Introduction
Contenu, période et grands sujets des livres de Samuel
Place du livre de Ruth, entre deux époques pour le peuple d’Israël
Nous avons vu que le livre de Ruth occupe une place intermédiaire entre la fin
de l’époque où Israël était placé sous le gouvernement immédiat de Dieu, qui
intervenait de temps en temps par le moyen des juges, et l’établissement du roi
qu’il lui choisit. Cette fin, hélas ! était amenée par la chute du peuple, et
son incapacité à profiter, par la foi, de ses privilèges.
Rejet du gouvernement
direct de Dieu, intervention par la prophétie et établissement d’un roi
Les livres de Samuel contiennent 1° la cessation des relations originelles
d’Israël avec Dieu, fondées sur l’obéissance du peuple aux termes de l’ancienne
alliance et aux prescriptions spéciales du Deutéronome ; 2° l’intervention
souveraine de Dieu par la prophétie, et 3° l’établissement du roi que Dieu
lui-même avait préparé, et les circonstances qui précédèrent cet établissement.
Ce n’est pas seulement qu’Israël ait manqué sous le gouvernement de Dieu ; il a
rejeté ce gouvernement.
Israël en relation
directe avec Dieu, sous la sacrificature
Incapacité de la sacrificature, quand l’arche, trône de Dieu, est prise par
l’ennemi
Placé sous la
sacrificature, il s’approchait de Dieu, dans la jouissance des privilèges qui
lui étaient accordés, comme peuple reconnu de l’Éternel. Nous verrons l’Arche
(le premier, le plus immédiat et le plus précieux lien entre le Dieu souverain
et le peuple), tomber aux mains de l’ennemi [(4:11)]. Que pouvait un
sacrificateur, quand ce qui donnait à sa sacrificature toute son importance
était dans les mains de l’ennemi, et quand le lieu où il s’approchait de
l’Éternel, le trône de Dieu au milieu d’Israël, — la place de propitiation par
laquelle, en grâce, la relation d’Israël avec Dieu était maintenue, — n’y était
plus ?
Changement de
circonstances, suite à la rupture du lien extérieur entre Dieu et le peuple
Ce n’était plus là
simplement l’infidélité d’Israël dans les circonstances où Dieu l’avait placé.
Ces circonstances mêmes étaient complètement changées par suite du jugement de
Dieu. Le lien extérieur des relations de Dieu avec le peuple était rompu ;
l’Arche de l’alliance, centre et base de ces relations, avait été livrée par la
colère de Dieu aux mains de leurs ennemis. La sacrificature était le moyen
naturel et normal de maintenir ces relations entre Dieu et le peuple. Qu’en
faire à cette fin maintenant ?
Dieu suscite un
prophète, pour maintenir le lien direct avec le peuple infidèle
Toutefois Dieu, agissant en souverain, pouvait se mettre en communication avec
son peuple, en vertu de sa grâce et de sa fidélité immuable, d’après lesquelles
ses liens avec les siens subsistaient de son côté, lors même que toute relation
reconnue entre lui et le peuple fût interrompue par l’infidélité de ce dernier.
C’est ce qu’Il a fait en suscitant un prophète [(3:20)]. Par son moyen, Dieu
communiquait encore directement avec son peuple, lors même que le peuple n’avait
pas maintenu ses relations avec lui dans leur état normal. La fonction du
sacrificateur était en rapport avec l’intégrité de ces relations ; le peuple
avait besoin de lui dans ses infirmités. Toutefois, sous la sacrificature, le
peuple lui-même s’approchait de Dieu par l’intermédiaire du sacrificateur, selon
les relations que Dieu avait établies et qu’il reconnaissait. Mais le prophète
agissait de la part de Dieu, en dehors de ces relations, ou plutôt au-dessus,
lorsque le peuple n’était plus fidèle.
La royauté, puissance
intermédiaire établie de Dieu entre Lui et le peuple
Le roi est responsable devant Dieu pour le peuple sur lequel il est établi
L’établissement du roi
avait une plus grande portée. C’était un nouvel ordre de relation qui impliquait
des principes de toute importance ; Dieu n’était plus en relation immédiate avec
le peuple. Il y avait une puissance établie sur Israël. Dieu attendait la
fidélité de la part du roi. Le sort du peuple dépendait de la conduite de celui
qui était responsable devant l’Éternel, pour l’observation de cette fidélité.
Dieu établit le roi en
ayant la gloire de Christ en vue, malgré la faute du peuple
Dieu avait l’intention
d’établir ce principe pour la gloire de Christ. Je parle de sa royauté sur les
Juifs et sur les nations, sur le monde entier. Cette royauté a été préfigurée en
David et en Salomon. Demander l’établissement d’un roi en rejetant le
gouvernement immédiat de Dieu lui-même, c’était folie et rébellion de la part du
peuple [(8:7)]. Combien de fois nos folies et nos fautes sont-elles l’occasion
du déploiement de la grâce et de la sagesse de Dieu, et de l’accomplissement de
ses conseils jusqu’alors cachés au monde ! Nos péchés et nos fautes ont seuls
pris part à leur accomplissement glorieux en Christ.
Sujets des livres de
Samuel, jusqu’à l’établissement de la royauté selon Dieu
Voilà les sujets importants qui sont traités dans les livres de Samuel, au moins
jusqu’à l’établissement de la royauté. L’état glorieux de cette royauté et sa
chute sont racontés dans les deux livres des Rois.
Chute d’Israël et de la
sacrificature, et établissement d’un roi selon Dieu
C’est la chute d’Israël qui met fin à ses premières relations avec Dieu. L’Arche
est prise [(4:11)] ; le sacrificateur meurt [(4:18)]. La prophétie introduit le
roi, un roi méprisé et rejeté, l’homme en ayant établi un autre ; mais un roi
que Dieu établit selon l’efficace de sa puissance ; tels sont les grands
principes développés dans les livres de Samuel.
Comme partout, un seul
reste fidèle, ce qui humilie l’homme
L’histoire nous fait voir, ici comme partout, qu’il n’y en a qu’un seul qui ait
gardé sa fidélité ; résultat humiliant pour nous, de l’épreuve à laquelle Dieu
nous a soumis, mais bien propre à nous garder dans l’humilité.
Nécessité et rôle de la
sacrificature, et manquement à sa position
Sacrificature intervenant dans les relations avec Dieu, mais non comme base pour
le peuple entier
Si nous avons parlé de la chute de la sacrificature, il ne faut pas en induire
que la sacrificature eût cessé d’exister. Elle était toujours nécessaire à un
peuple rempli d’infirmités (ainsi qu’à nous-mêmes sur la terre) ; elle
intervenait dans les choses de Dieu, pour y maintenir les relations
individuelles avec lui, mais elle cessa d’être la base des relations du peuple
tout entier avec Dieu. Le peuple n’était plus capable de jouir de ces relations
par ce moyen seul, et la sacrificature elle-même avait trop manqué à sa position
pour pouvoir y suffire. Nous ferons bien de nous arrêter un peu sur ce point,
qui est le pivot des vérités qui nous occupent en ce moment.
Responsabilité du
maintien de la relation entre le peuple et Dieu
Le souverain sacrificateur représentait le peuple devant Dieu
Dans l’état primitif d’Israël établi dans la terre qui lui avait été donnée, et
en général dans sa constitution, la sacrificature était la base de ses relations
avec Dieu, c’est ce qui les caractérisait et les maintenait (voyez Hébr. 7:11).
Le souverain sacrificateur était leur chef et représentant devant Dieu, comme
peuple d’adorateurs ; et dans cette relation (je ne parle ici ni de la
délivrance d’Égypte, ni des conquêtes, mais d’un peuple devant Dieu et en
relation avec lui), au grand jour des expiations, il confessait leurs péchés sur
Azazel [(Lév. 16:21)]. Ce n’était pas seulement l’intercession ; il se trouvait
là comme chef et représentant du peuple qui était, pour ainsi dire, résumé en
lui devant l’Éternel. Le peuple était reconnu, quoique fautif. Il se présentait
dans la personne du souverain sacrificateur pour pouvoir être en relation avec
un Dieu, qui, après tout, se cachait à ses yeux derrière le voile. Le peuple
présentait tout au sacrificateur ; le souverain sacrificateur se tenait devant
Dieu : cette relation ne supposait pas l’innocence. L’homme innocent aurait dû
se tenir lui-même devant Dieu. « Adam, où es-tu ? » [(Gen. 3:9)] Cette question
décèle sa chute.
Abandon de cette
position par le peuple et le sacerdoce lui-même
Mais le peuple n’était pas chassé non plus, quoique le voile fût entre lui et
Dieu ; et le souverain sacrificateur qui sympathisait avec les infirmités du
peuple, comme en faisant partie, maintenait la relation avec Dieu. C’était un
peuple bien imparfait, il est vrai, mais qui, par ce moyen, entrait lui-même en
rapport avec le Saint. Mais Israël n’a pas su se maintenir dans cette position ;
non seulement il y avait du péché (le souverain sacrificateur aurait pu y porter
remède), mais il péchait contre l’Éternel, se détournait de lui et cela dans ses
chefs mêmes. Le sacerdoce qui aurait dû maintenir la relation, travaillait
lui-même à la détruire, en déshonorant Dieu, et repoussant de son culte le
peuple qu’il aurait dû y attirer.
Établissement d’un roi
pour assurer les relations avec Dieu, image de Christ
Je passe par-dessus les circonstances préparatoires pour les considérer en
détail à mesure que l’occasion s’en présentera. Dieu établit donc un roi, chargé
de maintenir l’ordre et d’assurer les relations de Dieu avec ce peuple, par sa
fidélité à Dieu et son gouvernement du peuple. C’est ce que Christ accomplira
dans le siècle à venir ; il est l’Oint. Lorsque le roi est établi, le
sacrificateur marche devant lui [(2:35)]. C’est une institution nouvelle, seule
capable de maintenir les rapports du peuple avec Dieu. La sacrificature n’est
plus, ici, une relation immédiate. Elle pourvoit aux besoins du peuple, il est
vrai, dans ses fonctions à elle. Le roi y veille et assure l’ordre et la
bénédiction.
Position en contraste
de l’Église
Union de l’Église à Christ et faveur de Dieu sur les membres de Son corps
Or, l’Église est dans une position tout autre. Outre la sacrificature qui
s’exerce pour les saints sur la terre, afin de les maintenir pendant leur marche
et dans la jouissance de leurs privilèges, elle est unie à l’Oint ; il n’y a
plus de voile. Nous sommes assis dans les lieux célestes en Christ [(Éph. 2:6)],
rendus agréables dans le Bien-aimé [(Éph. 1:6)]. La faveur de Dieu est sur nous,
membres du corps de Christ, comme sur Christ lui-même. Ce qui a dévoilé la
sainteté de Dieu, a découvert tout le péché de l’homme et l’a ôté1.
1 Bien entendu à
l’égard de son peuple croyant.
Christ, sacrificateur
pour nous maintenir dans la réalisation de notre position, et avocat pour nos
souillures
Ainsi en Christ, membres de son corps, nous sommes devant Dieu parfaits et
parfaitement agréables. Le sacrificateur ne cherche pas à nous donner une telle
position, ni à maintenir avec Dieu les relations de ceux qui ne sont pas dans
cette position. L’œuvre de Christ nous y a placés. Comment intercéder pour la
perfection ? L’intercession rend-elle la personne et l’œuvre de Christ plus
parfaites aux yeux de Dieu ? Certainement pas. Or, nous sommes en lui. De quelle
manière cette sacrificature s’exerce-t-elle donc pour nous ? En maintenant des
êtres faibles et trop souvent souillés, dans la réalisation de leurs relations
avec Dieu1. Le chrétien entre de fait dans une relation avec Dieu encore bien
plus absolue ; il est dans la lumière, comme Dieu est dans la lumière [(1 Jean
1:7)]. Nous sommes assis dans les lieux célestes [(Éph. 2:6)], rendus agréables
dans le Bien-Aimé [(Éph. 1:6)], aimés comme Il est aimé, la justice de Dieu en
Lui [(2 Cor. 5:21)]. Il est notre vie, Il nous a donné la gloire qui lui a été
donnée [(Jean 17:22)]. Or, le Saint Esprit, qui est descendu d’en haut après la
glorification du Seigneur Jésus, nous a introduits en union avec Lui, dans la
présence de Dieu sans voile. Cependant, quoique nous soyons sans excuse, nous
manquons de plusieurs manières [(Jac. 3:2)] et contractons de la souillure
ici-bas. L’office d’Avocat, de Celui qui est dans la présence de Dieu pour nous,
nous lave les pieds par l’Esprit et la Parole, et nous rend capables de
maintenir avec cette lumière la communion à laquelle les ténèbres sont
étrangères. Plus tard, dans la présence de Jésus Roi, la sacrificature sans
doute maintiendra les relations du peuple avec lui, tandis que Lui portera le
fardeau du gouvernement et de la bénédiction du peuple, sous tous les rapports.
1 Il y a une légère
différence entre la sacrificature de Christ et son office d’Avocat (1 Jean 2).
La sacrificature consiste en la présence de Christ devant Dieu pour nous; mais
cette présence est la perfection quant à notre position devant Dieu. La
sacrificature, dans son exercice journalier, ne se rapporte donc pas au péché,
mais à la miséricorde et à la grâce pour que nous ayons du secours au moment
opportun. Nous entrons en pleine liberté dans le lieu très saint. L’office
d’Avocat s’exerce à notre égard quand nous avons péché, parce qu’il est question
en 1 Jean de communion et que celle-ci est complètement interrompue par le
péché.
Chapitres 1 et 2
Ch. 1 v. 1 à 2 v. 11 — Manifestation de la grâce divine au milieu de la ruine
Ch. 1 — État de la sacrificature, et grâce agissante malgré la faiblesse de
l’homme
Nous trouvons donc, au commencement du livre, la sacrificature subsistant devant
Dieu dans la position dont nous avons parlé. Éli, pieux lui-même et craignant
Dieu, ne maintenait pas l’ordre dans la famille sacerdotale. La sacrificature,
au lieu de lier le peuple à Dieu, rompait moralement ce lien [(2:24)]. [1:3]
Hophni et Phinées, les fils d’Éli, étaient là à Silo, [2:17] et leur conduite
avait pour résultat que « les hommes méprisaient l’offrande de l’Éternel ». Tel
était l’état de choses en Israël. [1:1-3] En même temps, dans la famille
d’Elkana, Anne, élue de l’Éternel pour la bénédiction, était dans l’épreuve ;
les souhaits de son cœur naturel n’étaient pas satisfaits, [1:6] et l’adversaire
la tourmentait par le moyen de celle qui prospérait à son gré. Or, celui dont la
force s’accomplit dans la faiblesse, ayant démontré (comme toujours en pareil
cas), l’impuissance de la chair, bénit selon sa volonté contre toute espérance,
afin que ce qui était de Lui fût évidemment accompli par sa puissance à Lui.
[1:27-28] Anne a un fils selon sa requête, un fils consacré à l’Éternel. [1:1]
Sa famille était de la tribu de Lévi (1 Chron. 6 [v. 22-28]).
Ch. 2 v. 1-11 — Grâce
souveraine et toute-puissance de Dieu envers Israël
Anne reconnaît dans le beau cantique du chapitre 2 ce grand principe de la grâce
souveraine et de la puissance de Dieu, [2:7] qu’Il abaisse l’orgueilleux, et
celui qui se fie à la chair, [2:8] et relève le faible et l’impuissant. « Car
les piliers de la terre sont à l’Éternel, et sur eux il a posé le monde » ;
c’était ce qu’Israël, misérable et déchu, et un faible résidu qui s’attendait à
l’Éternel, avaient besoin de savoir : c’est-à-dire, que tout dépendait de Dieu
et de Dieu seul, qui ne cherchait pas la puissance dans l’homme, [2:10] mais la
démontrait dans ses voies en détruisant tous ses adversaires ; et qui, enfin, «
donnerait la force à son Roi, et élèverait la corne de son Oint ». C’est
l’histoire de l’intervention de Dieu en faveur d’Israël déchu et misérable, et
cela par la manifestation de sa puissance en donnant force à son Roi, à son
Christ. C’est une prophétie des voies de Dieu, des grands principes de son
gouvernement qui se rapportaient à la position d’Israël, depuis le moment où
elle a été prononcée jusqu’à l’établissement de la royauté millénaire, dans la
personne du Seigneur Jésus.
Ch. 2 v. 12-36 — État
du peuple et de la sacrificature, et jugement divin annoncé
Ch. 2 v. 12-26 — Iniquité de la sacrificature, amenant le jugement sur le peuple
Après que Dieu a donné ce témoignage auquel la foi pouvait se fier, nous
trouvons tout de suite la révélation de l’état intérieur du peuple et de
l’iniquité de la sacrificature qui aurait dû être l’instrument pour purifier
l’iniquité du peuple ; et qui, au contraire, amenait le jugement sur lui.
[2:24-25] « Vous entraînez, dit Éli, à la transgression le peuple de l’Éternel.
Si un homme a péché contre un homme, Dieu le jugera ; mais si un homme pèche
contre l’Éternel, qui priera pour lui ? ». Voilà où en étaient les choses
d’après Éli lui-même. [2:25-26] « Mais ils n’écoutèrent pas la voix de leur
père, car c’était le bon plaisir de l’Éternel de les faire mourir. Et le jeune
garçon Samuel allait grandissant, agréable à l’Éternel et aux hommes », heureux
de partager, quelque faible que fût la copie, le témoignage rendu à Jésus
lui-même.
Ch. 2 v. 27-34 —
Aveuglement par le mal quant au jugement annoncé par Dieu
Quant aux fils d’Éli, ils sont un exemple de ce qui n’arrive que trop souvent.
Que de fois, hélas ! voyons-nous qu’au moment où le jugement de Dieu va éclater,
on ne s’en aperçoit pas ! parce que le mal qui va l’amener obscurcit la vue
morale, de telle sorte qu’on ne le reconnaît pas ! Les yeux de Dieu sont
ailleurs, de même que l’intelligence spirituelle qu’il donne aux siens, [2:26]
comme cela avait lieu ici pour Samuel. [2:27] Cependant Dieu avertit Éli, par le
moyen d’un homme de Dieu. [2:30-36] Son jugement sur la famille sacerdotale et
sur la sacrificature, est prononcé [3:7] avant que l’Éternel se révèle à Samuel.
Ch. 2 v. 35-36 —
Changement du gouvernement divin et établissement d’un oint
[2:35] Ce jugement annonce le changement dans l’ordre du gouvernement divin, qui
devait avoir lieu par l’établissement d’un Roi, d’un Oint (d’un Christ), et par
la position qui en résulterait pour la sacrificature, ainsi que nous l’avons
déjà fait remarquer (v. 35). « Et je me susciterai un sacrificateur fidèle : il
fera selon ce qui est dans mon cœur et dans mon âme, et je lui bâtirai une
maison stable, et il marchera toujours devant mon Oint ».
Chapitres 3 et 4
Ch. 3 — Révélation de Dieu à Samuel, et annonce du jugement d’Éli
Ch. 3 v. 19-21 — Samuel est reconnu comme prophète à qui Dieu se révèle
Au chap. 3, [3:21] Dieu se révèle à Samuel, [3:20] et il est reconnu prophète de
l’Éternel, depuis Dan jusqu’à Beër-Shéba.
Caractère d’Éli et
jugement de Dieu sur lui
Piété et dévouement d’Éli pour l’Éternel, et soumission au jugement
[3:18] Éli, jugé pour avoir aimé ses fils plus que l’Éternel [(2:29)], console
néanmoins nos cœurs par sa soumission. S’il lui manque l’énergie de la fidélité,
on trouve cependant en lui un cœur droit devant l’Éternel ; [4:18] et sa piété
personnelle ressort d’autant plus dans le dévouement à la gloire de Dieu, qu’il
manifeste dans ces circonstances en trouvant la mort dans l’I-Cabod de son
peuple.
Dieu juge le manque de
fermeté, qui laisse le mal prospérer même dans la sacrificature
Triste et touchante histoire de l’effet du juste jugement de Dieu sur une âme
attachée à sa gloire dans son peuple, [3:13] mais qui n’avait pas eu la fermeté
nécessaire pour empêcher que ce peuple, et même ses propres fils, ne
déshonorassent l’Éternel lui-même dans le service sacerdotal !
Samuel, nouveau moyen
de relation entre Dieu et Son peuple
[3:21] Ici commence le moyen que Dieu, dans sa souveraineté, emploie pour être
en relation avec son peuple, [3:1] lorsque les relations ordinaires qu’il avait
établies sont interrompues.
Ch. 4 — Jugement du
peuple par les ennemis, selon les voies de Dieu
Au chap. 4, les ennemis de Dieu et de son peuple paraissent en force ; [4:2] les
Philistins se rangent contre Israël. Dieu, dans sa providence toute puissante,
fait concourir toutes choses à l’accomplissement de ses desseins.
Les Philistins, image
de l’ennemi intérieur à la chrétienté
Nous ferons bien de nous arrêter ici un instant ; car les Philistins ont une
importance considérable par le rôle qu’ils jouent dans cette histoire, comme
puissance de l’ennemi. Ils représentent, me semble-t-il, la puissance de
l’ennemi agissant dans l’enceinte du peuple de Dieu. Ils étaient dans le
territoire d’Israël, au dedans du pays et même en deçà du Jourdain. Ce n’étaient
pas, comme les Égyptiens ou les Assyriens, des ennemis de dehors. Habituellement
hostiles à Israël, à ceux qui, de la part de Dieu, auraient dû posséder le pays
de la promesse ; d’autant plus dangereux, qu’ils étaient constamment à côté
d’eux et prétendaient à la possession du pays, les Philistins nous présentent,
en figure, la puissance de l’ennemi agissant au dedans. Je ne dis pas la chair,
mais l’ennemi dans les limites de l’Église professante, oppresseur du vrai
peuple de Dieu auquel les promesses appartiennent.
Rupture des relations
entre Dieu et Son peuple corrompu
[4:3] Israël, corrompu dans toutes ses voies, et téméraire dans ses relations
avec Dieu, parce qu’il avait oublié sa majesté et sa sainteté, veut, dans son
état d’infidélité, identifier1 l’Éternel avec lui, tel qu’il était dans son état
primitif, au lieu de se présenter devant son trône, afin de savoir pourquoi il
abandonnait son peuple. [4:10] Dieu ne veut ni le reconnaître, ni le secourir.
[4:11] Au contraire, l’Arche de l’alliance, signe et lieu de ses relations avec
le peuple, est prise. Son trône n’est plus au milieu de son peuple, son
Tabernacle est vide, toute relation établie est interrompue. Où offrir des
sacrifices ? Où s’approcher de l’Éternel leur Dieu ? [4:18] Éli, le
sacrificateur, meurt ; [4:20-21] et sa pieuse belle-fille, succombant elle-même
sous le coup de ces tristes nouvelles, prononce l’oraison funèbre du malheureux
peuple, dans le nom qu’elle donne à l’enfant qui ne pouvait plus être sa joie.
[4:22] Le fruit de son ventre ne porte que l’empreinte du malheur de son peuple,
et n’est à ses yeux qu’I-Cabod !
1 Remarquez le
contraste de ce cas-ci avec celui d’Acan, bien qu’il y eût du péché dans ce
dernier. Le péché est reconnu, jugé en détail, quoique le peuple soit châtié.
Dieu revendique Sa
gloire, quand tout lien est rompu avec Son peuple infidèle
Quel bonheur d’avoir eu, par la grâce, le cantique d’Anne déjà donné par
l’Esprit, pour soutenir la foi et l’espérance du peuple. Tout lien extérieur est
rompu ; mais Dieu soutient lui-même sa Majesté ; [4:10] et si Israël infidèle
n’avait pu tenir tête aux adorateurs des idoles, [5:4] le Dieu qu’il avait
abandonné revendique sa gloire, et démontre, au sein même de leur temple, que
ces idoles ne sont que vanité.
Chapitres 5 à 8
Ch. 5 v. 1 à 7 v. 2 — Maintien de la majesté de Dieu, liée à l’arche
Ch. 6 v. 1-12 — Les Philistins doivent reconnaître la puissance de Dieu
Les Philistins sont forcés de reconnaître la puissance du Dieu d’Israël,
qu’Israël n’avait pas su glorifier. Les jugements suggèrent à leur conscience
naturelle [6:10-12] un moyen qui, en démontrant que l’influence de la
toute-puissance de Dieu domine même les créatures dénuées d’intelligence, en les
faisant agir contre leurs instincts les plus puissants, [6:9] fait voir que
c’était bien le Dieu fort, le Souverain, qui avait infligé le châtiment dont ils
souffraient.
Ch. 6 v. 19-21 — Dieu
juge ceux qui oublient Sa majesté, au milieu de Son peuple
Dieu maintient sa Majesté au milieu même d’Israël. Il n’est plus au milieu
d’eux, leur assurant les bénédictions promises. Son Arche, exposée par leur
infidélité à des indignités de la part des Philistins et des curieux, [6:19]
devient l’occasion (comme signe de la présence de Dieu), des jugements infligés
à la témérité de ceux qui osent regarder au dedans d’elle, oubliant la majesté
divine de Celui qui en faisait son trône et y gardait son témoignage.
Israël sent l’absence
de Dieu, quand les Philistins s’en débarrassent
[7:2] Mais, que de fois l’absence de Dieu fait sentir le prix de Celui dont on
n’a pas su apprécier la présence !
[7:2] Israël, toujours
privé de la présence de l’Éternel et de sa gloire, se lamente après Lui.
Remarquons ici que Dieu n’a pas pu rester au milieu des Philistins. L’infidélité
pouvait assujettir son peuple à ses ennemis, quoique Dieu fût là. [5:3-4] Mais,
laissé pour ainsi dire à lui-même, sa présence jugeait les faux dieux.
L’association était impossible ; [6:11] les Philistins n’ont aucun désir de Lui.
[6:10] On ne peut se glorifier d’une victoire sur Celui qui vous tue lorsqu’il
est là. Les Philistins s’en débarrassent. Jamais les enfants de Satan ne
supportent la présence du vrai Dieu.
Dieu revient vers Son
peuple, mais sans que l’ancien ordre soit rétabli
De plus, le cœur de Dieu ne se sépare pas de son peuple ; [6:10-12] Dieu
retrouve d’une manière souveraine qui le déclare Dieu de toute la création, son
chemin vers le peuple de son choix. [6:19] Mais il garde, ainsi que nous l’avons
vu, sa majesté. Soixante-dix hommes (cf. note 6:19) paient l’amende de leur
impie témérité. Dieu revient ; mais encore faut-il qu’il se fraie un chemin
selon ses conseils, selon ses voies, d’après lesquelles il rétablit ses
relations avec son peuple. [7:1] Ainsi, l’Arche (chap. 7) étant restée vingt ans
à Kiriath-Jéarim, [7:2] lorsque Israël soupire après l’Éternel, [7:3] Samuel
reparaît sur la scène. [7:1] L’Arche n’est pas remise à sa place, ni l’ancien
ordre rétabli.
Ch. 7 v. 3-17 —
Restauration du peuple par le service de Samuel
Ch. 7 v. 3-6 — Retour du peuple vers Dieu, par le service de Samuel
Ch. 7 v. 3-4 — Purification nécessaire du peuple pour revenir à l’Éternel
[7:3] Samuel commence à agir, par son témoignage, sur la conscience du peuple,
et à le purifier de ce qui l’affaiblissait en déshonorant Dieu. Il lui dit que
s’il voulait se tourner de tout son cœur vers l’Éternel, il fallait ôter les
faux dieux et servir l’Éternel seul. Un culte mélangé était insupportable.
Alors, l’Éternel le délivrerait. Samuel le prophète est maintenant le point de
rapprochement entre le peuple et Dieu. Dieu ne reconnaît que lui maintenant.
Samuel est le lien
entre le peuple et Dieu, non plus l’arche, hors de sa place
[2 Sam. 6:17] L’Arche ne se retrouve à sa place que lorsque le roi élu de Dieu
est établi sur le trône ; [1 Rois 8:6] elle n’est placée complètement selon
l’ordre de Dieu, que lorsque le fils de David domine en paix et en puissance à
Jérusalem1. Une fois on la consulte (1 Sam. 14:18, 19), mais sa présence est
sans effet et sans pouvoir. Elle existe, mais en rapport avec ceux en qui la foi
et l’intégrité ne se trouvaient plus, de sorte qu’il n’y avait rien qui en
résultât. C’était plutôt pour montrer que Dieu était ailleurs, ou du moins qu’il
agissait ailleurs.
1 Comparez les Ps. 78,
60, 61, et 132. L’Arche est en rapport avec Sion, siège de la grâce royale.
Salomon seul a pu bâtir la maison, comme étant l’homme de paix.
Ch. 7 v. 3-6 —
Repentance et confession du peuple, jugé par Samuel
Mais suivons l’histoire. [7:4] Israël abandonne les faux dieux [7:3] sur l’appel
de Samuel. [7:5] Le peuple se rassemble auprès de lui, afin qu’il intercède.
[7:6] Le peuple n’offre aucun sacrifice ; il puise de l’eau et la verse par
terre1, signe de la repentance ; il jeûne, et confesse qu’il a péché. Samuel le
juge là.
1 Voyez 2 Samuel 14:14.
Ch. 7 v. 7-13 —
Victoire sur l’ennemi qui s’oppose au retour vers Dieu
Ch. 7 v. 7 — Opposition de l’ennemi au peuple qui reconnaît Dieu
[7:7] Or, si Israël se rassemble, même pour s’humilier, l’ennemi se met en
mouvement pour lui résister ; il ne souffre aucun acte qui place le peuple de
Dieu dans une position qui reconnaît Dieu comme tel.
Ch. 7 v. 8-13 —
Bénédiction du peuple et déroute des ennemis, par le service de Samuel
[7:8] Israël a peur et a recours à l’intercession de Samuel. [7:9] Samuel offre
des sacrifices1, signes du dévouement entier à l’Éternel et de la communion du
peuple avec Lui ; mais ce n’est pas devant l’Arche. Il supplie l’Éternel, qui
l’exauce, [7:10] et les Philistins sont mis en déroute devant Israël. Et ce
n’était pas un cas exceptionnel, quoiqu’ils ne perdissent rien de leur caractère
formidable ni de leur haine contre Israël. [7:13] Samuel fait descendre la
bénédiction de Dieu sur le peuple, et la main de l’Éternel tient ses ennemis en
échec durant la vie du prophète.
1 C’est-à-dire des
holocaustes et des sacrifices dits de prospérité. Ceci est remarquable. Ce
n’étaient pas des sacrifices pour le péché, mais des sacrifices qui
reconnaissaient la relation existant entre le peuple et Dieu. — Christ seul,
nous l’avons vu ailleurs, est le vrai holocauste.
Ch. 7 v. 14-17 —
Position particulière de Samuel, seul lien du peuple avec Dieu
[7:14] Les villes d’Israël étaient reprises. Israël était en paix avec les
Amoréens. [7:15-16] Samuel juge le peuple [7:17] et bâtit un autel chez lui.
Tout ceci est une position exceptionnelle et extraordinaire pour Israël, dans
laquelle il dépendait entièrement de Samuel, qui, tout en vivant lui-même en
patriarche, comme s’il n’y avait pas de tabernacle, devient par sa propre
relation avec Dieu, par la foi, l’appui et le soutien du peuple, qui
effectivement n’en avait point d’autre.
Ch. 8 — Absence de foi
du peuple pour se confier en Dieu
Ch. 8 v. 1-5 — Impossibilité de transmettre la position de Samuel devant Dieu
Mais la foi ne se transmet pas par succession. [8:1] Samuel ne pouvait pas faire
des prophètes de ses fils. [8:3] Ils n’étaient guère meilleurs comme juges que
ceux d’Éli comme sacrificateurs, et le peuple n’avait aucune foi lui-même pour
s’appuyer directement sur Dieu. [8:5] Il demande d’être assimilé aux nations.
Ch. 8 v. 6-22 — Le
peuple veut un roi et rejette l’Éternel, malgré les avertissements
[8:6] « Donne-nous un roi », dit-il à Samuel. Où était l’Éternel ? Pour Israël,
nulle part. Samuel sent l’iniquité de la demande, et il s’adresse à l’Éternel.
[8:7] Tout en reconnaissant que le peuple l’a rejeté comme de coutume, [8:9]
Dieu ordonne à Samuel d’écouter leur voix. Samuel avertit le peuple selon le
témoignage de Dieu, [8:11-18] et lui montre tous les inconvénients et les
conséquences d’un tel parti ; [8:19] mais le peuple ne veut pas l’écouter.
Chapitres 9 à 11
Ch. 9 — Dieu prépare un roi selon le désir du peuple et pour lui
[9:16] Dieu amène auprès du prophète, par des circonstances providentielles,
celui qu’il avait choisi pour satisfaire aux vœux charnels du peuple. En tout
ceci il juge le peuple et leur roi. (« Il leur donne un roi dans sa colère ; il
l’ôte dans sa fureur » [(Os. 13:11)]). Mais il se souvient de son peuple : il ne
l’abandonne pas. Il agit par Saül en faveur du peuple, tout en lui faisant voir
son infidélité, et plus tard en retranchant le roi désobéissant. [9:2] La
beauté, une haute stature distinguaient le fils de Kis. [10:1-7] Mais dans les
signes que Samuel lui donne quand il l’a oint, il y avait une signification qui
aurait dû porter ses pensées ailleurs que sur lui-même.
Ch. 10 v. 1-16 — Signes
donnés à Saül pour le former comme roi
Simplicité du langage divin pour celui qui y prête attention
Que de fois il y a un sens, un langage parfaitement simple pour celui qui a des
oreilles pour entendre, et qui nous échappe, parce que notre cœur engraissé et
endurci n’a pas d’intelligence ni de discernement spirituels [(Luc 24:25)] !
Néanmoins tout notre avenir dépend de ce qui se disait là. Dieu a fait voir
notre incapacité pour la bénédiction qui tenait à ce qui était dit. Toutefois,
les moyens n’ont pas manqué.
Ch. 10 v. 2 — Premier
signe : le tombeau de Rachel, origine de Benjamin
Quoique la signification de cette circonstance fût moins évidente que celle des
autres signes, [10:2] le sépulcre de Rachel aurait dû rappeler à Saül, fils et
héritier selon la chair de celui qui y était né, que l’enfant de l’affliction de
la mère était fils de la droite du père (Gen 35:18).
Ch. 10 v. 3-7 — Deux
autres signes : foi restante en Dieu, et présence de l’ennemi
Or, Dieu n’avait pas abandonné Israël, la foi y était encore ; [10:3] des hommes
montaient vers Dieu. Il y avait en Israël ceux qui se souvenaient du Dieu de
Béthel, qui s’était montré à Jacob lorsqu’il s’enfuyait [(Gen. 35:1)]1, et qui
l’avait ramené en paix selon sa fidélité ; [10:4] et Dieu donne à Saül de
trouver faveur à leurs yeux. Les serviteurs du Dieu de Béthel le reconnaissent
et le fortifient dans sa marche. [10:5] Mais le coteau de Dieu était dans les
mains de la garnison des Philistins : autre circonstance ayant un sens lequel
aurait dû aller au cœur d’un Israélite fidèle qui désirait la gloire de Dieu et
le bien de son peuple ; mais le signe qui l’accompagnait lui donnait une force
beaucoup plus grande, [10:6] car l’Esprit de l’Éternel vint sur Saül, là, et il
devint un autre homme, [10:7] appelé en conséquence à faire ce qui se
présenterait à lui, car Dieu était avec lui (10: 7)2.
1 Le Dieu qui lui avait
dit, au jour de sa détresse, lorsqu’il était chassé de devant celui qui le
haïssait, qu’Il ne l’abandonnerait pas [(Gen. 28:15)].
2 Aussi était-ce
l’Esprit de prophétie, l’Esprit qui agissait en bénédiction, et signalait
comment Dieu était présent et ce à quoi Saül devait avoir recours ; lors même —
oui, parce que — la montagne de Dieu, le siège public de son autorité en Israël
était tombé entre les mains de l’ennemi du vrai peuple de Dieu. Cette scène
représente l’état général du peuple.
Ch. 10 v. 7 — La foi
seule discerne clairement ce qu’elle doit faire
[10:7] Il arrive souvent que la foi présente clairement les choses à faire,
tandis que le cœur infidèle et engraissé ne le voit pas du tout.
Signification de ces
signes, Dieu reprenant Ses relations avec Israël
Et que veulent dire ces signes ? [10:3] Il y en a en Israël qui se souviennent
du Dieu de Béthel et qui le cherchent, des cœurs droits et préparés qui le
connaissent comme ressource de leur foi. [10:5] Mais le coteau de Dieu, la
montagne de sa force est dans les mains de ses ennemis. [10:6] Toutefois, s’il
en est ainsi, l’Esprit de Dieu est sur celui qui prend connaissance de cela, et
c’est à ce coteau même que l’Esprit est sur lui. [10:5] Le nom de Dieu est aussi
significatif ici. C’est Dieu d’une manière abstraite, Dieu le créateur : Dieu
lui-même est en question. [10:6] L’Esprit de l’Éternel vient sur Saül, parce que
Dieu reprend, là, le cours de ses relations avec Israël.
Ch. 10 v. 8 —
Dépendance de Samuel nécessaire pour recevoir la bénédiction divine
Mais encore Samuel est toujours le seul que Dieu reconnaisse comme lien entre
Lui et le peuple. [10:6] C’est lorsque Saül a eu affaire avec Samuel, qu’il est
un autre homme. [10:8] Il faut qu’il attende Samuel pour qu’il sache ce qu’il
faut faire afin que la bénédiction s’établisse sur lui. Il doit reconnaître de
cette manière que la bénédiction est attachée au prophète, et ne point agir sans
lui ; il doit l’attendre avec une patience parfaite (sept jours), patience qui,
en se soumettant au témoignage de Dieu, ne chercherait pas la bénédiction hors
de ses voies.
Ch. 10 v. 5 — Présence
des Philistins, ennemis dont le peuple doit être délivré
Les Philistins sont l’ennemi qui met la foi à l’épreuve
[10:5] Ici aussi, nous voyons dans les Philistins les ennemis qui mettaient la
foi à l’épreuve. Souvent nous avons des ennemis sur lesquels nous remportons
facilement la victoire, des ennemis au sujet desquels nous gagnons une
réputation de spiritualité, mais qui ne sont pas ceux qui mettent la foi à
l’épreuve de la part de Dieu, et, on peut aussi le dire, de la part de l’ennemi.
[10:8] Ici, il faut que la patience ait son œuvre parfaite. [10:6] Et les
Philistins tenaient cette place à l’égard de Saül. C’était très bien que le
peuple fût délivré d’autres ennemis ; mais ces autres n’étaient pas ceux qui
étaient en piège, et témoignaient de la puissance de l’ennemi dans l’enceinte
même d’Israël et des promesses.
Domination des
puissances spirituelles dans l’Église, et puissance contre elles
Les puissances spirituelles dominent-elles sur nous dans l’Église, là où les
promesses de Dieu devraient s’accomplir ? Et quelle puissance voyons-nous, pour
renverser la puissance spirituelle du mal dans les confins de l’Église
professante ?
Épreuve de Saül par les
Philistins, dans l’attente de Samuel pour délivrer Israël
Voyez 9:16. C’était des Philistins que Saül devrait délivrer le peuple de Dieu.
[10:5] Le coteau de Dieu était entre leurs mains (voyez aussi 14:52). [10:8] Si
Saül eût attendu Samuel, il lui aurait déclaré tout ce qu’il devait faire.
[13:1-10] Or, nous allons voir que, deux ans plus tard, Saül est mis à l’épreuve
à cet égard en présence des Philistins ; et, quel qu’ait été le délai, la chose
n’avait pas été changée ; tout ce qui avait réussi dans l’intervalle aurait dû
augmenter sa foi et l’affermir dans l’obéissance.
Ch. 10 v. 17 à 11 v. 15
— Établissement de Saül comme roi
Ch. 10 v. 17-24 — Dieu choisit un roi selon le cœur du peuple
[10:17] Samuel rassemble le peuple à Mitspa. [10:19] Là, il met devant leurs
yeux leur folie en rejetant le Dieu de leur délivrance. [10:20-21] Mais il
procède au choix du roi, selon le commandement de Dieu. [10:24] Dieu agit selon
le cœur du peuple. Si la chair avait pu glorifier Dieu, rien ne manquait pour
l’engager à la confiance en Dieu. Dieu s’adapte à elle extérieurement ; et,
comme nous le savons encore, si le peuple avait suivi l’Éternel, l’Éternel ne
l’aurait pas abandonné (12:20-25).
La chair considère le
roi selon ce qu’elle voit extérieurement, non selon la foi
[10:27] Et maintenant que Dieu a établi ce roi, ce sont les méchants, les fils
de Bélial, qui ne le reconnaissent pas. [10:23] Le peuple, néanmoins, n’y voit
guère Dieu et ne le reconnaît que dans les choses dont la chair peut prendre
connaissance, telles que la beauté du roi et le succès de ses armes,
c’est-à-dire là où Dieu s’adapte à la chair et où il accorde sa bénédiction,
pour qu’il soit reconnu et qu’on se confie en Lui. [11:15] On se réjouit en
cela, mais on s’arrête là. La foi n’est pas de l’homme naturel.
Ch. 11 — Tout va bien
pour Saül affermi comme roi, Dieu lui donnant toute bénédiction
Tout va bien encore avec Saül ; [10:27] il ne se venge pas de ceux qui
s’opposent à lui. Avant l’épreuve de sa foi, son caractère naturel lui gagne la
faveur des hommes. Et maintenant, dans les choses qui avaient donné lieu à ce
mouvement charnel qui poussait le peuple à demander un roi, tout paraît réussir
selon leur souhait. [11:11] Les Ammonites sont tellement battus, qu’il n’en
reste pas deux ensemble. Ici aussi, Saül agit avec prudence et générosité.
[11:13] Il ne permet pas que les désirs de vengeance du peuple se réalisent. Il
reconnaît l’Éternel dans la bénédiction qui avait été accordée au peuple.
Effectivement, Dieu était là, accordant à la chair tous les moyens et les appuis
nécessaires pour marcher avec Lui, si la chose était possible. [11:14] Samuel
s’y rend de la part de Dieu, et appuie de son autorité le roi que Dieu a établi.
[11:15] Le peuple, sur l’invitation de Samuel, se rassemble à Guilgal (lieu
mémorable quant à la bénédiction du peuple entré dans le pays) pour y renouveler
l’établissement du roi et reconnaître, comme tout de nouveau, un trône dont
l’autorité venait d’être affermie par le succès qui couronnait ses efforts pour
la délivrance du peuple de Dieu. Des sacrifices de prospérité et une grande joie
ajoutent à l’éclat de cette cérémonie.
Chapitre 12
Fidélité de Samuel et amour pour le peuple malgré son péché
[12:4] Samuel reçoit le témoignage de sa fidélité. [12:6-11] Il fait voir au
peuple les voies de Dieu à leur égard ; [12:12] leur ingratitude et leur folie,
en ce qu’ils avaient demandé un roi et rejeté Dieu. [12:17] Toutefois, en
donnant un signe de la part de Dieu, qui ajoutait à ses paroles le poids du
témoignage de Dieu lui-même, [12:14] il déclare au peuple que, s’il obéissait
désormais à l’Éternel, le roi et le peuple lui-même iraient après l’Éternel ;
[12:15] sinon, l’Éternel serait contre eux. [12:22] Car, malgré son péché,
l’Éternel ne l’abandonnerait pas ; [12:23] et lui-même, Samuel, ne cesserait
certainement pas de prier pour le peuple, et lui montrerait le bon chemin.
C’est-à-dire qu’il met le peuple, quant à sa conduite publique, dans la position
qu’il avait choisie, et le place sous sa propre responsabilité devant l’Éternel
; mais, en même temps, rempli d’amour pour eux, en tant que peuple de Dieu, son
rejet de leur part ne lui suggère pas un moment la pensée d’abandonner son
intercession ni son témoignage pour le bien de ce peuple. Beau tableau d’un cœur
près de Dieu, qui, dans l’oubli de soi, peut aimer le peuple de Dieu comme étant
sien. Y manquer eût été un péché contre l’Éternel (comp. 2 Cor. 12:15).
Ch. 12 v. 1-2 —
Autorité sur le peuple confiée à Saül, Samuel restant prophète
[12:1] Voilà donc Saül établi à sa place, et son autorité confirmée par la
bénédiction de Dieu. [12:2] Samuel se retire en se bornant à sa fonction
prophétique, et Saül est appelé maintenant à se montrer fidèle et obéissant dans
la position où il se trouve établi, avec tous les avantages que la bénédiction
de Dieu et l’acte solennel de son prophète peuvent lui conférer.
Résumé des ch. 4 à 12
Faisons ici le résumé, de l’histoire que nous venons d’étudier.
Relations de Dieu avec
Son peuple, malgré son infidélité
Israël, infidèle, ne se soutient plus dans ses relations avec Dieu sous la
sacrificature. [4:11] L’Arche est prise, [4:18] le sacrificateur meurt, [4:21]
et I-Cabod est écrit sur l’état du peuple. [3:20] Dieu suscite un prophète qui
devient le moyen des communications entre Lui et le peuple ; [12:12] mais le
peuple, menacé par les Amalékites, demande enfin un roi. [8:7-9] Dieu le lui
accorde, en lui témoignant son déplaisir, puisque Lui était son roi. L’Esprit de
prophétie continue cependant toujours d’être le canal des communications divines
pour le peuple. [10:2-7] Des signes, qui indiquent l’état du peuple, sont donnés
à Saül, roi élu et oint : [10:3] d’abord, quelques fidèles, qui reconnaissent le
Dieu de Béthel, c’est-à-dire Celui qui avait promis à Saül de ne pas
l’abandonner jusqu’à ce qu’il eût fait ce qu’il lui avait promis, le Dieu fidèle
de Jacob ; [10:5] puis le coteau de Dieu, le siège d’autorité au milieu du
peuple en possession des Philistins, la puissance de l’ennemi dans la terre de
la promesse.
Actions de Dieu en
faveur de Saül, roi oint
[10:10] L’Esprit de prophétie vient sur Saül, lui montrant où Dieu se trouvait
en présence de ces circonstances, [10:8] et Samuel lui dit de l’attendre à
Guilgal. [11:13-15] En attendant, ainsi que nous l’avons vu, il est affermi par
la bénédiction de Dieu sur ses entreprises.
Chapitre 13
Ch. 13 v. 1-5 — Action de l’énergie de la foi contre les ennemis
Ch. 13 v. 1-3 — Jonathan frappe l’ennemi et provoque son hostilité
[13:1] Saül règne deux ans ; [13:2] puis il choisit trois mille hommes : deux
mille sont avec lui, et mille avec Jonathan. [13:3] Jonathan, homme de foi, agit
avec énergie sur les ennemis du peuple de Dieu, et il frappe les Philistins ;
mais l’énergie de la foi, agissant (ainsi qu’elle le fait toujours) là où
l’ennemi maintient sa puissance, [13:5] provoque naturellement son hostilité.
[13:3] Les Philistins en entendent parler ; Saül est poussé à l’activité et
rassemble, non pas Israël, mais les Hébreux.
Ch. 13 v. 3 — Saül,
image de la chair employée pour agir pour le peuple de Dieu
[13:3] Remarquons ici que la foi est en Jonathan. La chair, établie dans la
position de conducteur du peuple de Dieu, suit, il est vrai, l’impulsion qu’a
donnée la foi, mais elle ne la possède pas ; et ce mot Hébreux, nom qu’un
Philistin aurait donné au peuple, indique que Saül compte sur le rassemblement
de la nation comme corps constitué, et ne reconnaît pas mieux la relation du
peuple élu avec Dieu, qu’un Philistin ne l’aurait fait. Et c’est là la position
qui nous est présentée dans l’histoire de Saül. Ce n’est pas une opposition
préméditée contre Dieu, mais la chair placée dans une position de témoignage et
employée à l’accomplissement de l’œuvre de Dieu. On y voit quelqu’un, lié aux
intérêts du vrai peuple de Dieu, faisant l’œuvre de Dieu, selon ce que les
exigences de ce peuple demandent d’après leur pensée ; pensée vraie quant à
leurs besoins actuels, mais qui cherche ses ressources dans l’énergie de
l’homme, énergie à laquelle Dieu ne refuse pas son secours lorsqu’on suit sa
volonté, car il aime son peuple, mais qui, d’elle-même, ne dépasse jamais en
principe, en motif moral et intérieur, la chair qui en est la source. Au milieu
de tout cela, la foi peut agir et agir sincèrement, et c’est le cas de Jonathan.
Dieu la bénira, et c’est ce qu’il fait toujours, parce qu’elle le reconnaît, et
dans ce cas (et c’est son don), parce qu’elle cherche sincèrement le bien du
peuple de Dieu.
Tableau de l’Église
professante et de la foi qui peut se manifester en elle
Tout ceci est une espèce de tableau en principe de l’Église professante, qui
anticipe sous ce point de vue le vrai règne de Christ, et dans cette position
manque à sa fidélité à Dieu même. La vraie foi, au milieu d’un pareil système,
ne monte jamais à la hauteur de la gloire de Celui qui est à venir, mais elle
l’aime et s’attache à lui. Si l’Église est seulement professante elle persécute
Christ, mais ce qui en elle agit par la foi l’aime et le reconnaît, lors même
qu’il est chassé comme une perdrix sur les montagnes [(26:20)].
Ch. 13 v. 6-14 —
Épreuve de Saül comme conducteur du peuple
Saül est éprouvé et manque à reconnaître le lien avec Dieu par le prophète
[13:3] Maintenant donc la foi de Jonathan ayant attaqué les Philistins, Saül,
qui ostensiblement conduit le peuple devant Dieu, est mis à l’épreuve.
Suffira-t-il à l’occasion qui se présente ? Se souviendra-t-il du vrai principe
sur lequel la bénédiction du peuple repose ? [13:8] Agira-t-il en roi
sacrificateur, ou reconnaîtra-t-il dans le prophète le vrai lien de foi entre le
peuple et Dieu ; lien dont il aurait dû reconnaître l’importance et la
nécessité, car c’était au prophète qu’il devait sa position actuelle et son
pouvoir, et il lui avait donné les preuves de sa mission et de son autorité
prophétique, en établissant la sienne ? [13:9] Lorsque le moment critique est
venu, Saül manque.
Manifestations de
l’incrédulité de la chair dans toute l’action de Saül
Il vaut la peine de retracer ici les marques d’incrédulité de la chair.
[13:3] Les Philistins
sont frappés. Cette nation active et énergique en entend parler ; rien de plus
naturel. Saül n’a pas une ressource différente de la leur ; point d’appel à
Dieu, point de cri à l’Éternel, le Dieu d’Israël ; Samuel ne se présente pas à
sa foi, [13:8] bien qu’il se souvienne de ce qu’il lui avait dit. [13:3] Si les
Philistins ont entendu, il faut que les Hébreux entendent aussi. [13:7] Israël a
peur ; Dieu ne répond pas à l’incrédulité, quand son but est de mettre la foi à
l’épreuve. [13:4] Saül appelle tout le peuple à le suivre à Guilgal, [13:6-8]
mais le peuple se disperse bientôt sur le bruit du rassemblement des Philistins.
Saül est à Guilgal ; [13:8] alors la pensée de Samuel lui revient. Ce n’était
plus comme lorsque la royauté avait été renouvelée. Les circonstances mêmes
étaient propres à lui suggérer la ressource de Samuel. Il l’attend les sept
jours, selon ses paroles. Il l’attend assez longtemps pour satisfaire l’exigence
de sa conscience. La nature peut marcher assez longtemps d’après ce principe,
mais elle n’a pas le sentiment de sa faiblesse ; elle ne sent pas que tout
dépend de Dieu ; elle ne s’attend pas à Lui comme le seul qui puisse agir, sa
seule ressource. [13:9] Puis, comme Israël avait fait venir l’Arche dans le camp
[(4:3-4)], Saül offre l’holocauste. Mais, s’il avait eu de la confiance en Dieu,
il aurait compris que, quoi qu’il en fût, il devait s’attendre à Lui, que
c’était inutile de faire quelque chose sans Lui et qu’il ne risquait rien à
attendre. Un Dieu fidèle ne pouvait lui manquer. Il avait pensé à Samuel qui lui
avait dit d’attendre, de sorte qu’il était sans excuse ; il se souvenait que la
direction et la bénédiction de Dieu se trouvaient avec le prophète. Mais il
regarde aux circonstances ; [13:8] le peuple se disperse [13:9] et Saül cherche
à faire intervenir Dieu par un acte de dévotion sans foi. C’était le moment
décisif ; [13:13] Dieu aurait affermi son règne sur Israël, établi sa dynastie.
[13:14] Mais maintenant il en avait choisi un autre.
Ch. 13 v. 15-23 — État
du peuple face à l’ennemi
L’ennemi effraye et pille le peuple, qui a abandonné le chemin de la foi
[13:14] Remarquez ici que ce n’est pas une défaite par les Philistins qui a ôté
le royaume à Saül. La faute n’était qu’entre lui et Dieu. [13:16-18] Les
Philistins ne l’attaquent pas. Il suffit à Satan de réussir à nous effrayer
assez pour nous faire abandonner le chemin pur et simple de la foi. [13:15]
Samuel s’en va après avoir annoncé à Saül les pensées de Dieu. [13:17] Les
Philistins pillent le pays [13:22] qui est sans défense, car le peuple n’avait «
ni épée, ni lance ».
Impuissance totale du
peuple, sans arme contre l’ennemi
Quel tableau de l’état du peuple de Dieu ! Que de fois nous trouvons que ceux
qui font profession d’être du peuple de Dieu, d’être de la vérité et héritiers
des promesses, sont sans armes contre les ennemis qui les butinent !
Chapitre 14
Ch. 14 v. 1-15 — Énergie de la foi contre les ennemis]
Dieu bénit la foi, qui regarde à Lui, et lui donne la victoire
Mais la foi en Dieu est toujours bénie ; et si Dieu a montré l’effet de
l’incrédulité, il en montre la folie, en ce que, là où il y a la foi, toute sa
force se manifeste, et alors ce sont les ennemis qui sont sans armes. [14:1]
Jonathan se dispose, selon l’énergie que la foi en Dieu lui donne, à attaquer
les Philistins ; et, si nous voyons l’incrédulité manifeste en Saül, son fils
nous montre la beauté de la foi.
Ch. 14 v. 4-15 — La foi
compte sur Dieu seul, fidèle à Son peuple, pour vaincre]
Les difficultés ne sont pas diminuées ; [14:4-5] les Philistins sont en garnison
et leur camp placé dans une position dont les abords sont d’une difficulté
extraordinaire, accessible seulement par un chemin étroit, par lequel il fallait
gravir des rochers à pic. Là, les Philistins se trouvaient en grand nombre et
bien armés. [14:6] Mais la foi supporte difficilement l’oppression du peuple de
Dieu par ses ennemis, et le déshonneur fait ainsi à Dieu lui-même. Jonathan ne
le supporte pas. Où cherche-t-il sa force ? Sa pensée est simple. Les Philistins
sont incirconcis ; ils n’ont pas le secours du Dieu d’Israël. « Rien n’empêche
l’Éternel de sauver avec beaucoup ou avec peu de gens » ; et c’est là la pensée
de la foi de Jonathan, cette belle fleur que la main de Dieu fait épanouir en ce
triste moment dans le désert d’Israël. Il ne pense pas à lui-même. L’Éternel dit
qu’il les a livrés entre les mains d’Israël [(14:12)]. Il compte sur Dieu et sur
sa fidélité immanquable envers son peuple ; son cœur est là1, et il n’a pas un
seul instant l’idée que Dieu ne soit pas avec son peuple, quel que soit son état
; c’est ce qui caractérise la foi. Non seulement elle reconnaît que Dieu est
grand, mais elle reconnaît encore le lien indissoluble (parce qu’il est de Dieu)
entre Dieu et son peuple. La conséquence en est que la foi oublie les
circonstances, ou plutôt elle les annule. Dieu est avec son peuple. Il n’est pas
avec ses ennemis ; tout le reste n’est qu’une occasion de mettre à l’épreuve la
vraie dépendance de la foi. Ainsi, il n’y a pas de vanterie en Jonathan ; il
s’attend à Dieu, il sort et se rencontre avec les Philistins. Le témoin de Dieu
est là. [14:9] Si la hardiesse des ennemis les pousse à descendre, il les
attendra sans se créer des difficultés, [14:10] mais il ne reculera pas devant
celles qui se trouvent sur son chemin. [14:12] La confiance indolente, en même
temps folle et imprudente de l’ennemi, n’est, pour Jonathan, qu’un signe de la
délivrance de l’Éternel. Descendus, ils auraient abandonné leur avantage ; en
lui disant de monter, ils rendaient nulle la difficulté insurmontable des
approches du camp. [14:7] Heureux d’avoir un fidèle compagnon dans son œuvre de
foi, [14:12] Jonathan ne cherche pas d’autre appui. Il ne parle pas des Hébreux
; mais il dit : « L’Éternel les a livrés en la main d’Israël ». [14:13] Il
gravit le rocher avec celui qui portait ses armes. Et effectivement l’Éternel
était avec lui ; les Philistins tombent devant Jonathan, et « celui qui portait
ses armes les tuait après lui ». [14:15] Mais, tout en honorant le bras que la
foi avait fortifié, c’est Dieu lui-même qui se manifeste. La frayeur de Dieu
s’empare des Philistins, et tout tremble devant la présence de celui que la foi,
précieux don de Dieu, avait fait intervenir.
1 Voyez les mêmes
preuves de foi dans le cas de David en présence de Goliath [(17:45-46)].
Ch. 14 v. 16-46 —
Action de l’incrédulité en Saül, gâtant la victoire de la foi
Ch. 14 v. 16-19 — Saül ne sait que faire, n'ayant pas de lien avec Dieu
[14:1] La foi agit d’elle-même. [14:17] Il faut que Saül dénombre le peuple pour
savoir qui est absent. Hélas ! nous entrons dans la triste histoire de
l’incrédulité. [14:18] Saül cherche quelques directions auprès de l’Arche,
[14:19] pendant qu’ailleurs Dieu triomphe sur ses ennemis sans Israël. Le
tumulte de leur déroute va en augmentant, et l’incrédulité, qui ne sait jamais
que faire, dit au sacrificateur de retirer sa main. Le roi et le sacrificateur
n’étaient pas le lien entre Dieu et Israël. Ce n’était ni la foi du peuple en
Dieu sans roi, ni le roi que Dieu avait lui-même donné.
Ch. 14 v. 20-22 —
Présence d’Hébreux avec les ennemis, ayant oublié leur lien avec Dieu]
Ici encore, au lieu d’Israël (que Jonathan connaissait seul [(14:12)]), [14:21]
nous retrouvons ceux que l’Esprit de Dieu lui-même appelle des Hébreux1, qui,
tout en étant « de la source de Jacob » (Deut. 33:28), sont parmi les
Philistins, et sont contents de trouver leur bien au milieu des ennemis de Dieu.
1 Ceci est d’autant
plus remarquable, que l’Esprit appelle ceux qui étaient avec Saül et Jonathan,
les Israélites. C’est ce qui donne une force spéciale au mot : Hébreux, partout
où il se trouve. Dieu ne refuse pas le nom d’Israélites aux plus timides d’entre
le peuple (13:6), mais il le refuse à ceux qui se joignent aux Philistins.
L’idée du lien entre le peuple et Dieu était perdue. C’était une nation comme
une autre.
[14:21-22] Maintenant
que la victoire est remportée, tous sont contents de participer au triomphe et
poursuivent les Philistins.
Ch. 14 v. 23-46 —
Action de l’incrédulité dans l’œuvre de la foi, pour la gâter
Ch. 14 v. 24 — Saül pense à lui-même et entrave la poursuite de l’ennemi
Et ce pauvre Saül, que fait-il ? Jamais l’incrédulité, quelque bonnes que soient
ses intentions en s’unissant à l’œuvre de la foi, ne fait autre chose que la
gâter. [14:24] Saül parle de se venger de ses ennemis. L’Éternel n’est pas dans
ses pensées ; il pense à lui-même, et il entrave la poursuite par son zèle
charnel et égoïste. Que Dieu nous garde de la direction et du secours de
l’incrédulité dans le travail de la foi. Dieu lui-même peut nous secourir par
tous les moyens ; mais lorsque l’homme se mêle de l’œuvre même, il ne fait que
la gâter, lors même qu’il cherche à y apporter de la force.
Saül montre un zèle
charnel pour Dieu, ne dévoilant que sa folie
[14:24] Saül, au moment d’une telle bénédiction, est zélé pour maintenir l’idée
d’honorer les ordonnances de l’Éternel, [14:18] comme il l’a voulu faire en le
consultant auprès de son Arche, faisant beaucoup valoir son nom, comme si la
victoire lui était due, [14:38] et qu’il n’y eût que quelque péché caché qui
empêchât Dieu de lui répondre. [14:44] Il a failli faire mourir Jonathan,
[14:45] par lequel Dieu avait agi. [14:41] Il veut découvrir le péché en faisant
intervenir Dieu, qui agit en effet, mais, pour montrer la folie du pauvre roi.
Contraste entre
l’énergie de la foi agissante, et le zèle charnel gâtant cette œuvre
[14:27] Remarquez que la foi en pleine énergie peut se servir avec
reconnaissance des soulagements que Dieu offre, dans la marche pénible où elle
conduit, [14:28-30] tandis que le zèle charnel de ce qui n’est qu’une imitation
de la foi, ne sait qu’en imposer la privation : il n’agit jamais avec Dieu. Dès
que l’affaire est tombée entre les mains de Saül, il ne fait qu’empêcher de
recueillir tous les fruits du triomphe. Son intervention n’a pu que gâter
l’œuvre d’autrui ; il n’a pas la foi, pour en faire une lui-même.
Ch. 14 v. 47-52 — Dieu
agit encore par Saül pour délivrer d’Israël
Dieu délivre Son peuple de ses ennemis, par Saül qu’Il n'a pas encore abandonné
[14:23] Cependant, Dieu a pitié d’Israël, [14:48] et il tient ses ennemis en
échec, par le moyen de Saül ; car, tout en étant incrédule, il n’avait pas
encore tourné sa haine contre l’élu de Dieu. Il n’était pas encore abandonné de
l’Éternel.
Ch. 14 v. 52 — Guerre
contre les Philistins sans pouvoir les abattre, par la force charnelle
Mais ce moment pénible et solennel va bientôt arriver. [14:52] En attendant, il
se fortifie. La guerre avec les Philistins était continuelle ; mais Saül, tout
aguerri qu’il fût, était incapable de les abattre, comme David, ou même comme
Samuel. Il cherche dans ses semblables des moyens charnels pour atteindre son
but.
Chap. 13-14 — Saül face
à ses ennemis, la chair agissant dans l’œuvre de Dieu
Rapidité de l’ennemi pour dominer ceux qui ne suivent pas Dieu
Remarquez ici avec quelle rapidité effrayante, et même sur‑le‑champ, l’ennemi
prend le dessus, lorsqu’on n’est pas dans les voies de Dieu (comp. 7:12-14, et
13:16-23).
Saül a toutes les
formes de la piété et de la religion selon Dieu
Remarquez aussi que toutes les formes de la piété et de la religion judaïque
sont avec Saül : le sacrificateur de l’Éternel en Silo et portant l’éphod (14:3)
; et l’Arche (vers. 13). [14:18] Saül consulte le sacrificateur. [14:34] Il
empêche le peuple de manger la chair avec le sang. [14:35] Il bâtit un autel.
[14:36] Le sacrificateur consulte Dieu, [14:37] et comme Dieu ne répond pas,
[14:44] Saül veut tuer Jonathan comme coupable, parce qu’il a mangé malgré le
serment.
Liberté de la foi de
Jonathan, avec Dieu, mais loin de la folie de l’incrédulité
[14:35] Mais remarquez que c’est le premier autel que Saül ait bâti ; [14:3] son
sacrificateur est de la famille condamnée de Dieu. Il bâtit son autel lorsqu’il
est rejeté et après la bénédiction extérieure que Dieu lui a accordée, et qu’il
s’attribue à lui-même, quoiqu’il n’ait rien fait que la gâter. [14:1] D’autre
part, la foi de Jonathan agit sans prendre conseil du sang et de la chair ; il
opère, comme dit le peuple, avec Dieu (14:45). [14:17] Le peuple ne savait pas
qu’il fût absent. Heureux Jonathan ! la foi l’avait fait aller assez en avant
pour qu’il n’entendît pas seulement la malédiction insensée que son père
invoquait sur celui qui prendrait quelque nourriture. La folie de l’incrédulité
d’autrui ne l’atteignait pas. [14:27] Il était libre de profiter en chemin de la
bonté de son Dieu, avec allégresse et actions de grâces, et poursuivait sa route
rafraîchi et encouragé ; heureuse marche de la simplicité qui agit avec Dieu !
Contraste entre les
marches de la foi et de la chair, dans l’œuvre de Dieu
L’étude de ces deux chapitres est très instructive, comme nous présentant le
contraste entre la marche de la foi et celle de la chair, dans la position qu’en
vertu de sa profession elle prend dans l’œuvre de Dieu. C’était la première fois
que Saül se trouvait en face des ennemis, en vue desquels Dieu l’avait suscité.
Chapitre 15
Épreuve finale de Saül par le jugement sur Amalek
Dieu envoie Saül détruire Amalek, ennemi continuel et déjà jugé
Toutefois, Saül est mis à une épreuve finale. [15:1-3] L’Éternel, par la bouche
de Samuel, l’envoie pour détruire Amalek, à la façon de l’interdit. C’étaient
les ennemis sans pitié et acharnés du peuple de Dieu (Deut. 25:17-19). Ils
avaient été la première des nations ; leur renommée et leur fierté (Nomb. 24:7,
20) étaient connues partout, mais c’était une nation jugée de Dieu.
Saül craint le peuple
plus que Dieu et, désobéissant, est privé du royaume
[15:3] Dieu confie maintenant à Saül l’accomplissement de Deut. 25:19. [15:4]
Ici tout Israël l’accompagne sans crainte. Ce n’étaient plus ses ennemis du
dedans, qui rongeaient habituellement ses forces et abattaient son courage :
[15:8] la victoire est complète. Il ne s’agit que de la fidélité à Dieu, et de
préférer la gloire de Dieu à ses propres intérêts. [15:24] Mais Saül craint le
peuple. [15:9] L’Esprit de Dieu dit : « Saül et le peuple » ; [15:15] Saül dit :
« le peuple » et que c’est pour Dieu qu’on a épargné. Mais nos excuses ne sont
que notre condamnation, lors même qu’elles seraient vraies. Saül, n’ayant pas la
foi, ne regardant pas à Dieu, craint le peuple plus que Dieu. Quel esclave que
l’incrédule ! S’il n’est pas esclave des ennemis, il l’est du peuple qu’il
semble gouverner. [15:28] Saül, infidèle à Dieu au milieu du peuple et en
présence des bénédictions que l’Éternel lui accorde, est enfin privé du royaume.
Confession sans
humiliation, et abandon du roi par Samuel
Point d’humiliation, point de cœur brisé ; [15:24] il confesse son péché,
espérant éviter la punition ; [15:30] mais ne pouvant y échapper, il désire que
Samuel l’honore quand même. [15:31] Samuel le fait, [15:35] puis l’abandonne.
Tout change ici, et David apparaît sur la scène.
Fin de l’histoire du
règne de Saül, et introduction de David
Il est bien de remarquer que l’histoire suivie du règne de Saül, finit avec la
fin du chapitre 14.
Le chapitre 15 est une
histoire donnée à part, à cause de l’importance de ce qui y est contenu :
[15:23] la réjection définitive de Saül, [15:28] réjection qui introduit David.
Chapitre 16
Ch. 16 v. 1-13 — Onction de David, méprisé, par Samuel, selon Dieu
[16:1] Samuel est envoyé pour oindre cet élu de l’Éternel. [16:7] Ici tout
l’éclat de la chair et ses droits d’aînesse sont mis de côté, [16:11] et le
cadet, méprisé et oublié de tous, qui soigne les brebis, [16:12] est choisi de
Dieu, [16:7] « car Il ne regarde pas ce à quoi l’homme regarde ». [16:10-11]
Samuel, instruit de l’Éternel, n’hésite pas dans sa décision, et ne peut
accepter aucun des sept qui sont à la maison : « Sont-ce là tous les enfants ?
». [16:13] Enfin, il oint David rappelé des champs.
Nécessité du chemin
d’épreuve pour David, pour former sa foi
Mais Dieu ne place pas David au faîte du pouvoir tout de suite, comme il l’avait
fait dans le cas de Saül. Il faut que, par la grâce et par la foi, il se fraie
un chemin à travers toutes sortes de difficultés, et que, tout en étant rempli
du Saint Esprit [(16:13)], il agisse en présence d’une puissance qui ne possède
pas l’Esprit et que Dieu ne met pas encore de côté. Il faut qu’il soit soumis et
humilié, qu’il sente sa dépendance entière de Dieu, que Dieu suffit dans toutes
les circonstances ; il faut que sa foi soit développée par l’épreuve dans
laquelle on sent que Dieu est tout. Beau type de celui qui a traversé sans péché
un chemin et des circonstances bien autrement pénibles ! Et non seulement un
type, mais en même temps un vase préparé de Dieu pour le Saint Esprit ; et ce
dernier a su le remplir de sentiments, qui, en décrivant d’une manière si
touchante les douleurs de Christ lui-même et ses sympathies pour les siens,
montrent leur ressource en Dieu à ceux qui devaient, dans la faiblesse,
poursuivre la même carrière que lui. Car on ne saurait douter que les épreuves
de David n’aient donné lieu à la plupart de ces beaux cantiques, qui, dépeignant
les circonstances, les épreuves et les cris du Résidu d’Israël dans les derniers
jours, ainsi que de Christ lui-même (lequel, en esprit, s’est, identifié avec
eux et a entrepris leur cause), ont ainsi fourni à tant d’autres âmes chargées
l’expression et le soulagement de leurs afflictions ; et même si
l’interprétation qu’elles ont faite de ces Psaumes manquait de justesse, le cœur
néanmoins ne s’y trompait pas1.
1 Cet usage
inintelligent des Psaumes a cependant eu pour résultat de rabaisser des âmes
pieuses au-dessous des privilèges chrétiens. On ne trouve jamais dans les
Psaumes la relation d’enfant avec le Père, ni les sentiments spirituels produits
par la conscience de cette relation. Ce mot lui-même peut y être employé en
guise de comparaison, mais la relation n’y est jamais reconnue, et ne pouvait
l’être.
Ch. 16 v. 14-23 —
Introduction de David devant Saül, qui règne toujours
Revenons à notre histoire.
[16:13] Le Saint Esprit
vient sur David [16:14] et abandonne Saül, qui en même temps est troublé par un
mauvais esprit. [16:18] La providence de Dieu introduit David par le moyen d’un
des serviteurs de Saül, qui le connaissait, et le présente à Saül. [16:21] Saül
l’aime et veut qu’il se tienne devant lui ; il est son porteur d’armes [16:23]
et il joue de la harpe lorsque le mauvais esprit trouble Saül. David est aux
yeux de Dieu le roi oint ; mais il doit souffrir avant de régner, quelle que
soit son énergie.
Chapitre 17
Ch. 17 v. 1-16 — Nouvelle attaque des Philistins, avec leur champion
[17:1] Les Philistins, ce type de la puissance de l’ennemi, se présentent de
nouveau [17:4] avec leur champion à leur tête, [17:11] auquel personne n’ose
livrer le combat. [17:15] David était retourné chez lui, et vivait dans la
simplicité de sa vie habituelle.
Ch. 17 v. 17-51 — David
affronte Goliath avec l’aide de Dieu
Ch. 17 v. 17-40 — La foi regarde à Dieu seul pour triompher
Bien que ce qui précède donne l’idée générale de la position dans laquelle il
avait été placé, il paraît qu’il n’est resté que très peu de temps auprès du roi
(17:15). [17:17] Son père l’envoie pour visiter ses frères, qui se trouvent à
l’armée de Saül. [17:23] Là, il voit le Philistin qui défie les armées d’Israël.
Jonathan ne paraît pas ici ; il n’y en a qu’un seul qui puisse détruire celui
qui réunit dans sa personne toute l’énergie du mal. [17:26] La foi de David n’y
connaît aucune difficulté, parce qu’il voit Dieu et dans l’ennemi un ennemi de
Dieu, sans force. Il n’était « qu’un incirconcis », peu importe le reste.
[17:34] Dans l’accomplissement de ses devoirs ordinaires, David avait déjà
rencontré des difficultés trop fortes pour un homme fait, [17:35] mais encore
enfant il les avait vaincues par une raison toute simple : [17:37] « l’Éternel
l’avait délivré ». Il ne s’en était pas vanté ; c’était l’accomplissement de son
devoir ; mais il y avait appris la force et la fidélité de l’Éternel. Et
maintenant il en fait encore l’expérience ; [17:39] l’armure de l’homme est
rejetée, la foi ne la connaît pas : Dieu veut accomplir l’œuvre par les moyens
les plus simples.
Ch. 17 v. 41-51 —
Victoire de David, image de Christ, au nom de l’Éternel
[17:45] David déclare quelle est sa force. « Je viens à toi au nom de l’Éternel
des armées ». [17:46] Il s’identifie ensuite avec le peuple de Dieu. « Toute la
terre saura qu’il y a un Dieu pour Israël ». [17:49] La pierre, qui s’enfonce
dans le front de Goliath, lui ôte à la fois sa force et sa vie. [17:51] David
tranche la tête de Goliath avec sa propre épée, semblable à Celui qui, par la
mort, a rendu impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort [(Héb. 2:14)].
Ch. 17 v. 52-58 — David
est inconnu pour Saül, la chair ne le connaissant pas
[17:52] Toute l’armée d’Israël profite du triomphe remporté par David. [17:55]
Saül, qui l’avait oublié, [18:2] veut qu’il reste avec lui. [16:21] Hélas ! la
chair et même la chair en rébellion peut aimer l’élu de l’Éternel, à cause de sa
bonté et du soulagement qu’il donne, [17:55] mais elle ne le connaît pas. Il lui
est aussi étranger, lorsqu’il agit dans l’œuvre de Dieu, que si elle ne l’avait
jamais vu.
Chapitre 18
Ch. 18 v. 1-5 — Affection de Jonathan, image du Résidu, pour David
Ch. 18 v. 1 — Le Résidu aime Christ dans Son humiliation et désire Son règne
[18:1] Mais lorsque Christ se déclare, le Résidu (car c’est bien ce que
représentait Jonathan) l’aime comme son âme, et ce bien-aimé devient l’objet de
toute son affection. Ceci ne va cependant pas plus loin dans son application que
le règne personnel de Christ. Jonathan nous présente le Résidu qui l’a aimé
pendant son humiliation. Quant à ce monde, il en est toujours ainsi ; il y a un
Résidu qui aime Christ et qui désire son règne, bien que cela mette fin à
l’économie dans laquelle il se trouve. De l’Église proprement dite il n’y a rien
ici. C’est un Résidu qui désire l’avènement de Christ. Saül, qui se glorifiait
et voulait maintenir sa maison par des moyens charnels, cherche la mort de celui
qui doit venir pour établir le royaume. C’est ce qu’ont fait les Juifs à l’égard
de Christ.
Différence entre la foi
de David et celle de Jonathan, contre l’ennemi
La foi de David, vainqueur des Philistins, aussi bien que Jonathan, avait un
caractère un peu différent de celle de ce dernier. [14:6] Jonathan ne recule pas
devant les difficultés ; il voit le Dieu d’Israël et fait l’œuvre de Dieu que
Saül ne fait pas. C’est la foi vraie et énergique du peuple de Dieu. [17:48]
Mais David, roi, caché il est vrai, mais élu et oint, rencontre face à face le
grand ennemi de son peuple dans toute sa force, dont la seule vue effraie le
peuple qui s’enfuit [(17:24)].
Affection de Jonathan
pour David comme digne de régner, en contraste avec Saül
Ce qui signale la foi de Jonathan de la manière la plus touchante, est son
attachement à celui qui éclipserait sa gloire, s’il considérait les choses selon
les hommes, ainsi que faisait Saül. Mais Jonathan est absorbé par son affection
pour celui que Dieu a choisi. Il voit en lui le vrai chef d’Israël, qui est
digne de l’être, qui doit, quelque méprisé qu’il soit actuellement, prospérer et
régner de la part de Dieu. Ce sont aussi les qualités de David, qui l’attachent
à lui. C’était une affection personnelle. Il a la capacité d’apprécier ce
qu’était David, et il oublie ses propres intérêts en pensant à lui. [18:1] La
voix et les paroles de David pénètrent dans son âme et le lient au roi que Dieu
a choisi, lorsqu’il est méconnu, et en dépit de tout. Saül, chef du peuple
professant, et jaloux de qui que ce soit qui pourrait usurper la place de lui ou
de ses descendants, est rempli d’inimitié contre David et abandonné de Dieu ; il
est l’instrument de l’ennemi contre l’Oint de l’Éternel. Il tombe enfin, atteint
par la puissance plus directe et plus ouverte de l’ennemi du peuple de Dieu.
Triste fin de celui qui avait été un vase de bénédiction et un instrument de
l’œuvre de Dieu, quoique ce fût d’une manière charnelle.
Ch. 18 v. 6-30 —
Élévation de David et inimitié croissante de Saül
Ch. 18 v. 6-11 — La gloire de David dépasse celle de Saül en louanges
[18:7] Dieu fait resplendir la vraie gloire de David, au-dessus de l’importance
officielle de Saül. [18:8] On chante les victoires du premier, de manière à
exciter la jalousie du roi.
Manifestations de la
foi de David dans ses circonstances
Nous tracerons maintenant brièvement les traits de la foi de David dans ces
nouvelles circonstances. Jamais sa main ne s’élève contre Saül ; il le sert avec
obéissance ; il fait son devoir et supporte avec patience la jalousie et la
malice qui le poursuivent.
Ch. 18 v. 10-16 — Dieu
est avec David en toutes choses, et le peuple l’aime
[18:10] Pauvre Saül ! troublé par le malin esprit ! David joue de la harpe pour
le calmer, [18:11] et Saül veut le tuer. David échappe. [18:12] Saül le craint,
car le Dieu qui l’a abandonné est avec David. [18:13] Il l’éloigne de lui, mais
il n’en est que plus en vue devant le peuple. Dieu agit toujours pour accomplir
ses desseins à travers toutes les précautions charnelles de l’homme. [18:14]
David est prudent ; il a la sagesse de Dieu ; Dieu est avec lui dans toutes ses
voies. [18:16] Énergique et sans prétention, toujours béni, il est aimé de tout
Israël et de tout Juda, devant lesquels il agit avec la force et la supériorité
de la foi.
Ch. 18 v. 17-30 — Saül
craint David et veut s’en débarrasser, mais Dieu est avec lui
Saül veut se parer de tout cela ; [18:17] en apparence il honore David, mais
c’est afin de l’exposer devant l’ennemi pour se débarrasser de lui. [18:18]
David se maintient dans sa petitesse [18:19] et Mérab est donnée à un autre.
[18:20-21] Mical offre à Saül une occasion plus spécieuse. [18:26-27] David,
puisqu’il ne s’agit que de détruire la puissance des ennemis du peuple de Dieu,
accepte ce que Saül propose et réussit. [18:28] Saül voit toujours davantage que
l’Éternel est avec David, [18:29] et le redoute d’autant plus ; triste
développement d’un triste état d’âme ! Le caractère de Saül ne manquait pas
cependant de beaux traits naturels, dans les moments où de meilleurs sentiments
se manifestaient. Mais Dieu n’y était pas.
Chapitres 19 à 21
Ch. 19 v. 1-18 — Attitude de Saül envers David, avec qui Dieu est
Ch. 19 v. 1-8 — Changements de pensée de Saül, qui ne peut supporter David
vainqueur
[19:4-5] L’intercession de Jonathan [19:6] agit sur son père, [19:7] et pour le
moment tout va bien. Mais Saül, abandonné de Dieu, ne peut supporter que Dieu
soit avec David. [19:8] La guerre éclate, et David, vrai instrument de Dieu en
ce qu’il fait pour son peuple, bat les Philistins et les met en déroute.
Ch. 19 v. 8 — Épreuve
de la foi par les Philistins, manifestant son énergie
[19:8] On remarquera ici que c’est des Philistins qu’il est question ; c’est par
eux que l’énergie de la foi est mise à l’épreuve. C’est là que se livre le
combat de Dieu et de la foi ; c’est là que David réussit toujours et que Saül a
manqué.
Ch. 19 v. 9-18 — David
échappe encore à Saül qui veut le tuer
[19:9] De nouveau Saül est troublé, et David qui cherche à le soulager, [19:10]
faillit être tué. [19:18] Il s’évade et va auprès de Samuel.
Ch. 19 v. 19-24 — David
fuit Saül rejeté et va vers Samuel
David reconnaît la puissance de Dieu, alors que Saül la subit sans effet sur son
cœur
Remarquez ici comment le chagrin, produit par l’égoïsme et par l’amour-propre,
donne lieu à l’action du malin esprit sur l’âme. [19:18] Ici reparaît la
puissance qui, toute cachée qu’elle fût, régissait encore le sort d’Israël.
David la reconnaît, et lorsqu’il ne peut plus se tenir auprès de Saül, il ne
prétend nullement se glorifier en s’élevant contre la forme extérieure que Dieu
avait jugée dans le fond, mais non détruite. Au lieu de s’y opposer, il se borne
à reconnaître cette manifestation de la puissance de Dieu, qui avait placé Saül
dans sa position royale, et de laquelle il avait reçu lui-même le témoignage et
la communication de la force et de la volonté de Dieu ; il se réfugie auprès de
Samuel. [19:20-23] Là, il est suivi de Saül et de ses messagers, qui subissent
aussi bien que leur maître une puissance, qui n’agit pas sur leurs cœurs et ne
les dirige pas ; puissance dont Saül avait perdu la bénédiction. Quel tableau
d’un vase inutile et perdu ! [18:10] tantôt prophétisant par l’énergie de Satan,
[19:24] tantôt par celle de Dieu, dont son cœur est loin, dont il est abandonné
: sa conduite n’est pas déréglée extérieurement ; il ne fait pas du mal, si ce
n’est lorsque l’Oint de l’Éternel excite sa jalousie et sa haine.
David devient errant,
Saül ayant rejeté tout lien avec Dieu
David est maintenant chassé de la présence de Saül, et devient vagabond sur la
terre. Ce n’est plus l’entière soumission à Saül, tandis qu’il est lui-même le
vase de l’énergie de Dieu. [19:18] Chassé par Saül, il est retourné vers la
source du témoignage de Dieu, [19:20] et Saül a encore la hardiesse de chercher
sa vie, même quand il est auprès de Samuel. Il a complètement secoué la dernière
contrainte, et oublié tout ce qui aurait dû lui rappeler Dieu et arrêter sa
main. Se glorifiant lui-même et se prévalant de sa position acquise, la présence
de Samuel n’a plus aucune prise sur sa conscience. Ce n’est plus même «
honore-moi devant les anciens de mon peuple » [(15:30)] ; il ne tient aucun
compte du prophète, il subit malgré lui l’influence qu’il a méprisée. David est
ainsi garanti de sa malice ; il ne peut maintenant retourner auprès de lui.
Ç’aurait été se joindre au mépris du témoignage de Dieu. Car, que faire
lorsqu’un homme prophétise et agit néanmoins contre la puissance qu’il ne
saurait nier ? [20:1] David s’enfuit. Mais l’état de Saül est encore mis à
l’épreuve sous ce rapport. [20:2] Jonathan ne peut guère croire à la mauvaise
volonté de son père. Mais, avant de la constater, son dévouement à David se
manifeste d’une manière positive. Sa foi et son cœur reconnaissent bien ce que
Saül aveuglé ne veut pas accepter (20:13, 17).
Ch. 20 — Attachement de
la foi de Jonathan à David
Jonathan aime David même rejeté, mais marche toujours dans l’ancien système
Lors même que David est chassé, la foi de Jonathan n’est pas ébranlée ; [18:1]
son cœur n’est pas détaché de celui qui était le bien-aimé de son âme, lorsque
David, rayonnant de jeunesse et de sa victoire sur Goliath, répondait à Saül
avec une modestie qui en relevait encore l’éclat. Son cœur l’aime lorsqu’il est
déshonoré et en fuite. [20:13] Il le reconnaît comme l’élu de Dieu, [20:15] et
rattache l’espoir de sa maison à la gloire de celui qu’il aime (voyez 23:16-17).
Mais ce que Jonathan proposait alors ne pouvait avoir lieu. Il s’agissait de
relier l’ancien système dans la chair avec la grâce et les conseils de Dieu.
Jonathan, quoiqu’il aimât David, marchait avec l’ancien système que Dieu allait
juger.
L’attachement au
système charnel fait tomber avec celui-ci
[23:18] Jonathan ne suit pas David [31:2] et il tombe avec Saül. Quel que soit
le jugement que nous portions sur cette portion de son histoire, comme type,
nous voyons en lui que tout ce qui est allié à ce système charnel,
extérieurement rattaché aux intérêts du peuple et du nom de Dieu, tombe, pour ce
qui concerne ce monde, avec le système qui périt tout entier.
Séparation de David et
Jonathan
[20:43] David, instruit par Jonathan de l’esprit dont Saül est animé, s’en va,
et Jonathan rentre dans la ville.
Ch. 21 — Fuite de David
rejeté de devant Saül
Ch. 21 v. 1-6 — La grâce dépasse les ordonnances, quand Dieu est rejeté
Le roi élu est maintenant rejeté. [21:1] Il se rend auprès du sacrificateur ;
[21:6] celui-ci lui donne le pain sacré, selon la souveraine grâce de Dieu, qui
s’élève au-dessus des ordonnances attachées à la bénédiction, lorsque cette
bénédiction a été rejetée, lorsque Dieu lui-même a été rejeté dans son Oint et
dans Son témoignage. Quand il en est ainsi, la grâce souveraine de Dieu place la
foi au-dessus des ordonnances. [21:5] Puisque Dieu lui-même et son témoignage
étaient méconnus, le pain de proposition était tenu pour commun. Dieu, en effet,
faisait tout à neuf.
David image de Christ,
plus grand que les ordonnances aux yeux de Dieu
C’était précisément le cas du Seigneur Jésus. La personne d’un Christ rejeté est
au-dessus de toutes les ordonnances charnelles qui, là où Il se trouve, perdent
toute leur signification. Il se soumettait, il est vrai, à toutes les
ordonnances et aux autorités ; mais le rejet du témoignage de Dieu en lui,
faisait distinguer peu à peu qu’en effet Il était quelqu’un de plus grand que
les ordonnances, qu’il les mettait de côté pour les remplacer par la
manifestation de la grâce efficace et éternelle de Dieu. Il était bien plus
important de nourrir David, que de garder ce qui était vieilli. Dieu tenait plus
à lui qu’au pain du Tabernacle.
Ch. 20 v. 7-9 —
Puissance de la mort comme arme, dans les mains du Seigneur
[20:9] David prend l’épée de Goliath. C’est par la puissance de la mort, que le
Seigneur a détruit toute la force de celui qui en avait l’empire [(Héb. 2:14)].
Il n’y a pas d’armes comme la mort dans l’arsenal de Dieu, lorsqu’elle est dans
les mains de la puissance de vie.
Ch. 20 v. 10-15 — David
se réfugie chez les Philistins, à sa honte
[20:10] David, préoccupé de l’inimitié de Saül, cherche un refuge chez les
Philistins. Qu’avait-il affaire là ? [20:15] Cette fois Dieu l’en chasse sans
châtiment, mais en lui montrant assez que ce n’était pas là sa place. [20:13] On
échappe à la sagesse qui nous conduit au milieu des ennemis de Dieu, par la
honte de la folie qui nous en fera chasser.
Chapitre 22
Tout ce qui appartient au témoignage de Dieu se joint à David
[22:1-2] David prend maintenant pleinement son parti avec les excellents de la
terre (Héb. 11:38). [22:5] Là, le prophète se joint à lui ; il est directement
conduit par le témoignage clair de Dieu, [22:20] et bientôt après le
sacrificateur le rejoint aussi, de sorte que tout rejeté qu’il soit, tout ce qui
appartenait au témoignage et aux voies de Dieu se concentrait autour de lui. Il
était le roi, le prophète y était, le sacrificateur s’y trouvait aussi ; les
formes extérieures se trouvaient ailleurs. Saül, au contraire, ainsi qu’il avait
méprisé Samuel lui-même en poursuivant David auprès de lui [(19:19-20)], sans
pitié, comme sans crainte de Dieu et sans remords, [22:18] se débarrasse des
sacrificateurs par la main d’un étranger, d’un Iduméen, ennemi sans miséricorde
du peuple, [22:17] lorsque la conscience de ce dernier aurait retenu sa main.
[22:20] C’est alors que le sacrificateur est amené de Dieu auprès de David,
ainsi que nous y trouvons le prophète après le mépris qu’en avait témoigné Saül.
Chute continue de Saül,
rejetant tout ce qui est de Dieu
Quelle triste histoire de la chute graduelle, mais continuelle de celui qui,
ayant la forme du bien, n’a pas la foi en Dieu et que Dieu a abandonné ! Comme
les voies de Dieu sont sûres, quelle que soit l’apparence des choses !
Ch. 23 v. 1-13 — David
agit comme roi en Israël, selon la pensée de Dieu
[23:5] David, tout méprisé qu’il soit, est le roi et le sauveur du peuple ; il
chasse les Philistins et en fait grand carnage. [23:12] Il ne rencontre que
trahison en Israël ; [23:7] Saül s’en sert dans l’intention de s’emparer de lui.
[22:5] Mais comme avec David se trouve l’intelligence du prophète, [23:9-12] il
a aussi la réponse de Dieu par l’éphod du sacrificateur qui se trouve avec lui.
Ch. 22 v. 6-19 —
Progrès de Saül, dans l’apparence extérieure et dans le mal
Remarquons en passant que Saül en apparence et extérieurement s’est beaucoup
agrandi. [13:15] Il n’est plus avec ses six cents hommes [13:7] qui le suivaient
en tremblant ; [22:7] il peut nommer ses capitaines de milliers et de centaines
; il peut donner des vignes et des champs ; [21:7] il a son Doëg, le chef de
ceux qui gardent ses troupeaux. Devant Dieu, intérieurement, il fait dans le mal
un progrès effrayant ; il n’est pas seulement abandonné de Dieu, mais franchit
toutes les barrières que lui oppose sa conscience, et que les témoignages et les
ordonnances de Dieu élevaient devant lui. [19:18-20] Car Samuel le prophète et
[22:17-18] les sacrificateurs auraient dû être un frein pour celui qui faisait
profession d’être identifié avec les intérêts du peuple de Dieu.
Chapitre 23
Prospérité extérieure, et réalisation des ressources de Dieu dans le besoin
Le progrès extérieur en prospérité, joint au progrès réel dans le mal intérieur,
est quelque chose de très solennel. En même temps que c’est un piège pour la
chair, c’est une épreuve pour la foi. David, au contraire, en apparence et de
fait quant aux circonstances, est tout à fait chassé du milieu du peuple. Il n’a
ni domicile ni refuge. [22:5] Mais le témoignage de Dieu dans la personne de
Gad, le prophète, [23:9] et la communion avec Dieu par l’éphod du sacrificateur,
lui échoient dans son exil. Chassé par l’homme, il est là où toutes les
ressources de Dieu se réalisent selon les besoins des siens.
Caractère de David,
type de Christ, dans sa marche comme rejeté
David agit comme sacrificateur, devenant dépositaire des bénédictions dans la
ruine
Remarquez aussi que c’est David lui-même qui agit en sacrificateur, pour avoir
l’expression des pensées de Dieu. [23:9-12] C’est lui qui prend l’éphod pour
consulter Dieu ; [21:6] c’est lui qui mange les pains de proposition ; ce type
remarquable de Christ nous enseigne que, lorsque tout est ruiné, les
bénédictions sont transportées à ceux qui marchent par la foi, dans l’obéissance
et dans l’intelligence du devoir du fidèle, lequel discerne quelle est
moralement la place de la foi, ce que la foi doit à Dieu, et comment elle peut
compter sur lui.
Marche par la foi, dans
le discernement de ce qui correspond à la volonté divine
Remarquez aussi que ce qui distingue David ici, ce ne sont pas des actions
d’éclat, fruit de l’énergie de la foi, mais l’instinct et l’intelligence de ce
qui convient à sa position, un discernement moral de ce qui est agréable à Dieu
et de la conduite que devait avoir son serviteur comme vase de son énergie
spirituelle, tandis qu’un autre est revêtu de l’autorité qui lui appartient.
C’est la marche de quelqu’un qui a saisi ce qui convient à cette relation
difficile, dans toutes les circonstances où elle le place, qui respecte ce que
Dieu respecte, et fait l’œuvre de Dieu sans crainte lorsque Dieu l’appelle ;
type remarquable de Jésus, en tout ceci, et un exemple pour nous.
Dieu dirige toutes
choses pour le bien de David
Accomplissement des desseins de Dieu pour préparer David par l’épreuve
Outre ce tact spirituel, ces convenances morales, la plus grande partie de cette
histoire nous présente la manière dont Dieu fait tout marcher vers
l’accomplissement de ses desseins, à travers tous les motifs et les intentions
des hommes, pour placer David par la patience et par l’énergie de la foi dans la
position qu’Il lui avait préparée.
Ch. 23 v. 14-28 — Dieu
intervient pour garder David de Saül
Toutefois David a besoin de l’intervention et de la sauvegarde de Dieu. [23:13]
Ayant quitté Kehila [23:12] selon l’avertissement de Dieu, [23:14] il va dans le
désert. [23:26] Là, il est cerné par les troupes de Saül. [23:27] Mais, au
moment où Saül va le prendre, les Philistins se jettent sur le pays [23:28] et
Saül est obligé de s’en retourner.
Chapitre 24
[24:1] David se rend dans les lieux forts d’En-Guédi. [24:2] Là, revenu de la
poursuite des Philistins, [24:3] Saül le suit, plus occupé de sa jalousie contre
le roi élu de Dieu, que des ennemis de son peuple. Mais cette expédition n’est
pas à son honneur. [24:5] L’occasion se présente à David de tuer son persécuteur
; [24:7] mais la crainte de Dieu le gouverne, [24:18] et le cœur de Saül
lui-même est touché, pour le moment, d’une délivrance [24:19] prouvant que David
le respectait d’une tout autre manière qu’il avait imaginé. [24:21] Il voit
clairement ce qui en sera, [24:22] et engage David à protéger sa postérité ;
[24:23] mais David ne retourne pas auprès de Saül. La relation était rompue.
Chapitre 25
Ch. 25 v. 1 — Mort de Samuel et fin d’une époque
[25:1] Enfin Samuel meurt. Ceci fait époque, parce que celui qui formait le vrai
lien du peuple avec Dieu n’y était plus. Israël reconnaît, quand il est mort,
celui qu’il avait méprisé de son vivant.
Abigaïl, image du
résidu, souffrant avec David, en contraste avec Jonathan
Abigaïl se joint à David et partage ses souffrances, quand Jonathan reconnaît le
roi
Maintenant aussi la position de David change, et Abigaïl est introduite.
Jonathan ne s’est jamais séparé du système dans lequel il se trouvait, ne s’est
jamais joint à David tout en l’aimant, et n’a jamais partagé ses souffrances.
Mais Abigaïl s’identifie avec lui ; [25:23] les liens qui subsistent ne
l’empêchent pas de reconnaître l’Oint de l’Éternel, [25:39] et après la mort de
son mari elle est unie à David. Jonathan préfigure le résidu dans le caractère
du Résidu d’Israël, qui reconnaît le roi futur et s’attache à lui, mais ne va
pas plus loin. En ce qui concerne l’ancien peuple d’Israël, reconnaître le Roi
ne leur sert de rien. Ce peuple sera béni dans le royaume sous la domination de
Christ, mais ne sera pas associé avec Lui sur son trône. Jonathan ne souffre pas
avec David, et ne règne pas avec lui. Il reste avec Saül [(23:18)] ; et, par
rapport à cette position-là, sa carrière se termine avec Saül [(31:2)]. Abigaïl,
et même les mécontents qui s’unissent à David [(22:2)], partagent ses
souffrances. [25:25] Abigaïl se sépare complètement de l’esprit de son mari ;
[23:33] aussi c’est à cause de sa foi et de sa sagesse que David épargne la vie
de Nabal. [25:38] Dieu juge ce dernier, [25:42] et alors Abigaïl devient la
femme de David.
Caractère de la grâce
dans le lien entre David et Abigaïl
[25:31] Historiquement, David a failli manquer à la hauteur de sa position.
[25:33] De fait, c’est à cause du Résidu fidèle, l’Abigaïl d’Israël insensé, que
celui-ci a été épargné, et la liaison du Seigneur avec l’Église lui imprime le
caractère, non de celui qui se vengera (comme plus tard il le fera d’Israël),
mais de pure grâce. Maintenant c’est David qui, pendant sa rejection, s’entoure
de ceux qui seront plus tard les compagnons et le cortège de sa gloire dans le
royaume, [25:42] mais il prend aussi une épouse.
Abigaïl a la position
de l’Église, soumise et discernant la place de David
[25:29] Abigaïl appelle Saül un homme. [25:28] L’Éternel, dit-elle, fera à David
une maison assurée ; c’est l’intelligence de la foi1. C’est la vérité des
conseils de Dieu (2 Samuel 7:11), et dans sa plénitude, quant à cela. Elle
formait pour elle-même, sans le savoir, la position de l’Église dans l’avenir
qu’elle se préparait. [25:41] Elle prend une position beaucoup plus humble que
Jonathan [(23:17)], et reconnaît beaucoup plus complètement David, même dans ce
moment-là. Ce n’est pas un ami comme Jonathan ; c’est une âme soumise qui, en
esprit, donne à David sa place selon Dieu, et prend elle-même la sienne devant
lui. C’est là exactement ce qui signale l’esprit de l’Église — du vrai chrétien.
1 De fait, lorsque la
sacrificature avait été jugée, il ne restait pour la foi qui saisissait la
pensée de Dieu, que Samuel le prophète, et le roi donné de Dieu, David ; c’est
ce qu’Abigaïl comprend. L’Église devrait penser selon la pensée même de Dieu, en
dépit de ce qui existe. Elle ne tient pas compte de Saül. Samuel est mort ;
c’est David qui maintenant est tout à ses yeux. La loi et les prophètes ont été
jusqu’à Jean. Dès lors, le royaume des cieux est annoncé, et chacun use de
violence pour y entrer [(Luc 16:16)]. Où étaient les souverains sacrificateurs
et toute leur compagnie ? Toutefois, le Seigneur se soumettait à eux comme à une
ordonnance, comme David à Saül.
La foi d’Abigaïl entre
dans les conseils de Dieu quant à David
Jonathan nous présente le Résidu sous son aspect judaïque. Mais Abigaïl entre
dans l’esprit des conseils de Dieu à l’égard de David rejeté, [25:35] et David
qui, en se soumettant à tout, peut agir selon la foi qui le reconnaît, entend sa
voix, et accepte sa personne.
Manifestations de la
foi d’Abigaïl, jugeant tout par rapport à David
Signalons les traits de la foi d’Abigaïl. Tout dépend de la manière dont elle
apprécie David (c’est ce qui forme le jugement du chrétien, à tous égards il
apprécie Christ) : [25:30] son titre comme reconnu de Dieu ; [25:28] sa
perfection personnelle, [25:29] et ce qui lui appartenait selon les conseils de
Dieu. [25:28] Elle pense à lui selon tout le bien que Dieu a dit de lui ; elle
le voit combattant les combats de l’Éternel, [25:10] là où d’autres ne voyaient
qu’un homme rebelle à Saül ; et tout cela vient de son cœur. [25:25] Elle juge
Nabal et le considère comme déjà jugé de Dieu à cause de cela ; car chaque chose
se juge chez elle par le rapport qui existe entre cette chose et David (v. 26) ;
[25:38] jugement que Dieu accomplit dix jours plus tard, bien que Nabal fût en
prospérité chez lui, et David exilé et en fuite. Cependant la relation d’Abigaïl
avec Nabal est reconnue, jusqu’à ce que Dieu exécute le jugement. [25:29] Elle
juge Saül. Il n’est qu’un homme, parce que, pour sa foi, David est roi. [25:31]
Tout son désir est que David se souvienne d’elle. [23:16] Lorsque Jonathan se
rend auprès de David, [23:17] il sera, dit-il, le second après lui, [23:18] et
David demeure dans le bois, tandis que Jonathan s’en retourne à sa maison. Dans
l’ordre de choses que Dieu avait jugé (jugement que la foi reconnaissait), il
reste auprès de sa famille et est entraîné dans sa ruine. Ceci est important
pour le chrétien ; il respecte, par exemple, le christianisme officiel qui, dans
le monde, est la religion de Dieu pendant que Dieu le supporte et ne s’élève pas
contre lui. Pour la foi et la marche personnelle, ce christianisme-là n’est rien
du tout, comme Saül n’était qu’un homme pour la foi d’Abigaïl.
Chapitres 26 à 28
Ch. 26 — Saül poursuit de nouveau David, et Dieu juge publiquement entre eux
Hélas ! Saül n’est pas changé ; [26:1] poussé par les Ziphiens, [26:2] il
cherche David de nouveau, [26:16] mais ce n’est que pour tomber et encore plus
publiquement entre les mains de David. [26:23] Remarquez que David en appelle
plus directement à l’Éternel pour juger entre lui et Saül. La séparation est
plus complète. Saül était incorrigible. Cet appel à Dieu était convenable. Il ne
convient pas, ce n’est pas selon la marche de l’Esprit, de s’habituer au mal. «
Père juste », dit enfin le Seigneur, « le monde ne t’a pas connu, mais moi je
t’ai connu ; et ceux-ci ont connu que toi tu m’as envoyé » [(Jean 17:25)].
Ch. 27 à 28 v. 2 —
David fuit chez les Philistins
Ch. 27 v. 1-4 — David manque de foi et craint, et est exposé aux tentations chez
l’ennemi
Ce qui a caractérisé David en tout, c’est qu’il s’est remis entièrement entre
les mains du Seigneur ; c’est l’Esprit de Christ dans les Psaumes. Mais David,
après tout, n’est qu’un homme, et aussitôt après ce témoignage que la main de
Dieu était avec lui, témoignage que Saül même reconnaissait, [27:1] sa foi lui
fait défaut [27:2] et il se rend au milieu des ennemis du peuple de Dieu. Dieu,
sans doute, se sert de ce moyen pour tenir David éloigné du danger. [28:1] Mais
en même temps David est éprouvé et châtié, et se trouve exposé à l’affreuse
nécessité de se montrer prêt à combattre contre Israël. Il n’y en a qu’un seul
que sa perfection et sa sagesse aient mis à l’abri de toutes les tentations.
Faiblesse de l’homme
après avoir été l’objet d’une intervention divine
On peut remarquer que c’est immédiatement après une intervention évidente de
Dieu (26:12), que David manque de foi. Il en est de même d’Élie (1 Rois 19). On
dirait que, dans nos cœurs, la foi s’épuise par un effort remarquable. On a pu
traverser la crise par la foi, mais le cœur qui en a été le vase s’en effraye ;
tandis qu’en Jésus on trouve une égalité, de perfection toute divine.
Ch. 27 v. 5-12 — Triste
position de David, mais grâce de Dieu pour le garder
[27:5] David s’éloigne de la ville royale. [27:11] Au pays des Philistins il se
maintient dans les bonnes grâces du roi, non par la foi, mais par une prudence
qui ne tient pas à la vérité. C’est une triste position ; cependant Dieu ne
l’abandonne pas. Il le châtie et d’une manière pénible, mais il l’épargne et le
garde. Nous avons vu des voies pareilles de l’Éternel dans le cas de Jacob
fugitif.
Ch. 28 v. 1-2 — David
obligé de servir Akish, dans la fausse position qu’il a prise
[28:1] Akish, qui connaît David, veut l’employer à son service, et David ne peut
s’y refuser ; car lorsque celui qui possède l’énergie que donne l’Esprit de Dieu
par la foi, s’est placé dans une fausse position par infidélité, il n’a pas
d’énergie contre celui sous l’autorité duquel il s’est placé, et s’il n’emploie
pas pour son protecteur l’énergie dont il est doué, il excite très naturellement
sa jalousie. David aurait évité tout cela en allant à Tsiklag, mais il ne
pouvait. Dieu dans sa bonté, l’a gardé, mais il était en ce moment-là dans une
triste et fausse position.
Ch. 28 v. 3-25 —
Condition effrayante de Saül et du peuple
Ch. 28 v. 3-6 — Saül et Israël n’ont plus de rapport avec Dieu ni de secours
Saül, ainsi qu’Israël, était dans une position encore plus triste, n’ayant
secours ni de Dieu, ni de l’ennemi. [28:6] Saül est abandonné de Dieu. [28:3]
Samuel est mort ; de sorte qu’Israël n’est plus en rapport avec Dieu par son
moyen.
Ch. 28 v. 7-25 — Saül
cherche du secours, mais Samuel vient lui annoncer le jugement de Dieu
[27:1-2] David qui, au moins, tenait tête contre les Philistins, était, par la
faute de Saül, au milieu d’eux. [28:3] Le zèle extérieur du roi avait supprimé
tous les évocateurs d’esprits. [28:6] Il cherche la direction de Dieu qui ne
veut pas lui répondre, Or, la conscience et la foi lui manquent ; [28:7] les
circonstances sont pressantes, et il se jette maintenant non dans le service
extérieur de Dieu comme auparavant (il sait, triste et solennelle conviction,
que cela ne lui appartient plus) ; mais dans les choses qu’il avait jugées et
chassées du pays comme mauvaises, lorsqu’il pouvait maintenir sa réputation
religieuse, choses qu’il sait toujours être mauvaises, [28:5] mais les
Philistins sont là, et contre ceux-ci le cœur lui manque. Il cherche une femme
qui évoque les esprits. Ici Dieu le rencontre. [28:12] Samuel monte, mais de
manière à effrayer la femme. Elle sent qu’il y a là une puissance au-dessus de
ses enchantements. [28:16-19] Samuel annonce à Saül, sans ménagement et sans
aucune sympathie (car elle n’était plus possible), le jugement solennel de Dieu.
Chapitres 29 et 30
Ch. 29 à 30 v. 6 — Triste état de David devant Akish, et châtiment de Dieu
[29:4] Dieu, dans sa bonté, pourvoit à la délivrance de David, par le moyen de
la jalousie des chefs des Philistins. [29:8] Toutefois David, pour conserver son
crédit auprès d’Akish, tombe encore plus bas, il me semble, et proteste qu’il
est plein de bonne volonté pour aller combattre contre les ennemis du roi,
c’est-à-dire contre le peuple de Dieu. C’est, il me semble, ce qu’il y a de plus
misérable dans la vie de David. Dieu le lui fait sentir ; [30:1] car, pendant
qu’il est là, les Amalékites lui enlèvent tout, mettent le feu à Tsiklag, [30:6]
et ceux qui suivent David parlent de le lapider.
Ch. 30 v. 6-20 —
L’épreuve ramène David à Dieu
Ch. 30 v. 6-8 — Soins de la grâce de Dieu pour relever les siens, après le
châtiment
Tout ceci est bien triste, mais la grâce de Dieu relève son serviteur ; [30:6]
et l’effet de ce châtiment est de le ramener à Dieu, car au fond il pensait à
lui. Il se fortifie en l’Éternel son Dieu, [30:8] et s’enquiert auprès de lui de
ce qu’il fallait faire. Quelle patience, quelle bonté de Dieu, quels soins il
prend des siens dans le moment même où ils s’éloignent de lui !
Dieu prépare David pour
sa future position, et le garde dans son égarement
David, réellement ramené à Dieu et délivré de sa fausse position, marche et agit
avec Dieu. Dieu lui préparait, à son insu, une bien autre position, pour
laquelle il le purifiait et le préparait. Qu’il eût été affreux que David fût
avec les Philistins, qu’il eût pris part à la défaite du peuple de Dieu et à la
mort de celui qu’il avait épargné tant de fois d’une manière si touchante !
Combien un enfant de Dieu s’égare lorsqu’il se place sous la puissance des
incrédules, au lieu de compter sur l’appui de Dieu, au milieu des difficultés
qui se trouvent dans le chemin de la foi. C’est dans ces difficultés mêmes que
toutes les grâces divines se développent.
La défaillance de la
foi devant les difficultés jette le fidèle dans les bras de l’ennemi
Et remarquez le danger où le fidèle se trouve — si sa foi n’est pas simple et
lui manque tant soit peu — d’être jeté par les persécutions des professants dans
les bras des ennemis de Dieu. La nature se fatigue, et cherche la consolation
loin du chemin étroit et semé de ronces. C’est ce qui arrive lorsque le peuple
de Dieu, en suivant sa propre volonté, confie ses intérêts à ceux qui ne
cherchent que les leurs dans une position moins difficile, mais qui n’est celle
ni de la foi, ni de Dieu. Et plus il y a une œuvre glorieuse pour la foi, plus
la nature s’y lasse, si la foi vient à faiblir. [30:1] Tsiklag est pris pendant
l’absence de David, [30:10] mais il poursuit ceux qui l’ont saccagé [30:18-20]
et leur enlève tout le fruit de leur pillage.
Ch. 30 v. 21-31 —
Générosité de David, selon la volonté de Dieu
David, droit et généreux, a su trouver [30:22] dans la difficulté qui surgissait
de l’égoïsme des siens, [30:24] une occasion d’établir ce qui convenait à la
volonté de Dieu ; [30:26] et au lieu de chercher à s’enrichir par le moyen du
butin qui lui est échu, il s’en sert pour maintenir des relations de
bienveillance avec les anciens de son peuple, et leur prouver que l’Éternel est
encore avec lui.
Chapitre 31
[31:4] Nous avons le récit de la mort solennelle de Saül [31:2] et même de
Jonathan, [31:7] qui clôt, par la défaite totale des Israélites, cette touchante
histoire. Toute l’histoire de Saül et de sa famille, en tant que suscité pour
combattre les Philistins, est terminée. [31:8] Saül et ses fils tombent entre
leurs mains ; [31:9] ils sont décapités, [31:10] leurs armes envoyées en
triomphe dans les temples de leurs dieux, et leurs corps suspendus sur les murs
de Beth-Shan. Triste fin, et telle que sera toujours celle de la chair dans des
combats de Dieu.
Résumé de l'histoire de
David
Ch. 17-18 — Simplicité de la foi, contre l’ennemi ou devant Saül
Retraçons brièvement l’histoire de David. La simplicité de la foi le garde dans
la position du devoir et dans le contentement, sans désir de sortir de cette
position, parce que l’approbation de Dieu lui suffit. Là, par conséquent, il
compte sur le secours de Dieu, comme lui étant parfaitement assuré ; il agit
selon la force de l’Éternel. Le lion et l’ours sont terrassés par son bras
d’enfant [(17:35)]. Pourquoi pas, si Dieu était avec lui ? Il suit Saül avec une
égale simplicité, puisqu’il retourne au soin de ses brebis avec le même
contentement [(17:15)]. Là, en secret, il avait compris par la foi que l’Éternel
était avec Israël ; il avait compris la nature et la force de cette relation. Il
voit dans l’état d’Israël quelque chose qui ne répond pas à cette relation ;
mais quant à lui, sa foi s’en tient à la fidélité de Dieu. Un Philistin
incirconcis tombe comme le lion était tombé [(17:36)]. Il sert Saül comme
musicien avec la même simplicité qu’auparavant [(18:10)], et soit auprès de lui,
soit lorsque Saül l’envoie comme chef de millier [(18:13)], il fait preuve de
valeur. Il se soumet aux ordres du roi.
Ch. 19-26 — David dans
la position de la foi, près de Dieu
Enfin le roi le chasse [(19:10)], mais il est toujours dans la position de la
foi. Ce ne sont guère plus des faits d’armes, mais le discernement de ce qui
convenait, lorsque la puissance spirituelle était en lui, et l’autorité divine
extérieure en d’autres mains. C’était la même position que celle de Jésus en
Israël. David ne manque pas dans cette position, les difficultés ne faisant que
mieux ressortir toute la beauté de la grâce de Dieu et les fruits de l’œuvre de
l’Esprit, en même temps qu’elles développent d’une manière toute particulière
les affections spirituelles et les relations intimes avec Dieu, sa seule
ressource. C’est spécialement ce qui a donné lieu aux Psaumes. La foi suffit
pour lui faire traverser toutes les difficultés de sa position, et c’est là
qu’elle déploie toutes ses beautés et toutes ses grâces. La noblesse de
caractère que la foi prête à l’homme, et qui est le reflet du caractère de Dieu,
produit dans les âmes les plus endurcies, même chez celles qui, ayant abandonné
Dieu, ont été abandonnées de lui (état où le péché, l’égoïsme et le désespoir
s’unissent pour endurcir), des sentiments d’affection naturelle [(24:17)], les
remords d’une nature qui se réveille sous l’influence de quelque chose qui est
supérieur à sa méchanceté [(24:18-19)], qui jette sa lumière (pénible, parce
qu’elle n’est que momentanée et impuissante), sur les ténèbres qui enveloppent
le malheureux pécheur qui ne veut pas de Dieu. C’est parce que la foi se tient
assez près de Dieu pour être au-dessus du mal, qu’elle soustrait la nature
elle-même à la puissance du mal, quoique la nature n’ait point elle-même la
puissance de se dominer. Mais Dieu est avec la foi ; aussi la foi respecte tout
ce que Dieu respecte, et revêt celui qui porte quelque chose de Dieu, du respect
dû à ce qui Lui appartient[(24:7)], et qui rappelle Dieu au cœur avec
l’affection que la foi entretient pour Lui, et porte à tout ce qui est de Lui ou
s’y rapporte. C’est ce qu’on voit toujours en Jésus, et partout où son Esprit se
trouve ; et c’est ce qui donne tant de beauté, tant d’élévation à la foi, qui
s’ennoblit de la noblesse de Dieu en reconnaissant ce qui, en vertu de sa
relation avec Lui, est noble à ses yeux, quels que soient l’iniquité et
l’avilissement de ceux qui sont revêtus de cette dignité. La foi agit de la part
de Dieu et le révèle au milieu des circonstances, au lieu d’être gouvernée par
elles. Sa supériorité sur ce qui l’entoure est évidente. Quel repos de la voir,
au milieu de la fange de ce pauvre monde !
Difficulté de demeurer
dans la position de la foi
La nature se lasse du combat, quand la foi devrait être fortifiée par les
victoires
Mais, bien que la foi, dans la position où elle nous place dans ce monde,
suffise à tout ce que nous y rencontrons, hélas ! la communion avec Dieu n’est
pas parfaite en nous. Au lieu de faire notre devoir, quel qu’il soit, sans nous
lasser, parce que Dieu est avec nous, et lorsque nous avons tué le lion, d’être
prêts à tuer l’ours et par cela même plus prêts encore à nous débarrasser de
Goliath [(17:36)], voici que, quand la foi devrait être fortifiée par les
victoires, la nature se lasse des combats ; nous sortons de la position normale
de la foi pour nous avilir et nous déshonorer. Quelle différence entre David
qui, par les fruits de la grâce, fait pleurer Saül, en rouvrant, du moins pour
un moment, les canaux de ses affections[(24:17)], et David incapable d’élever sa
main contre les Philistins qu’il avait si souvent défaits, et se vantant d’être
prêt à combattre contre Israël et Saül qu’il avait épargné [(29:8)] !
Énergie de la foi dans
le service ici-bas, avec les affections de la grâce
Mes frères, gardons-nous dans la position de la foi, plus difficile en apparence,
mais où Dieu se trouve, et où la grâce, seule chose précieuse dans ce monde,
fleurit et lie le cœur à Dieu par mille liens d’affection et de reconnaissance,
comme à Celui qui nous a connus, et s’est abaissé à nos besoins et aux soupirs
de nos cœurs. La foi donne de l’énergie, la foi donne de la patience, et souvent
c’est ainsi que les affections les plus précieuses se développent, affections
qui, si l’énergie de la foi fait de nous des serviteurs sur la terre, rendent le
ciel même heureux, parce que Celui qui est l’objet de la foi se trouve dans le
ciel et le remplit de sa présence devant le Père.
La grâce domine toutes
choses, et Dieu se glorifie même quand l’homme y manque
La nature nous donne de l’impatience à l’égard des circonstances, parce que nous
ne réalisons pas assez Dieu, et elle nous entraîne dans des situations où il est
impossible de le glorifier. D’un autre côté, il est bon de remarquer que c’est
lorsque l’homme a complètement manqué, lorsque la foi de David lui-même a
défailli et qu’il s’est jeté parmi les Philistins en s’éloignant d’Israël, que
Dieu lui a donné la royauté. La grâce est au-dessus de toutes les fautes. Il
faut que Dieu se glorifie lui-même en ceux qui sont siens.
Commentaire entier
John Nelson Darby
Introduction
Contenu, période et grands sujets des livres de Samuel
Place du livre de Ruth, entre deux époques pour le peuple d’Israël
Nous avons vu que le livre de Ruth occupe une place intermédiaire entre la fin de l’époque où Israël était placé sous le gouvernement immédiat de Dieu, qui intervenait de temps en temps par le moyen des juges, et l’établissement du roi qu’il lui choisit. Cette fin, hélas ! était amenée par la chute du peuple, et son incapacité à profiter, par la foi, de ses privilèges.
Rejet du gouvernement direct de Dieu, intervention par la prophétie et établissement d’un roi
Les livres de Samuel contiennent 1° la cessation des relations originelles d’Israël avec Dieu, fondées sur l’obéissance du peuple aux termes de l’ancienne alliance et aux prescriptions spéciales du Deutéronome ; 2° l’intervention souveraine de Dieu par la prophétie, et 3° l’établissement du roi que Dieu lui-même avait préparé, et les circonstances qui précédèrent cet établissement. Ce n’est pas seulement qu’Israël ait manqué sous le gouvernement de Dieu ; il a rejeté ce gouvernement.
Israël en relation directe avec Dieu, sous la sacrificature
Incapacité de la sacrificature, quand l’arche, trône de Dieu, est prise par l’ennemi
Placé sous la sacrificature, il s’approchait de Dieu, dans la jouissance des privilèges qui lui étaient accordés, comme peuple reconnu de l’Éternel. Nous verrons l’Arche (le premier, le plus immédiat et le plus précieux lien entre le Dieu souverain et le peuple), tomber aux mains de l’ennemi [(4:11)]. Que pouvait un sacrificateur, quand ce qui donnait à sa sacrificature toute son importance était dans les mains de l’ennemi, et quand le lieu où il s’approchait de l’Éternel, le trône de Dieu au milieu d’Israël, — la place de propitiation par laquelle, en grâce, la relation d’Israël avec Dieu était maintenue, — n’y était plus ?
Changement de circonstances, suite à la rupture du lien extérieur entre Dieu et le peuple
Ce n’était plus là simplement l’infidélité d’Israël dans les circonstances où Dieu l’avait placé. Ces circonstances mêmes étaient complètement changées par suite du jugement de Dieu. Le lien extérieur des relations de Dieu avec le peuple était rompu ; l’Arche de l’alliance, centre et base de ces relations, avait été livrée par la colère de Dieu aux mains de leurs ennemis. La sacrificature était le moyen naturel et normal de maintenir ces relations entre Dieu et le peuple. Qu’en faire à cette fin maintenant ?
Dieu suscite un prophète, pour maintenir le lien direct avec le peuple infidèle
Toutefois Dieu, agissant en souverain, pouvait se mettre en communication avec son peuple, en vertu de sa grâce et de sa fidélité immuable, d’après lesquelles ses liens avec les siens subsistaient de son côté, lors même que toute relation reconnue entre lui et le peuple fût interrompue par l’infidélité de ce dernier. C’est ce qu’Il a fait en suscitant un prophète [(3:20)]. Par son moyen, Dieu communiquait encore directement avec son peuple, lors même que le peuple n’avait pas maintenu ses relations avec lui dans leur état normal. La fonction du sacrificateur était en rapport avec l’intégrité de ces relations ; le peuple avait besoin de lui dans ses infirmités. Toutefois, sous la sacrificature, le peuple lui-même s’approchait de Dieu par l’intermédiaire du sacrificateur, selon les relations que Dieu avait établies et qu’il reconnaissait. Mais le prophète agissait de la part de Dieu, en dehors de ces relations, ou plutôt au-dessus, lorsque le peuple n’était plus fidèle.
La royauté, puissance intermédiaire établie de Dieu entre Lui et le peuple
Le roi est responsable devant Dieu pour le peuple sur lequel il est établi
L’établissement du roi avait une plus grande portée. C’était un nouvel ordre de relation qui impliquait des principes de toute importance ; Dieu n’était plus en relation immédiate avec le peuple. Il y avait une puissance établie sur Israël. Dieu attendait la fidélité de la part du roi. Le sort du peuple dépendait de la conduite de celui qui était responsable devant l’Éternel, pour l’observation de cette fidélité.
Dieu établit le roi en ayant la gloire de Christ en vue, malgré la faute du peuple
Dieu avait l’intention d’établir ce principe pour la gloire de Christ. Je parle de sa royauté sur les Juifs et sur les nations, sur le monde entier. Cette royauté a été préfigurée en David et en Salomon. Demander l’établissement d’un roi en rejetant le gouvernement immédiat de Dieu lui-même, c’était folie et rébellion de la part du peuple [(8:7)]. Combien de fois nos folies et nos fautes sont-elles l’occasion du déploiement de la grâce et de la sagesse de Dieu, et de l’accomplissement de ses conseils jusqu’alors cachés au monde ! Nos péchés et nos fautes ont seuls pris part à leur accomplissement glorieux en Christ.
Sujets des livres de Samuel, jusqu’à l’établissement de la royauté selon Dieu
Voilà les sujets importants qui sont traités dans les livres de Samuel, au moins jusqu’à l’établissement de la royauté. L’état glorieux de cette royauté et sa chute sont racontés dans les deux livres des Rois.
Chute d’Israël et de la sacrificature, et établissement d’un roi selon Dieu
C’est la chute d’Israël qui met fin à ses premières relations avec Dieu. L’Arche est prise [(4:11)] ; le sacrificateur meurt [(4:18)]. La prophétie introduit le roi, un roi méprisé et rejeté, l’homme en ayant établi un autre ; mais un roi que Dieu établit selon l’efficace de sa puissance ; tels sont les grands principes développés dans les livres de Samuel.
Comme partout, un seul reste fidèle, ce qui humilie l’homme
L’histoire nous fait voir, ici comme partout, qu’il n’y en a qu’un seul qui ait gardé sa fidélité ; résultat humiliant pour nous, de l’épreuve à laquelle Dieu nous a soumis, mais bien propre à nous garder dans l’humilité.
Nécessité et rôle de la sacrificature, et manquement à sa position
Sacrificature intervenant dans les relations avec Dieu, mais non comme base pour le peuple entier
Si nous avons parlé de la chute de la sacrificature, il ne faut pas en induire que la sacrificature eût cessé d’exister. Elle était toujours nécessaire à un peuple rempli d’infirmités (ainsi qu’à nous-mêmes sur la terre) ; elle intervenait dans les choses de Dieu, pour y maintenir les relations individuelles avec lui, mais elle cessa d’être la base des relations du peuple tout entier avec Dieu. Le peuple n’était plus capable de jouir de ces relations par ce moyen seul, et la sacrificature elle-même avait trop manqué à sa position pour pouvoir y suffire. Nous ferons bien de nous arrêter un peu sur ce point, qui est le pivot des vérités qui nous occupent en ce moment.
Responsabilité du maintien de la relation entre le peuple et Dieu
Le souverain sacrificateur représentait le peuple devant Dieu
Dans l’état primitif d’Israël établi dans la terre qui lui avait été donnée, et en général dans sa constitution, la sacrificature était la base de ses relations avec Dieu, c’est ce qui les caractérisait et les maintenait (voyez Hébr. 7:11). Le souverain sacrificateur était leur chef et représentant devant Dieu, comme peuple d’adorateurs ; et dans cette relation (je ne parle ici ni de la délivrance d’Égypte, ni des conquêtes, mais d’un peuple devant Dieu et en relation avec lui), au grand jour des expiations, il confessait leurs péchés sur Azazel [(Lév. 16:21)]. Ce n’était pas seulement l’intercession ; il se trouvait là comme chef et représentant du peuple qui était, pour ainsi dire, résumé en lui devant l’Éternel. Le peuple était reconnu, quoique fautif. Il se présentait dans la personne du souverain sacrificateur pour pouvoir être en relation avec un Dieu, qui, après tout, se cachait à ses yeux derrière le voile. Le peuple présentait tout au sacrificateur ; le souverain sacrificateur se tenait devant Dieu : cette relation ne supposait pas l’innocence. L’homme innocent aurait dû se tenir lui-même devant Dieu. « Adam, où es-tu ? » [(Gen. 3:9)] Cette question décèle sa chute.
Abandon de cette position par le peuple et le sacerdoce lui-même
Mais le peuple n’était pas chassé non plus, quoique le voile fût entre lui et Dieu ; et le souverain sacrificateur qui sympathisait avec les infirmités du peuple, comme en faisant partie, maintenait la relation avec Dieu. C’était un peuple bien imparfait, il est vrai, mais qui, par ce moyen, entrait lui-même en rapport avec le Saint. Mais Israël n’a pas su se maintenir dans cette position ; non seulement il y avait du péché (le souverain sacrificateur aurait pu y porter remède), mais il péchait contre l’Éternel, se détournait de lui et cela dans ses chefs mêmes. Le sacerdoce qui aurait dû maintenir la relation, travaillait lui-même à la détruire, en déshonorant Dieu, et repoussant de son culte le peuple qu’il aurait dû y attirer.
Établissement d’un roi pour assurer les relations avec Dieu, image de Christ
Je passe par-dessus les circonstances préparatoires pour les considérer en détail à mesure que l’occasion s’en présentera. Dieu établit donc un roi, chargé de maintenir l’ordre et d’assurer les relations de Dieu avec ce peuple, par sa fidélité à Dieu et son gouvernement du peuple. C’est ce que Christ accomplira dans le siècle à venir ; il est l’Oint. Lorsque le roi est établi, le sacrificateur marche devant lui [(2:35)]. C’est une institution nouvelle, seule capable de maintenir les rapports du peuple avec Dieu. La sacrificature n’est plus, ici, une relation immédiate. Elle pourvoit aux besoins du peuple, il est vrai, dans ses fonctions à elle. Le roi y veille et assure l’ordre et la bénédiction.
Position en contraste de l’Église
Union de l’Église à Christ et faveur de Dieu sur les membres de Son corps
Or, l’Église est dans une position tout autre. Outre la sacrificature qui s’exerce pour les saints sur la terre, afin de les maintenir pendant leur marche et dans la jouissance de leurs privilèges, elle est unie à l’Oint ; il n’y a plus de voile. Nous sommes assis dans les lieux célestes en Christ [(Éph. 2:6)], rendus agréables dans le Bien-aimé [(Éph. 1:6)]. La faveur de Dieu est sur nous, membres du corps de Christ, comme sur Christ lui-même. Ce qui a dévoilé la sainteté de Dieu, a découvert tout le péché de l’homme et l’a ôté1.
1 Bien entendu à l’égard de son peuple croyant.
Christ, sacrificateur pour nous maintenir dans la réalisation de notre position, et avocat pour nos souillures
Ainsi en Christ, membres de son corps, nous sommes devant Dieu parfaits et parfaitement agréables. Le sacrificateur ne cherche pas à nous donner une telle position, ni à maintenir avec Dieu les relations de ceux qui ne sont pas dans cette position. L’œuvre de Christ nous y a placés. Comment intercéder pour la perfection ? L’intercession rend-elle la personne et l’œuvre de Christ plus parfaites aux yeux de Dieu ? Certainement pas. Or, nous sommes en lui. De quelle manière cette sacrificature s’exerce-t-elle donc pour nous ? En maintenant des êtres faibles et trop souvent souillés, dans la réalisation de leurs relations avec Dieu1. Le chrétien entre de fait dans une relation avec Dieu encore bien plus absolue ; il est dans la lumière, comme Dieu est dans la lumière [(1 Jean 1:7)]. Nous sommes assis dans les lieux célestes [(Éph. 2:6)], rendus agréables dans le Bien-Aimé [(Éph. 1:6)], aimés comme Il est aimé, la justice de Dieu en Lui [(2 Cor. 5:21)]. Il est notre vie, Il nous a donné la gloire qui lui a été donnée [(Jean 17:22)]. Or, le Saint Esprit, qui est descendu d’en haut après la glorification du Seigneur Jésus, nous a introduits en union avec Lui, dans la présence de Dieu sans voile. Cependant, quoique nous soyons sans excuse, nous manquons de plusieurs manières [(Jac. 3:2)] et contractons de la souillure ici-bas. L’office d’Avocat, de Celui qui est dans la présence de Dieu pour nous, nous lave les pieds par l’Esprit et la Parole, et nous rend capables de maintenir avec cette lumière la communion à laquelle les ténèbres sont étrangères. Plus tard, dans la présence de Jésus Roi, la sacrificature sans doute maintiendra les relations du peuple avec lui, tandis que Lui portera le fardeau du gouvernement et de la bénédiction du peuple, sous tous les rapports.
1 Il y a une légère différence entre la sacrificature de Christ et son office d’Avocat (1 Jean 2). La sacrificature consiste en la présence de Christ devant Dieu pour nous; mais cette présence est la perfection quant à notre position devant Dieu. La sacrificature, dans son exercice journalier, ne se rapporte donc pas au péché, mais à la miséricorde et à la grâce pour que nous ayons du secours au moment opportun. Nous entrons en pleine liberté dans le lieu très saint. L’office d’Avocat s’exerce à notre égard quand nous avons péché, parce qu’il est question en 1 Jean de communion et que celle-ci est complètement interrompue par le péché.
Chapitres 1 et 2
Ch. 1 v. 1 à 2 v. 11 — Manifestation de la grâce divine au milieu de la ruine
Ch. 1 — État de la sacrificature, et grâce agissante malgré la faiblesse de l’homme
Nous trouvons donc, au commencement du livre, la sacrificature subsistant devant Dieu dans la position dont nous avons parlé. Éli, pieux lui-même et craignant Dieu, ne maintenait pas l’ordre dans la famille sacerdotale. La sacrificature, au lieu de lier le peuple à Dieu, rompait moralement ce lien [(2:24)]. [1:3] Hophni et Phinées, les fils d’Éli, étaient là à Silo, [2:17] et leur conduite avait pour résultat que « les hommes méprisaient l’offrande de l’Éternel ». Tel était l’état de choses en Israël. [1:1-3] En même temps, dans la famille d’Elkana, Anne, élue de l’Éternel pour la bénédiction, était dans l’épreuve ; les souhaits de son cœur naturel n’étaient pas satisfaits, [1:6] et l’adversaire la tourmentait par le moyen de celle qui prospérait à son gré. Or, celui dont la force s’accomplit dans la faiblesse, ayant démontré (comme toujours en pareil cas), l’impuissance de la chair, bénit selon sa volonté contre toute espérance, afin que ce qui était de Lui fût évidemment accompli par sa puissance à Lui. [1:27-28] Anne a un fils selon sa requête, un fils consacré à l’Éternel. [1:1] Sa famille était de la tribu de Lévi (1 Chron. 6 [v. 22-28]).
Ch. 2 v. 1-11 — Grâce souveraine et toute-puissance de Dieu envers Israël
Anne reconnaît dans le beau cantique du chapitre 2 ce grand principe de la grâce souveraine et de la puissance de Dieu, [2:7] qu’Il abaisse l’orgueilleux, et celui qui se fie à la chair, [2:8] et relève le faible et l’impuissant. « Car les piliers de la terre sont à l’Éternel, et sur eux il a posé le monde » ; c’était ce qu’Israël, misérable et déchu, et un faible résidu qui s’attendait à l’Éternel, avaient besoin de savoir : c’est-à-dire, que tout dépendait de Dieu et de Dieu seul, qui ne cherchait pas la puissance dans l’homme, [2:10] mais la démontrait dans ses voies en détruisant tous ses adversaires ; et qui, enfin, « donnerait la force à son Roi, et élèverait la corne de son Oint ». C’est l’histoire de l’intervention de Dieu en faveur d’Israël déchu et misérable, et cela par la manifestation de sa puissance en donnant force à son Roi, à son Christ. C’est une prophétie des voies de Dieu, des grands principes de son gouvernement qui se rapportaient à la position d’Israël, depuis le moment où elle a été prononcée jusqu’à l’établissement de la royauté millénaire, dans la personne du Seigneur Jésus.
Ch. 2 v. 12-36 — État du peuple et de la sacrificature, et jugement divin annoncé
Ch. 2 v. 12-26 — Iniquité de la sacrificature, amenant le jugement sur le peuple
Après que Dieu a donné ce témoignage auquel la foi pouvait se fier, nous trouvons tout de suite la révélation de l’état intérieur du peuple et de l’iniquité de la sacrificature qui aurait dû être l’instrument pour purifier l’iniquité du peuple ; et qui, au contraire, amenait le jugement sur lui. [2:24-25] « Vous entraînez, dit Éli, à la transgression le peuple de l’Éternel. Si un homme a péché contre un homme, Dieu le jugera ; mais si un homme pèche contre l’Éternel, qui priera pour lui ? ». Voilà où en étaient les choses d’après Éli lui-même. [2:25-26] « Mais ils n’écoutèrent pas la voix de leur père, car c’était le bon plaisir de l’Éternel de les faire mourir. Et le jeune garçon Samuel allait grandissant, agréable à l’Éternel et aux hommes », heureux de partager, quelque faible que fût la copie, le témoignage rendu à Jésus lui-même.
Ch. 2 v. 27-34 — Aveuglement par le mal quant au jugement annoncé par Dieu
Quant aux fils d’Éli, ils sont un exemple de ce qui n’arrive que trop souvent. Que de fois, hélas ! voyons-nous qu’au moment où le jugement de Dieu va éclater, on ne s’en aperçoit pas ! parce que le mal qui va l’amener obscurcit la vue morale, de telle sorte qu’on ne le reconnaît pas ! Les yeux de Dieu sont ailleurs, de même que l’intelligence spirituelle qu’il donne aux siens, [2:26] comme cela avait lieu ici pour Samuel. [2:27] Cependant Dieu avertit Éli, par le moyen d’un homme de Dieu. [2:30-36] Son jugement sur la famille sacerdotale et sur la sacrificature, est prononcé [3:7] avant que l’Éternel se révèle à Samuel.
Ch. 2 v. 35-36 — Changement du gouvernement divin et établissement d’un oint
[2:35] Ce jugement annonce le changement dans l’ordre du gouvernement divin, qui devait avoir lieu par l’établissement d’un Roi, d’un Oint (d’un Christ), et par la position qui en résulterait pour la sacrificature, ainsi que nous l’avons déjà fait remarquer (v. 35). « Et je me susciterai un sacrificateur fidèle : il fera selon ce qui est dans mon cœur et dans mon âme, et je lui bâtirai une maison stable, et il marchera toujours devant mon Oint ».
Chapitres 3 et 4
Ch. 3 — Révélation de Dieu à Samuel, et annonce du jugement d’Éli
Ch. 3 v. 19-21 — Samuel est reconnu comme prophète à qui Dieu se révèle
Au chap. 3, [3:21] Dieu se révèle à Samuel, [3:20] et il est reconnu prophète de l’Éternel, depuis Dan jusqu’à Beër-Shéba.
Caractère d’Éli et jugement de Dieu sur lui
Piété et dévouement d’Éli pour l’Éternel, et soumission au jugement
[3:18] Éli, jugé pour avoir aimé ses fils plus que l’Éternel [(2:29)], console néanmoins nos cœurs par sa soumission. S’il lui manque l’énergie de la fidélité, on trouve cependant en lui un cœur droit devant l’Éternel ; [4:18] et sa piété personnelle ressort d’autant plus dans le dévouement à la gloire de Dieu, qu’il manifeste dans ces circonstances en trouvant la mort dans l’I-Cabod de son peuple.
Dieu juge le manque de fermeté, qui laisse le mal prospérer même dans la sacrificature
Triste et touchante histoire de l’effet du juste jugement de Dieu sur une âme attachée à sa gloire dans son peuple, [3:13] mais qui n’avait pas eu la fermeté nécessaire pour empêcher que ce peuple, et même ses propres fils, ne déshonorassent l’Éternel lui-même dans le service sacerdotal !
Samuel, nouveau moyen de relation entre Dieu et Son peuple
[3:21] Ici commence le moyen que Dieu, dans sa souveraineté, emploie pour être en relation avec son peuple, [3:1] lorsque les relations ordinaires qu’il avait établies sont interrompues.
Ch. 4 — Jugement du peuple par les ennemis, selon les voies de Dieu
Au chap. 4, les ennemis de Dieu et de son peuple paraissent en force ; [4:2] les Philistins se rangent contre Israël. Dieu, dans sa providence toute puissante, fait concourir toutes choses à l’accomplissement de ses desseins.
Les Philistins, image de l’ennemi intérieur à la chrétienté
Nous ferons bien de nous arrêter ici un instant ; car les Philistins ont une importance considérable par le rôle qu’ils jouent dans cette histoire, comme puissance de l’ennemi. Ils représentent, me semble-t-il, la puissance de l’ennemi agissant dans l’enceinte du peuple de Dieu. Ils étaient dans le territoire d’Israël, au dedans du pays et même en deçà du Jourdain. Ce n’étaient pas, comme les Égyptiens ou les Assyriens, des ennemis de dehors. Habituellement hostiles à Israël, à ceux qui, de la part de Dieu, auraient dû posséder le pays de la promesse ; d’autant plus dangereux, qu’ils étaient constamment à côté d’eux et prétendaient à la possession du pays, les Philistins nous présentent, en figure, la puissance de l’ennemi agissant au dedans. Je ne dis pas la chair, mais l’ennemi dans les limites de l’Église professante, oppresseur du vrai peuple de Dieu auquel les promesses appartiennent.
Rupture des relations entre Dieu et Son peuple corrompu
[4:3] Israël, corrompu dans toutes ses voies, et téméraire dans ses relations avec Dieu, parce qu’il avait oublié sa majesté et sa sainteté, veut, dans son état d’infidélité, identifier1 l’Éternel avec lui, tel qu’il était dans son état primitif, au lieu de se présenter devant son trône, afin de savoir pourquoi il abandonnait son peuple. [4:10] Dieu ne veut ni le reconnaître, ni le secourir. [4:11] Au contraire, l’Arche de l’alliance, signe et lieu de ses relations avec le peuple, est prise. Son trône n’est plus au milieu de son peuple, son Tabernacle est vide, toute relation établie est interrompue. Où offrir des sacrifices ? Où s’approcher de l’Éternel leur Dieu ? [4:18] Éli, le sacrificateur, meurt ; [4:20-21] et sa pieuse belle-fille, succombant elle-même sous le coup de ces tristes nouvelles, prononce l’oraison funèbre du malheureux peuple, dans le nom qu’elle donne à l’enfant qui ne pouvait plus être sa joie. [4:22] Le fruit de son ventre ne porte que l’empreinte du malheur de son peuple, et n’est à ses yeux qu’I-Cabod !
1 Remarquez le contraste de ce cas-ci avec celui d’Acan, bien qu’il y eût du péché dans ce dernier. Le péché est reconnu, jugé en détail, quoique le peuple soit châtié.
Dieu revendique Sa gloire, quand tout lien est rompu avec Son peuple infidèle
Quel bonheur d’avoir eu, par la grâce, le cantique d’Anne déjà donné par l’Esprit, pour soutenir la foi et l’espérance du peuple. Tout lien extérieur est rompu ; mais Dieu soutient lui-même sa Majesté ; [4:10] et si Israël infidèle n’avait pu tenir tête aux adorateurs des idoles, [5:4] le Dieu qu’il avait abandonné revendique sa gloire, et démontre, au sein même de leur temple, que ces idoles ne sont que vanité.
Chapitres 5 à 8
Ch. 5 v. 1 à 7 v. 2 — Maintien de la majesté de Dieu, liée à l’arche
Ch. 6 v. 1-12 — Les Philistins doivent reconnaître la puissance de Dieu
Les Philistins sont forcés de reconnaître la puissance du Dieu d’Israël, qu’Israël n’avait pas su glorifier. Les jugements suggèrent à leur conscience naturelle [6:10-12] un moyen qui, en démontrant que l’influence de la toute-puissance de Dieu domine même les créatures dénuées d’intelligence, en les faisant agir contre leurs instincts les plus puissants, [6:9] fait voir que c’était bien le Dieu fort, le Souverain, qui avait infligé le châtiment dont ils souffraient.
Ch. 6 v. 19-21 — Dieu juge ceux qui oublient Sa majesté, au milieu de Son peuple
Dieu maintient sa Majesté au milieu même d’Israël. Il n’est plus au milieu d’eux, leur assurant les bénédictions promises. Son Arche, exposée par leur infidélité à des indignités de la part des Philistins et des curieux, [6:19] devient l’occasion (comme signe de la présence de Dieu), des jugements infligés à la témérité de ceux qui osent regarder au dedans d’elle, oubliant la majesté divine de Celui qui en faisait son trône et y gardait son témoignage.
Israël sent l’absence de Dieu, quand les Philistins s’en débarrassent
[7:2] Mais, que de fois l’absence de Dieu fait sentir le prix de Celui dont on n’a pas su apprécier la présence !
[7:2] Israël, toujours privé de la présence de l’Éternel et de sa gloire, se lamente après Lui. Remarquons ici que Dieu n’a pas pu rester au milieu des Philistins. L’infidélité pouvait assujettir son peuple à ses ennemis, quoique Dieu fût là. [5:3-4] Mais, laissé pour ainsi dire à lui-même, sa présence jugeait les faux dieux. L’association était impossible ; [6:11] les Philistins n’ont aucun désir de Lui. [6:10] On ne peut se glorifier d’une victoire sur Celui qui vous tue lorsqu’il est là. Les Philistins s’en débarrassent. Jamais les enfants de Satan ne supportent la présence du vrai Dieu.
Dieu revient vers Son peuple, mais sans que l’ancien ordre soit rétabli
De plus, le cœur de Dieu ne se sépare pas de son peuple ; [6:10-12] Dieu retrouve d’une manière souveraine qui le déclare Dieu de toute la création, son chemin vers le peuple de son choix. [6:19] Mais il garde, ainsi que nous l’avons vu, sa majesté. Soixante-dix hommes (cf. note 6:19) paient l’amende de leur impie témérité. Dieu revient ; mais encore faut-il qu’il se fraie un chemin selon ses conseils, selon ses voies, d’après lesquelles il rétablit ses relations avec son peuple. [7:1] Ainsi, l’Arche (chap. 7) étant restée vingt ans à Kiriath-Jéarim, [7:2] lorsque Israël soupire après l’Éternel, [7:3] Samuel reparaît sur la scène. [7:1] L’Arche n’est pas remise à sa place, ni l’ancien ordre rétabli.
Ch. 7 v. 3-17 — Restauration du peuple par le service de Samuel
Ch. 7 v. 3-6 — Retour du peuple vers Dieu, par le service de Samuel
Ch. 7 v. 3-4 — Purification nécessaire du peuple pour revenir à l’Éternel
[7:3] Samuel commence à agir, par son témoignage, sur la conscience du peuple, et à le purifier de ce qui l’affaiblissait en déshonorant Dieu. Il lui dit que s’il voulait se tourner de tout son cœur vers l’Éternel, il fallait ôter les faux dieux et servir l’Éternel seul. Un culte mélangé était insupportable. Alors, l’Éternel le délivrerait. Samuel le prophète est maintenant le point de rapprochement entre le peuple et Dieu. Dieu ne reconnaît que lui maintenant.
Samuel est le lien entre le peuple et Dieu, non plus l’arche, hors de sa place
[2 Sam. 6:17] L’Arche ne se retrouve à sa place que lorsque le roi élu de Dieu est établi sur le trône ; [1 Rois 8:6] elle n’est placée complètement selon l’ordre de Dieu, que lorsque le fils de David domine en paix et en puissance à Jérusalem1. Une fois on la consulte (1 Sam. 14:18, 19), mais sa présence est sans effet et sans pouvoir. Elle existe, mais en rapport avec ceux en qui la foi et l’intégrité ne se trouvaient plus, de sorte qu’il n’y avait rien qui en résultât. C’était plutôt pour montrer que Dieu était ailleurs, ou du moins qu’il agissait ailleurs.
1 Comparez les Ps. 78, 60, 61, et 132. L’Arche est en rapport avec Sion, siège de la grâce royale. Salomon seul a pu bâtir la maison, comme étant l’homme de paix.
Ch. 7 v. 3-6 — Repentance et confession du peuple, jugé par Samuel
Mais suivons l’histoire. [7:4] Israël abandonne les faux dieux [7:3] sur l’appel de Samuel. [7:5] Le peuple se rassemble auprès de lui, afin qu’il intercède. [7:6] Le peuple n’offre aucun sacrifice ; il puise de l’eau et la verse par terre1, signe de la repentance ; il jeûne, et confesse qu’il a péché. Samuel le juge là.
1 Voyez 2 Samuel 14:14.
Ch. 7 v. 7-13 — Victoire sur l’ennemi qui s’oppose au retour vers Dieu
Ch. 7 v. 7 — Opposition de l’ennemi au peuple qui reconnaît Dieu
[7:7] Or, si Israël se rassemble, même pour s’humilier, l’ennemi se met en mouvement pour lui résister ; il ne souffre aucun acte qui place le peuple de Dieu dans une position qui reconnaît Dieu comme tel.
Ch. 7 v. 8-13 — Bénédiction du peuple et déroute des ennemis, par le service de Samuel
[7:8] Israël a peur et a recours à l’intercession de Samuel. [7:9] Samuel offre des sacrifices1, signes du dévouement entier à l’Éternel et de la communion du peuple avec Lui ; mais ce n’est pas devant l’Arche. Il supplie l’Éternel, qui l’exauce, [7:10] et les Philistins sont mis en déroute devant Israël. Et ce n’était pas un cas exceptionnel, quoiqu’ils ne perdissent rien de leur caractère formidable ni de leur haine contre Israël. [7:13] Samuel fait descendre la bénédiction de Dieu sur le peuple, et la main de l’Éternel tient ses ennemis en échec durant la vie du prophète.
1 C’est-à-dire des holocaustes et des sacrifices dits de prospérité. Ceci est remarquable. Ce n’étaient pas des sacrifices pour le péché, mais des sacrifices qui reconnaissaient la relation existant entre le peuple et Dieu. — Christ seul, nous l’avons vu ailleurs, est le vrai holocauste.
Ch. 7 v. 14-17 — Position particulière de Samuel, seul lien du peuple avec Dieu
[7:14] Les villes d’Israël étaient reprises. Israël était en paix avec les Amoréens. [7:15-16] Samuel juge le peuple [7:17] et bâtit un autel chez lui. Tout ceci est une position exceptionnelle et extraordinaire pour Israël, dans laquelle il dépendait entièrement de Samuel, qui, tout en vivant lui-même en patriarche, comme s’il n’y avait pas de tabernacle, devient par sa propre relation avec Dieu, par la foi, l’appui et le soutien du peuple, qui effectivement n’en avait point d’autre.
Ch. 8 — Absence de foi du peuple pour se confier en Dieu
Ch. 8 v. 1-5 — Impossibilité de transmettre la position de Samuel devant Dieu
Mais la foi ne se transmet pas par succession. [8:1] Samuel ne pouvait pas faire des prophètes de ses fils. [8:3] Ils n’étaient guère meilleurs comme juges que ceux d’Éli comme sacrificateurs, et le peuple n’avait aucune foi lui-même pour s’appuyer directement sur Dieu. [8:5] Il demande d’être assimilé aux nations.
Ch. 8 v. 6-22 — Le peuple veut un roi et rejette l’Éternel, malgré les avertissements
[8:6] « Donne-nous un roi », dit-il à Samuel. Où était l’Éternel ? Pour Israël, nulle part. Samuel sent l’iniquité de la demande, et il s’adresse à l’Éternel. [8:7] Tout en reconnaissant que le peuple l’a rejeté comme de coutume, [8:9] Dieu ordonne à Samuel d’écouter leur voix. Samuel avertit le peuple selon le témoignage de Dieu, [8:11-18] et lui montre tous les inconvénients et les conséquences d’un tel parti ; [8:19] mais le peuple ne veut pas l’écouter.
Chapitres 9 à 11
Ch. 9 — Dieu prépare un roi selon le désir du peuple et pour lui
[9:16] Dieu amène auprès du prophète, par des circonstances providentielles, celui qu’il avait choisi pour satisfaire aux vœux charnels du peuple. En tout ceci il juge le peuple et leur roi. (« Il leur donne un roi dans sa colère ; il l’ôte dans sa fureur » [(Os. 13:11)]). Mais il se souvient de son peuple : il ne l’abandonne pas. Il agit par Saül en faveur du peuple, tout en lui faisant voir son infidélité, et plus tard en retranchant le roi désobéissant. [9:2] La beauté, une haute stature distinguaient le fils de Kis. [10:1-7] Mais dans les signes que Samuel lui donne quand il l’a oint, il y avait une signification qui aurait dû porter ses pensées ailleurs que sur lui-même.
Ch. 10 v. 1-16 — Signes donnés à Saül pour le former comme roi
Simplicité du langage divin pour celui qui y prête attention
Que de fois il y a un sens, un langage parfaitement simple pour celui qui a des oreilles pour entendre, et qui nous échappe, parce que notre cœur engraissé et endurci n’a pas d’intelligence ni de discernement spirituels [(Luc 24:25)] ! Néanmoins tout notre avenir dépend de ce qui se disait là. Dieu a fait voir notre incapacité pour la bénédiction qui tenait à ce qui était dit. Toutefois, les moyens n’ont pas manqué.
Ch. 10 v. 2 — Premier signe : le tombeau de Rachel, origine de Benjamin
Quoique la signification de cette circonstance fût moins évidente que celle des autres signes, [10:2] le sépulcre de Rachel aurait dû rappeler à Saül, fils et héritier selon la chair de celui qui y était né, que l’enfant de l’affliction de la mère était fils de la droite du père (Gen 35:18).
Ch. 10 v. 3-7 — Deux autres signes : foi restante en Dieu, et présence de l’ennemi
Or, Dieu n’avait pas abandonné Israël, la foi y était encore ; [10:3] des hommes montaient vers Dieu. Il y avait en Israël ceux qui se souvenaient du Dieu de Béthel, qui s’était montré à Jacob lorsqu’il s’enfuyait [(Gen. 35:1)]1, et qui l’avait ramené en paix selon sa fidélité ; [10:4] et Dieu donne à Saül de trouver faveur à leurs yeux. Les serviteurs du Dieu de Béthel le reconnaissent et le fortifient dans sa marche. [10:5] Mais le coteau de Dieu était dans les mains de la garnison des Philistins : autre circonstance ayant un sens lequel aurait dû aller au cœur d’un Israélite fidèle qui désirait la gloire de Dieu et le bien de son peuple ; mais le signe qui l’accompagnait lui donnait une force beaucoup plus grande, [10:6] car l’Esprit de l’Éternel vint sur Saül, là, et il devint un autre homme, [10:7] appelé en conséquence à faire ce qui se présenterait à lui, car Dieu était avec lui (10: 7)2.
1 Le Dieu qui lui avait dit, au jour de sa détresse, lorsqu’il était chassé de devant celui qui le haïssait, qu’Il ne l’abandonnerait pas [(Gen. 28:15)].
2 Aussi était-ce l’Esprit de prophétie, l’Esprit qui agissait en bénédiction, et signalait comment Dieu était présent et ce à quoi Saül devait avoir recours ; lors même — oui, parce que — la montagne de Dieu, le siège public de son autorité en Israël était tombé entre les mains de l’ennemi du vrai peuple de Dieu. Cette scène représente l’état général du peuple.
Ch. 10 v. 7 — La foi seule discerne clairement ce qu’elle doit faire
[10:7] Il arrive souvent que la foi présente clairement les choses à faire, tandis que le cœur infidèle et engraissé ne le voit pas du tout.
Signification de ces signes, Dieu reprenant Ses relations avec Israël
Et que veulent dire ces signes ? [10:3] Il y en a en Israël qui se souviennent du Dieu de Béthel et qui le cherchent, des cœurs droits et préparés qui le connaissent comme ressource de leur foi. [10:5] Mais le coteau de Dieu, la montagne de sa force est dans les mains de ses ennemis. [10:6] Toutefois, s’il en est ainsi, l’Esprit de Dieu est sur celui qui prend connaissance de cela, et c’est à ce coteau même que l’Esprit est sur lui. [10:5] Le nom de Dieu est aussi significatif ici. C’est Dieu d’une manière abstraite, Dieu le créateur : Dieu lui-même est en question. [10:6] L’Esprit de l’Éternel vient sur Saül, parce que Dieu reprend, là, le cours de ses relations avec Israël.
Ch. 10 v. 8 — Dépendance de Samuel nécessaire pour recevoir la bénédiction divine
Mais encore Samuel est toujours le seul que Dieu reconnaisse comme lien entre Lui et le peuple. [10:6] C’est lorsque Saül a eu affaire avec Samuel, qu’il est un autre homme. [10:8] Il faut qu’il attende Samuel pour qu’il sache ce qu’il faut faire afin que la bénédiction s’établisse sur lui. Il doit reconnaître de cette manière que la bénédiction est attachée au prophète, et ne point agir sans lui ; il doit l’attendre avec une patience parfaite (sept jours), patience qui, en se soumettant au témoignage de Dieu, ne chercherait pas la bénédiction hors de ses voies.
Ch. 10 v. 5 — Présence des Philistins, ennemis dont le peuple doit être délivré
Les Philistins sont l’ennemi qui met la foi à l’épreuve
[10:5] Ici aussi, nous voyons dans les Philistins les ennemis qui mettaient la foi à l’épreuve. Souvent nous avons des ennemis sur lesquels nous remportons facilement la victoire, des ennemis au sujet desquels nous gagnons une réputation de spiritualité, mais qui ne sont pas ceux qui mettent la foi à l’épreuve de la part de Dieu, et, on peut aussi le dire, de la part de l’ennemi. [10:8] Ici, il faut que la patience ait son œuvre parfaite. [10:6] Et les Philistins tenaient cette place à l’égard de Saül. C’était très bien que le peuple fût délivré d’autres ennemis ; mais ces autres n’étaient pas ceux qui étaient en piège, et témoignaient de la puissance de l’ennemi dans l’enceinte même d’Israël et des promesses.
Domination des puissances spirituelles dans l’Église, et puissance contre elles
Les puissances spirituelles dominent-elles sur nous dans l’Église, là où les promesses de Dieu devraient s’accomplir ? Et quelle puissance voyons-nous, pour renverser la puissance spirituelle du mal dans les confins de l’Église professante ?
Épreuve de Saül par les Philistins, dans l’attente de Samuel pour délivrer Israël
Voyez 9:16. C’était des Philistins que Saül devrait délivrer le peuple de Dieu. [10:5] Le coteau de Dieu était entre leurs mains (voyez aussi 14:52). [10:8] Si Saül eût attendu Samuel, il lui aurait déclaré tout ce qu’il devait faire. [13:1-10] Or, nous allons voir que, deux ans plus tard, Saül est mis à l’épreuve à cet égard en présence des Philistins ; et, quel qu’ait été le délai, la chose n’avait pas été changée ; tout ce qui avait réussi dans l’intervalle aurait dû augmenter sa foi et l’affermir dans l’obéissance.
Ch. 10 v. 17 à 11 v. 15 — Établissement de Saül comme roi
Ch. 10 v. 17-24 — Dieu choisit un roi selon le cœur du peuple
[10:17] Samuel rassemble le peuple à Mitspa. [10:19] Là, il met devant leurs yeux leur folie en rejetant le Dieu de leur délivrance. [10:20-21] Mais il procède au choix du roi, selon le commandement de Dieu. [10:24] Dieu agit selon le cœur du peuple. Si la chair avait pu glorifier Dieu, rien ne manquait pour l’engager à la confiance en Dieu. Dieu s’adapte à elle extérieurement ; et, comme nous le savons encore, si le peuple avait suivi l’Éternel, l’Éternel ne l’aurait pas abandonné (12:20-25).
La chair considère le roi selon ce qu’elle voit extérieurement, non selon la foi
[10:27] Et maintenant que Dieu a établi ce roi, ce sont les méchants, les fils de Bélial, qui ne le reconnaissent pas. [10:23] Le peuple, néanmoins, n’y voit guère Dieu et ne le reconnaît que dans les choses dont la chair peut prendre connaissance, telles que la beauté du roi et le succès de ses armes, c’est-à-dire là où Dieu s’adapte à la chair et où il accorde sa bénédiction, pour qu’il soit reconnu et qu’on se confie en Lui. [11:15] On se réjouit en cela, mais on s’arrête là. La foi n’est pas de l’homme naturel.
Ch. 11 — Tout va bien pour Saül affermi comme roi, Dieu lui donnant toute bénédiction
Tout va bien encore avec Saül ; [10:27] il ne se venge pas de ceux qui s’opposent à lui. Avant l’épreuve de sa foi, son caractère naturel lui gagne la faveur des hommes. Et maintenant, dans les choses qui avaient donné lieu à ce mouvement charnel qui poussait le peuple à demander un roi, tout paraît réussir selon leur souhait. [11:11] Les Ammonites sont tellement battus, qu’il n’en reste pas deux ensemble. Ici aussi, Saül agit avec prudence et générosité. [11:13] Il ne permet pas que les désirs de vengeance du peuple se réalisent. Il reconnaît l’Éternel dans la bénédiction qui avait été accordée au peuple. Effectivement, Dieu était là, accordant à la chair tous les moyens et les appuis nécessaires pour marcher avec Lui, si la chose était possible. [11:14] Samuel s’y rend de la part de Dieu, et appuie de son autorité le roi que Dieu a établi. [11:15] Le peuple, sur l’invitation de Samuel, se rassemble à Guilgal (lieu mémorable quant à la bénédiction du peuple entré dans le pays) pour y renouveler l’établissement du roi et reconnaître, comme tout de nouveau, un trône dont l’autorité venait d’être affermie par le succès qui couronnait ses efforts pour la délivrance du peuple de Dieu. Des sacrifices de prospérité et une grande joie ajoutent à l’éclat de cette cérémonie.
Chapitre 12
Fidélité de Samuel et amour pour le peuple malgré son péché
[12:4] Samuel reçoit le témoignage de sa fidélité. [12:6-11] Il fait voir au peuple les voies de Dieu à leur égard ; [12:12] leur ingratitude et leur folie, en ce qu’ils avaient demandé un roi et rejeté Dieu. [12:17] Toutefois, en donnant un signe de la part de Dieu, qui ajoutait à ses paroles le poids du témoignage de Dieu lui-même, [12:14] il déclare au peuple que, s’il obéissait désormais à l’Éternel, le roi et le peuple lui-même iraient après l’Éternel ; [12:15] sinon, l’Éternel serait contre eux. [12:22] Car, malgré son péché, l’Éternel ne l’abandonnerait pas ; [12:23] et lui-même, Samuel, ne cesserait certainement pas de prier pour le peuple, et lui montrerait le bon chemin. C’est-à-dire qu’il met le peuple, quant à sa conduite publique, dans la position qu’il avait choisie, et le place sous sa propre responsabilité devant l’Éternel ; mais, en même temps, rempli d’amour pour eux, en tant que peuple de Dieu, son rejet de leur part ne lui suggère pas un moment la pensée d’abandonner son intercession ni son témoignage pour le bien de ce peuple. Beau tableau d’un cœur près de Dieu, qui, dans l’oubli de soi, peut aimer le peuple de Dieu comme étant sien. Y manquer eût été un péché contre l’Éternel (comp. 2 Cor. 12:15).
Ch. 12 v. 1-2 — Autorité sur le peuple confiée à Saül, Samuel restant prophète
[12:1] Voilà donc Saül établi à sa place, et son autorité confirmée par la bénédiction de Dieu. [12:2] Samuel se retire en se bornant à sa fonction prophétique, et Saül est appelé maintenant à se montrer fidèle et obéissant dans la position où il se trouve établi, avec tous les avantages que la bénédiction de Dieu et l’acte solennel de son prophète peuvent lui conférer.
Résumé des ch. 4 à 12
Faisons ici le résumé, de l’histoire que nous venons d’étudier.
Relations de Dieu avec Son peuple, malgré son infidélité
Israël, infidèle, ne se soutient plus dans ses relations avec Dieu sous la sacrificature. [4:11] L’Arche est prise, [4:18] le sacrificateur meurt, [4:21] et I-Cabod est écrit sur l’état du peuple. [3:20] Dieu suscite un prophète qui devient le moyen des communications entre Lui et le peuple ; [12:12] mais le peuple, menacé par les Amalékites, demande enfin un roi. [8:7-9] Dieu le lui accorde, en lui témoignant son déplaisir, puisque Lui était son roi. L’Esprit de prophétie continue cependant toujours d’être le canal des communications divines pour le peuple. [10:2-7] Des signes, qui indiquent l’état du peuple, sont donnés à Saül, roi élu et oint : [10:3] d’abord, quelques fidèles, qui reconnaissent le Dieu de Béthel, c’est-à-dire Celui qui avait promis à Saül de ne pas l’abandonner jusqu’à ce qu’il eût fait ce qu’il lui avait promis, le Dieu fidèle de Jacob ; [10:5] puis le coteau de Dieu, le siège d’autorité au milieu du peuple en possession des Philistins, la puissance de l’ennemi dans la terre de la promesse.
Actions de Dieu en faveur de Saül, roi oint
[10:10] L’Esprit de prophétie vient sur Saül, lui montrant où Dieu se trouvait en présence de ces circonstances, [10:8] et Samuel lui dit de l’attendre à Guilgal. [11:13-15] En attendant, ainsi que nous l’avons vu, il est affermi par la bénédiction de Dieu sur ses entreprises.
Chapitre 13
Ch. 13 v. 1-5 — Action de l’énergie de la foi contre les ennemis
Ch. 13 v. 1-3 — Jonathan frappe l’ennemi et provoque son hostilité
[13:1] Saül règne deux ans ; [13:2] puis il choisit trois mille hommes : deux mille sont avec lui, et mille avec Jonathan. [13:3] Jonathan, homme de foi, agit avec énergie sur les ennemis du peuple de Dieu, et il frappe les Philistins ; mais l’énergie de la foi, agissant (ainsi qu’elle le fait toujours) là où l’ennemi maintient sa puissance, [13:5] provoque naturellement son hostilité. [13:3] Les Philistins en entendent parler ; Saül est poussé à l’activité et rassemble, non pas Israël, mais les Hébreux.
Ch. 13 v. 3 — Saül, image de la chair employée pour agir pour le peuple de Dieu
[13:3] Remarquons ici que la foi est en Jonathan. La chair, établie dans la position de conducteur du peuple de Dieu, suit, il est vrai, l’impulsion qu’a donnée la foi, mais elle ne la possède pas ; et ce mot Hébreux, nom qu’un Philistin aurait donné au peuple, indique que Saül compte sur le rassemblement de la nation comme corps constitué, et ne reconnaît pas mieux la relation du peuple élu avec Dieu, qu’un Philistin ne l’aurait fait. Et c’est là la position qui nous est présentée dans l’histoire de Saül. Ce n’est pas une opposition préméditée contre Dieu, mais la chair placée dans une position de témoignage et employée à l’accomplissement de l’œuvre de Dieu. On y voit quelqu’un, lié aux intérêts du vrai peuple de Dieu, faisant l’œuvre de Dieu, selon ce que les exigences de ce peuple demandent d’après leur pensée ; pensée vraie quant à leurs besoins actuels, mais qui cherche ses ressources dans l’énergie de l’homme, énergie à laquelle Dieu ne refuse pas son secours lorsqu’on suit sa volonté, car il aime son peuple, mais qui, d’elle-même, ne dépasse jamais en principe, en motif moral et intérieur, la chair qui en est la source. Au milieu de tout cela, la foi peut agir et agir sincèrement, et c’est le cas de Jonathan. Dieu la bénira, et c’est ce qu’il fait toujours, parce qu’elle le reconnaît, et dans ce cas (et c’est son don), parce qu’elle cherche sincèrement le bien du peuple de Dieu.
Tableau de l’Église professante et de la foi qui peut se manifester en elle
Tout ceci est une espèce de tableau en principe de l’Église professante, qui anticipe sous ce point de vue le vrai règne de Christ, et dans cette position manque à sa fidélité à Dieu même. La vraie foi, au milieu d’un pareil système, ne monte jamais à la hauteur de la gloire de Celui qui est à venir, mais elle l’aime et s’attache à lui. Si l’Église est seulement professante elle persécute Christ, mais ce qui en elle agit par la foi l’aime et le reconnaît, lors même qu’il est chassé comme une perdrix sur les montagnes [(26:20)].
Ch. 13 v. 6-14 — Épreuve de Saül comme conducteur du peuple
Saül est éprouvé et manque à reconnaître le lien avec Dieu par le prophète
[13:3] Maintenant donc la foi de Jonathan ayant attaqué les Philistins, Saül, qui ostensiblement conduit le peuple devant Dieu, est mis à l’épreuve. Suffira-t-il à l’occasion qui se présente ? Se souviendra-t-il du vrai principe sur lequel la bénédiction du peuple repose ? [13:8] Agira-t-il en roi sacrificateur, ou reconnaîtra-t-il dans le prophète le vrai lien de foi entre le peuple et Dieu ; lien dont il aurait dû reconnaître l’importance et la nécessité, car c’était au prophète qu’il devait sa position actuelle et son pouvoir, et il lui avait donné les preuves de sa mission et de son autorité prophétique, en établissant la sienne ? [13:9] Lorsque le moment critique est venu, Saül manque.
Manifestations de l’incrédulité de la chair dans toute l’action de Saül
Il vaut la peine de retracer ici les marques d’incrédulité de la chair.
[13:3] Les Philistins sont frappés. Cette nation active et énergique en entend parler ; rien de plus naturel. Saül n’a pas une ressource différente de la leur ; point d’appel à Dieu, point de cri à l’Éternel, le Dieu d’Israël ; Samuel ne se présente pas à sa foi, [13:8] bien qu’il se souvienne de ce qu’il lui avait dit. [13:3] Si les Philistins ont entendu, il faut que les Hébreux entendent aussi. [13:7] Israël a peur ; Dieu ne répond pas à l’incrédulité, quand son but est de mettre la foi à l’épreuve. [13:4] Saül appelle tout le peuple à le suivre à Guilgal, [13:6-8] mais le peuple se disperse bientôt sur le bruit du rassemblement des Philistins. Saül est à Guilgal ; [13:8] alors la pensée de Samuel lui revient. Ce n’était plus comme lorsque la royauté avait été renouvelée. Les circonstances mêmes étaient propres à lui suggérer la ressource de Samuel. Il l’attend les sept jours, selon ses paroles. Il l’attend assez longtemps pour satisfaire l’exigence de sa conscience. La nature peut marcher assez longtemps d’après ce principe, mais elle n’a pas le sentiment de sa faiblesse ; elle ne sent pas que tout dépend de Dieu ; elle ne s’attend pas à Lui comme le seul qui puisse agir, sa seule ressource. [13:9] Puis, comme Israël avait fait venir l’Arche dans le camp [(4:3-4)], Saül offre l’holocauste. Mais, s’il avait eu de la confiance en Dieu, il aurait compris que, quoi qu’il en fût, il devait s’attendre à Lui, que c’était inutile de faire quelque chose sans Lui et qu’il ne risquait rien à attendre. Un Dieu fidèle ne pouvait lui manquer. Il avait pensé à Samuel qui lui avait dit d’attendre, de sorte qu’il était sans excuse ; il se souvenait que la direction et la bénédiction de Dieu se trouvaient avec le prophète. Mais il regarde aux circonstances ; [13:8] le peuple se disperse [13:9] et Saül cherche à faire intervenir Dieu par un acte de dévotion sans foi. C’était le moment décisif ; [13:13] Dieu aurait affermi son règne sur Israël, établi sa dynastie. [13:14] Mais maintenant il en avait choisi un autre.
Ch. 13 v. 15-23 — État du peuple face à l’ennemi
L’ennemi effraye et pille le peuple, qui a abandonné le chemin de la foi
[13:14] Remarquez ici que ce n’est pas une défaite par les Philistins qui a ôté le royaume à Saül. La faute n’était qu’entre lui et Dieu. [13:16-18] Les Philistins ne l’attaquent pas. Il suffit à Satan de réussir à nous effrayer assez pour nous faire abandonner le chemin pur et simple de la foi. [13:15] Samuel s’en va après avoir annoncé à Saül les pensées de Dieu. [13:17] Les Philistins pillent le pays [13:22] qui est sans défense, car le peuple n’avait « ni épée, ni lance ».
Impuissance totale du peuple, sans arme contre l’ennemi
Quel tableau de l’état du peuple de Dieu ! Que de fois nous trouvons que ceux qui font profession d’être du peuple de Dieu, d’être de la vérité et héritiers des promesses, sont sans armes contre les ennemis qui les butinent !
Chapitre 14
Ch. 14 v. 1-15 — Énergie de la foi contre les ennemis]
Dieu bénit la foi, qui regarde à Lui, et lui donne la victoire
Mais la foi en Dieu est toujours bénie ; et si Dieu a montré l’effet de l’incrédulité, il en montre la folie, en ce que, là où il y a la foi, toute sa force se manifeste, et alors ce sont les ennemis qui sont sans armes. [14:1] Jonathan se dispose, selon l’énergie que la foi en Dieu lui donne, à attaquer les Philistins ; et, si nous voyons l’incrédulité manifeste en Saül, son fils nous montre la beauté de la foi.
Ch. 14 v. 4-15 — La foi compte sur Dieu seul, fidèle à Son peuple, pour vaincre]
Les difficultés ne sont pas diminuées ; [14:4-5] les Philistins sont en garnison et leur camp placé dans une position dont les abords sont d’une difficulté extraordinaire, accessible seulement par un chemin étroit, par lequel il fallait gravir des rochers à pic. Là, les Philistins se trouvaient en grand nombre et bien armés. [14:6] Mais la foi supporte difficilement l’oppression du peuple de Dieu par ses ennemis, et le déshonneur fait ainsi à Dieu lui-même. Jonathan ne le supporte pas. Où cherche-t-il sa force ? Sa pensée est simple. Les Philistins sont incirconcis ; ils n’ont pas le secours du Dieu d’Israël. « Rien n’empêche l’Éternel de sauver avec beaucoup ou avec peu de gens » ; et c’est là la pensée de la foi de Jonathan, cette belle fleur que la main de Dieu fait épanouir en ce triste moment dans le désert d’Israël. Il ne pense pas à lui-même. L’Éternel dit qu’il les a livrés entre les mains d’Israël [(14:12)]. Il compte sur Dieu et sur sa fidélité immanquable envers son peuple ; son cœur est là1, et il n’a pas un seul instant l’idée que Dieu ne soit pas avec son peuple, quel que soit son état ; c’est ce qui caractérise la foi. Non seulement elle reconnaît que Dieu est grand, mais elle reconnaît encore le lien indissoluble (parce qu’il est de Dieu) entre Dieu et son peuple. La conséquence en est que la foi oublie les circonstances, ou plutôt elle les annule. Dieu est avec son peuple. Il n’est pas avec ses ennemis ; tout le reste n’est qu’une occasion de mettre à l’épreuve la vraie dépendance de la foi. Ainsi, il n’y a pas de vanterie en Jonathan ; il s’attend à Dieu, il sort et se rencontre avec les Philistins. Le témoin de Dieu est là. [14:9] Si la hardiesse des ennemis les pousse à descendre, il les attendra sans se créer des difficultés, [14:10] mais il ne reculera pas devant celles qui se trouvent sur son chemin. [14:12] La confiance indolente, en même temps folle et imprudente de l’ennemi, n’est, pour Jonathan, qu’un signe de la délivrance de l’Éternel. Descendus, ils auraient abandonné leur avantage ; en lui disant de monter, ils rendaient nulle la difficulté insurmontable des approches du camp. [14:7] Heureux d’avoir un fidèle compagnon dans son œuvre de foi, [14:12] Jonathan ne cherche pas d’autre appui. Il ne parle pas des Hébreux ; mais il dit : « L’Éternel les a livrés en la main d’Israël ». [14:13] Il gravit le rocher avec celui qui portait ses armes. Et effectivement l’Éternel était avec lui ; les Philistins tombent devant Jonathan, et « celui qui portait ses armes les tuait après lui ». [14:15] Mais, tout en honorant le bras que la foi avait fortifié, c’est Dieu lui-même qui se manifeste. La frayeur de Dieu s’empare des Philistins, et tout tremble devant la présence de celui que la foi, précieux don de Dieu, avait fait intervenir.
1 Voyez les mêmes preuves de foi dans le cas de David en présence de Goliath [(17:45-46)].
Ch. 14 v. 16-46 — Action de l’incrédulité en Saül, gâtant la victoire de la foi
Ch. 14 v. 16-19 — Saül ne sait que faire, n'ayant pas de lien avec Dieu
[14:1] La foi agit d’elle-même. [14:17] Il faut que Saül dénombre le peuple pour savoir qui est absent. Hélas ! nous entrons dans la triste histoire de l’incrédulité. [14:18] Saül cherche quelques directions auprès de l’Arche, [14:19] pendant qu’ailleurs Dieu triomphe sur ses ennemis sans Israël. Le tumulte de leur déroute va en augmentant, et l’incrédulité, qui ne sait jamais que faire, dit au sacrificateur de retirer sa main. Le roi et le sacrificateur n’étaient pas le lien entre Dieu et Israël. Ce n’était ni la foi du peuple en Dieu sans roi, ni le roi que Dieu avait lui-même donné.
Ch. 14 v. 20-22 — Présence d’Hébreux avec les ennemis, ayant oublié leur lien avec Dieu]
Ici encore, au lieu d’Israël (que Jonathan connaissait seul [(14:12)]), [14:21] nous retrouvons ceux que l’Esprit de Dieu lui-même appelle des Hébreux1, qui, tout en étant « de la source de Jacob » (Deut. 33:28), sont parmi les Philistins, et sont contents de trouver leur bien au milieu des ennemis de Dieu.
1 Ceci est d’autant plus remarquable, que l’Esprit appelle ceux qui étaient avec Saül et Jonathan, les Israélites. C’est ce qui donne une force spéciale au mot : Hébreux, partout où il se trouve. Dieu ne refuse pas le nom d’Israélites aux plus timides d’entre le peuple (13:6), mais il le refuse à ceux qui se joignent aux Philistins. L’idée du lien entre le peuple et Dieu était perdue. C’était une nation comme une autre.
[14:21-22] Maintenant que la victoire est remportée, tous sont contents de participer au triomphe et poursuivent les Philistins.
Ch. 14 v. 23-46 — Action de l’incrédulité dans l’œuvre de la foi, pour la gâter
Ch. 14 v. 24 — Saül pense à lui-même et entrave la poursuite de l’ennemi
Et ce pauvre Saül, que fait-il ? Jamais l’incrédulité, quelque bonnes que soient ses intentions en s’unissant à l’œuvre de la foi, ne fait autre chose que la gâter. [14:24] Saül parle de se venger de ses ennemis. L’Éternel n’est pas dans ses pensées ; il pense à lui-même, et il entrave la poursuite par son zèle charnel et égoïste. Que Dieu nous garde de la direction et du secours de l’incrédulité dans le travail de la foi. Dieu lui-même peut nous secourir par tous les moyens ; mais lorsque l’homme se mêle de l’œuvre même, il ne fait que la gâter, lors même qu’il cherche à y apporter de la force.
Saül montre un zèle charnel pour Dieu, ne dévoilant que sa folie
[14:24] Saül, au moment d’une telle bénédiction, est zélé pour maintenir l’idée d’honorer les ordonnances de l’Éternel, [14:18] comme il l’a voulu faire en le consultant auprès de son Arche, faisant beaucoup valoir son nom, comme si la victoire lui était due, [14:38] et qu’il n’y eût que quelque péché caché qui empêchât Dieu de lui répondre. [14:44] Il a failli faire mourir Jonathan, [14:45] par lequel Dieu avait agi. [14:41] Il veut découvrir le péché en faisant intervenir Dieu, qui agit en effet, mais, pour montrer la folie du pauvre roi.
Contraste entre l’énergie de la foi agissante, et le zèle charnel gâtant cette œuvre
[14:27] Remarquez que la foi en pleine énergie peut se servir avec reconnaissance des soulagements que Dieu offre, dans la marche pénible où elle conduit, [14:28-30] tandis que le zèle charnel de ce qui n’est qu’une imitation de la foi, ne sait qu’en imposer la privation : il n’agit jamais avec Dieu. Dès que l’affaire est tombée entre les mains de Saül, il ne fait qu’empêcher de recueillir tous les fruits du triomphe. Son intervention n’a pu que gâter l’œuvre d’autrui ; il n’a pas la foi, pour en faire une lui-même.
Ch. 14 v. 47-52 — Dieu agit encore par Saül pour délivrer d’Israël
Dieu délivre Son peuple de ses ennemis, par Saül qu’Il n'a pas encore abandonné
[14:23] Cependant, Dieu a pitié d’Israël, [14:48] et il tient ses ennemis en échec, par le moyen de Saül ; car, tout en étant incrédule, il n’avait pas encore tourné sa haine contre l’élu de Dieu. Il n’était pas encore abandonné de l’Éternel.
Ch. 14 v. 52 — Guerre contre les Philistins sans pouvoir les abattre, par la force charnelle
Mais ce moment pénible et solennel va bientôt arriver. [14:52] En attendant, il se fortifie. La guerre avec les Philistins était continuelle ; mais Saül, tout aguerri qu’il fût, était incapable de les abattre, comme David, ou même comme Samuel. Il cherche dans ses semblables des moyens charnels pour atteindre son but.
Chap. 13-14 — Saül face à ses ennemis, la chair agissant dans l’œuvre de Dieu
Rapidité de l’ennemi pour dominer ceux qui ne suivent pas Dieu
Remarquez ici avec quelle rapidité effrayante, et même sur‑le‑champ, l’ennemi prend le dessus, lorsqu’on n’est pas dans les voies de Dieu (comp. 7:12-14, et 13:16-23).
Saül a toutes les formes de la piété et de la religion selon Dieu
Remarquez aussi que toutes les formes de la piété et de la religion judaïque sont avec Saül : le sacrificateur de l’Éternel en Silo et portant l’éphod (14:3) ; et l’Arche (vers. 13). [14:18] Saül consulte le sacrificateur. [14:34] Il empêche le peuple de manger la chair avec le sang. [14:35] Il bâtit un autel. [14:36] Le sacrificateur consulte Dieu, [14:37] et comme Dieu ne répond pas, [14:44] Saül veut tuer Jonathan comme coupable, parce qu’il a mangé malgré le serment.
Liberté de la foi de Jonathan, avec Dieu, mais loin de la folie de l’incrédulité
[14:35] Mais remarquez que c’est le premier autel que Saül ait bâti ; [14:3] son sacrificateur est de la famille condamnée de Dieu. Il bâtit son autel lorsqu’il est rejeté et après la bénédiction extérieure que Dieu lui a accordée, et qu’il s’attribue à lui-même, quoiqu’il n’ait rien fait que la gâter. [14:1] D’autre part, la foi de Jonathan agit sans prendre conseil du sang et de la chair ; il opère, comme dit le peuple, avec Dieu (14:45). [14:17] Le peuple ne savait pas qu’il fût absent. Heureux Jonathan ! la foi l’avait fait aller assez en avant pour qu’il n’entendît pas seulement la malédiction insensée que son père invoquait sur celui qui prendrait quelque nourriture. La folie de l’incrédulité d’autrui ne l’atteignait pas. [14:27] Il était libre de profiter en chemin de la bonté de son Dieu, avec allégresse et actions de grâces, et poursuivait sa route rafraîchi et encouragé ; heureuse marche de la simplicité qui agit avec Dieu !
Contraste entre les marches de la foi et de la chair, dans l’œuvre de Dieu
L’étude de ces deux chapitres est très instructive, comme nous présentant le contraste entre la marche de la foi et celle de la chair, dans la position qu’en vertu de sa profession elle prend dans l’œuvre de Dieu. C’était la première fois que Saül se trouvait en face des ennemis, en vue desquels Dieu l’avait suscité.
Chapitre 15
Épreuve finale de Saül par le jugement sur Amalek
Dieu envoie Saül détruire Amalek, ennemi continuel et déjà jugé
Toutefois, Saül est mis à une épreuve finale. [15:1-3] L’Éternel, par la bouche de Samuel, l’envoie pour détruire Amalek, à la façon de l’interdit. C’étaient les ennemis sans pitié et acharnés du peuple de Dieu (Deut. 25:17-19). Ils avaient été la première des nations ; leur renommée et leur fierté (Nomb. 24:7, 20) étaient connues partout, mais c’était une nation jugée de Dieu.
Saül craint le peuple plus que Dieu et, désobéissant, est privé du royaume
[15:3] Dieu confie maintenant à Saül l’accomplissement de Deut. 25:19. [15:4] Ici tout Israël l’accompagne sans crainte. Ce n’étaient plus ses ennemis du dedans, qui rongeaient habituellement ses forces et abattaient son courage : [15:8] la victoire est complète. Il ne s’agit que de la fidélité à Dieu, et de préférer la gloire de Dieu à ses propres intérêts. [15:24] Mais Saül craint le peuple. [15:9] L’Esprit de Dieu dit : « Saül et le peuple » ; [15:15] Saül dit : « le peuple » et que c’est pour Dieu qu’on a épargné. Mais nos excuses ne sont que notre condamnation, lors même qu’elles seraient vraies. Saül, n’ayant pas la foi, ne regardant pas à Dieu, craint le peuple plus que Dieu. Quel esclave que l’incrédule ! S’il n’est pas esclave des ennemis, il l’est du peuple qu’il semble gouverner. [15:28] Saül, infidèle à Dieu au milieu du peuple et en présence des bénédictions que l’Éternel lui accorde, est enfin privé du royaume.
Confession sans humiliation, et abandon du roi par Samuel
Point d’humiliation, point de cœur brisé ; [15:24] il confesse son péché, espérant éviter la punition ; [15:30] mais ne pouvant y échapper, il désire que Samuel l’honore quand même. [15:31] Samuel le fait, [15:35] puis l’abandonne. Tout change ici, et David apparaît sur la scène.
Fin de l’histoire du règne de Saül, et introduction de David
Il est bien de remarquer que l’histoire suivie du règne de Saül, finit avec la fin du chapitre 14.
Le chapitre 15 est une histoire donnée à part, à cause de l’importance de ce qui y est contenu : [15:23] la réjection définitive de Saül, [15:28] réjection qui introduit David.
Chapitre 16
Ch. 16 v. 1-13 — Onction de David, méprisé, par Samuel, selon Dieu
[16:1] Samuel est envoyé pour oindre cet élu de l’Éternel. [16:7] Ici tout l’éclat de la chair et ses droits d’aînesse sont mis de côté, [16:11] et le cadet, méprisé et oublié de tous, qui soigne les brebis, [16:12] est choisi de Dieu, [16:7] « car Il ne regarde pas ce à quoi l’homme regarde ». [16:10-11] Samuel, instruit de l’Éternel, n’hésite pas dans sa décision, et ne peut accepter aucun des sept qui sont à la maison : « Sont-ce là tous les enfants ? ». [16:13] Enfin, il oint David rappelé des champs.
Nécessité du chemin d’épreuve pour David, pour former sa foi
Mais Dieu ne place pas David au faîte du pouvoir tout de suite, comme il l’avait fait dans le cas de Saül. Il faut que, par la grâce et par la foi, il se fraie un chemin à travers toutes sortes de difficultés, et que, tout en étant rempli du Saint Esprit [(16:13)], il agisse en présence d’une puissance qui ne possède pas l’Esprit et que Dieu ne met pas encore de côté. Il faut qu’il soit soumis et humilié, qu’il sente sa dépendance entière de Dieu, que Dieu suffit dans toutes les circonstances ; il faut que sa foi soit développée par l’épreuve dans laquelle on sent que Dieu est tout. Beau type de celui qui a traversé sans péché un chemin et des circonstances bien autrement pénibles ! Et non seulement un type, mais en même temps un vase préparé de Dieu pour le Saint Esprit ; et ce dernier a su le remplir de sentiments, qui, en décrivant d’une manière si touchante les douleurs de Christ lui-même et ses sympathies pour les siens, montrent leur ressource en Dieu à ceux qui devaient, dans la faiblesse, poursuivre la même carrière que lui. Car on ne saurait douter que les épreuves de David n’aient donné lieu à la plupart de ces beaux cantiques, qui, dépeignant les circonstances, les épreuves et les cris du Résidu d’Israël dans les derniers jours, ainsi que de Christ lui-même (lequel, en esprit, s’est, identifié avec eux et a entrepris leur cause), ont ainsi fourni à tant d’autres âmes chargées l’expression et le soulagement de leurs afflictions ; et même si l’interprétation qu’elles ont faite de ces Psaumes manquait de justesse, le cœur néanmoins ne s’y trompait pas1.
1 Cet usage inintelligent des Psaumes a cependant eu pour résultat de rabaisser des âmes pieuses au-dessous des privilèges chrétiens. On ne trouve jamais dans les Psaumes la relation d’enfant avec le Père, ni les sentiments spirituels produits par la conscience de cette relation. Ce mot lui-même peut y être employé en guise de comparaison, mais la relation n’y est jamais reconnue, et ne pouvait l’être.
Ch. 16 v. 14-23 — Introduction de David devant Saül, qui règne toujours
Revenons à notre histoire.
[16:13] Le Saint Esprit vient sur David [16:14] et abandonne Saül, qui en même temps est troublé par un mauvais esprit. [16:18] La providence de Dieu introduit David par le moyen d’un des serviteurs de Saül, qui le connaissait, et le présente à Saül. [16:21] Saül l’aime et veut qu’il se tienne devant lui ; il est son porteur d’armes [16:23] et il joue de la harpe lorsque le mauvais esprit trouble Saül. David est aux yeux de Dieu le roi oint ; mais il doit souffrir avant de régner, quelle que soit son énergie.
Chapitre 17
Ch. 17 v. 1-16 — Nouvelle attaque des Philistins, avec leur champion
[17:1] Les Philistins, ce type de la puissance de l’ennemi, se présentent de nouveau [17:4] avec leur champion à leur tête, [17:11] auquel personne n’ose livrer le combat. [17:15] David était retourné chez lui, et vivait dans la simplicité de sa vie habituelle.
Ch. 17 v. 17-51 — David affronte Goliath avec l’aide de Dieu
Ch. 17 v. 17-40 — La foi regarde à Dieu seul pour triompher
Bien que ce qui précède donne l’idée générale de la position dans laquelle il avait été placé, il paraît qu’il n’est resté que très peu de temps auprès du roi (17:15). [17:17] Son père l’envoie pour visiter ses frères, qui se trouvent à l’armée de Saül. [17:23] Là, il voit le Philistin qui défie les armées d’Israël. Jonathan ne paraît pas ici ; il n’y en a qu’un seul qui puisse détruire celui qui réunit dans sa personne toute l’énergie du mal. [17:26] La foi de David n’y connaît aucune difficulté, parce qu’il voit Dieu et dans l’ennemi un ennemi de Dieu, sans force. Il n’était « qu’un incirconcis », peu importe le reste. [17:34] Dans l’accomplissement de ses devoirs ordinaires, David avait déjà rencontré des difficultés trop fortes pour un homme fait, [17:35] mais encore enfant il les avait vaincues par une raison toute simple : [17:37] « l’Éternel l’avait délivré ». Il ne s’en était pas vanté ; c’était l’accomplissement de son devoir ; mais il y avait appris la force et la fidélité de l’Éternel. Et maintenant il en fait encore l’expérience ; [17:39] l’armure de l’homme est rejetée, la foi ne la connaît pas : Dieu veut accomplir l’œuvre par les moyens les plus simples.
Ch. 17 v. 41-51 — Victoire de David, image de Christ, au nom de l’Éternel
[17:45] David déclare quelle est sa force. « Je viens à toi au nom de l’Éternel des armées ». [17:46] Il s’identifie ensuite avec le peuple de Dieu. « Toute la terre saura qu’il y a un Dieu pour Israël ». [17:49] La pierre, qui s’enfonce dans le front de Goliath, lui ôte à la fois sa force et sa vie. [17:51] David tranche la tête de Goliath avec sa propre épée, semblable à Celui qui, par la mort, a rendu impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort [(Héb. 2:14)].
Ch. 17 v. 52-58 — David est inconnu pour Saül, la chair ne le connaissant pas
[17:52] Toute l’armée d’Israël profite du triomphe remporté par David. [17:55] Saül, qui l’avait oublié, [18:2] veut qu’il reste avec lui. [16:21] Hélas ! la chair et même la chair en rébellion peut aimer l’élu de l’Éternel, à cause de sa bonté et du soulagement qu’il donne, [17:55] mais elle ne le connaît pas. Il lui est aussi étranger, lorsqu’il agit dans l’œuvre de Dieu, que si elle ne l’avait jamais vu.
Chapitre 18
Ch. 18 v. 1-5 — Affection de Jonathan, image du Résidu, pour David
Ch. 18 v. 1 — Le Résidu aime Christ dans Son humiliation et désire Son règne
[18:1] Mais lorsque Christ se déclare, le Résidu (car c’est bien ce que représentait Jonathan) l’aime comme son âme, et ce bien-aimé devient l’objet de toute son affection. Ceci ne va cependant pas plus loin dans son application que le règne personnel de Christ. Jonathan nous présente le Résidu qui l’a aimé pendant son humiliation. Quant à ce monde, il en est toujours ainsi ; il y a un Résidu qui aime Christ et qui désire son règne, bien que cela mette fin à l’économie dans laquelle il se trouve. De l’Église proprement dite il n’y a rien ici. C’est un Résidu qui désire l’avènement de Christ. Saül, qui se glorifiait et voulait maintenir sa maison par des moyens charnels, cherche la mort de celui qui doit venir pour établir le royaume. C’est ce qu’ont fait les Juifs à l’égard de Christ.
Différence entre la foi de David et celle de Jonathan, contre l’ennemi
La foi de David, vainqueur des Philistins, aussi bien que Jonathan, avait un caractère un peu différent de celle de ce dernier. [14:6] Jonathan ne recule pas devant les difficultés ; il voit le Dieu d’Israël et fait l’œuvre de Dieu que Saül ne fait pas. C’est la foi vraie et énergique du peuple de Dieu. [17:48] Mais David, roi, caché il est vrai, mais élu et oint, rencontre face à face le grand ennemi de son peuple dans toute sa force, dont la seule vue effraie le peuple qui s’enfuit [(17:24)].
Affection de Jonathan pour David comme digne de régner, en contraste avec Saül
Ce qui signale la foi de Jonathan de la manière la plus touchante, est son attachement à celui qui éclipserait sa gloire, s’il considérait les choses selon les hommes, ainsi que faisait Saül. Mais Jonathan est absorbé par son affection pour celui que Dieu a choisi. Il voit en lui le vrai chef d’Israël, qui est digne de l’être, qui doit, quelque méprisé qu’il soit actuellement, prospérer et régner de la part de Dieu. Ce sont aussi les qualités de David, qui l’attachent à lui. C’était une affection personnelle. Il a la capacité d’apprécier ce qu’était David, et il oublie ses propres intérêts en pensant à lui. [18:1] La voix et les paroles de David pénètrent dans son âme et le lient au roi que Dieu a choisi, lorsqu’il est méconnu, et en dépit de tout. Saül, chef du peuple professant, et jaloux de qui que ce soit qui pourrait usurper la place de lui ou de ses descendants, est rempli d’inimitié contre David et abandonné de Dieu ; il est l’instrument de l’ennemi contre l’Oint de l’Éternel. Il tombe enfin, atteint par la puissance plus directe et plus ouverte de l’ennemi du peuple de Dieu. Triste fin de celui qui avait été un vase de bénédiction et un instrument de l’œuvre de Dieu, quoique ce fût d’une manière charnelle.
Ch. 18 v. 6-30 — Élévation de David et inimitié croissante de Saül
Ch. 18 v. 6-11 — La gloire de David dépasse celle de Saül en louanges
[18:7] Dieu fait resplendir la vraie gloire de David, au-dessus de l’importance officielle de Saül. [18:8] On chante les victoires du premier, de manière à exciter la jalousie du roi.
Manifestations de la foi de David dans ses circonstances
Nous tracerons maintenant brièvement les traits de la foi de David dans ces nouvelles circonstances. Jamais sa main ne s’élève contre Saül ; il le sert avec obéissance ; il fait son devoir et supporte avec patience la jalousie et la malice qui le poursuivent.
Ch. 18 v. 10-16 — Dieu est avec David en toutes choses, et le peuple l’aime
[18:10] Pauvre Saül ! troublé par le malin esprit ! David joue de la harpe pour le calmer, [18:11] et Saül veut le tuer. David échappe. [18:12] Saül le craint, car le Dieu qui l’a abandonné est avec David. [18:13] Il l’éloigne de lui, mais il n’en est que plus en vue devant le peuple. Dieu agit toujours pour accomplir ses desseins à travers toutes les précautions charnelles de l’homme. [18:14] David est prudent ; il a la sagesse de Dieu ; Dieu est avec lui dans toutes ses voies. [18:16] Énergique et sans prétention, toujours béni, il est aimé de tout Israël et de tout Juda, devant lesquels il agit avec la force et la supériorité de la foi.
Ch. 18 v. 17-30 — Saül craint David et veut s’en débarrasser, mais Dieu est avec lui
Saül veut se parer de tout cela ; [18:17] en apparence il honore David, mais c’est afin de l’exposer devant l’ennemi pour se débarrasser de lui. [18:18] David se maintient dans sa petitesse [18:19] et Mérab est donnée à un autre. [18:20-21] Mical offre à Saül une occasion plus spécieuse. [18:26-27] David, puisqu’il ne s’agit que de détruire la puissance des ennemis du peuple de Dieu, accepte ce que Saül propose et réussit. [18:28] Saül voit toujours davantage que l’Éternel est avec David, [18:29] et le redoute d’autant plus ; triste développement d’un triste état d’âme ! Le caractère de Saül ne manquait pas cependant de beaux traits naturels, dans les moments où de meilleurs sentiments se manifestaient. Mais Dieu n’y était pas.
Chapitres 19 à 21
Ch. 19 v. 1-18 — Attitude de Saül envers David, avec qui Dieu est
Ch. 19 v. 1-8 — Changements de pensée de Saül, qui ne peut supporter David vainqueur
[19:4-5] L’intercession de Jonathan [19:6] agit sur son père, [19:7] et pour le moment tout va bien. Mais Saül, abandonné de Dieu, ne peut supporter que Dieu soit avec David. [19:8] La guerre éclate, et David, vrai instrument de Dieu en ce qu’il fait pour son peuple, bat les Philistins et les met en déroute.
Ch. 19 v. 8 — Épreuve de la foi par les Philistins, manifestant son énergie
[19:8] On remarquera ici que c’est des Philistins qu’il est question ; c’est par eux que l’énergie de la foi est mise à l’épreuve. C’est là que se livre le combat de Dieu et de la foi ; c’est là que David réussit toujours et que Saül a manqué.
Ch. 19 v. 9-18 — David échappe encore à Saül qui veut le tuer
[19:9] De nouveau Saül est troublé, et David qui cherche à le soulager, [19:10] faillit être tué. [19:18] Il s’évade et va auprès de Samuel.
Ch. 19 v. 19-24 — David fuit Saül rejeté et va vers Samuel
David reconnaît la puissance de Dieu, alors que Saül la subit sans effet sur son cœur
Remarquez ici comment le chagrin, produit par l’égoïsme et par l’amour-propre, donne lieu à l’action du malin esprit sur l’âme. [19:18] Ici reparaît la puissance qui, toute cachée qu’elle fût, régissait encore le sort d’Israël. David la reconnaît, et lorsqu’il ne peut plus se tenir auprès de Saül, il ne prétend nullement se glorifier en s’élevant contre la forme extérieure que Dieu avait jugée dans le fond, mais non détruite. Au lieu de s’y opposer, il se borne à reconnaître cette manifestation de la puissance de Dieu, qui avait placé Saül dans sa position royale, et de laquelle il avait reçu lui-même le témoignage et la communication de la force et de la volonté de Dieu ; il se réfugie auprès de Samuel. [19:20-23] Là, il est suivi de Saül et de ses messagers, qui subissent aussi bien que leur maître une puissance, qui n’agit pas sur leurs cœurs et ne les dirige pas ; puissance dont Saül avait perdu la bénédiction. Quel tableau d’un vase inutile et perdu ! [18:10] tantôt prophétisant par l’énergie de Satan, [19:24] tantôt par celle de Dieu, dont son cœur est loin, dont il est abandonné : sa conduite n’est pas déréglée extérieurement ; il ne fait pas du mal, si ce n’est lorsque l’Oint de l’Éternel excite sa jalousie et sa haine.
David devient errant, Saül ayant rejeté tout lien avec Dieu
David est maintenant chassé de la présence de Saül, et devient vagabond sur la terre. Ce n’est plus l’entière soumission à Saül, tandis qu’il est lui-même le vase de l’énergie de Dieu. [19:18] Chassé par Saül, il est retourné vers la source du témoignage de Dieu, [19:20] et Saül a encore la hardiesse de chercher sa vie, même quand il est auprès de Samuel. Il a complètement secoué la dernière contrainte, et oublié tout ce qui aurait dû lui rappeler Dieu et arrêter sa main. Se glorifiant lui-même et se prévalant de sa position acquise, la présence de Samuel n’a plus aucune prise sur sa conscience. Ce n’est plus même « honore-moi devant les anciens de mon peuple » [(15:30)] ; il ne tient aucun compte du prophète, il subit malgré lui l’influence qu’il a méprisée. David est ainsi garanti de sa malice ; il ne peut maintenant retourner auprès de lui. Ç’aurait été se joindre au mépris du témoignage de Dieu. Car, que faire lorsqu’un homme prophétise et agit néanmoins contre la puissance qu’il ne saurait nier ? [20:1] David s’enfuit. Mais l’état de Saül est encore mis à l’épreuve sous ce rapport. [20:2] Jonathan ne peut guère croire à la mauvaise volonté de son père. Mais, avant de la constater, son dévouement à David se manifeste d’une manière positive. Sa foi et son cœur reconnaissent bien ce que Saül aveuglé ne veut pas accepter (20:13, 17).
Ch. 20 — Attachement de la foi de Jonathan à David
Jonathan aime David même rejeté, mais marche toujours dans l’ancien système
Lors même que David est chassé, la foi de Jonathan n’est pas ébranlée ; [18:1] son cœur n’est pas détaché de celui qui était le bien-aimé de son âme, lorsque David, rayonnant de jeunesse et de sa victoire sur Goliath, répondait à Saül avec une modestie qui en relevait encore l’éclat. Son cœur l’aime lorsqu’il est déshonoré et en fuite. [20:13] Il le reconnaît comme l’élu de Dieu, [20:15] et rattache l’espoir de sa maison à la gloire de celui qu’il aime (voyez 23:16-17). Mais ce que Jonathan proposait alors ne pouvait avoir lieu. Il s’agissait de relier l’ancien système dans la chair avec la grâce et les conseils de Dieu. Jonathan, quoiqu’il aimât David, marchait avec l’ancien système que Dieu allait juger.
L’attachement au système charnel fait tomber avec celui-ci
[23:18] Jonathan ne suit pas David [31:2] et il tombe avec Saül. Quel que soit le jugement que nous portions sur cette portion de son histoire, comme type, nous voyons en lui que tout ce qui est allié à ce système charnel, extérieurement rattaché aux intérêts du peuple et du nom de Dieu, tombe, pour ce qui concerne ce monde, avec le système qui périt tout entier.
Séparation de David et Jonathan
[20:43] David, instruit par Jonathan de l’esprit dont Saül est animé, s’en va, et Jonathan rentre dans la ville.
Ch. 21 — Fuite de David rejeté de devant Saül
Ch. 21 v. 1-6 — La grâce dépasse les ordonnances, quand Dieu est rejeté
Le roi élu est maintenant rejeté. [21:1] Il se rend auprès du sacrificateur ; [21:6] celui-ci lui donne le pain sacré, selon la souveraine grâce de Dieu, qui s’élève au-dessus des ordonnances attachées à la bénédiction, lorsque cette bénédiction a été rejetée, lorsque Dieu lui-même a été rejeté dans son Oint et dans Son témoignage. Quand il en est ainsi, la grâce souveraine de Dieu place la foi au-dessus des ordonnances. [21:5] Puisque Dieu lui-même et son témoignage étaient méconnus, le pain de proposition était tenu pour commun. Dieu, en effet, faisait tout à neuf.
David image de Christ, plus grand que les ordonnances aux yeux de Dieu
C’était précisément le cas du Seigneur Jésus. La personne d’un Christ rejeté est au-dessus de toutes les ordonnances charnelles qui, là où Il se trouve, perdent toute leur signification. Il se soumettait, il est vrai, à toutes les ordonnances et aux autorités ; mais le rejet du témoignage de Dieu en lui, faisait distinguer peu à peu qu’en effet Il était quelqu’un de plus grand que les ordonnances, qu’il les mettait de côté pour les remplacer par la manifestation de la grâce efficace et éternelle de Dieu. Il était bien plus important de nourrir David, que de garder ce qui était vieilli. Dieu tenait plus à lui qu’au pain du Tabernacle.
Ch. 20 v. 7-9 — Puissance de la mort comme arme, dans les mains du Seigneur
[20:9] David prend l’épée de Goliath. C’est par la puissance de la mort, que le Seigneur a détruit toute la force de celui qui en avait l’empire [(Héb. 2:14)]. Il n’y a pas d’armes comme la mort dans l’arsenal de Dieu, lorsqu’elle est dans les mains de la puissance de vie.
Ch. 20 v. 10-15 — David se réfugie chez les Philistins, à sa honte
[20:10] David, préoccupé de l’inimitié de Saül, cherche un refuge chez les Philistins. Qu’avait-il affaire là ? [20:15] Cette fois Dieu l’en chasse sans châtiment, mais en lui montrant assez que ce n’était pas là sa place. [20:13] On échappe à la sagesse qui nous conduit au milieu des ennemis de Dieu, par la honte de la folie qui nous en fera chasser.
Chapitre 22
Tout ce qui appartient au témoignage de Dieu se joint à David
[22:1-2] David prend maintenant pleinement son parti avec les excellents de la terre (Héb. 11:38). [22:5] Là, le prophète se joint à lui ; il est directement conduit par le témoignage clair de Dieu, [22:20] et bientôt après le sacrificateur le rejoint aussi, de sorte que tout rejeté qu’il soit, tout ce qui appartenait au témoignage et aux voies de Dieu se concentrait autour de lui. Il était le roi, le prophète y était, le sacrificateur s’y trouvait aussi ; les formes extérieures se trouvaient ailleurs. Saül, au contraire, ainsi qu’il avait méprisé Samuel lui-même en poursuivant David auprès de lui [(19:19-20)], sans pitié, comme sans crainte de Dieu et sans remords, [22:18] se débarrasse des sacrificateurs par la main d’un étranger, d’un Iduméen, ennemi sans miséricorde du peuple, [22:17] lorsque la conscience de ce dernier aurait retenu sa main. [22:20] C’est alors que le sacrificateur est amené de Dieu auprès de David, ainsi que nous y trouvons le prophète après le mépris qu’en avait témoigné Saül.
Chute continue de Saül, rejetant tout ce qui est de Dieu
Quelle triste histoire de la chute graduelle, mais continuelle de celui qui, ayant la forme du bien, n’a pas la foi en Dieu et que Dieu a abandonné ! Comme les voies de Dieu sont sûres, quelle que soit l’apparence des choses !
Ch. 23 v. 1-13 — David agit comme roi en Israël, selon la pensée de Dieu
[23:5] David, tout méprisé qu’il soit, est le roi et le sauveur du peuple ; il chasse les Philistins et en fait grand carnage. [23:12] Il ne rencontre que trahison en Israël ; [23:7] Saül s’en sert dans l’intention de s’emparer de lui. [22:5] Mais comme avec David se trouve l’intelligence du prophète, [23:9-12] il a aussi la réponse de Dieu par l’éphod du sacrificateur qui se trouve avec lui.
Ch. 22 v. 6-19 — Progrès de Saül, dans l’apparence extérieure et dans le mal
Remarquons en passant que Saül en apparence et extérieurement s’est beaucoup agrandi. [13:15] Il n’est plus avec ses six cents hommes [13:7] qui le suivaient en tremblant ; [22:7] il peut nommer ses capitaines de milliers et de centaines ; il peut donner des vignes et des champs ; [21:7] il a son Doëg, le chef de ceux qui gardent ses troupeaux. Devant Dieu, intérieurement, il fait dans le mal un progrès effrayant ; il n’est pas seulement abandonné de Dieu, mais franchit toutes les barrières que lui oppose sa conscience, et que les témoignages et les ordonnances de Dieu élevaient devant lui. [19:18-20] Car Samuel le prophète et [22:17-18] les sacrificateurs auraient dû être un frein pour celui qui faisait profession d’être identifié avec les intérêts du peuple de Dieu.
Chapitre 23
Prospérité extérieure, et réalisation des ressources de Dieu dans le besoin
Le progrès extérieur en prospérité, joint au progrès réel dans le mal intérieur, est quelque chose de très solennel. En même temps que c’est un piège pour la chair, c’est une épreuve pour la foi. David, au contraire, en apparence et de fait quant aux circonstances, est tout à fait chassé du milieu du peuple. Il n’a ni domicile ni refuge. [22:5] Mais le témoignage de Dieu dans la personne de Gad, le prophète, [23:9] et la communion avec Dieu par l’éphod du sacrificateur, lui échoient dans son exil. Chassé par l’homme, il est là où toutes les ressources de Dieu se réalisent selon les besoins des siens.
Caractère de David, type de Christ, dans sa marche comme rejeté
David agit comme sacrificateur, devenant dépositaire des bénédictions dans la ruine
Remarquez aussi que c’est David lui-même qui agit en sacrificateur, pour avoir l’expression des pensées de Dieu. [23:9-12] C’est lui qui prend l’éphod pour consulter Dieu ; [21:6] c’est lui qui mange les pains de proposition ; ce type remarquable de Christ nous enseigne que, lorsque tout est ruiné, les bénédictions sont transportées à ceux qui marchent par la foi, dans l’obéissance et dans l’intelligence du devoir du fidèle, lequel discerne quelle est moralement la place de la foi, ce que la foi doit à Dieu, et comment elle peut compter sur lui.
Marche par la foi, dans le discernement de ce qui correspond à la volonté divine
Remarquez aussi que ce qui distingue David ici, ce ne sont pas des actions d’éclat, fruit de l’énergie de la foi, mais l’instinct et l’intelligence de ce qui convient à sa position, un discernement moral de ce qui est agréable à Dieu et de la conduite que devait avoir son serviteur comme vase de son énergie spirituelle, tandis qu’un autre est revêtu de l’autorité qui lui appartient. C’est la marche de quelqu’un qui a saisi ce qui convient à cette relation difficile, dans toutes les circonstances où elle le place, qui respecte ce que Dieu respecte, et fait l’œuvre de Dieu sans crainte lorsque Dieu l’appelle ; type remarquable de Jésus, en tout ceci, et un exemple pour nous.
Dieu dirige toutes choses pour le bien de David
Accomplissement des desseins de Dieu pour préparer David par l’épreuve
Outre ce tact spirituel, ces convenances morales, la plus grande partie de cette histoire nous présente la manière dont Dieu fait tout marcher vers l’accomplissement de ses desseins, à travers tous les motifs et les intentions des hommes, pour placer David par la patience et par l’énergie de la foi dans la position qu’Il lui avait préparée.
Ch. 23 v. 14-28 — Dieu intervient pour garder David de Saül
Toutefois David a besoin de l’intervention et de la sauvegarde de Dieu. [23:13] Ayant quitté Kehila [23:12] selon l’avertissement de Dieu, [23:14] il va dans le désert. [23:26] Là, il est cerné par les troupes de Saül. [23:27] Mais, au moment où Saül va le prendre, les Philistins se jettent sur le pays [23:28] et Saül est obligé de s’en retourner.
Chapitre 24
[24:1] David se rend dans les lieux forts d’En-Guédi. [24:2] Là, revenu de la poursuite des Philistins, [24:3] Saül le suit, plus occupé de sa jalousie contre le roi élu de Dieu, que des ennemis de son peuple. Mais cette expédition n’est pas à son honneur. [24:5] L’occasion se présente à David de tuer son persécuteur ; [24:7] mais la crainte de Dieu le gouverne, [24:18] et le cœur de Saül lui-même est touché, pour le moment, d’une délivrance [24:19] prouvant que David le respectait d’une tout autre manière qu’il avait imaginé. [24:21] Il voit clairement ce qui en sera, [24:22] et engage David à protéger sa postérité ; [24:23] mais David ne retourne pas auprès de Saül. La relation était rompue.
Chapitre 25
Ch. 25 v. 1 — Mort de Samuel et fin d’une époque
[25:1] Enfin Samuel meurt. Ceci fait époque, parce que celui qui formait le vrai lien du peuple avec Dieu n’y était plus. Israël reconnaît, quand il est mort, celui qu’il avait méprisé de son vivant.
Abigaïl, image du résidu, souffrant avec David, en contraste avec Jonathan
Abigaïl se joint à David et partage ses souffrances, quand Jonathan reconnaît le roi
Maintenant aussi la position de David change, et Abigaïl est introduite. Jonathan ne s’est jamais séparé du système dans lequel il se trouvait, ne s’est jamais joint à David tout en l’aimant, et n’a jamais partagé ses souffrances. Mais Abigaïl s’identifie avec lui ; [25:23] les liens qui subsistent ne l’empêchent pas de reconnaître l’Oint de l’Éternel, [25:39] et après la mort de son mari elle est unie à David. Jonathan préfigure le résidu dans le caractère du Résidu d’Israël, qui reconnaît le roi futur et s’attache à lui, mais ne va pas plus loin. En ce qui concerne l’ancien peuple d’Israël, reconnaître le Roi ne leur sert de rien. Ce peuple sera béni dans le royaume sous la domination de Christ, mais ne sera pas associé avec Lui sur son trône. Jonathan ne souffre pas avec David, et ne règne pas avec lui. Il reste avec Saül [(23:18)] ; et, par rapport à cette position-là, sa carrière se termine avec Saül [(31:2)]. Abigaïl, et même les mécontents qui s’unissent à David [(22:2)], partagent ses souffrances. [25:25] Abigaïl se sépare complètement de l’esprit de son mari ; [23:33] aussi c’est à cause de sa foi et de sa sagesse que David épargne la vie de Nabal. [25:38] Dieu juge ce dernier, [25:42] et alors Abigaïl devient la femme de David.
Caractère de la grâce dans le lien entre David et Abigaïl
[25:31] Historiquement, David a failli manquer à la hauteur de sa position. [25:33] De fait, c’est à cause du Résidu fidèle, l’Abigaïl d’Israël insensé, que celui-ci a été épargné, et la liaison du Seigneur avec l’Église lui imprime le caractère, non de celui qui se vengera (comme plus tard il le fera d’Israël), mais de pure grâce. Maintenant c’est David qui, pendant sa rejection, s’entoure de ceux qui seront plus tard les compagnons et le cortège de sa gloire dans le royaume, [25:42] mais il prend aussi une épouse.
Abigaïl a la position de l’Église, soumise et discernant la place de David
[25:29] Abigaïl appelle Saül un homme. [25:28] L’Éternel, dit-elle, fera à David une maison assurée ; c’est l’intelligence de la foi1. C’est la vérité des conseils de Dieu (2 Samuel 7:11), et dans sa plénitude, quant à cela. Elle formait pour elle-même, sans le savoir, la position de l’Église dans l’avenir qu’elle se préparait. [25:41] Elle prend une position beaucoup plus humble que Jonathan [(23:17)], et reconnaît beaucoup plus complètement David, même dans ce moment-là. Ce n’est pas un ami comme Jonathan ; c’est une âme soumise qui, en esprit, donne à David sa place selon Dieu, et prend elle-même la sienne devant lui. C’est là exactement ce qui signale l’esprit de l’Église — du vrai chrétien.
1 De fait, lorsque la sacrificature avait été jugée, il ne restait pour la foi qui saisissait la pensée de Dieu, que Samuel le prophète, et le roi donné de Dieu, David ; c’est ce qu’Abigaïl comprend. L’Église devrait penser selon la pensée même de Dieu, en dépit de ce qui existe. Elle ne tient pas compte de Saül. Samuel est mort ; c’est David qui maintenant est tout à ses yeux. La loi et les prophètes ont été jusqu’à Jean. Dès lors, le royaume des cieux est annoncé, et chacun use de violence pour y entrer [(Luc 16:16)]. Où étaient les souverains sacrificateurs et toute leur compagnie ? Toutefois, le Seigneur se soumettait à eux comme à une ordonnance, comme David à Saül.
La foi d’Abigaïl entre dans les conseils de Dieu quant à David
Jonathan nous présente le Résidu sous son aspect judaïque. Mais Abigaïl entre dans l’esprit des conseils de Dieu à l’égard de David rejeté, [25:35] et David qui, en se soumettant à tout, peut agir selon la foi qui le reconnaît, entend sa voix, et accepte sa personne.
Manifestations de la foi d’Abigaïl, jugeant tout par rapport à David
Signalons les traits de la foi d’Abigaïl. Tout dépend de la manière dont elle apprécie David (c’est ce qui forme le jugement du chrétien, à tous égards il apprécie Christ) : [25:30] son titre comme reconnu de Dieu ; [25:28] sa perfection personnelle, [25:29] et ce qui lui appartenait selon les conseils de Dieu. [25:28] Elle pense à lui selon tout le bien que Dieu a dit de lui ; elle le voit combattant les combats de l’Éternel, [25:10] là où d’autres ne voyaient qu’un homme rebelle à Saül ; et tout cela vient de son cœur. [25:25] Elle juge Nabal et le considère comme déjà jugé de Dieu à cause de cela ; car chaque chose se juge chez elle par le rapport qui existe entre cette chose et David (v. 26) ; [25:38] jugement que Dieu accomplit dix jours plus tard, bien que Nabal fût en prospérité chez lui, et David exilé et en fuite. Cependant la relation d’Abigaïl avec Nabal est reconnue, jusqu’à ce que Dieu exécute le jugement. [25:29] Elle juge Saül. Il n’est qu’un homme, parce que, pour sa foi, David est roi. [25:31] Tout son désir est que David se souvienne d’elle. [23:16] Lorsque Jonathan se rend auprès de David, [23:17] il sera, dit-il, le second après lui, [23:18] et David demeure dans le bois, tandis que Jonathan s’en retourne à sa maison. Dans l’ordre de choses que Dieu avait jugé (jugement que la foi reconnaissait), il reste auprès de sa famille et est entraîné dans sa ruine. Ceci est important pour le chrétien ; il respecte, par exemple, le christianisme officiel qui, dans le monde, est la religion de Dieu pendant que Dieu le supporte et ne s’élève pas contre lui. Pour la foi et la marche personnelle, ce christianisme-là n’est rien du tout, comme Saül n’était qu’un homme pour la foi d’Abigaïl.
Chapitres 26 à 28
Ch. 26 — Saül poursuit de nouveau David, et Dieu juge publiquement entre eux
Hélas ! Saül n’est pas changé ; [26:1] poussé par les Ziphiens, [26:2] il cherche David de nouveau, [26:16] mais ce n’est que pour tomber et encore plus publiquement entre les mains de David. [26:23] Remarquez que David en appelle plus directement à l’Éternel pour juger entre lui et Saül. La séparation est plus complète. Saül était incorrigible. Cet appel à Dieu était convenable. Il ne convient pas, ce n’est pas selon la marche de l’Esprit, de s’habituer au mal. « Père juste », dit enfin le Seigneur, « le monde ne t’a pas connu, mais moi je t’ai connu ; et ceux-ci ont connu que toi tu m’as envoyé » [(Jean 17:25)].
Ch. 27 à 28 v. 2 — David fuit chez les Philistins
Ch. 27 v. 1-4 — David manque de foi et craint, et est exposé aux tentations chez l’ennemi
Ce qui a caractérisé David en tout, c’est qu’il s’est remis entièrement entre les mains du Seigneur ; c’est l’Esprit de Christ dans les Psaumes. Mais David, après tout, n’est qu’un homme, et aussitôt après ce témoignage que la main de Dieu était avec lui, témoignage que Saül même reconnaissait, [27:1] sa foi lui fait défaut [27:2] et il se rend au milieu des ennemis du peuple de Dieu. Dieu, sans doute, se sert de ce moyen pour tenir David éloigné du danger. [28:1] Mais en même temps David est éprouvé et châtié, et se trouve exposé à l’affreuse nécessité de se montrer prêt à combattre contre Israël. Il n’y en a qu’un seul que sa perfection et sa sagesse aient mis à l’abri de toutes les tentations.
Faiblesse de l’homme après avoir été l’objet d’une intervention divine
On peut remarquer que c’est immédiatement après une intervention évidente de Dieu (26:12), que David manque de foi. Il en est de même d’Élie (1 Rois 19). On dirait que, dans nos cœurs, la foi s’épuise par un effort remarquable. On a pu traverser la crise par la foi, mais le cœur qui en a été le vase s’en effraye ; tandis qu’en Jésus on trouve une égalité, de perfection toute divine.
Ch. 27 v. 5-12 — Triste position de David, mais grâce de Dieu pour le garder
[27:5] David s’éloigne de la ville royale. [27:11] Au pays des Philistins il se maintient dans les bonnes grâces du roi, non par la foi, mais par une prudence qui ne tient pas à la vérité. C’est une triste position ; cependant Dieu ne l’abandonne pas. Il le châtie et d’une manière pénible, mais il l’épargne et le garde. Nous avons vu des voies pareilles de l’Éternel dans le cas de Jacob fugitif.
Ch. 28 v. 1-2 — David obligé de servir Akish, dans la fausse position qu’il a prise
[28:1] Akish, qui connaît David, veut l’employer à son service, et David ne peut s’y refuser ; car lorsque celui qui possède l’énergie que donne l’Esprit de Dieu par la foi, s’est placé dans une fausse position par infidélité, il n’a pas d’énergie contre celui sous l’autorité duquel il s’est placé, et s’il n’emploie pas pour son protecteur l’énergie dont il est doué, il excite très naturellement sa jalousie. David aurait évité tout cela en allant à Tsiklag, mais il ne pouvait. Dieu dans sa bonté, l’a gardé, mais il était en ce moment-là dans une triste et fausse position.
Ch. 28 v. 3-25 — Condition effrayante de Saül et du peuple
Ch. 28 v. 3-6 — Saül et Israël n’ont plus de rapport avec Dieu ni de secours
Saül, ainsi qu’Israël, était dans une position encore plus triste, n’ayant secours ni de Dieu, ni de l’ennemi. [28:6] Saül est abandonné de Dieu. [28:3] Samuel est mort ; de sorte qu’Israël n’est plus en rapport avec Dieu par son moyen.
Ch. 28 v. 7-25 — Saül cherche du secours, mais Samuel vient lui annoncer le jugement de Dieu
[27:1-2] David qui, au moins, tenait tête contre les Philistins, était, par la faute de Saül, au milieu d’eux. [28:3] Le zèle extérieur du roi avait supprimé tous les évocateurs d’esprits. [28:6] Il cherche la direction de Dieu qui ne veut pas lui répondre, Or, la conscience et la foi lui manquent ; [28:7] les circonstances sont pressantes, et il se jette maintenant non dans le service extérieur de Dieu comme auparavant (il sait, triste et solennelle conviction, que cela ne lui appartient plus) ; mais dans les choses qu’il avait jugées et chassées du pays comme mauvaises, lorsqu’il pouvait maintenir sa réputation religieuse, choses qu’il sait toujours être mauvaises, [28:5] mais les Philistins sont là, et contre ceux-ci le cœur lui manque. Il cherche une femme qui évoque les esprits. Ici Dieu le rencontre. [28:12] Samuel monte, mais de manière à effrayer la femme. Elle sent qu’il y a là une puissance au-dessus de ses enchantements. [28:16-19] Samuel annonce à Saül, sans ménagement et sans aucune sympathie (car elle n’était plus possible), le jugement solennel de Dieu.
Chapitres 29 et 30
Ch. 29 à 30 v. 6 — Triste état de David devant Akish, et châtiment de Dieu
[29:4] Dieu, dans sa bonté, pourvoit à la délivrance de David, par le moyen de la jalousie des chefs des Philistins. [29:8] Toutefois David, pour conserver son crédit auprès d’Akish, tombe encore plus bas, il me semble, et proteste qu’il est plein de bonne volonté pour aller combattre contre les ennemis du roi, c’est-à-dire contre le peuple de Dieu. C’est, il me semble, ce qu’il y a de plus misérable dans la vie de David. Dieu le lui fait sentir ; [30:1] car, pendant qu’il est là, les Amalékites lui enlèvent tout, mettent le feu à Tsiklag, [30:6] et ceux qui suivent David parlent de le lapider.
Ch. 30 v. 6-20 — L’épreuve ramène David à Dieu
Ch. 30 v. 6-8 — Soins de la grâce de Dieu pour relever les siens, après le châtiment
Tout ceci est bien triste, mais la grâce de Dieu relève son serviteur ; [30:6] et l’effet de ce châtiment est de le ramener à Dieu, car au fond il pensait à lui. Il se fortifie en l’Éternel son Dieu, [30:8] et s’enquiert auprès de lui de ce qu’il fallait faire. Quelle patience, quelle bonté de Dieu, quels soins il prend des siens dans le moment même où ils s’éloignent de lui !
Dieu prépare David pour sa future position, et le garde dans son égarement
David, réellement ramené à Dieu et délivré de sa fausse position, marche et agit avec Dieu. Dieu lui préparait, à son insu, une bien autre position, pour laquelle il le purifiait et le préparait. Qu’il eût été affreux que David fût avec les Philistins, qu’il eût pris part à la défaite du peuple de Dieu et à la mort de celui qu’il avait épargné tant de fois d’une manière si touchante ! Combien un enfant de Dieu s’égare lorsqu’il se place sous la puissance des incrédules, au lieu de compter sur l’appui de Dieu, au milieu des difficultés qui se trouvent dans le chemin de la foi. C’est dans ces difficultés mêmes que toutes les grâces divines se développent.
La défaillance de la foi devant les difficultés jette le fidèle dans les bras de l’ennemi
Et remarquez le danger où le fidèle se trouve — si sa foi n’est pas simple et lui manque tant soit peu — d’être jeté par les persécutions des professants dans les bras des ennemis de Dieu. La nature se fatigue, et cherche la consolation loin du chemin étroit et semé de ronces. C’est ce qui arrive lorsque le peuple de Dieu, en suivant sa propre volonté, confie ses intérêts à ceux qui ne cherchent que les leurs dans une position moins difficile, mais qui n’est celle ni de la foi, ni de Dieu. Et plus il y a une œuvre glorieuse pour la foi, plus la nature s’y lasse, si la foi vient à faiblir. [30:1] Tsiklag est pris pendant l’absence de David, [30:10] mais il poursuit ceux qui l’ont saccagé [30:18-20] et leur enlève tout le fruit de leur pillage.
Ch. 30 v. 21-31 — Générosité de David, selon la volonté de Dieu
David, droit et généreux, a su trouver [30:22] dans la difficulté qui surgissait de l’égoïsme des siens, [30:24] une occasion d’établir ce qui convenait à la volonté de Dieu ; [30:26] et au lieu de chercher à s’enrichir par le moyen du butin qui lui est échu, il s’en sert pour maintenir des relations de bienveillance avec les anciens de son peuple, et leur prouver que l’Éternel est encore avec lui.
Chapitre 31
[31:4] Nous avons le récit de la mort solennelle de Saül [31:2] et même de Jonathan, [31:7] qui clôt, par la défaite totale des Israélites, cette touchante histoire. Toute l’histoire de Saül et de sa famille, en tant que suscité pour combattre les Philistins, est terminée. [31:8] Saül et ses fils tombent entre leurs mains ; [31:9] ils sont décapités, [31:10] leurs armes envoyées en triomphe dans les temples de leurs dieux, et leurs corps suspendus sur les murs de Beth-Shan. Triste fin, et telle que sera toujours celle de la chair dans des combats de Dieu.
Résumé de l'histoire de David
Ch. 17-18 — Simplicité de la foi, contre l’ennemi ou devant Saül
Retraçons brièvement l’histoire de David. La simplicité de la foi le garde dans la position du devoir et dans le contentement, sans désir de sortir de cette position, parce que l’approbation de Dieu lui suffit. Là, par conséquent, il compte sur le secours de Dieu, comme lui étant parfaitement assuré ; il agit selon la force de l’Éternel. Le lion et l’ours sont terrassés par son bras d’enfant [(17:35)]. Pourquoi pas, si Dieu était avec lui ? Il suit Saül avec une égale simplicité, puisqu’il retourne au soin de ses brebis avec le même contentement [(17:15)]. Là, en secret, il avait compris par la foi que l’Éternel était avec Israël ; il avait compris la nature et la force de cette relation. Il voit dans l’état d’Israël quelque chose qui ne répond pas à cette relation ; mais quant à lui, sa foi s’en tient à la fidélité de Dieu. Un Philistin incirconcis tombe comme le lion était tombé [(17:36)]. Il sert Saül comme musicien avec la même simplicité qu’auparavant [(18:10)], et soit auprès de lui, soit lorsque Saül l’envoie comme chef de millier [(18:13)], il fait preuve de valeur. Il se soumet aux ordres du roi.
Ch. 19-26 — David dans la position de la foi, près de Dieu
Enfin le roi le chasse [(19:10)], mais il est toujours dans la position de la foi. Ce ne sont guère plus des faits d’armes, mais le discernement de ce qui convenait, lorsque la puissance spirituelle était en lui, et l’autorité divine extérieure en d’autres mains. C’était la même position que celle de Jésus en Israël. David ne manque pas dans cette position, les difficultés ne faisant que mieux ressortir toute la beauté de la grâce de Dieu et les fruits de l’œuvre de l’Esprit, en même temps qu’elles développent d’une manière toute particulière les affections spirituelles et les relations intimes avec Dieu, sa seule ressource. C’est spécialement ce qui a donné lieu aux Psaumes. La foi suffit pour lui faire traverser toutes les difficultés de sa position, et c’est là qu’elle déploie toutes ses beautés et toutes ses grâces. La noblesse de caractère que la foi prête à l’homme, et qui est le reflet du caractère de Dieu, produit dans les âmes les plus endurcies, même chez celles qui, ayant abandonné Dieu, ont été abandonnées de lui (état où le péché, l’égoïsme et le désespoir s’unissent pour endurcir), des sentiments d’affection naturelle [(24:17)], les remords d’une nature qui se réveille sous l’influence de quelque chose qui est supérieur à sa méchanceté [(24:18-19)], qui jette sa lumière (pénible, parce qu’elle n’est que momentanée et impuissante), sur les ténèbres qui enveloppent le malheureux pécheur qui ne veut pas de Dieu. C’est parce que la foi se tient assez près de Dieu pour être au-dessus du mal, qu’elle soustrait la nature elle-même à la puissance du mal, quoique la nature n’ait point elle-même la puissance de se dominer. Mais Dieu est avec la foi ; aussi la foi respecte tout ce que Dieu respecte, et revêt celui qui porte quelque chose de Dieu, du respect dû à ce qui Lui appartient[(24:7)], et qui rappelle Dieu au cœur avec l’affection que la foi entretient pour Lui, et porte à tout ce qui est de Lui ou s’y rapporte. C’est ce qu’on voit toujours en Jésus, et partout où son Esprit se trouve ; et c’est ce qui donne tant de beauté, tant d’élévation à la foi, qui s’ennoblit de la noblesse de Dieu en reconnaissant ce qui, en vertu de sa relation avec Lui, est noble à ses yeux, quels que soient l’iniquité et l’avilissement de ceux qui sont revêtus de cette dignité. La foi agit de la part de Dieu et le révèle au milieu des circonstances, au lieu d’être gouvernée par elles. Sa supériorité sur ce qui l’entoure est évidente. Quel repos de la voir, au milieu de la fange de ce pauvre monde !
Difficulté de demeurer dans la position de la foi
La nature se lasse du combat, quand la foi devrait être fortifiée par les victoires
Mais, bien que la foi, dans la position où elle nous place dans ce monde, suffise à tout ce que nous y rencontrons, hélas ! la communion avec Dieu n’est pas parfaite en nous. Au lieu de faire notre devoir, quel qu’il soit, sans nous lasser, parce que Dieu est avec nous, et lorsque nous avons tué le lion, d’être prêts à tuer l’ours et par cela même plus prêts encore à nous débarrasser de Goliath [(17:36)], voici que, quand la foi devrait être fortifiée par les victoires, la nature se lasse des combats ; nous sortons de la position normale de la foi pour nous avilir et nous déshonorer. Quelle différence entre David qui, par les fruits de la grâce, fait pleurer Saül, en rouvrant, du moins pour un moment, les canaux de ses affections[(24:17)], et David incapable d’élever sa main contre les Philistins qu’il avait si souvent défaits, et se vantant d’être prêt à combattre contre Israël et Saül qu’il avait épargné [(29:8)] !
Énergie de la foi dans le service ici-bas, avec les affections de la grâce
Mes frères, gardons-nous dans la position de la foi, plus difficile en apparence, mais où Dieu se trouve, et où la grâce, seule chose précieuse dans ce monde, fleurit et lie le cœur à Dieu par mille liens d’affection et de reconnaissance, comme à Celui qui nous a connus, et s’est abaissé à nos besoins et aux soupirs de nos cœurs. La foi donne de l’énergie, la foi donne de la patience, et souvent c’est ainsi que les affections les plus précieuses se développent, affections qui, si l’énergie de la foi fait de nous des serviteurs sur la terre, rendent le ciel même heureux, parce que Celui qui est l’objet de la foi se trouve dans le ciel et le remplit de sa présence devant le Père.
La grâce domine toutes choses, et Dieu se glorifie même quand l’homme y manque
La nature nous donne de l’impatience à l’égard des circonstances, parce que nous ne réalisons pas assez Dieu, et elle nous entraîne dans des situations où il est impossible de le glorifier. D’un autre côté, il est bon de remarquer que c’est lorsque l’homme a complètement manqué, lorsque la foi de David lui-même a défailli et qu’il s’est jeté parmi les Philistins en s’éloignant d’Israël, que Dieu lui a donné la royauté. La grâce est au-dessus de toutes les fautes. Il faut que Dieu se glorifie lui-même en ceux qui sont siens.