléments
de notre état, [4:24] le nouvel homme créé selon Dieu [4:30] et la présence du
Saint Esprit de Dieu. Le Saint Esprit est ici appelé l’Esprit de Dieu, en
rapport avec le caractère de Dieu.
Ch. 5 v. 1-2 — Principe
objectif : imiter Dieu vu en Christ dans toute notre marche
Jésus, manifestation de Dieu et modèle du nouvel homme dans sa marche
Marche dans l’amour, selon le modèle parfait de Christ, et dans la lumière
Ensuite, objectivement : [4:24] étant créés selon Dieu [4:30] et Dieu demeurant
en nous, il est le modèle de notre marche, et cela en rapport avec les deux mots
qui seuls expriment l’essence de Dieu, savoir amour et lumière. [5:1] Nous avons
à marcher dans l’amour, [5:2] « comme le Christ nous a aimés et s’est livré
lui-même pour nous en offrande et sacrifice à Dieu ». « Pour nous », voilà
l’amour divin ; « à Dieu », c’est la perfection de l’objet et du motif. La loi
prend l’amour de soi-même comme mesure de l’amour pour les autres [(Lév.
19:18)]. Christ s’est livré lui-même entièrement et pour nous, mais à Dieu.
Notre indignité rehausse la valeur de l’amour ; mais d’un autre côté, une
affection et un motif tirant leur valeur de leur objet (et avec Christ, c’était
Dieu lui-même qui était l’objet), c’est Lui-même qui se livre entièrement. Car,
pour ainsi dire, nous pouvons aimer au-dessus ou au-dessous de nous. Lorsque,
dans nos affections, nous regardons au-dessus de nous, plus noble est l’objet,
plus nobles sont nos affections ; quand c’est au-dessous, plus indigne est
l’objet, plus pur et plus absolu est l’amour. Christ a été parfait dans ces deux
manières d’aimer, et cela d’une manière absolue. Il s’est livré Lui-même pour
nous, et il l’a fait à Dieu. [5:8] Ensuite, nous sommes lumière dans le
Seigneur. Nous ne pouvons pas dire que nous sommes amour, car l’amour est la
bonté souveraine en Dieu ; [5:1] nous marchons dans l’amour [5:2] comme Christ.
[5:8] Mais nous sommes lumière dans le Seigneur. C’est le second nom essentiel
de Dieu [(1 Jean 1:5)], et comme participants de la nature divine, nous sommes
lumière dans le Seigneur. Ici encore, Christ est le modèle : « Christ luira sur
toi » [(5:14)]. [5:1] Nous sommes donc appelés comme de chers enfants à être
imitateurs de Dieu.
Christ a présenté comme
homme la vie parfaite selon Dieu
Cette vie à laquelle nous participons et de laquelle nous vivons comme
participant à la nature divine [(2 Pier. 1:4)], nous a été objectivement
présentée en Christ dans toute sa perfection et dans toute sa plénitude dans
l’homme, et dans l’homme maintenant amené à la perfection dans le ciel selon les
conseils de Dieu à son égard. Cette vie, c’est Christ, cette vie éternelle qui
était auprès du Père et qui nous a été manifestée [(1 Jean 1:2)], Celui qui
étant d’abord descendu, est maintenant monté au ciel [(4:10)] pour y porter
l’humanité et la déployer dans la gloire, la gloire de Dieu, selon ses conseils
éternels. Nous avons vu cette vie ici-bas dans son développement terrestre :
Dieu manifesté en chair, l’homme parfaitement céleste et obéissant en toutes
choses à son Père, mû, dans sa conduite envers les autres, par les motifs qui
caractérisent Dieu lui-même en grâce. Plus tard, il sera manifesté en jugement.
Déjà ici-bas, il a passé à travers toutes les expériences d’un homme, comprenant
ainsi comment la grâce s’adapte à nos besoins, et la déployant actuellement
selon cette connaissance, comme il exercera plus tard le jugement avec une
connaissance de l’homme, non seulement divine, mais avec celle d’un homme qui,
ayant traversé ce monde en étant parfaitement saint, laissera les cœurs sans
excuse et sans échappatoire.
Jésus est la
manifestation de Dieu que nous avons à imiter
Mais c’est de l’image de Dieu en Lui que nous parlons maintenant ; c’est en Lui
que la nature que nous avons à imiter nous est présentée, et présentée dans
l’homme comme elle doit se développer en nous ici-bas dans les circonstances que
nous traversons. Nous voyons en Lui la manifestation de Dieu, et cela en
contraste avec le vieil homme. Là, nous avons « la vérité comme elle est en
Jésus » [(4:21)], sauf qu’en nous elle comprend le dépouillement du vieil homme
[(4:22)] et le revêtement du nouveau [(4:24)], correspondant à la mort et la
résurrection de Christ (comp. particulièrement quant à sa mort : 1 Pierre 3:18 ;
4:1). Ainsi pour attirer et faire marcher nos cœurs, pour nous donner le modèle
sur lequel ils doivent être formés, le but auquel ils doivent tendre, Dieu nous
a donné un objet dans lequel il se manifeste Lui-même, et qui est l’objet de
toutes ses délices.
L’objet du nouvel homme
est de manifester le caractère de Dieu ici-bas
[5:1] La reproduction de Dieu en l’homme est l’objet que Dieu s’est proposé dans
le nouvel homme, et que le nouvel homme se propose à lui-même, comme il est
lui-même la reproduction de la nature et du caractère de Dieu. Il y a deux
principes pour la marche du chrétien, selon la lumière dans laquelle il
s’envisage lui-même. D’abord courir la course comme un homme vers l’objet de son
appel céleste [(Phil. 3:14)] : il la poursuit tendant vers Christ monté en haut.
Il court la course vers le ciel. L’excellence de Christ là-haut est son motif —
il veut gagner Christ [(Phil. 3:8)]. Mais tel n’est pas le point de vue de
l’épître aux Éphésiens. Là, il est assis dans les lieux célestes en Christ
[(2:6)], et il est comme venu hors du ciel, ainsi que cela eut lieu réellement
pour Christ, et il manifeste le caractère de Dieu sur la terre, duquel, comme
nous l’avons vu, Christ est le modèle. Nous sommes appelés, comme étant de
bien-aimés enfants, à manifester les voies de notre Père.
Le nouvel homme est
créé selon Dieu, comme manifesté par Christ, dernier Adam
Nous ne sommes pas créés de nouveau selon ce qu’était le premier Adam, mais
selon ce que Dieu est : Christ en est la manifestation, et il est le second
Homme, le dernier Adam1.
1 Il est bon de remarquer ici la différence entre Rom. 12:1, 2, et cette épître. En Romains, nous l’avons vu, l’homme est envisagé comme vivant sur la terre, c’est pourquoi il doit offrir son corps en sacrifice vivant — vivant en Christ, il doit livrer ses membres entièrement à Dieu. En Éphésiens, les saints sont vus comme déjà assis dans les lieux célestes [(2:6)], et ils doivent venir de là en témoignage de ce caractère devant les hommes, marchant dans l’amour et dans la lumière comme Christ l’a fait.
Caractères du nouvel
homme, que nous avons à manifester dans notre marche
Dépouillement de tout ce qui est du vieil homme, et marche comme Jésus
Quand l’apôtre entre dans les détails, on trouve ces traits caractéristiques du
nouvel homme : la vérité [(4:25)], l’absence de toute colère ayant le caractère
de haine [(4:26)] (le mensonge et la haine sont les deux caractères de
l’ennemi), la justice pratique liée au travail selon la volonté de Dieu, vraie
position de l’homme, et l’absence de corruption [(4:28)]. C’est l’homme soumis à
l’ordre que Dieu a établi depuis la chute et délivré de l’effet des convoitises
trompeuses. Mais il y a plus : un principe divin est introduit dans l’homme, le
désir de faire du bien aux autres, à leur corps et à leur âme [(4:29)]. Je n’ai
pas besoin de dire combien on trouve ici le portrait de la vie de Christ, comme
ce qui précède est le dépouillement de l’esprit de l’ennemi et du vieil homme.
Ensuite l’esprit de paix et d’amour régnant dans le cœur, malgré le mal chez les
autres et les torts qu’ils peuvent nous faire, complète le tableau [(4:32)].
L’apôtre ajoute, ce qui se comprendra facilement après ce que nous venons de
dire, [4:32] qu’en nous pardonnant les uns aux autres, [5:1] nous devons être
les imitateurs de Dieu [5:2] et marcher dans l’amour, comme Christ nous a aimés
et s’est livré pour nous. Beau tableau, précieux privilège ! Que Dieu nous donne
de regarder ainsi à Jésus, de manière à ce que son image soit empreinte sur
nous, et qu’en quelque sorte nous marchions comme Lui.
La grâce et l’amour
viennent de Dieu, et remontent vers Lui en dévouement pour les autres
En outre, remarquons ici, et c’est un trait important de ce tableau des fruits
de la grâce et du nouvel homme, que la grâce et l’amour qui descendent de Dieu,
agissant dans l’homme, remontent toujours vers Dieu en dévouement. [5:2] «
Marchez », dit l’apôtre, « dans l’amour, comme le Christ nous a aimés et s’est
livré lui-même pour nous comme offrande et sacrifice à Dieu, en parfum de bonne
odeur ». C’est ce que l’on voit en Christ. Il est cet amour qui descend en
grâce, mais cette grâce, agissant dans l’homme, fait qu’il se dévoue à Dieu,
quoique ce soit en faveur d’autres. Il en est de même en nous ; et cette
direction du cœur vers Dieu est la pierre de touche de l’activité du cœur
chrétien.
Chapitre 5
Ch. 5 v. 3-21 — Action de la lumière dans toute la marche du croyant
Ch. 5 v. 3-12 — Marche dans la lumière, caractère divin, loin du péché
Liens entre doctrines et marche pratique, qui doit éviter le péché
Ensuite, l’apôtre parle clairement à l’égard du péché, afin que personne ne se déçoive soi-même, ni ne s’occupe de vérités profondes en en usant intellectuellement pour négliger la moralité ordinaire, ce qui est une des marques de l’hérésie proprement dite. Il a rattaché, dans son enseignement, les doctrines les plus profondes à la pratique de chaque jour. Il a montré Christ glorifié, Lui le Chef de l’Assemblée [(1:22)], modèle du nouvel homme, le dernier Adam, l’Assemblée étant une avec Lui en haut [(1:23)], et étant, sur la terre, l’habitation de Dieu par l’Esprit [(2:22)], par lequel chaque chrétien est scellé [(1:13)]. Chaque chrétien, si vraiment il a appris la vérité comme elle est en Jésus [(4:21)], sait qu’elle consiste à avoir dépouillé le vieil homme [(4:22)], et à avoir revêtu le nouvel homme créé selon Dieu en justice et en sainteté [(4:24)], Christ en étant le modèle selon les conseils de Dieu en gloire, et le chrétien doit croître jusqu’à la mesure de la stature de Christ [(4:13)], qui est la Tête, et il ne doit pas attrister le Saint Esprit par lequel il a été scellé [(4:30)]. La révélation la plus complète de la grâce n’affaiblit pas la vérité immuable que Dieu a un caractère qui Lui est propre ; au contraire, elle développe pour nous ce caractère par le moyen des plus précieuses révélations de l’Évangile et des relations les plus intimes avec Dieu, qui se forment par ces révélations ; mais ce caractère ne saurait changer, ni le royaume de Dieu supporter des caractères qui lui seraient contraires. [5:6] Par conséquent la colère de Dieu contre le mal et contre ceux qui le commettent, est clairement constatée.
Ch. 5 v. 8 — Nous
sommes faits lumière, selon la nature divine, et non plus ténèbres
Or nous étions ce qui est contraire au caractère de Dieu : [5:8] nous étions
ténèbres ; non seulement dans les ténèbres, mais ténèbres dans notre nature,
l’opposé de Dieu qui est lumière. Pas un rayon de ce qu’il est, ne se trouvait
dans notre volonté, nos désirs, notre intelligence. Nous en étions moralement
destitués. Il y avait en nous la corruption du premier Adam, mais nulle
participation à aucun des traits du caractère divin. Maintenant nous participons
à la nature divine, nous avons les mêmes désirs, nous connaissons ce que Dieu
aime, et nous aimons ce qu’il aime, nous jouissons de ce dont il jouit, nous
sommes lumière, pauvres et faibles, en vérité, mais cependant tels par nature
dans le Seigneur, envisagés comme étant en Christ. Ce sont les fruits de la
lumière1 qui se développent dans le chrétien. [5:11] Il doit éviter toute
association avec les œuvres infructueuses des ténèbres.
1 Il faut lire : « fruits de la lumière », non pas « fruits de l’Esprit ».
Ch. 5 v. 13-21 — Christ
lumière du chrétien réveillé, et actions de grâces produites
Mais en parlant des motifs qui doivent gouverner le chrétien, l’apôtre revient
aux grands sujets qui le préoccupent, et il y revient non seulement pour que
nous revêtions le caractère mis en évidence par ce dont il parle, mais afin que
nous en réalisions toute l’étendue et que nous en expérimentions toute la force.
Il nous avait dit que la vérité en Jésus était d’avoir revêtu le nouvel homme en
contraste avec le vieil homme [(4:21-24)], et que nous ne devions pas attrister
le Saint Esprit [(4:30)]. [5:14] Il exhorte maintenant ceux qui dorment à se
réveiller, et Christ sera leur lumière. [5:13] La lumière manifeste tout ;
[5:14] mais quoiqu’il ne soit pas mort, celui qui dort ne profite pas de la
lumière. Pour ce qui est d’entendre, de voir, et de toute réception et
communication mentale, il est dans l’état d’un homme mort. Hélas ! que de fois
ce sommeil nous prend ! Mais en se réveillant, on ne verra pas la lumière d’une
manière vague et incertaine ; Christ lui-même sera la lumière de l’âme ; on aura
toute la pleine révélation de ce qui est agréable à Dieu, de ce qu’il aime ;
[5:15] on aura la sagesse divine en Christ ; [5:16] on saura profiter des
occasions et en trouver, étant ainsi éclairé, au milieu des difficultés d’un
monde gouverné par l’ennemi ; [5:17] et on saura agir selon l’intelligence
spirituelle dans tous les cas qui se présenteront. [5:18] Ensuite, si l’on ne
doit pas perdre sa raison par les moyens d’excitation dont use le monde, on doit
être rempli de l’Esprit. L’apôtre entend par là que le Saint Esprit prendra de
telle sorte possession de nos affections, de nos pensées, de notre intelligence,
qu’il sera leur unique source, selon sa propre et puissante énergie, à
l’exclusion de toute autre. [5:19] Ainsi plein de joie, on loue, on chante de
joie [5:20] et l’on rend grâces pour tout ce qui arrive, parce qu’un Dieu
d’amour est la vraie source de tout. On est plein de joie dans la réalisation
spirituelle des objets de la foi, et le cœur demeurant comme rempli de l’Esprit,
et soutenu par cette grâce, l’expérience de la main de Dieu en toute chose
ici-bas ne donne lieu qu’à des actions de grâces. Tout vient de la main de Celui
en qui nous nous confions et dont nous connaissons l’amour. Mais rendre grâces
en toutes choses est la pierre de touche de l’état de l’âme, parce que la
conscience que toutes choses viennent de la main de Dieu, la pleine confiance en
son amour, et la mort quant à toute propre volonté de notre part, doivent
exister, afin de pouvoir rendre grâces en toutes choses — il faut un œil simple
qui prend ses délices en la volonté de Dieu.
Ch. 5 v. 22-33 —
Relation et affection de Christ envers l’Assemblée
Grâce de Christ pour l’Assemblée, après les principes de la marche chrétienne
Retour au sujet de l’Assemblée pour voir l’affection et les soins de Christ pour
elle
En entrant dans les détails des relations et des devoirs particuliers des
chrétiens, l’apôtre ne peut pas abandonner le sujet qui lui est cher. [5:22] Le
commandement qu’il donne aux femmes de se soumettre à leurs maris, [5:23] amène
immédiatement à sa pensée la relation entre Christ et l’Assemblée, non pas comme
sujet de connaissance maintenant, mais afin de montrer son affection et ses
tendres soins pour elle.
L’apôtre a présenté les
conséquences dans la marche des principes révélés quant à notre position
Nous avons vu que l’apôtre, ayant posé les grands principes qui se déploient
dans la révélation de notre relation avec Dieu — notre appel — en tire les
conséquences pratiques à l’égard de la vie et de la conduite des chrétiens : ils
ont à marcher comme ayant revêtu le nouvel homme [(4:24)], ils doivent avoir
Christ pour leur lumière [(5:8)], ne pas attrister le Saint Esprit [(4:30)] et
en être remplis [(5:18)]. Or tout cela, tout en étant un fruit de la grâce,
était ou connaissance ou responsabilité pratique.
Ch. 5 v. 25-27 — Amour
de Christ pour l’Assemblée et affection qu’Il déploie envers elle
Trois actes de l’œuvre de l’amour de Christ pour l’Assemblée
Mais ici le sujet est envisagé sous un autre aspect. La grâce agit en Christ
lui-même, dans ses affections, dans ses soins protecteurs, dans son dévouement à
l’Assemblée. Rien de plus précieux, de plus tendre, de plus intime à la fois.
[5:25] Il a aimé l’Assemblée ; voilà la source de tout. Et il y a trois actes
dans l’œuvre de cet amour. Il s’est donné lui-même pour elle, il la lave, il se
la présente glorieuse. Ce n’est pas précisément de l’élection souveraine de
l’individu de la part de Dieu que ces versets parlent, mais de l’affection qui
se déploie dans la relation que Christ entretient avec l’Assemblée (*).
1 Il est, bon de remarquer ici ce caractère de l’amour, savoir l’amour dans une relation établie. La parole de Dieu est plus exacte dans ses expressions qu’on ne le pense habituellement, parce que l’expression a son origine dans la chose elle-même. [Jean 3:16] Il n’est pas dit que Christ a aimé le monde ; il n’a pas de relation avec le monde comme il est. Mais il est dit que Dieu a tant aimé le monde : c’est ce qu’il est envers le monde dans sa propre bonté. [5:25] Il n’est pas dit que Dieu aime l’Assemblée : la relation propre de celle-ci comme telle est avec Christ, son Époux céleste. [Jean 16:27] Le Père nous aime : nous sommes ses chers enfants. Dieu, dans ce caractère, nous aime. C’est ainsi que Jéhovah aime Israël. — D’un autre côté, toute la tendresse et toute la fidélité qui appartiennent à la relation dans laquelle Christ se trouve, sont notre portion en Lui, ainsi que tout ce que le nom de Père signifie aussi de son côté.
Ch. 5 v. 25 — Christ
s’est donné Lui-même pour l’Assemblée
Don entier et complet de Christ, pour la bénédiction de l’Assemblée
Voyez aussi l’étendue du don, et quel fondement merveilleux de confiance il
renferme. [5:25] Christ se donne lui-même : ce n’est pas seulement sa vie qu’il
donne, tout vrai que cela soit, mais il se donne Lui-même1. Tout ce que Christ
était a été donné, et donné par Lui-même : c’est l’entier dévouement et le don
complet de Lui-même. Et maintenant tout ce qui est en Lui, sa grâce, sa justice,
son acceptation auprès du Père, l’excellente gloire de sa Personne, sa sagesse,
l’énergie de l’amour divin qui peut se donner, tout est consacré au bien de
l’Assemblée. Il n’y a pas de qualités, pas d’excellences en Christ, qui ne
soient à nous dans leur exercice en conséquence du don de Lui-même. Il les a
déjà données et les a consacrées pour la bénédiction de l’Assemblée pour
laquelle il s’est donné afin de la posséder. Non seulement ces choses sont
données, mais Lui les a données ; c’est son amour qui l’a fait.
1 C’est spécialement le dévouement de son amour ; il donne et se donne Lui-même.
Amour immuable de Jésus
qui s’est donné, source de la bénédiction
Nous savons bien que c’est sur la croix que ce don de Lui-même a été accompli ;
c’est là que la consécration de lui-même pour le bien de l’Assemblée a été
complète. Mais dans le passage qui nous occupe, cette œuvre glorieuse n’est pas
considérée précisément au point de vue de son efficacité expiatoire et
rédemptrice, mais à celui du dévouement et de l’amour pour l’Assemblée que
Christ a manifestés en elle. Or nous pouvons toujours compter sur cet amour qui
y a été parfaitement déployé. Il n’a pas changé. Jésus, que son nom en soit béni
et loué, est pour nous selon l’énergie de son amour, en tout ce qu’il est, dans
toutes les circonstances et pour tous les temps, et dans l’activité de cet amour
selon lequel il s’est donné. [5:25] « Il a aimé l’Assemblée et s’est livré
lui-même pour elle ». Voilà la source de toutes nos bénédictions comme membres
de l’Assemblée.
Ch. 5 v. 26 —
Purification de l’Assemblée selon la perfection divine]
Œuvre de Christ Lui-même pour rendre Son Assemblée propre pour le ciel
L’amour de Christ purifie l’Assemblée pour la présence de Dieu
Mais cet amour de Christ ne s’épuise pas et ne change point. Il effectue la
bénédiction de son objet bien-aimé en le préparant pour un bonheur dont son cœur
est à la fois la mesure et la source1, bonheur d’une pureté parfaite dont Christ
connaît l’excellence dans le ciel. C’est une pureté qui convient à la présence
de Dieu et à celle qui doit s’y trouver éternellement, à l’épouse de l’Agneau,
pureté qui la rend capable de jouir de l’amour parfait et de la gloire, comme
cet amour tend à purifier l’âme en se faisant connaître à elle et en l’attirant,
la dépouillant d’elle-même, et la remplissant de Dieu, le centre de son bonheur
et de sa joie.
1 Quand j’ai dit, ici et plus haut, que l’amour de Christ est la source du bonheur de l’Assemblée, ce n’est pas comme si l’amour du Père et les conseils éternels de Dieu n’y avaient pas leur place. Je parle de la bénédiction appliquée et effectuée dans la relation qui nous est présentée dans ce passage : or cette relation a lieu avec Christ. Au reste, l’amour du Père et celui de Christ sont le même amour divin.
Christ s’approprie
l’Assemblée en se livrant pour elle, puis la sanctifie par la Parole
[5:26] Il est important de remarquer qu’ici Christ ne sanctifie pas l’Assemblée
pour la faire sienne, mais la fait sienne pour la sanctifier. Elle est d’abord
sienne, ensuite il la rend propre pour Lui. [5:25] Christ qui aime l’Assemblée
comme étant sienne, et qui se l’est déjà appropriée en se donnant lui-même pour
elle, et qui veut l’avoir telle que son cœur la désire, s’en occupe quand il se
l’est acquise pour la rendre pure et belle selon ce désir. Il s’est livré
lui-même pour elle, [5:26] afin de la purifier par le lavage d’eau par la
Parole1. Ici, nous trouvons l’effet moral produit par les soins de Christ, le
but qu’il se propose dans son œuvre accomplie dans le temps, et le moyen qu’il
emploie pour l’atteindre. Il s’approprie l’Assemblée moralement, il la met
moralement à part pour Lui, lorsqu’il l’a faite sienne, car il ne peut désirer
que les choses saintes — saintes selon la connaissance qu’il a de la pureté — en
vertu de son séjour éternel et naturel dans le ciel. Il place alors l’Assemblée
en rapport avec le ciel d’où il est, et où il va l’introduire. [5:25] Il s’est
livré Lui-même, [5:26] afin qu’il la sanctifiât. Dans ce but il se sert de la
Parole, qui est l’expression divine des pensées de Dieu, de l’ordre et de la
sainteté célestes, de la vérité même, c’est-à-dire des relations vraies de
toutes choses avec Dieu, et cela selon l’amour de Dieu en Christ, et qui, par
conséquent, juge tout ce qui s’écarte de ces relations en fait de pureté ou
d’amour.
1 Non pas : « et par la Parole ». La Parole est l’eau par laquelle il purifie l’Assemblée.
Christ prépare
l’Assemblée pour Lui en lui communiquant les choses de Dieu
Il forme l’Assemblée pour être son épouse, une compagne pour Lui en tout ce qui
est selon la gloire et l’amour de Dieu, par la révélation de ces choses, comme
elles existent dans le ciel, et il le fait par la Parole qui en descend. Or
Christ lui-même est la pleine expression de ces choses, l’image du Dieu
invisible [(Col. 1:15)]. Ainsi en les communiquant à l’Assemblée, il la prépare
pour Lui-même. Aussi, en parlant de son propre témoignage dans ce sens, Jésus
dit : « Nous disons ce que nous connaissons, et nous rendons témoignage de ce
que nous avons vu » (Jean 3:11).
La Parole, moyen de
purification en communiquant les choses célestes
Purification des choses terrestres et formation pour le ciel
Mais c’est là ce qu’est la Parole, comme nous l’avons reçue de Jésus, et plus
particulièrement comme partant depuis le ciel, avec le caractère du nouveau
commandement, les ténèbres s’en allant et la vraie lumière luisant maintenant
[(1 Jean 2:8)], et par conséquent, la chose étant vraie non seulement en Lui,
mais en nous. (C’est ce dont le ministère du chap. 4 est occupé, formant les
cœurs des saints sur la terre en communion avec le Chef duquel la grâce et la
lumière descendent.) [5:26] C’est donc ainsi que Christ sanctifie l’Assemblée
[5:25] pour laquelle il s’est donné. Il la forme pour les choses célestes par la
communication des choses célestes, dont il est Lui-même la plénitude et la
gloire. Mais la Parole trouve l’Assemblée mêlée avec des choses qui sont
contraires à cette pureté et à cet amour célestes. Ses affections, hélas ! — au
moins quant au vieil homme — sont mêlées avec les choses terrestres contraires à
la nature de Dieu et à sa volonté. [5:26] Ainsi il faut que Christ, en
sanctifiant l’Assemblée, la purifie. C’est donc là l’opération de l’amour de
Christ dans le temps présent ; mais en vue du bonheur éternel et essentiel de
l’Assemblée.
Travail pour nous
rendre propres pour la maison du Père, en jugeant ce qui est terrestre
[5:26] Il la sanctifie ; mais il le fait par la Parole, en communiquant en amour
les choses célestes, tout ce qui appartient à la nature, à la majesté et à la
gloire de Dieu ; mais les appliquant en même temps pour juger tout ce qui, dans
les affections actuelles de l’Assemblée, est en désaccord avec ce qu’il
communique. Œuvre précieuse d’amour de Celui qui non seulement nous aime, mais
qui travaille pour nous rendre propres à jouir de cet amour, propres à être avec
Lui-même dans la maison du Père !
Intérêt de Jésus pour
nous, pour nous rendre propres pour Sa présence et pour le ciel
Quel profond intérêt il nous porte ! [5:25] Non seulement il a accompli l’œuvre
glorieuse de notre rédemption en se donnant lui-même pour nous, mais il agit
continuellement avec une patience et un amour parfaits pour nous rendre tels
qu’il veut nous avoir en sa présence, propres pour les demeures et les choses
célestes.
Caractère de la Parole,
révélation de Dieu et appropriée pour nous apporter la lumière
Quel caractère aussi que celui de la Parole ainsi envisagée, et quelle grâce
dans son emploi ! Elle est la communication des choses divines selon leur propre
perfection, et maintenant, comme Dieu lui-même est dans la lumière, elle est la
révélation de Dieu lui-même comme nous le connaissons dans un Christ glorifié,
dans un amour parfait, afin de nous former aussi selon cette perfection pour la
jouissance de Lui-même ; et toutefois elle nous est adressée et même elle est
appropriée dans sa nature même pour nous ici-bas (comp. Jean 1:4), afin de nous
faire part de ces choses en introduisant la lumière au milieu des ténèbres,
jugeant ainsi nécessairement tout ce qui s’y trouve, mais dans le but de nous
purifier en amour.
L’amour parfait de
Christ, base de la purification de l’Assemblée
L’amour entier et le don parfait de Christ viennent en premier, pour nous et
pour la gloire du Père
Remarquez aussi l’ordre dans lequel cette œuvre de Christ nous est présentée.
[5:25] L’amour tout premièrement : Il a aimé l’Assemblée. Voilà, nous l’avons
déjà dit, la source de tout. Tout ce qui suit est le résultat de cet amour et ne
peut le démentir. Ensuite vient la preuve parfaite de cet amour. « Il s’est
donné lui-même pour elle ». Il ne pouvait donner davantage. Il l’a fait à la
gloire du Père, sans doute, mais pour l’Assemblée. S’il avait réservé quelque
chose, l’amour, en se donnant lui-même, n’eût pas été parfait et absolu, il
n’aurait pas été un dévouement qui ne laissât rien à désirer au cœur réveillé.
Le don n’eût pas été Christ, car Lui ne pouvait être que parfait. Nous
connaissons l’amour et la perfection en le connaissant, mais il a pris le cœur
de l’Assemblée en se donnant lui-même pour elle. Il l’a gagnée ainsi ; elle est
à Lui selon cet amour. Oui, c’est là que nous avons appris ce que c’est que
l’amour : « Par ceci nous avons connu l’amour, c’est que lui a laissé sa vie
pour nous » [(1 Jean 3:16)]. Tout était pour la gloire du Père, sans cela ce
n’aurait pas été la perfection, et la révélation des choses célestes n’aurait
pas eu lieu, car elle dépendait de la parfaite glorification du Père. En cela
les choses à révéler se trouvaient manifestées et vérifiées pour ainsi dire
malgré le mal ; mais tout est entièrement pour nous.
Jésus est tout entier
pour nous en amour
Si nous avons appris à connaître l’amour, nous avons appris à connaître Jésus
tel qu’il est pour nous ; et il est tout entier pour nous.
La sanctification,
résultat de l’amour, nous rend tels que Christ nous veut
Ainsi toute l’œuvre de purification et de sanctification est le résultat de
l’amour parfait. Ce n’est pas le moyen d’obtenir l’amour, ni d’en être l’objet.
C’est bien le moyen de nous rendre capables d’en jouir, mais c’est l’amour même
qui, dans son exercice, opère cette sanctification. [5:25] Christ s’acquiert
d’abord l’Assemblée. [5:26] Ensuite, dans son amour parfait, il la fait être
telle qu’il veut qu’elle soit, vérité précieuse pour nous de toute manière :
premièrement pour affranchir l’âme de toute crainte servile, pour donner à la
sanctification son vrai caractère de grâce et sa vraie étendue ici-bas. C’est la
joie du cœur que de savoir que Christ lui-même nous rendra tout ce qu’il désire
que nous soyons.
Ch. 5 v. 27 —
Présentation de l’Assemblée en gloire, formée par Christ
Rappel des deux premiers effets de l’amour
Nous avons considéré deux effets de l’amour de Christ pour l’Assemblée. [5:25]
Le premier, c’est le don de Lui-même, qui, dans un certain sens, embrasse tout ;
c’est l’amour parfait en soi : « Il s’est donné lui-même ». [5:26] Le second est
la formation morale de l’objet de son amour afin qu’il soit avec Lui, et selon
les perfections de Dieu lui-même, pouvons-nous ajouter, car en effet la Parole
est l’expression de la nature, des voies et des pensées de Dieu.
Christ se présente
l’Assemblée glorieuse et parfaite, résultat de Son œuvre d’amour
Il reste encore un troisième effet de cet amour de Christ, qui le complète.
[5:27] « Christ se présente à lui-même l’Assemblée glorieuse, sans tache, ni
ride ». [5:25] S’il s’est livré lui-même pour l’Assemblée, c’est afin de l’avoir
avec Lui ; [5:26] mais alors il a dû la rendre propre à être dans sa présence
glorieuse, et il l’a sanctifiée en la purifiant selon la révélation de Dieu
lui-même et des choses célestes, dont il est lui-même le centre en gloire. Le
Saint Esprit a pris les choses de Christ et les a révélées à l’Assemblée, et
tout ce que le Père a, est à Lui [(Jean 16:14-15)]. [5:27] Ainsi rendue parfaite
selon la perfection du ciel, il se présente à Lui-même une Assemblée glorieuse.
Moralement l’œuvre était faite, les éléments de la gloire céleste avaient été
communiqués à celle qui devait se trouver dans cette gloire, ils étaient entrés
dans son être moral et l’avaient ainsi formée pour participer à la gloire
elle-même. La puissance du Seigneur est nécessaire pour la faire participer de
fait à cette gloire, pour la rendre glorieuse, pour détruire en elle toutes les
traces de son séjour sur la terre, sauf le fruit excellent qui en résulte. Il se
la présente glorieuse : c’est le résultat de tout. Il l’a prise pour Lui, il se
la présente, fruit et preuve de son amour parfait, et pour elle, c’est la
jouissance parfaite de ce même amour.
Portée du déploiement
de la grâce de Christ envers l’Assemblée
Mais il y a plus. Ces paroles du verset 27 nous décèlent toute la portée de ce
déploiement admirable de grâce. L’Esprit nous reporte à l’histoire d’Adam et
d’Ève, où Dieu, après qu’il eut formé Ève, la présente à Adam toute complète
selon ses propres pensées divines et en même temps propre à faire les délices
d’Adam comme aide adaptée à sa nature et à sa condition [(Gen. 2:22-23)]. Or
Christ est Dieu. Il a formé l’Assemblée, mais avec ce droit de plus sur son cœur
[5:25] qu’il s’est donné Lui-même pour elle. Mais il est aussi le dernier Adam
en gloire, [5:27] et il se la présente glorifiée, telle qu’il l’a formée pour
Lui-même. Quelle sphère pour le déploiement des affections spirituelles que
cette révélation ! Quelle grâce infinie que celle qui a donné lieu à un pareil
exercice de ces affections !
Lien entre purification
et gloire qui en découle et y répond
On remarquera bien la liaison entre la purification et la gloire, [5:26]
c’est-à-dire que la purification est selon la gloire et par elle, [5:27] et que
la gloire est l’état parfait de la purification, et y répond complètement.
[5:26] Car la purification est par la Parole, qui révèle toute la gloire et
toute la pensée de Dieu. [5:27] Présentée en gloire, l’Assemblée n’a ni ride, ni
tache ; elle est sainte et irréprochable. C’est une vérité très importante, et
qui se retrouve ailleurs (comp. 2 Cor. 3:18 ; et Phil. 3, depuis le verset 11
jusqu’à la fin). Il en est ainsi en 1 Thess. 3:13. Ce qui est complet en gloire
alors, est opéré maintenant dans l’âme par l’Esprit agissant avec la Parole.
Ch. 5 v. 28-33 — Soins
d’amour du Seigneur pour l’Assemblée ici-bas
Effets de l’amour du Seigneur pendant le séjour de l’Assemblée ici-bas
Voilà donc le but, la pensée du Seigneur à l’égard de l’Assemblée et l’opération
sanctifiante qui la prépare pour Lui et pour le ciel. Mais ce ne sont pas là
tous les effets de son amour. Il veille tendrement sur elle pendant le temps de
son séjour ici-bas.
Exercice de l’amour de
Christ pour l’Assemblée, Son corps, sur la terre
[5:28] L’apôtre, qui ne perd pas de vue la thèse qui a donné lieu à cette
digression si instructive pour nous, dit que le mari doit aimer sa femme comme
son propre corps, et que c’est là s’aimer soi-même. Il était amené naturellement
à ce point par l’allusion qu’il avait faite à la Genèse, mais il revient
immédiatement au sujet qui l’occupe. [5:29] Personne, dit-il, n’a jamais haï sa
propre chair ; mais il la nourrit et la chérit, comme aussi le Christ nourrit et
chérit l’Assemblée (v. 29). Voilà le côté précieux, pour le temps actuel, de
l’amour de Christ, que l’apôtre présente ici. Non seulement Christ a un but
céleste, mais son amour accomplit l’œuvre qui, pour ainsi dire, lui est
naturelle. Il soigne avec tendresse l’Assemblée ici-bas ; il la nourrit, il la
chérit. Les besoins, les faiblesses, les difficultés, les anxiétés de
l’Assemblée ne sont pour Christ que des occasions pour l’exercice de son amour.
Elle a besoin d’être nourrie, comme notre corps en a besoin, et il la nourrit ;
elle est l’objet de ses tendres affections, il la chérit. Si le but est le ciel,
l’Assemblée n’est pas délaissée ici-bas : elle apprend l’amour de Christ là où
son cœur en a besoin ; elle en jouira pleinement quand les besoins seront passés
pour toujours. Au reste, il est précieux de savoir que Christ prend soin de
l’Assemblée comme un homme le ferait de sa propre chair. « Car nous sommes
membres de son corps, de sa chair et de ses os » (v. 30). [5:31] L’apôtre fait
allusion à Ève. Nous sommes, pour ainsi dire, une partie de Lui-même, tenant
notre existence et notre être de Lui, comme Ève d’Adam. Le Seigneur peut dire :
« Je suis Jésus, que tu persécutes » (Actes 9:5). [5:30] Notre position, d’un
côté, c’est que nous sommes membres de son corps ; d’un autre, comme chrétiens,
nous tirons notre existence de Lui. [5:31] C’est pourquoi l’homme doit
abandonner ses relations naturelles, afin de s’attacher à sa femme (v. 31).
[5:32] Or c’est bien ce que Christ a fait comme homme, dans un certain sens
divinement, et c’est un grand mystère que son union avec l’Assemblée. [5:33] Au
reste, chacun doit ainsi aimer sa propre femme, et la femme respecter son mari.
Chapitre 6
Ch. 6 v. 1-9 — Doctrine se rapportant aux relations de la vie
L’Esprit traite de ce qui se rapporte à diverses relations des croyants
Il y a encore certaines relations de la vie auxquelles la doctrine de l’Esprit
de Dieu se rapporte : ce sont celles des enfants avec leurs parents [(6:1-3)],
des pères avec leurs enfants [(6:4)], des serviteurs avec leurs maîtres
[(6:5-8)], et de ceux-ci avec leurs serviteurs [(6:9)]. Il est intéressant de
voir les enfants des croyants introduits comme les objets des soins du Saint
Esprit, et les esclaves mêmes (car les serviteurs étaient tels) élevés par le
christianisme à une position que les circonstances de leur avilissement social
ne sauraient affecter.
Ch. 6 v. 1-4 —
Relations de famille et exhortations s’y rapportant
Ch. 6 v. 1-3 — Position des enfants de chrétiens, et importance de leur devoir
[6:1] Tous les enfants des chrétiens sont considérés comme objets des
exhortations « dans le Seigneur », qui appartiennent à ceux qui sont dedans, qui
ne sont plus dans ce monde dont Satan est le prince. Douce et précieuse
consolation pour les parents, que de pouvoir considérer leurs enfants comme
ayant droit à cette position, et comme ayant part à ces tendres soins que
prodigue l’Esprit Saint à tous ceux qui sont dans la maison de Dieu ! [6:2]
L’apôtre fait remarquer l’importance que Dieu attachait sous la loi au devoir
des enfants envers les parents. C’est le premier commandement auquel il a
rattaché une promesse (v. 2). Le verset 3 est la citation seulement de ce dont
l’apôtre parle au verset 2.
Ch. 6 v. 4 — Influence
et éducation des pères sur leurs enfants, pour le Seigneur
[6:4] L’exhortation faite aux pères est aussi remarquable. Ils ne doivent pas
provoquer leurs enfants ; leurs cœurs doivent être tournés vers eux, afin de ne
pas les repousser et détruire ainsi l’influence qui est la plus puissante
garantie pour les enfants contre le mal qui est dans ce monde. Dieu forme le
cœur des enfants autour de ce centre heureux ; c’est à les lier par leurs
affections à ce centre, que le père doit veiller. Mais il y a plus : le père
chrétien, car c’est toujours à ceux qui sont dedans que l’apôtre s’adresse, doit
reconnaître la position dans laquelle nous avons vu que les enfants sont placés,
et les élever sous le joug du Christ dans la discipline et sous les
avertissements du Seigneur. La position chrétienne doit être la mesure et la
forme des influences qu’exerce le père, et de l’éducation qu’il donne à ses
enfants. Il les traite comme élevés pour le Seigneur, et comme le Seigneur les
élèverait.
Obéissance et
soumission, principes de base du christianisme
On remarquera que, dans les deux relations que nous considérons ici, ainsi que
dans celle des femmes avec leurs maris [(5:22)], c’est du côté où la soumission
est due que les exhortations commencent. C’est le caractère du christianisme
dans un monde mauvais où la volonté de l’homme est la source de tout le mal, où
elle exprime sa séparation d’avec Dieu à qui toute soumission est due. Le
principe de soumission et d’obéissance est le principe guérissant de l’humanité
; seulement il faut y introduire Dieu, afin que la volonté de l’homme ne soit
pas après tout ce qui guide. Mais le principe qui gouverne le cœur de l’homme
pour le bien, est toujours et partout l’obéissance. Je puis avoir à dire qu’il
faut obéir à Dieu plutôt qu’à l’homme [(Act. 5:29)] ; mais se départir de
l’obéissance, c’est entrer dans le péché. On peut avoir, comme père, à commander
et à diriger, mais un père le fait mal, s’il ne le fait pas en obéissant à Dieu
et à sa Parole. Ce principe d’obéissance était l’essence de la vie de Christ : «
Je viens, ô Dieu, pour faire ta volonté » [(Héb. 10:7)]. En, conséquence
l’apôtre commence ses exhortations à l’égard des relations mutuelles, en posant
ce principe général : « Étant soumis l’un à l’autre » [(5:21)]. Cela rend
l’ordre facile, lors même que l’ordre des institutions et de l’autorité vient à
manquer. La soumission, l’obéissance morale ne peut jamais en principe manquer
au vrai chrétien ; c’est le point de départ de toute sa vie. Il est sanctifié
pour l’obéissance (l Pierre 1:2).
Ch. 6 v. 5-9 —
Relations de maître et d’esclave, tout étant ramené devant le Seigneur
Principe intérieur d’obéissance à Christ, s’appliquant à chacun
Dans le cas qui nous a amenés à faire ces remarques, il est frappant de voir
comment ce principe élève l’esclave dans sa condition : [6:5] il obéit par un
principe intérieur divin, comme si c’était à Christ lui-même. Quelque méchant
que soit son maître, il obéit comme Christ lui-même a obéi. Trois fois l’apôtre
répète ce principe d’obéissance à Christ ou de service de Christ, en ajoutant :
« Faisant de cœur la volonté de Dieu » (v. 6). Quelle différence cela fait dans
la condition du pauvre esclave ! [6:8] En outre, chacun, soit esclave ou libre,
recevra sa récompense du Seigneur. [6:9] Le maître lui-même avait, dans le ciel,
le même Maître que l’esclave, un Maître auprès duquel il n’y a pas d’égard à
l’apparence des personnes. Toujours est-il que c’est au maître que l’apôtre dit
cela, non pas à l’esclave ; car le christianisme est délicat dans le tact qu’il
déploie, et il ne fausse jamais ses principes. Le maître devait aussi traiter
l’esclave avec une équité parfaite, comme il voudrait que l’esclave lui-même
fît, et il ne devait pas menacer.
Doctrine divine
relevant moralement chaque détail de la vie
Il est très beau de voir la manière dont la doctrine divine entre dans tous les
détails de la vie, et jette le parfum de sa perfection sur tous les devoirs et
sur toutes les relations. Elle reconnaît ce qui existe autant que cela peut être
reconnu et dirigé par ses principes ; mais elle relève et rehausse la valeur de
chaque chose selon la perfection de ces principes, non en touchant les
relations, mais le cœur de l’homme qui y marche. Elle prend le côté moral et
celui de soumission en amour et dans l’exercice de l’autorité que la doctrine
divine peut régler, en introduisant dans la grâce qui gouverne l’emploi de
l’autorité de Dieu.
Ch. 6 v. 10-20 — Combat
du chrétien dans les lieux célestes
Ch. 6 v. 10-13 — Adversaires du chrétien et lutte qu’il doit soutenir contre
Le combat fait partie de la marche du croyant, même dans sa position céleste
Comme Israël en Canaan, le croyant a des ennemis à combattre
Mais ce n’est pas tout qu’il y ait une conduite à suivre, un modèle à imiter, un
Esprit dont on puisse être rempli ; ce n’est pas seulement des relations entre
lui-même et Dieu, et de celles dans lesquelles il se trouve ici-bas, que le
chrétien a à s’occuper : il a des ennemis à combattre. Israël sous Josué, dans
la terre de Canaan, était bien dans la terre de la promesse, mais il s’y
trouvait aux prises avec des ennemis qui y étaient avant lui, quoique ce ne fût
pas selon les droits d’après lesquels Israël possédait la terre par le don de
Dieu. Dieu l’avait mise à part pour Israël (voyez Deut. 32:8) ; Cham s’en était
emparé.
La bénédiction est dans
le pays promis où nous sommes, mais il faut combattre pour en jouir
[6:12] Or, pour nous, ce n’est pas contre le sang et la chair que nous avons à
combattre, comme c’était le cas d’Israël. Nos bénédictions sont spirituelles
dans les lieux célestes [(1:3)]. Nous y sommes assis en Christ [(2:6)], nous y
sommes en témoignage aux principautés et aux autorités [(3:10)], nous avons à
lutter contre la puissance spirituelle de méchanceté qui est dans les lieux
célestes. Israël avait traversé le désert ; il avait passé le Jourdain ; la
manne avait cessé ; il mangeait du cru du pays [(Jos. 5:12)]. Il était établi
sur le sol de Canaan comme si tout était à lui sans coup férir ; il se
nourrissait du produit de ce bon pays dans les plaines de Jéricho. Il en est de
même à l’égard du chrétien. Quoique nous soyons dans le désert, nous sommes
aussi dans les lieux célestes en Christ. Nous avons passé le Jourdain, nous
sommes morts et ressuscités avec Christ ; nous sommes assis dans les lieux
célestes en Lui [(2:6)] pour jouir des biens célestes comme du fruit de notre
propre patrie. Mais le combat est devant nous, si nous voulons en jouir d’une
manière pratique. La promesse comprend toute bénédiction, tout le pays promis ;
mais c’est partout où nous mettrons le pied que nous en jouirons (Josué 1 [v.
3]). Pour cela, il nous faut la force du Seigneur ; et c’est de cette force que
l’apôtre parle maintenant : « Fortifiez-vous dans le Seigneur », dit-il (v. 10).
[6:11] L’ennemi est rusé ; il s’agit de faire face à ses stratagèmes plutôt même
qu’à sa force : [6:13] la force de l’homme, ni sa sagesse n’y peuvent rien. Il
faut s’armer de la « panoplie », de l’armure complète de Dieu.
Ch. 6 v. 10-11 —
Nécessité de l’intimité de Dieu et de Son armure pour le combat
[6:10] Mais d’abord, remarquez que l’Esprit dirige nos pensées vers Dieu
lui-même avant de parler de ce qu’il y a à vaincre : « Fortifiez-vous dans le
Seigneur ». Cela n’est pas tout premièrement un refuge de devant l’ennemi ; nous
sommes dans le refuge pour nous-mêmes avant de nous en servir contre les ruses
de l’ennemi. C’est dans l’intimité des conseils et de la grâce de Dieu que
l’homme se fortifie pour le combat auquel il ne saurait échapper, s’il veut
jouir de ses privilèges chrétiens. [6:11] Ensuite, il faut l’armure complète :
le manque d’une seule pièce nous expose à Satan de ce côté-là. Cette armure doit
être celle de Dieu, divine dans sa nature. Des armes d’homme ne parent pas les
coups de Satan. La confiance dans les armes humaines nous engage dans le combat,
mais seulement pour nous faire succomber dans une lutte avec un esprit plus
puissant et plus rusé que nous.
Ch. 6 v. 12 — Caractère
des ennemis du croyant
Énergie donnée de Dieu employée par la propre volonté pour faire le mal
Voici les caractères attribués aux ennemis que nous avons à combattre. [6:12] Ce
sont des principautés et des autorités, des êtres possédant une énergie de mal
dont la source est dans une volonté qui domine ceux qui ne savent pas comment
lui résister ; des êtres qui ont aussi de la force pour faire valoir cette
volonté. Ils tiennent leur énergie de Dieu ; mais la volonté qui s’en sert vient
d’eux-mêmes : ils ont abandonné Dieu ; la source de leurs actions est dans leur
propre volonté. Sous ce rapport, c’est une source d’action indépendante de Dieu,
et l’énergie et les qualités qu’ils ont de Dieu sont les instruments de cette
volonté, volonté qui n’a de frein qu’en dehors d’elle-même. Ils sont des
principautés et des autorités. Il y en a qui sont bonnes, mais la volonté de
celles-ci n’est que celle de faire ce que Dieu veut, et d’employer à son service
les forces qu’elles ont reçues de Dieu.
Domination dans les
ténèbres où est le monde, loin de la lumière divine
[6:12] Ces principautés et ces autorités rebelles dominent les ténèbres de ce
monde. La lumière est l’atmosphère dans laquelle Dieu demeure, qu’il répand tout
autour de Lui. Les mauvais esprits trompent et dominent dans les ténèbres. Or ce
monde n’ayant pas de lumière de Dieu, est entièrement dans les ténèbres et les
démons y gouvernent ; car Dieu n’y est pas, sauf en ce qu’il tient le pouvoir
suprême en toutes choses, faisant tourner tout à sa gloire, et, en résultat, au
bien de ses enfants.
Influence spirituelle
comme habitant les lieux célestes
Mais si ces principautés dominent dans les ténèbres de ce monde, elles ne
possèdent pas simplement une force extérieure ; [6:12] elles sont dans les lieux
célestes, et sont occupées là avec une méchanceté spirituelle. Elles y exercent
une influence spirituelle, comme ayant la place de dieux. Il y a donc : 1° le
caractère intrinsèque de ces principautés, leur genre d’être, et l’état dans
lequel elles se trouvent ; 2° leur pouvoir dans le monde comme le gouvernant, et
3° leur ascendant religieux et mensonger comme habitant dans les lieux célestes.
Elles ont aussi pour sphère de l’exercice de leur puissance, les convoitises de
l’homme, et même les terreurs de sa conscience.
Ch. 6 v. 13 — Combat du
croyant pour résister aux ennemis
Puissance des ennemis manifestée au mauvais jour ici-bas, et nécessité de lutter
contre
[6:13] Pour résister à de pareils ennemis, il nous faut l’armure de Dieu. Les
manifestations de la puissance de ces ennemis, lorsque Dieu les permet,
constituent les mauvais jours. Toute cette période actuelle de l’absence de
Christ est, dans un certain sens, le mauvais jour. Christ a été rejeté par le
monde, dont il était la lumière tandis qu’il s’y trouvait, et il est maintenant
caché en Dieu. Ce pouvoir que l’ennemi a déployé lorsqu’il a conduit le monde à
rejeter Christ, il l’exerce encore sur lui. On s’y oppose par l’action et par la
puissance du Saint Esprit qui est avec nous pendant l’absence du Seigneur. Mais
il y a des moments où il est permis à cette puissance de se montrer d’une
manière plus particulière, des jours où l’ennemi se sert du monde contre les
saints, obscurcissant la lumière qui y brille de la part de Dieu, troublant et
faisant s’égarer les esprits des professants et même des croyants ; des jours,
en un mot, où sa puissance se fait sentir. Nous avons à lutter contre cette
puissance, à résister à tous ses efforts, à tenir ferme contre tout dans la
confession de Christ, de la lumière ; nous avons à faire, malgré tout et à tout
prix, tout ce que la confession du nom du Seigneur exige, et à être trouvé
debout quand l’orage et le mauvais jour sont passés.
Étant introduits dans
les lieux célestes, nous avons à échapper aux pièges de l’adversaire
Il ne s’agit donc pas seulement de jouir en paix de Dieu et des conseils de Dieu
et de leur effet ; mais puisque ces conseils mêmes nous introduisent dans les
lieux célestes et font de nous la lumière de Dieu sur la terre, nous avons aussi
à rencontrer les malices spirituelles qui sont dans les lieux célestes et qui
cherchent à nous faire fausser notre position élevée, à nous égarer, et à
obscurcir la lumière de Christ en nous, sur la terre. On a à échapper pour
soi-même aux pièges de la méchanceté spirituelle qui est dans les lieux
célestes, et à maintenir ici-bas le témoignage pur et sans corruption1.
1 Ce que nous avons à vaincre, ce sont les ruses du diable [(6:11)]. Sa puissance sur nous est brisée. Il peut soulever le monde pour persécuter les saints et être un lion rugissant, mais quant aux tentations personnelles, si nous résistons au diable, il s’enfuira de nous [(Jac. 4:7)]. Il sait qu’il a rencontré Christ et que Christ l’a vaincu, mais ses ruses sont toujours là.
Ch. 6 v. 14-20 — Détail
des pièces de l’armure de Dieu
Mise de côté de la chair, confiance en Dieu, énergie contre l’ennemi et
dépendance
Or, par la puissance de l’Esprit Saint, qui nous a été donné dans ce but, nous
trouverons que l’armure de Dieu se rapporte premièrement à ce qui, en mettant la
chair de côté et en maintenant l’existence d’une bonne conscience, ôte toute
prise à l’ennemi ; ensuite à la conservation d’une entière confiance objective
en Dieu, et puis à l’énergie active qui se tient avec confiance en présence de
l’ennemi, et qui se sert contre lui des armes de l’Esprit. Le tout se termine
par l’expression de l’entière et continuelle dépendance de Dieu dans laquelle le
guerrier chrétien se trouve.
Armes de Dieu
pratiques, pour résister à l’ennemi et le vaincre
Examinons ces armes de Dieu pour les connaître. Elles sont toutes pratiques,
fondées sur ce qui est accompli, mais en elles-mêmes pratiques ; car il ne
s’agit pas ici de comparaître devant Dieu, mais de résister à l’ennemi et de
maintenir notre terrain contre lui.
Ch. 6 v. 14-17 — Les
armes défensives
Ch. 6 v. 14 — Vérité appliquée au cœur, bridant la volonté propre et plaçant
devant Dieu
Application de la vérité en présence de Dieu, jugeant tout et dirigeant le cœur
Devant Dieu, notre justice est parfaite ; c’est Christ lui-même, et nous sommes
la justice de Dieu en Lui [(2 Cor. 5:21)]. Là nous n’avons pas besoin d’armure ;
nous sommes assis dans les lieux célestes [(2:6)] ; tout est paix, tout est
parfait. Mais ici nous avons besoin d’armure, d’une armure réelle et pratique,
et premièrement il faut avoir les reins ceints de la vérité (v. 14). [6:14] «
Les reins » sont la place de la force, quand ils sont ceints comme il faut, mais
ils représentent les affections intimes et les mouvements du cœur. Si l’on
permet au cœur d’errer où il veut, au lieu de demeurer dans la communion de
Dieu, Satan a facilement prise sur nous. Cette pièce de l’armure consiste donc
dans l’application de la vérité aux mouvements les plus intimes, aux premiers
mouvements du cœur. On a ses reins ceints : ce n’est pas le moment de les
ceindre lorsque Satan est là. Cette œuvre se fait avec Dieu, et elle se fait en
appliquant la vérité à nos âmes dans sa présence, en jugeant tout en nous par ce
moyen, et en mettant un frein au cœur pour qu’il ne se meuve que sous le regard
de Dieu. Brider ainsi la volonté est la vraie liberté et la vraie joie, parce
que le nouvel homme jouit de Dieu dans une communion non interrompue ; mais ici,
l’Esprit en parle en rapport avec la sauvegarde que nous y trouvons contre les
attaques de l’ennemi. En même temps, il ne s’agit pas seulement de la répression
de mauvaises pensées, répression qui est la conséquence du jugement de
nous-mêmes. C’est l’action de la vérité, de la puissance de Dieu agissant dans
la révélation de toutes choses comme elles sont, de tout ce que Dieu enseigne,
plaçant la conscience dans sa présence, et gardant ainsi le cœur dans ses
pensées. Tout ce que Dieu a dit dans sa Parole et les réalités invisibles ont
ainsi leur vraie force et leur application au cœur qui bat en nous, de sorte que
les mouvements de ce cœur tiennent leur caractère de la propre parole de Dieu et
non pas de ses propres désirs, tout se passant dans la présence de Dieu1.
1 Les reins ceints sont une figure communément employés pour représenter un esprit et un cœur gardés en bon ordre par la parole de Dieu et dans la présence de Dieu.
Jésus tenté par Satan
au désert, exemple parfait de vérité appliquée au cœur
Sur le cœur ainsi gardé dans la vérité comme Dieu la révèle, Satan n’a pas de
prise ; il n’y a rien dans les désirs du cœur qui réponde à ses suggestions.
Prenez Jésus pour exemple. Sa sauvegarde n’était pas de juger tout ce que Satan
disait. Dans le désert, au moment où il allait commencer son service publie,
sauf dans la dernière tentation, il appliquait d’une manière parfaite la Parole
à lui-même, à ce qui concernait sa propre conduite, aux circonstances dans
lesquelles il se trouvait. La vérité gouvernait son cœur, de sorte qu’il ne se
mouvait que selon cette vérité dans la circonstance qui se présentait. « L’homme
ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de
Dieu » [(Matt. 4:4)]. Nulle parole n’était sortie de la bouche de Dieu, et il ne
fait rien. Il n’y avait pas de motif pour agir, et par conséquent agir eût été
un acte de son propre mouvement, de sa propre volonté. Cette vérité gardait son
cœur en relation avec Dieu dans la circonstance où il se trouvait. Quand la
circonstance surgissait, son cœur était déjà en communion avec Dieu, de sorte
qu’il ne suivait d’autre mobile que celui que la Parole de vérité Lui suggérait.
Sa conduite était purement négative, mais elle découlait de la lumière que la
vérité jetait sur la circonstance, parce que le cœur du Seigneur était sous le
gouvernement absolu de la vérité. La suggestion de Satan l’aurait fait sortir de
cette position ; c’était suffisant. Il ne veut rien avoir à faire avec elle.
Jésus ne chasse pas encore Satan. Il ne s’agissait que de conduite — non pas
d’opposition flagrante à la gloire de Dieu. Dans le dernier cas, il chasse
l’ennemi [(Matt. 4:10)] ; dans les deux premiers, il agit selon Dieu sans
s’occuper lui-même de quoi que ce soit au delà. La ruse de Satan a totalement
manqué son effet : elle n’a simplement rien produit. Elle est absolument
impuissante contre la vérité, parce qu’elle n’est pas la vérité ; et le cœur a
la vérité pour règle. Les ruses ne sont pas la vérité. C’est tout ce qu’il faut
pour empêcher que nous ne soyons pris dans ces ruses, si le cœur est ainsi
gouverné.
Ch. 6 v. 14-15 —
Conscience sans reproche devant Dieu, qui fait marcher dans la paix
En second lieu, il y a « la cuirasse de la justice » (v. 14) : une conscience
qui n’a rien à se reprocher. L’homme naturel sait combien une mauvaise
conscience lui ôte de force devant les hommes. Il y a seulement à ajouter ici la
manière dont Satan s’en sert pour enlacer l’homme dans ses pièges. En maintenant
la vérité, on a Satan pour ennemi ; si nous cédons à l’erreur, il nous laissera
sous ce rapport en repos, excepté qu’il se sert de nos fautes et de nos crimes
pour nous enchaîner davantage, pour nous lier pieds et mains dans ce qui est
faux. Comment un homme qui a la vérité, qui a peut-être échappé même à l’erreur,
supportera-t-il, si sa conduite a été mauvaise, qu’elle soit exposée à la vue de
tous ? Il se tait devant l’ennemi. Sa propre conscience même le fera taire, s’il
est droit, sans qu’il pense aux conséquences, à moins qu’une confession ne soit
nécessaire. Outre cela, la force de Dieu et l’intelligence spirituelle lui
manqueront : où est-ce qu’il les aurait acquises en marchant mal ? On va en
avant sans crainte quand la conscience est bonne. Mais c’est en marchant avec
Dieu, pour l’amour de Dieu, pour l’amour de la justice elle-même, qu’on a cette
cuirasse-là, et ainsi, l’on est sans crainte lorsqu’on est appelé à avancer et à
faire face à l’ennemi. On acquiert une bonne conscience devant Dieu par le sang
de l’Agneau. En marchant avec Dieu on la conserve devant les hommes et pour la
communion avec Dieu, afin d’avoir la force et l’intelligence spirituelle, et de
les avoir d’une manière croissante. C’est là la force pratique d’une bonne
conduite, d’une conscience sans reproche. « Je m’exerce toujours à cela », dit
l’apôtre [(Act. 24:16)]. Quelle intégrité dans une telle marche, quelle vérité
de cœur quand nul œil ne nous voit ! On est décidé envers soi-même, envers son
cœur et à l’égard de sa conduite ; [6:15] ainsi on peut être paisible dans ses
voies. Dieu aussi est là ; « marchez ainsi », dit l’apôtre, « et le Dieu de paix
sera avec vous » [(Phil. 4:9)]. Si les fruits de justice sont semés dans la
paix, le chemin de la paix se trouve dans la justice [(Jac. 3:18)]. Si j’ai une
mauvaise conscience, je suis fâché contre moi-même, je m’irrite contre les
autres. Quand le cœur est en paix avec Dieu et qu’il n’a rien à se reprocher,
quand la volonté propre est tenue en échec, la paix règne dans l’âme. On marche
sur la terre, mais le cœur est au-dessus de la terre, en communion avec de
meilleures choses, et l’on marche dans un esprit de paix avec les autres, et
rien ne trouble nos rapports avec Dieu. Il est le Dieu de paix. La paix, la paix
de Jésus, remplit le cœur. Les pieds en sont chaussés, on marche dans l’esprit
de paix (v. 15).
Ch. 6 v. 16 — Confiance
entière en Dieu, qui annule toutes les attaques de l’ennemi
[6:16] Mais, avec toutes celles qui précèdent, il y a une arme défensive,
nécessaire par-dessus toutes les autres, afin que nous soyons capables de nous
tenir debout malgré toutes les ruses de l’ennemi, une arme, toutefois, qui est
pratiquement maintenue dans sa force par l’emploi des précédentes, de sorte que
si celle-ci est essentielle, les autres ont la première place en pratique. C’est
le bouclier de la foi, c’est-à-dire une confiance pleine et entière en Dieu, la
conscience de sa grâce, et de sa faveur maintenue dans le cœur (v. 16). Ici, la
foi n’est pas simplement la réception du témoignage de Dieu, quoiqu’elle soit
fondée sur ce témoignage, mais elle est l’assurance présente du cœur à l’égard
de ce que Dieu est pour nous, assurance fondée, ainsi que nous venons de dire,
sur le témoignage qu’il a rendu de Lui-même ; elle est la confiance dans son
amour et dans sa fidélité, ainsi que dans sa puissance. « Si notre cœur ne nous
condamne pas, nous avons de l’assurance envers Dieu » [(1 Jean 3:21)]. L’œuvre
de l’Esprit Saint en nous est de nous inspirer cette confiance. Lorsqu’elle
existe, toutes les attaques de l’ennemi, qui cherche à nous faire croire que la
bonté de Dieu n’est pas si sûre, tous ses efforts pour détruire ou affaiblir
dans nos cœurs la confiance en Dieu et à le cacher à nos yeux, sont inutiles.
Ses dards tombent à terre sans nous atteindre ; nous tenons ferme dans la
conscience que Dieu est pour nous, notre communion n’est pas interrompue. Les
dards enflammés de l’ennemi ne sont pas les convoitises, mais les attaques
spirituelles.
Ch. 6 v. 17 — Réalité
du salut de Dieu pour nous, nous faisant aller avec Sa force
Ainsi nous pouvons tenir notre tête haute ; le courage moral, l’énergie qui va
en avant est maintenue ; non que nous ayons de quoi nous vanter en nous-mêmes,
mais le salut et la délivrance de Dieu sont vivants dans nos esprits (v. 17).
Dieu a été pour nous ; il est pour nous ; qui sera contre nous ? [(Rom. 8:31)]
Il l’a été quand nous n’avions aucune force ; c’était le salut quand nous ne
pouvions rien. C’est là notre confiance — Dieu lui-même — en ne regardant pas à
nous-mêmes. [6:17] Nous avons le casque du salut sur notre tête. Les premières
parties de l’armure nous laissent libres de jouir de ces deux dernières.
Ch. 6 v. 17-20 — Les
armes offensives]
Ch. 6 v. 17 — L’épée de la Parole, maniée par l’Esprit
La Parole manifeste Satan et le vainc, étant utilisée par l’Esprit
Ainsi munis de ce qui nous protège dans notre marche, ainsi que dans la
confiance pratique en Dieu et la connaissance de Dieu qui en découlent, nous
sommes en état de nous servir des armes offensives. Nous n’en avons qu’une seule
contre l’ennemi, mais c’en est une à laquelle il ne peut résister si nous savons
la manier ; témoin le combat du Seigneur avec Satan dans le désert : c’est « la
parole de Dieu » (v. 17). Dans sa tentation Jésus a toujours répondu par la
Parole, par la puissance de l’Esprit. Elle place l’homme dans sa vraie position
selon Dieu, comme homme obéissant dans les circonstances où il se trouve. Satan
ne peut rien contre l’homme qui est dans cette position ; nous n’avons qu’à nous
y maintenir. Si Satan nous tente ouvertement à désobéir, il n’y a pas de ruse en
cela. Ne pouvant rien faire d’autre, Satan a agi ainsi avec le Seigneur, et
s’est manifesté tel qu’il est. Le Seigneur, par la Parole, le renvoie. Satan n’a
aucune force lorsqu’il est manifesté comme Satan. Nous avons à résister aux
ruses du diable. Notre affaire est d’agir selon la Parole, arrive que pourra ;
le résultat montrera que la sagesse de Dieu était en cela. Mais remarquez ici
que cette épée est « l’épée de l’Esprit ». Ce n’est pas l’intelligence ni la
capacité de l’homme, bien que ce soit l’homme qui se sert de la Parole. Son épée
est bien trempée ; mais il ne peut ni la tirer, ni frapper avec elle, si le
Saint Esprit n’agit pas en lui. Les armes sont spirituelles ; on s’en sert par
la puissance de l’Esprit. Dieu doit parler, quelque faible que soit
l’instrument.
L’épée de la Parole est
une arme défensive et offensive à la fois
L’épée est aussi employée activement dans le combat spirituel, en ce qu’elle
juge tout ce qui s’oppose à nous ; dans ce sens, cette arme est à la fois
défensive et offensive.
Ch. 6 v. 18-20 — La
prière comme disposition générale et moyen de force pour l’ensemble
Ch. 6 v. 18 — Dépendance de Dieu et confiance, servant à toute occasion et pour
tous
Mais derrière toute cette armure, il y a un état, une disposition, un moyen de
force qui les vivifie et donne au reste sa puissance. [6:18] C’est la dépendance
complète de Dieu, unie à la confiance en Lui, qui s’exprime dans la prière. «
Priant en tout temps » ; la dépendance doit être constante. Quand elle est
réelle et que je sens que je ne peux rien faire sans Dieu, et qu’il veut mon
bien en toutes choses, elle s’exprime. Elle cherche la force qu’elle n’a pas, et
elle la cherche auprès de Celui en qui elle se confie. C’est le mouvement de
l’Esprit dans nos cœurs, dans leur relation avec Dieu, de sorte que nos combats
se livrent dans la communion de sa force et de sa faveur, et dans la conscience
que nous ne pouvons rien et qu’Il est tout. « Priant en tout temps, avec des
supplications » (v. 18). Cette prière est l’expression du besoin de l’homme, du
désir du cœur, dans la force que l’Esprit lui donne, aussi bien que dans la
confiance en Dieu. Aussi, puisqu’elle est l’action même de l’Esprit, elle
embrasse tous les saints, dont aucun ne saurait être oublié par Jésus (et
l’Esprit en nous répond aux affections de Christ et les reproduit). Nous devons
être vigilants et diligents pour nous servir de cette arme, évitant tout ce qui
nous détourne de Dieu, nous servant de toute opportunité, et trouvant, par la
grâce de l’Esprit, en tout ce qui surgit (en étant diligents), une occasion de
prière et non de distraction1.
1 La prière est fondée sur l’immense privilège d’avoir avec Dieu des intérêts communs, soit quant à nous-mêmes, soit quant à tous ceux qui sont siens, oui, même quant à la gloire de Christ. Merveilleuse pensée ! Grâce ineffable !
Ch. 6 v. 19-20 —
Demande de la prière pour l’apôtre lui-même
[6:19] L’apôtre, dans le sentiment de ses propres besoins [6:20] et de ce qu’il
voudrait être pour Christ, [6:19] demande avec effusion de cœur cette
intercession de leur part.
Ch. 6 v. 21-24 —
Conclusion de l’épître
Ch. 6 v. 21-22 — Mission de Tychique pour répondre aux affections mutuelles
[6:21] La mission de Tychique était l’expression de la certitude qu’avait
l’apôtre de l’intérêt que l’amour des Éphésiens mettrait à avoir de ses
nouvelles, et de celui qu’il mettait lui-même à s’assurer de leur bonheur et de
leur état spirituel en Christ. C’était la preuve touchante de sa confiance dans
leur affection, affection que son cœur dévoué le conduisait à attendre chez les
autres.
État des Éphésiens et
ce que Paul leur présente dans cette épître
Il présente les Éphésiens comme jouissant des privilèges les plus élevés en
Christ et comme capables de les apprécier. Il ne les blâme en rien. L’armure de
Dieu pour repousser les assauts de l’ennemi et pour croître en paix vers la Tête
en toutes choses, l’armure préservatrice de Dieu, était naturellement la
dernière chose qu’il avait à placer devant eux.
Tout est déjà vu dans
les cieux, et la venue du Seigneur n’est pas mentionnée
Il est à remarquer que l’apôtre, dans cette épître, ne parle pas de la venue du
Seigneur. Il suppose les croyants dans les lieux célestes en Christ [(2:6)], et
non pas sur la terre traversant ce monde en attendant qu’il vienne les prendre
et rendre le bonheur au monde. Ce que les saints attendent dans cette épître,
c’est que toutes choses soient réunies sous Christ, leur vrai Chef, selon les
conseils de Dieu. Les bénédictions sont dans les cieux [(1:3)], le témoignage
dans les cieux [(3:10)], l’Assemblée est assise dans les cieux [(2:6)], le
combat est dans les cieux [(6:12)].
Ch. 6 v. 23-24 —
Salutation finale de l’apôtre
[6:23] L’apôtre leur répète son souhait de paix, d’amour et de foi ; [6:24] il
termine son épître par la salutation ordinaire tracée de sa propre main.
Contenu de l’épître :
part de l’Assemblée, unie à Christ, et de ses membres
Cette épître expose la position et les privilèges des enfants de Dieu et de
l’Assemblée dans leur union avec Christ.
Commentaire entier
John Nelson Darby