Introduction
Établissement de David comme roi, et conséquences de sa prospérité
Le second livre de Samuel nous présente l’établissement définitif de David dans
la royauté, et ensuite les misères de sa maison après que la prospérité eut,
hélas ! ouvert la porte à la propre volonté.
Chemin de la foi dans
les difficultés, et état de prospérité
Le chemin de la foi avec ses difficultés est celui où l’on marche avec Dieu, et
où l’on célèbre le triomphe que sa présence nous assure. Un état de prospérité
met en évidence combien peu l’homme est capable d’en jouir sans y trouver un
piège. La prospérité n’étant pas le chemin de la foi, c’est-à-dire de la force,
le mal qui existe dans le cœur se fait jour dans la conduite. Comparez 2 Samuel
22 (cantique par lequel David termine le chemin des difficultés) avec le chap.
23 qui contient ses dernières paroles, après l’expérience qu’il avait faite de
la prospérité et de la gloire, acquises par sa foi.
Chapitre 1er
Ch. 1 v. 1-14 — David touché par le malheur de Saül, roi d’Israël
Cependant la piété et les sentiments pieux, et par conséquent généreux, étaient
réels en David. Il ne feignait pas d’avoir le cœur touché du malheur de Saül
pour saisir la royauté sans regret aussitôt que Saül aurait cessé d’exister.
[1:11-12] En recevant la nouvelle de sa mort, David a réellement le cœur fondu :
[1:10] Malheur à l’homme endurci qui, poussé par l’espoir d’une récompense,
espérait, en lui apprenant cette mort, être porteur de bonnes nouvelles ! [1:14]
Quelle que fût son infortune, Saül était pour David le roi d’Israël. Il était,
quelles que fussent ses fautes, un roi malheureux. David en avait été aimé [(1
Sam. 16:21)]. Il avait été un des habitués de sa maison [(1 Sam. 22:14)] où le
malheur du roi se manifestait devant ses yeux, et commandait le respect de ceux
qui l’approchaient de si près. Et si Saül avait poursuivi David sans cause, à ce
moment il lui était facile de l’oublier. David, à la mort de Saül, ne veut se
souvenir que de ce qui peut honorer celui qui est tombé ; [1:12] et, par-dessus
tout, il se rappelle que ce sont l’oint de l’Éternel et le peuple de l’Éternel
qui sont tombés devant ses ennemis.
Ch. 1 v. 15 à 2 v. 7 —
Tendresse de David et marche par la foi
[1:15] David ordonne de mettre à mort l’homme qui, trompé par l’égoïsme, [1:16]
s’était accusé de manquer de toute crainte de l’Éternel, de tout sentiment bon
et généreux. Car David craint Dieu, et l’oint de l’Éternel a un grand prix à ses
yeux. [1:17] Alors il épanche son cœur devant Dieu, dans les accents touchants
d’une douleur dont l’expression, attendrissante et solennelle rappelle tout ce
qui pouvait exalter Saül, et laisse échapper les tendres et affectueux souvenirs
qui lui sont suggérés par son cœur. Belle expression des fruits de l’Esprit de
Dieu ! Enfin, la foi agit en David, et il ne se décourage nullement. [1:20] Si
cette infortune l’afflige, elle lui donne aussi l’occasion de mettre d’autres en
garde contre une semblable calamité. [1:18] David fait apprendre à Juda le chant
de l’arc, l’emploi de cette arme par laquelle Saül était tombé [(1 Sam. 31:3)].
David dans son humilité, marche encore bien. [2:1] Il demande à l’Éternel s’il
doit monter en Juda et en quel lieu ; et l’Éternel le dirige. [2:5-7] David
témoigne aussi aux habitants de Jabès de Galaad, sa satisfaction de leur
conduite à l’égard de Saül.
Chapitres 2 à 4
Rébellion contre David roi, et guerre en Israël pour établir le royaume
La chair ne supporte pas David et lui fait la guerre parmi le peuple
[3:1] Néanmoins le combat n’a pas encore cessé ; s’il n’a pas lieu contre les
ennemis extérieurs, il continue contre ceux du dedans. [2:8-10] Ceux qui se
rattachent à l’importance charnelle de Saül ne peuvent pas supporter David.
Cependant, au fond, tout est maintenant changé ; car Ish-Bosheth n’était pas
l’oint de l’Éternel, et son règne est véritablement une rébellion contre Dieu.
[3:6] David lui fait la guerre par ses capitaines.
Voies de l’homme, Dieu
et Sa volonté étant oubliés
Hélas ! l’histoire de cette période nous plonge dans les voies des hommes. Ce
n’est plus simplement David dans le chemin de la foi. [2:13] C’est Joab, homme
habile, ambitieux, sanguinaire et sans cœur. [2:8] C’est Abner, homme moralement
supérieur à Joab, mais qui combat charnellement comme homme de parti contre le
roi que Dieu a élu. Abner est parent d’Ish-Bosheth [(1 Sam. 14:50)] comme Joab
de David [(1 Chron. 2:15-16)]. [3:8] Après que son orgueil a été froissé, [3:12]
il se jette du côté de David, [3:27] et Joab le tue par jalousie non moins que
pour venger la mort de son frère. [2:16] Et où est-ce que la bravoure et la
vaillance des chefs de Benjamin et de Juda se manifestent maintenant dans ce «
champ des hommes forts » ? C’est en se tuant les uns les autres. Les Philistins
étaient oubliés. Toutefois, la famille de Saül avait absolument tort. C’était la
nature qui, avec ses prétendus droits, ne se soumettait pas à Dieu et à sa
volonté.
Assujettissement de
toutes choses à David
Comme David commence à le faire ici, Christ, roi de Juda, s’assujettira tout ce
qui l’entourera après être entré dans son règne [(1 Cor. 15:27-28)].
Prospérité de David,
mais manifestation de l’homme charnel
Actions de Joab et d’Abner, sans que David paraisse, ni que Dieu soit consulté
Il est bon de remarquer, toutefois, que David ne paraît pas en tout ceci. [2:13]
C’est Joab qui est en scène ; et il me semble, par les détails qui nous sont
donnés, que le mal commençait déjà. Je ne vois pas que David ait consulté
l’Éternel, et Joab ne l’a certainement pas fait, lui qui n’était qu’un impie
comprenant qu’il était plus prudent de respecter Dieu, et de ne pas trop
s’écarter de lui, uniquement pour satisfaire à ses passions, ce qui ne l’a pas
empêché d’être pris à la fin dans ses propres filets. Et, après tout, ce n’est
pas l’énergie de Joab qui a mis le royaume entre les mains de David ; [3:9-10]
c’est l’orgueil blessé d’Abner qui, au fond, était le chef du parti
d’Ish-Bosheth, [3:27] et qui finit par moissonner de la part des hommes ce qu’il
avait semé. Mais tout ceci est fort triste.
David type de Christ,
mais aussi homme intègre et fidèle, mais faible
Providentiellement, Dieu accomplit ses desseins et [3:1] David prospère. En
général aussi, dans ses combats à cette époque et dans son élévation, David est
un type du Seigneur Jésus. Et je ne doute pas que l’établissement du royaume de
Christ ne soit une œuvre qui s’accomplira en détail, après son apparition ;
c’est ce dont les prophéties de Zacharie et le 5° chapitre de Michée font foi ;
mais, historiquement, nous sommes, comme je l’ai dit, au milieu des hommes.
[4:11] Dans l’affaire de la mort d’Ish-Bosheth, David conserve son intégrité,
[3:31-37] et il manifeste, à l’égard de l’assassinat d’Abner, les sentiments qui
conviennent à un homme de Dieu. Néanmoins, le v. 39 du chap. 3 fait déjà voir la
faiblesse de l’homme comme instrument du gouvernement de Dieu, David en appelle
au Dieu de jugement.
Chapitre 5
Ch. 5 v. 1-9 — Élection de David roi, et établissement à Jérusalem
L’élection précède l’établissement dans le lieu selon Dieu et le repos
[5:3] L’élection de l’oint de Dieu précède nécessairement [5:9] son
établissement dans le lieu que l’Éternel avait choisi. Cette élection devance
plus évidemment encore le repos de l’oint de l’Éternel ; et ceci est vrai quant
à Christ lui-même, seulement il y est descendu en grâce.
David est roi, et non
plus homme de foi, chef des armées d’Israël
[5:5] David, roi de Juda en Hébron pendant sept ans et demi, devient roi de tout
Israël après la mort d’Ish-Bosheth. Et maintenant, David n’est plus l’homme de
foi qui, chef lui-même des armées d’Israël, dirigeait, en marchant sous la
dépendance de Dieu, les entreprises que les circonstances d’Israël réclamaient
de la foi ; mais c’est un roi qui peut élever qui il veut. [5:8] L’homme paraît
bientôt, l’homme énergique, mais non pas l’homme de Dieu. Celui qui atteindra le
canal (v. 8), recevra une récompense, dit le roi, [1 Chron. 11:6] et sera chef
et capitaine. Joab y monte et il a des droits naturels sur David1.
1 Joab était évidemment habile et entreprenant ; mais il est remarquable qu’il ne figure pas parmi les hommes qui s’étaient signalés par l’éclat de leurs triomphes, quand il fallait combattre pour la gloire de Dieu par une foi individuelle. S’agit-il d’être chef et capitaine, place que David avait remplie jusqu’alors, Joab se met aussitôt en avant.
Ch. 5 v. 6-9 — David
prend Jérusalem, ville choisie de Dieu
Néanmoins, en somme, David est dirigé par Dieu et [5:7] il prend la ville
choisie de Dieu pour son trône sur la terre. [5:8] C’est pourquoi il peut dire
de ceux qui en sont maîtres, qu’ils sont haïs de l’âme de David ; [5:6] car, en
effet, ceux qui sont en possession du vrai siège de la puissance de Dieu, du
lieu de sa dilection, et qui, confiants en leur force charnelle, résistent au
roi que Dieu a choisi et se moquent de lui, [5:8] sont haïssables plus que tous
les autres, et sont haïs de ceux qui ont l’Esprit de Celui qui établit son trône
sur la terre.
Ch. 5 v. 10-25 — David,
type de Christ régnant et combattant
Combats de David contre l’ennemi, comme Christ, par le moyen d’Israël
Il est bon de remarquer ici, que David est un type du Christ rejeté et du Christ
combattant en puissance pour l’établissement du millénium ; et Salomon, du
Christ régnant dans la paix millénaire. [5:16] Les guerres de David avec les
Philistins sont postérieures à la prise de Jérusalem et à l’entier
assujettissement d’Israël à David. [5:8] Ce n’est pas David, et ce n’est pas non
plus le Christ, régnant sur la terre, qui prend Jérusalem. Le Christ descendra
du ciel pour l’anéantissement de l’Antichrist ; mais il détruit les ennemis
d’Israël par le moyen de son peuple, après avoir établi son trône en Sion
(comparez Zacharie, chap. 9 et 10). Je ne m’étends pas là-dessus. Je me borne à
signaler les grands traits que la Parole nous fournit sur ce sujet.
David affermi par Dieu,
et victorieux des ennemis par la force divine
[5:9] David s’établit en Sion ; [5:11] il est reconnu des Gentils bien disposés
; [5:12] il a aussi la conscience que Dieu l’a établi roi. [5:13] Mais le cœur
de l’homme se montre bientôt. Affermi dans sa royauté de la part de l’Éternel,
il agit à son aise, d’après sa volonté (comp. Deut. 17:17). [5:16] Toutefois
l’affermissement de son trône n’anéantit pas l’espoir de ses anciens ennemis1 ;
mais il excite leur jalousie. Ils ne connaissent ni le bras de sa force, ni le
conseil de l’Éternel qui l’a établi. Ils courent à leur ruine. [5:19, 23] Ici,
avec le danger qui le réveille, nous retrouvons l’homme de Dieu, figure du
Seigneur, attentif aux conseils de l’Éternel qu’il a cherchés. [5:20, 25] Il
remporte des victoires éclatantes sous la direction expresse de Dieu dont la
force le précède, et met ses ennemis en déroute. [5:20] Aussi en attribue-t-il
la gloire à l’Éternel.
1 Par bien des prophéties de l’Ancien Testament, il est évident qu’il en sera de même lorsque Christ sera de retour sur la terre. Et cependant, dans ce temps-là, l’homme ne s’élèvera que pour sa destruction subite.
Chapitre 6
David fait monter l’arche de l’Éternel là où son trône est établi
Lien entre la gloire de Dieu et celle du roi d’Israël, pleinement accompli sous
Salomon
Bien que Dieu ait établi roi en puissance celui qui est en même temps le
conducteur victorieux de son peuple, cependant les liens de l’alliance ne sont
pas encore rétablis. L’Arche est encore là où la piété particulière l’avait
accueillie, lorsque Dieu a dû être lui-même le gardien de sa propre gloire.
[6:2] David veut la placer là où son trône est maintenant établi. Il veut que
l’Éternel des armées qui habite entre les chérubins, soit honoré et qu’il soit
en même temps la gloire du trône du roi d’Israël. Ces deux choses sont liées
dans sa pensée. Or, la royauté de Melchisédec n’était pas encore en exercice,
pas même en type. Car Melchisédec est roi de Salem, c’est-à-dire roi de Paix
[(Héb. 7:1-2)]. Dieu maintenait encore sa propre gloire. Il pouvait bénir David,
roi élu et oint ; mais l’ordre de choses, qui réunissait tout sous l’autorité du
roi, n’était pas encore en vigueur. Il devait être établi plus tard, sous
Salomon.
Méconnaissance de
l’ordre divin et atteinte à la gloire de Dieu par l’action de l’homme
Israël aurait dû reconnaître l’ordre voulu de Dieu. Or, tout en cherchant à
honorer Dieu, David pense à lui-même, [6:3] et il n’y a, en définitive, qu’une
imitation fautive de ce qu’avaient fait les sacrificateurs des Philistins, sous
l’impression produite par la frayeur de l’Éternel [(1 Sam. 6:8)]. [6:7] Le
résultat n’en fut pas heureux. [6:6] Ce que l’homme avait fait, l’homme cherche
à l’appuyer ; mais, pour le faire, il porte atteinte à la gloire de l’Éternel
[6:7] et tombe devant Sa majesté. L’Éternel revendique sa gloire. Il ne demeure
pas encore au milieu de son peuple.
Bénédiction de Dieu et
rétablissement par le roi de la relation entre le peuple et Dieu
[6:8-9] Peiné et effrayé en même temps — peiné, parce que son cœur cherche
vraiment la gloire de l’Éternel, quoiqu’il ne fût pas à la hauteur de cette
gloire et qu’il eût oublié la majesté de Celui qu’il désirait avoir plus près de
lui — [6:10] David laisse l’Arche dans la maison d’Obed-Édom ; [6:11] et c’est
là que le Seigneur fait voir qu’il lui est naturel de bénir là où l’on n’oublie
pas sa Majesté de manière à disposer de lui comme on le trouve bon. [6:7] Quand
on porte atteinte à sa Majesté, il la maintient ; [6:11] comme aussi il
manifeste ce qu’il est, par la bénédiction qu’il accorde. [6:12] Le cœur et les
affections de David sont restaurés ; il fait transporter l’Arche de la maison
d’Obed-Édom, [6:17] et la place dans un tabernacle qu’il lui avait tendu. [6:14]
Ici on ne voit que David, et on le voit revêtu de l’éphod. Il est chef de son
peuple, quand il rétablit la relation1) entre eux et son Dieu, et cela avec
joie, avec des chants de triomphe et des sacrifices. [6:18] C’est lui-même aussi
qui bénit le peuple, étant en tout ceci le type remarquable de Jésus et de ce
qu’il accomplira en Israël aux derniers jours.
1 Je dis : la relation, parce que, en effet, l’Arche de l’alliance était le lien extérieur, le signe de la relation formelle entre Dieu et Israël. C’est ce qui donne beaucoup d’importance à la circonstance que nous étudions ici. La perte de l’Arche avait été, au contraire, l’I-Cabod du peuple [(1 Sam. 4:21-22)].
Action partielle du roi
comme Melchisédec, sans encore le temple
Tout ceci, cependant, n’était pas bâtir le temple, œuvre réservée au prince de
la Paix. C’était le roi, par la foi chef de tout le peuple, agissant jusqu’à un
certain point, et pour la foi, comme sacrificateur, selon le principe de
Melchisédec, sans que la bénédiction et l’ordre attachés à ce titre eussent
encore été établis. [6:17] Le roi offre des sacrifices, [6:18] il bénit le
peuple. [6:1] Comme seul chef, il avait réuni tout Israël. Il avait battu ses
ennemis.
Époque de transition
avant la paix, mais établissement de l’arche en Sion
Sion, lieu du trône après les souffrances — Comparaison avec Apoc. 14:1-5
Mais, après tout, c’était une époque de transition. [6:17] L’Arche de l’alliance
était encore sous une tente. David avait triomphé, mais il ne jouissait de la
paix qu’en passant. Cet établissement de l’Arche sur la montagne de Sion fait
cependant époque ; car Sion était la montagne de la grâce royale, où le roi
avait souffert, et en tant qu’ayant souffert, avait établi son trône en
puissance et en grâce en rapport avec Israël. C’est ce qui donne la clef du
chapitre 14 de l’Apocalypse, livre dans lequel l’Agneau est toujours, me
semble-t-il, ce Messie qui a souffert, mais assis sur le trône de Dieu en
attendant la manifestation de sa gloire ; assis dans ce caractère quoique, comme
tel, il eût accompli des choses bien autrement importantes, car le salut et
l’Église sont bien plus excellents que le royaume ; or, c’est du royaume que
nous nous sommes évidemment occupés ici. [Apoc. 14:1] Je ne doute pas que les
cent quarante-quatre mille qui sont avec l’Agneau sur la montagne de Sion, ne
soient ceux qui ont souffert pour l’amour du Messie dans l’esprit de ses propres
souffrances, au milieu d’Israël. Ils ont part avec lui à sa position royale sur
Sion, [Apoc. 14:4] et ils l’accompagnent partout où il va. [Apoc. 14:3] Ils sont
moralement assez près du ciel pour apprendre le cantique qu’on y chante, et que
personne d’autre sur la terre ne peut apprendre. [Apoc. 14:4] Ils sont les
prémices de la terre. Ils ne sont pas dans le ciel.
Distinction entre Sion
et Sinaï, selon Héb. 12:22
Ceci explique aussi Héb. 12:22, où nous trouvons Sion en contraste avec Sinaï,
où le peuple avait été placé sous sa responsabilité propre, la loi ayant la
sanction que la frayeur de la présence de l’Éternel lui donnait. Mais, dans le
passage cité, Sion se distingue bien nettement de la Jérusalem céleste1.
1 La forme de la phrase Héb. 12:22, rend les diverses parties dont elle se compose plus faciles à distinguer. Le mot « et » les sépare. Sion, — la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste, — les anges, l’assemblée universelle, — l’Assemblée des premiers-nés, écrits dans les cieux, — Dieu juge de tous, etc.
Christ roi en Sion,
triomphant de Ses ennemis, mais non encore en paix
Je ne doute pas qu’il ne doive exister à la fin une relation semblable entre
Christ et le Résidu de son peuple qui l’a attendu. C’est une période pendant
laquelle Jésus est pleinement triomphant et agit en puissance et comme roi, mais
ne gouverne pas encore en paix, et pendant laquelle il forme, développe et
établit les relations des siens avec lui sur la terre, dans ses triomphes et
dans sa royauté, selon les droits de laquelle il s’assujettit ses ennemis. Les
Psaumes nous ouvrent aussi prophétiquement et en figure, cette partie du règne
de Christ (voyez le Psaume 110). [Ps. 110:1] Après avoir fait asseoir le
Seigneur de David à la droite de la Majesté dans les cieux, [Ps. 110:2-3]
l’Esprit dit : « L’Éternel enverra de Sion la verge de ta force : Domine au
milieu de tes ennemis. Ton peuple sera un peuple de franche volonté, au jour de
ta puissance, en sainte magnificence. Du sein de l’aurore (de cette matinée de
sa gloire, de l’aube du jour), te viendra la rosée de ta jeunesse (des jeunes
gens qui le suivent) ». Ce Psaume entier développe cette même idée, la royauté
guerrière de Christ ayant Sion, choisie de Dieu, comme siège et comme point de
départ, dans les guerres triomphantes du Messie.
Royauté guerrière de
Christ basée en Sion, développée dans les Psaumes
Poursuivons ce dernier point.
Ps. 78 v. 65-72 —
Élection de David et de Sion par le Seigneur
Après avoir dépeint la ruine d’Israël, le Ps. 78 nous fait voir [Ps. 78:65] le
Seigneur qui se réveille ; [Ps. 78:67] mais il met de côté tous droits à
l’héritage et au témoignage de ses voies avec Israël antérieurement ; car (1
Chron. 5 [v. 1-2]) Joseph avait le droit d’aînesse. [Ps. 78:68, 70] « Il choisit
la tribu de Juda, la montagne de Sion qu’il aima. Il choisit David son serviteur
et le prit des parcs des brebis, etc. ». [Ps. 78:69] Ce Psaume, il est vrai,
fait mention de son sanctuaire, mais la montagne sur laquelle il a été bâti
n’est jamais représentée comme objet de l’élection de Dieu. Ce Psaume va plus
loin que notre histoire actuelle ; mais il applique l’élection à David et à
Sion.
Ps. 132 — Sentiments de
David en amenant l’arche à Sion
Choix de Dieu pour Sa demeure, et lieu de la bénédiction
Le Psaume 132 nous présente précisément les sentiments que l’Esprit a inspirés à
David, lorsqu’il a placé l’Arche sur la montagne de Sion. [Ps. 132:5] Ce n’est
qu’un tabernacle, mais c’est celui du Puissant de Jacob sur la terre. [Ps.
132:13] Et l’Éternel a choisi Sion. [Ps. 132:17] En elle germera la corne de
David.
Repos de l’Éternel au
milieu de Son peuple
Remarquez ici que chaque fois la réponse de l’Éternel dépasse la demande et le
désir de David, beau témoignage de la riche bonté de Dieu. [Ps. 132:14] Le repos
de l’Éternel est au milieu de son peuple. Il veut jouir de ce repos ici, au
milieu des siens, quoique sa gloire soit dans le temple et que ce soit là que
chacun en parle. Mais cette gloire et ce repos-là n’avaient pas encore eu lieu
dans le désert. Israël était en voyage, et l’Éternel qui demeurait au milieu du
peuple, allait devant lui pour lui chercher un lieu de repos. (Nombres 10:33).
Ce n’était pas non plus le cas à Silo, où son repos au milieu du peuple
dépendait de la fidélité d’Israël. « Il abandonna la demeure de Silo,… et il
livra à la captivité sa force, et sa magnificence en la main de l’ennemi » (Ps.
78:60, 61). L’élection et la grâce accomplie par le moyen de celui qui avait été
« élu d’entre le peuple » (Ps. 89:19), établissent le repos de Dieu au milieu
des siens.
Dieu maintient Sa
majesté et la vérité, bien qu’Il soit patient et plein de grâce
Il y a encore une remarque à faire au sujet du Ps. 132. [6:6-7] Nous avons vu
que Dieu maintient sa Majesté dans son gouvernement, et ne permet pas que
quelqu’un touche à son Arche. Il laisse à David le temps de trouver que Dieu est
un Dieu de bénédiction et de grâce ; mais, quelles que soient les bonnes
intentions des siens, il faut que la vérité, que ce qu’il est, soit clairement
démontré dans Ses voies publiques. S’il en était autrement, si son gouvernement
n’était pas stable, tout tomberait en ruines ; l’homme se laisserait constamment
entraîner par sa légèreté à faire sa propre volonté. Il est vrai que Dieu est
plein de patience et que, après avoir établi des relations entre son peuple et
Lui, il agit d’après ces relations aussi longtemps que possible, quoiqu’il doive
aussi châtier ; mais enfin le jugement arrive.
Sentiments de David en
faisant monter l’arche, bien que la chair se montre
Dans le cas qui nous occupe, Dieu avait, en captivité, rompu ces relations,
établies à l’origine par sa séance entre les chérubins, il avait livré sa force
et sa gloire entre les mains de l’ennemi ; David victorieux Lui rend sa place,
mais sur un principe nouveau, celui de la grâce et de la puissance. Néanmoins,
l’examen du Psaume 132 fait découvrir des sentiments beaucoup plus profonds, un
cœur qui affectionnait la gloire de Dieu au milieu de son peuple, d’une manière
beaucoup plus développée et beaucoup plus intime que ne l’indiquait ce
qu’exprimaient la pompe extérieure et le cortège auquel Israël pouvait prendre
part ; sentiments auxquels Dieu répond d’une bien autre manière que par la mort
d’Uzza. Ce Psaume 132, il est vrai, a été écrit après les touchantes
communications révélées dans le 7ème chapitre du second livre de Samuel, comme
le démontrent les vers. 11 et 12. Il nous apprend néanmoins quel est l’esprit
dans lequel David était allé quérir l’Arche, le désir ardent de son cœur de
trouver « un lieu pour l’Éternel », ce que, comme nous l’avons vu, Christ
accomplira (comparez Exode 15 et 29:46). Or, c’est, me semble-t-il, la
conscience de ce désir qui, dans cette occasion, a donné lieu à la faute de
David. Qu’est-ce donc que l’homme ! Dans la conscience de ce désir, il cherche à
le mettre à exécution, et il oublie un peu la gloire suprême de Dieu, le péché
qui avait éloigné Dieu de son peuple et la Majesté qui lui est propre. [6:7]
Lorsque Dieu agit d’après les exigences de cette gloire, et qu’il frappe l’homme
qui prêtait à David son concours pour l’accomplissement du souhait de son cœur,
[6:8]David s’en aigrit. La mort d’Uzza a été la conséquence de la conduite de
David, et il se révolte contre l’Éternel lorsque cette conséquence a lieu.
C’était bien là la chair. Dieu a rendu David sensible à ce qui convenait au
service du Dieu d’Israël (voyez 1 Chron. 15:12-13)1, et il a restauré son âme en
lui faisant voir qu’il était la vraie source de bénédiction, et que le renvoi de
l’Arche était aussi le renvoi de la bénédiction.
1 Il ne s’agit pas de ceci en Samuel, parce que c’est David, type du Seigneur, qui nous est présenté ici par l’Esprit.
Position de David, type
de Christ, roi et sacrificateur
Foi de David saisissant la pensée de Dieu, et position glorieuse de Salomon
De plus, la position de David conservant avec affection le sentiment de la
gloire de l’Éternel au milieu de son élévation, comme ce Psaume 132 nous le
présente, est moralement de toute beauté, et elle a une portée toute
particulière eu égard aux économies divines. La place qu’occupe Salomon lors de
la dédicace du temple, présente sans doute un tableau plus frappant [(1 Rois
8)]. La sacrificature de Melchisédec s’y trouve dans sa simplicité et dans sa
plénitude, mais cela était le fruit de l’accomplissement de la bénédiction ; et
l’état moral de ceux qui y prenaient part était beaucoup moins le fruit d’un
exercice profond du cœur et de la communion intime avec Dieu qui en est la
conséquence ; il était ainsi beaucoup moins lié à l’espérance intelligente de
Christ. Salomon jouit de la réalisation de la gloire sur laquelle, dans son
véritable accomplissement en Christ, David comptait par la foi ; Salomon ne
remonte pas plus haut que la foi de David et la responsabilité du peuple qui en
découlait. Le temple en est la scène. David s’élève davantage. Il saisit
l’intention de Dieu, quant au siège de la royauté du Seigneur [(Ps. 132:13-14)],
et, lorsque cela exigeait de la foi, il devient, autant que cela se pouvait, roi
sacrificateur et par conséquent remonte à Dieu lui-même qui est la source de
cette royauté sacerdotale. Enseigné de Dieu, il a compris l’élection de Sion,
siège de la gloire royale de Jésus, et, dans ce sens, [6:14] sa position morale
lorsqu’il dansait devant l’Arche comme un homme obscur, [6:20] et à sa honte aux
yeux du monde, me semble avoir été plus élevée que celle de Salomon sur son
estrade d’airain [(2 Chron. 6:12-13)].
Lien entre Dieu et le
peuple rétabli dans l’arche, par la victoire de Christ
L’Arche est encore le signe du rétablissement de la puissance de Dieu au milieu
de son peuple par ce lien moral ; mais ce rétablissement a lieu en figure par la
victoire et l’énergie de Christ qui prévaut sur ses ennemis, comme cela aura
lieu, et non seulement dans la jouissance de la gloire.
Bénédiction venant de
David pour le peuple, dans les difficultés
Dans toute cette partie de son histoire (sans parler de son manquement
individuel), David est plus personnellement un type de Christ. C’est lorsque
cela est difficile, qu’il établit les rapports du peuple avec Dieu. Avant le
règne de paix et avant que la puissance ait levé les obstacles, [6:18-19] il
bénit et rassasie le peuple comme Melchisédec. La bénédiction découle de sa
personne en présence de ce qui s’y oppose encore et malgré toutes les
difficultés. La position que David prend encore est celle de serviteur et de
serviteur immédiat de Dieu par la grâce. Il n’est pas sacrificateur sur son
trône [(Zach. 6:13)] ; [6:18] mais le roi se fait sacrificateur, et cela tout en
accomplissant encore son service.
L’éphod, vêtement
sacerdotal pour ceux qui se présentent devant Dieu
[1 Sam. 2:18] Samuel comme donné à l’Éternel, était vêtu d’un éphod de lin.
C’était le vêtement sacerdotal, et il n’était pas sacrificateur de l’ordre
d’Aaron. Il servait au Tabernacle par la grâce et par l’Esprit, comme une
personne élue et mise à part pour Dieu. Il était dans ses droits, mais c’était
de la part de Dieu en grâce, lorsque la sombre nuit d’I-Cabod menaçait déjà le
peuple de ses ténèbres. [6:14] Ici, c’est le roi qui, prenant cette place, revêt
l’éphod de sacrificateur, non les vêtements que Dieu avait donnés aux
sacrificateurs pour gloire et pour ornement ; mais ceux qui distinguaient le
sacrificateur en tant que type de la personne de Christ sacrificateur1, et qui
tenaient à l’essence de ses fonctions2 ; et en réalité il se fait plutôt lévite,
c’est-à-dire sanctifié pour servir devant l’Arche, devant l’Éternel. L’idée
dominante qui se rattache à l’éphod, c’est que celui qui le revêt se présente
devant Dieu. Mais, même en présentant ses requêtes, Melchisédec se présente
plutôt devant le peuple, quoiqu’il soit devant Dieu pour le peuple comme roi et
sacrificateur sur son trône.
1 Le souverain sacrificateur ne semble pas avoir jamais porté ses vêtements de gloire et d’ornement dans le lieu très saint, après que ses fils, le jour de leur consécration, eurent offert le feu étranger [(Lév. 10:1-2)]. Au jour des expiations il n’entrait là que dans ses vêtements de lin [(Lév. 16:3-4)].
2 Il exerce cette sacrificature maintenant. Il sortira revêtu de ses vêtements de gloire. Personnellement il est déjà couronné de gloire et d’honneur [(Héb. 2:7, 9)], mais « toutes choses » ne lui sont pas encore assujetties [(Héb. 2:8)] et il n’a pas encore son trône de Melchisédec, ce qui évidemment aura lieu sur la terre. Il est maintenant sur le trône de son Père pendant que ses cohéritiers sont rassemblés.
États du roi bénissant
le peuple, à l’image de Christ
Bénédiction de la part du roi portant l’éphod, dévoué pour l’Éternel
[6:18] Ayant offert ses sacrifices, le roi bénit le peuple. Il restait à vaincre
les Philistins, les Syriens et d’autres nations encore ; mais les liens du
peuple avec Dieu étaient établis et maintenus en sûreté par le roi en Sion, bien
que l’Arche à laquelle ces liens se reportaient, fût encore sous des tapis
[(7:2)]. La bénédiction aussi était assurée de la part du roi : de celui qui
avait réuni le signe de l’alliance et le roi élu dans le lieu choisi par Dieu,
et qui était encore serviteur pour cela. L’éphod n’appartenait pas à Melchisédec
; mais, en honorant l’Éternel qui avait gardé le peuple, celui qui portait
l’éphod maintenait comme sacrificateur la bénédiction du peuple auprès de Dieu.
[6:20] Mical, qui, selon l’esprit de Saül, son père, ne rêvait qu’une gloire
charnelle, ne peut participer à cela. L’humiliation devant l’Éternel lui était
incompréhensible. Elle ne connaissait ni ne goûtait sa gloire, ni la joie de le
reconnaître seul maître du cœur. Ce qui tient à Saül ne saurait avoir part au
règne de David et ne sait pas souffrir avec un roi rejeté et méprisé. Enfin,
c’est le roi dévoué à l’Éternel et au peuple qui assure à celui-ci et lui
communique la bénédiction, et non encore un roi caractérisé par-dessus tout par
la jouissance d’une bénédiction établie, ce qui est l’état de Salomon.
État de Christ dominant
sur Son peuple, mais sans encore la bénédiction totale
Or, le premier de ces deux états représente, il me semble, Christ tel qu’il a
toujours été en principe et en droit, et particulièrement tel qu’il sera après
la destruction de l’Antichrist, et antérieurement à la destruction des ennemis
qui s’opposeront encore à l’établissement de son règne de paix. Son peuple, tout
Israël, sera réuni sous lui. La verge de sa force sortira de Sion et il dominera
au milieu de ses ennemis (Ps. 110 [v. 2]) ; mais ce ne sera encore
l’accomplissement ni du Psaume 72, ni de Zacharie 6:12-13. Comparez encore le
Psaume 2, où le Christ est considéré comme Fils de Dieu, né sur la terre, et où
ses droits universels à la possession de la terre qui en découlent, sont
constatés, reconnus de Dieu et proclamés aux rois.
Présentation de ces
deux états de Christ dans les Psaumes
Au Psaume 110 [(v. 1)], le Christ est élevé à la droite de Dieu, attendant que
ses ennemis soient mis pour le marchepied de ses pieds.
Au Psaume 8 [(v. 4-6)], il est le Fils de l’Homme et toutes choses lui sont assujetties.
David bénit le peuple,
et aussi sa maison, plus proche de lui
Sous Salomon, tout Israël se réjouit de tout le bien que l’Éternel avait donné à
Salomon, ainsi qu’à David [(1 Rois 8:66)]. [6:19] Ici, David lui-même fournit
personnellement ce qui était nécessaire pour rassasier le peuple, et fait
distribuer à chacun une bonne portion1). [6:20] Il revient pour bénir sa maison
; car David a une maison qui est sienne, dans laquelle il retourne après avoir
béni Israël : c’est quelque chose qui est plus près de lui qu’Israël. Mical,
nous l’avons vu, ne pouvait véritablement y appartenir. [6:21-22] David trouve
sa joie à s’humilier devant l’Éternel et reprend Mical par une réponse
accablante.
1 Le Psaume 2 nous montre le roi établi sur la sainte montagne de Sion, Fils de Dieu, engendré dans le temps (chose distincte de sa relation de Fils, un avec le Père avant que le monde fût; doctrine enseignée en Jean 1, Héb. 1, Col. 1, et ailleurs), reconnu tel par l’Éternel et les rois de la terre sommés de se soumettre à lui. Le Ps. 8 nous parle de Lui comme Fils de l’Homme, à qui toutes choses sont assujetties d’après les conseils éternels de Dieu. Au Ps. 110, celui qui avait été méprisé et rejeté, étant élevé à la droite de Dieu, doit dominer au milieu de ses ennemis.
Comparez Ps. 24 et 102. — Dans le premier il est reconnu comme l’Éternel des armées, le roi de gloire, après avoir vaincu ses ennemis; dans le second, comme le Créateur lui-même.
Chapitre 7
Ch. 7 v. 1-17 — Révélation de Dieu à David quant à la royauté et au temple
Dieu bénit David et sa semence, et annonce le prince de paix bâtissant Sa maison
Désirant avec ardeur la gloire de l’Éternel, [7:2] David n’aime pas à demeurer
dans une maison de cèdre, tandis que l’Éternel demeure sous des tapis. [7:5] Il
désire lui bâtir une maison ; bon désir, mais que Dieu ne pouvait exaucer. C’est
au prince de paix qu’appartenait l’œuvre de bâtir le temple. Souffrant et
conquérant, David représentait le Christ, non par conséquent comme jouissant du
royaume terrestre d’après un droit que personne ne contestait plus, et ouvrant à
toutes les nations les portes du temple où l’Éternel de justice devait être
adoré. Il rentre donc, pour ainsi dire, dans sa position personnelle, où Dieu le
bénissait d’une façon toute particulière. David était plus qu’un type ; [7:12]
il était réellement souche de la famille de laquelle devait sortir le Christ
lui-même. C’est ce qu’enseigne ce beau chapitre 7. [7:8] Vase d’élection pour
soutenir la cause du peuple de Dieu dans la souffrance, et pour rétablir au
milieu de ce peuple la gloire du nom de l’Éternel (vers. 8 et 9), l’Éternel
avait été avec lui ; [7:10] et David, tout particulièrement honoré en cela,
était aussi dans sa fidélité un vase de promesse de la paix et de la prospérité
future destinées à Israël dans les desseins de Dieu. Mais c’étaient encore des
choses futures. [7:13] La perpétuité de la royauté sur Israël est établie dans
sa famille, [7:14] que Dieu saurait châtier, s’il y avait lieu, [7:15] mais
qu’il ne retrancherait pas. [7:13] Son fils bâtirait la maison. Dès l’Exode, la
pensée de l’homme spirituel était de préparer une habitation à l’Éternel. (Ex.
15:2).
Ch. 7 v. 8-16 —
Révélation de Dieu à David en réponse à son désir
Voici les points principaux de la révélation faite à David et de sa réponse :
[7:8] L’appel souverain de Dieu ; [7:9] ce que Dieu avait fait pour David ;
[7:10] la sûreté du repos à venir d’Israël ; [7:11] l’établissement, de la part
de Dieu, de la maison de David ; [7:14] son fils serait Fils de Dieu, [7:13]
bâtirait la maison ; [7:16] le trône de son fils serait établi pour toujours.
Ch. 7 v. 18-29 — Prière
d'action de grâces de David
[7:27] La première pensée de David, et il en est toujours ainsi lorsque l’Esprit
de Dieu agit, n’a pas été de se réjouir, mais de bénir Dieu. Voici les traits
frappants de sa prière d’action de grâces : [7:18] Il est en paix et au large
devant Dieu ; il entre et s’assied devant lui ; il reconnaît en même temps sa
petitesse et combien il était indigne de ce que Dieu avait déjà fait. [7:19] Ce
n’était que peu de chose cependant aux yeux de Dieu, qui lui avait annoncé
l’avenir glorieux de sa maison. C’était Dieu, et non la manière d’agir de
l’homme. [7:20] Que pouvait-il dire de plus ? Dieu le connaissait ; c’était là
sa confiance et sa joie. [7:21] Il reconnaissait que Dieu faisait ces choses en
vérité et « selon son cœur ». C’était la grâce d’en donner connaissance à son
serviteur. [7:22] L’effet de tout ceci était de faire reconnaître à David
l’excellence de l’Éternel. Il n’y avait que Lui, et, [7:23] sur la terre, il n’y
avait rien de comparable à son peuple élu, qu’Il était allé racheter pour
lui-même et qu’il s’était maintenant assuré, [7:24] afin qu’Israël fût son
peuple à jamais et que lui-même fût son Dieu. C’est le genre le plus élevé de la
prière, que celle dont la source n’est pas dans nos besoins, mais dans les
désirs et l’intelligence produits par la révélation des desseins de Dieu, qu’il
veut accomplir en amour envers son peuple et pour la gloire de Christ. — [7:29]
Enfin, il demande que sa maison soit le lieu de la bénédiction de Dieu lui-même.
Il désire, en un mot, que les desseins de Dieu, qui avaient réveillé toutes ses
affections, soient accomplis par Celui qui les avait révélés à son serviteur.
Chapitres 8 à 10
Ch. 8 — Victoires de David sur tous les ennemis d’Israël
Puissance de David pour assujettir tous ses ennemis
Ayant pleinement échappé aux débats du peuple1, David agit ensuite avec
puissance en assujettissant ses ennemis. [8:1] Les Philistins, qui demeuraient
au dedans du territoire d’Israël, sont subjugués. Métheg-Amma veut dire : « le
frein de la capitale ». David tenait la clef de la puissance. [8:2] Moab est
soumis et rendu tributaire. [8:5-6] Enfin, les ennemis extérieurs, les Syriens,
sont aussi vaincus ou se soumettent. [8:14] Les Iduméens sont asservis, et
l’Éternel garde David partout où il va.
1 Comparez le Psaume 18:43 où Christ, le juste souffrant (sous la figure de David), est la source de toutes les bénédictions pour Israël, à commencer par l’Égypte, et jusqu’à la fin.
David, roi victorieux,
image du Seigneur régnant sur Israël
En tout ceci, nous avons encore l’homme de foi et le type du Seigneur Jésus, roi
en Sion, qui remporte la victoire sur les ennemis d’Israël, et met Israël en
possession du territoire promis (Gen. 15:18), jusqu’à l’Euphrate. [8:11] Il
consacre à l’Éternel le butin. [8:15] Il règne sur tout Israël et fait droit à
tout son peuple. [8:16-18] Les compagnons de son pèlerinage partagent la gloire
de son règne, type en tout ceci du règne de Christ.
Ch. 9 — Grâce de David
envers un résidu abaissé
Grâce envers Mephibosheth, fils de Jonathan, image du résidu fidèle à David
[9:1] Il agit aussi en grâce envers le résidu abaissé de la maison de Saül ; et,
si Mephibosheth n’est pas associé à la gloire de son règne, [9:13] il jouit du
privilège de la table du roi qui use de gratuité à son égard, [9:6] quoique
Mephibosheth appartienne à la famille de son ennemi et de son persécuteur, mais
en même temps à ce petit résidu qui favorisait le roi élu de Dieu, étant pour
cela haï lui-même de ceux qui étaient en autorité. [9:9-10] Il jouit aussi en
plein de l’héritage de sa famille.
Relations de Christ
avec le Résidu le reconnaissant comme roi
Ce touchant et beau témoignage de la bonté et de la fidélité de David par la
grâce, nous présente, il me semble, le tableau des relations du Christ avec le
Résidu d’Israël ou au moins celui de l’esprit de ces relations. [9:3] C’était «
la bonté de Dieu », qui cherchait la famille de Saül, l’ennemi de la royauté de
David, et repose sur le représentant de ce Jonathan, dont nous avons lu
l’histoire ; de ce Jonathan, figure de ceux qui s’attacheront au Christ en vue
du royaume, mais qui, dans leur pensée, ne s’élèveront pas au-delà. Le Résidu
jouit de l’effet de l’établissement du royaume ; mais il ne figure pas parmi
ceux qui environnent le trône après avoir partagé les souffrances du roi méconnu
et rejeté.
Ch. 10 — Gouvernement
du roi, en grâce, en jugement et en puissance
Le chapitre 10, aux détails duquel nous ne nous arrêterons pas, nous montre le
principe général du gouvernement du roi en Sion. [10:2] La grâce qui se
manifeste, [10:3] et qui auparavant avait été méprisée de ceux auxquels il
voulait en rendre le témoignage, [10:18] attire le jugement du roi. L’opposition
et la rébellion ne font qu’établir son autorité là même où l’on essaie de lui
résister. [10:19] Il est inutile de lutter contre la puissance du roi élu de
Dieu.
Chapitres 11 et 12
Ch. 11 — Manquement de David hors du chemin de la foi
Ch. 11 v. 1-5 — David succombe quand il cherche du repos au lieu de servir par
la foi
Suit l’histoire de David et de la femme d’Urie. David n’agit plus dans le
service de Dieu par la foi. [11:1] Lorsque arrive la saison où les rois sortent
pour la guerre, il demeure chez lui, à son aise, et il envoie d’autres chefs
combattre à sa place les combats de l’Éternel. [11:2] À son aise et dans la
paresse, [11:4] il succombe facilement au péché, ainsi que cela lui est arrivé
lorsqu’il cherchait du repos au milieu des Philistins. Il n’était plus dans la
position où la foi l’avait placé.
Ch. 11 v. 6-27 —
Dégradation de David s’enfonçant dans le péché
Plus David était près de Dieu, plus ses efforts pour cacher son péché étaient
vains. Livré pour le moment à lui-même comme châtiment, [11:15] il ajoute un
second péché au premier ; [11:27] il le consomme et en goûte le fruit, lorsque
l’éloignement de tout obstacle prêtait à sa marche une apparence de légalité.
Quelle triste histoire ! Quelle indignité ! Il oublie sa position de roi et de
roi de la part de Dieu. Était-ce régner en justice, que de profiter de sa
puissance royale pour opprimer Urie ? [11:20-21] Il se rend esclave du misérable
Joab, en le rendant complice de son iniquité. Quelle dégradation ! Qu’il était
plus heureux, lorsque, chassé comme une perdrix sur les montagnes [(1 Sam.
26:20)], il avait une foi vivante et une bonne conscience ! [11:27] Mais qui
peut échapper aux yeux de Dieu ? Aussi Dieu qui le connaît et qui l’aime, ne
manque pas de visiter son péché.
Ch. 12 v. 1-25 — Dieu
visite le péché de David et agit en lui
Dieu manifeste ce que David a voulu dissimuler
Ce péché était très grand. [12:12] David l’avait commis en cachette ; Dieu le
punit à la vue de tout Israël. Si David n’avait su ni glorifier Dieu, ni, en
régnant en son nom, maintenir un témoignage vrai de la nature du royaume de Dieu
; s’il en avait, au contraire, faussé le caractère, Dieu lui-même saura, à la
vue de tous, en retracer les traits par le châtiment qu’il va envoyer sur celui
qui l’avait ainsi déshonoré, et qui avait ôté le seul témoignage que Dieu eût
fait rendre aux yeux des hommes de son gouvernement.
Soumission à la volonté
de Dieu, qui châtie mais fait aussi grâce
[12:5-6] Cette histoire nous fait voir jusqu’à quel point le péché aveugle le
cœur, lors même que le jugement moral demeure sain, et quelle est la puissance
de la fidèle parole de Dieu. Dieu fait voir en même temps la souveraineté de sa
grâce ; [12:14] car, tout en châtiant David par la mort de l’enfant, [12:24]
c’est le second fils que Bath-Shéba lui a enfanté, qui fut l’élu de Dieu, qui
devint roi et tête de la famille royale, l’homme de paix et de bénédiction,
[12:25] le bien-aimé de l’Éternel. [12:22-23] Le cœur de David se soumet à la
main de Dieu, et se plie sous elle dans la profondeur de ses affections. Il
comprend cette discipline bien mieux que ses serviteurs, tout en ayant été plus
coupable qu’eux. Il agit convenablement selon l’intelligence spirituelle. Il y a
de la confiance en Dieu et de l’intimité avec lui ; c’est pourquoi David lui
ouvre la partie la plus tendre de son cœur, l’endroit où Dieu l’avait frappé ;
mais la volonté de Dieu étant manifeste, il se soumet entièrement.
Action de l’Esprit pour
soumettre et ouvrir le cœur, comme en Gethsémané
On voit ici l’œuvre évidente de l’Esprit. C’est le même Esprit qui agit dans le
Sauveur en Gethsémané [(Matt. 26:39-46)], bien que l’occasion et l’étendue des
souffrances ne fussent pas seulement différentes, mais bien autrement
importantes ; mais le cœur est complètement ouvert devant Dieu et la soumission
est complète quand la volonté de Dieu est connue.
Pardon du péché
confessé, mais gouvernement divin pour châtier David
Le péché de David avait été extrêmement grave ; mais on voit évidemment en lui
l’œuvre précieuse de l’Esprit. Confondu par la fidélité simple d’Urie [(11:11)],
il ne peut échapper à la main de Dieu. [12:13] David est pardonné, car il
confesse son péché ; [12:22-23] mais, quant à son gouvernement, Dieu s’est
montré inflexible, et, [12:13] tout en épargnant le roi, — car il méritait la
mort [(12:5)], — [12:10] il lui annonce que l’épée ne partirait jamais de sa
maison. Nous avons vu un cas pareil dans l’infidélité de Jacob. Le châtiment de
David répond aussi à ses péchés (comp. v. 10 et 12 avec l’histoire d’Absalom
[chap. 16]). [12:14] Pour le cœur de David, le châtiment se trouve dans la mort
de son enfant, châtiment auquel il est fort sensible, [12:12] et le gouvernement
public de Dieu a été manifesté en ce qui est arrivé, selon Sa parole, à la face
du soleil et de tout Israël.
Ch. 12 v. 26-31 —
Jugement sévère sur Ammon, ayant méprisé le roi
[12:31] Il est possible que les enfants d’Ammon eussent mérité un jugement
sévère, et que ce temps fût celui de leur jugement ; ils étaient des ennemis
insolents du roi établi de Dieu qui avait fait preuve de bienveillance à leur
égard. Mais, quant à son état personnel, je ne sais si David aurait traité ses
ennemis de la sorte, dans les temps où il marchait lui-même dans le chemin
étroit de la foi. Comme figure, ce jugement nous fait penser au juste jugement
du Messie, et aux conséquences affreuses de l’avoir méprisé et insulté dans sa
gloire même. Il nous montre aussi que, lorsqu’un peuple est mûr pour le
jugement, Dieu fait tomber celui-ci sur lui, alors même que les hommes cherchent
à agir en grâce.
Chapitres 13 à 20
Ch. 13-14 — Intrigue et méchanceté dans la maison de David
Fruits amers des manquements de David dans sa maison même
Après que David eut montré qu’il avait oublié Dieu et manqué à la dépendance
complète de lui, les misères de sa maison ne tardèrent pas à éclater. Il avait
multiplié le nombre de ses femmes [(5:13)]. La racine d’amertume germe et
produit des fruits amers.
Péché dans la maison de
David, et partialité de sa propre volonté
Bien qu’au fond David eût le cœur droit devant Dieu et une piété qui
reconnaissait Dieu profondément, une fois qu’à la suite des bénédictions dont
Dieu l’avait comblé, il est sorti du chemin de l’humble dépendance que
produisent la foi et la réalisation de la présence de Dieu, il a rendu amère la
fin de ses jours, en agissant d’après sa propre volonté au milieu de ces
bénédictions. [13:14] Il y a péché dans sa maison, [13:22] colère à cause de ce
péché, [13:39] vacillation parce qu’il avait de la partialité à l’égard
d’Absalom. [14:1] Joab paraît sur la scène, ainsi que cela a lieu chaque fois
que des affaires d’intrigue et de méchanceté se retrouvent dans cette histoire.
C’est tout ce qu’il est nécessaire de dire de la triste histoire d’Amnon et
d’Absalom.
Ch. 15-19 — David
chassé par Absalom selon le gouvernement divin
David, exercé par le gouvernement de Dieu, type de Christ dans la souffrance
La partialité de David pour Absalom a eu encore d’autres suites plus pénibles et
de lourds châtiments. Il est triste de voir le vainqueur de Goliath, chassé de
sa propre maison et de son trône par son fils bien-aimé, et cela, de la main de
Dieu. Car, si Dieu ne l’avait permis, qui aurait pu chasser l’élu de Dieu du
siège royal où l’Éternel l’avait établi ? L’épée était dans sa maison, selon la
parole de Dieu [(12:10)], plus pénétrante qu’une épée à deux tranchants. Que
Dieu est juste ! Mais il châtie ceux qu’il aime. Aussi, tout en étant la
manifestation du juste gouvernement de Dieu, tout ceci est-il l’occasion pour
David d’exercices profonds du cœur et d’une connaissance de Dieu plus réelle et
plus intime ; car le vrai et éternel lien du cœur avec Dieu se trouvait en lui,
de sorte que tous ses malheurs ont produit leurs fruits bien que ses fautes les
eussent amenés. À cet égard aussi, quoique l’occasion de sa tristesse eût été
tout autre que celle du Sauveur lui-même, il devient le type de Christ dans la
souffrance, et le vase de l’expression de Ses sympathies avec son peuple. Ceci a
même d’autant plus lieu, que, avec un cœur fidèle, et, en un certain sens, une
intégrité parfaite envers Dieu, les fautes et les péchés du roi prêtaient
occasion à ses confessions et à cette humiliation que l’Esprit de Christ produit
dans le Résidu d’Israël ; de sorte que, d’un côté, il exprime son intégrité,
tandis que, de l’autre, il confesse ses fautes. Or, c’est ce que Christ donne
aux siens à exprimer, et ce qu’il dit pour eux.
Expression de ce qui
convient à la foi dans les Psaumes
Expression des sentiments de la foi dans des circonstances éprouvantes
Cependant, il faut s’en souvenir, ce n’est pas David lui-même, comme homme de
Dieu, qui parle dans les Psaumes, mais l’Esprit lui inspire l’expression de ces
choses ; et il nous est très précieux que la Parole, dans des circonstances où
la foi pouvait venir à manquer et le cœur à se décourager, nous donne
l’expression qui convient à la foi, et à la foi chez celui qui peut-être a été
infidèle ; précieux témoignage que, même dans cet état, Dieu ne nous rejette
pas, et que Christ sympathise avec nous, puisqu’il fournit des expressions et
des sentiments convenables à une position semblable.
Relations et sentiments
du Résidu, intègre et confessant son péché
C’est ce que l’on trouve dans les Psaumes, et tout particulièrement en rapport
avec l’état du Résidu d’Israël aux derniers jours. Intégrité de cœur et
confession de péché, voilà ce qui les caractérise. L’Esprit de Christ fournit
les sentiments et assure de sa sympathie. Le Ps. 16 nous donne, d’une manière
frappante, cette position de Christ. [Ps. 16:2] Sa bonté ne va pas jusqu’à Dieu.
Il ne prend pas sa place divine d’égalité avec Dieu. Il appelle l’Éternel son
Seigneur ; [Ps. 16:3] mais il dit aux saints qui sont sur la terre : « En eux
sont toutes mes délices ». Par son baptême, qui en était l’expression, il s’est
mis en rapport non avec Israël dans son péché, mais avec le premier mouvement de
l’Esprit, répondant dans le Résidu à la condamnation du peuple comme tel. C’est
le principe des Psaumes : l’homme juste et fidèle, objet des conseils et des
desseins de Dieu au milieu de la nation perverse. Le livre commence par cette
distinction faite par Dieu ; puis nous présente le roi en Sion, selon le décret
de Dieu, rejeté par la nation et haï des Gentils qui oppriment le peuple. Tout
ceci se développe à travers bien des circonstances ; et toutes les relations du
Résidu, ainsi que tous les sentiments du cœur, y sont dépeints. Tout ce qui s’y
rapporte est repassé sous la main et sous la plume de Dieu, et cela selon
l’Esprit et les sympathies de Christ.
Ch. 20 — Rétablissement
de David et fin de son histoire
Le chapitre 20 termine cette partie de l’histoire de David et son histoire en
général. Il est rétabli sur son trône, et a surmonté les efforts de ses ennemis
et les rébellions des siens. L’ordre de son palais et de ses officiers est
rétabli en paix. Divers détails sont ajoutés par l’Esprit de Dieu.
Chapitres 21 et 22
Ch. 21 v. 1-14 — Gouvernement de Dieu sur la maison de Saül
Dieu juge et gouverne par-dessus tout, et n’oublie rien
Et d’abord, le gouvernement de celui qui n’oublie rien et auprès de qui tout
porte son fruit, est rappelé à David et à son peuple à l’occasion des
Gabaonites. Pour que les économies de Dieu, s’établissent, il n’est plus
nécessaire que David poursuive la maison de Saül. Il y a un juste jugement de
Dieu, un principe moral qui est au-dessus de toute économie.
Juste gouvernement
envers la maison de Saül, quoique la grâce se montre aussi
[21:2] Saül, dans son zèle formel et charnel, quoique ce fût pour Dieu, n’avait
pas agi dans la crainte de Dieu. C’est ce qui distingue particulièrement un zèle
selon Dieu d’un zèle pour les intérêts extérieurs de Son royaume. Il oublie le
serment qu’Israël avait fait aux Gabaonites. Dieu en tient compte et ne méprise
pas ces pauvres gens. [21:3] David en tient compte aussi ; [21:1] après avoir
consulté Dieu à l’occasion de ce châtiment, trois fois répété, infligé à Israël,
[21:4] il se soumet à ce que les Gabaonites exigent. [21:6] Cependant, en
accédant à la demande des Gabaonites, David ne consulte pas l’Éternel. sur ce
qu’il doit faire. [21:8-9] Nous assistons ici au gouvernement de Dieu au sujet
de la maison de Saül, et à l’acte de David envers ceux qui avaient subi cette
injustice ; mais, bien que cet acte soit juste et intègre dans son caractère
général, si David avait consulté l’Éternel, peut-être se serait-il trouvé un
moyen plus heureux d’exercer la justice. Toute la maison de Saül périt, [21:7]
sauf le petit résidu qui s’était attaché à David. Quant à celui-ci, [21:10] les
circonstances de l’affection fidèle et touchante de Ritspa réveillent dans son
cœur le souvenir de moments plus brillants dans la carrière du malheureux Saül,
[21:12-14] à la mémoire duquel David rend les derniers honneurs. [21:14] Après
cela, Dieu fut propice au pays.
Ch. 21 v. 15-22 — Foi
agissant pour vaincre l’ennemi, à l’image de son chef
Si avec une fronde et un caillou la foi peut renverser ses ennemis, [21:15] la
chair fait défaut devant leurs assauts. David roi, nous l’avons bien vu, s’était
plus laissé aller à ses convoitises et à sa volonté, que David souffrant.
[21:17] Toutefois, il est beau de voir que là où la foi a agi au milieu de la
ruine du peuple, elle a suscité bien d’autres instruments, qui, animés et
encouragés par son succès, agissent sans crainte avec une efficace pareille à
celle qui a opéré la première délivrance. Il est bon de remarquer cependant, que
remporter la victoire sur de vaillants ennemis, dans un temps où tout Israël a
la confiance que donne le succès et appuie de ses efforts ceux de ses héros,
c’est tout autre chose que la foi qui compte sur Dieu lorsque la force et le
succès sont du côté de l’ennemi, et lorsque les gens prennent la fuite en leur
présence. Ce dernier cas fut celui de David combattant Goliath [(1 Sam. 17)] ;
le premier celui des hommes forts qui ont tué les autres géants. (21:15-22).
Ch. 22 — Cantique de
louanges envers Dieu, réalisé pleinement en Christ
Les cantiques qui suivent (22) nous fournissent des enseignements d’un haut
intérêt. David sort de ses souffrances et de son affliction avec un chant de
triomphe et de louanges. Il avait appris dans ses souffrances ce que Dieu était.
Il célèbre tout ce que Dieu avait été pour lui, tout ce qu’il avait trouvé en
Lui dans ses nécessités et ses dangers, l’effet de la puissance de Dieu à son
égard et le résultat glorieux et béni de cette puissance. Tout cela s’exprime
dans un cantique, dont les termes, ne s’accompliront pleinement qu’en Christ
lui-même.
Chapitres 23 et 24
Ch. 23 v. 1-7 — Cantique de la prospérité de David
Expression de ce que Christ sera dans Son règne, mais aussi de l’état de la
maison de David
Au chap. 23, David chante les expériences de sa prospérité. Mais quelle
différence ! [23:3-4] Il déclare, il est vrai, ce que le Christ sera lorsqu’il
régnera, et il le fait dans des termes de la plus attrayante beauté, d’une
beauté qui ravit le cœur et le transporte dans le règne de Christ, ce « monde
habité à venir dont nous parlons » [(Héb. 2:5)]. [23:5] Mais alors se présente
cette douloureuse pensée : « Quoique ma maison ne soit pas ainsi avec Dieu ».
Comparaison des deux
cantiques des chap. 22 et 23
Ch. 22 : David prophète parle de Christ, représentant Israël délivré de ses
ennemis
Dans le premier de ces deux cantiques, il y a de plus quelque chose d’un profond
intérêt. David parle en prophète ; et, ainsi qu’il l’a fait en tant d’autres
cas, il personnifie le Seigneur Jésus, le Seigneur Jésus en rapport avec Israël.
Ce Psaume nous montre donc les souffrances de Christ (représentant d’Israël, et
parlant souvent du peuple comme si c’était lui-même, souffrances qui ont valu
une délivrance bien autrement excellente) comme cause de la délivrance d’Égypte
et de toutes les bénédictions d’Israël, jusqu’à l’établissement de la gloire du
Messie dans le siècle à venir. Il entoure l’agonie de Christ de toute l’histoire
d’Israël en délivrance et en bénédiction, depuis Pithom et Ramsès (Ex. 1:11),
[22:49] jusqu’à la destruction de l’homme violent à la fin des jours, [22:44] et
jusqu’à la soumission des nations au sceptre du Messie ; et il donne une voix à
leur détresse en Égypte.
Ch. 23 : Alliance de
Dieu pour la bénédiction à l’apparition de Christ, après le jugement]
Au chap. 23, [23:5] l’alliance éternelle que Dieu a établie avec lui est tout
son salut et tout son plaisir, quoique dans ce temps-là Dieu ne la fît pas
germer. Pour la pleine bénédiction qu’il attendait, il fallait que le jugement
s’exécutât ; [23:7] et ces épines d’iniquité seraient « entièrement brûlées sur
le lieu même ». C’est ce qui arrivera à l’apparition de Christ.
Ch. 23 v. 8-39 — Dieu
dénombre les hommes forts de David, honorant la foi
Si Dieu honore et glorifie David, il n’oublie pas non plus ceux dont l’énergie
de sa foi l’a entouré. Le Saint Esprit dénombre les vaillants hommes de David et
raconte leurs actes de courage et de dévouement, actes qui leur valent une place
et un nom quand Dieu enregistre le peuple (Ps. 87 [v. 6]). Joab ne s’y trouve
pas.
Ch. 24 — Colère divine,
grâce pour l’arrêter et bénédiction finale
Colère de Dieu envers Israël, agissant en gouvernement et en grâce
Le chapitre 24 nous conduit sur un terrain qui réclame une mention particulière.
[24:1] La colère de Dieu s’embrase de nouveau contre Israël. Il n’est pas dans
l’intention du Saint Esprit de nous indiquer à quelle occasion ceci a eu lieu,
mais de nous exposer les voies de Dieu en gouvernement et en grâce. Dans le
chapitre précédent, Dieu enregistre les vaillants hommes qui nous préfigurent
les compagnons du vrai David en gloire. Ici, c’est Sa grâce pour arrêter Sa
colère et introduire Sa bénédiction.
Ch. 24 v. 1-4 — Action
de la chair en David, malgré même Joab
Dieu punit l’orgueil et la rébellion d’Israël en laissant ce peuple aux
conséquences de l’impulsion du cœur naturel de David. [24:3] L’habileté et le
bon sens de Joab lui en font distinguer la folie. On la voit facilement
lorsqu’il s’agit de la chair d’autrui. Joab sentait qu’il ne valait pas la peine
de mépriser Dieu lorsqu’on n’y gagnait rien ; car, dans ce sens, la chair craint
Dieu. [24:4] Mais la chose était de la part du Seigneur, et Satan y réussit.
Ch. 24 v. 5-10 —
Conscience du péché une fois celui-ci accompli, sous l’influence de Satan
Que vaut, en effet, le bon sens de l’homme, contre la volonté de Dieu en
châtiment et la malice de Satan ? C’est une chose sérieuse que d’être livré à sa
puissance. [24:8] Neuf mois de péché de la part de David et de patience de la
part de Dieu nous montrent la funeste influence de l’ennemi ; [24:10] mais ce
n’est qu’une fois le péché accompli, que la conscience de David se réveille. La
jouissance du fruit de nos péchés nous détrompe ; c’est leur poursuite qui
séduit nos âmes. Après avoir réussi à faire accomplir par les enfants de Dieu le
mal par lequel il les tente, Satan ne tient plus à leur en cacher le néant et la
folie. Heureusement, là où est la vie, la conscience reprend son empire.
Ch. 24 v. 11-25 —
Confiance en Dieu même dans le châtiment, et grâce divine
[24:12-13] Toutefois, le châtiment doit suivre le péché qui a été poursuivi
malgré une si longue patience. Mais Dieu, qui atteint la conscience de son
serviteur, met en jeu les affections sincères de son âme, pour atteindre le
souverain but qu’il s’était proposé. [24:14] David montre ce fond immanquable de
l’âme qui connaît le Seigneur, c’est-à-dire sa confiance en Dieu par-dessus
tout, et quoi qu’il en coûte : « Que je tombe dans les mains de l’Éternel ! ».
Quelle douce et précieuse pensée de ce que le Seigneur est pour les siens, et
comme il sait inspirer au cœur la certitude qu’il mérite sa confiance ! Alors
même qu’il châtie, Dieu est plus doux, plus fidèle, plus digne de confiance que
tout autre. [24:15] La peste survient ; [24:16] mais, au milieu du jugement,
Dieu se souvient de la miséricorde, et ordonne à l’ange exterminateur de retirer
sa main étendue sur Jérusalem. C’est Jérusalem, la ville de sa dilection, qui
attire son attention. Dieu la choisit comme le lieu où son autel doit être placé
et où sa grâce sera manifestée — comme le lieu désigné pour le propitiatoire.
C’est là que cesse sa colère justement embrasée contre Israël, et le péché donne
lieu à l’établissement du lieu et de l’œuvre où lui et son peuple doivent se
rencontrer selon la grâce qui a ôté le péché. C’est ce qui caractérise la croix
de Christ ; c’est ce qui arrêtera la plaie en Israël et introduira le règne du
vrai Prince de paix. [24:17] David se met à la brèche pour la délivrance de son
peuple, et à ses propres dépens (v. 17), [24:25] et, selon les conseils de Dieu,
il offre le sacrifice d’apaisement.
Fin du gouvernement
envers David par le sacrifice au lieu où Dieu rencontre Son peuple
Les Études sur le premier livre des Chroniques contiendront un examen plus
développé de cette dernière partie de l’histoire de David. Mais n’est-il pas
frappant que ce livre, après toute l’histoire du gouvernement de Dieu envers
David, [24:25] se termine par le sacrifice expiatoire qui, par grâce, arrête la
colère et pose le fondement d’un lieu de rencontre entre Dieu et Israël, et d’un
lieu de culte pour le peuple ?
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John Nelson Darby