Introduction
Décadence et ruine de l’Assemblée confiée à l’homme
Épanchement du cœur de Paul devant la ruine de ce qu’il a fondé et bâti selon
Dieu
La seconde épître à Timothée a un caractère tout particulier : elle est
l’expression du cœur de celui qui, en dehors de la Palestine, avait fondé et
bâti l’Assemblée de Dieu sur la terre, et qui en voyait la décadence, ainsi que
l’abandon qu’elle avait fait des principes sur lesquels lui-même l’avait fondée.
Dieu reste fidèle ; son fondement demeure sûr et inébranlable, mais l’œuvre
confiée aux mains des hommes s’affaiblissait et se perdait déjà. La conscience
de cet état de choses, qui, du reste, se trahit dans la manière dont l’apôtre
lui-même était abandonné [(4:16)], opprimait le cœur de celui-ci, et il épanche
ce cœur dans le sein de son fidèle Timothée. L’Esprit nous instruit, par ce
moyen, quant à cette solennelle vérité, que l’Église n’a pas gardé son premier
état, et fait connaître les moyens de sûreté à ceux qui cherchent Dieu et qui
désirent lui plaire au milieu d’un pareil état de choses.
Jean montre la
décadence et le jugement qui suit, mais aussi la vie qui demeure la même
L’apôtre Jean donne l’histoire de la décadence et du jugement de l’Assemblée
ici-bas, et ensuite celle du monde : il nous montre une vie qui, en dehors de
toute question quant à l’état de l’Assemblée, demeure toujours la même, et nous
rend capables de jouir de Dieu, étant semblables à lui dans sa nature et dans
son caractère.
Paul voit la ruine
amenée par l’homme, mais aussi le fondement de Dieu qui demeure
Comme témoin, Jean doit demeurer jusqu’à ce que le Seigneur vienne [(Jean
21:22)] ; mais Paul voit, pour lui-même, la ruine de ce qu’il avait bâti et
soigné si fidèlement. Il s’était dépensé pour l’Assemblée en accomplissant ce
qui restait à souffrir des afflictions du Christ [(Col. 1:24)] ; et il devait
voir ce qu’il avait tant aimé, ce qu’il avait soigné comme une mère chérit son
nourrisson, ce qu’il avait planté comme la plante de Dieu sur la terre [(1 Cor.
3:6)], s’affaiblir quant à son état et à son témoignage dans le monde,
s’éloigner de la source de la force, et se corrompre. Douloureuse expérience,
mais qui est celle du serviteur de Dieu dans tous les siècles et dans toutes les
économies. Le serviteur de Dieu voit bien la puissance de Dieu agir pour planter
le témoignage sur la terre, mais il voit les hommes manquer bientôt à ce
témoignage ; il voit la maison qui forme la demeure du Saint Esprit se lézarder
et se dégrader ; néanmoins — et nous aimons à le répéter avec l’apôtre — le
solide fondement de Dieu demeure à toujours. Quoi qu’il en soit de l’ensemble,
l’individu doit toujours s’éloigner de toute iniquité et maintenir à lui seul,
s’il est nécessaire, le véritable témoignage du nom du Seigneur [(2:19)]. Cette
position de témoignage ne peut jamais manquer à l’âme fidèle.
Consolations de
l’apôtre dans la fidélité de Dieu et de quelques saints
Les consolations de l’apôtre se fondent, en présence du mélange et de la
confusion qui commençaient à se montrer dans l’Assemblée, sur ces deux
principes, savoir : la fidélité de Dieu et la responsabilité de l’individu
[(2:19)] ; mais il se rappelle aussi la communion et la fidélité de quelques
précieuses âmes, et en profite avec joie. Au milieu des afflictions de
l’Évangile et de l’abandon de tant de personnes [(4:10)], l’apôtre avait ses
Timothée [(4:9)] et ses Onésiphore [(1:16-17)], qui étaient les sceaux de son
ministère devant le Seigneur.
Chapitre 1er
Ch. 1 v. 1-5 — Caractère dans lequel Paul s’adresse à Timothée
Ch. 1 v. 1 — Terrain de la grâce et de la vie individuelle promise en Christ
L’apôtre se place, d’emblée, sur le terrain de la grâce, de la vie individuelle
qui ne change pas dans son caractère essentiel, et en dehors des privilèges de
l’Assemblée : non pas que ceux-ci eussent changé, mais l’apôtre ne pouvait plus
les rattacher à l’ensemble du corps sur la terre. [1:1] Ici, Paul est apôtre,
selon la promesse de la vie éternelle qui est dans le christ Jésus. Il ne parle
pas de Christ seulement sous le caractère de Messie, ou comme Tête du corps,
mais de la promesse de la vie en lui.
Ch. 1 v. 2-4 —
Affection manifestée et confiance de Paul envers Timothée
[1:2] Il s’adresse à son bien-aimé fils Timothée ; [1:3] il se souvient de son
affection ; [1:4] il désire beaucoup le voir, se souvenant de ses larmes
(répandues probablement quand Paul avait été fait prisonnier ou lorsque, à cette
occasion, Timothée s’était séparé de lui ou avait appris sa captivité). Ce qui
est exprimé ici, c’est la confiance d’un ami parlant à un cœur qu’il connaît.
Nous voyons quelque chose de cette confiance, mais dans la perfection qui était
propre au Sauveur, en Jésus sur la croix, dans ce qu’il dit à Jean et à sa mère
[(Jean 19:26-27)]. Une pareille forme d’expression ne conviendrait pas à Paul.
Les affections des hommes se montrent par et dans leurs besoins, les besoins de
leurs cœurs ; l’affection du Seigneur, par sa condescendance. En Christ tout est
parfait en soi ; en nous, c’est seulement par la grâce que tout est à sa place.
Mais, lorsqu’il n’y a plus la séparation pour le service en puissance, ne
connaissant autre chose que le service, alors la nature selon Dieu reprend sa
vraie place. Le miel était interdit dans l’offrande de gâteau consacrée, qui
devait être faite par le feu [(Lév. 2:11)].
Ch. 1 v. 3-5 — Foi et
fidélité des ancêtres, sans mention de la loi
L’apôtre ne parle plus ici (v. 3) du caractère élevé de son œuvre, mais de sa
position personnelle, justement sentie selon l’Esprit. [1:3] Il avait servi
Dieu, suivant en cela ses ancêtres avec une conscience pure. De toute manière,
il était un vase à honneur ; il était revêtu du lustre d’une bonne conscience
depuis plus d’une génération, et sa piété personnelle, fondée sur la vérité, se
traduisait en service rendu à Dieu. Il ne s’agit pas ici d’un jugement porté par
l’apôtre sur l’état intérieur de chaque génération de ses ancêtres, mais de leur
caractère. [1:5] Paul rappelle un fait semblable dans le cas de Timothée, mais
sa foi personnelle, connue de l’apôtre lui-même, est mentionnée, en sorte que le
lien était chrétien bien qu’il se joignît à un sentiment personnel1. Le
judaïsme, quant à ses obligations extérieures, est entièrement négligé ici ; car
le père de Timothée était grec [(Act. 16:1)], et le mariage de sa mère juive
était impur selon la loi, rendant aussi Timothée impur selon la loi et le
privant des droits judaïques : aussi, de fait, il n’avait pas été circoncis
comme enfant. Paul l’avait fait circoncire [(Act. 16:3)], ce qui n’était de
nouveau pas selon la loi, à moins que Timothée ne se fût fait prosélyte. Les
païens et leurs enfants étaient exclus d’Israël, comme nous le voyons dans
Néhémie. Ce que Paul avait fait à l’égard de Timothée était au-dessus de la loi
: il n’en parle pas ici — il laisse le père païen hors de vue, et s’occupe
seulement de la foi sincère de la mère et de la grand-mère de Timothée, de leur
foi personnelle et de celle de son cher disciple lui-même.
1 C’est en réalité le fondement de l’exhortation du verset 6. Lorsque l’apôtre voit la foi d’un si grand nombre renversée, il reporte ses pensées sur la confiance personnelle de son cœur en Timothée, que la grâce avait fortifié par l’atmosphère où il avait vécu.
Ch. 1 v. 6-12 — Service
à exercer, selon Dieu et tout ce qui est de Lui
Ch. 1 v. 6 — Don de grâce de Timothée, à exercer dans un temps difficile
Don spécial conféré à Timothée, pour une activité selon Dieu
L’état de l’Assemblée n’est qu’une occasion de plus pour l’exercice de la foi de
l’apôtre et pour son activité zélée, pleine de cœur et de courage. Les
difficultés et les dangers se multipliaient de toutes manières, l’infidélité des
chrétiens s’ajoutant à toutes les autres, mais Dieu n’en était pas moins avec
les siens. [1:7] Dieu ne nous a pas donné un Esprit de crainte, mais de
puissance, d’amour et de conseil, [1:6] de sorte que l’ouvrier du Seigneur,
l’homme de Dieu, celui qui se tient en communion avec Dieu pour le représenter
sur la terre, doit ranimer le don qui est en lui, [1:8] et, comme l’apôtre
l’exprime avec une force et une clarté admirables et touchantes, endurer les
souffrances de l’évangile selon la puissance de Dieu (vers. 7, 8). [1:6] Ici,
l’apôtre pouvait en appeler à un don spécial de l’Esprit qui avait été conféré à
Timothée par l’imposition de ses mains. [1 Tim. 4:14] Dans la première épître,
il avait parlé de la prophétie qui avait appelé ou désigné Timothée pour la
possession de ce don, et nous avait dit que ce témoignage de la prophétie avait
été accompagné de l’imposition des mains des anciens ; [1:6] ici il nous dit que
l’imposition de ses propres mains avait été le moyen de conférer ce don à
Timothée.
Nécessité de l’aide de
Dieu pour persévérer malgré toutes les difficultés
[1:6] L’apôtre rappelle ce don à Timothée, cette preuve de la puissance et de la
réalité de son ministère (et de celui de l’apôtre lui-même), en vue du temps
actuel où son exercice était plus difficile. Quand tout fleurit et que le
progrès de l’évangile est remarquable, quand le monde même est frappé de ce
progrès, on trouve l’œuvre facile malgré les difficultés et l’opposition ; et —
tel est l’homme — à la suite de cette opposition, on est hardi et persévérant ;
mais quand les autres, des chrétiens même, abandonnent l’ouvrier, quand le mal
et la déception produits par l’Ennemi entrent au milieu du témoignage, quand
l’amour s’est refroidi, et que, parce qu’on est fidèle, la prudence s’effraie et
veut ralentir notre allure, en de pareilles circonstances, garder sa fermeté,
persévérer dans l’œuvre, ne pas perdre courage, n’est pas chose facile. Il faut
posséder le christianisme avec Dieu, en sorte qu’on sache pourquoi l’on est
ferme ; et il faut être soi-même en communion avec Dieu, afin de posséder la
force nécessaire pour continuer à travailler en son nom, et d’avoir l’appui de
sa grâce en tout temps.
Ch. 1 v. 7-10 — Fermeté
et suffisance de ce qui est de Dieu, selon Ses conseils
Ch. 1 v. 7-9 — Dons de Dieu pour le témoignage et pour l’évangile, malgré les
souffrances
[1:7] Dieu nous a donc donné l’Esprit de puissance, d’amour et de conseil :
[1:6] l’apôtre avait une telle position de la part de Dieu qu’il avait pu
conférer à Timothée le don nécessaire pour son service ; [1:7] mais l’état
d’esprit et d’âme pour employer ce don faisait partie de l’héritage de tout
chrétien qui s’appuie réellement sur Dieu. [1:8] Timothée ne devait non plus
avoir honte, ni du témoignage qui, extérieurement, n’avait plus son premier élan
dans le monde, ni de Paul qui était maintenant prisonnier. Qu’il est précieux de
posséder ce qui est éternel, ce qui est basé sur la puissance et sur l’œuvre de
Dieu lui-même ! Les souffrances de l’évangile étaient là, mais Timothée devait y
prendre part et ne point reculer, mais les endurer selon la puissance de Dieu.
[1:9] Dieu nous a sauvés, nous a appelés d’un saint appel, non selon nos œuvres,
comme si quelque chose dépendait de l’homme, mais selon son propos arrêté, et
selon sa grâce qui nous a été donnée dans le Christ Jésus, avant les temps des
siècles (vers. 9). C’est là pour nos âmes le fondement sûr et inébranlable, un
rocher contre lequel les flots des difficultés se brisent en vain, faisant
preuve d’une force à laquelle nous ne pourrions résister un instant ; mais
montrant en même temps leur impuissance totale contre les conseils et l’œuvre de
Dieu. Les efforts de l’Ennemi ne font que montrer qu’il est sans force en
présence de ce que Dieu est, et de ce que Dieu a fait pour nous. [1:12] L’apôtre
lie à cela son ministère et les souffrances qu’il endurait, mais il savait qui
il avait cru ; il savait que son bonheur était assuré et réservé auprès de Dieu.
Réalisation de la
fermeté de ce qui est de Dieu, par la puissance de l’Esprit
[1:7] Ce que nous avons à chercher, c’est la puissance de l’Esprit, afin que
nous réalisions, par la foi, ce que Dieu nous a donné, et que nous restions,
quant à nos cœurs, quant à notre foi pratique, dans la conscience de notre union
avec Christ, sur ce fondement inébranlable qui n’est rien moins que la fermeté
et la gloire de Dieu lui-même, [1:9] car son propos arrêté, qui nous donne une
place et une portion en Christ lui-même, [1:10] a été maintenant manifesté par
l’apparition de ce même Christ.
Ch. 1 v. 9-10 —
Manifestation des conseils de Dieu
Ce n’est plus le gouvernement de Dieu envers Son peuple choisi ici-bas
Il ne s’agit plus d’une nation choisie dans le monde pour y déployer les
principes du gouvernement de Dieu tels qu’ils sont manifestés dans ses voies en
justice, en patience, en bonté et en puissance sur la terre (quelque
inébranlables d’ailleurs que soient les conseils de Dieu, quelque sûr que soit
son appel), à l’égard du peuple qu’il a appelé.
Conseil éternel de Dieu
manifesté en Christ : la vie pour l’homme
[1:9] Il s’agit du conseil de Dieu, formé et établi en Christ avant que le monde
existe, d’un conseil qui a sa place dans les voies de Dieu, en dehors et
au-dessus du monde, en rapport avec la personne du Fils de Dieu et pour
manifester un peuple uni avec lui dans la gloire. C’est donc une grâce qui nous
a été donnée en lui avant les temps des siècles. [1:10] Caché dans les conseils
de Dieu, ce dessein de Dieu a été manifesté avec la manifestation de Christ, en
qui il avait son accomplissement. Ce n’étaient pas seulement des bénédictions et
des voies de Dieu à l’égard des hommes ; c’était la vie, la vie éternelle pour
l’âme, et l’incorruptibilité pour le corps. [1:11] Ainsi Paul était apôtre selon
la promesse de la vie.
Ch. 1 v. 11-12 —
Service de Paul pour l’évangile
Ch. 1 v. 11 — Évangile adressé à tous les hommes, de la part de Dieu, en Christ
[1:10] Tant que Christ lui-même était en vie, quoique la vie se trouvât en lui,
ce dessein de Dieu ne pouvait être accompli à notre égard. La puissance de la
vie, la puissance divine dans la vie devait se manifester par la destruction de
la puissance de la mort introduite par le péché, au moyen de laquelle Satan
règne sur les pécheurs. Christ donc a annulé la mort dans sa résurrection, et,
par l’évangile, a mis en évidence la vie et l’incorruptibilité, c’est-à-dire,
cet état de la vie éternelle, qui place l’âme et le corps au-delà de la mort et
de sa puissance. [1:11] Ainsi l’évangile, c’est-à-dire la bonne nouvelle de
cette œuvre, s’adresse à tous les hommes. Fondé sur les conseils éternels de
Dieu, établi dans la personne de Christ, l’œuvre nécessaire à son
accomplissement étant accomplie par Christ lui-même, possédant un caractère tout
à fait en dehors du judaïsme et du simple gouvernement de Dieu sur la terre,
l’évangile de Paul était adressé à tous les hommes. Étant la manifestation des
conseils éternels et de la puissance de Dieu, ayant affaire avec l’homme captif
et accablé sous la puissance de la mort, mais aussi avec l’accomplissement d’une
victoire qui place l’homme en dehors de cette puissance et dans un état tout
nouveau qui dépend de la puissance de Dieu et de ses conseils, l’évangile
s’adresse à l’homme, à tous les hommes, juifs ou gentils, sans distinction. Paul
voyait Adam mort par le péché, Christ vivant dans la puissance de la vie divine
; il annonçait cette bonne nouvelle à l’homme : la délivrance et un état de
choses tout nouveau.
Ch. 1 v. 12 — Annonce
de l’évangile pour Christ, sans crainte de la souffrance
[1:11] C’est à annoncer cet évangile que l’apôtre avait été appelé comme héraut
; [1:12] pour cela qu’il souffrait ; et dans la conscience de ce qui en était la
cause, il n’avait pas honte de souffrir ; car il savait qui il avait cru et il
connaissait Sa puissance. Paul croyait à l’évangile qu’il prêchait et ainsi à la
puissance victorieuse de Celui en qui il croyait ; il pouvait mourir, pour ce
qui regardait la vie qu’il avait reçue du premier Adam, il pouvait être
déshonoré et honni dans le monde et par le monde ; mais la vie en Christ, la
puissance par laquelle Christ avait acquis une place pour l’homme en dehors de
la condition du premier Adam, la vie comme Christ la possède maintenant, n’était
pas atteinte. [1:10] Non que la vie ne fût pas là auparavant ; mais la mort et
celui qui avait le pouvoir de la mort n’étaient pas vaincus, et, au-delà de la
tombe fermée, tout était ténébreux : parfois un éclair pouvait briller à travers
la nuit, une base vraie pouvait être posée pour les justes conclusions d’un
pharisien ; mais la vie et l’incorruptibilité n’ont brillé qu’en Christ et dans
sa résurrection.
Ch. 1 v. 12 — Paul a
cru Christ, et a part à Sa vie, selon la vérité
[1:12] Toutefois ce n’est pas là tout ce qui est exprimé ici. L’apôtre ne dit
pas : « en quoi j’ai cru » ; mais « qui j’ai cru » : différence importante, qui
place le chrétien, quant à sa confiance, en relation avec la personne de Christ
lui-même. Paul avait parlé de la vérité, mais la vérité se lie à la personne de
Christ : lui est la vérité [(Jean 14:6)] ; et en lui la vérité a de la vie, de
la force, se lie à l’amour qui applique cette vérité à l’âme, qui la soutient
dans le cœur, et le cœur par elle : « Je sais, dit l’apôtre, qui j’ai cru ». Il
avait confié son bonheur à Christ : en lui était cette vie à laquelle l’apôtre
avait part ; en lui la force qui la soutenait et gardait dans le ciel l’héritage
de gloire réservé à cette vie, là où elle se déployait.
Ch. 1 v. 12 — Paul
travaille, ayant tout remis à Jésus jusqu’à la fin
[1:12] Encouragé par cette espérance et se confiant en Jésus, l’apôtre avait
tout supporté pour lui et pour les siens ; il avait accepté toute souffrance
ici-bas, il était content de mourir tous les jours [(1 Cor. 15:31)]. Il avait
remis à Jésus le dépôt de son bonheur dans la gloire de cette vie nouvelle ; en
attendant, il travaillait dans l’affliction, sûr de retrouver, au jour où il
verrait Jésus et où toutes ses peines seraient terminées, ce qu’il avait confié
à un fidèle Maître et Sauveur. C’était en vue de ce jour-là, et pour retrouver
alors son bonheur et sa joie, qu’il les lui avait confiés.
Ch. 1 v. 13-14 — La
vérité, expression de la pensée de Dieu
Ch. 1 v. 13 — Importance de la vérité comme communication de Dieu
Tenir ferme la vérité, base de la fidélité à Dieu
Bientôt, du reste, Paul devait avoir fourni sa carrière. [1:13] Ses yeux se
dirigent donc sur Timothée pour le bien de l’Assemblée ici-bas : il exhorte
celui-ci à retenir ferme la vérité telle qu’il la lui avait enseignée (elle
était le témoignage du Seigneur), mais la vérité dans sa réalisation par la foi
en Christ et selon la puissance de l’amour que l’on trouve dans la communion
avec lui. L’apôtre lui-même l’avait réalisée, ainsi que nous l’avons vu. La
vérité et la grâce vivante en Jésus, en foi et en amour, amour qui donne à la
vérité sa force et sa valeur, ce sont là, pour ainsi dire, les pivots de la
force et de la fidélité en tout temps, et en particulier pour l’homme de Dieu
quand l’Assemblée en général est infidèle.
La vérité est la
révélation de toutes choses de la part de Dieu
[1:13] La vérité, telle qu’elle a été enseignée par les apôtres et exprimée par
eux-mêmes, la manière dont ils l’ont présentée, le « modèle des saines paroles
», est l’expression, par inspiration, de ce que Dieu a voulu révéler, et cela
dans toutes les relations dans lesquelles la vérité est liée ensemble dans
toutes ses parties diverses, selon la nature vivante et la puissance de Dieu,
qui en est le centre nécessaire comme il en est la source. Rien autre que la
révélation ne saurait être cette expression. Dieu exprime tout ce qu’il veut
communiquer, selon la vérité exacte des choses et d’une manière vivante. C’est
par sa parole même que tout existe ; il est la source et le centre de tout ;
tout découle de lui, tout se rapporte à une personne vivante, savoir à lui-même,
qui est la source de tout, de qui tout tire son existence. Cette existence n’a
lieu qu’en relation avec lui, et les relations de toutes choses avec lui et
entre elles-mêmes se trouvent dans l’expression de sa pensée, du moins selon la
mesure dans laquelle il se met en relation avec l’homme dans toutes ces choses.
Si le mal entre, pour ce qui regarde la volonté ou ses conséquences en jugement,
c’est que la relation avec Dieu est rompue ; et la relation qui est rompue est
la mesure du mal.
Importance de la Parole
de Dieu comme révélation de cette vérité
La Parole révèle la relation de toutes choses avec Dieu, comme Christ
On voit ainsi l’immense importance de la parole de Dieu. Elle est l’expression
de la relation de toutes choses avec Dieu, soit quant à leur existence où il
s’agit de la création, soit quant à ses conseils, soit même quant à sa nature à
lui, à la communication de la vie reçue de lui et au maintien de son vrai
caractère. Elle procède du ciel, comme en procédait la Parole vivante ; elle
révèle ce qui est au ciel, mais, ainsi que le faisait la Parole vivante,
s’adapte à l’homme ici-bas, le dirige là où il y a de la foi, mais le conduit
là-haut où la Parole vivante s’en est allée comme homme.
Règle parfaite que nous
avons en Christ, Parole vivante
Plus nous étudierons la Parole, plus nous verrons son importance. De même que
Christ, la Parole vivante, elle a sa source en haut, et révèle ce qui est en
haut ; elle est aussi parfaitement adaptée à l’homme ici-bas : elle nous donne
une règle parfaite selon ce qui est là-haut, et si nous sommes spirituels, elle
nous y conduit : notre bourgeoisie est dans les cieux [(Phil. 3:20)]. Il faut
distinguer entre la relation dans laquelle était l’homme comme enfant d’Adam, et
celle où il est comme enfant de Dieu. La loi est la parfaite expression des
exigences de la première ; elle est la règle de vie pour l’homme en Adam ; mais
elle se trouve être la mort. Une fois que nous sommes fils de Dieu, la vie du
Fils de Dieu comme homme ici-bas devient notre règle de vie. « Soyez donc
imitateurs de Dieu comme de bien-aimés enfants, et marchez dans l’amour, comme
aussi le Christ nous a aimés » [(Éph. 5:1-2)].
Christ, manifestation
et révélation de Dieu
Christ, centre des conseils divins, et manifestation de Dieu ici-bas
Dans sa nature, comme source de toute existence et centre de toute autorité et
de ce qui subsiste en dehors de lui, Dieu est le centre de tout et soutient tout
[(Héb. 1:3)]. Quant à ses conseils, Christ en est le centre ; et ici l’homme a
une place spéciale ; le bon plaisir de la sagesse était éternellement en Christ,
et tout doit être sous ses pieds. Afin que la nature et les conseils de Dieu ne
fussent pas séparés (ce qui du reste est impossible, mais cela était dans ses
conseils, afin que cette séparation n’eût pas lieu), Dieu est devenu homme.
Christ est Dieu manifesté en chair [(1 Tim. 3:16)], la Parole faite chair [(Jean
1:14)]. Ainsi la nature divine, l’expression de cette nature se trouvent dans
Celui qui est l’objet de ses conseils, et qui en forme le centre. Ainsi Christ
est la vérité et le centre de toutes les relations qui existent ; tout se
rapporte à lui ; on est par lui, pour lui ou contre lui ; tout subsiste par lui
[(Col. 1:17)] ; si l’on est jugé, c’est comme ennemi de Christ ; il est la vie
(spirituellement) de tout ce qui jouit de la communication de la nature divine ;
comme aussi il soutient tout ce qui existe [(Héb. 1:3)] ; sa manifestation met
au clair la vraie position de toutes choses : ainsi il est la vérité [(Jean
14:6)]. Tout ce qu’il dit, étant « les paroles de Dieu », est esprit et vie
[(Jean 6:63)] : vivifie, en agissant selon la grâce, et juge, eu égard à la
responsabilité de ses créatures.
Christ, révélation de
l’amour de Dieu, objet de la foi
Mais il y a plus encore : Christ est la révélation de l’amour. Dieu est amour
[(1 Jean 4:16)], et en Jésus l’amour est en activité et connu du cœur qui le
connaît, Lui. Le cœur qui connaît Dieu vit dans l’amour, et connaît l’amour en
Dieu. Mais Christ est aussi l’objet en qui Dieu nous est révélé et est devenu
l’objet de notre entière confiance. La foi est née par sa manifestation. La foi
existait bien en vertu des révélations partielles de ce même objet par lequel
Dieu se faisait connaître ; mais ce n’étaient que des anticipations partielles
de ce qui a été pleinement accompli dans la manifestation de Christ, du Fils de
Dieu. L’objet de la foi est toujours le même : autrefois, sujet de la promesse
et de la prophétie, maintenant la révélation personnelle de tout ce que Dieu
est, « l’image du Dieu invisible », Celui en qui le Père aussi est connu.
Christ, origine de la
foi et de l’amour, par qui nous croyons en Dieu
Ainsi la foi et l’amour prennent naissance, ont leur source dans l’objet qui,
par la grâce, les a créés dans l’âme, objet dans lequel on a appris ce que c’est
que l’amour, et à l’égard duquel la foi s’exerce. Par lui nous croyons en Dieu.
Personne n’a jamais vu Dieu ; le Fils unique qui est dans le sein du Père, lui,
l’a fait connaître [(Jean 1:18)].
Jésus est la vérité,
manifestation de la relation de toutes choses avec Dieu
Ainsi la vérité est révélée, car Jésus est la Vérité [(Jean 14:6)], l’expression
de ce que Dieu est, de manière à mettre toutes choses parfaitement à leur place
dans leurs vraies relations avec Dieu et entre elles. La foi et l’amour trouvent
l’occasion de leur existence dans la révélation du Fils de Dieu, de Dieu comme
Sauveur en Christ.
Action de l’Esprit de
Dieu pour communiquer la vérité
L’Esprit, énergie divine de la déité, agissant en rapport avec la créature
Mais il reste encore un aspect de l’accomplissement de l’œuvre et des conseils
de Dieu, que nous n’avons pas encore touché : c’est la communication de la
vérité et de la connaissance de Dieu. Cette communication est l’œuvre du Saint
Esprit dans laquelle la vérité et la vie se réunissent, car nous sommes
engendrés par la Parole [(Jac. 1:18)]. C’est l’énergie divine dans la déité,
active en tout ce qui met Dieu en rapport avec la créature ou la créature avec
Dieu. Agissant selon la perfection divine comme Dieu, en union avec le Père et
le Fils, le Saint Esprit révèle les conseils dont nous avons parlé et les rend
efficaces dans les cœurs, selon le propos arrêté du Père et par la révélation de
la personne et de l’œuvre du Fils. J’ai dit « l’énergie divine », non pas comme
définition théologique, dont je ne m’occupe pas ici, mais comme vérité pratique
; car, bien que tout ce qui regarde la création soit attribué au Père (à part le
jugement qui est confié tout entier au Fils [(Jean 5:22)], parce qu’il est Fils
de l’homme) et au Fils, l’action immédiate sur la créature et dans la création,
là où cela a lieu, est attribuée à l’Esprit.
Action multiple de
l’Esprit tout au long de la Parole
L’Esprit de Dieu planait sur la surface des eaux [(Gen. 1:2)], quand cette terre
a été formée par Dieu ; par son Esprit le ciel est peuplé d’astres [(Job 26:13)]
; nous sommes nés de l’Esprit [(Jean 3:8)], scellés par l’Esprit [(Éph. 1:13)] ;
par l’Esprit les saints hommes de Dieu ont parlé [(2 Pier. 1:21)] ; l’Esprit
opère dans les dons, distribuant à chacun comme il lui plaît [(1 Cor. 12:11)] ;
il rend témoignage avec notre esprit [(Rom. 8:16)] ; il soupire en nous [(Rom.
8:26)] ; nous prions par l’Esprit [(Éph. 6:18)], si la grâce de prier ainsi nous
est faite. Le Seigneur lui-même, né comme homme dans ce monde, a été conçu du
Saint Esprit [(Matt. 1:20)] ; par l’Esprit de Dieu il chassait les démons.
Révélation de toute la
vérité de Dieu par l’Esprit, agissant par la Parole
L’Esprit rend témoignage de tout, c’est-à-dire de toute vérité dans la Parole :
l’amour du Père, la nature et la gloire de Dieu lui-même, le caractère de Dieu ;
la personne, la gloire et l’amour du Fils, l’œuvre du Fils forment le sujet du
témoignage de l’Esprit, avec tout ce qui regarde l’homme en rapport avec ces
vérités. Le témoignage de l’Esprit quant à ces choses est la Parole ; et,
produit par le moyen des hommes, il prend la forme de la vérité formellement
présentée par révélation. Christ est la vérité [(Jean 14:6)], ainsi que nous
l’avons vu, il est le centre de toutes les voies de Dieu ; mais ce dont nous
parlons maintenant c’est de la divine communication de cette vérité ; et ainsi
il peut être dit que la Parole est la vérité [(Jean 17:17)]1. Mais bien que la
vérité révélée soit communiquée par le moyen des hommes, de sorte qu’elle prend
une forme adaptée à l’homme, sa source est divine, et Celui qui l’a communiquée
est divin, l’Esprit duquel il est dit : « Il ne parlera pas de par lui-même »
(Jean 16:13), c’est-à-dire à part du Père et du Fils. Par conséquent la
révélation de la vérité a toute la profondeur, l’universalité de relations, la
liaison inséparable avec Dieu (sans laquelle elle ne serait pas la vérité, car
tout ce qui est séparé de Dieu est mensonge), que la vérité elle-même possède,
et possède nécessairement, parce qu’elle est l’expression des relations de
toutes choses avec Dieu en Christ, c’est-à-dire des pensées de Dieu lui-même,
dont toutes ces relations ne sont que l’expression. La Parole juge aussi, il est
vrai, tout ce qui n’est pas en accord avec ces relations et juge selon la valeur
de la relation qui a été rompue, en rapport avec Dieu lui-même, et avec la place
que cette relation a dans ses pensées2. Lorsque cette Parole est reçue par
l’opération vivifiante du Saint Esprit dans le cœur, elle est efficace ; il y a
la foi ; l’âme est en relation vivante, réelle, pratique avec Dieu, selon ce qui
est exprimé dans la révélation qu’elle a reçue. La vérité, qui parle de l’amour
de Dieu, de la sainteté, de la purification de tout péché, de la vie éternelle,
de la relation d’enfant, nous place, lorsqu’elle est reçue dans le cœur, en
relation vivante, réelle, actuelle, avec Dieu, selon la force de toutes ces
vérités, comme Dieu les conçoit et les a révélées à l’âme. Ainsi elles sont
vitales et efficaces par le Saint Esprit ; et la conscience de cette révélation
de la vérité, comme aussi de la vérité de ce qui est révélé, et de l’ouïe réelle
de la voix de Dieu dans sa Parole, est la foi.
1 C’est pourquoi il est aussi dit (1 Jean 5 [v. 6]) : « L’Esprit est la vérité ».
2 Ceci est vrai quant à la culpabilité. Mais Dieu étant parfaitement révélé, et cela en grâce, comme le Père et le Fils, notre conception de la ruine dans laquelle nous sommes a bien plus de profondeur que le sentiment de notre culpabilité qui a interrompu les relations précédentes. Nous étions coupables selon notre responsabilité comme hommes ; mais nous étions aqeoi, sans Dieu dans le monde [(Éph. 2:12)], et (lorsqu’on connaît Dieu) c’est là une chose terrible. Le commencement de l’épître aux Romains traite de la question de notre culpabilité ; Éphésiens 2, de l’état où nous étions ; Jean 5:24 est un bref résumé de la grâce quant à ces deux choses. La relation est maintenant entièrement nouvelle, étant basée sur le dessein de Dieu, sur la rédemption et sur notre adoption comme enfants de Dieu.
Révélation et
expression de tout ce qui est de Dieu par la Parole inspirée
La Parole exprime tout ce qui est de Dieu, dans ce que l’homme peut saisir
Mais tout ceci est vrai dans la Parole révélée, avant qu’on y croie, et afin
qu’on y croie — qu’on croie à la vérité ; quoique le Saint Esprit seul y fasse
entendre la voix de Dieu et produise ainsi la foi : et ce qui y est révélé, est,
d’un côté la divine expression de ce qui tient à l’infini, et de l’autre,
s’exprime dans le fini. Ainsi la Parole est la divine expression de ce qui a la
profondeur de la nature de Dieu — duquel tout vient, avec les droits duquel tout
est en relation — mais de ce qui est développé (puisque cette Parole s’occupe de
ce qui est en dehors de Dieu) dans la création et dans le fini.
La Parole exprime
l’union de Dieu et de l’homme en Christ
L’union de Dieu et de l’homme dans la personne de Christ est le centre — le
centre nécessaire, peut-on dire (maintenant que nous en avons connaissance) — de
tout cela, ainsi que nous l’avons vu : la Parole inspirée en est l’expression
selon la perfection de Dieu et (Dieu en soit béni, car le Sauveur est le grand
sujet des Écritures, « car », dit-il : « elles… rendent témoignage de moi »
[(Jean 5:39)]) dans des formes humaines.
Seule la Parole
inspirée exprime de façon infinie ce qu’est Dieu
Mais cette Parole, étant divine, inspirée, est la divine expression de la
nature, des personnes et des conseils divins. Rien de ce qui n’est pas inspiré
de cette manière ne peut avoir cette place, car nul, sinon Dieu, ne peut
parfaitement exprimer ou révéler ce que Dieu est : la Parole est, par
conséquent, infinie dans ce qui coule en elle, parce qu’elle est l’expression
des profondeurs de la nature divine et qu’elle est liée à ces profondeurs ;
c’est pourquoi, y étant ainsi liée, elle est infinie, bien qu’exprimée dans un
sens fini, et, pour autant, elle est finie dans son expression et par là adaptée
à l’homme fini. Rien d’autre, même coulant et jaillissant de la même source,
n’est l’expression divine des pensées et de la vérité divines ; rien d’autre
n’est en union directe avec la source sans mélange. La liaison immédiate est
rompue : ce qui est dit n’est plus divin. Ce qui est dit peut contenir bien des
vérités : mais la dérivation vivante, l’infini, la liaison avec Dieu, ce qui
dérive immédiatement et d’une manière non interrompue de Dieu, manquent ;
l’infini n’y est plus. L’arbre croît par sa racine, et toutes ses parties, de la
racine jusqu’aux feuilles, forment un ensemble ; l’énergie de la vie y coule,
une sève qui vient de la racine. On peut considérer une partie de l’arbre comme
Dieu l’a placée, comme partie de l’arbre : on peut voir l’importance du tronc,
la beauté du développement dans les moindres détails, l’imposante grandeur de
l’ensemble où l’énergie vitale réunit la liberté et l’harmonie des formes ; on
sent que c’est un tout, uni par la même vie, comme ce tout est produit par elle.
Les feuilles, les fleurs, les fruits, tout nous parle de la chaleur de ce soleil
divin qui les a développés, de la source inépuisable et jaillissante qui les
nourrit ; mais on ne peut pas séparer une partie de l’arbre, quelque belle
qu’elle soit, sans lui ôter l’énergie de la vie et sa relation avec le tout.
Expression de la
vérité, par Dieu qui en est la source, ou par l’homme
Mélange de faiblesse avec la vérité quand l’homme l’exprime, en partie
Quand la puissance de l’Esprit de Dieu produit la vérité, elle se développe en
union avec sa source, soit dans la révélation, soit même dans la vie et dans le
service de l’individu, bien que, dans les deux derniers cas, il y ait, par la
faiblesse de l’homme, un mélange d’autres éléments. Quand l’esprit de l’homme
saisit et veut formuler la vérité, il le fait selon la capacité de l’homme, qui
n’en est pas la source ; la vérité, telle qu’il l’exprime, fût-elle même pure,
est séparée en lui de sa source et de son ensemble ; mais, en outre, la formule
porte toujours l’empreinte de la faiblesse de l’homme ; l’homme ne saisit la
vérité que partiellement ; il n’en expose qu’une partie : dès lors elle n’est
plus la vérité. De plus, il faut, quand l’homme la sépare de l’ensemble de la
vérité où Dieu l’a placée, il faut nécessairement qu’il la revête d’une nouvelle
forme, d’une enveloppe qui vient de l’homme ; aussitôt l’erreur se mêle avec
elle ! Ainsi la vérité qu’il reproduit n’est plus partie vitale de l’ensemble ;
elle est partielle, et partant pas la vérité ; elle est, de fait, mêlée avec
l’erreur. C’est de la théologie.
Importance de retenir
la vérité comme Dieu l’a formulée
Dans la vérité, il y a, quand Dieu l’exprime, l’amour, la sainteté, l’autorité
qui sont en lui, l’expression des propres relations de Dieu avec l’homme et de
la gloire de sa personne. Quand l’homme formule la vérité, tout cela manque et
ne saurait se retrouver dans son expression de la vérité, parce que c’est
l’homme qui la formule : ce n’est plus Dieu qui parle. Dieu formule bien la
vérité, c’est-à-dire il exprime la vérité dans des paroles certaines. Si l’homme
se met à formuler la vérité, sa formule n’est plus la vérité donnée de Dieu.
Ainsi, retenir ferme la vérité comme Dieu l’a formulée, retenir le type, la
forme ou modèle de son expression est de toute importance ; en la gardant, on
est en relation avec Dieu, selon la certitude de ce qu’il a révélé. Cette
révélation divine de la vérité est la sûre ressource de l’âme quand l’Assemblée
a perdu sa force et son énergie, n’est plus un soutien pour les faibles, et
quand ce qui porte le nom d’Assemblée ne répond plus à ce caractère de « colonne
et… soutien de la vérité » qui lui est donné dans la première épître [(1 Tim.
3:15)]1.
1 Les doctrines ou dogmes de l’Écriture ont leur importance et s’adaptent à l’âme la plus simple en ceci, que ce sont des faits et ainsi des objets de foi, non point des notions. Ainsi, que Christ soit Dieu, que Christ soit homme, que le Saint Esprit soit une Personne et autres déclarations semblables, ce sont des faits saisis par la foi dans l’âme la plus simple.
Retenir ferme la vérité
enseignée par Dieu Lui-même
La vérité, la vérité claire, positive, donnée comme révélation de Dieu en des
paroles revêtues de son autorité, dans lesquelles il a lui-même formulé cette
vérité, en communiquant les faits et les pensées divines nécessaires pour le
salut des hommes et pour leur participation à la vie divine, voilà ce qu’il faut
retenir ferme.
Certitude quant à la
vérité donnée de Dieu et reçue de Sa part
On n’est sûr de la vérité que lorsqu’on retient les expressions mêmes de Dieu
qui la renferment. Je puis, par la grâce, parler de la vérité en toute liberté,
chercher à l’expliquer, à la communiquer, à la faire peser sur la conscience
selon la mesure de la lumière et de la puissance spirituelle qui m’ont été
accordées ; je puis chercher à démontrer sa beauté, les relations de ses
différentes parties entre elles ; tout chrétien, et en particulier ceux qui ont
un don de Dieu, conféré dans ce but, peuvent le faire ; mais la vérité que
j’explique et que je propose est la vérité telle que Dieu l’a donnée avec ses
propres paroles dans la révélation qu’il en a faite : je retiens le modèle des
saines paroles que j’ai reçues d’une source divine et par une autorité divine ;
il me donne une certitude quant à la vérité.
Rôle du ministère, de
l’Assemblée et des Écritures en rapport avec la vérité
La Parole, source de la vérité que doit maintenir l’Assemblée
L’Assemblée maintient et garde la vérité, mais ne l’enseigne pas
Ici le rôle de l’Assemblée, si elle est fidèle, est important à remarquer. Elle
reçoit, elle maintient la vérité dans sa propre foi ; elle la garde, elle lui
est fidèle, elle lui est assujettie comme à une vérité, à une révélation qui
vient de Dieu lui-même. Elle n’est pas la source de la vérité. En tant
qu’Assemblée, elle ne la propage, elle ne l’enseigne pas. Elle dit : « Je crois
» — non pas : « Croyez ». Dire : « Croyez » est la fonction du ministère, dans
lequel l’homme est toujours individuellement en relation avec Dieu par un don
qu’il tient de lui et pour l’exercice duquel il lui est responsable. Ceci est de
toute importance. Ceux qui ont ces dons sont membres du corps. L’Assemblée
exerce sa discipline à l’égard de tout ce qui est chair en eux, dans l’exercice
réel ou apparent du don, comme partout ailleurs. Elle se conserve dans la
pureté, sans avoir égard à l’apparence des personnes, étant dirigée dans cette
discipline par la Parole, car c’est sa responsabilité ; mais elle n’enseigne
pas, elle ne prêche pas.
La Parole a précédé
l’Assemblée, qui en est le fruit
La Parole est avant l’Assemblée, car celle-ci a été rassemblée par la Parole :
les apôtres, un Paul, ceux qui furent dispersés par la persécution, mille autres
âmes fidèles ont annoncé la Parole ; et ainsi l’Assemblée a été formée. On a dit
que l’Assemblée a été avant les Écritures : pour ce qui regarde le contenu écrit
du Nouveau Testament, cela est vrai ; mais la Parole prêchée a été avant
l’Assemblée ; l’Assemblée n’en est jamais la source, mais le fruit ;
l’édification même de l’Assemblée réunie vient directement de Dieu, par les dons
qu’il a accordés, le Saint Esprit distribuant à chacun comme il lui plaît [(1
Cor. 12:11)].
Moyens de communiquer
la vérité à l’homme
Les Écritures, moyen de conserver la vérité certaine sans l’homme
Les Écritures sont le moyen que Dieu a employé pour conserver la vérité, pour
nous en donner la certitude, vu la faillibilité des instruments de sa
propagation depuis que la révélation a cessé.
La prédication, fruit
de l’Esprit dans le cœur selon la mesure de spiritualité
Si, au commencement, il a tellement rempli quelques hommes de son Esprit que
l’erreur était exclue de leur prédication ; si, outre cela, il a alors donné des
révélations dans lesquelles il n’y avait que sa propre Parole, il n’en est pas
moins vrai que, en thèse générale, la prédication est le fruit de l’œuvre du
Saint Esprit dans le cœur ; il y a seulement mesure de spiritualité et par
conséquent possibilité d’erreur. À l’égard de ces communications, quelle que
soit la puissance de l’œuvre de l’Esprit, nous avons à nous juger (voyez Actes
17:11 ; 1 Cor. 14:29). Nous verrons plus loin que les Écritures sont ce qui
donne de la sûreté, dans ce jugement, à ceux qui sont conduits de Dieu.
Union de trois choses,
selon Dieu, quant à la vérité
Nous trouvons ainsi, dans les voies de Dieu à l’égard du sujet qui nous occupe
maintenant, trois choses étroitement unies, mais différentes : le ministère,
l’Assemblée, et la parole de Dieu, c’est-à-dire la Parole écrite ; quand elle
n’est pas écrite, elle rentre dans la catégorie du ministère.
Le ministère de la
Parole, pour l’exposer au dedans ou au dehors
Le ministère — pour ce qui regarde la Parole, car le ministère de la Parole
n’est pas le seul service — prêche au monde, et enseigne ou exhorte les membres
de l’Assemblée.
L’Assemblée maintient
la vérité, par l’Esprit, s’occupant de tous ses membres
L’Assemblée jouit de la communion de Dieu, elle est nourrie et croît par le
moyen de ce que les divers membres lui fournissent. Elle conserve la vérité ;
elle en est le témoin dans sa confession. Elle maintient la sainteté par la
grâce et par la présence du Saint Esprit, elle jouit de la communion mutuelle
et, en amour, elle prend soin des besoins temporels de tous ses membres.
La Parole, règle donnée
de Dieu, communiquant la vérité selon Dieu
La Parole écrite est la règle donnée de Dieu, qui contient tout ce qu’il a
révélé. Elle est complète (Col. 1:25) : elle peut, puisqu’elle est la vérité,
être le moyen de communiquer la vérité à l’âme ; le Saint Esprit peut l’employer
comme moyen ; mais, en tout cas, elle est la règle parfaite, elle est la
communication, qui fait autorité, de la volonté et des pensées de Dieu pour
l’Assemblée.
Fidélité de chaque
partie envers la vérité
L’Assemblée doit être fidèle, recevant et gardant la vérité de Dieu
L’Assemblée est soumise, elle doit être fidèle, n’avoir pas de volonté. Elle ne
révèle pas ; elle maintient la vérité dans sa confession ; elle veille sur ce
qu’elle a ; elle ne communique pas — elle a reçu, elle doit garder fidèlement.
L’homme dirige : c’est Christ ; la femme obéit et est fidèle aux pensées de son
mari, au moins elle doit l’être (1 Cor. 11 [v. 3]) : c’est l’Assemblée. Les
oracles de Dieu lui sont confiés ; elle ne les donne pas, elle leur obéit.
Responsabilité
individuelle d’être fidèle à la vérité reçue
Le ministère est tenu individuellement à cette fidélité ; cela se comprend, et
dans notre épître nous avons tout particulièrement affaire avec cette
responsabilité individuelle. Ce qu’est l’Assemblée sous ce rapport est révélé
dans la première épître à Timothée (chap. 3:15). [1:13] Ici l’individu doit
tenir ferme ce modèle des saines paroles qu’il a reçu d’une source divine ; car
l’apôtre, dans sa fonction apostolique, était, comme instrument, une source
divine de vérité. Ni Timothée, ni l’Assemblée ne pouvaient formuler un tel
modèle des saines paroles ; leur part était de le tenir ferme après l’avoir
reçu.
L’individu doit
toujours rester fidèle, quoi qu’il en soit de l’Assemblée
Et ici, comme nous l’avons dit, l’individu, quelque infidèle que soit
l’Assemblée, l’individu est tenu à être fidèle, il y est toujours tenu.
Ch. 1 v. 14 — L’Esprit
en nous, pour garder la vérité telle que reçue de Dieu
Voici donc ce qu’il y a à faire : la vérité constatée par la Parole inspirée,
nous devons — je dois — la retenir telle qu’elle est formulée dans ce qui a été
révélé ; je dois la retenir, non comme proposition seulement, mais en union avec
le Chef, dans la foi et l’amour qui est dans le Christ Jésus. La force pour
accomplir ce devoir vient d’en haut, car ici un autre point nous est présenté :
le Saint Esprit a bien été donné à l’Assemblée, mais dans notre passage, il
s’agit d’un temps d’infidélité (vers. 15). [1:14] L’Esprit a été donné à l’homme
de Dieu, à chaque chrétien et à chaque serviteur, en vue du service qui leur a
été assigné. Par l’Esprit Saint, nous devons garder le bon dépôt qui nous a été
confié : c’est donc là ce que l’homme de Dieu avait à faire dans des temps comme
ceux d’alors ; or maintenant cette infidélité est allée bien plus loin.
Possédant la promesse de la vie éternelle et abandonné par la masse des
chrétiens, le chrétien fidèle doit tenir ferme la vérité comme cette vérité a
été formulée par l’autorité divine (c’est cette vérité que nous avons dans la
Parole, non seulement la doctrine ; car on peut prétendre avoir la doctrine de
Pierre ou de Paul, mais on ne saurait prétendre avoir leurs paroles, la forme de
la vérité telle que Pierre ou Paul l’ont donnée, ailleurs que dans leurs
écrits), et tenir cette vérité ferme dans la foi et dans l’amour qui sont en
Christ. Ensuite il faut, par la puissance du Saint Esprit, garder la substance
de la vérité, ce qui nous a été confié comme trésor, le dépôt des richesses et
de la vérité divines qui nous a été donné comme notre part ici-bas.
Ch. 1 v. 15-18 —
Isolation de Paul, au milieu du déclin de la foi
Abandon de l’apôtre par tous les chrétiens, ayant reçu l’évangile par lui
Aux versets 15 à 18, [1:15] nous voyons la masse des chrétiens tout à fait
détournée de l’apôtre, [1:16] de sorte que l’affection et la fidélité d’un seul
étaient pour lui d’un grand prix. Quel changement s’était déjà opéré dans les
chrétiens depuis le commencement de l’évangile ! Comparez cela avec les
Thessaloniciens, ou les Éphésiens : [1:15] c’était le même peuple au milieu
duquel (Éphèse était la capitale de ce qui est appelé ici Asie) Paul avait
prêché, de sorte que tous ceux qui demeuraient en Asie avaient entendu
l’évangile (Actes 19:10), et voyez comment tous l’avaient maintenant abandonné.
Décadence spirituelle
et affaiblissement, plutôt qu’abandon du christianisme
Il ne faut pas supposer toutefois que tous eussent abandonné la profession du
christianisme ; mais leur foi s’était affaiblie, et ils n’aimaient pas à
s’identifier avec un homme mal vu des autorités, méprisé, persécuté, prisonnier,
avec un homme qui, par son énergie, attirait sur lui des injures et des
difficultés personnelles. Ils se retiraient de Paul et le laissaient répondre
seul pour lui-même. Triste suite de la décadence spirituelle ! Mais de quel
sentiment ne faut-il pas que l’homme de Dieu soit animé en un pareil moment !
Chapitre 2
Ch. 2 v. 1-6 — Propagation de la vérité par le ministère
Ch. 2 v. 1 — Exhortation à marcher fermement avec la force venant de Christ
[2:1] L’homme de Dieu doit se fortifier dans la grâce qui est dans le Christ
Jésus. Christ n’était pas changé, quoi qu’il en fût des hommes, et celui qui
souffrait de leur abandon pouvait, sans être découragé, exhorter son bien-aimé
Timothée à persévérer fermement dans la Parole. Nulle part ailleurs nous ne
trouvons l’homme de Dieu plus instamment exhorté à marcher avec courage et sans
hésitation que dans cette épître, qui est le témoignage de la chute et de la
ruine de l’Assemblée.
Ch. 2 v. 2 —
Communication de la vérité reçue par le ministère de Timothée
Timothée doit transmettre la vérité reçue de Paul et assurée
[2:2] La vérité était le trésor spécial qui avait été confié à Timothée : il
devait, non seulement la garder, ainsi que nous l’avons vu, mais prendre soin
qu’elle fût propagée et communiquée à d’autres, plus tard, et peut-être plus
loin. Ce qu’il avait entendu de Paul devant plusieurs témoins (qui pouvaient
confirmer Timothée dans ses convictions quant à la vérité et affirmer aux autres
que ce qu’il annonçait était bien ce qu’il avait reçu de Paul), Timothée devait
le communiquer à des hommes fidèles, capables d’enseigner les autres. Il devait
employer des moyens ordinaires : ce n’est pas l’Esprit dans l’Assemblée, de
telle sorte que l’Assemblée fût une autorité ; ce n’est plus la révélation.
Timothée, bien instruit dans la doctrine que prêchait l’apôtre, confirmé dans
ces vues par plusieurs autres témoins qui avaient aussi appris cette doctrine de
Paul, en sorte qu’elle était commune à tous comme vérité connue et reçue, devait
prendre soin qu’elle fût communiquée à d’autres hommes fidèles. Il ne s’agit pas
ici non plus d’une autorisation à accorder, d’une consécration, comme on dit,
mais de ce que Timothée devait communiquer à des personnes fidèles : la vérité
qu’il avait reçue de Paul.
Le fidèle propage la
vérité, non l’Assemblée
Cette instruction de l’apôtre exclut l’idée de l’Assemblée comme propagatrice de
la vérité : cette propagation était l’affaire du fidèle enfant dans la foi, de
l’apôtre, ou du ministère.
Timothée, instrument
pour transmettre la vérité, et non origine de celle-ci
Timothée lui-même n’était pas une autorité non plus : il était un instrument, et
il devait rendre d’autres capables d’être aussi des instruments pour communiquer
la vérité, ce qui est bien autre chose que d’être la règle de la vérité. [2:2]
Il devait communiquer à des hommes fidèles ce qu’il avait entendu, et les autres
témoins servaient de garantie contre l’introduction de ce qui était faux, ou
celle de ses propres opinions, s’il avait été disposé à en avoir.
Perpétuation du
ministère, non de l’autorité, pour enseigner la vérité connue
C’est ainsi que, dans son sens ordinaire, le ministère se perpétue ; des
personnes compétentes s’occupent avec soin de la communication, non de
l’autorité, mais de la vérité à d’autres fidèles personnes. Dieu peut susciter
qui il veut et lui donner l’énergie de son Esprit ; et c’est dans cette énergie
que se trouvent la force et une œuvre efficace ; [2:2] mais la Parole ici
suppose la communication soigneuse de la vérité à des personnes propres pour
cette œuvre. Les deux principes, la libre action de l’Esprit, et la
communication de la vérité à des hommes fidèles, excluent également l’idée de la
communication de l’autorité officielle et l’idée que l’Assemblée fasse autorité
à l’égard de la foi ou bien qu’elle soit propagatrice de la vérité. Si Dieu
suscite qui il veut, comme il veut, le moyen qu’il emploie, quand il n’y a pas
d’opération spéciale de sa part, est de faire communiquer la vérité à des
personnes propres à la propager : c’est là tout autre chose que de conférer une
autorité ou un droit exclusif ou officiel de prêcher. Et c’était la vérité
révélée, connue, que Timothée devait communiquer, la vérité qui avait l’autorité
directe de la révélation — ce que les écrits de Paul peuvent seuls nous fournir,
ou bien, cela va sans dire, d’autres écrits inspirés.
Ch. 2 v. 3-6 — Qualités
pour accomplir l’œuvre : souffrances, combat, travail
Ensuite, l’apôtre montre les qualités nécessaires à Timothée pour continuer
l’œuvre dans les circonstances dans lesquelles lui et l’Assemblée elle-même se
trouvaient. [2:3] Il fallait savoir supporter les privations, les désagréments,
les difficultés et les peines comme un bon soldat de Jésus Christ, [2:4] et se
garder de s’embarrasser dans les affaires de la vie : un soldat au service ne
pourrait faire ainsi ; il doit être libre de tout pour plaire à celui qui l’a
appelé sous les armes. [2:5] Timothée devait aussi, comme un combattant dans la
lice, combattre selon les règles, selon ce qui, à la fois, convient au serviteur
du Seigneur, et est conforme à Sa volonté ; [2:6] il devait premièrement
travailler, pour jouir justement des fruits de ses travaux. Telles sont les
conditions pratiques du service divin, quand on s’y engage. [2:3] Il faut
prendre sa part des souffrances, [2:4] ne pas s’embarrasser dans les choses du
monde, [2:5] combattre selon les lois, [2:6] travailler premièrement avant
d’attendre des fruits.
Ch. 2 v. 8-13 —
Souffrances dans le ministère
Souffrances des ministres de la Parole, n’empêchant pas l’action de l’Esprit
L’apôtre revient ensuite aux principes élémentaires, mais fondamentaux de la
vérité, et aux souffrances des ministres de la Parole, qui du reste
n’empêchaient nullement l’opération de l’Esprit de Dieu pour élargir la sphère
dans laquelle se propageait la vérité et se répandait la parole de Dieu : [2:9]
nul ne pouvait lier la Parole, ce puissant instrument de l’opération de Dieu.
Ch. 2 v. 8 — Deux
parties de la vérité : fidélité de Dieu aux promesses, et résurrection de Christ
[2:8] La vérité de l’évangile (il ne s’agit pas ici du dogme) se divise en deux
parties, dont l’apôtre parle aussi dans l’épître aux Romains, savoir
l’accomplissement des promesses et la puissance de Dieu en résurrection : Jésus
Christ, « de la semence de David », et « ressuscité d’entre les morts ». Ce sont
là, en effet, pour ainsi dire, les deux pivots de la vérité : Dieu fidèle à ses
promesses (fidélité qui se montre spécialement en relation avec les Juifs), et
Dieu puissant pour produire quelque chose de tout nouveau par sa puissance
créatrice et vivifiante, manifestée dans la résurrection, qui mettait aussi le
sceau de Dieu sur la personne et sur l’œuvre de Christ.
Ch. 2 v. 9-10 —
Caractère des souffrances dans le service, comme celles de Christ
Participation aux souffrances de Christ pour l’amour des siens
Les souffrances qui se trouvent sur le chemin du service de l’évangile prennent
ensuite un caractère élevé et remarquable dans la pensée de l’apôtre affligé.
[2:9] Ces souffrances sont la participation aux souffrances de Christ ; et cette
participation, chez l’apôtre, eut lieu à un degré tout à fait remarquable. Les
expressions dont Paul se sert ici, par rapport à lui-même, sont telles qu’on
peut se servir des mêmes paroles par rapport à Christ en ce qui regarde son
amour. Quant à la propitiation, nul autre que Christ ne pouvait y prendre part :
mais dans le dévouement et dans les souffrances pour l’amour et pour la justice,
les chrétiens ont le privilège de souffrir avec lui. Or ici, quelle part
l’apôtre avait-il dans les souffrances du Christ ? [2:10] « J’endure tout,
dit-il, pour l’amour des élus » ; c’est bien ce que le Seigneur a fait. L’apôtre
marchait de près sur les traces de Jésus et dans le même but d’amour, afin que
les élus obtiennent « le salut qui est dans le Christ Jésus, avec la gloire
éternelle ». Ici l’apôtre, cela va sans dire, devait ajouter : « qui est dans le
Christ Jésus » ; mais les paroles sont merveilleuses dans la bouche de tout
autre que le Seigneur lui-même ; car c’est ce que le Seigneur a fait.
La part à la gloire de
Christ ici-bas se lie à la part endurée des souffrances
Remarquez aussi que plus les souffrances sont grandes (combien les nôtres sont
petites à cet égard !), comme fruit de l’amour pour les objets des conseils de
Dieu, plus notre privilège est grand : plus nous avons part à ce qui était la
gloire de Christ ici-bas.
Ch. 2 v. 10-13 —
Soutien dans les afflictions par la conformité à Christ
Cette pensée soutient l’âme dans les afflictions pareilles : on a le même but
que le Seigneur lui-même. L’énergie de l’amour s’adresse dans la prédication de
l’évangile à tout le monde ; la persévérance au milieu des afflictions, des
difficultés et de l’abandon, est soutenue par le sentiment qu’on travaille à
l’accomplissement des conseils de Dieu : [2:10] on supporte tout pour les élus,
pour les élus de Dieu, afin qu’ils aient le salut et la gloire éternelle. Paul
éprouvait ce sentiment ; il connaissait l’amour de Dieu ; il désirait, au prix
de quelque souffrance que ce soit, dans la mer tumultueuse de ce monde, que ceux
qui étaient les objets du même amour aient part au salut et à la gloire que Dieu
conférait. [2:11] Cette parole était certaine — c’est-à-dire ce que Paul venait
d’annoncer — car si l’on mourait avec Christ, on vivrait avec lui ; [2:12] si
l’on souffrait, on régnerait avec lui. Si on le reniait, il renierait celui qui
le reniait ; les conséquences d’un tel acte demeuraient dans toute leur force,
elles se rattachaient à l’immuabilité de la nature du Seigneur et de son être,
et se montraient dans l’autorité du jugement qu’il prononçait. [2:13] Il ne
pouvait se renier lui-même, parce que les autres étaient incrédules.
Ch. 2 v. 14-26 —
Principes de la marche individuelle selon Dieu
Ch. 2 v. 14-19 — Maintien des principes de la foi, Dieu ne changeant pas
[2:14] Timothée était fortifié pour maintenir ces grands principes qui se
rattachaient à la nature morale du Seigneur, et ne pas se laisser entraîner par
des spéculations qui ne faisaient qu’égarer les âmes et corrompre la foi. [2:15]
Il devait se montrer comme un ouvrier approuvé de Dieu, bien nourri dans la
vérité et sachant la développer dans ses diverses parties, selon la pensée et
les desseins de Dieu, n’ayant pas honte de son travail devant ceux qui
pourraient le juger (vers. 14 et suiv.). [2:16] Quant aux vaines et profanes
pensées des spéculations des hommes, il devait les éviter ; elles ne pouvaient,
dans leur progrès, produire d’autre fruit que l’impiété ; [2:18] elles pouvaient
avoir une grande apparence d’élévation et de profondeur, comme celle qui
déclarait que la résurrection avait déjà eu lieu, ne faisait que pousser la
doctrine de notre position en Christ charnellement au-delà des bornes : [2:17]
ces doctrines rongeaient comme une gangrène. [2:18] Déjà celles dont l’apôtre
parle avaient renversé la foi de quelques-uns, c’est-à-dire leur conviction à
l’égard de la vérité et la profession qu’ils en avaient faite. Mais en pensant à
ce renversement de la foi de quelques-uns, [2:19] l’âme de l’apôtre trouvait son
refuge dans ce qui ne s’ébranle pas, quelle que soit la décadence de l’Assemblée
ou l’infidélité des hommes. Le solide fondement de Dieu reste inébranlable,
ayant ce sceau : « Le Seigneur connaît ceux qui sont siens ». C’est là la devise
du sceau, pour ainsi dire, du côté de Dieu, et rien ne peut le toucher1 ;
l’autre côté de ce sceau est celui de l’homme ; sa devise est celle-ci : « Qu’il
se retire de l’iniquité, quiconque prononce le nom du Seigneur ! ». C’est la
responsabilité de l’homme ; mais cela caractérise l’œuvre et le fruit de la
grâce, partout où cette œuvre est réelle et où un vrai fruit est produit.
1 Tout en étant une très grande source de consolation, c’est une preuve de décadence ; car les hommes aussi devraient connaître ceux qui sont au Seigneur. Ce n’est plus : « Le Seigneur ajoutait tous les jours à l’Assemblée ceux qui devaient être sauvés » [(Act. 2:47)].
Ch. 2 v. 19-21 —
Responsabilité du fidèle au milieu de la ruine de l’Assemblée
Ch. 2 v. 19-21 — Responsabilité de fidélité individuelle pour être séparé du mal
Mais ici l’état de choses que l’apôtre contemple dans cette épître ressort
clairement : l’Assemblée extérieure avait pris un caractère tout nouveau, tout
autre que celui qu’elle avait eu au commencement ; et maintenant, l’individu
était rejeté sur sa propre fidélité, comme ressource et comme moyen d’échapper à
la corruption générale. [2:19] Le solide fondement de Dieu demeure : la
connaissance qu’a Dieu lui-même de ceux qui sont siens, et la séparation
individuelle de toute iniquité ; [2:20] mais l’Assemblée extérieure prend aux
yeux de l’apôtre le caractère d’une « grande maison ». Tout se trouve dans cette
maison, des vases à honneur et des vases à déshonneur, des vases précieux ou
vils. [2:21] La conduite de l’homme de Dieu consiste à se purifier des derniers,
à se tenir à part et à ne pas se souiller de ce qui est faux et corrompu. C’est
un principe de toute importance que le Seigneur nous a fourni dans sa Parole. Il
a permis que le mal se montre assez aux temps apostoliques pour donner occasion
à l’établissement, par la révélation, de ce principe comme devant gouverner le
chrétien. L’unité de l’Assemblée est si précieuse, elle a une telle autorité sur
le cœur de l’homme, que, à la suite de la décadence de l’Assemblée, il y avait
danger que le désir de l’unité extérieure ne conduise les fidèles mêmes à
accepter le mal et à marcher en communion avec lui pour ne pas rompre cette
unité. Le principe de la fidélité individuelle, de la responsabilité
individuelle envers Dieu, est donc établi et élevé au-dessus de toute autre
considération ; car il tient à la nature de Dieu lui-même et à son autorité sur
la conscience de l’individu. [2:19] Dieu connaît les siens ; telle est la source
de confiance. Moi je ne sais qui ils sont. Et que ceux qui prononcent le nom de
Jésus se séparent du mal. Ici je trouve ce que je puis reconnaître. Maintenir en
pratique la possibilité de l’union entre le nom de Jésus et le mal, c’est
blasphémer ce nom.
Fidélité et séparation
pour honorer le Seigneur
Purification du fidèle pour être un vase à honneur pour Christ
[2:20] L’ensemble de tous ceux qui se disent chrétiens est envisagé comme une
grande maison : le chrétien fait extérieurement partie de cet ensemble malgré
lui, car il se dit chrétien, et la grande maison consiste en tous ceux qui se
disent tels ; [2:21] mais le chrétien se purifie personnellement de tous les
vases qui ne sont pas à l’honneur du Seigneur. C’est là la règle de la fidélité
chrétienne : ainsi, personnellement purifié de communion avec le mal, il sera un
vase à honneur, propre au service du Maître. Tout ce qui est contraire à
l’honneur de Christ, en ceux qui portent son nom, voilà ce dont il faut se tenir
à l’écart.
Marche de l’individu au
milieu de ce qui déshonore le Seigneur
Il ne s’agit pas ici de la discipline pour les fautes individuelles, ni de la
restauration des âmes dans une assemblée qui a perdu en partie sa spiritualité,
mais d’une marche à suivre par l’individu quant à ce qui déshonore le Seigneur
de quelque manière que ce soit.
Responsabilité
individuelle de suivre les directions de Dieu, qui reste fidèle
Ces conseils sont solennels et importants ; ce qui les nécessite est triste dans
sa nature : mais tout cela ne fait que montrer la fidélité et la grâce de Dieu ;
et Dieu nous fournit ici une direction claire et précieuse pour notre conduite,
quand nous nous trouvons dans des circonstances semblables. La responsabilité
individuelle ne peut jamais cesser.
Responsabilité
individuelle et lien avec l’état de l’assemblée
Responsabilité inchangée, que l’assemblée marche selon Dieu ou non
Quand le Saint Esprit agit énergiquement et triomphe sur la force de l’Ennemi,
les personnes réunies dans l’Assemblée y développent leur vie, selon Dieu et
dans sa présence, et la puissance spirituelle qui se trouve dans l’ensemble du
corps agit sur la conscience, si cela est nécessaire, et conduit le cœur du
croyant ; de sorte que l’individu et l’assemblée sont portés ensemble en avant
sous la même influence. Le Saint Esprit, qui est présent dans l’assemblée, tient
l’individu à la hauteur de la présence de Dieu lui-même : les étrangers même
sont obligés de reconnaître que Dieu est dans l’assemblée [(1 Cor. 14:25)] ;
l’amour et la sainteté y règnent. Quand l’effet de cette puissance ne se trouve
plus dans l’assemblée et que peu à peu la chrétienté ne répond plus au caractère
de l’Assemblée telle que Dieu l’a formée, la responsabilité de l’individu envers
Dieu n’a pas cessé pour cela ; cette responsabilité ne peut jamais ni cesser ni
diminuer, car il y va de l’autorité et des droits de Dieu lui-même sur l’âme.
La volonté de Dieu est
le seul guide sûr
Or, quand il en est ainsi, ce qui s’appelle chrétien n’est plus un guide, et
l’individu est tenu de se conformer à la volonté de Dieu, par la puissance de
l’Esprit, selon la lumière qui lui est donnée de la part de Dieu.
Responsabilité de
garder le caractère du christianisme selon Dieu
Dieu peut réunir les fidèles : c’est une grâce et c’est sa pensée ; mais la
responsabilité individuelle demeure — responsabilité de ne pas rompre l’unité,
quelque faible qu’elle soit, là où elle est possible selon Dieu, mais
responsabilité de conserver le caractère divin du christianisme dans notre
marche et de répondre à la révélation qui nous a été faite de la nature et de la
volonté de Dieu.
Dieu est honoré par une
marche pure et fidèle, dans la séparation du mal
[2:21] En se purifiant de tous ceux qui sont des vases à déshonneur, le
serviteur de Dieu sera un vase à honneur, sanctifié et prêt pour toute bonne
œuvre ; car cette séparation du mal n’est pas seulement négative ; elle est
l’effet de la réalisation de la parole de Dieu dans le cœur. Je saisis alors la
sainteté de Dieu, ses droits sur mon cœur, l’incompatibilité de sa nature avec
le mal, je sens que je demeure en lui, et lui en moi ; je sens que Christ doit
être honoré à tout prix, que cela seul qui lui ressemble l’honore, que la nature
et les droits de Dieu sur moi sont la seule règle de ma vie. Ce qui me met à
part ainsi pour lui, selon ce qu’il est, me sépare du mal. On ne peut marcher
avec ceux qui déshonorent le Seigneur, et en même temps honorer le Seigneur dans
sa marche.
Ch. 2 v. 22 — Marche
sainte avec les fidèles purifiés
Ce qui suit montre le caractère sanctifiant de l’exhortation que nous trouvons
ici ; l’apôtre dit : « Mais fuis les convoitises de la jeunesse, et poursuis la
justice, la foi, l’amour, la paix, avec ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur
pur » (vers. 22). C’est respirer l’atmosphère pure que l’on trouve dans la
présence du Seigneur ; l’âme y jouit de la santé et de la force : tout ce qui
corrompt est loin d’elle ; de plus nous trouvons ici, ce que l’on conteste si
souvent, que nous pouvons et devons distinguer ceux qui invoquent le Seigneur
d’un cœur pur. Nous ne décidons pas qui sont ceux qui appartiennent au Seigneur
: lui les connaît [(2:19)]. Mais nous devons nous associer avec ceux qui se
montrent tels, ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur. Ceux-là je dois les
discerner, les reconnaître et marcher avec eux. Dire que je ne puis les
discerner est, au mépris d’une règle expresse de l’Écriture, applicable
seulement à un état dans lequel, en raison de la corruption, beaucoup ne sont
pas manifestés comme vraiment chrétiens, tout en l’étant peut-être.
Ch. 2 v. 23-26 —
Caractère de l’esclave du Seigneur vis-à-vis des opposants
Comme partout ailleurs, dans ses épîtres, [2:23] l’apôtre exhorte ici à fuir les
questions vaines où l’instruction divine ne se trouve pas. Ces questions ne
produisent que des discussions stériles, des contestations ; [2:24] or l’esclave
du Seigneur ne doit pas contester : il vient de la part de Dieu pour apporter la
vérité, dans la paix et dans l’amour ; [2:25] il doit conserver ce caractère de
paix, attendant que Dieu, dans sa grâce, donne la repentance aux opposants (car
il s’agit de la conscience et du cœur) pour reconnaître la vérité (v. 23-26).
Engagement du cœur et
de la conscience dans la vérité, non seulement de l’intelligence
La vérité de Dieu n’est pas affaire de l’intelligence humaine, c’est la
révélation de ce que Dieu est, et des conseils de Dieu. Or on ne peut pas avoir
affaire avec Dieu sans que la conscience et le cœur soient engagés : ce que
l’intelligence saisit n’est pas pour nous la révélation de Dieu. Nous sommes mis
en rapport avec l’Être divin lui-même, et dans des actes qui doivent avoir le
plus puissant effet sur notre cœur et sur notre conscience ; si ces actes n’ont
pas cet effet, le cœur et la conscience, l’un et l’autre, sont en mauvais état
et endurcis. L’Esprit de Dieu, sans doute, agit sur l’intelligence, et par elle
; mais la vérité qui est déposée dans l’intelligence s’adresse à la conscience
et au cœur : si elle ne les atteint pas, rien n’est fait, et rien même n’est
réellement compris ; car dans la vérité divine on comprend les choses avant de
comprendre les mots, celui-ci par exemple : « Être né de nouveau » (comp. Jean
8:43). D’un autre côté, Satan, en occupant l’intelligence de l’erreur, en exclut
Dieu et mène l’homme entier captif, pour lui faire faire sa volonté.
Chapitre 3
Ch. 3 v. 1-9 — Influence de l’esprit des derniers jours dans la chrétienté
Ch. 3 v. 1-5 — Travail de l’ennemi pour séduire, avec l’apparence du
christianisme
Perte de la puissance divine chez les chrétiens, et expression des passions de
l’homme
Or cette influence pernicieuse ne devait pas manquer de s’exercer. La puissance
de la sainte vérité de Dieu devait se perdre dans l’Assemblée et parmi les
chrétiens ; et ceux qui porteraient le nom de chrétiens devaient être (sous
l’influence de l’Ennemi) l’expression de la volonté des passions des hommes,
[3:5] tout en conservant les formes de la piété, état particulier qui trahit
d’une manière remarquable l’influence et l’œuvre de l’Ennemi. C’était à quoi il
fallait s’attendre ; [3:1] ce seraient des jours fâcheux.
Séduction par
l’apparence de la piété, acceptable pour le cœur humain
L’opposition ouverte de l’Ennemi est pénible, sans doute ; mais par les
apparences, dont l’apôtre parle ici, il séduit les âmes. [3:5] Il les séduit par
le moyen de ce qui porte le nom de christianisme, de ce qui, devant les yeux des
hommes, a le caractère de la piété et que la chair accepte comme tel, bien plus
volontiers qu’une piété vraie qui la contrarie. Cependant tous les plus mauvais
traits du cœur de l’homme se rattachent au nom du christianisme. Que devient
alors le témoignage ? Il est pour ainsi dire une prophétie individuelle, revêtue
du sac.
Ch. 3 v. 6-9 — Action
des mauvais ouvriers dans le mal
Il y a de l’activité dans ce mal fâcheux des derniers jours : [3:6] ces
séducteurs s’introduiront dans les maisons et gagneront l’oreille des âmes
faibles qui, gouvernées par leurs passions, [3:7] apprennent toujours et
néanmoins n’apprennent jamais. [3:8] Ces ouvriers résistent à la vérité ; ce
sont des hommes corrompus dans leur entendement, réprouvés quant à la foi, [3:9]
mais ils n’iront pas plus avant : Dieu manifestera leur folie et leur fausseté,
par leurs prétentions mêmes qu’ils ne peuvent plus soutenir.
L’homme de Dieu doit
juger et se détourner de ces hommes séducteurs
[3:5] La part de l’homme de Dieu est de se détourner de pareils hommes pendant
qu’ils séduisent et qu’ils exercent leur influence ; [3:9] Dieu, plus tard,
manifestera ces fauteurs d’iniquité. Tous les hommes jugeront alors et feront
justice de leurs prétentions ; l’homme spirituel les juge déjà, lorsqu’ils
séduisent les autres en sécurité.
Liste des péchés
caractérisant ceux ayant cette forme de piété
Liste semblable aux péchés des païens de Rom. 1, sauf les plus grossiers
On peut faire remarquer ici ce qui manifeste, d’une manière bien claire, le
triste et dangereux caractère des temps dont l’apôtre parle. Si l’on compare la
liste des péchés et des abominations que l’apôtre donne au commencement de
l’épître aux Romains [(1:22-32)], comme caractérisant la vie païenne et la
dégradation morale des hommes dans les temps des ténèbres et de l’adoration des
démons ; si l’on compare, dis-je, cette liste [3:2-5] avec la liste des péchés
qui caractérisent ceux qui ont la forme de la piété, on trouvera qu’elles sont
toutes deux à peu près les mêmes, et que, moralement, elles le sont tout à fait
: seulement quelques-unes des fautes grossières et publiques qui mettaient en
évidence l’homme sans frein manquent ici ; la forme de la piété bride ces
fautes-là et les remplace.
Même dépravation que le
paganisme, avec l’hypocrisie
Solennelle pensée : la même dépravation, qui a existé parmi les païens, se
reproduit sous le christianisme et se revêt de son nom, [3:5] et même prend la
forme de la piété. Mais, en réalité, ce sont les mêmes passions, la même nature
qui sont en activité dans l’homme, la même puissance de l’Ennemi : il n’y a ici
que l’hypocrisie en plus. C’est l’abandon et la corruption de la vraie doctrine
du Médiateur, comme le paganisme était l’abandon et la corruption de la vraie
doctrine d’un seul Dieu.
Conduite de l’homme de
Dieu quant à ceux qui agissent mal
Ch. 2 v. 21 — Purification des vases à déshonneur, pour rester pur
Des directions différentes sont données pour la conduite de l’homme de Dieu à
l’égard des vases à déshonneur [(2:20)] et des hommes qui agissent selon
l’esprit des derniers jours [(3:1)]. [2:21] Des premiers, l’homme de Dieu doit
se purifier : il doit penser à la fidélité de sa propre marche ; en se purifiant
de ces vases qui n’honorent pas le nom de Christ, et qui, tout en étant dans la
grande maison, ne portent pas l’empreinte de la pure recherche de sa gloire, il
sera un vase à honneur propre au service du Maître. En se tenant éloigné de tels
vases, il est à l’abri des influences qui appauvrissent et ravalent le
témoignage qu’il a à rendre au Christ ; il reste pur de ce qui détériore et
fausse ce témoignage.
Ch. 3 v. 5 — Se
détourner avec dégoût de ceux qui corrompent avec l’apparence de la piété
À l’égard de ceux qui forment la seconde classe, [3:1] c’est-à-dire des hommes
qui donnent aux derniers jours le caractère fâcheux que ces jours auront, [3:8]
hommes corrompus, qui résistent à la vérité, [3:5] tout en ayant le nom de la
piété, le témoignage de l’homme de Dieu doit être clair et net ; il ne s’agit
pas seulement ici pour l’homme de Dieu de se purifier : il témoigne de son
horreur morale, de son dégoût pour ceux qui, comme instruments de l’Ennemi,
portent le caractère de la forme de la piété ; il se détourne d’eux et les
abandonne au jugement de Dieu.
Ch. 3 v. 10-13 —
L’apôtre, exemple des fidèles dans ces derniers jours
Persécution pour Paul et pour tous les fidèles, au milieu de ce mal
[3:10] Timothée avait la marche et l’esprit de l’apôtre pour lui servir de
guide. Il avait été avec lui ; [3:11] il avait vu, dans les moments d’épreuve,
sa patience et ses souffrances, les persécutions qu’il avait subies ; mais le
Seigneur l’avait délivré de tout. [3:12] Il en sera de même pour tous ceux qui
cherchent à vivre selon la piété qui est dans le Christ Jésus1 : ils souffriront
la persécution. [3:13] Les méchants et les imposteurs iront toujours en
empirant, séduisant et étant séduits (vers. 10-13).
1 Nous retrouvons dans ce cas-ci une différence dans l’état des choses. Ce ne sont pas tous les chrétiens qui seront persécutés, [3:12] mais tous ceux qui veulent vivre pieusement dans le Christ Jésus.
Ch. 3 v. 13 — Caractère
définitif des derniers jours, allant en empirant
Double caractère du progrès du mal dans la chrétienté
[3:13] Ici le caractère des derniers jours est fortement marqué, et ne donne
aucun espoir de restauration à l’égard de l’ensemble de la chrétienté. Le
progrès du mal est dépeint comme se développant sous deux caractères distincts,
auxquels nous avons déjà fait allusion, [2:20] savoir sous celui de la grande
maison — la chrétienté comme un tout — dans laquelle il y a des vases à
déshonneur [2:21] dont il faut se purifier, [3:8] et sous celui de l’activité
positive de la corruption et des instruments qui la propagent en résistant à la
vérité, [3:5] bien que ceux qui se corrompent ainsi revêtent les formes de la
piété. [3:13] Sous cette dernière forme, les méchants iront toujours en empirant
; [3:9] cependant la main de Dieu en puissance démontrera leur folie.
Action continue des
séducteurs, même si Dieu montrera leur folie
On peut reconnaître, dans cette dernière forme du mal, un caractère général
d’orgueil et de corruption qui caractérise tous ceux qui subissent son influence
maligne, mais aussi ceux qui se donnaient de la peine pour la répandre. [3:6]
D’entre ceux-ci, de cette classe, dit l’apôtre, sont ceux qui s’introduisent
dans les maisons (vers. 6). L’apôtre parle en général du caractère de la masse
des séduits, [3:8] mais il y a des séducteurs. Ceux-ci résistent à la vérité,
[3:9] et leur folie sera manifeste. Il se peut que Dieu, pour en délivrer les
siens, démontre cette folie partout où il y a de la fidélité, [3:13] mais en
général le travail des séducteurs continuera, et la séduction ira en empirant
jusqu’au bout, [3:9] alors que Dieu démontrera la folie de ceux qui se sont
éloignés de lui et qui se sont livrés aux erreurs de l’esprit humain et
appliqués à les maintenir et à les propager.
Ch. 3 v. 14-17 —
Sauvegarde et fondement du fidèle
Ch. 3 v. 14 — Communication de la révélation de Dieu par des hommes qui l’ont
reçue de Lui
Certitude de la doctrine reçue et de son origine divine
Ensuite l’apôtre dit à Timothée quelle est la sauvegarde et sur quoi il peut se
fonder pour demeurer ferme, par la grâce, dans la vérité et la jouissance du
salut de Dieu (vers. 14 et suiv.). La sauvegarde repose sur la certitude de
l’origine immédiate de la doctrine qu’il a reçue, et sur les Écritures reçues
comme documents authentiques et inspirés, qui promulguent la volonté, les actes
et les conseils, et même la nature de Dieu. [3:14] On demeure dans ce qu’on a
appris, parce qu’on sait de qui on l’a appris : le principe est simple et bien
important. On fait des progrès dans la connaissance divine ; mais le croyant, en
tant qu’enseigné de Dieu, n’abandonne jamais pour de nouvelles opinions, ce
qu’il a appris d’une source immédiatement divine, et qu’il sait être telle.
J’appelle une source immédiatement divine une personne à laquelle Dieu lui-même
a communiqué la vérité par révélation, avec autorité de la part de Dieu pour la
promulguer. Dans ce cas, je reçois ce qu’elle dit (quand je reconnais sa
mission) comme une communication divine. Il est vrai que les Écritures demeurent
toujours comme contre-épreuve ; mais lorsque, comme dans le cas des apôtres, un
homme est démontré être le serviteur de Dieu, lorsqu’il est doué par lui pour
communiquer ses pensées, je reçois ce qu’il dit, dans l’exercice de son
ministère, comme venant de Dieu. Il ne s’agit pas dans ce cas-ci de l’Assemblée.
L’Assemblée ne peut être le vase de la vérité divine qui lui serait divinement
communiquée de la part de Dieu. Ce sont toujours des individus qui sont ce vase.
Nous avons vu que la part de l’Assemblée est de confesser la vérité, quand la
vérité a été communiquée, non pas de la communiquer [(1 Tim. 3:15)]. Mais il
s’agit, je le répète, d’une personne à laquelle et par laquelle Dieu révèle
immédiatement la vérité — comme ont été les apôtres et prophètes. Dieu leur a
communiqué, comme vases d’élection dans ce but, ce qu’il a voulu communiquer au
monde ; et eux l’ont communiqué à leur tour. Nul ne saurait le faire, s’il n’a
pas reçu lui-même de Dieu, comme révélation, ce qu’il doit communiquer ainsi ;
et si ce n’est pas le cas, l’homme entre pour quelque chose dans cette
communication. Je ne peux pas dire à l’égard d’une doctrine : « Je sais de qui
je l’ai apprise », sachant qu’elle vient immédiatement de Dieu et par une
révélation divine.
Révélation de Dieu par
Ses prophètes, envoyés et doués par Lui
Quand Dieu a voulu communiquer quelque chose à l’Assemblée elle-même, il l’a
fait par le moyen des Paul, des Pierre, etc. L’Assemblée se compose d’individus
; elle ne peut recevoir en masse, comme Assemblée, une révélation divine, à
moins que ceux qui la composent n’entendent en commun une voix divine, ce qui
n’est pas la manière de faire de Dieu. Le Saint Esprit distribue à chacun en
particulier comme il lui plaît [(1 Cor. 12:11)] ; il y a des prophètes ; et
l’Esprit dit : « Mettez-moi… à part Barnabas et Saul » (Actes 13:2). Christ a
donné des dons aux hommes : les uns comme apôtres, les autres comme prophètes,
etc. [(Éph. 4:8, 11)]. [3:14] Aussi l’apôtre dit ici : « sachant » non pas « où
», mais « de qui » tu as appris ces choses.
Assurance quant à la
vérité divine, comme communiquée de Dieu
Ici donc est le premier fondement de certitude, de force et d’assurance pour
l’homme de Dieu à l’égard de la vérité divine. La vérité n’a pas été révélée
immédiatement à Timothée. Elle l’avait été à Paul et à d’autres instruments que
Dieu avait choisis pour cette faveur spéciale ; [3:13] mais Timothée sait de qui
il l’a apprise ; il sait qu’il la tient de quelqu’un (ici de Paul) auquel elle a
été directement communiquée par inspiration et qui a autorité de la part de Dieu
pour la communiquer, de sorte que celui qui apprend de lui sait que c’est la
vérité divine telle que Dieu l’a communiquée (comparez 1 Cor. 2 [v. 10-13]), et
comme il a plu à Dieu de la communiquer.
Ch. 3 v. 15-17 — Les
Écritures, autorité divine permanente pour tous
Les Écritures, fondement de ce qui vient de Dieu pour toutes les époques
Autorité qui demeure pour tous les fidèles, alors que ce qui est dit est
ponctuel
Une autre chose a un caractère propre : savoir les Écritures, qui constituent,
comme telles, le fondement de la foi de l’homme de Dieu, et le dirigent dans
toutes ses voies. Le Seigneur Jésus lui-même a dit, en parlant de Moïse : « Si
vous ne croyez pas ses écrits, comment croirez-vous mes paroles ? » [(Jean
5:47)]. Ces paroles étaient les paroles de Dieu. Il ne met pas en contraste
l’autorité de ce qui est dit avec celle de ce qui est écrit, mais les deux
moyens de communication. Il a plu à Dieu d’employer celui des Écritures pour
servir d’autorité permanente. « Aucune prophétie de l’Écriture », dit Pierre [(2
Pier. 1:20)] : il y a eu beaucoup de prophéties qui ne sont pas écrites, qui
avaient l’autorité de Dieu pour les personnes auxquelles elles étaient
adressées, car la Parole nous parle plus d’une fois de prophètes, qui ont
prophétisé, sans qu’elle nous communique leurs prophéties. Ces hommes étaient
des instruments pour communiquer la volonté de Dieu, à un moment donné, afin de
diriger le peuple de Dieu dans les circonstances où il se trouvait, sans que
cette communication fût une révélation nécessaire pour les fidèles de tous les
temps ou applicable soit au monde, soit à Israël, soit à l’Assemblée, dans tous
les siècles. Ce n’était pas une révélation générale et permanente venant de Dieu
et qui dût servir d’instruction pour l’âme à toutes les époques.
Dieu consigne ce qui
est pour le profit permanent des siens en tout temps
Une foule de choses que Jésus a dites ne sont pas reproduites dans les Écritures
; en sorte qu’il ne s’agit pas seulement de savoir de qui l’on a entendu une
vérité [(3:14)] ; mais il s’agit aussi du caractère de la chose communiquée.
Lorsqu’elle est pour le profit permanent du peuple ou de l’Assemblée de Dieu,
Dieu la fait consigner dans les Écritures ; elle demeure pour l’instruction et
pour la nourriture des fidèles dans tous les temps.
Autorité de toutes les
Écritures comme données de Dieu
[3:14] L’expression « sachant de qui tu les as apprises » nous donne comme
fondement l’autorité personnelle d’un apôtre, en envisageant les apôtres comme
docteurs autorisés du Seigneur. Ceux qui sont de Dieu, dit Jean, nous écoutent
[(1 Jean 4:6)]. Il n’est pas nécessaire que les Écritures soient l’œuvre des
apôtres. Dieu, dans les Écritures, a fait connaître sa volonté et sa vérité, et
il a confié le dépôt de ses oracles à son peuple pour le profit de tous les
temps [(Rom. 3:2)]. Les Écritures font autorité comme telles ; et cette autorité
n’appartient pas seulement à ce qu’un homme, comme homme spirituel, peut en
recevoir, ce dont nous avons profité (quant à l’application à l’âme c’est
réellement tout) ; mais ce sont toutes les saintes Écritures, telles que nous
les possédons, qui ont cette autorité.
Ch. 3 v. 15 —
Connaissance des saintes lettres, même pour un enfant
La Parole contient ce qui est nécessaire pour l’instruction, même d’un enfant
[3:15] Dès son enfance, Timothée avait lu les saintes lettres ; et ces écrits,
tels qu’il les avait parcourus comme enfant, le garantissaient — étant
d’autorité divine — contre l’erreur et lui fournissaient les vérités divines
nécessaires pour son instruction. Pour s’en servir comme il faut, la foi en
Christ était nécessaire, mais ce dont Timothée se servait, c’étaient les
Écritures, connues dès sa jeunesse. Ce qui est important à remarquer ici, c’est
que ce dont il est parlé ici sont les Écritures en elles-mêmes, telles qu’un
enfant les lit — non pas même ce qu’un homme converti ou spirituel peut y
trouver, mais les saintes lettres elles-mêmes.
Même caractère pour
l’ensemble des Écritures, Ancien et Nouveau Testaments
On dira peut-être que Timothée, comme enfant, n’avait que l’Ancien Testament ? —
D’accord, mais il s’agit du caractère de tout ce qui a le droit d’être appelé
saintes Écritures, ainsi que Pierre dit des écrits de Paul : Ils les tordent
comme ils tordent « aussi les autres Écritures » (2 Pierre 3:16)1. Du moment que
je reconnais les livres du Nouveau Testament comme ayant droit à ce nom
d’Écritures, ils possèdent le même caractère, ils ont la même autorité que
l’Ancien Testament.
1 « Écritures » est le vrai sens du mot « écrits » en Romains 16:26.
Ch. 3 v. 16-17 —
Inspiration des Écritures
Les Écritures sont inspirées, étant l’expression de la pensée de Dieu
Les Écritures sont l’expression permanente des pensées et de la volonté de Dieu,
munies comme telles de son autorité ; elles sont son expression de ses propres
pensées ; [3:16] elles édifient, elles sont utiles ; mais ce n’est pas tout :
elles sont inspirées. Ce n’est pas seulement que la vérité y soit donnée par
inspiration, ce n’est pas là ce qui est dit ici. Elles sont inspirées.
Autorité permanente des
écrits divins, jugeant toute parole
La plus grande partie du Nouveau Testament est comprise dans la première source
d’autorité dont nous avons parlé, et indiquée dans l’expression de : « Sachant
de qui tu les as apprises » [(3:14)]. C’est tout ce que les apôtres ont écrit,
car je puis dire, en y apprenant la vérité : je sais de qui je l’ai appris ; je
l’ai appris de Paul, ou de Jean, ou de Pierre, etc. Mais outre cela, reçues
comme Écritures, toutes les parties du Nouveau Testament ont l’autorité des
écrits divins, auxquels, comme forme de communication, Dieu a donné la
préférence sur la parole parlée par le Sauveur lui-même. Les Écritures sont la
règle permanente d’après laquelle toute parole, dite de bouche, doit être jugée.
Ressources trouvées
dans les Écritures par l’homme de Dieu
[3:16] En un mot, les Écritures sont inspirées. Elles enseignent, elles jugent
le cœur, elles corrigent, elles disciplinent selon la justice, [3:17] afin que
l’homme de Dieu soit accompli, c’est-à-dire instruit de la volonté de Dieu, que
son intelligence soit formée d’après cette volonté et qu’il soit parfaitement
accompli pour toute bonne œuvre. La puissance pour accomplir ces choses vient de
l’action de l’Esprit. Ce qui garantit l’homme de Dieu de l’erreur, ce qui lui
donne la sagesse pour le salut, ce sont les Écritures : elles sont capables de
lui fournir tout cela. On doit demeurer dans ce qu’on a appris des apôtres, et
se diriger d’après les écrits de Dieu.
L’autorité des
Écritures, base de celle du ministère
Le ministère agit, par l’Esprit, en s’appuyant sur la Parole et son autorité
Est-ce que cette autorité parfaite et suprême des Écritures met de côté le
ministère ? Non certes ; au contraire, elle en forme la base : on est ministre
de la Parole [(Luc 1:2)], on annonce la Parole, appuyé sur la Parole écrite, qui
fait autorité pour tous, et qui légitime tout ce que le ministre dit, et prête à
ses paroles l’autorité de Dieu sur la conscience de ceux qu’il exhorte ou
enseigne. Il y a de plus l’amour en activité dans le cœur de celui qui exerce le
ministère, si ce ministère est réel, et la puissante action de l’Esprit, s’il en
est rempli ; mais ce que la Parole dit réduit au silence toute opposition du
cœur du croyant.
Usage victorieux de la
Parole par le Seigneur contre Satan
Ainsi c’est par la Parole que le Seigneur a répondu à Satan ; et Satan même a dû
se taire.
Le ministère ne fait
pas autorité, mais est l’action de l’Esprit de Dieu
Celui qui ne se soumet pas aux paroles de Dieu se montre par là même rebelle à
Dieu. La règle de Dieu est dans les Écritures, l’activité énergique de son
Esprit dans le ministère, quoique Dieu puisse également agir directement sur le
cœur par la Parole même. Par contre, le ministère ne fait jamais autorité depuis
que les révélations de Dieu sont complètes ; autrement il y aurait deux
autorités ; s’il y en avait deux, la seconde serait une répétition inutile de la
première ; ou bien si elles étaient différentes, elles s’annuleraient l’une
l’autre.
Complétude de la
révélation divine dans les Écritures
Si les révélations n’étaient pas complètes, sans doute il pourrait y en avoir
davantage. L’Ancien Testament ne racontait pas l’histoire du Christ, ni la
mission du Saint Esprit, ni la formation de l’Assemblée, parce que ces faits,
n’étant pas encore accomplis, ne pouvaient être le sujet de ses enseignements
historiques et doctrinaux ; et l’Assemblée n’était pas même le sujet de la
prophétie. Mais maintenant tout est complet, et Paul peut dire qu’il est
serviteur de l’Assemblée « pour compléter la parole de Dieu » (Col. 1:25). Les
sujets de la révélation ont été alors complétés.
Chapitre 4
Ch. 4 v. 1-5 — Action du ministère dans le déclin de l’Assemblée
Ch. 4 v. 2-5 — Chute de l’Assemblée, et responsabilité du service individuel
Déclin présent et à venir, et exhortation à travailler d’autant plus
[4:1] Remarquez que l’apôtre insiste, comme affaire de responsabilité, [4:2] sur
ce que Timothée devait se vouer à son ministère avec d’autant plus d’énergie que
l’Assemblée déclinait et que la propre volonté des chrétiens prenait le dessus,
mais sans mettre en doute que ce ne soit un devoir perpétuel de tous les temps,
qu’ils soient heureux ou malheureux. L’apôtre, ainsi que nous l’avons déjà vu,
parle de deux époques différentes ; il parle du déclin de l’Assemblée tel qu’il
avait déjà lieu, puis d’un état encore pire qui était à venir. L’application
spéciale de l’exhortation que nous trouvons ici se rapporte à la première
période. « Insiste en temps et hors de temps », dit l’apôtre ; [4:3] « car il y
aura un temps où ils ne supporteront pas le sain enseignement… [4:4] et ils
détourneront leurs oreilles de la vérité et se tourneront vers les fables ».
Travail du fidèle et
exercice du ministère, même dans la ruine
De quelle manière positive, et avec quelle clarté l’apôtre nous présente ici la
chute de l’Assemblée ! Sa déchéance au temps d’alors n’était à ses yeux que le
commencement du mal, qui, au jugement que l’Esprit lui faisait porter, devait
progresser vers une chute encore plus complète, alors que, tout en ayant le nom
de chrétiens, [4:3] l’ensemble de ceux qui porteraient alors le nom de Christ ne
supporterait plus le sain enseignement du Saint Esprit. [4:2] Quoi qu’il en
soit, l’apôtre voulait que Timothée travaille avec patience, diligence et
énergie, aussi longtemps que les chrétiens voudraient écouter ; [4:5] qu’il soit
sobre, qu’il endure les souffrances, qu’il cherche les âmes encore inconverties
(c’est une grande preuve de foi, quand le cœur est chargé du poids de
l’infidélité de ceux qui sont au-dedans), et qu’il exerce en plein son
ministère, trouvant un motif de plus en ce que l’énergie apostolique
disparaissait de la scène (v. 6).
Ch. 4 v. 1 — Côté de la
responsabilité de l’homme, souligné par Jésus vu comme juge
Responsabilité des individus dans la maison de Dieu
Mais il reste encore une chose à remarquer au commencement de ce chapitre. La
plénitude de la grâce, cela est clair, ne caractérise pas cette épître ; [4:1]
l’exhortation de l’apôtre à Timothée est « devant Dieu et le Christ Jésus, qui
va juger vivants et morts, et par son apparition et par son règne ». Nous
l’avons déjà dit, l’apparition de Jésus est en relation avec la responsabilité ;
sa venue a pour but de nous appeler auprès de lui, en relation avec nos
privilèges. Ici il s’agit de la première de ces deux choses, non pas de
l’Assemblée, ni de la maison du Père, mais de Dieu, de l’apparition et du
royaume. Tout ce qui est en relation avec la responsabilité, le gouvernement, le
jugement, est rassemblé en un seul point de vue. Mais l’apôtre ne touche pas
plus ici qu’ailleurs dans cette épître, au sujet de l’Assemblée : au reste,
l’Assemblée, comme telle, n’est pas jugée, elle est l’Épouse de l’Agneau — les
individus sont jugés. La chrétienté, qui en porte le nom et la responsabilité,
et cela nécessairement tandis que le Saint Esprit est ici-bas, est jugée. Nous
en sommes avertis dans ce qui est dit à Éphèse (Apoc. 2 [v. 2-5]). C’est même là
que commence le jugement. C’est l’Assemblée envisagée comme maison, non comme
corps.
L’apparition de Jésus
sera en gloire, avec Son Assemblée, pour juger
La part de l’Assemblée, et même de ses membres, comme tels, est la grâce et non
le jugement : l’Assemblée va au-devant du Seigneur, avant qu’il apparaisse.
[4:1] Ici l’apôtre parle de l’apparition de Jésus et de son royaume : c’est
comme étant déjà entré dans sa gloire et revêtu de l’autorité du royaume qu’il
jugera. La présentation de l’Assemblée à lui-même met le comble à l’œuvre de la
grâce à son égard. Quand le Seigneur apparaîtra, nous apparaîtrons avec lui en
gloire [(Col. 3:4)] ; mais cette gloire sera celle du royaume, comme on le voit
dans la transfiguration ; et le Seigneur jugera les vivants.
Autorité du royaume du
Fils, en justice et en jugement
Il maintiendra l’autorité de son royaume, comme étant d’un nouvel ordre de
choses, pendant longtemps ; et le jugement s’exercera, le cas échéant, pendant
toute la durée de cet état de choses, car un roi régnera en justice [(És.
32:1)], le jugement étant réuni à la justice. Avant de remettre ce royaume à
Dieu le Père [(1 Cor. 15:24)], il juge les morts, car tout jugement est confié
au Fils [(Jean 5:22)], en sorte que le royaume est un nouvel ordre de choses,
établi par son apparition, et dans lequel le jugement s’exerce. Le royaume est
fondé quand Satan est exclu du ciel : il est établi, et son autorité commence à
s’exercer, lors de l’apparition du Seigneur.
La conscience du
jugement stimule et exerce le serviteur dans son ministère
La conscience que ce jugement va s’exercer donne son impulsion à l’amour, dans
l’exercice du ministère ; elle rend sérieux, elle fortifie les mains par le
sentiment de l’union du serviteur de Dieu avec Celui qui exerce le jugement, et
même par le sentiment de sa propre responsabilité.
Ch. 4 v. 6-8 —
Perspective du départ prochain de l’apôtre
Ch. 4 v. 6 — Disparition du ministère apostolique et travail des fidèles
Le départ de Paul est un motif de plus pour le service de Timothée
[4:6] L’apôtre présente son prochain départ comme un nouveau motif pour engager
Timothée à accomplir pleinement son service ; et son cœur s’épanouit dans la
pensée de ce départ.
L’absence du ministère
apostolique, motif de travail pour chaque fidèle
L’absence du ministère apostolique, fait si sérieux à l’égard de la position de
l’Assemblée, rend donc le devoir de l’homme de Dieu plus pressant. Comme
l’absence de l’apôtre était un motif pour que chaque fidèle travaille à son
propre salut avec crainte et tremblement [(Phil. 2:12)], elle est aussi un motif
pour que celui qui est engagé dans l’œuvre se dévoue plus que jamais à son
ministère, afin de remplacer autant que possible l’œuvre apostolique par le soin
qu’il voue aux âmes et par l’enseignement de la vérité qu’il a apprise.
Travail d’édification
sur le fondement posé par les apôtres
On ne peut pas être apôtre ni poser maintenant le fondement de l’Assemblée
[(Éph. 2:20)] : cette œuvre est déjà faite ; mais on peut édifier sur ce
fondement [(1 Cor. 3:10)] et par la vérité qu’on a reçue des apôtres, par les
Écritures que Dieu nous a données, par un amour dans la vérité pour les âmes, et
qui ne se lasse pas. On ne peut pas fonder deux fois ; on donne sa valeur au
fondement, on lui donne sa place en bâtissant dessus et en soignant les âmes et
l’Assemblée auxquelles l’apostolat a donné devant Dieu une place et un fondement
qui restent toujours là. C’est ce que nous avons à faire en l’absence du don qui
a posé ce fondement.
Le fondement a été posé
une fois pour toutes par les apôtres, selon Die
Le caractère selon la pensée de Dieu a déjà été imprimé sur l’œuvre ; le seul
fondement a été posé ; l’Assemblée a sa seule et unique position selon les
conseils de Dieu ; la règle donnée de Dieu est dans la Parole ; on n’a qu’à agir
dans le sens de l’apôtre, selon l’impulsion déjà donnée par l’Esprit, mais on ne
saurait avoir l’autorité apostolique ; personne n’est apôtre maintenant dans ce
sens-là. Être apôtre maintenant est impossible, parce qu’on ne pose pas le
fondement : le faire serait renier ce qui a été fait, car le fondement a été
posé. On peut agir dans la mesure du don qu’on a reçu et d’une manière d’autant
plus dévouée qu’on aime l’œuvre de l’apôtre, et qu’il n’est plus là lui-même
pour la soutenir.
Ch. 4 v. 7-8 —
Récompense de la fidélité dans l’œuvre
Paul a achevé fidèlement son œuvre confiée par Dieu
[4:7] Quant à lui, il avait fait son œuvre ; si les autres étaient infidèles,
lui avait été fidèle. Dans le bon combat de l’évangile de Dieu, il avait
combattu jusqu’au bout et résisté avec succès à toutes les attaques de l’Ennemi
(v. 7). Il avait achevé sa course ; [4:8] il ne restait plus pour lui qu’à être
couronné. [4:7] Il avait gardé la foi qui lui avait été confiée ; [4:8] la
couronne de justice, c’est-à-dire celle qui venait du juste Juge, qui
reconnaissait sa fidélité, était réservée et gardée pour lui : ce n’est qu’au
jour de rétribution qu’il la recevra. Il s’agit, on le voit clairement, de
récompense pour l’œuvre et pour la fidélité. L’idée de fidélité devant la
responsabilité — ou aussi d’infidélité — donne son caractère à l’épître tout
entière, et non l’idée des privilèges de la grâce.
Récompense pour tous
ceux qui auront été fidèles à Christ ici-bas
[4:8] L’œuvre de l’Esprit par notre moyen est récompensée par la couronne de
justice, et chacun recevra sa récompense selon son travail. Christ nous place
tous selon la grâce de Dieu dans la jouissance de sa propre gloire, avec
lui-même et semblables à lui. C’est notre part commune, selon les conseils
éternels de Dieu ; mais une place est préparée par le Père et donnée par le Fils
selon l’œuvre opérée par la puissance de l’Esprit en chaque croyant, dans sa
position particulière. Ce ne sera pas Paul seul qui recevra cette couronne du
juste Juge : tous ceux qui aiment l’apparition de Jésus apparaîtront avec Lui
dans la gloire qui est personnellement destinée à chacun, et dont chacun sera
revêtu lorsqu’il apparaîtra. Détaché de ce monde, sachant que c’est un monde
pervers et rebelle, sentant dans son cœur le poids du règne de Satan, le fidèle
désire l’apparition de Celui qui mettra fin à ce règne, à la rébellion, à
l’oppression et à la misère, en apportant dans sa bonté — quoique ce soit par le
jugement — la délivrance, la paix et la liberté du cœur sur la terre.
Part à la gloire du
Seigneur à Son apparition
Le chrétien aura part à la gloire du Seigneur quand il paraîtra ; mais ce monde
aussi sera délivré.
Manifestation à
l’apparition de Jésus en gloire et ôtant le mal
[4:8] On remarquera encore ici qu’il ne s’agit pas des privilèges de l’Assemblée
comme telle, mais de la rétribution publique qui sera manifestée, quand Jésus
apparaîtra à tous, et de l’établissement public de sa gloire. Le cœur aime son
apparition, non seulement parce que le mal est ôté, mais l’apparition de Celui
qui ôte le mal.
Ch. 4 v. 9-18 — Progrès
du mal et fidélité du Seigneur pour les siens
Ch. 4 v. 9-12 — Situation de Paul et de ses compagnons de service
Ch. 4 v. 9-10 — Isolement de l’apôtre par le départ de ses compagnons
On voit, dans ce qui suit, quel progrès ce mal avait déjà fait et comment
l’apôtre compte sur l’affection individuelle de son cher fils dans la foi.
[4:10] Il y avait probablement de bonnes raisons pour le départ de plusieurs,
certainement pour celui de quelques-uns ; mais il est certain que la première
chose qui se présente à l’esprit de l’apôtre est le départ de Démas pour des
motifs purement mondains : l’apôtre se sentait isolé ; non seulement la masse
des chrétiens l’avait abandonné, mais ses compagnons d’œuvre s’étaient éloignés.
Selon la providence de Dieu, il devait être seul. [4:9] Il prie Timothée de
venir bientôt. [4:10] Démas l’avait abandonné ; les autres l’avaient quitté pour
divers motifs, quelques-uns de ceux-ci envoyés par lui dans l’intérêt de
l’œuvre. Il n’est pas dit que Démas ait cessé d’être chrétien, ait publiquement
abandonné le Seigneur, mais il n’avait pas assez de courage pour porter la croix
avec l’apôtre.
Ch. 4 v. 11 —
Manifestation de la grâce en Marc, utile après avoir manqué
Au milieu de ces peines, un rayon de grâce et de lumière brille à travers les
ténèbres : [4:11] la présence de Marc, dont Paul avait dans le temps refusé le
service, parce que Marc avait reculé devant les périls de l’œuvre au milieu des
Gentils et s’en était retourné à Jérusalem [(Act. 15:38 ; 13:13)], il la désire
maintenant parce que Marc était utile pour le ministère. Il est extrêmement
intéressant de voir, et c’est une preuve touchante de la grâce de Dieu, que
l’affliction de l’apôtre, et l’œuvre de grâce en Marc, se réunissent pour mettre
en évidence comme fidèle et utile à Paul, celui qui avait manqué et avec qui
l’apôtre n’avait rien voulu avoir à faire auparavant. Nous voyons aussi les
affections et la confiance se déployer dans les plus petits détails de la vie.
Puissant par l’Esprit de Dieu, l’apôtre est débonnaire, intime et confiant avec
des esprits droits et dévoués. [4:13] On voit aussi qu’à la fin de sa vie, tout
dévoué qu’il fût, l’occasion s’était présentée pour étudier (en rapport avec son
œuvre, bien certainement) et pour écrire ce qu’il voulait soigneusement
conserver (v. 13) : il se peut que ce fussent ses propres épîtres.
Ch. 4 v. 13 —
Importance de l’étude des choses de Dieu, même pour Paul
Cela a une place importante dans l’instruction scripturaire à l’égard de la vie
de l’apôtre. Paul lui-même est perdu, pour ainsi dire, pour la plus grande
partie, dans la puissance de l’Esprit ; mais étant seul et de sens rassis, il
s’occupe intelligemment et avec soin des choses de Dieu.
Ch. 4 v. 14-15 —
Avertissement quant à un homme hostile
[4:14] Il avertit Timothée à l’égard d’un homme hostile [4:15] et le met sur ses
gardes contre lui.
Ch. 4 v. 16-18 —
Fermeté du témoignage de Paul, avec le soutien du Seigneur
Ch. 4 v. 16-17 — Témoignage à l’évangile en toute circonstance
[4:14] On voit aussi que l’épître qui nous occupe porte le caractère de justice,
la grâce ayant eu son cours : « Le Seigneur, dit-il, lui rendra selon ses œuvres
» (vers. 14). [4:16] Il ne fait que prier pour ceux qui n’ont pas eu le courage
de se tenir auprès de lui, quand il a eu à se défendre comme prisonnier. Il n’a
pas été découragé. Son cœur, brisé par l’infidélité de l’Assemblée, a été ferme
en confessant le Seigneur devant le monde ; [4:17] et il peut rendre témoignage
que, s’il est délaissé par les hommes, le Seigneur lui-même s’est tenu auprès de
lui et l’a fortifié (vers. 17). Qu’il soit devant l’autorité pour lui répondre
n’est pour Paul qu’une occasion pour annoncer de nouveau publiquement ce pour
quoi il a été fait prisonnier. Glorieuse puissance de l’évangile là où la foi
est en exercice. Tout ce que l’Ennemi peut faire tourne en témoignage, afin que
les grands, les rois, ceux qui autrement seraient inaccessibles, entendent la
Parole de la vérité, le témoignage de Jésus Christ.
Ch. 4 v. 17-18 —
Confiance dans le Seigneur jusqu’au bout
[4:17] Ce fidèle témoin était aussi délivré de la gueule du lion ; sa confiance
simple et ferme comptait sur le Seigneur jusqu’au bout ; [4:18] lui le garderait
de toute mauvaise œuvre pour son royaume céleste.
Place de Paul dans la
gloire céleste, avec le Seigneur
[4:6] Si le moment de son délogement était proche, s’il devait s’endormir au
lieu d’être transmué, [4:8] il n’avait pas cessé d’être de ceux qui désiraient
l’apparition du Seigneur ; [4:18] il allait en attendant être auprès de lui pour
avoir une place dans le royaume céleste.
Ch. 4 v. 19-22 —
Conclusion de l’épître et résumé
Ch. 4 v. 19-22 — Salutations et circonstances des frères
[4:19] L’apôtre salue les frères avec lesquels Timothée se trouvait en relation
[4:21] et prie celui-ci de venir avant l’hiver. [4:20] On apprend ici que la
puissance miraculeuse accordée aux apôtres s’exerçait dans le service du
Seigneur, non pas dans leur intérêt propre ou selon leurs affections
personnelles : l’apôtre avait laissé Trophime malade à Milet.
Exhortations de
l’épître dans des temps difficiles et un état empirant
Fidélité dans le ministère, quand les temps sont mauvais
Il est clair que l’épître que nous venons de parcourir a été écrite lorsque
l’apôtre attendait son prochain départ [(4:6)], et quand la foi des chrétiens
avait baissé d’une manière bien affligeante, comme en témoignait l’abandon dans
lequel ils l’avaient laissé [(4:16)]. Sa foi se maintenait par la grâce. Paul ne
se cachait pas que tout allait mal ; son cœur le sentait, en était brisé ; il
voyait que les choses iraient en empirant ; mais son propre témoignage restait
debout et ferme pour le Seigneur, par grâce. La grâce du Seigneur était avec lui
afin qu’il confesse Christ et exhorte Timothée à un exercice de son ministère
d’autant plus assidu et dévoué que les temps étaient mauvais.
Fidélité du Seigneur
exerçant Sa puissance, même tout est ruine dans l’Assemblée
Ceci est très important. Si l’on aime le Seigneur, si l’on sent ce qu’il est
pour l’Assemblée, on sait que dans celle-ci tout est ruiné. Le courage personnel
n’est pas affaibli, car le Seigneur demeure toujours le même, fidèle et exerçant
sa puissance en notre faveur ; si ce n’est pas dans l’Assemblée, qui ne veut pas
de cette puissance, ce sera dans ceux qui tiennent ferme qu’il exercera sa
puissance, selon les besoins individuels créés par cet état de choses.
Confiance individuelle
de la foi dans le Seigneur, même dans la ruine
Sachons nous en souvenir ! L’insensibilité à l’état de l’Assemblée n’est pas la
preuve qu’on est près du Seigneur ou qu’on a de la confiance en lui ; mais dans
la conscience de cette ruine, la foi, le sentiment de ce qu’est Christ, donne de
la confiance en lui au milieu de la ruine dont on mène deuil. Cependant,
remarquons-le, dans tout ceci, l’apôtre parle de l’individu, de la justice, du
jugement, et non pas de l’Assemblée. Quand il parle de celle-ci comme étant la
grande maison, cette maison contient des vases à déshonneur [(2:20)] dont on
doit se purifier [(2:21)] ; mais l’apôtre prévoyait un état encore pire que
celui au milieu duquel il se trouvait, et nous en avons vu l’accomplissement. Le
Seigneur ne peut jamais manquer à sa fidélité.
Différence entre les
deux épîtres à Timothée
La première épître à Timothée donne des directions quant à l’ordre dans
l’Assemblée ; la seconde, quant au sentier du serviteur de Dieu lorsque
l’Assemblée est en désordre et en décadence.
Commentaire entier
John Nelson Darby