Introduction
Les traits caractéristiques des apôtres et de leurs écrits
Le service de Pierre et de Paul
L’Écriture nous montre Pierre, comme l’apôtre de la circoncision, et Paul, comme
celui de l’incirconcision (Gal. 2:7, 8). Pierre et les autres apôtres restèrent
à Jérusalem, lorsque les disciples furent dispersés par la persécution survenue
à l’occasion d’Étienne [(Act.8:1)], et, continuant l’oeuvre de Christ dans le
résidu d’Israël (l’unité étant maintenue par les soins de Dieu), ils
réunissaient en assemblée, sur la terre, les brebis perdues de la maison
d’Israël. Paul, devenu serviteur de l’assemblée, ainsi que de l’évangile prêché
dans toute la création sous le ciel (Col. 1 [v. 23, 25]), posa le fondement
comme un sage architecte [(1 Cor. 3:10)].
Le caractère des
croyants dans les épîtres de Pierre et de Paul
Pierre, dans ses épîtres, représente les chrétiens comme des pèlerins en voyage,
suivant Christ ressuscité vers l’héritage céleste. Paul reconnaît bien cela,
comme on le voit en Phil. 3 [(v. 14)], mais, dans le plein développement de sa
doctrine, il nous montre les saints assis dans les lieux célestes en Christ [(Éph.
2:6)], héritiers de tout ce dont il est héritier lui-même [(Éph. 1:11)].
Le caractère des écrits
de Jean
Tout cela qui a trait aux dispensations est rempli d’instruction. Mais Jean
occupe une place différente. Il n’entre pas dans la question des dispensations
et, bien qu’établissant une fois ou deux le fait (voyez Jean 13:1 ; 14:1-3 ;
17:24 ; 20:17), il ne considère pas le saint, ni même le Seigneur, dans le ciel.
Dans son évangile, il présente Jésus comme une personne divine, la Parole faite
chair, manifestant Dieu son Père, la vie éternelle descendue sur la terre[(Jean
1:1, 4, 14)] ; son épître traite de notre participation à cette vie et montre
quels en sont les caractères.
Jean montre la suite
des voies de Dieu à l’égard de la terre
Mais à la fin de l’évangile, après avoir annoncé l’envoi du Consolateur en vertu
de ce que lui, Christ, s’en allait au Père [(Jean 14:16 ; 16:7)], il dévoile à
ses disciples, bien que d’une manière mystérieuse, la continuation des voies de
Dieu envers la terre. C’est de cela que Jean dans son ministère est le
représentant, rattachant la manifestation de Christ sur la terre lors de sa
première venue, à sa manifestation quand il reviendra. La personne de Christ
avec la vie éternelle en Lui est ainsi la sécurité permanente des saints et la
vivante semence de Dieu, alors que dispensationnellement tout est corrompu, en
confusion et en décadence. Quand bien même tout est en désordre extérieurement,
la vie éternelle reste la même.
L’introduction du
ministère de Jean
La fin du judaïsme, et déjà le déclin du christianisme
La destruction de Jérusalem est, à tous ces égards, un événement de la plus
haute importance, parce qu’alors l’assemblée juive, formée comme telle au jour
de la Pentecôte, prend fin. Elle avait déjà fini, auparavant, mais l’acte
judiciaire fut alors accompli. Les chrétiens avaient été avertis de quitter le
camp [(Héb. 13:13)]. La rupture entre le christianisme et le judaïsme était
consommée. Christ ne pouvait plus prendre l’assemblée, établie dans le résidu
juif, comme le siège de son autorité terrestre1. Mais, hélas ! l’assemblée,
telle que Paul l’avait établie, était déjà déchue de son premier état, et ne
pouvait, en aucun sens, reprendre l’héritage tombé des mains d’Israël. « Tous
cherchent leurs propres intérêts », dit Paul, « et non pas ceux de Jésus Christ
» [(Phil. 2:21)]. Tous ceux d’Asie l’avaient abandonné, dit-il encore [(2 Tim.
1:15)], et cela est frappant quand on se rappelle qu’Éphèse était la scène
bienheureuse où toute l’Asie avait entendu la parole de Dieu de la bouche de
l’apôtre. Ceux qui avaient été spécialement introduits avec une pleine
intelligence dans la position de l’assemblée, n’avaient pu garder cette position
dans la puissance de la foi. De fait, le mystère d’iniquité opérait déjà, et il
doit se poursuivre et grandir jusqu’à ce que soit enlevé ce qui fait obstacle à
la manifestation de l’apostasie finale [(2 Thess. 2:7)].
1 Cela est moralement vrai, depuis Actes 3, quand les chefs des Juifs refusent de recevoir le témoignage rendu à un Christ glorifié qui devait revenir, de même qu’ils avaient refusé de recevoir Christ dans l’humiliation. On voit, en Actes 7, Dieu, par la bouche d’Étienne, annoncer la fin de ses voies en témoignage envers eux ; l’assemblée céleste commence, l’esprit d’Étienne étant reçu en haut. La destruction de Jérusalem clôt judiciairement l’histoire des Juifs.
Christ seul ne change
pas
C’est dans cet état de déclin et de ruine universels, qu’est introduit le
ministère de Jean. La stabilité se trouve dans la personne de Christ, d’abord
pour la vie éternelle, mais aussi pour les voies de Dieu sur la terre. Si
l’assemblée doit être vomie de sa bouche [(3:16)], Lui est le fidèle témoin
[(1:5)], le commencement de la création de Dieu [(Apoc. 3:14)].
Les ministères de
Pierre et de Jean, en Jean 21
Voyons, dans l’évangile de Jean, l’enchaînement de ces choses. Ainsi que nous
l’avons montré ailleurs en détail, nous avons, au chapitre 20, un tableau des
voies de Dieu, depuis la résurrection de Christ jusqu’au Résidu d’Israël aux
derniers jours, [Jean 20:26-29] représenté par Thomas qui regarde à Celui qui a
été percé [(cf. Zach. 12:10)], et croit en voyant. Au chapitre 21, outre le
Résidu, nous avons le rassemblement millénaire tout entier. [Jean 21:15-23]
Puis, à la fin du chapitre, le ministère spécial de Pierre et celui de Jean sont
indiqués, bien que d’une manière mystérieuse. [21:15-17] Les brebis de la
circoncision sont confiées à Pierre, [21:18-19] mais son ministère devait se
clore comme celui de Christ. Pas plus qu’Israël, l’assemblée ne devait être
établie sur ce terrain (du ministère de Pierre). Il n’y avait pas à attendre
jusqu’au retour de Christ1. De fait, le ministère de Pierre était clos, et
l’assemblée de la circoncision avait été laissée sans pasteur, avant même que la
destruction de Jérusalem eût mis fin, pour toujours, à toutes les relations
juives. [Jean 21:21] Pierre alors interroge Jésus relativement à ce qui
arriverait à Jean. [Jean 21:22] Le Seigneur, répond, il est vrai,
mystérieusement, mais tout en le faisant envisager à Pierre qui devait le
suivre, comme une chose qui ne le concernait pas : il place plus loin la fin du
ministère de Jean, et indique qu’il pourrait se prolonger jusqu’à son retour.
Or, de fait, l’Époux a tardé, mais le service et le ministère de Jean par la
Parole — seule chose qui devait demeurer, et non les soins personnels de
l’apôtre — vont demeurer jusqu’au retour de Christ.
1 Paul, bien entendu, n’est pas du tout mentionné. Pour lui, l’assemblée appartenait au ciel — elle était le corps de Christ [(Éph. 1:23)], la maison de Dieu [(1 Cor. 3:16)]. Il était lui un architecte [(1 Cor. 3:10)].
Le ministère de Jean
est de témoigner de la personne de Christ à tous, Juifs compris
Jean n’était pas un architecte comme Paul [(1 Cor. 3:10)] : aucune dispensation
ne lui avait été confiée. Comme Pierre, il était lié à l’assemblée dans sa
structure terrestre, non dans la céleste, comme celle qui est présentée dans
l’Épître aux Éphésiens. Il n’était pas ministre de la circoncision, mais
continuait le système terrestre parmi les gentils, tenant seulement ferme la
personne de Christ. Sa place spéciale était le témoignage rendu à la personne de
Christ venu sur la terre avec un droit divin sur elle — l’autorité sur toute
chair. Cela ne brisait pas les liens avec Israël, comme le faisait le ministère
de Paul, mais élevait la puissance qui tenait tout réuni dans la personne de
Christ, à une hauteur qui la portait à travers tous les temps ou tous les
pouvoirs cachés, jusqu’à son établissement final sur le monde. Cela n’excluait
pas Israël comme tel, mais élargissait la scène de l’exercice de la puissance de
Christ, de manière à l’établir sur le monde, non pas en Israël comme sa source,
bien qu’Israël lui-même pût être établi dans sa propre place d’après une source
céleste de puissance.
La place de
l’Assemblée, sur la terre, dans le ministère de Jean
Quelle place tient donc, dans le ministère de Jean, l’Assemblée, telle que nous
la trouvons dans l’Apocalypse ? Nous ne l’y voyons pas sous le caractère que
Paul lui donne, sauf dans une phrase qui vient après que la révélation est
close, et où sa vraie place, en l’absence de Christ, est indiquée (chapitre
22:17). Les saints y sont envisagés dans le temps, jouissant, d’une manière
consciente, de leur relation propre avec Christ, en rapport aussi avec leur
place de rois et sacrificateurs pour son Dieu et Père [(1:6)], place dans
laquelle ils sont associés avec Lui. Mais Jean, dans son ministère et son
témoignage, considère l’assemblée, sous son aspect extérieur sur la terre1, dans
son état de déclin d’abord (Christ le jugeant) [(Apoc. 2 et 3)], puis à la fin,
mais en gloire et en grâce, comme la vraie assemblée, la métropole de l’univers
et le siège du gouvernement de Dieu sur le monde [(21:2-3)]. [21:22] C’est une
demeure dans laquelle Dieu et l’Agneau habitent. Ces considérations facilitent,
pour nous, l’intelligence de l’objet et de la portée du livre de l’Apocalypse.
L’assemblée a manqué ; les gentils, entés, par la foi, sur l’olivier franc,
n’ont pas persévéré dans la bonté de Dieu [(Rom. 11:16-24)]. [2:4] L’assemblée
d’Éphèse, le vase intelligent et l’expression de ce que l’assemblée de Dieu
était, avait abandonné son premier amour, [2:5] et à moins qu’elle ne se
repentît, le chandelier devait être ôté de son lieu. L’Éphèse de Paul devient le
témoignage, sur la terre, du déclin et du fait que Dieu rejette de sa présence
ce qui n’a pas été fidèle, comme cela avait été le cas pour Israël. La patience
de Dieu se montre envers l’Assemblée, comme autrefois envers Israël, mais
l’Assemblée, pas plus qu’Israël, ne maintient le témoignage de Dieu dans le
monde. Jean maintient ce témoignage montrant, selon son ministère, le jugement
des assemblées par la parole de Christ2, et ensuite, le jugement du monde par le
trône (l’autorité et la puissance divines), jusqu’à ce que Christ vienne, prenne
sa grande puissance, et entre dans son règne. Pendant cette période de
transition où le trône agit, les saints célestes sont vus en haut. Quand Christ
vient, ils viennent avec Lui.
1 Et c’est pourquoi il considère des assemblées locales qui pouvaient être jugées et d’où le chandelier pouvait être ôté [(2:5)]. Il y a ici une autre preuve de la sagesse divine. Quoique nous ayons, je n’en doute pas, l’histoire complète de l’assemblée dans ce monde jusqu’à la fin, elle est donnée par des faits alors présents, de manière à ce que l’on ne pût y voir un délai pour la venue du Seigneur. Ainsi, dans les paraboles, les vierges qui s’endorment sont aussi celles qui s’éveillent [(Matt. 25:5, 7)] ; les serviteurs qui reçoivent les talents sont ceux que l’on trouve au retour du Seigneur [(Matt. 25:14, 19)] ; bien que nous sachions que des siècles ont passé et que la mort du Seigneur est intervenue.
2 Remarquons ce principe d’une immense importance : l’Église jugée par la Parole, et non pas l’Église juge ; et le chrétien, comme individu, appelé à faire attention à ce jugement. L’Église (j’emploie ici ce mot à dessein, parce qu’on s’en sert pour réclamer cette autorité) ne peut avoir d’autorité quand le Seigneur m’appelle — si j’ai des oreilles pour entendre — à écouter et à recevoir le jugement qu’il prononce sur elle. Je juge son état par les paroles de l’Esprit, je suis tenu de le faire ; dans cet état, elle ne peut donc être une autorité sur moi, au nom du Seigneur. Il n’est pas question de discipline, mais de l’Église comme prétendant à l’autorité.
Les différents écrits
de Jean
Ainsi, la première épître de Jean est la continuation, pour ainsi dire, de
l’évangile, excepté les deux derniers chapitres de celui-ci, lesquels ont trait
aux dispensations ; l’Apocalypse, au contraire, est la continuation de ces deux
derniers chapitres (20 et 21), où Christ étant ressuscité, mais sans que
l’ascension soit mentionnée, les grands traits des voies dispensationnelles de
Dieu se laissent entrevoir dans les circonstances rapportées. En même temps, il
est montré que Christ ne pouvait alors personnellement établir le royaume. Il
devait d’abord monter au ciel. [2 Jean 1-2, 4-6] Les deux courtes épîtres qui
suivent la première nous enseignent que la vérité (la vérité quant à Sa
personne) était la pierre de touche du vrai amour, et devait être tenue ferme [2
Jean 7] quand s’introduisait ce qui était antichrétien ; [3 Jean 8] de plus, la
pleine liberté de l’administration de la vérité devait être maintenue contre la
prétention à l’autorité ecclésiastique ou cléricale, en contraste avec
l’Assemblée. [3 Jean 9-10] L’apôtre avait écrit à l’assemblée : Diotrèphe
rejetait le ministère libre.
Chapitre 1er
Le livre de l’Apocalypse
Occupons-nous maintenant de l’Apocalypse même.
Ch. 1 v. 1-2 — Une
révélation confiée par Jésus Christ à Jean comme témoignage
[1:1] C’est une révélation qui appartient à Jésus Christ : Dieu la lui a donnée,
et lui l’a signifiée à Jean. Bien que Dieu sur toutes choses, béni éternellement
[(Rom. 9:5)], [1:13] Christ est envisagé ici comme Fils de l’homme, comme le
Messie rejeté [5:6] ou l’Agneau, et ainsi Chef sur toutes choses [(Éph. 1:22)].
[1:1] Le fait que la révélation lui est confiée, est important, parce que cela
la constitue ainsi immédiatement, [1:2] le témoignage de Jésus et la parole de
Dieu, [1:1] comme étant communiquée par Jésus, et lui étant donnée de Dieu.
[1:2] Le témoignage de Jésus et la parole de Dieu viennent à Jean sous la forme
d’une vision, et Jean rend témoignage de tout ce qu’il a vu. Tout, dans cette
révélation, est d’un caractère prophétique ; ce n’est pas l’Esprit de Dieu, le
messager du Père et de la grâce du Fils, envoyé à l’assemblée dans sa place
propre — je veux dire, une communication inspirée et adressée directement à
l’assemblée elle-même, pour elle-même, comme étant dans la place qui lui
appartient en propre, mais c’est une révélation prophétique faite à Jean
touchant l’assemblée comme étant dans le monde et touchant le monde lui-même.
L’Apocalypse présente
la fin de l’assemblée sur la terre, et ce qui suit
[2:5] L’assemblée étant déjà en décadence et le chandelier près d’être ôté, quel
que fût le délai de grâce accordé, [1:3] le temps était proche, et le rejet de
l’assemblée sur la terre doit être pris comme point de départ. Un autre système
allait être établi. L’apôtre n’avait point du tout sa face tournée vers les
assemblées ; elles étaient derrière lui. [1:7] La pensée de l’Esprit s’adresse à
Christ prenant possession du royaume. [1:13] Cependant Christ était encore au
milieu des assemblées, mais comme Fils de l’homme, caractère dans lequel il juge
le monde et en est l’héritier. [1:12] L’apôtre se tourne et le voit, mais comme
il devait rapporter la manière dont Christ allait agir en jugement avec le
monde, [1:19] il convenait de mentionner en passant « les choses qui sont ».
[1:11] En les présentant dans sept églises contemporaines, il n’était besoin
d’aucune mention de temps ; le résultat final était laissé comme sur le point de
venir, car on était dans les derniers jours ; cependant, s’il y avait du délai,
l’occasion était donnée d’offrir, dans ces assemblées, un tableau complet de
l’ensemble de l’histoire de l’Église. En cela, je vois la sagesse de l’Esprit et
le caractère du ministère de Jean, exprimé par ces paroles du Seigneur : « Si je
veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne » [(Jean 21:22)].
Les lettres aux sept
assemblées sont un tableau de l’histoire de l’assemblée
[2:7, 11, 17, 29 ; 3:6, 13, 22] Tandis qu’évidemment ces lettres aux assemblées
sont d’une application universelle à chacun de ceux qui ont des oreilles pour
écouter, et ne s’adressent pas à la conscience générale de l’Église, je ne doute
cependant, en aucune manière, que les sept assemblées ne représentent l’histoire
de la chrétienté, de l’Assemblée sous la responsabilité de l’homme. Ce qui le
prouve, c’est d’abord le fait que le jugement du monde vient immédiatement après
ces épîtres (les assemblées étant « les choses qui sont » [(1:19)]), et ensuite
le caractère de ce que présentent les sept assemblées, commençant par l’abandon
du premier amour [(2:4)], et se terminant par l’exhortation à tenir ferme
jusqu’à ce que Christ vienne [(3:11)], puis le rejet final [(3:16)]. [1:11] Le
choix du nombre sept, qui ne peut pas signifier une chose complète à un même
instant donné, parce que les états décrits sont différents ; [3:11] l’allusion à
la venue de Christ, [3:10] et la mention faite, dans la lettre à Philadelphie,
de la grande tribulation qui doit venir sur toute la terre ; l’objet clairement
indiqué, dans l’avertissement à l’assemblée c’est-à-dire la venue de Christ, le
monde devenant alors la scène du jugement : tout cela ne laisse aucun doute sur
le fait que les sept églises représentent des phases successives de l’histoire
de l’Église professante, bien qu’elles ne soient pas exactement consécutives ;
la quatrième allant jusqu’à la fin [(2:25)] ainsi que les trois phases qui
suivent et se continuent d’une manière collatérale1.
1 Le contenu des lettres donne, de cela, des raisons morales. Nous verrons plus loin que la structure du livre le confirme.
Ch. 1 v. 4-9 — La
présentation des auteurs en introduction du livre
Ch. 1 v. 4-5 — Caractères des personnes de la Trinité
[1:4] Mais quoiqu’il soit ainsi parlé de l’Assemblée, Dieu lui-même apparaît ici
(chapitre 1:4, 5), comme l’administrateur du monde, même quand il s’adresse à
l’Assemblée, [1:5] Christ, comme homme, lui étant assujetti dans ce dessein,
[1:4] et le Saint Esprit étant mentionné comme l’agent direct de la puissance
dans la septuple perfection selon laquelle elle est exercée. Ce n’est pas le
Père et le Fils mais Dieu qui est et qui cependant embrasse dans son Être le
passé et le futur, qui n’est jamais en contradiction avec lui-même,
accomplissant dans le temps tout ce qu’il a annoncé lui-même dans le passé. La
forme de l’expression est ici toute particulière : « Celui qui est, et qui
était, et qui vient ». Ce n’est pas simplement l’idée abstraite de Jéhovah qui
était, et qui est, et qui vient. Dieu est d’abord présenté dans son existence
présente absolue. « Celui qui est », le « Je suis » [(Ex. 3:14)] et ensuite,
pour le rattacher à des voies précédentes (non pas à des relations actuelles),
Jean déclare qu’il est Celui « qui était », qui s’était révélé dans les siècles
passés à la terre ou aux hommes, aux Abraham et aux Moïse ; et en même temps, il
était Celui « qui vient »1, pour accomplir tout ce qui avait été révélé de
lui-même et par lui-même. [1:5] Jésus Christ, dont il est parlé en dernier lieu
comme de l’homme en relation immédiate avec le témoignage de Dieu à la terre et
avec le gouvernement de la terre, est présenté comme le témoin fidèle de Dieu,
tel qu’il l’avait été personnellement sur la terre ; comme ressuscité d’entre
les morts, mais sans qu’il soit question ni de son ascension, ni de sa
seigneurie comme chef de l’assemblée ; et, enfin, dans le gouvernement non
encore établi, comme le Prince des rois de la terre.
1 erxomenoV et non o esomenoV
Ch. 1 v. 5-6 — La
mention de Christ fait proclamer aux saints ce qu’Il a fait
[1:5] Les saints expriment alors (versets 5, 6) la conscience propre qu’ils ont
de ce que Christ a fait pour eux ; [1:6] toutefois, c’est en rapport avec le
royaume, et non avec Christ comme son corps ou son épouse, ni en rapport avec
les joies célestes qui leur sont propres, mais avec ce qu’il y a de plus élevé
quant à la gloire et à la position qui leur est donnée. C’est la conséquence
nécessaire de la conscience qu’ils ont d’une relation si intime et si précieuse.
[1:5] Quelle que soit la gloire de Celui avec lequel nous sommes en relation,
c’est ce qu’il est pour moi, l’intimité de ma relation avec Lui, qui me vient au
coeur quand sa gloire est proclamée. Qu’un général victorieux passe en triomphe
à travers une ville, le sentiment de son enfant ou de sa femme sera : c’est mon
père, c’est mon époux. Ici, le sentiment, bien que du même caractère, est plus
désintéressé : « À Celui qui nous aime, et qui nous a lavés de nos péchés dans
son sang ». C’est son amour pour nous qui est célébré, toutefois avec le
sentiment personnel exprimé par le mot « nous ». Les saints savent ce qu’il a
fait pour eux [1:6] et, de plus, ce qu’il les a fait être. Son amour est
parfait. Roi et Sacrificateur sont ici ses caractères les plus élevés : l’un
pour être le plus rapproché de Dieu en puissance ici-bas, et l’autre pour
s’approcher de Lui en haut. Il nous a faits rois et sacrificateurs pour son Dieu
et Père : à Lui la gloire ! Telle est la pensée du saint quand on parle de
Christ. [1:5] Il nous aime, il nous a purifiés [1:6] et il nous a donné une
place avec Lui. Cela monte du coeur des saints, dès que son nom est prononcé.
C’est la réponse du coeur quand il est proclamé, avant même que soit faite
aucune communication, Qu’il ait fait cela n’est pas dit, c’est la conscience
qu’en ont les saints qui ouvre leurs bouches1.
1 Nous retrouverons la même chose à la fin quand la prophétie est close. Ici, nous avons ce qu’il a été et ce qu’il a fait pour les saints ; là, ce qu’il est pour l’avenir (voyez chapitre 22:17).
Ch. 1 v. 7 — Annonce au
monde de l’apparition de Jésus
Quant aux autres, tout doit être dit. [1:7] La première chose qui est annoncée
est son apparition au monde. Il n’y a aucune communication directe à l’assemblée
pour ce qui la concerne — ce n’est pas l’objet du livre. L’assemblée, comme nous
l’avons vu, a la conscience de ce qu’Il est sans que rien lui soit annoncé. « Il
vient avec les nuées », tout oeil le verra, les Juifs aussi qui l’ont percé, et
toutes les tribus de la terre se lamenteront à cause de lui. Il va paraître pour
le jugement.
Ch. 1 v. 8 — Christ et
Dieu mêlés dans leurs caractères
Nous trouvons ensuite ce qui est si remarquable chez Jean, c’est-à-dire comment
Dieu et Christ se mêlent dans ce qu’il exprime. [1:8] On ne peut dire si, au
verset 8, il parle de l’un ou de l’autre. C’est Christ ; mais c’est Christ
Jéhovah, le Tout-Puissant, le Seigneur, qui est, et qui était, et qui vient, le
premier et le dernier (comparez le chapitre 22:12, 13).
Ch. 1 v. 9 — La
position et le ministère de Jean
[1:6] Ainsi, nous avons les saints de ces jours-ci ; [1:7] l’apparition de
Christ pour le jugement ; [1:8] il est Dieu, le premier et le dernier, l’alpha
et l’oméga ; c’est le cercle complet de la position depuis les jours de Jean
jusqu’à la fin. [1:9] La position pratique que Jean prend avec tous les saints,
est d’avoir part « au royaume et à la patience de Jésus Christ ». Il appartient
au royaume, mais il doit attendre tandis que Christ attend, jusqu’à ce que ses
ennemis soient mis comme marchepied de ses pieds [(Ps. 110:1)]. Le nom générique
donné au témoignage s’applique à tout le ministère de Jean aussi bien qu’à la
prophétie, c’est la parole de Dieu et le témoignage de Jésus ; seulement, on
aurait pu penser que la prophétie n’était pas cette dernière chose, puisqu’elle
n’était pas adressée à l’Assemblée par son chef touchant elle-même, mais
l’esprit de prophétie est le témoignage de Jésus.
Ch. 1 v. 10-18 — La
vision que Jean a de Christ
Ch. 1 v. 10 — Dieu dirige toutes les circonstances selon sa volonté
Telle est l’introduction du livre. Entrons maintenant dans son contenu. [1:10]
Jean fut en esprit dans la journée dominicale. C’est de sa place et de son
privilège comme chrétien qu’il est parlé ici, et non de la période prophétique
dans laquelle l’Esprit allait l’introduire1. Au jour de la résurrection — sa
position propre — au jour où les chrétiens se rassemblent, l’apôtre, éloigné de
la société des chrétiens, jouit cependant, quoique seul, de la puissance du
Saint Esprit qui élève, d’une manière spéciale, son âme. Dieu l’emploie ainsi,
ayant permis qu’il fût banni dans ce but, pour ce qu’il n’aurait pu communiquer
d’une manière ordinaire à l’assemblée en vue de son édification. L’empereur
persécuteur pensait peu à ce qu’il nous donnait en bannissant l’apôtre ; de même
qu’Auguste, dans ses plans politiques, quand il ordonnait le recensement de son
empire, ignorait qu’il envoyait à Bethléhem un pauvre charpentier avec sa femme,
afin que Christ naquît dans cette ville [(Luc 2:1, 4-5)]. Les Juifs qui, par
respect pour leurs superstitions ou leurs ordonnances, demandaient que l’on
rompît les jambes du brigand sur la croix, les soldats romains qui exécutaient
cet ordre, ne savaient pas non plus qu’ils envoyaient au ciel ce compagnon de
Christ [(Jean 19:31-32)]. Dieu et ses voies sont derrière la scène ; mais c’est
lui qui fait tout mouvoir sur cette scène. Nous avons à apprendre cela et à le
laisser agir, sans nous préoccuper beaucoup des mouvements affairés des hommes :
ils ne font qu’accomplir les desseins de Dieu. Tout le reste périra et
disparaîtra ; nous n’avons qu’à faire tranquillement Sa volonté.
1 Cette période est le jour du Seigneur, de l’Éternel ; la journée dominicale est le dimanche, le premier jour de la semaine. (Note du traducteur).
Dieu donne l’histoire
de l’assemblée responsable, et du monde, sans notion de temps
[1:10] Jean entend derrière lui, sur la terre, la même voix qui plus tard
l’appellera à monter dans le ciel [(4:1)] — la voix du Fils de l’homme. Elle
appelle son attention avec puissance [1:12] et, se tournant pour voir la voix,
comme autrefois Moïse se détourna pour considérer le buisson [(Ex. 3:3)] , Jean
voit, non pas l’image de la présence de Dieu en Israël [(Ex. 3:2)], mais les
vases de la lumière de Dieu sur la terre, un sommaire complet de tout ce
témoignage, [1:13] et, au milieu des lampes, Christ, comme Fils de l’homme. Dieu
nous donne ainsi, dans l’Apocalypse, toute l’histoire, soit du monde, soit de ce
qui est de Dieu dans le monde, depuis le premier déclin de l’assemblée [(2:4)]
jusqu’aux nouveaux cieux et à la nouvelle terre [(21:1)]. Mais il n’était pas
possible que Dieu mît de côté l’attente actuelle de Christ, ou qu’il justifiât
la pensée insouciante et coupable de l’assemblée, savoir : « Mon Maître tarde à
venir » [(Luc 12:45)]. C’est pourquoi, comme toujours, cette histoire, et
particulièrement celle de l’Assemblée, est donnée de manière à laisser
entièrement en dehors la question de temps. Les phases morales successives de
l’Église sont présentées dans des tableaux qui dépeignent l’état d’assemblées
existantes, choisies dans ce but, et commençant par son premier déclin [(2:4)]
pour se terminer par son complet rejet [(3:16)]. Prises comme assemblées, le
principe général de la responsabilité est en évidence, et l’assemblée est
envisagée, non comme le corps de Christ béni d’une bénédiction qui ne peut
faillir, mais comme pouvant être rejetée et mise de côté sur la terre [(2:5)] ;
car, évidemment, c’est ce qui peut arriver à une assemblée locale et à
l’assemblée visible extérieure.
Ch. 1 v. 12 — Les
assemblées, témoignages de Dieu dans le monde
[1:12] Ces assemblées sont vues comme des lampes, ou porte-lumières distincts,
c’est-à-dire dans leur position de service ou plutôt de témoignage dans le
monde. Elles sont présentées sous leur caractère propre, c’est-à-dire comme
étant de Dieu, placées par Lui dans le monde, elles sont d’or. Il peut les ôter
[(2:5)], parce qu’elles ne donnent qu’une lumière obscure, ou que leur lumière,
leur témoignage pour Dieu, n’est pas fidèle, mais ce qui est ôté était fondé sur
la justice divine, établi originairement par une main divine.
Ch. 1 v. 13 — Le
caractère de Jésus comme Fils de l’homme
[1:13] L’Esprit s’occupe tout d’abord du caractère de Celui qui marche au milieu
des sept lampes d’or. En premier lieu, l’Esprit présente sa position actuelle,
avant de montrer ce qu’il était. « Je vis… quelqu’un de semblable au Fils de
l’homme ». Il ne paraît pas ici comme la Tête du seul corps, ni même comme
l’Intercesseur céleste ; il est clair que nous ne le voyons pas non plus comme
le Christ, ce qui est le caractère juif du Seigneur. On peut remarquer que tels
sont aussi précisément les caractères que Jean laisse de côté, quand il parle du
Seigneur dans le premier chapitre de l’évangile. Jean le voit ici revêtu d’un
caractère d’une portée beaucoup plus étendue, comme établi sur toutes les
oeuvres de la main de Dieu, et héritier de toutes les promesses et de tous les
desseins de Dieu envers l’homme, selon sa justice divine. Il n’est pas vu comme
Fils de l’homme dans son service. Sa robe descend jusqu’aux pieds, et il a
autour de la poitrine la ceinture de la justice divine. Tel est son caractère.
Ch. 1 v. 14-15 — Jésus
vu comme l’Ancien des jours, dans ses attributs de jugement
Ensuite, nous sont présentés ses qualités ou attributs. [1:14] D’abord, il est
l’Ancien des jours. La même vérité se trouve au chapitre 7 de Daniel. [Dan.
7:13] Le Fils de l’homme vient jusqu’à l’Ancien des jours, [Dan. 7:22] mais plus
loin, dans le même chapitre, c’est l’Ancien des jours qui vient (verset 22). Le
Fils de l’homme est Jéhovah. Cela caractérise tout le témoignage. En Timothée
(1° épître 6:15), nous lisons : « Jusqu’à l’apparition de notre Seigneur Jésus
Christ, laquelle le bienheureux et seul Souverain, le roi de ceux qui règnent et
le seigneur de ceux qui dominent, montrera au temps propre », mais quand Christ
apparaît, c’est Lui qui est le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs (Apoc.
19:16). [1:14] Dans cette gloire, il est revêtu des attributs du jugement : «
Ses yeux, comme une flamme de feu », ce qui pénètre à travers tout et sonde
tout, mais de plus, le feu est toujours l’emblème du jugement. C’est donc le
caractère de ce qui sonde tout et met tout à nu. [1:15] « Ses pieds, semblables
à de l’airain brillant », indiquent la fermeté de jugement qui rencontre le
péché ; car l’airain représente la justice considérée, non pas d’une manière
intrinsèque en Dieu, quand on s’approche de Lui, mais dans son action envers
l’homme responsable comme tel. Le propitiatoire était d’or [(Ex. 25:17)] ;
l’autel des holocaustes et la cuve étaient d’airain [(Ex. 27:2 ; 30:18)]. Mais
devant le tabernacle, c’était un autel, c’est-à-dire, en rapport avec le péché,
un sacrifice pour l’homme, bien que le feu fût là ; tandis qu’ici, nous avons la
brûlante fournaise du jugement. Sa voix, « comme une voix de grandes eaux »,
avait le caractère de la puissance et de la majesté.
Ch. 1 v. 16 — La
suprématie officielle du Fils de l’homme
[1:16] Nous avons, ensuite, la suprématie officielle dans sa personne. Il tenait
dans sa main droite, dans sa puissance, tout ce qui était autorité subordonnée
quant à la lumière et l’ordre, pour ce qui concerne l’assemblée. Il avait la
puissance du jugement par la parole, et l’autorité suprême — représentée par le
soleil — dans la plénitude de son caractère le plus élevé. Ainsi, nous le voyons
avec sa gloire personnelle comme Jéhovah ; ses attributs comme Juge Divin, et sa
position officielle suprême.
Ch. 1 v. 17-18 — Jésus,
mort et ressuscité, a vaincu la mort et soutient les siens
Mais il n’était pas moins le Rédempteur, Celui qui, dans sa grâce, assure la
bénédiction de ceux qui lui appartiennent. [1:17] Jean tombe à ses pieds comme
mort, ainsi qu’il arrive toujours dans la vision prophétique de Jéhovah, car il
ne s’agit pas ici de l’Esprit d’adoption. Nous le voyons pour Daniel (chapitre
10 [v. 9]), et pour Ésaïe, en esprit (chapitre 6 [v. 5]) ; mais la puissance du
Seigneur soutient le saint ; elle ne le détruit pas. Il met sa main droite sur
Jean, il déclare être le premier et le dernier, Jéhovah lui-même, [1:18] mais,
en même temps, Celui qui, dans son amour, a donné sa vie et a un pouvoir absolu
sur la mort et sur le hadès ; Celui qui en délivre et non qui y assujettit. Il
est ressuscité ; il est sorti de la mort et du hadès et il en tient les clefs,
un plein pouvoir sur ces choses, un pouvoir divin pour soutenir contre elles.
Lui qui a été mort et qui a repris vie, et qui maintenant, même comme homme, vit
aux siècles des siècles, agit ainsi, non pas simplement dans la puissance de la
vie divine en un homme, mais dans la puissance de la victoire remportée sur tout
ce à quoi l’homme était assujetti par le péché et l’infirmité.
Ch. 1 v. 19-20 —
L’histoire de l’Assemblée, les voies de Dieu et la gloire de Jésus, sujets de
l’écrit de Jean
Telle est la position qu’il prend respectivement vis-à-vis de Jean, son
serviteur, et des assemblées. Nous verrons que l’état des dernières assemblées
met en évidence d’autres caractères qu’aperçoit seulement le regard de la foi
[(3:7, 14)]. Mais ceux qui sont tracés dans le chapitre 1, sont ceux que Jean
avait vus, et qu’il devait décrire. [1:19] Puis, quant aux faits prophétiques,
il devait écrire les choses qui étaient, l’état de ces diverses assemblées qui
représentaient historiquement les divers états de l’Église : c’est une histoire
; puis il avait à écrire aussi les choses qui devaient arriver après celles-là,
c’est-à-dire quand l’histoire de l’Église serait close sur la terre. L’ensemble
de l’histoire de l’Assemblée est donc, pour l’Esprit, le temps présent : « les
choses qui sont ». L’avenir était ce qui viendrait ensuite, les voies de Dieu
envers le monde. Tandis que cela laissait, comme objet d’attente immédiate, la
venue du Seigneur ou les événements prophétiques préparatoires, la période n’en
restait pas moins indéfinie s’il y avait du délai, et il devait y en avoir, et
l’attente, quoique prolongée, demeurait toujours une attente présente. [1:13]
Nous pouvons remarquer que Christ paraît ici dans sa gloire personnelle, en même
temps que nous voyons sa position relativement aux assemblées. Il n’est pas
personnellement révélé comme Fils de l’homme, c’est-à-dire comme prenant la
place de Fils de l’homme ; [1:14] seulement nous voyons Celui qui est l’Ancien
des jours, de manière à nous faire comprendre que c’est lui qui était le Fils de
l’homme. Plus loin, dans l’Apocalypse, il ne revêt pas son caractère personnel
intrinsèque, mais une position ou un caractère relatifs. Cependant, lorsque le
récit des choses futures est introduit, nous avons quelque chose d’analogue à ce
qui nous est présenté ici. [5:6] En rapport avec le monde, il est vu, comme
l’Agneau, celui que le monde a rejeté, mais qui a sur le monde un droit de
rédemption. Là, il est représenté avec sept cornes et sept yeux, c’est-à-dire
avec son pouvoir sur le monde, [1:20] de même qu’ici on le voit comme Fils de
l’homme, avec les sept étoiles dans sa droite.
Telles sont les choses que Jean a vues.
Chapitre 2
Ch. 2 v. 1 — Les interlocuteurs de Christ dans les sept assemblées
La position de responsabilité des assemblées et de ceux qui les composent
Passons maintenant aux « choses qui sont » [(1:19)]. [2:1] Les étoiles sont dans
la main de Christ ; il parle d’elles d’abord ; il marche au milieu des
assemblées. Ces dernières sont des lampes ou porte-lumières, c’est-à-dire
qu’elles représentent les assemblées ou l’assemblée dans une position donnée, et
vues comme telles devant Dieu ; ce n’est pas ce que l’ensemble est devenu, mais
ce que l’assemblée est devant ses yeux, précisément comme Israël était son
peuple, quoiqu’il en fût des Israélites. Les étoiles sont ce que Christ regarde
comme devant donner la lumière et comme ayant autorité ; comme ce qu’il tient
pour responsable, devant Lui dans ce but. Dans un certain sens, ce sont tous
ceux qui composent l’assemblée, et c’est ainsi qu’il en est souvent parlé dans
ces lettres aux assemblées ; mais ce sont plus spécialement ceux qui se trouvent
dans une position de responsabilité à cause de leur relation avec lui : « les
sept étoiles qui sont dans sa main droite ». Elles devaient briller, avoir de
l’influence, et le représenter, chacune à sa place, durant la nuit. Que le
clergé ait graduellement pris cette place, et que, dans ce sens, il soit
responsable, c’est tout à fait vrai ; mais c’est son affaire de répondre pour
lui-même devant le Seigneur. Toutefois l’Esprit ne présente pas ici la chose de
cette manière. Le clergé prétend à cette position comme à un honneur, il aura à
en répondre ; si jamais, parmi ceux qui le composent, il en est qui ont été
appelés « anges », c’est précisément cette prétention, et le nom qu’ils ont pris
a été tiré de ce passage. On ne peut douter non plus que les conducteurs, les
anciens ou autres personnages, en supposant qu’ils fussent réellement tels,
n’occupassent une place spéciale de responsabilité, comme on le voit au chapitre
20 des Actes [(v. 28)] ; mais, dans le passage qui nous occupe, l’Esprit ne les
reconnaît pas ainsi. Christ ne s’adresse pas à des anciens, ni à des évêques,
selon l’acception moderne de ce mot, car, en fait, il n’en existait pas alors de
tels. Ces épîtres ne renferment pas non plus la pensée d’un diocèse1. Il n’est
pas parlé, dans l’Écriture, d’anciens comme d’autorités ; ils étaient toujours
plusieurs, et l’expression « ange » ne peut s’appliquer à des arrangements
humains existant alors.
1 Sauf en Amérique, ceux qui sont appelés évêques le sont toujours d’une ville ; cela montre historiquement que les diocèses sont un arrangement subséquent. Les anges ne sont pas non plus les principaux officiants dans la synagogue.
L’ange de l’assemblée,
représentant de celle-ci devant le Seigneur
[2:1] Qu’est-ce donc que l’ange ? À proprement parler, ce n’est pas un symbole.
L’étoile est le symbole, et elle est vue ici dans la main de Christ. L’ange est
le représentant mystique de quelqu’un qui n’est pas en scène présentement. C’est
ainsi que ce mot est toujours employé lorsqu’il ne s’agit pas, d’une manière
positive, d’un messager céleste ou terrestre. Nous le voyons dans les
expressions : l’Ange de l’Éternel, leurs anges (en parlant des petits enfants)
[(Matt. 18:10)], l’ange de Pierre [(Act. 12:15)]. D’après leur position, les
anciens peuvent avoir été pratiquement responsables ; mais l’ange représente
l’assemblée, et surtout ceux que Christ a devant les yeux quand il regarde à
l’état de l’assemblée devant Lui, à cause de leur proximité de lui et de leur
communion avec lui, ou à cause de leur responsabilité d’être tels par
l’opération de son Esprit en eux, pour son service. Nul doute que l’assemblée ne
soit responsable, et par conséquent la lampe est ôtée [(2:5)], quand le manque
de fidélité est devenu son état, mais Christ, en rapport avec cet état, est en
relation immédiate avec ceux dont nous avons parlé — pensée solennelle pour tous
ceux qui ont à coeur le bien de l’assemblée.
3.1.3 - [La distinction
entre l’ange et l’assemblée]
La manière dont les anges et les assemblées sont identifiés, et certaines
distinctions dans le degré ou la manière dont ils le sont, demandent quelques
détails de plus. Qu’en s’adressant aux anges, le Seigneur parle aux assemblées
dans leur responsabilité générale, c’est une chose évidente, car il est dit : «
Ce que l’Esprit dit aux assemblées » [(2:7)]. Ce n’est pas une communication
particulière faite à quelqu’un qui a autorité, afin de le diriger, comme c’était
le cas quand Paul s’adressait à un Timothée ou à un Tite, mais c’est aux
assemblées que l’Esprit parle, c’est-à-dire que l’ange représente leur
responsabilité. |2:10] Nous trouvons cela clairement indiqué dans ces passages :
« Le diable va jeter quelques-uns d’entre vous en prison » ; « ne crains en
aucune manière les choses que tu vas souffrir ». [2:14] Puis : « Mais j’ai
quelques choses contre toi : c’est que tu as là… » ; [2:13] « mon fidèle témoin,
qui a été mis à mort parmi vous ». [2:24] Ensuite : Mais je vous dis à vous,
savoir « aux autres qui sont à Thyatire ». [2:5] Cependant l’ange et l’assemblée
sont distingués : « J’ôterai ta lampe de son lieu » ; [2:20] « tu laisses faire
la femme Jésabel ».
L’avertissement du
Seigneur est pour l’ange, mais le jugement pour les parties coupables de
l’assemblée
Mais cette distinction entre l’ange et l’assemblée ne se trouve pas dans les
trois dernières assemblées. C’est à l’ange que tout est adressé. [3:1] Il est
aussi simplement dit à Sardes, que Christ a les sept étoiles, [2:1] et non plus
comme à Éphèse, qu’il les tient dans sa main droite. [2:9] À Smyrne et à
Philadelphie, il n’y a pas de jugement ; les saints étaient éprouvés comme
fidèles, et Christ les encourage. [2:5] Quant aux jugements ou plutôt quant aux
menaces adressées comme avertissements, dans le cas d’Éphèse qui présente le
fait général du premier déclin de l’assemblée, il est dit à l’ange que, s’il ne
se repent, sa lampe sera ôtée. L’assemblée ne s’est pas repentie ; nous le
savons par l’Écriture et par le fait même, et aussi en considérant les sept
assemblées comme présentant historiquement les phases successives de l’Église.
[2:16, 22-23] À Pergame et à Thyatire, ce sont ceux qui causent le mal qui sont
spécialement jugés ; dans le cas de Thyatire, de terribles jugements doivent
tomber sur Jésabel et ceux qui sont en rapport avec elle ; [2:21] elle avait eu
du temps pour se repentir et ne l’avait pas fait. Mais, pour changer l’ordre des
choses, il faut attendre la venue du Seigneur. [2:1] D’après tout ce que nous
venons de faire remarquer, les anges sont moralement les représentants de
l’assemblée ; l’avertissement de Christ est adressé à ceux à qui il confie cette
position, et nous pouvons aisément comprendre que tel est le cas pour quiconque
a à coeur l’intérêt de l’assemblée ; mais de plus, nous voyons que l’ange est
identifié avec l’assemblée, quand il s’agit de tous ceux qui la composent,
tandis que des jugements particuliers sont annoncés aux parties coupables.
Ch. 2 v. 2-7 — La
lettre à Éphèse
Nous ne pouvons entrer maintenant dans l’examen de ce qui est dit plus
particulièrement à chaque assemblée, mais nous le ferons brièvement, en rapport
avec l’ensemble du livre, sans entrer dans les détails.
Dieu juge l’assemblée
qui ne demeure pas dans son premier état
[2:5] Le premier grand fait est que l’Assemblée, dans ce monde, est sujette au
jugement, et que, comme lampe ou porte-lumière ici-bas, son existence et sa
position devant Dieu peuvent être entièrement mises de côté ; [2:4] en second
lieu, nous apprenons que Dieu le fera si elle abandonne sa première énergie
spirituelle. C’est un principe d’une immense portée. Dieu a établi l’Assemblée
pour être un témoin fidèle de ce qu’il a manifesté en Jésus, et de ce qu’il est
maintenant que Jésus est en haut. Si l’Assemblée ne le réalise pas, elle est un
faux témoin et sera mise de côté. Dieu peut avoir patience envers elle, et, béni
soit-il, il l’a montré. [2:5] Il peut l’exhorter à revenir à son premier amour,
et il l’a fait ; mais, si cela n’a pas lieu, la lampe doit être ôtée, et
l’assemblée cesser d’être le porte-lumière de Dieu dans le monde. Le premier
état doit être maintenu, sans cela la gloire de Dieu est ternie et la vérité
faussée, et dans ce cas, la créature responsable doit être mise de côté. Mais
aucune créature, comme telle, ne peut, sans être soutenue, persévérer dans son
premier état ; elle manque dans tout ce qui lui est confié et tout est jugé,
sauf ce qui est dans le Fils de Dieu, le second homme, ou est maintenu par Lui.
[2:3] Éphèse avait bien persévéré dans sa constance, [2:4] mais elle n’avait
plus cet oubli de soi et cette pensée fixée uniquement sur Christ, qui sont les
premiers fruits de la grâce. [2:2] Comme on l’a fait remarquer, il y avait des
oeuvres, du travail et de la patience, mais la foi, l’espérance et l’amour, dans
leur réelle énergie, avaient disparu [(comp. 1 Thess. 1:3)]. Les Éphésiens
avaient rejeté les prétentions des faux docteurs, [2:3] ils avaient supporté des
afflictions et ne s’étaient point lassés. Tout ce que Christ peut dire d’eux
pour montrer son amour, il le dit ; il fait voir qu’il ne les oublie pas, ni le
bien qui est manifesté en eux. [2:4] Toutefois, ils avaient perdu leur premier
amour, [2:5] et à moins qu’ils ne se repentissent et ne fissent leurs premières
oeuvres, le jugement devait être exécuté — « j’ôterai ta lampe de son lieu ».
Ch. 2 v. 7 — Dieu parle
aux fidèles individuellement, quand l’assemblée a manqué
Nous trouvons ici un autre principe important : [2:4] c’est que, lorsque
l’assemblée s’est départie de la fidélité, lorsque, collectivement, elle a cessé
d’être l’expression de l’amour dans lequel Dieu a visité le monde, [2:7] Dieu
renvoie les individus à sa parole qu’ils ont à prendre pour eux-mêmes : « Que
celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux assemblées ». [2:5]
L’assemblée est jugée, et ainsi ne peut être une sécurité pour la foi ; [2:7]
alors l’individu est appelé à écouter ce que l’Esprit dit. [2:5] L’avertissement
donné ici, savoir que la lampe serait ôtée de son lieu, est particulièrement
digne d’être remarqué, [2:2-3] parce qu’il y avait beaucoup de choses que le
Seigneur approuvait, et qu’il les encourageait en les leur montrant ; [2:5]
mais, malgré tout cela, la lampe devait être ôtée, [2:4] si le premier amour
était abandonné.
La promesse est pour le
vainqueur comme individu, de façon générale
[2:1] Dans cette épître, le caractère de Christ est général, [2:7] ainsi que la
promesse faite au vainqueur, parce que l’assemblée d’Éphèse caractérise le
principe entier sur lequel l’Église repose. [2:1] Christ a les sept étoiles dans
sa main droite et marche au milieu des lampes d’or. Ce n’est pas un caractère
spécial applicable à un état particulier, mais cela exprime toute la portée de
sa position au milieu des assemblées. [2:4] Rien n’est jamais promis à
l’assemblée envisagée comme ayant abandonné son premier amour. Elle ne peut pas
diriger un croyant, quand elle-même tombe sous le coup de la répréhension et du
jugement. [2:7] La promesse est donc faite au vainqueur comme individu ;
principe très important. La promesse est générale ; elle est en contraste avec
la ruine amenée sur l’homme par Adam ; mais ce qui est promis est plus excellent
et plus élevé que le bien dont Adam jouissait et qu’il perdit [(Gen. 3:22-24)].
Celui qui vaincra mangera de l’arbre de vie ; non pas de l’arbre du paradis de
l’homme dans ce monde, mais du paradis de Dieu lui-même. Il faut aussi remarquer
qu’il n’en est pas maintenant comme du premier Adam, qui avait à garder comme
individu son premier état ; actuellement, il s’agit de vaincre. Et ce n’est pas
seulement le monde et son hostilité que nous avons à vaincre, bien que cela
puisse être, mais c’est ce qui se trouve dans la sphère même de l’assemblée,
puisque c’est l’invitation à écouter ce que l’Esprit dit aux assemblées qui
donne occasion de parler de vaincre. C’est une chose d’une immense importance en
rapport avec la prétention assumée par l’Église, d’être entendue comme autorité.
[2:4] Le message est adressé à l’assemblée, et non par elle aux individus, et
elle est reprise pour son manque de fidélité, [2:7] tandis qu’individuellement
le saint est appelé à vaincre.
Ch. 2 v. 8-11 — La
lettre à Smyrne
[2:8] La parole adressée à Smyrne est brève. [2:10] Quelles que fussent la
malice et la puissance de Satan, le plus qu’il pouvait faire c’était, s’il lui
était permis, d’exercer le pouvoir de la mort. [2:8] Christ est le premier et le
dernier, au-delà de la mort comme avant la mort, car il est Dieu lui-même ; mais
bien plus, il a rencontré la mort et l’a traversée en puissance. [2:10] Les
saints n’avaient pas à craindre. Satan pouvait agir, les cribler, les jeter en
prison. Que les saints fussent fidèles jusqu’au point extrême de son pouvoir :
la mort, tout ce qui est au-delà est en dehors de lui, et appartient à Christ,
et le fidèle recevra de Christ la couronne de vie. [2:9] Tribulation, pauvreté,
mépris de ceux qui prétendaient avoir un droit légitime et héréditaire à être le
peuple de Dieu — mais persécuteurs, toujours, qu’ils soient Juifs ou chrétiens —
tout cela était la part de l’assemblée ici-bas, et Dieu le permettait. En
réalité, c’était une grâce, de sa part, envers l’assemblée à son déclin. [2:10]
L’espérance des saints était placée au-delà de toutes ces choses, quand Christ
leur promettait la couronne de vie. L’Assemblée qui, par l’abandon de son
premier amour [(2:4)], glissait ou était sur le point de glisser dans le monde,
devait comprendre que le monde était dans les mains de Satan et n’était pas le
repos des saints. Mais si le Seigneur permettait la tribulation, d’un autre
côté, il la limitait. Tout était entre ses mains. Non seulement il y avait une
couronne pour ceux qui souffraient, [2:11] mais la portion du vainqueur était
assurée, la seconde mort, la mort du jugement, ne pouvait le toucher.
Ch. 2 v. 12-17 — La
lettre à Pergame
Un jugement plus direct du Seigneur est nécessaire quand le mal s’introduit
[2:12] À Pergame, un jugement plus direct devenait nécessaire. Christ apparaît
comme celui qui a l’épée aiguë à deux tranchants de la parole, sortant de sa
bouche [(1:16)]. On remarquera qu’à Pergame, comme à Smyrne, un caractère
spécial de Christ s’applique à un état spécial. Il n’y a rien de général quant à
l’assemblée. [2:1] À Éphèse, nous voyons Christ dans sa position de Juge, au
milieu des chandeliers, [2:5] et l’assemblée menacée de se voir retirer sa
position de témoignage sur la terre. [2:18] À Thyatire, il prend sa place comme
Fils de Dieu, Fils sur sa propre maison, et les choses étant au pire quant à
l’Assemblée, il est présenté comme ayant la pénétration parfaite et la fermeté
immuable pour exécuter le jugement ; [2:26-28] ensuite, la pleine bénédiction du
nouvel état de choses est promise au vainqueur. [2:13] À Pergame, nous
retrouvons chez les saints la fidélité qui avait déjà été vue à Smyrne ; le nom
de Christ et la foi retenus fermement en dépit de la persécution. [3:10] Il y a
là une différence d’avec Philadelphie, en ce qu’il n’est pas dit que sa parole
est tenue ferme, comme étant celle de la « patience » de Christ ; [2:13]
l’assemblée, dans l’état où elle est à Pergame, ne le faisait pas, mais retenait
la confession de Christ au milieu de la persécution. [2:14] Mais un genre de
mal, différent de ce qui se trouvait à Éphèse, s’était introduit —
l’entraînement dans les voies du monde, par un mauvais enseignement dans le sein
de l’assemblée. C’était la doctrine de Balaam, amenant avec elle l’idolâtrie.
[2:15] Il y avait aussi au-dedans de l’Église des sectes qui enseignaient de
mauvaises pratiques sous le voile d’une prétendue sainteté. [2:16] Le Seigneur
jugerait toutes ces choses.
Promesse individuelle
au vainqueur, quand le mal progresse
À Pergame, il n’est pas question, comme vérité générale, d’ôter la lampe de son
lieu, comme c’était le cas lorsque l’assemblée était appelée à garder son
premier amour [(2:4-5)] ; ni non plus de jugement inexorable, parce que
l’assemblée s’était entièrement dévoyée, [2:14] mais il y avait des corrupteurs
par lesquels les serviteurs de Christ étaient entraînés dans l’idolâtrie et le
mal. [2:17] L’approbation individuelle de Christ, la communion avec lui-même
dans une bénédiction encore à venir (mais en esprit maintenant), communion avec
Lui comme ayant été autrefois humilié et rejeté (ce que l’assemblée n’était plus
[(2:13)]) ; un nom donné par Christ, un nom de tendresse de sa part ; un lien
avec Lui, connu seulement de celui qui l’avait ; en un mot, une association
individuelle avec Lui et une bénédiction individuelle dans la jouissance d’un
bonheur secret, telle était la promesse faite au vainqueur alors que la
corruption faisait des progrès, mais ne régnait pas encore sans entrave dans
l’assemblée.
Ch. 2 v. 18-29 — La
lettre à Thyatire
[2:26] Avec Thyatire, l’assemblée va jusqu’à la fin. [2:19] Dans ce que Christ
reconnaissait au milieu de l’état de choses qui caractérise Thyatire, on trouve
un dévouement croissant. [2:20] Mais Jésabel était tolérée, et avec elle, dans
l’assemblée elle-même, l’union avec le monde, l’idolâtrie, [2:23] et des enfants
engendrés par elle. [2:22] Tout devait être jugé ; une grande tribulation
tomberait sur Jésabel, [2:23] et ses enfants seraient tués. Christ sondait les
coeurs et les reins, et appliquait le jugement avec une justice rigoureuse.
[2:24] Les fidèles de cette époque, « vous », les « autres », ainsi qu’ils sont
désignés, ceux auxquels Christ s’adresse spécialement, ne sont qu’un « reste »,
un Résidu dévoué d’une manière particulière et croissante. Ce qui est
spécialement en vue, nous pouvons le remarquer ici, c’est ce que sont les
assemblées envers Christ. La manière dont Jésabel agit envers les fidèles n’est
pas relevée. [2:25] La venue du Seigneur est le temps vers lequel les regards
sont dirigés, [2:26] et toute la bénédiction millénaire est promise à celui qui
vaincra : le règne avec Christ, [2:28] ainsi que Christ lui-même, l’étoile du
matin. [2:29] L’avertissement : « Que celui qui a des oreilles écoute », est
placé, maintenant, après la promesse faite au vainqueur ; il n’est pas donné en
rapport avec l’assemblée, mais avec ceux qui, dans l’assemblée, vaincront. C’est
là ce qui caractérise cet état. [2:26] Thyatire peut aller jusqu’à la fin, mais
ne caractérise pas le témoignage de Dieu jusqu’à la fin, d’autres états doivent
être introduits dans ce but. Dans Thyatire nous avons, je n’en doute pas, la
papauté au Moyen Âge, disons jusqu’à la réformation ; mais le romanisme lui-même
va jusqu’à la fin. [2:22] Le jugement porté sur Jésabel est final. [2:21] Le
Seigneur lui a donné du temps pour se repentir, mais elle ne s’est pas repentie.
[2:22] Elle sera forcément associée avec ceux qu’elle a séduits pour leur ruine
commune. Le jugement est ici entièrement caractérisé par une pénétration qui
sonde tout selon la propre nature et les exigences de Dieu ; la tribulation et
le jugement ont une portée particulière, mais non pas la bénédiction ; [2:26-28]
c’est la pleine portion des saints dans tout ce qu’ils ont avec Christ, [2:22]
de même que la chute et le jugement sont aussi complets, [2:20] car c’est
l’adultère et non pas seulement l’abandon du premier amour [(2:4)].
Chapitre 3
Ch. 3 v. 1-6 — La lettre à Sardes
Ch. 3 v. 1 — Jésus est vu comme ayant autorité sur tout, avec la plénitude de
l’Esprit
[2:25-26] En Thyatire, nous voyons donc la fin à la venue du Seigneur. [3:1]
Sardes commence une nouvelle phase collatérale dans l’histoire de l’Assemblée.
Sauf le fait d’avoir les sept étoiles, aucun des caractères ecclésiastiques de
Christ, aucun des traits sous lesquels il est vu comme marchant au milieu des
assemblées n’est mentionné ici. Cependant l’assemblée, comme telle, est nommée :
c’est encore son histoire. Mais, comme il a été fait mention de la venue du
Seigneur, tous les caractères de Christ ont rapport à ce qu’il aura dans le
royaume. Cependant il a encore les sept étoiles — l’autorité suprême sur
l’assemblée — il a l’autorité sur tout et relativement à tout. C’est dans ce
caractère qu’il a affaire avec Sardes. Il a les sept esprits — la plénitude de
la perfection dans laquelle il gouvernera la terre. Ainsi, il est compétent pour
bénir dans l’assemblée, bien qu’il n’y ait pas de relation ecclésiastique
régulière. Il a la puissance sur tout et la plénitude de l’Esprit, il possède
ces deux choses dans la perfection. Quelle que puisse être l’Assemblée voilà ce
qu’il est, Lui. C’est une grande consolation. L’Assemblée ne peut manquer dans
sa position de témoignage, faute de plénitude de grâce en Lui. Et Lui ne peut
manquer à celui qui a des oreilles pour entendre.
Ch. 3 v. 2-3 — L’état
de Sardes : mort et souillure avec le monde, malgré ses prétentions
Mais l’état de l’Assemblée montre qu’elle était loin de profiter de ces
ressources. [3:1] Elle avait, il est vrai, le nom de vivre ; elle était
supérieure, dans ses prétentions, au mal qui se trouvait à Thyatire. À Sardes ne
se trouvaient pas Jésabel et la corruption [(2:20)], mais, pratiquement, la mort
était là. [3:2] Ses oeuvres n’étaient pas complètes devant Dieu. Ce n’était pas
le mal, mais le manque d’énergie spirituelle ; [3:4] le résultat en était que
les individus souillaient leurs vêtements au contact du monde. [3:3] Sardes
était invitée à se rappeler, non ses premières oeuvres, mais ce qu’elle avait
reçu et entendu — la vérité qui lui avait été confiée — l’évangile et la parole
de Dieu : sinon elle devait être traitée comme le monde. Le Seigneur viendrait
comme un voleur, car maintenant la venue du Seigneur est toujours en vue.
Ch. 3 v. 4-6 — Le
fidèle distingué du corps ; celui-ci traité comme le monde
Nous ne trouvons point, ici, la menace d’ôter la lampe [(2:5)] : c’était une
chose déjà réglée. Le jugement avait été prononcé, la mise de côté de
l’assemblée était chose fixée. [3:3] Mais le corps de professants (à Sardes)
devait être traité comme le monde, et non ecclésiastiquement comme une assemblée
corrompue (comparer 1 Thess. 5:1-3). [3:4] Cependant, nous voyons que
quelques-uns gardent leur intégrité et sont reconnus ; ils marchent avec Christ
comme ayant pratiqué la justice. [3:5] C’est aussi là la promesse. Ils ont
confessé son nom pratiquement devant les hommes, devant le monde, et leur nom
sera confessé devant Dieu, quand l’assemblée sera traitée comme le monde. Ils
sont de vrais chrétiens au milieu d’une profession mondaine, et leurs noms ne
seront pas effacés du registre, maintenant mal tenu sur la terre, mais qui doit
être rectifié, d’une manière infaillible, par le jugement céleste. [3:6] On a
déjà remarqué que, lorsque la venue du Seigneur est introduite, l’avertissement
adressé à ceux qui ont des oreilles pour écouter vient après que les vainqueurs
ont été distingués des autres. C’est ce Résidu seul que le Seigneur a en vue. Je
ne puis douter que, dans Sardes, nous ayons le protestantisme.
Ch. 3 v. 7-13 — La
lettre à Philadelphie
Les caractères de Christ et des croyants qui l’imitent
Ch. 3 v. 7 — Le caractère personnel de Christ et sa fidélité à Dieu et pour Dieu
[3:7] L’assemblée de Philadelphie présente un caractère particulièrement
intéressant. [3:8] Rien n’est dit de ses oeuvres, sinon que Christ les connaît,
mais ce qui est frappant en elle, c’est son association toute spéciale avec
Christ lui-même. [3:7] De même qu’à Sardes [(3:1)] et à Laodicée [(3:14)],
Christ, à Philadelphie, n’est pas vu sous les caractères dont il est revêtu,
quand il marche au milieu des assemblées [(1:13-16)], mais sous un caractère que
la foi reconnaît, quand l’organisation ecclésiastique est devenue le foyer de la
corruption. On a ici son caractère personnel, ce qu’il est en lui-même, le Saint
et le Véritable, ce que la Parole déploie et requiert, et ce que la parole de
Dieu est en elle-même — un caractère moral et la fidélité. En réalité, ce
dernier mot renferme tout : la fidélité à Dieu au-dedans et au-dehors, selon ce
qui est révélé ; et la fidélité pour accomplir tout ce qu’il a déclaré.
Ch. 3 v. 7-9 — Les
fidèles marchent à la suite de Christ, raison de toute leur conduite
[3:7] Christ est connu comme le Saint. Les prétentions ou les associations
ecclésiastiques extérieures ne servent donc à rien. Il doit y avoir ce qui
convient à sa nature, et la conformité fidèle à cette parole qu’il accomplira
certainement. En même temps, il a en main l’administration ; il ouvre et nul ne
fermera, il ferme et nul n’ouvrira. Voyez quel fut son sentier sur la terre :
ayant bien voulu, dans sa grâce, devenir tel, il était alors simplement
dépendant comme nous le sommes. Il était saint et véritable ; aux yeux de
l’homme il avait peu de force, il gardait la Parole [(3:8)] et vivait de toute
parole qui sortait de la bouche de Dieu [(Matt. 4:4)] ; il attendait patiemment
l’Éternel [(Ps. 40:1)], et c’est à lui que le portier ouvrait [(Jean 10:3)]. Il
vivait durant les derniers jours d’une dispensation ; Lui, le Saint et le
Véritable, était rejeté, et à vue humaine, il n’a eu aucun résultat de son
travail auprès de ceux qui se disaient Juifs, mais qui étaient la synagogue de
Satan [(3:9)]. [3:9] À Philadelphie, il en est de même des saints : ils marchent
dans un milieu semblable à celui où Christ se trouvait ; [3:8] ils gardent sa
parole, ont peu de force, ne sont pas distingués, comme Paul, par l’énergie de
l’Esprit, mais ils ne renient pas son nom. C’est là le caractère et le mobile de
toute leur conduite. Christ est ouvertement confessé, la parole est gardée, et
le nom n’est pas renié. Cela semble peu de chose, mais dans le déclin universel,
au milieu de beaucoup de prétentions ecclésiastiques, alors qu’un grand nombre
s’égarent dans les raisonnements humains, garder la parole de Celui qui est
saint et véritable, et ne pas renier son nom, c’est tout.
Ch. 3 v. 10 — L’attente
patiente, caractère de la foi
Un autre élément est mentionné. [3:10] Christ, le Saint et le Véritable, attend.
Ici, sur la terre, il attendait patiemment l’Éternel [(Ps. 40:1)]. C’est le
caractère d’une foi parfaite. La foi a un double caractère : l’énergie qui
surmonte les obstacles, et la patience qui attend Dieu et se confie en Lui (pour
le premier, voir Hébreux 11:23, 24 ; pour le second, les versets 8 à 22). C’est
ce dernier caractère que nous avons ici : la parole de la patience est gardée.
Les promesses faites
aux fidèles
Ch. 3 v. 8-9 — L’approbation de Christ suffit, en attendant la manifestation à
tous de sa pensée envers eux
[3:8] Les promesses sont faites en rapport avec ces qualités distinctes de
garder la parole et de ne pas renier le nom de Christ, bien qu’en ayant peu de
force, [3:9] en présence des prétentions ecclésiastiques à une religion de
succession établie de Dieu. Christ forcera ceux qui prétendent ainsi à une
succession divine, à venir et à reconnaître qu’il a aimé ceux qui gardent sa
parole. [3:8] Dans le présent, une porte ouverte était donnée à Philadelphie, et
personne ne pouvait la fermer, de même que le portier avait ouvert à Christ
[(Jean 10:3)], de sorte que les pharisiens et les sacrificateurs ne pouvaient
l’entraver. [3:9] Dans l’avenir, ceux qui se disent Juifs et ne le sont pas, ces
prétendants à un ordre de succession divine, auront à s’humilier et à
reconnaître que ceux qui suivaient la parole du Saint et du Véritable, étaient
ceux que Christ aimait. En attendant, son approbation leur suffisait. C’est là
la pierre de touche de la foi, d’être satisfait de son approbation, de se
contenter de l’autorité de sa parole.
La patience dans
l’attente, comme Christ, du rétablissement de tous Ses droits
[3:10] Mais il y avait aussi une promesse relative aux jugements que le Seigneur
doit exercer sur la terre. Christ attend jusqu’à ce que ses ennemis soient mis
pour marchepied de ses pieds [(Ps 110:1)]. Nous devons attendre ce moment pour
voir le monde mis en ordre. Il nous faut continuer à marcher là où le dieu de ce
monde a sa voie, bien que sous le contrôle divin. Croire que l’on peut maintenir
ses droits dans ce monde, c’est oublier la croix et le Christ. Nous ne pouvons
penser à nos droits jusqu’à ce que les siens soient reconnus, car nous n’en
avons point d’autres que Lui. Le jugement, depuis que Pilate l’a rendu, lorsque
Christ, le juste, était devant lui, n’est pas encore retourné à la justice [(Ps.
94:15)]. Jusqu’alors, Christ attend à la droite de Dieu, et nous attendons.
Philadelphie n’a pas, comme Smyrne [(2:10)], à souffrir la persécution et le
martyre. Elle a peut-être une tâche aussi difficile ; en tout cas, telle est
notre tâche maintenant : être patients et être satisfaits de l’approbation seule
de Christ, [3:8] gardant sa parole et ne reniant point son nom.
Ch. 3 v. 10-11 — Les
fidèles seront enlevés du monde avant l’épreuve finale
Mais il y a d’autres précieux encouragements : [3:10] une heure de tentation
doit venir sur toute la terre pour éprouver ceux qui appartiennent à la terre,
qui y habitent comme lui appartenant. Quelques-uns, victorieux dans l’épreuve,
pourront être épargnés ; mais ceux qui gardent la parole de la patience de
Christ seront gardés de cette heure. Elle viendra sur toute la terre ; où
seront-ils donc ? Hors du monde, auquel ils n’appartenaient pas quand ils y
étaient. Ils attendaient que Christ prît sa puissance ; ils attendaient le temps
où le monde serait à Lui. Ils appartenaient au ciel, à Celui qui y est, et ils
ont été pris pour être avec Lui, avant que ce temps de terrible épreuve ne
vienne sur le monde. Il y aura un temps spécial de détresse avant qu’Il prenne
sa puissance ; mais eux, non seulement régneront avec Lui quand le résultat
final aura été amené, mais ils seront gardés de cette heure, et ils en ont
l’assurance au temps de l’épreuve. [3:11] Et c’est pourquoi le Seigneur leur
montre sa venue comme étant leur espérance et non comme un avertissement donné à
ceux qui ne se repentent pas, pour leur dire qu’à son apparition, ils seront
traités comme le monde [(3:3)]. Il vient promptement et ils ont à prendre garde,
de peur que quelqu’un ne prenne leur couronne ; tenant ferme ce qu’ils ont ;
[3:8] faibles, il est vrai, mais, tels qu’ils sont, spirituellement associés à
Christ.
Ch. 3 v. 12 — La
reconnaissance publique comme peuple et cité de Dieu
[3:12] Nous avons maintenant la promesse qui leur est faite ; promesse générale
dont l’accomplissement est dans les lieux célestes, et qui est caractérisée par
l’association spéciale avec Christ ; ils sont publiquement reconnus comme
possédant ce qu’ils semblaient n’avoir nullement sur la terre. [3:9] D’autres
avaient la prétention d’être le peuple de Dieu, la cité de Dieu — d’avoir un
titre religieux divin ; [3:8] eux avaient seulement marché dans la fidélité à sa
parole, et dans l’attente de Christ. [3:12] Maintenant, lorsque Christ prend sa
puissance, et que les choses sont manifestées dans leur réalité, selon Lui en
puissance, ils ont cette position-là selon Dieu, ils sont reconnus comme étant
le peuple de Dieu, la cité de Dieu. Ici-bas ils avaient eu la croix et le mépris
; là-haut, le nom de Dieu et de la cité céleste est le caractère imprimé sur
eux.
Ch. 3 v. 12 — Le
contraste entre l’état ici-bas vu par l’homme et la promesse à venir
[3:12] Examinons la promesse faite ici aux vainqueurs. Celui qui n’avait que peu
de force est une colonne dans le temple du Dieu en qui et avec qui il est béni.
Peut-être avait-il été tenu sur la terre comme étant en dehors de l’unité et de
l’ordre ecclésiastiques ; dans le ciel il en est une colonne, et n’en sortira
plus. Sur lui, qui était à peine reconnu pour avoir part à la grâce, est
imprimé, dans la gloire, le nom de son Dieu Sauveur rejeté. Sur lui aussi qui
était à peine compté comme appartenant à la sainte cité, est écrit le nom
céleste de cette cité, ainsi que le nouveau nom de Christ, le nom inconnu aux
prophètes et aux Juifs selon la chair, mais qu’il a pris comme mort à ce monde
(dans lequel s’est établie la fausse assemblée), et comme ressuscité et entré
dans la gloire céleste. Il est frappant de voir le soin avec lequel est indiquée
ici l’association avec Christ, et c’est ce qui donne à la promesse son
caractère. « Le temple de mon Dieu », dit Christ ; « le nom de mon Dieu », celui
« de la cité de mon Dieu » ; « mon nouveau nom ». [3:10] Le vainqueur a été
associé à la patience propre de Christ, [3:12] et Christ lui confère ce qui
l’associe pleinement à sa propre bénédiction avec Dieu. Cela est tout
particulièrement précieux et plein d’encouragement pour nous.
Ch. 3 v. 14-22 — La
lettre à Laodicée
Rejet final de l’assemblée professante, mais toujours la grâce pour le fidèle
[3:14] Laodicée vient ensuite. [3:16] La tiédeur est ce qui caractérise le
dernier état de la profession dans l’Assemblée, qui devient telle pour Christ,
qu’il doit la vomir de sa bouche. [3:15] Ce n’est pas le simple manque de
puissance, mais le manque de coeur — le pire de tous les maux. [3:16] Cette
menace est absolue et non pas conditionnelle ; elle suppose que le rejet est
irrémédiable. Avec ce manque de coeur pour Christ et son service, [3:17] on voit
en ceux de Laodicée beaucoup de prétention à la possession de ressources et de
capacité en eux-mêmes : « Je suis riche », disent-ils, tandis qu’ils n’ont rien
de Christ. C’est l’assemblée professante se disant riche, sans avoir Christ
comme richesse de l’âme par la foi. [3:18] C’est pourquoi il leur conseille
d’acheter de Lui la justice vraie et éprouvée, un vêtement pour couvrir leur
nudité morale, et ce qui donne la vue spirituelle, car, par rapport à ce que
Christ est et donne devant Dieu, [3:17] ils étaient tout particulièrement
pauvres, nus et misérables. Tel est le jugement que Christ porte sur leurs
prétendues richesses, sur ce qu’ils se figurent avoir acquis selon l’homme.
[3:19] Cependant, aussi longtemps que l’Assemblée subsiste, Christ continue à
agir en grâce ; [3:20] il se tient à la porte et il frappe ; il insiste, de la
manière la plus pressante, auprès de la conscience, pour être reçu lui-même.
[3:16] Si, dans ce qu’il est sur le point de vomir de sa bouche, [3:20] il se
trouve encore quelqu’un qui entende sa voix et ouvre, il l’admettra à être avec
Lui, [3:21] et lui donnera une part dans le royaume.
Le jugement de
l’assemblée sur la terre, et la venue du Seigneur
Il n’est pas question ici de la venue du Seigneur, non plus que lorsqu’il s’agit
du jugement de Jésabel [(2:22-23)]. Pratiquement, cette dernière était Babylone,
qui est jugée avant que Christ vienne. [3:16] Laodicée est vomie de la bouche de
Christ, rejetée comme indigne de Lui, mais l’ensemble du corps est jugé comme le
monde. [2:25] La venue du Seigneur à Thyatire, [3:11] comme à Philadelphie, est
pour les saints. C’est ainsi seulement qu’elle est envisagée en rapport avec
l’Assemblée. [3:3] Sardes, si elle ne se repent, est réduite à la condition du
monde et jugée comme telle. [3:16] Quand arrive l’état caractérisé par Laodicée,
l’assemblée est désavouée et rejetée par Christ, dans ce caractère, mais pour
cela il n’est pas besoin qu’il soit question de Sa venue. Bien que Thyatire
aille jusqu’à la fin, et termine ecclésiastiquement l’histoire de l’Église, ce
n’est que dans les trois premières assemblées que l’Église, dans son ensemble,
est traitée comme ayant à se repentir. [2:21] À Thyatire, il a été donné à
Jésabel du temps pour se repentir, et elle ne l’a pas fait ; la scène se clôt
pour l’assemblée sur la terre, et elle est remplacée par le royaume. Sous ce
rapport, les quatre dernières assemblées vont ensemble. Il n’y a aucune
perspective de repentance, ni de restauration de l’Assemblée entière. [3:3]
Sardes est appelée à garder et à se repentir, elle doit se souvenir de ce
qu’elle a reçu ; mais, si elle ne veille pas, elle doit être traitée comme le
monde. [3:6] C’est pourquoi, comme nous l’avons vu, l’appel à écouter est
adressé aux vainqueurs après la promesse.
Ch. 3 v. 14 — Christ,
témoin de la nouvelle création, reprend ce en quoi l’assemblée a manqué
[3:14] Le caractère de Christ, en rapport avec Laodicée, ne doit pas être passé
sous silence. Il manifeste le passage des divers états de l’Assemblée à
l’autorité du Christ sur le monde, au-dessus et au-delà de l’Assemblée. Christ,
en personne, reprend ce que l’Assemblée a cessé d’être. Il est l’Amen, Celui en
qui s’accomplissent et sont rendues vraies toutes les promesses ; le témoin réel
et le révélateur de Dieu et de la vérité quand l’Assemblée ne l’est pas ; le
commencement de la création de Dieu — Chef sur toutes choses [(Éph. 1:22)] — et
la gloire et le témoin de ce qu’est la nouvelle création comme étant de Dieu.
L’Assemblée aurait dû manifester la puissance de la nouvelle création par le
Saint Esprit, car si quelqu’un est en Christ, c’est une nouvelle création [(2
Cor. 5:17)], où toutes choses sont de Dieu. Nous, qui en sommes les prémices
[(Jac. 1:18)], nous sommes créés de nouveau en Lui. L’Assemblée a ainsi les
choses qui demeurent (2 Cor. 3 [v. 11]). Mais elle en a été un témoin infidèle ;
si elle y a une part, c’est parce que Christ les possède ; il en est le vrai
commencement comme les ayant réellement manifestées. Le témoin responsable de
ces choses, par le Saint Esprit, ayant manqué, Christ les reprend, et il est
introduit pour les déployer d’une manière effective.
Chapitre 4
Le jugement sur le monde, à la suite de l’histoire de l’Église
Rien ne mentionne l’enlèvement des saints, désormais en haut pour la suite du
livre
Mais entrons d’abord dans la série des événements préparatoires qui auront lieu
dans le monde. Et il est à remarquer qu’il n’est pas fait mention ici de la
venue du Seigneur en rapport avec l’Assemblée. [3:11] Il est promis qu’il vient
promptement, [3:16] et l’Assemblée est menacée d’être vomie hors de sa bouche.
Mais le fait de sa venue pour les siens, ou l’enlèvement de l’Assemblée à un
certain moment, n’est pas indiqué. Cela entre pleinement dans ce que nous avons
vu du ministère de Jean1, il s’occupe de la manifestation du Seigneur sur la
terre, et touche à peine aux promesses célestes, sauf quand cela est nécessaire,
au moment où le Seigneur va quitter ses disciples. Ainsi, nous trouvons cette
exception aux chapitres 14 et 17 de son évangile, mais, dans l’Apocalypse, c’est
une chose laissée de côté. Même au chapitre 12, qui confirme d’une manière
remarquable ce que je dis, l’enlèvement des saints n’est vu que comme identifié
avec celui de l’enfant mâle, Christ lui-même [(12:5)]. C’est pourquoi, nous
n’avons dans ce livre aucune époque spéciale relative, qui soit indiquée pour
l’enlèvement des saints ; sauf que nous les voyons pris en haut, avant le combat
qui a lieu dans le ciel et qui conduit aux trois années et demie de la fin
[(12:6-8)]. Mais, d’un autre côté, les saints appartenant à l’Assemblée, ou ceux
qui existaient avant, sont toujours vus en haut, après les épîtres aux
assemblées. Ils attendent que le jugement leur soit donné pour venger leur sang,
mais ils ne sont jamais vus sur la terre.
1 Le caractère aussi sous lequel Christ est présenté, se rapporte au jugement parmi les assemblées et à l’Assemblée sur la terre ; elle n’est pas vue comme l’Épouse de Christ, mais comme un corps sur la terre.
Ch. 4 v. 1 — Les voies
de Dieu envers la terre, vues du ciel où est désormais l’Église
Nous avons à considérer à quel moment le quatrième chapitre commence les voies
de Dieu. Il ne s’ensuit pas nécessairement que l’assemblée a été vomie de la
bouche de Christ [(3:16)]. Elle en avait été menacée ; mais le jugement sur
Sardes [(3:3)], ou même sur Thyatire [(2:22-23)], n’a pas encore eu lieu.
Seulement les voies de Dieu commencent, après que Christ a cessé d’agir à
l’égard de l’assemblée professante comme telle, la considérant comme sa lampe
devant le monde. Le nom qu’elle prendra encore elle-même n’est pas indiqué : il
en a fini avec elle. Une apostasie ouverte doit arriver. La date n’en est pas
révélée, non plus que celle de l’enlèvement des saints ; mais je vois, d’après 2
Thess. 2 [(v. 7)], que ce dernier fait aura lieu avant l’apostasie. Ainsi, ce
que nous venons d’établir c’est que, dans l’Apocalypse, l’action de Dieu envers
le monde commence lorsque celle de Christ envers les assemblées a pris fin.
[1:19] Les assemblées sont « les choses qui sont » ; ce qui suit, c’est « les
choses qui viennent après celles-ci » [(4:1)]. [2:1] Dès lors, Christ n’est pas
vu marchant au milieu des assemblées : [5:6] il est l’agneau au milieu du trône.
Jean ne le voit plus sous son premier caractère, [1:11] et n’est plus employé à
envoyer des messages aux assemblées ; [4:1] il est appelé dans le ciel, où
maintenant toutes les voies de Dieu se poursuivent envers le monde, et non point
envers l’assemblée. [4:2] Nous avons le trône, maintenant, [1:13] et non le
sacrificateur revêtu d’une robe qui allait jusqu’aux pieds. Les rois et
sacrificateurs dont il est parlé au chapitre 1 [(v. 6)] sont maintenant en haut.
D’autres pourront les suivre ; [4:4] mais eux sont dans les lieux célestes,
assis sur des trônes, [4:10] ou adorant, [5:8] ou offrant leurs encensoirs
remplis de parfum. D’un autre côté, le Seigneur n’est pas venu pour juger le
monde, mais il est sur le point de recevoir l’héritage. Les saints donc, qui
auront été ravis à la rencontre de Christ, ne sont plus vus qu’en haut ; ils
appartiennent au ciel, ils n’ont plus rien à faire avec la terre, mais ont leur
propre place dans le ciel.
La scène céleste où est
introduit Jean
Ch. 4 v. 2-6 — Le gouvernement du monde, caractère du trône, avec tout ce qui
l’entoure
La relation entre les deux parties de l’Apocalypse est celle-ci : [2:18] Christ,
qui était comme juge au milieu de l’église professante, [5:7] est maintenant vu
en haut, ouvrant le livre du jugement de ce monde, dont il est sur le point de
prendre publiquement l’héritage. Les saints sont loin de cette scène de
jugement. L’apôtre cesse maintenant de s’occuper de l’Assemblée — point
important à retenir, car le Saint Esprit doit s’occuper d’elle aussi longtemps
que les saints qui sont en elle se trouvent sur la terre ; — [4:2] Jean est ravi
dans le ciel, où il voit Dieu selon l’alliance qu’il a traitée avec la création,
[4:3] c’est-à-dire sur un trône de gouvernement entouré d’un arc-en-ciel. [4:11]
Les saints le célèbrent comme le Créateur, Celui pour qui toutes choses furent
créées. [4:5] Le trône n’est pas un trône de grâce ; les emblèmes de la
puissance et du jugement en sortent ; [4:4] mais en cercle autour du trône, ceux
qui représentent les saints reçus en haut, à la venue de Christ, les rois et
sacrificateurs [(1:6)], sont assis sur des trônes. On ne voit là aucun autel
pour le sacrifice, comme lorsqu’il s’agit de s’approcher de Dieu ; [4:6] la cuve
d’airain, qui renfermait l’eau pour le lavage des sacrificateurs, est remplacée
par une mer de verre. C’est l’image d’une sainteté stable et parfaite ; il n’y a
plus lieu au lavage des pieds [(Ex. 30:20-21 ; Jean 13:10)]. [4:4] Les anciens
sont couronnés ; le nombre vingt-quatre rappelle celui des diverses classes de
sacrificateurs [(1 Chron. 24:4)]. [4:5] Les sept esprits de Dieu sont devant le
trône, dans le temple, comme sept lampes de feu (4:5) ; ce ne sont pas les sept
esprits exprimant la perfection en gouvernement que Christ a dans l’assemblée
(chapitre 3:1), ou qui sont envoyés dans le monde (chapitre 5:6) ; ici, c’est la
perfection qui caractérise les attributs de Dieu dans son action dans le monde.
C’est ce qui porte maintenant la lumière au milieu du monde.
Ch. 4 v. 6-8 — Les
quatre animaux, symboles des caractères du trône
Les symboles de l’activité de Dieu envers la terre
[4:6] Quatre animaux se trouvent dans le cercle du trône lui-même et autour du
trône. Ils peuvent être envisagés comme formant le trône, ou à part, quoique y
étant rattachés comme à un centre. [4:6-7] Sous quelques rapports, ils
ressemblent aux chérubins [(Éz. 10:12, 14-15)], [4:8] et sous d’autres, aux
séraphins [(És. 6:2-3)], tout en différant des uns et des autres. Ils sont
pleins d’yeux, devant et derrière, pour voir toutes choses selon Dieu. Ils sont
aussi pleins d’yeux au-dedans, et ils ont six ailes : ils sont parfaits en
perception intérieure, perception qui leur est donnée, parfaits aussi dans la
rapidité de leurs mouvements. [4:7] Ils représentent les quatre classes de
créatures sur la terre : l’homme, le bétail, les bêtes sauvages et les oiseaux
de l’air, symbolisant les puissances ou attributs de Dieu, que les païens
adoraient, mais qui ici ne sont que les instruments du trône (ou autorité
souveraine). Les païens ne connaissaient pas Celui qui y est assis.
L’intelligence, la fermeté, la force et la rapidité d’exécution qui
appartiennent à Dieu, sont vus en type dans ces animaux, comme nous le trouvons
aussi ailleurs. Divers agents peuvent être les instruments de leur activité,
mais ils ne sont que des symboles. Bien qu’il y ait entre eux et les chérubins
une analogie générale — le pouvoir judiciaire et gouvernemental — ils ont un
caractère particulier.
Les ressemblances avec
les anges de Éz. 1 et 10, et És. 6
[Ex. 25:18-20] Les chérubins sur l’arche, dans le temple, avaient deux ailes qui
formaient le trône ; ils regardaient vers le propitiatoire, et, en même temps,
étant d’or pur, ils portaient le caractère de la justice divine du trône dont on
approchait. [Éz. 1:22, 26] Dans le livre du prophète Ézéchiel, les chérubins
supportaient le firmament au-dessus duquel était le Dieu d’Israël : c’était un
trône de jugement exécutif. [Éz. 1:4, 13] Ils étaient comme de l’airain embrasé
et comme du feu — symbole que nous avons déjà considéré. [Éz. 1:11] Ils avaient
quatre ailes ; deux pour voler et deux pour se couvrir. [Éz. 10:12] D’après le
chapitre 10 d’Ézéchiel, on voit qu’ils étaient pleins d’yeux (il n’est pas dit
au-dedans), c’était pour gouverner, selon Dieu, ce qui était extérieur, ce
n’était pas l’intelligence divine au-dedans. [És. 6:2] Dans le sixième chapitre
d’Ésaïe, les séraphins (ou brûlants) ont six ailes, [4:8] ainsi que les quatre
animaux : [És. 6:3] ils sont au-dessus du trône et crient, de même qu’ici :
Saint, saint, saint ! [És. 6:6-7] Avec un charbon brûlant ils purifient les
lèvres du prophète.
Les symboles d’un
jugement sur toute la terre, selon la sainteté divine
Les symboles employés ici deviennent plus clairs à comprendre, d’après ces
différents cas. [4:6] Les animaux sont au milieu et à l’entour du trône, [4:7]
avec les attributs des chérubins qui y sont unis, car c’est un trône exécutoire
de jugement ; mais ce n’est pas simplement, comme en Israël, un jugement
terrestre providentiel, un vent de tempête venant du nord (Ézéchiel 1:4). Nous
avons devant nous, dans l’Apocalypse, le gouvernement de toute la terre, un
jugement exécutoire selon la sainteté de la nature de Dieu1. [4:6] C’est ce
qu’expriment les quatre animaux, chez lesquels il n’y a pas seulement une
entière perception de toutes choses extérieurement, mais aussi une perception
intérieure et morale. Nous ne voyons pas ici un trône d’or dont on approche,
comme dans le tabernacle ; la sainteté intrinsèque de Dieu est appliquée au
jugement. Il manifeste sa nature et son caractère dans la création tout entière.
La Providence ne sera plus une énigme. Ce ne sont pas des attributs complexes
sans solution, pour ainsi dire, quoique appliqués dans des circonstances
spéciales ; chaque acte aura maintenant son caractère propre.
1 Car le jugement qui a lieu à la fin, bien que gouvernemental et terminant l’histoire de la terre, n’est pas seulement tel, c’est-à-dire répondant au caractère des chérubins ; il est aussi selon la sainteté et la nature de Dieu, conformément au caractère des séraphins, comme en Ésaïe 6, où Dieu est connu en Israël.
Ch. 4 v. 8-11 — La
manifestation et la proclamation de ce que Dieu est
La célébration de Dieu dans tous ses caractères éternels
[4:8] Remarquons aussi qu’ici Dieu n’est pas présenté, ainsi que dans le premier
chapitre, comme le Dieu qui est [(1:8)], bien qu’embrassant le passé et le
futur, Dieu en lui-même ; mais c’est le Dieu des siècles « qui était, et qui
est, et qui vient » (verset 8). Tous les noms de l’Ancien Testament lui sont
donnés : Jéhovah (Seigneur ou Éternel) ; Elohim (Dieu) ; Shaddaï
(Tout-Puissant). [4:9] Ses attributs (les quatre animaux) célèbrent la plénitude
de son nom, comme le Saint qui vit aux siècles des siècles, n’ayant pas une
existence ou une puissance qui passe, comme celle de l’homme qui, dans sa
meilleure condition, n’est que vanité. [4:10] Et les saints tombent sur leurs
faces devant le trône : ils se prosternent devant la place qu’il occupe dans sa
gloire, ils l’adorent dans l’éternité de son Être, et déposent la gloire qui
leur est donnée, devant sa suprême et propre gloire ; [4:11] ils rendent tout
honneur à Lui seul, comme en étant seul digne ; mais la manière dont la gloire
est célébrée montre que les hommages s’adressent à Dieu comme au Créateur pour
qui sont toutes choses. À travers tous les changements, ces choses restent
vraies.
Le caractère plus élevé
de l’adoration des anciens
[4:8-9] On remarquera encore que les animaux ne font que célébrer et déclarer ce
qu’est Dieu, [4:10-11] tandis que les anciens adorent avec intelligence. Dans
toute l’Apocalypse, les anciens donnent le motif de leur adoration. Il y a en
eux l’intelligence spirituelle.
La position et
l’activité des anciens
[4:5] Remarquez ensuite que, lorsque les tonnerres, les éclairs et les voix,
signes de la terreur qui accompagne le jugement, sortent du trône, les anciens,
sur leurs trônes, demeurent impassibles ; [4:4] ils sont sur des trônes autour
du trône de jugement, quand celui-ci est introduit. Telle est leur place devant
Dieu par rapport au jugement. C’est leur position, à quelque moment qu’il prenne
le jugement en main. Ils font partie de la gloire — ils sont assesseurs du trône
d’où la terreur procède. [4:9] Lorsque Celui qui y est assis est proclamé,
[4:11] ils sont tout activité, reconnaissent qu’à Lui appartient toute gloire,
[4:10] se prosternent sur leurs faces, et jettent leurs couronnes devant Lui,
plus heureux de reconnaître sa gloire que de posséder la leur.
Dieu vu comme Jéhovah,
non comme Père manifesté dans le Fils
[4:8] Nous ne trouvons pas le Père ici ; c’est Jéhovah. Et de fait, si nous
demandions en qui il est manifesté, c’est, comme toujours, dans le Fils ; mais
ici, en soi-même, c’est simplement le Jéhovah de l’Ancien Testament.
Chapitre 5
Ch. 5 v. 1-8 — Le livre des conseils de Dieu, et l’Agneau immolé seul digne de
l’ouvrir
[5:6] Dans le chapitre suivant (chapitre 5), l’Agneau nous est présenté. [5:1]
Un livre était dans la main droite de Celui qui est assis sur le trône ;
c’étaient les conseils de Dieu, tenus par sa puissance. [5:2] Qui pouvait les
ouvrir et en assurer l’exécution ? Qui avait le droit de le faire ? [5:3] Nul
dans le ciel ou sur la terre, [5:5] sauf Un seul. Les anciens expliquent au
prophète, [5:4] qui s’affligeait de ce que les voies de Dieu dussent rester
fermées, [5:5] que le Puissant de Juda, la vraie source de toutes les promesses
faites à David, avait vaincu pour ouvrir le livre et en rompre les sceaux. [5:6]
C’était l’Agneau, le Messie rejeté. Il était plus que cela, comme le montre la
suite du chapitre, mais c’est ce qu’il est. Le Messie rejeté était au milieu du
trône de Dieu, entouré de tout le déploiement de ce qu’est Dieu en providence et
en grâce, savoir les quatre animaux et les anciens. Un Agneau était là, comme
immolé. Il avait sept cornes représentant la plénitude de la puissance donnée de
Dieu sur la terre, et les sept esprits de Dieu pour le gouvernement de la terre
entière, selon la perfection de Dieu. [5:7] Quand il a pris le livre, [5:8] les
animaux et les anciens tombent sur leurs faces devant Lui, ayant des encensoirs
d’or pleins des prières des saints. Dans cette position, ils sont
sacrificateurs.
Ch. 5 v. 9-10 — Le
cantique célébrant la dignité de Christ par son oeuvre
[5:9] Un cantique nouveau est chanté pour célébrer l’Agneau. Ce qui semblait son
déshonneur, ce qui attestait son rejet sur la terre, est ce qui le rend digne de
prendre le livre. Celui qui, au prix de toutes ses souffrances et en se livrant
lui-même, avait glorifié Dieu en tout ce qu’Il est, était capable et digne de
déployer ce qu’est Dieu dans son gouvernement. Ce n’était pas le gouvernement
d’Israël, mais celui de toute la terre ; non pas seulement s’exerçant par des
châtiments terrestres, selon la révélation que Dieu avait faite de lui-même en
Israël, mais le déploiement en puissance, sur la terre entière, de tout ce que
Dieu est. Celui qui avait ainsi glorifié Dieu en tout ce qu’il est, et qui,
selon l’évangile qui déclare ce qu’il était par sa mort, avait racheté de toute
tribu, langue, peuple et nation, Celui-là était propre à manifester le
gouvernement en puissance. Il ne se manifeste pas encore, mais son oeuvre est ce
qui le rend digne, c’est le motif divin, de déployer toutes les voies de Dieu en
gouvernement. Il peut ouvrir les sceaux et dévoiler les mystères des voies de
Dieu. Les versets 9 et 10 doivent se lire ainsi : « Tu as été immolé, et tu as
acheté pour Dieu par ton sang, de toute tribu, et langue, et peuple, et nation ;
[5:10] et tu les as faits rois et sacrificateurs pour notre Dieu, et ils
régneront sur la terre ». Ainsi ce n’est pas ce qui est fait pour une classe
particulière, mais c’est la valeur de l’acte qui est le motif de la louange,
c’est tout ce qui lui est confié.
Ch. 5 v. 11-14 — Les
différentes catégories entourant le trône, et leur louange
[5:11] Ici, les anges sont introduits et louent l’Agneau. Nous ne les trouvons
pas dans le quatrième chapitre. Je puis à peine douter que c’est parce qu’ici a
lieu un changement dans l’ordre administratif. Jusqu’au moment où l’Agneau prend
le livre, les anges avaient le pouvoir administratif ; ils étaient les
instruments par lesquels s’exerçait sur la terre ce que symbolisaient les quatre
animaux. « Car ce n’est point aux anges qu’il a assujetti le monde habité à
venir dont nous parlons » [(Héb. 2:5)]. [5:7] C’est pourquoi, dès que l’Agneau
paraît et prend le livre, [5:9] aussitôt que l’idée de la rédemption est
introduite, [5:8] les animaux et les anciens sont vus ensemble, [5:11] et les
anges prennent leur propre place à part. [4:8] De même que les animaux
auparavant, [5:12] ils ne donnent point de motif à leur louange. [5:13] Comme
chefs de la création quant à leur nature, ils célèbrent avec toutes les
créatures le titre de gloire de l’Agneau et sa propre dignité, rendant à Celui
qui est assis sur le trône et à l’Agneau la louange aux siècles des siècles.
[5:14] Les quatre animaux, c’est-à-dire tout l’exercice de la puissance de Dieu
en création et en providence, joignent leur amen à ces louanges, et les anciens
adorent Dieu dans l’excellence de son Être. [5:8] Mais, au verset 8, les animaux
et les anciens sont réunis quand ils tombent sur leurs faces devant l’Agneau. Je
ne pense pas que, dans la dernière partie du verset, les animaux doivent être
distingués des anciens (*) ; ils se confondent avec eux, symbolisant différents
services, mais non pas deux classes en ce moment. [5:9] Le verset 9 présente le
fait général ; il n’est pas dit « ils chantaient », mais « ils chantent ». Cela
a lieu dans le ciel ; mais ceux qui le font, sont d’une manière générale dans la
pensée. Ainsi nous est présentée la source de ce qui va suivre, c’est-à-dire le
trône et les personnes engagées dans le ciel devant Dieu, dans tout ce qui se
passe. [4:5] Le trône d’où sort le jugement, [4:4] ceux qui entourent le trône
de Dieu en haut, [4:6] ceux qui sont au milieu du trône, ont été placés devant
nous : nous avons la scène céleste, et le choeur, et les assistants.
1 C’est-à-dire que exonteV ne s’applique pas seulement aux anciens.
Chapitre 6
L’histoire prophétique sur la terre, jusqu’à la venue de Christ
Ce qui doit suivre sur la terre commence maintenant, quand les sceaux sont
ouverts. On remarquera ici que Jean, placé au milieu de la ruine de l’assemblée,
donne prophétiquement tout ce qui se passe depuis que celle-ci est déchue
[(2:5)] jusqu’à ce que Christ vienne, au chapitre 19 [(v. 11)]. Ni l’ascension
de Christ, ni l’enlèvement des saints, ne sont mentionnés, sauf en tant que le
chapitre 12 les donne ensemble [(v. 5)].
Ch. 6 v. 1-8 — Les
quatre premiers sceaux — des plaies providentielles
Ce que présentent les premiers sceaux est simple ; je n’ai rien de nouveau à en
dire. [6:2] En premier lieu, nous y voyons des conquêtes accomplies par une
puissance impériale ; [6:4] ensuite, les guerres, [6:6] puis la famine, [6:8] et
enfin la mortalité amenant à sa suite ce qu’Ézéchiel nomme les quatre plaies
mortelles de l’Éternel : l’épée, la famine, la mort et les bêtes sauvages de la
terre [(Éz. 14:21)]. Ces sceaux parlent du cours providentiel de l’action de
Dieu sur la terre, [6:1, 3, 5, 7] et c’est pourquoi ce sont les quatre animaux
qui appellent sur elle l’attention du prophète, mais ils ont en eux la voix de
Dieu, la voix du Tout-Puissant, afin que l’oreille de celui qui a l’Esprit
écoute. Ainsi se trouvent complètes les plaies providentielles, comme il en est
parlé dans l’Écriture. Ensuite viennent les jugements directs, ces plaies
n’étant que ce que l’on peut appeler des mesures préparatoires.
Ch. 6 v. 8 — Limite de
l’étendue des plaies
[6:8] J’ai à faire remarquer que la plénitude des plaies du verset 8 (chapitre
6) ne frappe pas toute la terre romaine, car c’est le quart, et non le tiers de
la terre, qui est mentionné. Les plaies aussi sont limitées dans l’étendue de
leur sphère, elles ne sont pas universelles.
Ch. 6 v. 9-11 — Les
saints persécutés et la robe blanche de leur justice
[6:9] Les saints sont ceux à qui Dieu pense réellement et ils nous sont rappelés
avant que d’autres scènes soient placées devant nous. Ceux qui ont souffert le
martyre pour la parole de Dieu et pour le témoignage qu’ils ont rendu, [6:10]
demandent combien longtemps ils resteront sans être vengés ; car nous avons
toujours affaire, dans ce livre, avec un Dieu de jugement. [6:9] Le fait qu’on
les voit sous l’autel signifie simplement qu’ils avaient offert leur corps en
sacrifice à Dieu pour la vérité. [6:11] Les robes blanches sont le témoignage
rendu à leur justice — l’approbation publique de Dieu à leur égard ; mais le
temps où ils doivent être vengés n’était pas encore là. Je ne pense pas que les
robes blanches données aux saints signifient la résurrection. La première
résurrection est la grâce souveraine nous donnant une même place avec Christ («
pour toujours avec le Seigneur » [(1 Thess. 4:17)]), en vertu de son oeuvre et
du fait qu’il est notre justice, ce qui est pour nous tous. Les robes blanches
données ainsi aux saints veulent dire que leur justice (sixaiwmata)1 est
reconnue — c’est pourquoi nous les retrouvons au chapitre 19, à l’apparition de
Christ [(v. 14)]. « Ils marcheront avec moi en vêtements blancs, car ils en sont
dignes » [(3:4)]. Je ne nie pas que nous soyons purifiés et que nos robes soient
blanchies dans le sang de l’Agneau. Mais, même où cela est dit au chapitre 7
[(v. 14)], je pense que cela se rapporte spécialement à la manière dont ils ont
été associés avec Christ dans sa position de souffrance. [6:11] Ici, des robes
blanches leur sont données, leur service est reconnu ; [6:10] mais, pour que
leur sang soit vengé, [6:11] ils doivent attendre jusqu’à ce qu’une nouvelle
scène de persécution leur ait amené des compagnons qui seront honorés et vengés
comme eux. Cependant ceci marque un pas en avant et trouve sa cause dans
l’action de Dieu pour amener ce nouvel état de choses, qui se termine par le
jugement final et la mise de côté du mal. Ici, les jugements sont providentiels.
1 Il est très possible que le pluriel « les justices » soit un hébraïsme pour la « justice ». On retrouve cela fréquemment dans les choses morales. En tout cas, la justice est celle des saints [(19:8)].
Ch. 6 v. 12-17 —
Bouleversements sur la terre au sixième sceau
[6:10] Ce qui suit le cri des saints réclamant la vengeance, [6:13] c’est la
dislocation de tout le système du gouvernement ici-bas, [6:15] et la terreur
s’emparant de toute la terre. Comme l’on voit clairement dans ce passage que
c’est une scène de jugement et que Dieu est un Dieu de jugement ! Les désirs des
saints sont semblables à ceux qui sont exprimés dans les Psaumes. Ce ne sont pas
des enfants devant le Père, ce n’est pas la grâce, l’évangile et l’Assemblée ;
c’est Jéhovah, un Dieu de jugement, par qui les actions sont pesées. Nous sommes
sur le terrain de l’Ancien Testament, c’est-à-dire de la prophétie ; point de
grâce pour le méchant, bien que le jugement introduise la bénédiction.
[6:12] L’ouverture du sixième sceau amène un tremblement de terre, c’est-à-dire une violente convulsion dans toute la structure de la société. [6:13] Toutes les puissances gouvernantes sont visitées ; [6:15] et, voyant tout bouleversé, tous, grands et petits, [6:17] pensent, avec la mauvaise conscience qu’ils ont, que le jour de la colère de l’Agneau est arrivé. Mais ce moment n’est pas encore venu, bien qu’il y ait des jugements préparatoires en vue de l’établissement de son royaume.
Chapitre 7
Dieu pense à ses saints, avant la suite du jugement
Mais Dieu pense à ses saints sur la terre, où, rappelons-le, l’Assemblée n’est
jamais vue maintenant. Il pense à eux avant que ne se déroulent les scènes qui
doivent suivre, soit les jugements sur la terre romaine, soit les opérations
spéciales du mal ; il pense à eux, afin de les mettre en sûreté et de les
sceller pour ce jour.
Ch. 7 v. 1-12 —
Adoration des fidèles en rapport avec le trône de Dieu
Les saints d’Israël et ceux des nations, et leur bénédiction
[7:3] En premier lieu (chapitre 7), ceux qui composent le nombre parfait du
Résidu d’Israël sont scellés, avant qu’il soit permis aux instruments
providentiels des jugements de Dieu d’entrer en activité. [7:4] Le nombre
indiqué est 144 000 = 12 x 12 x 1000. [7:3] Ils sont gardés en sûreté pour la
bénédiction selon les desseins de Dieu, et mis à part par Lui ; ils ne sont pas
encore vus comme jouissant des bénédictions, mais gardés pour elles. [7:9]
Ensuite, paraît l’innombrable multitude de ceux qui viennent d’entre les
gentils. Nous devons remarquer qu’il n’y a eu précédemment aucune déclaration
prophétique quant à la bénédiction de ceux qui sont épargnés dans la grande
tribulation (non pas celle des trois ans et demi de Matthieu 24 [(v. 21)] — cela
se rapporte aux Juifs — mais celle qui est mentionnée dans l’épître à
l’assemblée de Philadelphie [(3:10)]). Mais cette bénédiction nous est
pleinement montrée dans ce chapitre, qui nous dit aussi distinctement quels sont
ceux qui y ont part. On voit une multitude de gentils se tenant, non pas autour
du trône, mais devant le trône et devant l’Agneau, leur justice étant reconnue
et eux-mêmes victorieux. [7:10] Ils attribuent le salut à Dieu ainsi révélé,
c’est-à-dire à Dieu sur le trône et à l’Agneau. Ils appartiennent à ces scènes
terrestres, non pas à l’Assemblée. [7:11] La réponse à ce qu’ils proclament est
donnée par les anges qui sont autour du trône, des anciens et des animaux, tous
ensemble formant la partie céleste de la scène, déjà en relation avec le trône ;
les anges entourent les autres qui forment le centre, le cercle le plus
rapproché du trône, [7:9] et devant celui-ci est la multitude vêtue de blanc.
[7:12] Les anges donnent leur Amen, et proclament aussi les louanges de leur
Dieu.
L’adoration en rapport
avec les relations particulières avec Dieu
Tout cela se rapporte à la multitude vêtue de blanc et aux anges ; [7:10]
seulement les premiers parlent de l’Agneau, qui était aussi leur salut. [7:12] À
cela les anges ajoutent leur Amen, et louent leur Dieu. Auparavant, ils avaient
donné gloire et bénédiction à l’Agneau (chapitre 5 [v. 12]) ; [7:10] mais on
comprend que le salut qui vient de l’Agneau n’était pas leur part propre dans le
cantique. [7:11] Les anciens et les quatre animaux n’adorent pas ici, parce que
les relations qui leur sont propres sont différentes, et que ce n’est pas
d’elles qu’il est question ici. On trouve ces relations, en tant que
l’Apocalypse en parle, dans les chapitres 4 et 5. [4:4] Là, on voit les anciens
assis sur des trônes entourant celui de Dieu, [4:10] jetant leurs couronnes
devant le trône [4:11] et adorant Celui qui vit aux siècles des siècles.
[5:9-10] Ils donnent les raisons de leur adoration selon les relations dans
lesquelles ils sont placés : [7:12] la relation des anges est avec leur Dieu ;
[7:10] celle de la multitude vêtue de blanc est avec le Dieu du trône et avec
l’Agneau, comme ayant droit au gouvernement et à la délivrance de la terre comme
chose actuelle. Que l’Agneau soit le Fils, même le Dieu qui a créé les anges, ce
n’est pas ici la question ; il s’agit de chaque classe parlant selon sa propre
relation, de manière à la faire ressortir.
Ch. 7 v. 13-17 — La
foule vêtue de robes blanches
Les fidèles issus de la grande tribulation, et leurs caractères
[7:11] Ainsi, nous avons les armées célestes, [4:4] les saints glorifiés, [7:9]
et la multitude de ceux qui sont vêtus de robes blanches, chacune de ces classes
dans une relation différente, la première et la dernière mises ensemble, et les
saints glorifiés formant une classe à part. Ici, ils n’adorent pas ; [7:13] mais
un des anciens, car ils ont toujours l’intelligence des pensées de Dieu, [7:14]
explique au prophète ce qu’est la multitude vêtue de blanc. Elle ne formait pas
jusqu’alors une partie de la révélation prophétique, et elle n’occupait pas la
place propre de l’Assemblée. « Mon seigneur, tu le sais », dit le prophète.
L’ancien lui dit que ce sont ceux qui étaient venus de la grande tribulation,
qu’ils s’y étaient montrés fidèles, et que leurs robes avaient été blanchies
dans le sang de l’Agneau. Ils ne sont pas des saints de l’époque millénaire,
c’est-à-dire nés durant cette période et assujettis, par leur naissance, à la
responsabilité de cette condition à laquelle la grâce avait à subvenir. Ils sont
purifiés et reconnus comme tels, ils en ont la conscience et ont déjà remporté
la victoire quand les autres commencent, de sorte que, déjà purifiés et
reconnus, [7:15] ils sont toujours devant le trône, comme une classe spéciale,
et ils servent Dieu jour et nuit dans son temple.
Traits de cette classe
de saints les distinguant des autres
[7:15] Cela les distingue immédiatement des adorateurs célestes. Pour ceux-ci,
il n’y a point de temple ; le Seigneur, Dieu, le Tout-Puissant et l’Agneau sont
le temple de la cité céleste [(21:22)]. Sur ceux-là, Celui qui est assis sur le
trône dresse sa tente, comme autrefois sur le tabernacle. Ils ne sont pas comme
Israël dans les parvis, ou comme les nations dans le monde ; ils ont une place
sacerdotale dans le temple du monde. Les multitudes du temps millénaire sont des
adorateurs, ceux-ci sont sacrificateurs. Comme autrefois Anne, fille de Phanuel,
toujours dans le temple même [(Luc 2:36-37)], ils ont constamment accès auprès
du trône. [7:17] Mais ils jouissent aussi de bénédictions venant de l’Agneau
[7:10] auquel, de même qu’à Dieu, ils attribuent leur salut. Il est le bon
Berger qui a été rejeté, et qui a passé lui-même par la tribulation, par une
grande tribulation, [7:17] et il les paîtra. [7:16] Ils n’auront plus faim et
ils n’auront plus soif, comme ils l’ont eu souvent ; la persécution et la
tribulation ne pourront plus les atteindre. [7:17] L’Agneau, tel qu’il sera
connu dans ce temps de transition, l’Agneau qui est exalté au milieu du trône
[(5:6)], les paîtra et les conduira aux fontaines des eaux de la vie. Ce n’est
pas, comme pour nous, la promesse d’une fontaine d’eau jaillissant en vie
éternelle [(Jean 4:14)] et coulant au-dehors comme un fleuve ; [7:16] mais ils
seront nourris, rafraîchis et parfaitement gardés par la grâce de l’Agneau
qu’ils ont suivi. [7:17] Dieu lui-même essuiera toute larme de leurs yeux ; ils
jouiront de toutes les consolations de Dieu en compensation de toutes les peines
par lesquelles ils auront passé. Mais leurs bénédictions sont des consolations,
et non point proprement la joie céleste. Ils forment ainsi une classe à part,
distincte des anciens ou saints célestes ; distincte aussi des saints de la
période millénaire, qui ne verront jamais la tribulation : ils ont en grâce
devant Dieu une position connue et arrêtée. [7:14] C’est une nouvelle révélation
relative à ceux qui passent par la grande tribulation. Les cent quarante-quatre
mille du chapitre 14 [(v. 1)] sont une classe analogue prise d’entre les Juifs
sortant de leur tribulation spéciale.
Chapitre 8
Ch. 8 v. 1-5 — Les jugements sont la réponse divine aux prières des saints
[8:3] De nouveau (chapitre 8), l’intérêt de Dieu pour les saints, déployé
activement par l’intercession efficace du grand souverain sacrificateur, [8:5]
amène des jugements sur le monde. [6:9] Pour ceux qui étaient sous l’autel, il
n’y avait point d’intercession ; ils étaient consommés, ayant été rejetés et mis
à mort comme Christ. [8:3] Mais il y a sur la terre des saints qui ont encore
besoin de cette intercession, pour que leur cri, dans leur infirmité, soit
entendu et exaucé. [8:4] La fumée des parfums monte vers Dieu avec les prières
des saints. [8:5] Le grand Médiateur prend du feu de l’autel, le met dans
l’encensoir et le jette sur la terre. La réponse à l’intercession, ce sont des
jugements ; les signes de la puissance de Dieu se manifestent, et un
renversement de l’ordre de choses sur la terre s’ensuit : il y a des voix, des
tonnerres et des éclairs, comme lorsque le trône est dressé [(4:5)], et de plus,
un tremblement de terre.
Ch. 8 v. 6-12 —
Jugements généraux sur la terre romaine
[8:6] Au signal donné d’en haut, répondent des jugements d’une nature spéciale.
Ils tombent sur la terre romaine, la troisième partie de la terre (voyez
chapitre 12:4). [8:7] En premier lieu, c’est un jugement venant du ciel, de la
grêle et du feu mêlés de sang, indiquant la violence du jugement pour la
destruction des hommes. L’effet en est la destruction de ceux qui sont élevés en
dignité dans la terre romaine, ainsi que de toute la prospérité générale. [8:8]
Ensuite, une grande puissance, comme jugement de Dieu, est jetée dans la masse
des peuples — je pense qu’il s’agit encore de la terre romaine ; — de là résulte
la destruction des hommes [8:9] et, dans cette même limite, de tout ce qui sert
à leur subsistance et appartient à leur commerce. [8:10] Après cela, un
personnage, qui aurait dû être une source spéciale de lumière et d’ordre dans la
sphère du gouvernement, tombe de la place qu’il occupe, et corrompt les sources
morales des motifs et des sentiments populaires — c’est-à-dire ce qui gouverne
et dirige les hommes, de manière à les caractériser. [8:11] Ces sources morales
deviennent amères, et beaucoup d’hommes en meurent. [8:12] La dernière de ces
quatre plaies tombe sur les puissances gouvernantes et détruit leur action dans
leurs sphères respectives. Tout cela a lieu dans les limites de la terre
romaine. Les jugements généraux se terminent ainsi, bouleversant la terre
romaine et apportant le désastre et la confusion, là où se trouve la puissance
du mal contre les saints.
Ch. 8 v. 13 — Malheurs
pour ceux qui habitent sur la terre
[8:13] Ensuite, sont annoncés les malheurs qui doivent fondre spécialement sur
ceux qui habitent sur la terre, qui y ont établi leur demeure, en contraste avec
l’appel céleste, qui n’ont été ni réveillés, ni émus par les jugements dont la
terre a été frappée mais qui, en dépit de tout, s’y sont attachés comme à un
lieu permanent. Trois fois malheur ! L’expression : « Ceux qui habitent sur la
terre » a déjà été employée dans la promesse faite à Philadelphie [(3:10)] et
dans la prière des âmes sous l’autel [(6:10)], car le caractère, soit de
Philadelphie, soit des martyrs, est en contraste avec « ceux qui habitent sur la
terre ». Après tout ce que Dieu vient d’accomplir, ils sont une classe
distincte, manifestée et désignée comme telle dans ce qui se passe sur la terre.
C’est contre cette classe incrédule et perverse, que sont dirigés maintenant les
jugements terrestres de Dieu ; [9:1] le premier contre les Juifs ; [9:15] le
second, contre les habitants de la terre romaine ; [11:15] le troisième,
universel.
Chapitre 9
Ch. 9 v. 1-12 — Le premier malheur : déchaînement du pouvoir de Satan contre les
Juifs apostats
[9:1] Le cinquième ange sonne de la trompette (chapitre 9), et quelqu’un qui,
par sa position, aurait dû être un instrument pour répandre la lumière et
maintenir l’ordre gouvernemental sur la terre, est vu comme tombé de sa place.
Le pouvoir de déchaîner toute l’influence ténébreuse de Satan lui est donné.
[9:2] Il ouvre le puits de l’abîme — le lieu où le mal est enfermé et enchaîné,
non pas celui où il est puni, c’est-à-dire l’étang de feu [(20:1-3)]. L’autorité
suprême et toute lumière céleste sur la terre, ainsi que l’influence salutaire
de l’ordre, sont obscurcies et prennent fin, par suite de la funeste influence
satanique qui se répand librement. [9:3] Et ce n’est pas tout : des instruments
directs et nombreux de la puissance satanique sortent de cette mauvaise
influence : des foules de sauterelles morales avec l’aiguillon des fausses
doctrines dans leurs queues. [9:4] Ce n’est pas pour détruire la prospérité
temporelle sur la terre, mais pour tourmenter les Juifs impies ; [9:5] non pour
les tuer, mais pour les harceler et les torturer. Ce mal doit continuer durant
cinq mois, car ce n’est pas le jugement final. Le tourment infligé est pire que
la mort — c’est la peine et l’angoisse du coeur. [9:7] Ces sauterelles
présentent l’image d’un pouvoir militaire impérial ; elles sont couronnées, et
pour qui les voit de face, elles offrent une apparence d’énergie masculine ;
[9:8] mais quand on les voit par derrière et que le secret de ce qu’elles sont
en réalité est découvert, elles apparaissent faibles et dans la sujétion. [9:9]
Elles sont armées et couvertes de la cuirasse d’une conscience endurcie ; [9:11]
elles sont sous les ordres de Satan et des instruments directs de son pouvoir.
L’ange de l’abîme les conduit, lui qui régit les profondeurs des ruses de Satan,
comme gouverneur de la puissance des ténèbres. Nous sommes trop incrédules
relativement à l’influence directe de Satan pour obscurcir les esprits des
hommes quand cela lui est permis, quand les hommes sont abandonnés à son
influence aveuglante. [9:5] Des tourments cruels qui ne leur laissent point de
repos, [9:6] tourments pires que la mort, et l’aveuglement d’esprit, deviennent
la portion de ceux qui autrefois étaient le peuple aimé de Dieu. [9:12] Un
malheur est passé.
Ch. 9 v. 13-21 — Le
second malheur : jugement mortel contre les hommes de l’empire romain
[9:13] Le sixième ange sonne de la trompette. Le malheur qui suit est beaucoup
plus caractérisé par l’action de l’homme, et est plus providentiel. [9:15] Il
est dirigé contre les habitants de l’empire latin. [9:14] Les instruments de ce
jugement sont déchaînés d’au-delà de l’Euphrate — [9:16] une foule innombrable
de cavaliers. Mais ce n’est pas tout. [9:17] Leurs consciences (les cuirasses)
et leurs paroles (leur bouche) sont sous la puissance de Satan, en jugement de
la part de Dieu. [9:15] Cette fois, les hommes sont frappés de mort. [9:19] La
bouche de ces instruments du jugement exhale la puissance de Satan, et leur
influence doctrinale est satanique ; par ces deux choses ils nuisent. Je ne
crois pas que la mort ici soit simplement physique (elle peut être telle), je
suppose qu’elle signifie : devenir apostat. [9:20] Le reste des hommes qui ne
sont pas ainsi tombés, ne se repentent cependant point de leur idolâtrie, [9:21]
et de leurs mauvaises oeuvres.
Chapitre 10
Tels sont les malheurs préliminaires tombant sur l’ensemble des Juifs et des
gentils christianisés ; ce n’est pas encore l’antagonisme direct du pouvoir du
mal contre Dieu. C’est ce qui, maintenant, va être développé ; [10:2] mais
d’abord, dans le petit livre ouvert, nous allons voir cette phase mise à sa
place dans l’histoire générale (chapitre 10). Le livre est vu ouvert, comme
étant une partie de la prophétie bien connue et conduite directement jusqu’à la
fin sur un terrain connu ; ce ne sont pas les voies de Dieu non révélées et
encore moins manifestées, préparant l’issue finale. Christ descend et affirme
son droit sur toutes choses ici-bas : il place son pied droit sur la mer et son
pied gauche sur la terre [10:3] et fait entendre la voix de sa force à laquelle
répond la voix du Tout-Puissant. [10:4] Mais les révélations de cette voix sont
scellées ; [10:6] alors, Christ jure par Celui qui vit aux siècles des siècles,
qu’il n’y aurait plus de délai. [10:7] Toutes choses tendent à l’issue finale.
Au son de la septième trompette, le mystère de Dieu doit être terminé — sa
puissance directe interviendra. [10:11] Le prophète doit recommencer à
prophétiser sur des peuples, des nations et des langues.
Chapitre 11
Ch. 11 v. 1-14 — Témoignage complet de Dieu lors de la dernière demi-semaine
d’apostasie
[11:1] Nous sommes transportés ici, tout d’un coup, au centre des sujets
prophétiques : Jérusalem, le temple, l’autel et les adorateurs. Ceux-ci — ceux
qui adorent au-dedans dans le secret de Dieu — de même que l’autel, sont
reconnus et acceptés de Dieu. [11:2] La profession générale du judaïsme est
rejetée, et n’est plus reconnue. Elle est abandonnée pour être foulée aux pieds
par les gentils pendant la demi-semaine de douleur. [11:1] Ceux qui occupent la
place de sacrificateurs, les vrais adorateurs selon la pensée de Dieu, sont là
et sont reconnus. [11:3] Dieu donne aussi un témoignage complet — deux témoins —
ce qui était requis sous la loi ; ceux-là continuent à rendre témoignage jour
après jour, durant toute la demi-semaine. [11:6] Ces témoins sont dans la
douleur et dans l’opprobre, mais revêtus de puissance, de même qu’Élie [(1 Rois
17:1)] et Moïse [(Ex. 7:20)], quand le peuple était dans l’apostasie et la
captivité. Ce n’est pas le rétablissement d’Israël avec la royauté et la
sacrificature, comme cela aura lieu plus tard, quand sera accompli ce que nous
voyons en Zacharie (chapitre 4 [v. 11]), c’est-à-dire le chandelier avec les
deux oliviers ; [11:4] mais c’est un témoignage suffisant démontrant que la
chose arrivera. [11:5] Nul ne peut toucher ces témoins pendant que dure la
demi-semaine de leur prophétie ; leur parole apporte la mort à leurs
adversaires. Nous avons dans le Résidu la sacrificature et la prophétie, non pas
la royauté, cela va sans dire, mais pratiquement un témoignage à la royauté. La
souffrance montre qu’elle est absente ; toutefois personne ne peut toucher les
témoins jusqu’à ce que leur temps soit venu. En cela, ils sont semblables à
Christ dans son humiliation au milieu d’Israël ; seulement Lui ne mettait point
à mort ses ennemis. Il signale la chose dans les Psaumes, comme étant la portion
du Résidu. L’état des témoins est caractérisé par une entière humiliation et par
la réponse parfaite de Dieu à leur parole prophétique. [11:7] Mais quand ils ont
achevé leur témoignage, les choses changent de face. Ils ont affaire avec la
Bête qui monte de l’abîme. [11:4] Ils se tiennent devant le Seigneur de la terre
; ils ne sont pas des prédicateurs d’un évangile céleste, mais des témoins au
droit que Dieu a sur la terre et, en relation avec elle, à son amour pour son
peuple. Ils rendent témoignage aux droits de Dieu, quand les gentils ennemis
sont en possession de la terre. [11:7] Leur heure étant venue, la Bête les met à
mort, [11:8] et leurs corps sont jetés sur la place de la cité. [11:9] Les
nations empêchent qu’ils soient mis dans un sépulcre. [11:10] Ceux qui habitent
sur la terre, qui veulent l’avoir pour eux et y trouver leurs aises, sont dans
la joie, car les témoins du Seigneur de la terre les tourmentaient. [11:11]
Mais, après trois jours et demi, vivifiés par l’Esprit de Dieu, [11:12] ils
montent au ciel dans une nuée, non pas en secret comme Christ, mais à la vue de
leurs ennemis. [11:13] La dixième partie de la grande ville du monde tombe en
même temps dans le bouleversement qui a lieu sur la terre, et le reste des
hommes, effrayés, donnent gloire au Dieu du ciel. Dieu agissait déjà comme le
Dieu de la terre. [11:14] Le second malheur est passé.
Ch. 11 v. 15-18 — Le
dernier malheur : intervention finale de Dieu et règne de Christ
[11:3, 7] Nous atteignons ainsi la fin de la demi-semaine indiquée : [10:7] la
septième trompette allait bientôt sonner pour terminer le mystère de Dieu.
[11:15] Elle sonne, et de grandes voix dans le ciel déclarent que le royaume du
monde de leur Seigneur (Jéhovah) et de son Oint (Christ) est venu — malheur le
plus grand, et sujet de la plus profonde terreur pour ceux qui habitent la
terre. [9:1-12] Le malheur provenant de Satan était tombé spécialement sur les
Juifs ; [9:13-21] celui qui était causé par des hommes, avait atteint surtout
ceux qui demeurent dans l’empire latin ; [11:18] le dernier malheur procède
directement de Dieu, quand les nations se sont irritées, que la colère de Dieu
est venue, et qu’est arrivé le moment d’une rémunération complète et de la
délivrance finale. [11:16] De nouveau, nous trouvons les anciens [11:17]
annonçant ici les motifs des louanges et des actions de grâces. [11:15] Des voix
dans le ciel proclament le fait du règne de Jéhovah et de son Oint, selon le
Psaume 2 [(v. 2, 6)], et annoncent que Lui (car, comme toujours, Jean réunit
l’un et l’autre dans une même pensée) régnera aux siècles des siècles, et il en
sera ainsi. Mais le royaume terrestre [11:17] et le royaume éternel sont tous
deux célébrés. Seulement, dans le royaume éternel, la distinction du royaume du
monde et celle de la subordination de Christ (son Christ) sont omises. Dans les
actions de grâces des anciens, le Seigneur, Dieu, Tout-Puissant (Jéhovah,
Elohim, Shaddaï), est célébré comme le grand Roi qui prend à Lui sa puissance et
son règne, car c’est le royaume de Dieu. [11:18] Ce qu’ils disent comprend deux
parties : les nations se sont irritées, et cela amène le temps de la colère de
Dieu, et celui des morts pour être jugés. C’est la première partie : la colère
de l’homme et le jugement de Dieu. Ensuite, il donne la récompense aux
prophètes, aux saints et à tous ceux qui craignent son nom et met loin de la
terre ceux qui la corrompaient : c’est la bénédiction. La première partie est
générale : le temps de la colère et du jugement ; la seconde est la récompense
et la délivrance des saints sur la terre. Cela termine entièrement l’histoire
générale symbolique. [10:7] La dernière trompette a sonné et le mystère de Dieu
est terminé.
Ch. 11 v. 19 — Début
des détails de la prophétie quant à la terre
Dans ce qui suit (chapitre 12 et suivants), nous avons les détails : la Bête
[(ch. 13)] et la relation de l’Assemblée et des Juifs avec elle [(ch. 14-16)] ;
Babylone [(ch. 17-19:5)], et ensuite les noces de l’Agneau [(ch. 19:6-10)] ; le
jugement de la Bête et du faux prophète [(ch. 19:11-21)] ; Satan lié [(ch.
20:1-3)] ; les deux résurrections et le jugement final [(ch. 20:4-15)] ; puis la
description de la cité céleste [(ch. 21)]. [11:19] Mais cette nouvelle prophétie
commence (chapitre 11:19), quant aux voies prophétiques relatives à la terre,
par une allusion spéciale aux Juifs. Le temple de Dieu dans le ciel est ouvert,
et l’arche de son alliance, qui se rapporte à Israël, y est vue. Mais le
jugement est ce qui la caractérise maintenant ; des jugements de toutes sortes,
les uns descendant d’en haut, les autres produisant ici-bas le désastre et la
subversion1.
1 Quand le trône est établi pour le jugement (chapitre 4 [v. 5]), il est caractérisé uniquement par ce qui procède directement de Dieu. Il n’y a point ce que nous trouvons ici, tremblement de terre et grêle.
Chapitre 12
Ch. 12 v. 1-6 — Israël selon la pensée divine, et Satan agissant par l’empire
romain
L’autorité suprême en Israël, l’opposition de Satan, et l’enlèvement de Christ
et l’Assemblée
Le chapitre 12 nous donne un sommaire court mais très important du cours entier
des événements, vus, non dans les instruments qui les amènent sur la terre, ni
dans le jugement de ceux-ci, mais, selon la pensée divine, dans tous les
principes à l’oeuvre ; c’est l’état des choses révélé de Dieu. [12:1] La
première personne symbolique, sujet de la prophétie et résultat de toutes les
voies de Dieu en elle, est une femme revêtue du soleil, avec la lune sous ses
pieds, et sur sa tête une couronne de douze étoiles. C’est Israël, ou Jérusalem
comme son centre — Israël selon les desseins de Dieu (comparer Ésaïe 9:6 et Ps.
87:6). Cette femme (Israël) est revêtue de l’autorité suprême ; elle est
investie de la gloire de l’administration parfaite dans l’homme, et sous ses
pieds se trouve toute la gloire originelle de ces choses telle qu’elle était
réfléchie sous l’ancienne alliance. [12:2] Elle était en travail d’enfant, dans
la détresse et le tourment pour être délivrée. [12:3] D’un autre côté, la
puissance de Satan est là, sous la forme de l’empire romain, complet dans ses
diverses formes de pouvoir, sept têtes, mais incomplet quant à la suprématie
administrative — dix cornes et non pas douze. [12:4] Satan, l’ennemi déclaré de
Dieu et de la puissance de Dieu en Christ, cherche à dévorer, dès qu’il sera né,
l’enfant qui, de la part de Dieu, doit gouverner toutes les nations. [12:5] Mais
l’enfant, Christ et l’Assemblée avec Christ, est enlevé vers Dieu et vers son
trône. Il ne reçoit pas maintenant le pouvoir, mais il est placé à la source
même d’où le pouvoir procède. Ce n’est pas l’enlèvement des saints en rapport
avec la joie, car l’on est ramené en arrière à Christ lui-même montant au ciel ;
mais nous avons le fait que lui et l’Assemblée en lui et avec lui sont placés au
siège d’où découle le pouvoir pour l’établissement du royaume. Il n’y a pas de
temps en rapport avec cela. Christ et l’Assemblée sont un ; [12:6] mais quant à
la femme — les Juifs — elle fuit après cela dans le désert, où Dieu lui a
préparé un lieu pour y être gardée durant la demi-semaine.
L’Assemblée avec Christ
au ciel, et les Juifs rejetés, mais protégés par Dieu, sur la terre
[12:5] L’Assemblée, les saints célestes (comme Christ, remarquez-le), va au ciel
pour être en dehors de ce qui aura lieu. [12:6] Les Juifs, ou saints terrestres,
sont protégés par des soins providentiels sur la terre. Nous avons donc tout
l’état des choses, ainsi que ceux qui sont en vue sur la scène et leurs places
respectives. Celle qui doit posséder la gloire et la puissance sur la terre, est
rejetée. [12:5] L’enfant qui doit avoir la puissance dans le ciel et l’exercer
du ciel, est d’abord enlevé en haut. La position est ainsi rendue très claire.
Ch. 12 v. 7-17 — La
suite des événements après l’enlèvement de l’Église
Ch. 12 v. 7-9 — Satan est chassé du ciel, et les saints célestes sont vainqueurs
Ensuite, se poursuit le cours historique des événements, [12:5] l’enfant étant
supposé avoir déjà été enlevé en haut. [12:7] Il y a un combat dans le ciel,
[12:9] et le diable et ses anges en sont chassés ; leur place n’y est plus
trouvée. Ceci rend toujours plus nette la distinction entre les saints célestes
et le résidu juif. [12:11] Les saints d’en haut ont vaincu l’accusateur par le
sang de l’Agneau et la parole de leur témoignage ; [12:17] la semence de la
femme, ce sont ceux qui gardent les commandements de Dieu et qui ont le
témoignage de Jésus, c’est-à-dire l’esprit de prophétie. Ce qu’ils ont de Dieu
dans la parole est selon l’Ancien Testament.
Ch. 12 v. 10-12 — Satan
a encore pouvoir sur la terre, mais son action au ciel est finie
[12:10] Pour revenir à la dernière partie du chapitre, une grande voix proclame
dans le ciel, que « le royaume de notre Dieu et le pouvoir de son Christ » est
venu. C’est encore le témoignage du Psaume second, mais, jusqu’à présent il
n’est proclamé que du ciel où la puissance du royaume est déjà établie, [12:9]
puisque Satan en a été précipité. [12:10] Le pouvoir antisacerdotal de Satan a
pris fin pour toujours. Il peut encore se revêtir des caractères de roi et de
prophète, mais c’en est fait de sa place dans le ciel. [12:11] Les saints des
lieux célestes l’ont vaincu par ce qui purifie leur conscience et établit leur
titre au ciel — le sang de l’Agneau, et par la parole de leur bouche, l’épée de
Dieu par l’Esprit — et ils ont livré leur vie à la mort. [12:12] Les cieux et
ceux qui y habitent peuvent maintenant se réjouir ; mais ce qui cause leur joie
est un malheur pour les habitants de la terre et de la mer, car le diable est
descendu vers eux dans une grande fureur, sachant qu’il ne lui reste que peu de
temps.
Ch. 12 v. 11 —
Glorification au ciel des saints morts après l’enlèvement de l’Église
[12:11] Je pense que le verset 11 implique qu’il y a des saints mis à mort après
l’enlèvement de l’Église, et qui cependant appartiennent au ciel. S’il y en
avait de tels qui fussent tués à cause de leur fidélité et qui ne fussent pas
pris en haut, ils perdraient à la fois la terre et le ciel, tout en étant plus
dévoués que ceux qui auront la terre. D’ailleurs nous les voyons, au chapitre
20, parmi ceux qui ont part à la première résurrection [(v. 4)]. [6:9, 11] Les
âmes qui étaient sous l’autel avaient à attendre que d’autres — leurs frères qui
devaient être mis à mort comme eux — fussent au complet, [12:11] et nous avons à
remarquer que les saints, dont le bonheur est célébré ici, sont ceux qui avaient
donné leur vie et nuls autres. Cependant, c’est avant la dernière demi-semaine
d’années.
Ch. 12 v. 13-17 — Trois
classes de saints — Opposition de Satan contre les Juifs ici-bas
Nous avons donc devant nous ces trois classes de personnes : [12:10] ceux dont
la voix est entendue dans le ciel ; [12:11] leurs frères qui ont vaincu ;
[12:12] et ceux qui se trouvent sur la terre pendant les trois ans et demi de la
fureur de Satan, période qui n’avait pas encore commencé. [12:5] Or si l’enfant
mâle dans le ciel est, ainsi que nous l’avons dit, Christ et les saints enlevés
vers Lui, [12:10] la voix entendue dans le ciel étant celle de personnes qui s’y
trouvent déjà, il est évident que c’est la leur1 ; les saints qui ont eu part à
l’enlèvement, associés avec Christ, célèbrent la chute de l’accusateur et la
délivrance de ceux qui appartiennent au ciel, les appelant « nos frères » —
frères dont la lutte avec l’accusateur est maintenant terminée, puisqu’il a été
précipité, mais qui avaient eu à lui résister comme à une puissance dans les
lieux célestes, un antisacrificateur, chose qui toute entière est un mystère
pour Jean — [12:12] et il reste ceux qui maintenant seront dans la tribulation,
lorsque Satan, comme roi et prophète, agira avec fureur sur la terre. [12:9] Le
dragon, précipité sur la terre et ne pouvant plus ni accuser dans le ciel, ni
s’opposer aux saints dont l’appel est céleste (or la sacrificature s’applique à
ceux-là, non point aux saints envisagés dans leur union avec Christ), [12:13] le
dragon persécute les Juifs et cherche à détruire leur témoignage. [12:14] Mais
Dieu donne à la femme, non pas la force pour résister — pour la délivrance, le
Seigneur doit venir — mais la puissance de fuir, d’échapper et de trouver un
lieu de refuge où elle est nourrie durant les trois ans et demi, en dehors des
atteintes du serpent. [12:15] Il cherche à la poursuivre ; il n’a point d’ailes
pour cela, mais il lance après elle, pour la détruire, un fleuve ; les
mouvements de peuples conduits par un motif spécial et agissant sous son
influence. [12:16] Mais la terre, ce système organisé dans lequel les hommes
vivent, engloutit le fleuve. L’influence de Satan s’exerce en vain ; elle n’est
pas arrêtée par une armée, par un autre pouvoir qui s’y oppose — elle est
annulée. L’ordre des choses sur la terre neutralise complètement l’effort fait
contre la femme. Dieu l’a arrangé ainsi dans sa providence, [12:17] et le dragon
se tourne vers le résidu fidèle de la semence de la femme, vers les Juifs qui
tiennent ferme à la Parole, pour les persécuter individuellement.
1 Je ne dis pas que la voix soit celle de Christ; il est trop contestable que cela puisse s’appliquer à Lui.
Chapitre 13
Les deux bêtes, instruments du mal et de Satan
Le chapitre 13 présente d’une manière distincte le développement complet du mal
dans les instruments de Satan. Il y en a deux — [13:1] la Bête qui a dix cornes
[13:11] et celle qui en a deux. [12:4] Le dragon, qui entraînait avec sa queue
la troisième partie des étoiles du ciel, Satan sous la forme de l’empire romain,
[13:2] donne à la première Bête son trône et un grand pouvoir1. [13:12] La
seconde Bête non seulement exerce administrativement le pouvoir de la première
devant elle, mais elle est une puissance active de mal pour conduire les hommes
à reconnaître la première Bête, et en elle le dragon. [13:2] La Bête est
l’empire romain originel, mais largement modifié et sous une nouvelle forme.
[13:1] Dans ses formes de gouvernements ou têtes, il a la plénitude parfaite,
mais il se compose de dix royaumes, indiquant, je n’en doute pas, l’imperfection
administrative de son ensemble. Il n’a pas douze cornes ; il est incomplet. Sept
marque une plénitude d’un genre plus élevé. [5:6] L’Agneau a sept cornes ;
[12:1] la femme a douze étoiles sur sa tête. Sept indique la perfection en
elle-même ; douze est la perfection administrative dans l’homme. Sept est le
nombre premier le plus élevé, douze le plus parfaitement divisible composé des
mêmes éléments, mais multipliés l’un par l’autre et non réunis par l’addition.
Quatre exprime la perfection dans une chose finie ; ainsi un carré, et encore
plus un cube, est parfaitement le même de toutes manières, mais a une étendue
limitée.
1 Nous ne devons donc pas nous étonner si la Bête, à la fin, n’a qu’une domination locale, bien qu’originairement Dieu eût donné aux Bêtes l’empire universel : nous savons jusqu’où il s’étendit.
Ch. 13 v. 1-10 — La
première Bête
Ch. 13 v. 1-2 — La puissance donnée à la Bête par Satan, contre Dieu
[13:1] La Bête porte sur ses têtes des noms de blasphèmes. Elle est l’ennemie
déclarée de Dieu et de son Christ. [13:2] Elle a absorbé les empires précédents
et les représente. Le dragon, la puissance directe de Satan sous la forme de
l’empire romain païen, donne son trône et sa puissance à cette nouvelle Bête.
Elle n’est pas de Dieu. Maintenant que l’Assemblée n’est plus sur la terre, Dieu
n’y reconnaît plus aucune puissance, jusqu’à ce qu’il prenne la sienne. La terre
est en guerre contre Lui.
Ch. 13 v. 3-7 — Les
caractères de la Bête et son opposition à Dieu
[13:3] Une des têtes de la Bête, une des formes de son pouvoir (je ne doute pas
que ce soit l’impériale), est vue comme ayant été blessée à mort, mais elle
avait été guérie. La tête impériale est rétablie et le monde est dans
l’admiration. [13:4] Les habitants de la terre adorent le dragon comme ayant
donné son pouvoir à la Bête. Rien à leurs yeux n’égale la Bête ; Dieu est
complètement rejeté sur la terre. [13:5] Il est donné à la Bête d’énoncer les
plus hautes prétentions et de proférer des outrages contre Dieu. [13:6] Elle
blasphème Dieu, son nom et son habitation, et les saints célestes — tout le
christianisme et le Dieu du christianisme. [12:9] Le dragon a été précipité du
ciel, [12:5] les saints qui ont part à l’enlèvement, y ont été reçus, [13:6] et
il blasphème, mais ne peut rien de plus.
Ch. 13 v. 8-10 —
L’attitude des hommes et le pouvoir de la Bête
[13:8] Quant à ceux qui habitent sur la terre (car la distinction n’est pas
maintenant spirituelle seulement), tous adorent la Bête, excepté les élus — ceux
dont le nom a été écrit dès la fondation du monde dans le livre de vie de
l’Agneau. [13:10] Résister humainement par la force ne sera pas le sentier de
l’obéissance ; celui qui prendra l’épée périra par l’épée : la violence n’est
jamais la voie de Christ ; sa voie est la patience qui endure et ne résiste
point ; mais la Bête qui tue ainsi, périra. [13:1] Tel est donc le pouvoir
impérial, [13:6] pouvoir blasphémateur [13:2] établi par Satan, [12:4] occupant
la place de l’ancien empire romain, [13:2] pouvoir qui représente les quatre
empires, modifié quant à sa forme, [13:3] mais ayant la tête impériale rétablie.
Ch. 13 v. 11-18 — La
seconde Bête
L’antichrist, séducteur amenant les hommes à adorer la Bête et Satan
[13:11] Mais il y a une seconde Bête. Elle ne surgit pas de la masse confuse des
peuples (la mer), pour former un empire [(13:1)], mais elle sort de
l’organisation déjà formée, avec laquelle, comme telle, Dieu a affaire. Elle
présente la forme du royaume du Messie sur la terre : elle a deux cornes comme
un agneau, mais elle est l’agent direct de la puissance de Satan. Celui dont
l’oreille a reçu l’enseignement divin, discerne immédiatement dans sa voix celle
de Satan. [13:12] Elle exerce tout le pouvoir de la première Bête devant elle.
Elle est, avec son pouvoir, son ministre, et fait que la terre et ses habitants
l’adorent (c’est-à-dire l’empire romain rétabli dans la personne de son chef).
Elle est l’antichrist, le faux Christ de Satan, qui assujettit la terre à
l’empire romain satanique. [13:13] Cet antichrist fait de grands miracles,
jusqu’à donner aux hommes les mêmes preuves du droit de la Bête sur eux, que
celles données par Élie au sujet des droits de Jéhovah [(1 Rois 18:37-39)].
Comparez avec ce passage 2 Thess 2 [(v. 9)], où l’homme de péché produit les
mêmes miracles, signes et prodiges, bien qu’ils soient mensongers, opérés par
Jésus pour démontrer qu’il était le Christ. [13:14] Il séduit ainsi, par ses
miracles, ceux qui habitent sur la terre, et les pousse à élever une image à la
première Bête. [13:15] Il donne la respiration à cette image, en sorte qu’elle
parle, et il fait mettre à mort ceux qui ne l’adorent pas. [13:16] Tous doivent
prendre le sceau ou la marque de leur assujettissement à la Bête, dans leur
travail ou la profession qu’ils exercent, [13:17] et personne ne peut trafiquer,
acheter ou vendre, s’il n’a pas cette marque — le nom de la Bête.
La puissance et
l’action de Satan sur la terre par son envoyé
[13:11] Tel est le pouvoir qui, dans sa forme, a le caractère du royaume du
Messie, qui est animé de toute l’énergie de Satan, [13:12] et qui, reconnaissant
le pouvoir public que Satan aura établi dans le monde, [13:15] voudra forcer
tout homme à s’y soumettre, [13:17] l’excluant s’il refuse, de toute relation
sociale nécessaire à son existence. [13:16] Et tous, sauf les élus, courberont
la tête sous ce joug. La puissance antisacerdotale de Satan, dans le ciel, a
pris fin ; la royauté et la place de prophète lui restent en opposition à
Christ, dont l’apparition n’a pas encore eu lieu. Il s’empare de ces deux
choses, mais il ne met pas de côté le pouvoir des gentils ; il ne le peut pas —
il est réservé à Christ de le faire — mais il l’affermit comme en étant le
délégué ; et, de même que les Juifs d’autrefois, ainsi maintenant ce peuple,
sauf le résidu élu, se courbe devant sa puissance et s’emploie à la servir.
C’est ainsi que toute la puissance de Satan s’exerce. [13:14] Mais en
établissant son Messie, il est obligé de séduire ; ne pouvant mettre de côté le
pouvoir des gentils, [13:13] il le soutient par ses miracles de mensonge.
[13:15] Il assujettit ainsi les Juifs aux gentils et les entraîne dans
l’idolâtrie, et asservit tous les gentils eux-mêmes qui habitent sur la terre, à
celui qui est le dépositaire de l’autorité de Satan — savoir la première Bête.
Esprit d’idolâtrie et
soumission forcée au joug de Satan pour les Juifs et les gentils
Quel étrange état de choses ! Combien il est éloigné des sentiments juifs et des
espérances des nations ! Mais l’esprit impur d’idolâtrie doit retourner dans sa
maison[(Matt. 12:45)]. [13:14] Des signes, et non la vérité, gouverneront
l’esprit superstitieux des hommes. Ils seront livrés à une énergie d’erreur pour
qu’ils croient au mensonge [(2 Thess. 2:11)]. [13:11] Ici, bien que le faux
prophète assume le caractère de Christ dans son royaume, [13:14] il est surtout
parlé de son action sur les gentils ; les Juifs sont mêlés avec ceux-ci, comme
nous le voyons en Ésaïe 66 et dans Daniel. C’est un temps de pensées libérales,
comme l’on dit ; [13:15] mais un temps de la tyrannie la plus extrême à l’égard
de tous ceux qui ne courberont pas la tête sous le joug de Satan et ne se
soumettront pas aux ordonnances qu’il aura établies. Le caractère de cette
époque est l’absence de vérité.
Ch. 13 v. 18 — Le
nombre de la Bête
[13:18] Quant au nombre de la Bête, je ne doute pas qu’il ne doive être simple à
comprendre pour les saints, quand la Bête sera là et que le temps de le
discerner spirituellement sera venu ; ce nom servira alors à guider d’une
manière pratique ceux qui auront affaire avec la Bête. Jusque-là, les
spéculations des hommes n’ont pas grande valeur ; l’opinion d’Irénée, qui voit
le nombre 666 dans le nom LateinoV, est aussi bonne qu’une autre1.
1 En grec, les lettres de l’alphabet ont une valeur numérique. Voici le calcul pour le mot grec LateinoV, latin: L (=30) + a (=1) + t (=300) + e (=5) + i (=10) + n (=50) + o (=70) + V (=200) = 30 + 1 + 300 + 5 + 10 + 50 + 70 + 200 = 666 [Note du trad.]
Chapitre 14
Ch. 14 v. 1-5 — Le résidu sur la terre renouvelée
Ch. 14 v. 1-3 — La bénédiction terrestre, et le cantique de la rédemption qui
s’y lie
Nous trouvons, au chapitre 14, les voies de Dieu à l’égard du mal ; [14:1] mais
en premier lieu, Il reconnaît et met à part le Résidu. Ce Résidu appartient
entièrement à la terre renouvelée. Il est vu sur ce qui sera en elle le centre
de la domination et de la gloire — le mont de Sion où l’Agneau régnera. Ceux qui
appartiennent au Résidu ont le nom de l’Agneau et le nom de son Père écrits sur
leurs fronts, c’est-à-dire que, par leur confession franche de Dieu et de
l’Agneau, ils ont rendu témoignage, et ont souffert comme Christ lui-même
souffrit durant sa vie, en rendant témoignage à Dieu son Père ; seulement ils
n’ont pas subi la mort. C’est un nouveau commencement ; ce n’est pas
l’Assemblée, ce n’est pas céleste mais c’est la bénédiction d’une terre
délivrée, vue dans ses prémices, en ceux qui ont souffert pour le témoignage
qu’ils ont rendu. [14:2] Les cieux célèbrent cette bénédiction ; la voix qui se
fait entendre est comme un bruit de grandes eaux et de forts tonnerres, mais
c’est une voix de joie aussi — une voix comme de joueurs de harpes. [14:3] Un
cantique nouveau est chanté devant le trône et devant les quatre animaux et les
anciens. Le fait ici est la chose importante. Nous avons vu, au chapitre 5 [(v.
9)], qu’un cantique nouveau se fait entendre dans le ciel et du ciel en rapport
avec la rédemption ; les rachetés, objets de ce cantique, étaient faits rois et
sacrificateurs [(5:10)]. Ici, c’est la rédemption en rapport avec les
bénédictions terrestres et non point avec le royaume et la sacrificature en
haut, et le cantique est chanté devant le trône et la céleste compagnie qui
l’entoure. Toutefois, le ciel est en relation directe avec ce cantique. Il se
rattache au triomphe remporté sur la puissance du mal par la patience de ceux
qui ont souffert.
Ch. 14 v. 4-5 — Les
caractères du résidu juif, associé à Christ, et le contraste avec le résidu du
chap. 7
[14:4] Ce qui caractérise d’une manière spéciale ceux qui se trouvent sur la
montagne de Sion avec l’Agneau, c’est leur pureté ; ils n’ont point été touchés
par toute la souillure qui les entourait. Leur passage à travers la douleur et
leur victoire les rattachent directement aux vainqueurs célestes. [14:3] Ce
qu’ils chantent n’est pas le cantique nouveau d’une rédemption céleste ;
toutefois c’est la victoire remportée lorsqu’ils se trouvaient aux portes mêmes
de la mort, bien qu’ils n’y soient pas descendus effectivement. C’est « comme un
cantique nouveau », que nul ne peut apprendre sinon ceux qui ont partagé les
souffrances terrestres de l’Agneau [14:4] et qui vont être ses compagnons dans
sa royauté terrestre. Ils l’ont suivi, et ils le suivront partout où il ira. Ils
sont les prémices d’une scène nouvelle. Ils ne se sont pas corrompus au milieu
de la corruption générale. [14:5] Ils n’ont pas été du nombre de ceux qui aiment
le mensonge, qui l’ont proféré ou qui s’y sont adonnés. Ils ont été gardés purs
de la corruption et de la fausseté, et ont confessé ouvertement la vérité. Ils
n’occupent pas une place céleste, mais ils sont irréprochables [14:1] et
partagent la place et la gloire terrestre de l’Agneau, l’accompagnant quelque
part qu’il aille dans la manifestation de cette gloire. Tout ce qui conduit à la
jouissance de ces privilèges n’aura plus lieu, quand une fois le royaume sera
établi. Ce sera alors trop tard pour montrer de cette manière la fidélité.
[14:3] Il y a entre ce Résidu et les saints célestes une relation que l’on ne
trouve pas au chapitre 7. [7:9] La multitude de ceux qui sont vêtus de robes
blanches se tient devant le trône et devant l’Agneau. [7:15] Ils sont devant le
trône de Dieu, l’adorent dans son temple [7:17] et sont consolés par l’Agneau.
[14:4] Ici, nous trouvons des saints associés d’une manière spéciale avec
l’Agneau sur la terre, dans leur marche et dans la place qui en résulte. Ils
forment le Résidu dont parlent les Psaumes (spécialement les Psaumes 1 à 41) ;
mais quoique sur la terre avec le Roi, ils sont achetés d’entre les hommes avant
que Christ vienne sur la terre ; [14:3] et le cantique qu’ils apprennent est
chanté devant les quatre animaux et les anciens. Ils ne sont pas avec eux, mais
ils chantent le cantique devant eux. [7:9] En résumé, la multitude d’entre les
nations est admise à jouir de privilèges spéciaux devant Dieu et l’Agneau ;
[14:1] le résidu juif est associé avec l’Agneau sur la terre, et dans un certain
sens, avec le ciel.
Ch. 14 v. 6-13 —
Avertissements quant à la suite des voies de Dieu envers la terre
La suite des voies de Dieu nous est présentée après ceci. [14:7] La terre est
avertie de quitter l’idolâtrie, parce que l’heure du jugement de Dieu était
venue. [14:6] L’évangile éternel est le témoignage rendu à la puissance de
Christ depuis le temps du paradis, en contraste avec la proclamation spéciale de
l’Assemblée et les bonnes nouvelles qui s’y rattachent. [14:8] La chute de
Babylone est annoncée ; [14:9-11] des avertissements et des menaces sont
adressés à ceux qui reconnaîtront la Bête ; [14:13] le temps est venu où mourir
dans le Seigneur devait cesser, toutefois la bénédiction de ceux qui mourraient
ainsi demeurait dès maintenant. La mort et la tribulation avaient pris fin. Ceux
dont il est parlé sont vus ici dans leur ensemble comme un corps complet ; s’il
en restait encore qui dussent mourir, ils mourraient dans le Seigneur, n’ayant
pas le repos et la bénédiction. Maintenant, leur repos est venu et ils ont leur
récompense.
Ch. 14 v. 14-20 — La
moisson et la vendange de la terre
Exécution de la vengeance sur tous les méchants par Christ
[14:16] Christ ensuite moissonne la terre — en séparant, recueillant et jugeant
; [14:20] puis il foule au pressoir ; il exécute sur les méchants une vengeance
inexorable. [14:18] Aussi voyons-nous que c’est l’ange qui a pouvoir sur le feu
qui réclame ce dernier jugement : c’est le jugement divin dans sa plénitude. Il
ne s’exerce pas dans les limites de Babylone, sphère dans laquelle l’homme a
formé et arrangé une organisation opposée à Dieu. Cela clôt l’histoire de toute
la scène introduite par l’enlèvement de l’enfant mâle au ciel [(12:5)]. Il est
revenu pour la vengeance.
La vigne de la terre,
système religieux prétendant produire du fruit en rapport avec Dieu
Une question intéressante se place ici. [14:18] Qu’est-ce que la vigne de la
terre ? C’est l’organisation produisant du fruit ou ce qui doit être tel (telle
est l’idée) et qui professe être en rapport avec Dieu, comme étant ce qu’il a
planté sur la terre. Israël avait été le cep tiré d’Égypte [(Ps. 80:8)] ; Christ
sur la terre était le vrai cep et il porte des sarments [(Jean 15:1)]. Ce n’est
pas la relation des siens avec Lui dans le ciel ; là ils sont vus comme parfaits
et non comme devant porter du fruit et être émondés. Mais par analogie, la chose
subsiste après que Christ est monté en haut, et les chrétiens professants sont
les sarments. Mais ici, nous avons la vigne de la terre, ce qui y a son
caractère et sa croissance, mais avec la prétention de prendre une position
religieuse par droit de succession sur la terre. Les vrais chrétiens sont en
haut ou forment ici-bas un résidu persécuté et individuel. Je ne doute point que
les Juifs ne doivent être alors le centre de ce système, mais ils seront mêlés
avec les gentils, adonnés à l’idolâtrie, avec sept esprits pires que celui qui
les possédait [(Matt. 12:45)], et les gentils apostats leur seront en tout cela
pleinement associés (Ésaïe 34, 63, 65, 66).
Chapitre 15
Ch. 15 v. 1-4 — La vision des dernières plaies, et des saints de cette scène
Ch. 15 v. 1-2 — Les saints victorieux à travers la tribulation
Le chapitre 15 présente une nouvelle vision. [15:1] Aux yeux du prophète se
déroule une autre scène, les dernières plaies ou jugements de Dieu, et
spécialement le jugement de Babylone, avant la venue de Christ. Les sept anges,
ayant les sept dernières plaies, sont le principal objet de la vision, [15:2]
mais comme toujours, avant que le jugement commence, les saints qui se
trouveront sur cette scène sont vus en sécurité. Ils ont été purifiés, mais ont
aussi passé à travers le feu de la tribulation. Ils sont vus se tenant sur une
mer de verre mêlée de feu. Ils ont appartenu à l’époque du pouvoir de la Bête et
de son image, mais ils ont remporté la victoire. Ils ont peut-être semblé
succomber, mais en réalité ils étaient victorieux.
Ch. 15 v. 3-4 — Le
cantique des saints, célébration des actes et des voies de Dieu
[15:3] Leur cantique a un caractère tout à fait particulier. Le cantique de
Moïse est le triomphe sur la puissance du mal par les jugements de Dieu. Le
cantique de l’Agneau est l’exaltation du Messie rejeté, de Celui qui a souffert,
et à l’exemple duquel eux aussi ont souffert ; car c’est le Résidu mis à mort au
milieu d’Israël infidèle et apostat que nous voyons ici. Le cantique célèbre
Dieu et l’Agneau, [15:2] mais ceux qui le chantent sont les martyrs victorieux
qui appartiennent au ciel. [15:3] Ils célèbrent les oeuvres de Jéhovah, Elohim,
Shaddaï (le Seigneur, Dieu, Tout-Puissant, le Dieu de l’Ancien Testament),
[15:4] qui maintenant s’est manifesté lui-même en jugement et qui est connu par
ses oeuvres rendues publiques pour son peuple. « Il a fait connaître ses voies à
Moïse, ses actes aux fils d’Israël » [(Ps. 103:7)]. [15:3] Ses actes sont
célébrés maintenant, ce sont les oeuvres de Jéhovah, Elohim, Shaddaï, le Juge de
toute la terre. Mais ses voies sont aussi célébrées. Il y a l’intelligence de
ces voies, aussi loin du moins que s’étend le juste jugement. Ces voies en
jugement sont justes et véritables. Israël avait compris la délivrance et savait
comment elle était venue ; mais Moïse connaissait les voies de Dieu. Mais c’est
tout. On ne trouve pas ici la célébration des qualités et des attributs de Dieu,
comme elle est faite par les anges [(4:8)] ; ni la pleine connaissance de
l’oeuvre de Dieu pour le salut par le sang de l’Agneau [(5:9-10)]. Ce n’est pas
le coeur s’épanchant dans le sentiment de sa relation avec Dieu ; [15:4] c’est
la célébration de la gloire du Seigneur qui sera maintenant adoré par les
nations, parce que ses jugements ont été manifestés. C’est l’intelligence quand
les jugements sont manifestés, et non quand on a appris tout ce qui est
au-dedans du voile.
Ch. 15 v. 5-8 —
Jugement de Dieu selon sa nature et ses caractères
Préparation du jugement, en pureté et justice divines
[15:5] Cette célébration de ce qui était sur le point d’éclater étant faite, le
temple du tabernacle du témoignage dans le ciel est ouvert ; ce n’est pas
simplement le temple ouvert et l’arche de l’alliance qui y apparaît [(11:19)].
Cela assurait le résultat pour la foi, quand le mal exerçait sa puissance sur la
terre ; l’arche de l’alliance de Dieu garantissait la sécurité d’Israël. Ici,
c’est un témoignage ouvert, non une alliance qui donne la sécurité à l’heure du
mal, mais un témoignage qui accomplit ce que l’arche de l’alliance garantissait,
car le temple est ouvert [15:6] et les instruments du jugement en sortent. C’est
l’action de Dieu pour le rétablissement et la bénédiction d’Israël, par le
jugement des gentils et de tous ceux qui corrompent la terre. Les anges sont
vêtus de lin pur et éclatant, et ceints de ceintures d’or ; c’est la pureté aux
yeux de Dieu et la justice divine qui caractérisent et animent ce jugement, la
première chose répondant, je pense, à la corruption qui existait dans ce qui
aurait dû avoir cette pureté, c’est-à-dire dans Babylone (comparer 19:8). C’est
un jugement qui demande la pureté qui est selon elle-même, et aussi selon la
justice divine. Ce n’est pas l’airain embrasé dans une fournaise [(1:15)], qui
indique simplement l’exécution du jugement à l’égard des hommes, bien que cela
ait lieu, mais c’est Dieu affirmant sa propre nature et son caractère contre la
corruption, le caractère essentiel du Dieu éternel, que l’Assemblée aurait dû
manifester, tandis que Babylone, ainsi que la Bête, étaient tout le contraire.
Les sept anges jugent tout selon ces caractères de Dieu parce qu’en réalité il
s’agit de revendiquer ce que Dieu est, tel qu’il a été pleinement révélé à
l’Assemblée. Mais le lin pur et éclatant, je n’en doute pas, se rapporte
spécialement à Babylone, bien que le jugement doive atteindre les hommes qui ont
pris la marque de la Bête. [15:7] L’un des quatre animaux donne aux anges les
coupes, car il s’agit de la puissance judiciaire de Dieu comme Créateur, et non
pas encore de l’Agneau. [15:8] La gloire du Dieu de jugement remplit le temple,
et personne ne peut s’approcher et adorer, tandis que les plaies s’exécutent.
C’est le plein déploiement de ce qu’est Dieu lorsqu’il juge.
Les quatre premières
coupes frappent tout le cercle de la nature symbolique, comme les trompettes
[16:1-9] Les quatre premières plaies frappent les mêmes objets que les jugements
annoncés par les quatre premières trompettes [(8:7-12)], c’est-à-dire le cercle
entier de la nature symbolique, mais ici directement par rapport aux hommes ;
c’est la terre [(16:2 ; 8:7)], la mer [(16:3 ; 8:8)], les rivières [(16:4 ;
8:10)] et le soleil [(16:8 ; 8:12)], c’est-à-dire la sphère prophétique
organisée des voies de Dieu, les masses des peuples vus sans organisation, les
principes moraux qui régissent leurs mouvements, et enfin l’autorité souveraine.
Les jugements sont universels et ne frappent pas seulement un tiers de la terre,
c’est-à-dire la terre romaine.
Chapitre 16
Ch. 16 v. 1-9 — Les quatre premiers jugements directs
Ch. 16 v. 2 — La première coupe
[16:2] La première coupe du courroux de Dieu apporte sur tous ceux qui ont pris
la marque de la Bête, la plus extrême détresse et la plus honteuse misère.
Ch. 16 v. 3 — La
deuxième coupe, versée sur ceux qui ont une relation extérieure avec Dieu
[16:3] La seconde porte la puissance de la mort morale dans la masse des peuples
; tous ceux qui appartiennent à ces peuples dans les limites de la terre
prophétique meurent, c’est-à-dire, comme je le pense, abandonnent la simple
profession religieuse extérieure. Nous avons ici, sur l’usage à faire des
symboles, un exemple bon à noter. [16:1] Toutes les coupes sont versées sur la
terre (16:1) c’est-à-dire que les plaies sont appliquées à la sphère de ce qui a
déjà une relation formée avec Dieu. Mais dans cette sphère, il peut y avoir une
relation spéciale selon laquelle les hommes ont affaire avec Dieu dans ce monde
— ce sont ceux qui habitent sur la terre ; à côté de cela, il y a la masse des
peuples dans cette sphère.
Ch. 16 v. 4-7 — La
troisième coupe
[16:4] La troisième coupe est versée sur toutes les sources d’influence et
d’action populaires, qui deviennent positivement mortelles. Il me semble que
l’influence mortelle qui sépare de Dieu, dans la sphère à laquelle s’applique la
prophétie, est fortement marquée ici. La mort, en général, est l’expression du
pouvoir de Satan.
Ch. 16 v. 8-9 — La
quatrième coupe
[16:8] Ensuite, quand la quatrième coupe est versée, l’autorité suprême devient
excessivement oppressive. Selon la division ordinaire que nous rencontrons,
quand le nombre sept est employé, nous avons ainsi les quatre premiers jugements
directs.
Ch. 16 v. 10-11 — La
cinquième coupe, jugement sur le trône de la Bête
[16:10] La cinquième coupe frappe le trône de la Bête, le siège et le soutien de
l’autorité que Satan lui a donnée, et son royaume est rempli de ténèbres. Tout
est confusion et misère, l’angoisse est à son comble, et il n’y a point de
ressource : de douleur les hommes se mordent la langue [16:11] et blasphèment
Dieu.
Ch. 16 v. 12-16 — La
sixième coupe — Influence du mal sur les hommes
[16:12] Le sixième ange verse sa coupe sur l’Euphrate — ce qui indique, je
pense, la destruction des limites qui séparent de l’Orient les puissances
occidentales renfermées dans la sphère prophétique ; ce n’est pas la destruction
de leur pouvoir, mais de leur frontière, afin que le chemin soit préparé pour
les rois qui viennent de l’Orient. J’envisage ceci simplement comme
l’introduction des puissances asiatiques sur la scène du conflit dans la
conflagration universelle des puissances. [16:13] Trois esprits immondes, la
somme des influences du mal, sont envoyés vers les rois de la terre :
l’influence du pouvoir direct de Satan comme antagoniste de Christ ; celle du
pouvoir du dernier empire, de la Bête ; et celle de la seconde Bête du chapitre
13, désormais connue comme le faux prophète, l’influence de Satan comme
l’antichrist, [16:14] puissance idolâtre opérant des miracles. Les rois de la
terre sont ainsi assemblés pour le combat du grand jour de Dieu, le
Tout-Puissant. [16:16] Armagédon fait allusion à Juges 5:19, 20.
Ch. 16 v. 17-21 — La
septième coupe, et le jugement complet venu du ciel
[16:17] La septième coupe versée dans l’air [16:18] amène un bouleversement
général et une subversion entière, [16:19] et Babylone vient en mémoire pour
être jugée. [16:21] Du ciel descend sur les hommes la grêle, le jugement de Dieu
(comparer Ésaïe 32, 33). [16:20] Tous les intérêts séparés et indépendants et
tous les pouvoirs établis disparaissent. [16:21] C’est un jugement qui vient du
ciel — le jugement de Dieu par des instruments et par la providence — l’Agneau
n’est pas encore venu. [16:19] Les détails du jugement de Babylone sont réservés
pour d’autres chapitres.
Chapitre 17
Ch. 17 v. 1-6 — Les caractères de Babylone
Ch. 17 v. 1-2 — L’idolâtrie active qui influence tous les peuples
Les caractères de Babylone sont d’abord retracés. Comme la Bête, elle n’est
qu’un objet au milieu de tous ceux qu’atteint le jugement, mais moralement, elle
a une importance plus grande que tout le reste. [17:1] Son caractère général est
celui d’une grande et active idolâtrie qui a exercé son influence sur la masse
des nations ; [17:2] ensuite, les rois de la terre ont vécu avec elle dans une
coupable intimité, ont cherché ses faveurs, tandis que ceux qui habitent sur la
terre ont perdu leurs sens sous son influence pernicieuse et enivrante. Telle
est la première idée générale, et c’est un caractère qui apparaît assez
clairement pour distinguer le système romain ou papal.
Ch. 17 v. 3-6 — Détails
de ce qu’est devenue l’Église, sous la forme de la papauté
Mais d’autres détails suivent. [17:3] Il y a une femme, un système religieux,
assise sur une bête impériale pleine de noms de blasphème, ayant la forme qui
indique le pouvoir romain [(13:1)]. [17:4] La femme est parée d’une manière
pompeuse et royale, elle porte sur elle toute la gloire et tous les ornements
humains ; une coupe d’or, mais remplie d’impuretés, c’est-à-dire d’idolâtries,
est dans sa main. Les « abominations » sont simplement des idoles ; « les
impuretés de sa fornication », sont toute l’horrible corruption qui accompagne
l’idolâtrie. Sa coupe en est remplie. [17:3] Elle est dans un désert ; il n’y a
là aucune source de Dieu. Ce n’est ni le pays de Dieu, ni la patrie céleste.
[17:5] Pour l’intelligence spirituelle, sur son front est empreint son caractère
(mais il n’est connu que spirituellement), c’est celui de la grande cité de
corruption, source de toute séduction pour les hommes et de toute idolâtrie sur
la terre : telle est la papauté. Mais ce n’est pas tout. [17:6] Le sang de tous
les saints mis à mort est trouvé en elle ; elle avait été la persécutrice
meurtrière de ceux dans lesquels Dieu prenait son plaisir et de ceux qui avaient
rendu témoignage à Jésus1. Le prophète est saisi d’un grand étonnement, car
c’est là qu’en était venue l’Église.
1 Il est important de remarquer que la religion de formes, qui repose sur d’anciens droits et se regarde comme établie par eux, et qui est abandonnée par ceux qui ont reçu la vérité, devient habituellement l’instigatrice de la persécution, bien que d’autres puissent être les persécuteurs. Il en a été ainsi des Juifs dans l’histoire universelle du monde. Cette religion devient toujours fausse quant à la vérité, quoiqu’elle puisse retenir plusieurs vérités importantes. Mais les vérités qui mettent à l’épreuve le coeur et son obéissance sont absentes.
Ch. 17 v. 7-14 — La
description de la bête romaine
[17:7] L’ange décrit ensuite les caractères de la Bête sur laquelle la femme
était assise. [17:8] Elle avait été et avait cessé d’exister, et maintenant elle
allait revivre, montant de l’abîme, surgissant directement d’une source
diabolique. L’empire romain, qui avait disparu, maintenant renouvelé, est
blasphémateur et diabolique dans sa nature, et suivant ce caractère il va à la
perdition. Cependant, sauf les élus, tous les habitants de la terre seront dans
l’admiration en voyant la Bête qui était, qui n’est pas, et qui reparaîtra. On
voit que ceci indique l’empire romain ou latin, [17:9] mais Rome elle-même est
plus distinctement désignée : c’est la ville aux sept collines. Ce n’est pas
tout encore. [17:10] C’était le pouvoir qui dominait au temps de la prophétie,
cinq des formes de gouvernement étaient tombées, une existait alors ; une
septième devait surgir et ne demeurer que peu de temps, [17:11] puis la Bête qui
monte de l’abîme, la dernière forme procédant de Satan et sous son influence,
apparaîtra et sera détruite. La dernière n’est cependant pas une nouvelle forme,
elle est des sept, bien qu’une huitième. [17:10] Mon impression est que la
septième se rapporte à Napoléon et à son empire de courte durée ; [17:11] nous
avons à attendre maintenant le développement de la dernière forme. [17:12] La
Bête, quoique impériale, a dix cornes, c’est-à-dire se compose de dix royaumes
distincts. Ils ont leur pouvoir avec la Bête pendant une même période de temps.
[17:13] Mais tous donnent leur puissance et leur autorité à la Bête, [17:14] et
font la guerre à Christ, le méprisé sur la terre, mais il les vaincra, car,
méprisé comme il l’est, l’autorité suprême lui appartient cependant ; d’autres
viennent aussi avec Lui, non pas simplement des anges, mais ceux qui sont
appelés, les saints qui sont à Lui.
Ch. 17 v. 15-18 —
Détails sur la position de la femme, Rome
Quelques détails sont ajoutés. [17:15] Les eaux sur lesquelles la prostituée est
assise, sont, dit l’ange, « des peuples et des foules et des nations et des
langues » — des masses de populations selon leurs diverses divisions. [17:16]
Les dix cornes, ces royaumes associés avec la Bête, et la Bête elle-même,
haïssent la prostituée, mangent sa chair et la brûlent au feu, c’est-à-dire
prennent d’abord toute sa substance et ses richesses, puis la détruisent ;
[17:17] car ces royaumes doivent donner leur autorité à la Bête blasphématrice
jusqu’à ce que les paroles de Dieu soient accomplies. [17:18] Alors il nous est
dit expressément que la femme (non « la prostituée » — ceci est son caractère de
corruption et d’idolâtrie — mais « la femme ») qui, montée sur la Bête, devait
être telle, n’est autre que Rome. Tout ce chapitre 17 est descriptif.
Chapitre 18
Ch. 18 v. 1-5 — Avertissement du ciel avant l’exécution du jugement
Le chapitre 18 proclame le jugement. La seule difficulté qui se présente est le
verset 4, venant à cette place ; mais comme il arrive de toute difficulté dans
l’Écriture, il jette une lumière nouvelle. [18:2] La destruction de Babylone est
assez simple. Elle tombe sous le jugement de Dieu, précisément avant que Christ
ne vienne pour juger la terre, [17:16] et, perdant peut-être d’abord son pouvoir
et son influence, elle est ensuite détruite par les dix cornes et la Bête. La
comparaison du verset 8 du chapitre 14, avec les passages suivants : chapitres
16:19 ; 18:8, et 19:1-3, rendent cela bien clair. [18:4] Le chapitre 18 est un
avertissement venant du ciel ; ce n’est pas l’ange du jugement de la terre. Ce
n’est pas la conséquence des événements, mais cela suppose l’intelligence
spirituelle de la pensée du ciel. Tel est le cas, lorsqu’il est simplement
question d’une voix venant du ciel. Cet appel est donc un appel spirituel, et
non pas un jugement manifeste. Il peut être plus pressant et plus direct juste
avant le jugement, et je ne doute pas qu’il ne doive l’être ; c’est ainsi que
les Hébreux sont appelés à sortir du camp, parce que le jour de Jérusalem était
proche [(Matt. 24:33)]. C’est pourquoi je pense que le verset 4 s’applique
toutes les fois que nous voyons que le système est Babylone, et que le sentiment
de ses iniquités est placé sur la conscience.
Ch. 18 v. 6-24 —
Jugement effectif contre Babylone
Le chapitre continue en montrant l’exécution effective du jugement, selon le
chapitre 17:16. [17:16] Les cornes, les royaumes unis à la Bête, détruisent
Babylone. [18:9] Les rois se lamentent sur elle, [18:11] ainsi que ceux qui ont
cherché leur profit, leurs aises et les richesses par le trafic sur la terre. Le
système royal et commercial est mis en pièces par le renversement de Babylone.
Ce qui la caractérise, ce pour quoi elle est jugée, c’est l’idolâtrie, la
corruption, la mondanité et la persécution. Elle est jugée et détruite,
[18:11-16] et la prospérité des gens du monde est frappée par sa chute [18:9-10]
ainsi que les espérances des rois qui avaient commerce avec elle. [18:24] Le
sang de tous les saints a été trouvé en elle, comme dans Jérusalem en son jour
[(Matt. 23:35)]. La persécution surgit de la religion associée aux avantages
mondains. Quel tableau nous avons ici du monde : [18:9] les relations des rois
avec Babylone [18:24] et la manière dont elle agit envers les saints !
Chapitre 19
Ch. 19 v. 1-10 — Conséquences du jugement de la corruption de Babylone
Ch. 19 v. 1-8 — Le jugement de Babylone amène la joie au ciel et les noces de
l’Agneau
[19:2] Le verset 2 montre clairement l’aspect sous lequel Babylone est jugée —
elle est la grande prostituée qui corrompait la terre, et Dieu venge le sang de
ses serviteurs. [19:1] Ce jugement de Rome produit une grande joie dans le ciel.
Le salut est chanté, les alléluias se font entendre. [19:4] Les anciens et les
quatre animaux tombent sur leurs faces et adorent, [19:6] et la voix de la
multitude [19:7] proclame que les noces de l’Agneau sont venues, maintenant que
la fausse épouse a été mise de côté. Jusqu’alors, bien que fiancée, l’Assemblée
n’avait pas été effectivement unie en mariage céleste avec l’Agneau. Cependant,
aucun événement plus grand que le jugement de Rome ne pouvait avoir lieu. Sans
doute, la Bête restait à détruire. La puissance, quand Dieu lui donnerait
carrière, accomplirait cette destruction [(19:20)]. [19:2] Mais ici, l’ancienne
corruptrice, celle qui persécutait, est mise de côté pour toujours ; [19:6-7] le
ciel est rempli de joie ; d’une joie dont l’expression n’a point sa pareille
dans la révélation.
Ch. 19 v. 9 — Ceux qui
partagent la joie des noces
Le reste du livre est simple et clair, car le mystère de Dieu est terminé.
[19:9] Je n’attache aucune importance à la distinction comme classe, de ceux qui
sont appelés à partager la joie de ce jour (verset 9). Je crois que, selon la
parabole des noces du Fils du roi (Matthieu 22 [v. 1-14]), les hôtes sont ceux
qui ont part à la joie des noces. Mais divers points sont à remarquer : Dieu en
puissance est venu pour établir son règne.
Intervention de Dieu
pour détruire la corruption et ses prétentions
Le vrai siège de la puissance du mal, bien qu’il ne le fût pas encore
ouvertement, a été jugé et détruit. Deux caractères du mal, le mensonge ou la
corruption qui trompe et séduit, et la violence, ont existé depuis que Satan
lui-même a commencé sa carrière. Menteur en lui-même, il a été meurtrier pour
d’autres [(Jean 8:44)]. Le mystère d’iniquité avait ces deux caractères [(2
Thess. 2:7)], mais il cachait le dernier derrière les instruments qu’il
employait. Ce qui caractérisait Babylone était la corruption et le mensonge ; la
violence était entre les mains de la Bête. [19:2] La destruction de celle-ci
délivrera, sans nul doute, la terre de l’oppression ; mais pour le ciel et pour
tout ce qui a la pensée du ciel, la destruction de ce système de corruption qui
déshonore Christ, qui asservit et avilit les âmes, ne peut être que joie et
allégresse : c’est le témoignage que la puissance divine est intervenue. Elle a
mis de côté le pire de tous les maux, la corruption de ce qui était de Dieu, et
prétendait être ce que Christ avait acquis pour lui-même, le seul et précieux
objet de sa prédilection. [19:6] Le chant du ciel est : « Alléluia ! car le
Seigneur, notre Dieu, le Tout-Puissant, est entré dans son règne ».
L’Assemblée rachetée
par Christ — L’hommage rendu à Dieu seul, et non à ses serviteurs
[19:6] Cela prépare l’introduction de ce qui lui est propre : la puissance
manifeste de son Christ. [19:7] Mais auparavant, l’Assemblée doit être associée
à Christ en cela — elle doit l’avoir lui-même : les noces de l’Agneau sont
venues. Jusqu’à ce que la fausse épouse ait été mise de côté, cela ne pouvait
pas avoir lieu. [19:6] C’est là le caractère de la joie céleste et de la
rédemption qui nous y introduit. L’homme sur la terre, bon au commencement, cède
à la tentation. La rédemption suppose le mal et même l’assujettissement au mal,
mais elle suppose ensuite que nous en sommes délivrés et placés hors de son
atteinte, Dieu ayant pris en main sa grande puissance. [Éph. 5:27] L’Assemblée
est présentée à Christ sans tache, ni ride, ni rien de semblable, purifiée
parfaitement, propre pour Lui. [19:10] À la vue de toute cette félicité,
l’apôtre est prêt à rendre hommage à celui qui la lui révèle. Ces scènes
merveilleuses remplissent son âme d’adoration. L’objet placé immédiatement
devant lui est le messager céleste, et c’est à ses pieds qu’il se prosterne pour
adorer, mais l’ange l’en empêche. Il n’était qu’un serviteur, compagnon de Jean
et de tous ceux qui avaient le témoignage de Jésus, car l’esprit de prophétie,
est-il dit, est le témoignage de Jésus. Le témoignage de ne point rendre hommage
à des êtres intermédiaires est le dernier avertissement donné à une Assemblée à
son déclin, comme il avait été, pour ainsi dire, un des premiers (Colossiens 2
[v. 18]).
Ch. 19 v. 11-21 — La
venue de Christ en puissance pour le jugement
Ch. 19 v. 11-13 — Les caractères de Jésus apparaissant pour le jugement guerrier
Nous arrivons maintenant (verset 11, etc.) au grand fait de la venue de Christ
en puissance. [19:11] Le ciel qui avait été ouvert sur Jésus [(Luc 3:21)] et
Étienne [(Act. 7:56)], s’ouvre maintenant pour Jésus venant comme Roi des rois
et Seigneur des seigneurs. [3:7] La foi l’avait connu comme le Saint et le
Véritable, [3:14] comme le témoin fidèle et véritable. [19:11] Il apparaît
maintenant comme fidèle et véritable ; non comme témoin, sauf en tant que le
jugement lui-même est le témoin de sa fidélité et de sa vérité. Les caractères
sous lesquels il apparaît sont simples, mais de toute importance. Premièrement,
il vient pour un jugement général, mais sous forme guerrière. Ce n’est pas une
séance de jugement, comme ce que nous voyons au chapitre 20, depuis le verset 4,
c’est la puissance victorieuse. [19:12] Ses yeux ont la pénétration propre au
jugement divin. Il porte sur sa tête plusieurs diadèmes, comme signe de sa
domination universelle. Mais, tout en étant ainsi révélé comme homme, il a une
gloire personnelle, gloire dans laquelle nul ne peut pénétrer1, gloire dont il a
la puissance consciente, mais qui n’est pas révélée. [19:13] Il est le vengeur —
son vêtement est teint dans le sang. Tout le caractérise, nous pouvons le
remarquer, selon ce en quoi il est manifesté par le jugement même. Il est le
Révélateur, la parole de Dieu — c’est son caractère éternel, ce qu’il était
avant la création ; maintenant, il le montre en jugement.
1 Il en était ainsi quant à sa personne et à son service. Nul ne connaissait le Fils, sinon le Père [(Matt. 11:27)]. C’était le secret de son rejet. C’est ce qu’il était, et nécessairement il était tel dans le monde. Mais le monde sous l’influence de Satan ne voulait pas de Lui. Dans son humiliation, sa gloire divine était maintenue dans les insondables profondeurs de sa personne. Dans notre passage, il est révélé en gloire, mais il reste toujours ce que nul ne pouvait sonder — sa propre personne et sa nature.
[19:13] Le nom sous lequel il est révélé, c’est la Parole de Dieu. Nous le connaissons comme révélant Dieu en grâce ou en puissance de manière à ce que Dieu soit connu. Mais sa personne comme Fils reste toujours insondable. [19:12] Son nom est écrit, de sorte que nous savons qu’il ne peut être connu — non pas inconnu, mais impénétrable. Mais il justifie maintenant le caractère et les exigences de Dieu relativement aux hommes — ce qu’ils devaient être pour Dieu, et ce que Dieu était pour eux dans leur relation naturelle, caractère et exigences révélés par rapport à la responsabilité des hommes. C’est à cela et à nous-mêmes que se rapporte le jugement.
Ch. 19 v. 14-21 — Les
jugements exécutés par le Seigneur
[19:14] Les armées qui sont dans le ciel n’ont point leurs vêtements teints dans
le sang. Elles sont triomphantes ; elles suivent Christ dans son triomphe,
revêtues d’une pureté parfaite. Ce sont ses élus, appelés et fidèles. [És.
63:1-3] La vengeance sur Édom n’était pas leur part, bien qu’ils partagent sa
victoire sur la Bête. La vengeance sur Édom a un caractère plus terrestre et est
plus en rapport avec la Judée. L’Assyrien est là, non point la Bête (voyez Ps.
83 [v. 8]). [19:20] La Bête et le faux prophète sont détruits par Lui quand il
vient du ciel. [19:15] Il frappe les nations avec l’épée de sa bouche et les
gouverne avec une verge de fer ; ses saints ont cela avec Lui (chapitre 2:26,
27). Il foule aussi au pressoir1. C’est la partie qui est plus terrestre, comme
le montre Ésaïe 63. [14:16] Ainsi Celui qui est assis sur une nuée jette sa
faucille sur la terre, [14:19] tandis que c’est un ange qui coupe et jette les
grappes dans la cuve et la cuve fut foulée2 — il n’est pas dit, par quelqu’un
assis sur la nuée. [19:20] Le caractère du jugement de la Bête et du faux
prophète est céleste ; c’est par la parole de Dieu, le Seigneur venant du ciel,
qu’il est exécuté. La vendange est une chose terrestre. [19:16] Christ est
publiquement, officiellement, et en lui-même Roi des rois et Seigneur des
seigneurs. [19:20] La Bête et le faux prophète sont jetés vifs dans l’étang de
feu : c’est un jugement actuel et final. — [19:21] Les autres sont
judiciairement mis à mort. Il n’est pas dit que le jugement final de ceux qui
ont été séduits ait lieu à ce moment. [20:3] Satan n’est pas encore jeté dans
l’étang de feu [(20:10)], mais dans l’abîme, où la légion de démons suppliaient
le Seigneur de n’être pas envoyée (Luc 8:30, 31). Satan doit y rester lié
pendant mille ans, temps durant lequel il ne pourra pas séduire les nations.
1 Cela aussi, il le fait seul. Ce n’est pas que les saints ne soient avec Lui comme son cortège, pour ainsi dire, mais l’exécution du jugement lui appartient. En Ésaïe, il est dit seulement que du peuple personne n’est avec lui [(63:3)]. Quand le jugement se tient, quand c’est une séance, le jugement leur est donné (chapitre 20:4).
2 J’ai déjà dit que la moisson est un jugement séparatif; il y a du froment pour le grenier. La vendange est la vengeance — une juste vengeance.
Chapitre 20
Ch. 20 v. 4-6 — La place de tous les saints avec Christ, dans la résurrection
[20:2] La puissance du mal ayant été mise de côté, [20:4] nous voyons l’autorité
judiciaire conférée aux saints et exercée en paix. Le prophète ne voit pas,
comme en Daniel 7 [(v. 9)], des trônes simplement placés, mais ici, ils sont
aussi occupés. Outre tous ceux à qui en général le jugement est donné, deux
classes spéciales sont mentionnées, parce qu’elles auraient pu sembler être
arrivées trop tard ou avoir perdu leur part dans cette gloire. Ce sont d’abord
ceux qui ont été décapités pour le témoignage de Jésus, après que l’Assemblée
n’est plus sur la terre, car nous avons affaire avec la période apocalyptique ;
la seconde classe se compose de ceux qui n’ont pas adoré la Bête (comparer
chapitre 6:9-11 ; 13:15). Ceux-là, aussi bien que les saints qui avaient délogé
auparavant, ont leur portion avec Christ. Ils vivent et règnent avec Lui durant
les mille ans. [20:5] (Ceux qui ne sont pas de Christ, le reste des morts, ne
vivent pas avant que les mille ans soient accomplis)1. [20:6] Ils sont
finalement délivrés de la seconde mort. La première mort, les gages du péché
[(Rom. 6:23)], ils l’avaient subie, mais c’était dans leur fidélité à Christ.
Ils ne doivent avoir aucune part dans la seconde mort, jugement final du péché.
Elle n’a aucun pouvoir sur eux ; au contraire, ils ont une relation spéciale
avec Dieu et avec Christ : ils sont sacrificateurs de Dieu et de Christ, et
régneront avec lui mille ans. Eux aussi sont rois et sacrificateurs. Remarquons
en passant comment Dieu et Christ sont unis ici dans une seule pensée ; c’est ce
que nous trouvons constamment dans les écrits de Jean. [19:20] Ainsi, la Bête et
le faux prophète sont dans l’étang de feu, [19:21] leurs armées sont tuées,
[20:2] Satan est lié dans l’abîme, [20:6] et les saints ressuscités sont
sacrificateurs de Dieu et de Christ et règnent avec Christ mille ans. Les
détails et les effets ne sont pas donnés ici, remarquons-le. L’objet est
d’assigner la place des saints et particulièrement de ceux qui ont été martyrs
pendant la période qu’embrasse ce livre. Les autres sont introduits comme
entrant dans le tableau général. [20:4] Il y a des gens assis sur les trônes,
mais les fidèles dont parle la prophétie sont spécialement mentionnés.
1 [20:4] On peut remarquer ici que les expressions : « vécurent et régnèrent », indiquent certainement la résurrection. [20:5] L’expression est la même que pour « le reste des morts ne vécut pas jusqu’à, etc. » ; de sorte qu’il s’agit bien de résurrection. [20:6] C’est ce que confirment les paroles suivantes : « C’est ici la première résurrection ».
Ch. 20 v. 7-10 —
Dernière révolte de l’homme naturel, séduit par Satan
[20:7] Après que les mille ans sont accomplis, Satan est délié. [20:8] Il vient
sur la terre, mais ne recouvre jamais une place dans le ciel. Les nations sont
mises à l’épreuve par sa tentation. Ce n’est pas même d’avoir vu Christ et joui
des fruits de sa gloire, qui peut mettre en sûreté le coeur de l’homme, de
simples moyens ne le peuvent pas, s’il doit dépendre de cela. Les hommes,
nombreux comme le sable de la mer, tombent entre les mains de Satan, dès qu’ils
sont tentés. Jouissant de la bénédiction à une époque où l’infidélité sera la
ruine immédiate (peut-être la mort) [(Ps. 101:8)], et où rien ne sera là pour
les tenter, ils seront infidèles dès que la tentation viendra, dès que leur
coeur sera mis à l’épreuve. C’est la dernière et nécessaire épreuve de l’homme ;
nécessaire parce qu’il ne pourrait pas finalement jouir de Dieu avec son coeur
naturel, et le coeur naturel n’est pas mis à l’épreuve quand la bénédiction
actuelle dépend de la reconnaissance d’un Christ présent, visible et glorieux.
[20:9] La multitude séduite, non plus limitée au tiers de la terre, c’est-à-dire
à un district prophétique spécial, mais comprenant la largeur de la terre, monte
contre le camp des saints et l’entoure, ainsi que la cité bien-aimée, Jérusalem.
Il est remarquable de ne pas voir ici la présence spéciale de Christ parmi les
saints. En apparence, ils sont laissés pour être enveloppés par leurs ennemis.
Le Seigneur permet cette épreuve de la fidélité personnelle qui sépare nettement
les saints des autres. S’il apparaissait, naturellement la multitude hostile ne
monterait pas, et l’épreuve complète du coeur ne démontrerait pas la fidélité
des saints qui n’écoutent pas les séductions de Satan. Ils sont pressés et
entourés par l’ennemi, mais demeurent fidèles. Une fois cette séparation et
cette épreuve complète achevées, le jugement de Dieu tombe du ciel sur ceux qui
se sont laissé séduire, et les détruit. [20:10] Le diable est alors jeté dans
l’étang de feu où se trouvent déjà la Bête et le faux prophète, et où ils seront
tourmentés aux siècles des siècles.
Ch. 20 v. 11-15 — Le
jugement final des morts
Le pouvoir judiciaire divin s’exerce sur les morts
Ceci clôt l’exercice de la colère, de la destruction de la puissance hostile —
scène étrange — Dieu ayant des ennemis dans ce monde ! [20:11] Maintenant est
introduit le pouvoir judiciaire revêtu de son droit propre. On peut remarquer
que l’on ne trouve pas dans ce livre l’exercice de ce pouvoir sur les vivants.
[19:19-21] La puissance hostile de la Bête est détruite [19:11] par Celui qui
juge et combat en justice, les saints célestes ayant été pris dans la gloire.
[20:9] La multitude des apostats à la fin des mille ans est détruite par le feu
du ciel. Mais on ne trouve pas ici le jugement de Matthieu 25 [(v. 31-46)], à
moins qu’il n’ait quelque rapport avec le jugement du chapitre 20, verset 4, de
l’Apocalypse.
Le jugement des
méchants non inscrits au livre de vie, de la mort et du hadès
[20:12] Nous avons maintenant le jugement des morts. [20:11] Il n’est pas
question ici d’une venue du Seigneur. Un grand trône blanc est dressé ; le
jugement s’exerce selon la pureté de la nature de Dieu. Il n’est pas question
d’action envers la terre ou envers la puissance du mal, mais envers les âmes. Le
ciel et la terre — tout ce qui avait été simplement les scènes du jugement — ont
disparu. Les secrets des coeurs des hommes sont jugés par Celui qui les connaît
tous [(Ps. 44:21 ; Rom. 2:16)]. Le ciel et la terre s’enfuient de devant la face
de Celui qui est assis sur le trône, [20:12] et les morts, les grands et les
petits, se tiennent devant ce siège de la puissance et du jugement. Les morts
sont jugés selon leurs oeuvres, d’après ce qui est écrit dans les livres de
mémoire. Mais un autre élément est mis en évidence. La souveraine grâce seule a
sauvé selon le dessein de Dieu1. [20:15] Il y a un livre de vie. Quiconque n’y
est pas trouvé écrit est jeté dans l’étang de feu. C’est la scène finale de
séparation et qui clôt tout pour la race humaine et ce monde. [20:12] Et
quoiqu’ils soient jugés, chacun selon ses oeuvres, cependant la souveraine grâce
a délivré quelques-uns, [20:15] et quiconque n’est pas trouvé écrit dans le
livre de la grâce est jeté dans l’étang de feu. [20:13] La mer a rendu les morts
qui étaient en elle ; la mort et le hadès ont aussi rendu ceux qui étaient en
eux. [20:14] Et la mort et le hadès prennent fin pour toujours par le jugement
divin. Le ciel et la terre ont passé [(20:11)], mais ils doivent revivre ; non
pas la mort et le hadès. Il n’y a pour eux que la destruction pour jamais par le
jugement de Dieu. Ils sont envisagés comme étant la puissance de Satan. Il a le
pouvoir de la mort et les portes du hadès [(Héb. 2:14)], et c’est pourquoi la
mort et le hadès sont détruits judiciairement pour toujours. Leur pouvoir a pris
fin pour toujours. La mort et le hadès sont personnifiés, mais naturellement il
n’est pas question pour eux de tourments ou de châtiment, ce qui a lieu pour le
diable quand il est jeté dans l’étang de feu [(20:10)]. Mais quand le diable y a
été jeté, la mort n’était pas encore détruite, car les morts coupables n’avaient
pas encore été ressuscités pour le jugement. Maintenant, ils l’ont été, et le
dernier ennemi est détruit [(1 Cor. 15:26)]. La force et la portée de l’image
est, je n’en doute pas, que tous les morts maintenant jugés (tout le contenu du
hadès, en qui était le pouvoir de la mort) sont jetés dans l’étang de feu
[(20:15)], de sorte que la mort et le hadès, qui n’existaient qu’à cause de
l’état de ces morts, prennent fin entièrement et judiciairement par le fait que
les morts sont jetés dans l’étang de feu. Les saints étaient depuis longtemps
sortis de la mort et du hadès, mais la mort et le hadès subsistaient encore pour
les méchants. [20:15] Maintenant ceux-ci, en vertu du jugement devant le grand
trône blanc, sont jetés dans l’étang de feu — la seconde mort [(20:14)]. Le
livre de vie est la limite et la mesure du salut.
1 Ce dessein et la responsabilité de l’homme ne sont jamais confondus, mais comme on le voit dans les deux arbres du jardin d’Éden, ils sont toujours juxtaposés [(Gen. 2:9)]. La vie est mise en rapport avec la responsabilité dans la loi ; mais la responsabilité vient d’abord, et la preuve est ainsi faite que l’homme ne peut pas subsister devant Dieu. La question n’est résolue qu’en Christ qui a porté nos péchés, qui est mort pour nous au péché et qui est la vie. En Christ, les conseils de Dieu et la promesse de la vie viennent en premier lieu, ensuite la responsabilité de la créature sur la terre, puis la grâce accomplissant les conseils, en justice, par la croix.
Chapitre 21
Ch. 21 v. 1-8 — État éternel pour la nouvelle création
[21:1] Mais il y a un nouveau ciel et une nouvelle terre. La mer n’est plus — il
n’y a point de séparation, ni de partie du monde, qui ne soit amenée dans un
état d’ordre sur la terre devant Dieu. Nous ne trouvons pas ici le royaume
médiatorial. L’Agneau n’est pas sur la scène. Dieu est en tous. [21:4] Plus de
douleurs, ni de larmes, [21:3] plus de peuple de Dieu terrestre et distinct des
habitants de la terre. Ceux-ci sont le peuple de Dieu, et Dieu lui-même est avec
eux, leur Dieu, mais en même temps son tabernacle est avec eux. [21:2] C’est la
sainte cité, la nouvelle Jérusalem. [22:3] L’Assemblée a son caractère propre,
elle est l’habitation de Dieu d’une manière spéciale quand l’état immuable est
arrivé et que tout est fait nouveau. [21:6] Dieu est la fin, comme il est aussi
le commencement. Celui qui a soif maintenant, Dieu le rafraîchira en lui donnant
gratuitement de la fontaine d’eau de la vie — [21:7] le vainqueur héritera de
toutes choses. Le monde, pour le chrétien, est actuellement un grand Rephidim
(Exode 17 [v. 1]). Voici les deux parties de la bénédiction finale : le
vainqueur aura Dieu pour son Dieu, et il sera son fils. [21:8] Ceux qui ont
redouté de suivre ce chemin — qui n’ont pas vaincu le monde et Satan, mais ont
marché dans l’iniquité — ceux-là auront leur part dans l’étang de feu. Ainsi se
termine l’histoire des voies de Dieu.
Ch. 21 v. 9-27 — La
cité céleste
Ch. 21 v. 9-17 — L’assemblée, divine et céleste, parfaite selon l’homme
[21:9] Ce qui suit est la description de la cité céleste, [17:1] de même
qu’auparavant nous avions eu celle de Babylone. [21:10] Son caractère céleste
est révélé en même temps que sa relation millénaire avec la terre. [21:9] Un des
sept anges, qui avaient eu les sept coupes de la colère de Dieu, vient, comme
dans le cas de Babylone, pour montrer au prophète l’épouse, la femme de
l’Agneau. Le résultat du jugement sur la terre est l’introduction de
bénédictions meilleures et plus élevées. [21:10] Le prophète est placé, comme
Moïse [(Deut. 34:1)], sur une haute montagne, pour voir la scène de la promesse,
et il contemple la nouvelle Jérusalem descendant du ciel d’auprès de Dieu. C’est
là son double caractère, divine dans son origine et aussi céleste (comparer 2
Cor. 5:1). Elle pourrait être de Dieu et terrestre, ou bien céleste et
angélique. Ce n’est ni l’un ni l’autre. Elle est divine dans son origine, et
céleste dans sa nature et son caractère. [21:11] Elle est revêtue de la gloire
divine, et cela doit être, comme étant fondée sur l’oeuvre de Christ. C’est
cette gloire qui l’illumine, gloire représentée par le jaspe cristallin, symbole
de la gloire divine (voyez chapitre 4:3). [21:12] Sa sécurité est assurée : elle
a une grande et haute muraille. Elle a douze portes. Les anges sont devenus les
gardiens volontaires des portes de la sainte cité, fruit de l’oeuvre rédemptrice
de Christ dans la gloire. Cela marque aussi la possession par l’homme, ainsi
amené à la gloire dans l’Assemblée, de la place la plus élevée dans la création,
ainsi que l’ordre providentiel de Dieu dont les anges avaient été précédemment
les administrateurs. Les douze portes représentent la plénitude de la perfection
humaine du pouvoir gouvernemental et administratif. La porte était l’endroit où
le jugement se rendait. Douze, ainsi que nous l’avons déjà vu souvent, désigne
la perfection de l’ordre et du pouvoir gouvernemental. Le caractère en est
marqué par les noms des douze tribus ; Dieu les avait ainsi gouvernées. [21:14]
Les patriarches ne sont pas les fondements, mais le caractère de ce pouvoir
gouvernemental se trouve là. Les douze fondements sont les douze Apôtres de
l’Agneau. Dans leur oeuvre, ils ont été les fondements de la cité céleste.
Ainsi, le déploiement de la puissance dans la création et dans la providence, la
puissance gouvernementale (Jéhovah), et l’Assemblée autrefois fondée à
Jérusalem, sont présentés ensemble dans la cité céleste, siège organisé du
pouvoir céleste. [21:9] Elle n’est pas présentée sous le caractère d’épouse,
bien qu’elle soit l’épouse, la femme de l’Agneau. Nous ne la voyons pas sous son
caractère paulinien de bénédiction, dans son union avec Christ comme son corps.
[21:14] C’est l’Assemblée comme fondée à Jérusalem sous les douze — le siège
organisé du pouvoir céleste, la nouvelle et maintenant céleste capitale du
gouvernement de Dieu. Ils avaient souffert et avaient servi l’Agneau dans la
cité terrestre, et sous Lui avaient fondé la céleste. [21:16] Cette cité céleste
est en même temps vaste et parfaite — tout y est mesuré et reconnu de Dieu.
[21:15] Ce n’est pas maintenant un résidu qui est mesuré (comparer 11:1), c’est
la cité. [21:16] Elle n’a pas la perfection divine, cela ne saurait être, mais
une perfection donnée de Dieu. Sa forme est un cube, toutes ses faces sont
égales, c’est la perfection finie. [21:17] De même la muraille (toutes ces
choses sont seulement des symboles) est parfaite, sa hauteur est 12 x 12. La
muraille qui assure la sécurité de la cité est la gloire divine. Comme il est
écrit de la Jérusalem terrestre : « Dieu a mis le salut pour murailles et pour
remparts » [(És. 26:1)].
Ch. 21 v. 18-21 — Les
caractères des composants de la cité
[21:18] La cité, quant à sa nature, est formée en justice et en sainteté divines
— « d’or pur, semblable à du verre pur ». Ce qui est maintenant opéré dans les
hommes ici-bas, et appliqué à leurs âmes par la Parole, est la nature même de
toute la cité (comparer Éph. 4:24). [21:19] Les pierres précieuses, symboles des
divers déploiements de la nature de Dieu, qui est lumière, en rapport avec la
créature (vues dans la création, Ézéchiel 28 [v. 13], et en grâce sur le
pectoral du souverain sacrificateur [(Ex. 28:15-30)]), brillent maintenant dans
une gloire permanente et ornent les fondements de la cité. [21:21] Les portes
ont la beauté morale qui fait le plaisir de Christ dans l’Assemblée [(Matt.
13:46)], et elles l’ont d’une manière glorieuse. Le sol sur lequel on marche, au
lieu de présenter aucun danger de souillure, est en lui-même juste et saint ;
les rues, tout ce avec quoi les hommes viennent en contact, sont justice et
sainteté — c’est de l’or pur comme du verre transparent.
Ch. 21 v. 22-23 — La
gloire de Dieu révélée, et de l’Agneau
[21:22] La gloire de Dieu n’est pas voilée par ce qui remplissait de terreur, il
n’y a pas de temple dont les hommes approchaient, mais sans pouvoir entrer en
présence de Dieu qui demeurait caché. Le Seigneur, Dieu, le Tout-Puissant et
l’Agneau sont le temple de la cité céleste. On peut approcher de Dieu et de
l’Agneau dans leur propre nature et leur propre gloire, entourés seulement de
cette gloire dans sa pleine manifestation.
[21:23] Là il n’est pas besoin de lumière créée, la gloire de la lumière divine illumine tout et l’Agneau en est le vase.
[21:22] Remarquons que ce n’est pas le Père qui est le temple. C’est le Dieu révélé en gouvernement dans les diverses dispensations, le vrai Dieu, et c’est l’Agneau qui a manifesté sa gloire. Tel est le caractère de la cité.
Ch. 21 v. 24-27 — Les
habitants de la cité, et les rapports de la terre avec elle
[21:24] La vision continue en montrant les relations de la cité avec ceux qui
sont sur la terre et avec les habitants de la cité. C’est une inconséquence
apparente, mais non réelle, car la cité est vue comme le domaine de l’épouse
[(21:9)]. Quand il est parlé des habitants, il s’agit de bénédiction
individuelle. Les nations épargnées dans les jugements qui ont frappé la terre,
marchent à la lumière de la cité ; et c’est ce que fait le monde maintenant,
dans une certaine mesure ; il marche à la lumière de l’Assemblée. Mais alors la
gloire sera parfaite. [21:23] La cité jouit en elle-même directement de la
lumière, [21:24] et le monde, de la lumière de gloire qui lui est transmise.
C’est à la cité que les rois de la terre apportent leur honneur et leur gloire.
Ils reconnaissent les cieux et le royaume céleste comme étant la source de tout,
et c’est là qu’ils apportent l’hommage de leur puissance. [21:25] Il n’y a plus
de nuit, et les portes restent constamment ouvertes ; il n’est nul besoin de
défense contre le mal, [21:27] bien que la sécurité divine, dont jouit la cité,
empêche l’approche même du mal. [21:24] Les rois eux-mêmes viennent de leur
plein gré lui apporter leur hommage. [21:26] Mais la gloire et l’honneur des
nations lui sont aussi apportées. Le ciel est vu comme la source de toute la
gloire et de tout l’honneur de ce monde, et c’est pourquoi la gloire et
l’honneur sont maintenant vrais. [21:27] Rien de souillé n’entre là, ni rien de
ce qui introduit les idoles et le mensonge. Ni le mal provenant de l’homme, ni
la séduction de Satan, ne peuvent exister là, ni y causer aucune corruption.
Combien n’arrive-t-il pas maintenant, quand quelque chose de bon est établi, que
le coeur qui réfléchit sait que le mal entrera et que Satan trompera et
corrompra. Là, nous avons la certitude que cela ne pourra jamais arriver. Ce
n’est pas seulement l’absence du mal qui caractérise la sainte cité, mais
l’impossibilité que le mal y entre. Mais il y a dans la cité, chez ceux qui s’y
trouvent, ce qui, ayant sa source dans la grâce parfaite, comprend toutes les
bienheureuses affections en rapport avec l’Agneau. Ceux-là seuls, dont les noms
sont écrits dans le livre de vie de l’Agneau, trouvent leur place dans la cité.
Chapitre 22
Ch. 22 v. 1-5 — Fin de la description de la cité céleste
Relation de la cité avec la terre, et condition des serviteurs de Dieu en elle
Bien que la sainte cité ne soit pas sur la terre, sa relation avec la terre se
voit partout. [22:1] Le fleuve de Dieu la rafraîchit, [22:2] et l’arbre de vie,
dont les fruits toujours mûrs sont l’aliment de ses célestes habitants, porte
dans ses feuilles la guérison pour les nations. Les saints glorifiés seuls
mangent le fruit qui résulte d’une croissance constante (chapitre 2:7), mais ce
qui se manifeste et se déploie au-dehors, comme les feuilles d’un arbre, est une
bénédiction pour ceux qui sont sur la terre. Nous voyons que la grâce est ce qui
caractérise l’Assemblée dans la gloire. La nation et le royaume qui ne serviront
pas la Jérusalem terrestre périront entièrement (Ésaïe 60:12) — elle conserve
son caractère royal. L’Assemblée garde aussi son caractère propre ; les feuilles
de l’arbre, dont le fruit est sa nourriture, sont pour la guérison. [22:3] Il
n’y a plus de malédiction ; le trône de Dieu et de l’Agneau est en elle, et
c’est la source de la bénédiction et non de la malédiction. Ses serviteurs le
serviront ; souvent ici-bas, ils ne le peuvent pas comme ils le voudraient.
Remarquons encore une fois comment Dieu et l’Agneau sont identifiés ici. [22:4]
Ses serviteurs jouiront pleinement du privilège de sa présence constante ; ils
verront sa face, et le fait qu’ils sont à Lui, qu’ils Lui appartiennent en
propre, sera évident pour tous. [22:5] Là, il n’est point de nuit, nul besoin de
lumière, car le Seigneur fait luire sa lumière sur eux, et, quant à leur
condition, ils règnent non pendant les mille ans, comme ils le feront sur la
terre, mais aux siècles des siècles.
Fin de la partie
prophétique de l’Apocalypse
Ainsi se termine la description de la cité céleste, ainsi que l’ensemble du
volume prophétique. Ce qui suit sont des avertissements, ou bien l’expression
finale des pensées de Christ à l’égard de l’Assemblée et de ses relations avec
elle.
Ch. 22 v. 6-15 — Fin de
la prophétie et son application
Ch. 22 v. 6-12 — La prophétie n’est pas pour l’Assemblée, mais pour ceux qui
traversent les circonstances décrites
[22:6] L’ange déclare la vérité de ces choses, et dit que le Seigneur Dieu des
prophètes — non pas comme le Dieu et Père du Seigneur Jésus Christ, ni comme
enseignant directement l’Assemblée comme habitant en elle par le Saint Esprit —
mais le Seigneur Dieu des prophètes a envoyé son ange pour faire connaître ces
choses à ses serviteurs. [22:7] « Voici », dit Christ, parlant comme dans les
anciens temps par l’esprit prophétique, s’élevant jusqu’à son propre témoignage
personnel, « voici, je viens bientôt. Bienheureux celui qui garde les paroles de
la prophétie de ce livre ». L’Assemblée est envisagée, non comme le sujet de la
prophétie, mais comme « les choses qui sont » [(1:19)] ; le temps, pour elle, ne
compte pas, et en particulier le temps à venir. Ceux qui gardent la prophétie
sont ceux que le livre concerne, et ils sont avertis que Christ viendra bientôt.
Nul doute que nous ne puissions tirer profit de la prophétie, mais nous ne
sommes pas dans les scènes dont elle parle. [22:8] Jean, sous l’impression que
lui cause la dignité du messager qui lui a montré ces choses, tombe à ses pieds
et veut l’adorer. Mais les saints de l’Assemblée, même s’ils sont faits
prophètes à la manière de ceux d’autrefois, ne doivent pas retourner à
l’incertitude des anciens jours. [22:9] L’ange était un simple ange, compagnon
de service de Jean et de ses frères. Jean devait adorer Dieu. [22:10] Les
paroles de la prophétie ne devaient pas être scellées, comme celles que Daniel
entendit (chapitre 12 [v. 4]) : le temps était proche. [22:11] Quand la
prophétie a clos son témoignage, les hommes restent dans l’état où ils se
trouvent, soit pour le jugement, soit pour la bénédiction. [22:12] Et Christ
vient bientôt, pour rendre à chacun selon que sera son oeuvre. Le verset 7 était
un avertissement de garder les paroles du Livre donné sous forme de bénédiction
à ceux qui se trouvent dans les circonstances auxquelles il est fait allusion ;
mais le verset 12 est l’annonce de la venue de Christ pour le jugement général
des vivants.
Ch. 22 v. 13-15 —
Christ est tout, les rachetés sont avec lui, et les méchants dehors
[22:12] Finalement Christ, ayant pris personnellement la parole, au verset 12,
[22:13] s’annonce comme l’Alpha et l’Oméga, le commencement et la fin — Dieu
avant et après tout — et remplissant la durée. [22:14] Le texte vrai du verset
14, selon les bonnes autorités, est : « Bienheureux ceux qui lavent leurs robes,
afin qu’ils aient droit à l’arbre de vie, et qu’ils entrent par les portes dans
la cité ». Les rachetés, ceux qui sont purifiés, peuvent entrer là et se nourrir
du fruit de l’arbre de vie ; car je pense qu’il s’agit ici du fruit. [22:15]
Dehors sont les impurs et les violents, et ceux qui aiment le mensonge de Satan
et l’idolâtrie, le péché contre la pureté, contre leur prochain et contre Dieu ;
ceux qui suivent Satan.
Ch. 22 v. 16-17 —
Révélation de Jésus, et attente de l’Église
Ch. 22 v. 16 — La révélation de Jésus en lui-même, fils de David et étoile du
matin
Cela termine le résumé. [22:16] Le Seigneur Jésus se révèle maintenant lui-même
dans sa propre personne, parlant à Jean et aux saints. Il déclare ce qu’il est,
dans quel caractère il apparaît pour le leur dire : « Je suis la racine et la
postérité de David » ; — l’origine et l’héritier des promesses temporelles
faites à Israël, mais beaucoup plus que cela — « l’étoile brillante du matin ».
C’est ce qu’il est avant qu’il apparaisse, à deux égards ; seulement, l’un a
rapport à Israël — c’est ce qu’il est comme né de la semence de David selon la
chair. Mais le Seigneur a pris un autre caractère. Il ne s’est pas encore levé
comme le Soleil de justice sur une terre plongée dans les ténèbres [(Mal. 4:2)]
; mais, pour la foi, l’aube est levée, et l’Assemblée, dans la nuit qui couvre
le monde, le voit comme l’Étoile brillante du matin ; tandis qu’elle veille en
l’attendant, selon sa parole, elle le connaît dans son radieux caractère céleste
— caractère qui ne réveille pas un monde endormi, mais qui est le bonheur et la
joie de ceux qui veillent. Quand il se lèvera comme Soleil de justice, on ne le
connaîtra pas comme nous le connaissons maintenant. Si brillant que puisse être
le jour, la terre ne le connaîtra pas sous ce caractère céleste d’Étoile du
matin. [22:17] Tandis que Christ a cette place, l’Esprit habite dans l’Assemblée
ici-bas, et l’Assemblée est dans la relation qui lui est propre. Elle est
l’épouse de Christ, et son désir tend vers Lui.
Ch. 22 v. 17 — Le cri
du désir de l’Épouse, par l’Esprit
[22:17] Ainsi, « l’Esprit et l’Épouse disent : Viens ». Ce n’est pas un
avertissement comme celui d’un juge ou d’un rémunérateur, mais c’est la
révélation de lui-même qui réveille le désir de l’Épouse, selon la relation dans
laquelle la grâce l’a placée. Ce n’est pas non plus simplement un sentiment ou
un désir ; l’Esprit qui habite dans l’Assemblée, suggère et conduit sa pensée.
Mais l’Esprit et, avec Lui, le coeur de ceux qui jouissent de la relation, se
tournent aussi vers d’autres : « Que celui qui entend dise : Viens ». Que celui
qui entend la voix de l’Esprit dans l’Assemblée se joigne à ce cri et dise :
Viens. C’est une espérance commune, ce doit être notre désir commun, et le
sentiment de ce qui va arriver sur la terre, et celui de la ruine dans les
choses qui sont, doit seulement, bien que ce soit en réalité un motif d’un ordre
inférieur, faire sortir ce cri du coeur de tous.
Ch. 22 v. 17 — La
position du saint, désirant la venue de Christ et reflétant son caractère
[22:17] Mais, tandis qu’il est encore ici-bas, le saint a aussi une autre place.
Non seulement ses désirs s’élèvent vers Dieu et l’Époux céleste, mais il reflète
le caractère de Dieu qu’il connaît, comme ayant sa nature et son Esprit
manifestés dans l’amour de Christ et comme étant en possession de l’eau de la
vie, quoique n’ayant pas encore l’Époux. Il se tourne vers ceux qui l’entourent
et les invite : « Que celui qui a soif vienne », puis il proclame au monde le
message : « Que celui qui veut prenne gratuitement de l’eau de la vie ». Ainsi,
la position tout entière du saint, qui a la conscience de la place de
l’Assemblée, est développée dans ce verset, depuis son désir de la venue de
Christ, jusqu’à l’appel qu’il adresse à quiconque veut venir.
Ch. 22 v. 17-21 —
Promesse de bénédiction finale, l’attente des saints
La mise en garde sur l’intégrité du livre, puis l’encouragement final
[22:18] L’intégrité du livre est sauvegardée par un avertissement solennel : «
Si quelqu’un ajoute à ces choses, Dieu lui ajoutera les plaies écrites dans ce
livre » ; [22:19] si quelqu’un ôte quelque chose, il perdra « sa part de l’arbre
de vie et de la sainte cité »1. [22:20] Christ encourage ensuite le coeur des
saints par l’assurance qu’il vient promptement, et le coeur du vrai croyant
répond avec un désir ardent et sincère : « Amen ! viens, Seigneur Jésus ! »
[22:21] Puis le livre se clôt par la salutation de grâce, laissant sur le coeur
la promesse et le désir comme dernières paroles de Jésus.
1 La vraie leçon ici est « l’arbre », et non « le livre de vie ». Mais le livre de vie n’est pas la vie ; le fait que nous y sommes écrits n’est pas une chose finale, à moins qu’en réalité nous y soyons écrits avant la fondation du monde [(13:8 ; 17:8)] ; mais, même alors, ce n’est pas la même chose que la possession de la vie.
La position sentie par
les saints, avant et après la prophétie
[1:5-6] Le lecteur remarquera qu’au commencement, [22:17] comme à la fin du
livre, avant et après les développements prophétiques, nous avons l’expression
pleine de beauté de la position consciente des saints.
La bénédiction
individuelle au début, puis position de l’Assemblée complète à la fin
[1:5-6] La première fois, à l’ouverture du livre, se trouve la bénédiction
individuelle et consciente en vertu de l’oeuvre de Christ ; [22:16-17] la
seconde fois, c’est toute la position de l’Assemblée, distinguant ainsi
nettement les saints qui sont sous l’évangile de ceux dont les circonstances
leur sont prophétiquement données à connaître dans ce livre.
Ch. 1 v. 5-6 — La
bénédiction individuelle à la première venue de Christ
[1:5-6] « À celui qui nous aime, et qui nous a lavés de nos péchés dans son sang
; — et il nous a faits un royaume, des sacrificateurs pour son Dieu et Père »,
lisons-nous au commencement. [1:5] Aussitôt que Christ a été nommé (et il en est
ainsi dans les deux cas [(22:16)]), son nom réveille chez les saints la
conscience de son amour de leur relation avec Lui. Ils sont déjà lavés de leurs
péchés dans son sang, [1:6] et faits un royaume — des sacrificateurs pour Dieu
son Père ; — leur position et leur état sont fixés avant qu’aucune partie de la
prophétie soit développée, et, dans le royaume à venir, ils jouiront de cette
position, non pas d’être bénis sous le gouvernement de Christ, mais d’être
associés avec Lui. Ici, dans ce livre, ils ont simplement leur place dans le
royaume et la sacrificature ; c’est le titre individuel résultant de sa première
venue. [1:5] Ils sont aimés, lavés dans son sang, [1:6] et associés avec Lui
dans le royaume.
Ch. 22 v. 16-17 —
L’activité de l’amour dans l’Église, attiré et dirigé vers Jésus
[22:16] À la fin du livre, Christ est révélé comme l’Étoile du matin, place qui
n’appartient en aucune manière à la prophétie ; [22:17] c’est celle dans
laquelle l’Assemblée qui a attendu son retour est associée avec Lui pour
elle-même et le royaume. (Comparez la promesse faite aux vainqueurs à Thyatire
[(2:28)])1. Cela met l’amour en activité. Ce n’est pas, comme auparavant,
simplement le fait que l’on est aimé [(1:5)] et ce que cet amour nous a fait
devenir [(1:6)], mais ici, l’amour est attiré et dirigé premièrement vers Christ
dans la relation connue dans laquelle l’Assemblée se trouve avec Lui, puis vers
les saints qui entendent, ensuite vers ceux qui ont soif, et enfin vers le monde
entier. Le désir de l’Assemblée comme l’Épouse avec laquelle est l’Esprit, est
dirigé vers la seconde venue de Christ pour elle-même — vers la possession de
l’Étoile du matin ; puis l’Esprit se tourne vers les saints, les invitant à se
joindre à ce désir et à dire à Jésus : Viens ! Mais nous avons l’Esprit et non
pas encore l’Époux ; c’est pourquoi quiconque a soif est invité à venir et à
boire, et ainsi l’évangile est proclamé à tous : « Que celui qui veut prenne
gratuitement de l’eau de la vie ». C’est l’amour agissant dans le saint et se
tournant de Christ vers les pécheurs dans le monde.
1 Comparez la place de la nuée en Luc 9 [(v. 34-35)]. Là, c’est la voix du Père qui est entendue.
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John Nelson Darby