Les Rois :
histoire des rois d’Israël et gouvernement de Dieu
Les livres des Rois nous ont
donné l’histoire générale et publique du gouvernement de Dieu en Israël,
et, depuis Roboam à Ézéchias, l’histoire des rois d’Israël ;
histoire dans laquelle le résultat de la chute de la royauté a été
manifesté en présence de la patience de Dieu. Ce qui y est dit de Juda
ne s’étend qu’aux rapports de Juda avec la maison d’Israël, pendant
cette période.
Les
Chroniques : histoire de la maison de David et grâce de Dieu
Les
livres des Chroniques nous donnent l’histoire de cette même période sous
un autre point de vue : celui de la bénédiction et de la grâce de Dieu ;
et ils nous parlent plus particulièrement de l’histoire de la maison de
David, à l’égard de laquelle cette grâce s’est manifestée. Nous verrons
cette pensée se vérifier dans une foule de cas.
Histoire
du peuple comme Dieu se la rappelle, manifestant la grâce
Ces
livres, écrits ou rédigés après la captivité (voyez 1 Chron. 6:15),
conservent de la part de Dieu, rapportée par le Saint Esprit, l’histoire
de son peuple, telle qu’il aimait à se la rappeler, montrant seulement
les fautes qu’il était nécessaire de connaître pour l’intelligence des
instructions de sa grâce.
Généalogies et noms liés au peuple de Dieu et conservés par Lui
Liste du
peuple de la grâce divine, et généalogie depuis Adam
Il
conserve en même temps les noms de ceux qui avaient traversé les
épreuves mentionnées dans cette histoire sans être rayés du livre. Ici,
ce n’est, il est vrai, que la figure extérieure de cette précieuse liste
du peuple de Sa grâce ; mais c’est ce que, de fait, nous trouvons ici.
Tout Israël n’y est pas ; mais tous ceux qui sont d’Israël ne sont pas
Israël [(Rom. 9:6)]. En même temps l’Esprit de Dieu remonte aussi plus
haut, et nous donne, depuis Adam, la généalogie de la race bénie par
grâce, selon la souveraineté de Dieu, avec ce qui y appartenait
extérieurement ou selon la chair. Il met en saillie, suffisamment pour
la faire ressortir, la partie reconnue en grâce, en rappelant ce qui,
extérieurement et selon la nature, existait en relation avec elle,
mettant toujours, comme nous dit l’apôtre, ce qui est « animal » en
premier (1 Cor. 15:46).
Ch. 1 —
Généalogie d’Adam à Israël, avec les enfants selon la chair et selon la
promesse
[1:1-3]
Ainsi, en commençant par Adam, nous avons la race de Seth jusqu’à Noé.
[1:5-7] Puis viennent les familles de Japhet [1:8-16] et de Cham, [1:10]
dont l’un des descendants commença d’être puissant sur la terre ;
[1:17-27] et, enfin, celle de Sem, dont le Dieu était l’Éternel, et dont
la descendance est suivie jusqu’à Abraham. Celui-ci, appelé d’entre les
hommes, devient, pour ainsi dire, une nouvelle souche. [1:28-33] Sa
postérité selon la chair, nous est donnée la première ; [1:34] puis
Isaac, enfant de la promesse, nouvelle souche, [1:35-54] dont les
enfants selon la chair sont mis en scène avec leurs rois et leurs chefs,
avant l’enfant de l’élection.
Ch. 2 —
Bénédiction et soins de Dieu d’Israël à David
Ch. 2 v.
1-2 — Israël et ses fils, objets des soins divins
[2:1-2]
Au chapitre 2 nous trouvons enfin Israël, dont tous les fils furent plus
ou moins les objets des soins de Dieu qui avait aimé Jacob.
Ch. 2 v.
3-17 — Descendance de Juda jusqu’à David, élu de Dieu
[2:3]
Puis Juda est introduit [2:15] pour nous conduire à la race royale de
David, objet aussi des promesses selon l’élection de Dieu.
Ch. 2 v.
18-55 — Prospérité de Caleb, descendant fidèle de Juda, et ordre des
tribus
Outre cela, nous trouvons le
tableau de la prospérité de la famille de Juda en général, et, en
particulier, celle de la famille de Caleb, qui fut fidèle à Dieu dans sa
génération. Dieu en a gardé ici le mémorial1.
Ainsi, la manière aussi dont le pays a été peuplé, et son histoire
intérieure sont rendues vivantes pour le lecteur.
1 Il
est bon de remarquer ici que, dans toutes ces généalogies, lorsqu’une
famille a été établie dans un endroit, le nom de l’endroit est souvent
employé pour celui de la famille ; que les descendants de plusieurs
générations sont nommés ensemble comme enfants du chef de la race (comp.
4:1, avec le commencement du chap. 2), et que, sans avoir été nommé
auparavant, l’homme éminent d’une famille est pris pour recommencer une
généalogie (chap. 8:29 et 33).
Voici l’ordre de ces
tribus : [4:1-23] Juda en premier, comme la tribu royale. [4:24-43]
Siméon est mentionné après lui parce que son territoire était plus ou
moins enclavé dans celui de Juda. [5:1-10] Ensuite vient Ruben, le
premier-né, [5:11-26] et avec lui les tribus au-delà du Jourdain qui
sont en rapport avec lui. [5:26] Elles furent aussi emmenées en
captivité avant les autres ; le Dieu d’Israël a amené le jugement sur
elles. [6:1-81] Lévi vient généalogiquement après elles, mais je suppose
qu’il y a une raison plus forte à cette transposition, c’est que Lévi
est la tribu sacerdotale, comme Juda est la tribu royale.
Ch. 3-8
— Généalogies des tribus d’Israël et mention de leurs possessions
Ch. 3-5
— Juda et la famille de David, Simon, Ruben, Gad et Manassé
[ch. 3]
Puis la généalogie de la famille de David nous est donnée, [3:19-24]
jusqu’à quelques générations après le retour de la captivité ; enfin,
celle des tribus les unes après les autres, mais en rapport avec leur
position en Israël, et avec l’adjonction de certaines mentions de
possessions acquises par des familles ou par toute une tribu. Dan et
Zabulon manquent ; Juda est trouvé (chap. 4:1). Siméon (4:24) avait eu
son lot dans le territoire de Juda, [4:39-41] mais il avait élargi son
domaine ; [4:42-43] et quelques-uns de cette tribu, sortis des limites
du pays, avaient échappé à la captivité. Ruben (5:1), Gad (5:11) et la
demi-tribu de Manassé (5:23) étaient restés à l’orient du Jourdain.
[5:18-22] Ces tribus aussi avaient ensemble beaucoup étendu leur
territoire et s’étaient enrichies aux dépens de leurs ennemis.
Ch. 6-8
— Lévi, Issacar, Nephthali, Manassé, Éphraïm, Aser, Benjamin et Saül
Dans les
généalogies de Lévi (ch. 6), [6:1-15] nous voyons tout premièrement la
suite des souverains sacrificateurs jusqu’à la captivité ; [6:16-81]
puis les Lévites, leur service et leurs villes. Après Lévi viennent
Issacar (7:1), Benjamin (7:6), Nephthali (7:13), peu en nombre ; la
seconde demi-tribu de Manassé (7:14), Éphraïm (7:20), et Aser (7:30).
Puis nous trouvons de nouveau Benjamin (8), [8:32] tout premièrement en
vue de Jérusalem, [8:33-40] et ensuite en rapport avec la famille de
Saül.
Remarques par rapport à ces généalogies
Dieu
bénit la foi qui se confie en Lui, dans le détail
Mais ce
qui a été conservé ici des généalogies du peuple, touchant le Résidu,
par grâce, de ce qui était tombé sous la triste sentence de Lo-Rukhama
et de Lo-Ammi [(Os. 1)], nous révèle une autre circonstance : c’est que
partout où il y a eu de la foi, Dieu a béni son peuple en détail.
Jahbets (4:9, 10), fils d’affliction, cherchant la bénédiction auprès du
Dieu d’Israël, n’a pas manqué de la trouver. [4:10] L’Éternel a étendu
ses limites et l’a tellement mis à l’abri, qu’il a été sans douleur.
[4:39-41] Siméon, quoique dispersé en Israël, a su chasser les ennemis
et posséder leur pays, [4:42-43] et cela, jusqu’au mont de Séhir.
[5:19-22] Les deux tribus et demie au-delà du Jourdain ont aussi étendu
leurs limites et possédé les portes de leurs ennemis, parce qu’elles
crièrent à Dieu (5:20). Plus tard, elles ont été emmenées captives,
parce qu’elles avaient abandonné Dieu. Ainsi, quoiqu’il n’y eût ni la
puissance du roi ni l’ordre du royaume, partout où il y avait de la foi,
Dieu a béni ceux d’entre son peuple qui se confiaient en lui.
Importance des généalogies pour le résidu du peuple, pour se reconnaître
Ces
généalogies étaient imparfaites. L’état d’Israël portait l’empreinte de
la ruine qui lui était arrivée ; mais aussi de la bonté de Dieu qui
avait ramené un Résidu, et qui avait conservé tout ce qui était
nécessaire pour placer ceux qui en faisaient partie dans les registres
de son peuple. [Esdr. 2:59-63] Si la preuve nécessaire de leur origine
venait à manquer, ceux qui faisaient partie du peuple cessaient de jouir
de leurs privilèges, et les sacrificateurs, de leur position
sacerdotale, jusqu’à ce qu’il y eût un sacrificateur avec Urim et
Thummim (Esdras 2:63). Car ces généalogies servaient de moyen pour
reconnaître le peuple. Heureux celui qui avait conservé la sienne, et
qui avait assez apprécié l’héritage de l’Éternel pour y attacher du
prix ! C’était une preuve de foi, car on aurait pu dire : À quoi bon ces
généalogies à Babylone ?
Importance des généalogies pour les Lévites, et miséricorde divine
[ch. 6]
Quant aux Lévites — car il est bon de servir le Seigneur — leurs
généalogies, leurs villes et leurs services étaient connus avec assez de
certitude, [9:2-34] même quant à ceux qui habitaient Jérusalem.
[9:35-44] La miséricorde de Dieu n’a pas oublié non plus de conserver
une lampe dans la maison de Saül ; car, dans le jugement, Dieu se
souvient de la miséricorde. Le chapitre 9 nous fait comprendre l’usage
qu’on faisait des généalogies ; car ceux dont il y est question sont
ceux qui sont revenus de la captivité, comme on peut le voir au chapitre
11 de Néhémie. Cette partie du livre est entièrement terminée au chap.
9:34. Le verset 35 commence la narration.
Chapitres 9:35 à 12
Ch. 10 —
Chute de Saül avant l’établissement de David comme roi
Un récit
succinct de la chute de la maison de Saül introduit [10:14]
l’établissement de la maison de David par l’Éternel. Tout ce qui eut
lieu avant que le peuple allât chercher David à Hébron, et que la
royauté fût établie dans sa famille, sur tout Israël à Jérusalem, est
passé sous silence.
Ch. 11 —
Ordre général du royaume établi par Dieu
Dieu
établit le royaume de David, les circonstances étant passées sous
silence
Ensuite
nous trouvons, comme sujet général, l’ordre de la royauté et du royaume,
en tant qu’établi dans la maison de David — le royaume étant envisagé
comme ordonné de Dieu en bénédiction — plutôt que le récit historique de
tout ce qui s’est passé, sauf ce qui était nécessaire pour en donner le
tableau. On ne trouve pas ici la perfection, mais il y a l’ordre que
Dieu a établi. Les fautes et les afflictions de David, soit avant, soit
après son établissement comme roi, sont par conséquent passées sous
silence.
Le roi
est un homme de guerre, et ses vaillants hommes viennent après lui
[11:3]
Après avoir mentionné le roi lui-même, oint par Samuel, selon la parole
de l’Éternel, pour gouverner tout Israël, cette histoire commence par ce
qui faisait la force et la gloire de la royauté de David. Le souverain
sacrificateur a disparu du premier plan. L’oint de l’Éternel est
essentiellement un homme de guerre, quoiqu’il ne doive pas en être
toujours ainsi. Joab et les vaillants hommes qui ont été les compagnons
d’armes de David, viennent immédiatement après le roi.
Établissement de la royauté à Sion délivrée, et exploits des hommes
forts
[11:6] La première place
après le roi est à celui qui a délivré Sion des mains des ennemis1 ;
[11:7] et ce lieu, choisi de l’Éternel, devient la cité de David et le
siège de la royauté. [12:1] Il nous est dit ensuite comment les
compagnons d’armes de David se sont successivement joints à lui,
quoiqu’il fût, longtemps encore, rejeté et poursuivi par Saül, très
petit en apparence, fugitif et sans force pour résister.
1 [11:8]
David ayant bâti la ville depuis Millo tout autour, Joab a réparé le
reste de la ville. On peut remarquer que Shamma le Harodite n’est pas
mentionné ici. Peut-être Shamma se trouve-t-il 11:27 ; mais cela est
douteux (voyez 2 Samuel 23:25). On peut remarquer aussi que les exploits
de ces vaillants hommes consistaient particulièrement en victoires
remportées sur les Philistins, ces ennemis sous lesquels Saül a
succombé, lui qui avait été suscité pour les détruire. C’est là, quels
qu’aient été dès lors leurs faits d’armes, qu’ils ont appris à vaincre
et qu’ils ont acquis la renommée qui leur a valu une place dans les
archives de Dieu.
Il est bon que le lecteur se
souvienne des rapports entre toute cette histoire et l’établissement de
la puissance de Christ, fils de David, sur la terre.
Ch. 12 —
Venue à David de ses compagnons lors de son rejet
Ch. 12
v. 1-7 — Des frères de Saül, habiles archers, se joignent à David
[12:1]
Les premiers qui soient signalés comme s’étant rendus auprès de lui —
preuve que Dieu et l’intelligence de sa volonté avaient plus de prix à
leurs yeux que la parenté et les avantages qui en découlaient — [12:2]
sont d’entre les frères de Saül (savoir, de la tribu de Benjamin),
hommes habiles au plus haut degré à manier l’arc et la fronde, armes par
lesquelles Saül fut atteint dans la bataille où il succomba [(10:3)].
Ch. 12
v. 8-15 — La foi se développe par l’action de Dieu et l’influence de
David
[12:15]
Quelques-uns vinrent d’au-delà du Jourdain auprès de David, [12:8] alors
qu’il se cachait encore dans le désert ; car la foi et la manifestation
de la puissance de Dieu tendent à mettre en jeu l’énergie de ceux qui
s’y joignent. Celui avec qui Dieu est, attire ceux sur lesquels Dieu
agit ; et leur énergie se développe en proportion de la manifestation de
sa présence et de sa faveur. [12:14] Plusieurs d’entre eux avaient été
avec Saül, mais avec lui ils n’étaient pas des hommes forts ; plusieurs
aussi n’avaient jamais été avec lui. Cependant, même dans le camp de
Saül, David avait pu tuer le Philistin lorsque tout Israël était rempli
de terreur [(1 Sam. 17)]. Après cela, de semblables faits d’armes
deviennent chose presque commune. Au commencement, ils exigeaient la
communion immédiate avec Dieu, de manière à exclure l’influence de tout
ce qui entourait l’homme qui jouissait de cette communion. Plus tard,
l’influence de l’entourage était favorable, et, dans ce sens, la foi se
propage. Ces hommes n’étaient pas les chefs des hommes forts que David
avait (11:10-47). Lorsque Dieu agit en puissance, il donne de la force
aux faibles, et produit par l’énergie de la foi et de son Esprit une
armée de héros.
Ch. 12
v. 16-22 — David compte sur Dieu, qui dirige ceux qui viennent à lui
Chez
ceux qui vinrent de Benjamin et de Juda (12:16), on voit qu’il y avait
ce lien de la foi. [12:18] Ils reconnaissaient que le Dieu de David lui
était en aide. David se remettait à Dieu à l’égard de ceux qui se
joignaient à lui, car il était dans une position bien difficile vers la
fin de sa carrière d’épreuve et d’afflictions. [12:22] Ceux à qui Dieu
avait donné de l’énergie et de la force, se rendaient auprès de lui en
grand nombre ; [12:23] car tout était mûr pour son élévation à la
royauté d’Israël et pour faire passer en ses mains le royaume de Saül.
Ch. 12
v. 23-40 — Différentes qualités de l’armée de Dieu, pour le roi David
Il y a
variété dans les qualités de cette armée de Dieu. Tous fameux par leur
valeur, [12:32] les uns ont le discernement des temps pour savoir ce
qu’Israël avait à faire, et, dans ce cas, tous leurs frères étaient à la
disposition de David (12:32) ; [12:35] d’autres sont armés pour la
bataille ; [12:33] d’autres avaient toutes les armes de guerre et
n’étaient pas doubles de cœur ; ces choses se trouvaient en eux selon le
don de Dieu, [12:38] et tous venaient d’un cœur droit pour placer David
sur le trône ; [12:39] leurs frères leur avaient tout préparé en
abondance, car il y avait de la joie en Israël. Il en est toujours ainsi
quand Christ est vraiment exalté par des cœurs droits, qui ne cherchent
que sa gloire.
Chapitres 13 à 15
Ch. 13 —
David veut ramener l’arche, mais en négligeant la Parole
David
pense aussitôt à l’arche (voyez Ps. 132). [13:1] Il prend conseil avec
les chefs des milliers d’Israël, [13:3] afin de la ramener. Aimant le
peuple et en étant aimé, il agit avec lui et pour lui ; mais il y avait
encore trop de connexion entre son zèle et son esprit guerrier ; [13:8]
et, en s’abandonnant à la joie, il ne considérait pas suffisamment les
voies du Seigneur. [13:7] Il imite sans doute les moyens par lesquels
Dieu s’était glorifié lorsque l’arche était tombée dans les mains des
Philistins [(1 Sam. 6:7-8)]. Ceux-ci avaient parfaitement raison de ne
pas s’en mêler, et de laisser Dieu agir en rendant témoignage qu’il
était le Dieu de toute la création, exerçant une puissance qui
maîtrisait la nature dans ses créatures [(1 Sam. 6:12)]. C’était de la
foi chez les Philistins ; [13:9] mais ce n’était pas la foi chez Uzza
que de toucher l’arche. Le peuple de Dieu doit être dirigé par la
Parole. Dieu peut agir souverainement en dehors de tout cela ; mais ici,
c’est la Parole qui gouverne. [13:10] Pérets-Uzza est le témoin qu’on ne
peut pas la négliger impunément, et que l’ordre de la maison de Dieu au
milieu de son peuple est une chose qu’il obligera ce dernier à
respecter. [13:11-12] C’est pour avoir manqué à ce respect que la joie
de David se tourne en peur et en irritation ; [13:14] mais la maison
d’Obed-Édom n’en est pas moins la preuve que la présence de Dieu apporte
assurément la bénédiction.
Ch. 14 —
Affermissement de la royauté et établissement de David
[14:3]
L’histoire de la royauté se poursuit. David s’établit à Jérusalem ;
[14:2] la royauté est affermie en ses mains de la part de l’Éternel ;
elle est haut élevée à cause de son peuple. [14:8-16] Ayant consulté
Dieu et suivi exactement ses conseils, David remporte deux fois une
victoire complète sur les Philistins. [14:17] Étant ainsi béni de
l’Éternel, sa renommée se répand dans tous les pays.
Ch. 15 —
David fait monter l’arche à Jérusalem
Ch. 15
v. 1 — Préparatifs à Jérusalem
[15:1]
Il se bâtit des maisons à Jérusalem, et prépare une place pour l’arche
de Dieu en dressant une tente pour elle.
Ch. 15
v. 2-24 — David établit le service lévitique, étant oint de l’Éternel
Averti par la calamité1 que
sa négligence avait attirée à Uzza [(13:10)], la première fois qu’il
s’était occupé du transport de l’arche, [15:3] David rassemble non
seulement tout Israël, [15:4] mais aussi les Lévites et la famille
d’Aaron. [15:5-24] Cela donne lieu à un exposé de tout l’ordre du
service lévitique, ainsi qu’il a été établi par David, et de la relation
entre la sacrificature et la royauté ; c’est-à-dire que la première
était subordonnée à la seconde, le roi étant l’oint de l’Éternel,
quoique le service du sanctuaire appartînt à la sacrificature.
1 Il
est à remarquer que, tout en ayant son origine dans l’oubli coupable du
roi, cet événement donne lieu en grâce à ce que David soit mis dans sa
vraie position, pour régler et ordonner tout ce qui regardait le service
des Lévites [(15:12-13, 16)]. Il en est toujours ainsi à l’égard de la
foi, car les conseils de Dieu s’accomplissent en sa faveur. L’homme,
dans son zèle, peut s’écarter de la volonté de Dieu, et Dieu le
châtiera ; mais c’est pour lui faire part de quelque honneur de plus, en
le plaçant plus complètement dans la position voulue de Dieu et dans
l’intelligence de ses voies, selon lesquelles il veut glorifier son
serviteur.
Ch. 15
v. 25-29 — L’arche monte à Jérusalem avec joie, la royauté s’identifiant
avec elle
[15:16]
Comme chef, David ordonne tout, et établit le chant pour le service de
Dieu. [15:25] Puis, avec le secours de Dieu, l’arche est transportée de
la maison d’Obed-Édom dans la tente préparée pour elle en Sion, [15:26]
avec des offrandes à Celui qui assistait les Lévites par sa puissance,
[15:28] et avec de la joie et des chants de triomphe. [15:27] David
lui-même, revêtu d’une robe de fin lin et d’un éphod, [15:28] danse et
joue devant l’arche de l’Éternel, qui montait à son lieu de repos en
Sion. Cet acte aussi inintelligible à l’incrédule Mical, que la conduite
du roi lui-même, était d’une très grande importance. Il identifiait la
royauté en Sion (c’est-à-dire la royauté de Christ comme libérateur en
grâce) avec le signe de l’alliance de l’Éternel avec Israël, signe
établi en grâce en Sion, lorsque Israël avait déjà manqué complètement
sous la loi, et même après qu’il avait rejeté Dieu comme son roi.
Éloignement de l’arche et de l’autel où officiait la sacrificature qui
avait failli
La
sacrificature aaronique n’avait pas pu maintenir la relation du peuple
avec son Dieu, et, par conséquent, l’ordre extérieur avait entièrement
failli. L’autel où les sacrificateurs devaient sacrifier était ailleurs
(à Gabaon), et non devant la tente qui contenait l’arche [(2 Chron.
1:3-5)] ; et celle-ci, qui était le signe de l’alliance et du trône de
l’Éternel, était loin de l’autel où servaient les sacrificateurs.
Chapitre
16
Ch. 16
v. 1-6 — L’arche établie à Sion, en lien avec la royauté
Ch. 16
v. 1-3 — Sion, lieu de l’alliance de l’Éternel avec la royauté
L’alliance de l’Éternel se
lie avec la royauté, et
cela en Sion, le lieu qu’il avait choisi pour son repos. [16:2] David
lui-même revêt un peu le caractère de Melchisédec, mais ce n’est qu’en
témoignage et par anticipation (16:1-3). Dans ces versets, les
sacrificateurs ne paraissent pas.
Portée
du transfert de l’arche en Sion vue dans les Psaumes
Pour
mieux saisir la portée du transfert de l’arche en Sion, on fera bien de
considérer le Ps. 78:60-72, le Ps. 132, et de comparer le verset 8 de ce
Psaume avec ce que Moïse disait pendant le voyage d’Israël dans le
désert (Nombres 10:35, 36). Il est intéressant de voir, au Ps. 132,
chaque demande du commencement du Psaume dépassée par l’exaucement de la
fin.
Jugement
du système lié au tabernacle, privé de l’arche liée à la royauté
Le fait de ne pas avoir
porté l’arche dans le tabernacle à Gabaon était aussi d’une très grande
portée. C’était juger complètement tout le système qui tenait à ce
tabernacle. Celui-ci subsistait aussi bien que l’autel, et les
sacrificateurs y offraient des victimes [(16:39-40)] ; mais l’arche de l’alliance de
l’Éternel lui était ôtée. Le roi, par son autorité, en disposait en la
plaçant ailleurs. Depuis la ruine de Silo, ce jugement avait continué
comme châtiment exécuté par les ennemis ; mais, maintenant que Dieu
intervient par David et agit en puissance, cette puissance place
ailleurs le signe visible de son alliance avec son peuple. La royauté
est établie à Jérusalem, et le signe de l’alliance de Dieu est ôté au
tabernacle d’assignation pour être placé sur la montagne de Sion, siège
de la royauté.
Contraste avec le temps de Moïse, l’arche étant en repos dans la royauté
établie
Lorsque le peuple devait
partir de son campement, Moïse disait1 :
« Lève-toi, Éternel ! et que tes ennemis soient dispersés, et que ceux
qui te haïssent s’enfuient devant toi ». Cela avait lieu au départ de
l’arche pour chercher au peuple un lieu de repos. Quand elle se
reposait, Moïse disait : « Reviens, Éternel, aux dix mille milliers
d’Israël » (Nomb. 10:35, 36). Mais lorsque Dieu avait, jusqu’à un
certain point, donné du repos à Israël, ce dernier n’a pas su en jouir.
Il a fait sortir l’arche de son lieu pour l’amener dans le camp d’Israël
[(1 Sam. 4:4)], battu par ses ennemis à cause de son infidélité [(1 Sam.
4:10)] ; mais ce n’était plus alors la place de l’arche. Ni l’une, ni
l’autre des paroles de Moïse ne convenait à ce transport de l’arche au
milieu du camp. L’arche fut prise [(1 Sam. 4:11)], et, comme nous
l’avons vu ailleurs, I-Cabod fut prononcé sur le peuple [(1 Sam. 4:21)]2.
Mais la fidélité de Dieu demeure, et maintenant qu’il est intervenu en
grâce et en puissance, et que la royauté est établie comme vase de cette
puissance et de cette grâce, une autre parole est donnée : « Lève-toi,
Éternel ! pour entrer dans ton repos, toi et l’arche de ta force ! »
(Ps. 132:8). Israël, le camp et la sacrificature n’étaient plus le repos
de Dieu.
1 Ainsi,
dans le désert, c’était Israël en voyage, cherchant son repos, trouvant
des ennemis sur son chemin, et reconnaissant par la foi ces ennemis
comme ennemis de l’Éternel ; entourant avec soin le signe de la présence
de son Dieu, lorsqu’il donnait un repos passager à son peuple.
2 Exprimé
en ces mots : « Il livra à la captivité sa force, et sa magnificence en
la main de l’ennemi » (Ps. 78:61).
Ch. 16
v. 7-36 — Cantique de David pour l’établissement de l’arche
Portée
de l’arche et de la royauté établies en Sion
Examinons maintenant la portée de cet établissement de l’arche et de la
royauté en Sion, telle qu’elle nous est présentée dans le cantique que
David a composé à cette occasion.
La
royauté confiée à l’homme a failli, mais Christ accomplira tout ce qui
s’y rattache
Il est vrai que, en tant que
confiée aux hommes1,
la royauté a failli ; mais il n’en est pas moins vrai qu’elle a été
placée dans la maison de David, selon les conseils, le don, et l’appel
de Dieu, et que toutes les promesses qui s’y rattachent — les grâces
assurées de David (És. 55:3) — seront accomplies en Christ.
1 Comparez
au Ps. 132:11 et 12, les deux principes déjà signalés dans l’examen du
livre des Rois.
Bénédiction rattachée à la royauté, et cantique d’actions de grâces
Dans ce
que nous lisons ici (ch. 16), la royauté est considérée à la lumière des
pensées de Dieu et de la bénédiction qui, selon ces pensées, s’y
rattache. [16:2] David ayant offert des holocaustes et des sacrifices de
prospérité, et ayant béni le peuple, [16:3] distribue à chacun, tant aux
hommes qu’aux femmes, un pain, une ration de vin, et un gâteau de
raisins, car Dieu veut bénir abondamment ses vivres et rassasier de pain
ses pauvres [(Ps. 132:15)]. [16:7] Puis David donne aux Lévites un
cantique pour le chanter en actions de grâces à l’Éternel.
Contenu
et sujet du cantique de David
Cantique
composé de morceaux de différents psaumes
Ce
cantique se compose d’une partie du Ps. 105, du Ps. 96 avec quelques
changements, du commencement des Ps. 106, 107, 118 et 136, commencement
qui est une formule importante, enfin du Ps. 106:47 et 48.
Voici
les sujets dans l’ordre suivi par le cantique :
Ch. 16
v. 8-22 — Ps. 105:1-15, œuvres et grâce de l’Éternel pour Israël selon
les promesses
D’abord,
au Ps. 105, [16:8] les exploits de l’Éternel sont célébrés, [16:9] ainsi
que ses œuvres merveilleuses [16:12] et les jugements de sa bouche.
[16:13] Israël, comme son peuple et l’assemblée de ses élus, [16:12] est
invité à se souvenir de ces choses, [16:14] car il est l’Éternel son
Dieu, et ses jugements sont dans toute la terre. [16:15] Israël est
invité à se souvenir non de Moïse et des promesses conditionnelles
adressées au peuple par son moyen, [16:16] mais de l’alliance
inconditionnelle avec Abraham, [16:17] alliance éternelle [16:18] pour
donner le pays à sa postérité. [16:21-22] Il lui est rappelé de quelle
manière Dieu avait gardé ces héritiers de la promesse, [16:20]
lorsqu’ils allaient de nation en nation. Le reste du Psaume est omis :
[Ps. 105:16-25] il parle historiquement des voies de Dieu à l’égard de
la conservation du peuple en Égypte, [Ps. 105:26-44] et de sa délivrance
pour être établi en Canaan, [Ps. 105:45] afin qu’il pût observer les
statuts de l’Éternel. Cette partie du Psaume aurait peu convenu ici où
la grâce est célébrée dans l’établissement du peuple en puissance, après
que ces statuts avaient été violés. Le commencement du Psaume célèbre la
grâce envers Israël selon les promesses faites à Abraham, à Isaac et à
Jacob, [16:14] lorsque les jugements de Dieu sont dans toute la terre.
C’est là la première chose fondée sur la présence de l’arche et de
l’établissement du trône en Sion.
Ch. 16
v. 23-33 — Ps. 96, joie du règne glorieux de l’Éternel pour les nations
La gloire du règne est
reconnue par les nations qui s’en réjouissent
Les
versets 23 à 33 sont à peu près les paroles du Ps. 96. [16:23] C’est une
sommation adressée aux Gentils de reconnaître l’Éternel [16:24] dont on
doit déclarer la gloire parmi toutes les nations. Ce Psaume appartient à
une série de Psaumes qui, depuis le premier cri du peuple jusqu’à la
joie universelle des nations, donnent d’une manière suivie tout ce qui
regarde l’introduction du Premier-né dans le monde. [16:31] Seulement,
les mots : « Qu’on dise parmi les nations : l’Éternel règne ! » ont,
dans le Ps. 96, une place qui leur donne un caractère plus prophétique
[(Ps. 96:10)]. Ici, la joie des cieux et de la terre précède ce message
aux nations, et, au lieu de dire : « ses parvis », il est dit : « devant
lui ». Les mots « Il jugera le monde avec justice » [(Ps. 96:13)], sont
aussi omis, ainsi que la seconde moitié du dernier verset, qui applique
ce jugement au monde. À part ces changements, qui me paraissent donner
davantage au cantique que nous considérons le caractère d’une joie
présente, ces versets correspondent au Ps. 96.
Omission du jugement des
nations pour ne montrer que la joie de la délivrance sous le règne
L’omission du jugement des nations en justice est remarquable. C’est
qu’ici le sujet est la joie, la grâce de la délivrance dans
l’établissement du pouvoir, et le gouvernement de la terre qui en est la
suite, avec le fait que les nations sont appelées à Jérusalem pour s’y
présenter devant l’Éternel. C’est là l’idée principale.
Ch. 16
v. 34 — Fermeté de la bonté de Dieu, déclarée en tête de plusieurs
psaumes
Bonté de Dieu démontrée par
l’établissement de l’arche en Sion et chantée depuis lors
Nous avons donc, dans ces
deux parties, la joie d’Israël devant l’Éternel et l’accomplissement de
l’alliance faite avec les pères à la suite des œuvres merveilleuses de
Dieu ; et l’appel adressé aux nations de se rendre au lieu de sa gloire1.
[ 16:34] Nous avons ensuite cette formule : « Sa bonté demeure à
toujours », déclarant qu’à travers toutes les fautes, tous les péchés et
toute l’infidélité d’Israël, la bonté de Dieu est demeurée ferme. Ce
sera lorsque l’Agneau, vraie arche de l’alliance et véritable David,
sera sur la montagne de Sion, avant même qu’il prenne le caractère de
Salomon, que cela sera pleinement démontré. Aussi, depuis David, cela a
été chanté (comparez le verset 41 ; 2 Chron. 5:13 ; Esdras 3:11 ; Jér.
33:11).
1 On
n’aurait pas pu employer ici le Ps. 100, parce que, avant ce Psaume,
l’Éternel a déjà été célébré comme assis entre les chérubins (Ps.
99:1) ; tandis que l’acte de placer l’arche en Sion n’était qu’une
anticipation ; c’est donc le Ps. 96 qui est cité. C’est la présence de
Christ sur la montagne de Sion, pour accomplir en puissance les
promesses, avant de régner en paix, qui explique toutes ces allusions,
ainsi que plusieurs Psaumes qui semblent parler d’un retour de la
captivité pour rebâtir Jérusalem, tout en demandant l’accomplissement de
ce retour. Dans quelques-uns de ces Psaumes, la bénédiction est célébrée
en esprit, et le cri pour l’obtenir est le fait qui en précède
l’accomplissement.
Ps. 106 v. 1 — Continuité de
la bonté de Dieu malgré l’histoire du peuple ici sautée
Le Ps.
106, qui termine le quatrième livre des Psaumes, expose longuement les
preuves de cette précieuse déclaration, tandis que le cantique que nous
considérons, à partir des promesses faites à Abraham, saute toute
l’histoire jusqu’à la fin (en omettant la fin du Ps. 105 depuis le v. 16
qui en parle, et place Israël sous sa responsabilité dans la terre de
Canaan) et continue par le premier verset du Ps. 106 qui annonce que la
bonté de Dieu a continué malgré tout.
Ps. 107 v. 1 — Bonté de Dieu
liée à la délivrance et au retour final d’Israël
Le Ps.
107 traite ce même sujet, mais en rapport avec la délivrance et avec le
retour d’Israël à la fin des temps.
Ps. 118 v. 1 — Bonté de Dieu
en rapport avec le Messie souffrant puis reconnu
Le Ps.
118 fait ressortir cette vérité, en rapport avec la personne du Messie
souffrant avec son peuple, mais enfin reconnu et reçu au jour que
l’Éternel a fait.
Ps. 136 v. 1 — Bonté de Dieu
en rapport avec la bénédiction d’Israël et de toute la création
Enfin,
au Ps. 136, cette doxologie est chantée en rapport avec la pleine
bénédiction d’Israël et de toute la création ; en commençant par la
création même et en célébrant les preuves de cette bonté à travers
toutes choses, jusqu’à la bénédiction de la terre à la suite de la
rédemption d’Israël.
Suite des psaumes 132 à 136,
allant jusque dans le temple restauré
Ici,
nous pouvons remarquer que, depuis le Ps. 132, que nous avons déjà
signalé comme célébrant l’établissement de l’arche en Sion, les Psaumes,
jusqu’au 136, forment une suite. Seulement ils vont plus loin que notre
sujet actuel, et ils nous introduisent dans le temple restauré, sans
toutefois cesser de parler de Sion comme du lieu de bénédiction
(comparez les Ps. 133, 134, 135, et enfin le 136, dont nous parlons, et
qui, comme un chœur, termine la série).
Ch. 16
v. 35-36 — Ps. 106:47-48, louange de Christ établi en Sion
Enfin, nous avons les deux
derniers versets du Ps. 106, [16:33] dont le premier demande que Dieu
rassemble Israël1 d’entre
les nations, ce qui sera le résultat de l’établissement du trône de
Jésus en Sion2 [16:36]
et dont le second termine le Psaume (comme à la fin de chacun des livres
des Psaumes), en bénissant pour toujours l’Éternel, le Dieu d’Israël. Ce
cantique de louange contient donc tous les sujets que la présence de
Christ en Sion fournira l’occasion de célébrer, quand il aura déjà paru
pour y établir sa puissance en grâce, mais avant que les effets de sa
présence se soient fait sentir tout alentour.
1 Cette
demande montre le caractère prophétique du cantique, et fait voir que sa
portée s’étend aux derniers temps d’Israël.
2 Voyez
Matt. 24:31 (quoique là ce soit en rapport avec sa venue du ciel) et le
Ps. 126.
Ch. 16
v. 37-43 — Ordre du service devant l’arche et devant l’autel
David
règle le service des sacrificateurs et de la louange
À la fin
du chapitre 16, [16:37] nous voyons que le roi règle tout ce qui devait
se faire devant l’arche, [16:39-40] et devant l’autel qui se trouvait au
haut lieu de Gabaon (c’est-à-dire, pour le service de chaque jour devant
l’arche, et pour les sacrifices devant l’autel), [16:41] et qu’il
établit aussi des Lévites pour célébrer l’Éternel et chanter que « sa
bonté demeure à toujours ».
Fidélité
de Dieu manifestée même dans ce qui témoignait de la ruine du peuple
Il est
touchant de voir que le témoignage de cette précieuse fidélité de Dieu
se trouve non seulement là où la puissance avait placé l’arche, mais là
aussi où le cœur du peuple en avait besoin dans l’intervalle, savoir à
l’autel, qui, tout en étant le lieu où le peuple s’approchait de Dieu,
était devenu, après tout, un témoignage de l’état de ruine du peuple, un
tabernacle sans l’arche.
L’arche
établie en Sion préfigure le règne du Fils de David, selon les conseils
divins
La foi
qui saisissait les conseils et l’œuvre de Dieu, pouvait voir dans
l’établissement de l’arche en Sion (acte qui, selon l’ancien ordre,
était un véritable désordre), l’acheminement de la puissance et de
l’intervention de Dieu vers le règne paisible et glorieux du Fils de
David. Les grâces assurées de David [(És. 55:3)] brillaient aux yeux de
la foi comme l’aube du jour, en ce que l’arche de l’alliance avait été
placée par David, le roi, sur la montagne que Dieu avait choisie pour
son repos éternel.
Condescendance de Dieu pour le peuple ignorant venant à Gabaon
Mais
tous ne saisissaient pas ces voies et cette intervention de Dieu, si
précieuse pour celui qui les comprenait ; et la bonté condescendante de
Dieu s’abaissait à Gabaon, jusqu’au bas état du peuple qu’il aimait, et
il lui parlait encore en ce lieu selon Son propre cœur, à l’autel où ce
peuple pouvait s’approcher de Dieu dans une ignorance qui, peut-être, ne
voyait pas plus loin, mais où, autant que son ignorance le permettait,
il était fidèle à Celui qui l’avait fait monter d’Égypte ; [16:41] là,
Dieu parlait au peuple en lui disant que sa bonté demeurait à toujours.
C’en était, de fait, une preuve touchante. [16:43] David revient pour
bénir sa maison, chose, pour David comme pour Salomon, toujours
distincte du peuple et de la gloire.
Chapitre
17
Ch. 17
v. 1-6 — Désir de David de bâtir une maison pour l’Éternel
David ne
pourra bâtir la maison, le peuple ne jouissant pas encore de la paix et
de la gloire
Mais,
bien qu’il eût été donné à David de lier la royauté en Sion à l’arche de
l’alliance, et d’assurer ainsi la bénédiction par la puissance du roi
choisi de Dieu, [17:4] il n’était pas donné au roi guerrier de bâtir la
maison de l’Éternel. L’énergie, qui remportait la victoire sur les
ennemis de Dieu et de son peuple, n’était pas encore la puissance
paisible et glorieuse qui ferait jouir ce dernier de toute la
bénédiction de Dieu, lorsque les ennemis ne seraient plus, et que tous
rendraient une obéissance absolue, au trône de Dieu sur la terre. Comme
Abraham, David devait être personnellement le dépositaire des
promesses ; mais il ne devait pas jouir lui-même de l’effet des
promesses sur la terre.
Désir
que Dieu demeure au milieu du peuple depuis la sortie d’Égypte
Le peuple ayant été racheté
d’Égypte, son premier désir spirituel fut de préparer une habitation
dans laquelle Dieu demeurât au milieu d’eux (Ex. 15:21),
et ce désir était selon les pensées de Dieu (Ex. 29:44, 46).
1 Ici
la traduction est plus que douteuse, mais Ex. 29:46 est tout à fait
clair quant au dessein de Dieu.
Ch. 17
v. 5-6 — Dieu a accompagné Son peuple, mais attend encore son repos
[17:5] Mais si Dieu avait
accompagné son peuple dans ses pèlerinages ; s’il avait supporté ses
infidélités, lorsqu’il lui avait confié sa gloire dans la terre de la
promesse ; et si le cantique : « Sa bonté demeure à toujours »,
retentissait auprès de son autel au milieu de la ruine [(16:41)] ; s’il
avait établi, pour la délivrance de son peuple, un roi selon Son cœur,
et placé l’arche, sauvée de la main des ennemis, sur la montagne de
Sion, lieu qu’il avait choisi pour son repos ; il était néanmoins
toujours vrai qu’il restait un
repos pour le peuple de Dieu [(cf. Héb. 4:9)]. La victoire qui
l’obtenait n’était pas ce repos ; la grâce qui accordait cette victoire
ne l’était pas non plus. Lorsque Dieu donnerait à son peuple un repos
plein et entier, alors la maison où il habiterait au milieu d’eux serait
bâtie ; car Dieu se place au milieu de son peuple selon leur état et
leurs besoins1.
1 Lorsque
Israël était esclave, Dieu a été son Rédempteur ; lorsqu’il habitait
sous des tentes, Dieu habitait aussi sous une tente ; lorsqu’il était
dans le combat, Dieu se présentait comme le chef des armées de l’Éternel
[(Jos. 5:14)] ; lorsqu’il est établi en paix, Dieu s’établit dans la
maison de sa gloire. L’intervalle a été l’épreuve du peuple sur la
terre. Dieu restait dans la tente, et son arche même est prise. Il
intervient en grâce pour la délivrance.
Christ aussi, puisque nous
étions nés de femme, est né de femme ; puisque son peuple était sous la
loi, il est né sous la loi [(Gal. 4:4)] ; maintenant qu’il veut avoir un
peuple céleste, il est dans les cieux pour nous ; quand il viendra en
gloire, nous viendrons avec Lui ; nous régnerons quand il régnera [(2
Tim. 2:12)], mais, dans les deux derniers cas, nous serons avec Lui.
Ch. 17
v. 7-27 — Conseils de Dieu à l’égard de David
Ch. 17
v. 7-10 — Rappel de tout ce que Dieu avait fait pour David
Mais le
saint désir de bâtir cette maison pour la gloire de Dieu devient
l’occasion de révéler à David tous les conseils de Dieu à son égard.
[17:7] La grâce l’avait pris lorsqu’il était en basse condition, et
l’avait établi pour gouverner le peuple de Dieu ; [17:8] Lui-même avait
été avec David partout où il avait marché, avait exterminé ses ennemis
et l’avait exalté. Et ce n’était pas tout : [17:9-10] Il avait ordonné
pour son peuple un repos qui ne serait plus troublé, comme il l’avait
été auparavant, et pendant tout le temps des Juges.
Ch. 17
v. 10-15 — Promesses à David et annonce de l’établissement de son fils
[17:10]
De plus, Dieu lui assujettirait tous ses ennemis et lui bâtirait une
maison. Ce ne serait plus des libérateurs occasionnellement suscités
pour délivrer le peuple des misères où ses infidélités l’avaient
plongé ; mais les conseils de Dieu en faveur de ce peuple seraient
accomplis, et la bénédiction établie à perpétuité dans la famille et
dans la maison du roi. [17:11] Le fils de David siégerait sur son
trône ; [17:13] il serait fils à l’Éternel, et l’Éternel lui serait
père, et la gratuité de l’Éternel ne lui serait pas retirée. [17:14] Il
serait aussi établi pour toujours dans la maison et dans le royaume de
l’Éternel, et son trône serait fondé à perpétuité.
Ch. 17
v. 16-27 — Dieu fait tout Lui-même, et David y répond avec
reconnaissance
On remarquera ici que toute
question de la responsabilité de la postérité de David1 est
laissée de côté, et que tout se rapporte à l’accomplissement des
conseils de Dieu en Christ, vrai fils de David selon la promesse. Dieu
prend la chose en main. Pendant que son peuple est encore privé de
repos, il se plaît à marcher avec lui de tente en tente (v. 5), [17:6]
et il ne demande pas qu’on lui bâtisse une maison. [17:11] Il suscitera
enfin lui-même [17:12] Celui qui bâtira une maison, sous le règne duquel
le peuple, établi en puissance pour toujours, jouira du repos que Dieu
lui-même lui aura acquis. [17:16] Le cœur de David répond avec effusion2 à
l’Éternel [17:19] qui, pour l’amour de son serviteur et selon son propre
cœur, avait fait toutes ces choses et les avait révélées, afin que son
serviteur les connût. [17:24] En reconnaissant le privilège glorieux
d’Israël d’être le peuple d’un tel Dieu, seul vrai Dieu, il demande que
le Dieu d’Israël fût, en effet, Dieu à Israël,
[17:23] et qu’il accomplît tout ce qu’Il lui avait dit à lui-même
concernant sa postérité.
1 La
dernière partie du 14° verset de 2 Sam. 7, est omise.
2 Il
est beau de voir, dans cette touchante prière de David, comment son cœur
est rempli de ce que Dieu est dans cette affaire. «Il n’y en a point
comme toi»; et, s’il parle de la bénédiction de son peuple, Israël n’est
pas ce que le peuple est, mais la «seule nation sur la terre que Dieu
soit allé racheter, afin qu’elle lui soit un peuple, pour te faire un
nom, par de grands et terribles actes». «Que ton nom soit magnifié à
toujours». C’est là l’effet particulier de la foi.
Chapitres 18 à 21
Ch.
18-20 — Prospérité de David et de son royaume
David
triomphe de tous les ennemis extérieurs du peuple
Dans les
chapitres 18, 19 et 20, David, déjà délivré de toute lutte au milieu du
peuple, triomphe des Gentils, et répand de tous côtés la gloire d’Israël
et celle de son règne. Ce sont ces événements qui ont été l’occasion du
Ps. 18, quoique la portée en soit plus grande (comparez vers. 36-45).
Omission
des fautes de David, et accomplissement des pensées de Dieu
On
remarquera aussi que toutes les fautes de David sont entièrement passées
sous silence. Racontées fidèlement ailleurs, elles ne trouvent pas de
place ici, parce que c’est l’accomplissement des voies et des pensées de
Dieu dans la famille du roi élu dont nous avons le tableau.
Ch. 20
v. 4-8 — Les Philistins enfants du géant sont frappés
Les
enfants du géant tombent avec les Philistins devant les enfants
d’Israël.
Ch. 21 —
Manifestation de la pleine grâce de Dieu après le péché de David
David
tombe, Dieu frappe le peuple, mais la grâce divine brille à tous égards
Mais la prospérité expose
David aux tentations de l’ennemi. [21:2] Chef de tout Israël et
vainqueur de tous ses adversaires, il veut connaître la force du peuple
qui était sa gloire, oubliant la force de Dieu qui lui avait donné tout
cela et avait multiplié Israël. Ce péché toujours grave, et qui l’était
encore plus dans le cas de David, [21:7] ne manque pas d’attirer sur lui
le châtiment de Dieu — châtiment toutefois, qui est l’occasion d’un
nouveau développement de Sa grâce et de l’accomplissement de Ses
desseins. [21:13] David qui, pour un moment, avait oublié Dieu, le
connaissait cependant de cœur, et il s’en remet à lui, préférant tomber
entre ses mains que d’espérer quelque chose de l’homme : [21:14] alors
la mortalité est envoyée de Dieu. Cela donne occasion, par la grâce de
Dieu, à un autre élément de la gloire de David : [21:18] l’honneur que
Dieu lui fait de le choisir comme instrument pour fixer le lieu où
l’autel de Dieu sera le moyen des relations journalières du peuple avec
lui. [21:15] Jérusalem était aimée de Dieu : cette élection de Sa part
est maintenant manifestée. [21:18] La place en question était l’aire
d’un étranger ; le moment était celui où le peuple souffrait sous le
poids des conséquences du péché. [21:15] Mais ici, tout est grâce, et
Dieu arrête la main de l’ange étendue pour frapper Jérusalem. La grâce
anticipe tout mouvement dans le cœur de David1 ; car
elle agit et a sa source dans le cœur de Dieu. [21:17] Mû par cette même
grâce, David, de son côté, intercède pour le peuple en se chargeant
lui-même du péché. [21:18] Dieu écoute sa prière, et envoie son prophète
pour le diriger dans l’offrande de la victime expiatoire qui, de fait,
formait le fondement de toute relation subséquente entre le peuple et
Dieu. On sent bien, tout défectueux que soit ce type2 en
présence de la réalité, jusqu’à quel point ce récit nous rappelle Celui
qui s’est chargé, en faveur de ce même peuple, du péché qui n’était pas
le sien.
1 Il
est intéressant de voir l’ordre déployé ici quant à l’établissement des
relations de la grâce. En tout premier lieu c’est le cœur de Dieu et sa
grâce souveraine en élection qui suspend l’exécution du jugement mérité
et prononcé (verset 15) ; [21:16] ensuite, nous avons la révélation de
ce jugement, révélation qui produit l’humiliation devant Dieu, [21:17]
et la pleine confession du péché devant sa face. [21:16] David et les
anciens d’Israël, vêtus de sacs, tombent sur leurs faces, [21:17] et
David se présente comme le coupable. [21:18] Puis vient l’instruction,
de la part de Dieu, à l’égard de ce qu’il y avait à faire pour arrêter
la peste d’une manière judiciaire et définitive ; ce moyen est le
sacrifice dans l’aire d’Ornan. [21:26] Dieu l’accepte en le consumant
par le feu ; [21:27] alors il commande à l’ange de remettre son épée
dans le fourreau. [21:28] La grâce souveraine, basée ainsi en justice
sur le sacrifice, devient le moyen par lequel Israël s’approche de son
Dieu et établit pour le peuple le lieu d’accès auprès de Lui. [21:29] Le
tabernacle, témoin des conditions auxquelles le peuple avait manqué,
n’offrait, ainsi que nous l’avons vu, aucune ressource en pareil cas.
[21:30] Il était, au contraire, une occasion de frayeur : David était
épouvanté à la pensée de se rendre à Gabaon. Il n’y avait pas d’autre
moyen que l’intervention définitive de Dieu selon sa propre grâce, le
cas du péché, de la part du roi lui-même, ne laissant plus place à autre
chose. Le système et le principe tout entiers du tabernacle comme
institution légale sont
mis de côté, et le culte d’Israël est fondé sur la grâce par le moyen du
sacrifice, là où même le roi, au point de vue de la responsabilité,
avait failli. Telle était la position d’Israël pour celui qui la
comprenait.
2 Et
même historiquement tout opposé ; car c’est le péché du roi lui-même qui
a fait tomber le châtiment sur le peuple. Christ toutefois a pris le
péché sur lui, le confessant comme sien. Cependant cela nous fait voir
combien tout dépend maintenant de la royauté. Ce n’est pas le
sacrificateur qui apporte le remède. David intercède et David fait
l’offrande. Le fait que le roi, dépositaire des promesses, avait péché,
rendait nécessaire la grâce souveraine.
Sacrifice accepté par Dieu, et fin du jugement sur le peuple
[21:26]
David ayant offert le sacrifice selon l’ordonnance de Dieu, Dieu
l’accepte en envoyant le feu du ciel ; [21:27] et, sur l’ordre de Dieu,
l’ange remet son épée dans le fourreau.
Tout est
grâce, de la part de Dieu, le roi représentant le peuple devant Lui
Ici, évidemment, tout est
grâce. Ce n’est pas la puissance royale qui intervient pour délivrer
Israël de ses ennemis et l’établir dans le repos. L’arche de l’alliance
étant là par l’énergie de la foi, hors de sa place régulière maintenant
désolée à la suite du péché du peuple, c’est le péché d’Israël même1 (car
tout dépend du roi) qui est en question. Dieu agit en grâce, [21:18]
ordonne [21:26] et accepte le sacrifice expiatoire ; [21:16] David, avec
les anciens couverts de sacs, se présente devant Lui en intercession.
1 Cette
différence entre la délivrance d’Israël de ses ennemis, et le sentiment
de son propre péché devant Dieu au dernier jour, se trouve dans les
Cantiques des degrés. Voyez Ps. 130.
Nouvel
ordre de choses pour s’approcher de Dieu, le tabernacle étant mis de
côté
[21:28] Dans le lieu même où
Dieu a exaucé sa prière, David offre ses sacrifices, [22:1] et il est
dit de ce lieu : « C’est ici la maison de l’Éternel Dieu, et c’est ici
l’autel pour l’holocauste d’Israël ». En présence du péché, Dieu agit en
grâce et institue, par le moyen du sacrifice, l’ordre régulier des
relations religieuses avec Lui de son peuple accepté en grâce, et le
lieu de sa propre demeure, où l’on s’approcherait de Lui1.
C’était un nouvel ordre de choses. [21:30] L’ancien n’offrait aucune
ressource contre le jugement de Dieu ; au contraire : David lui-même
craignait d’aller au tabernacle ; c’en était fait de lui comme moyen de
s’approcher de Dieu. Le péché de David est devenu l’occasion de mettre
fin à l’ancien ordre de choses, en montrant l’impossibilité de s’en
servir dans un cas pareil, et en devenant ainsi l’occasion de tout
fonder sur la grâce souveraine.
1 Observez
aussi comment le péché devient l’occasion de
faire connaître les conseils de
Dieu ; quoique la question de la responsabilité fût réglée en même
temps. C’est ce que nous voyons à la croix (comp. Tite 1:2, 3 et 2 Tim.
2:9-10 ; Éph. 3 ; Col. 1).
Chapitres 22 à 27
David
règle tout ce qui se rapporte à la maison et au royaume
Préparatifs du roi en vue de la maison de Dieu et ordre royal
Depuis
ce chapitre jusqu’aux vers. 27 et 28 du chapitre 26, tout se rapporte à
la maison qui doit être bâtie. [22:3-4] On y voit les provisions que
David avait faites de tout ce qui était nécessaire pour la construire,
[25:1] l’ordre du service des Lévites choisis pour le chant, [26:1] de
ceux d’entre eux qui étaient portiers, [24:1] des sacrificateurs selon
leurs classes ; tout est réglé et mis en ordre par David ; [27:1] mais,
au même titre, l’ordre royal de sa maison, son administration, ses
officiers et sa garde, [27:16-22] enfin les principaux du peuple dont
nous avons le dénombrement, tout dépend entièrement du roi.
David,
image de Christ, ordonne et règle tout avant la gloire
[27:24]
Quant au dénombrement du peuple, il n’avait pas été achevé à cause de la
colère de Dieu. Ce qui est intéressant en ceci, c’est que tout est
ordonné et arrangé par David, même quant au portique de la maison qui
n’était pas encore bâtie [(28:11)]. Ainsi, en Christ, tout est réglé
avant que cela soit manifesté dans la gloire.
David a
toujours à cœur la gloire de Dieu en paix, malgré les circonstances
On voit
aussi que David avait toujours cela à cœur, et quels vastes préparatifs
il avait faits. Car, quelles que soient les guerres, la gloire de Dieu
en paix au milieu de son peuple est toujours dans le cœur de ceux qui
sont en unisson avec l’Esprit de Christ, toujours dans le cœur de Christ
lui-même.
David
fixe et établit toutes choses avec l’autorité qui lui a été conférée
[23:1] C’est David qui
établit Salomon pour roi, [22:17] qui ordonne aux princes de lui aider,
[25:1-3] et qui fait prophétiser avec des cantiques inspirés1.
[23:3] Il ordonne l’âge auquel le service des Lévites doit commencer,
âge qui diffère de ce qui avait été ordonné par Moïse à cet égard
(23:3 ; Nomb. 8:24)2.
1 Héman
lui-même, à ce qu’il paraît, était aussi inspiré. C’est à lui, ainsi
qu’à Asaph, que plusieurs Psaumes sont attribués [(Ps. 88 et Ps. 50;
73-83)].
2 En
tout cas la période de quatre ans, période probablement d’épreuve, n’est
pas mentionnée. David fixe l’âge de sa propre autorité.
Établissement d’un nouveau système, fondé sur la grâce
C’est
tout l’ordre de la maison de Dieu et du roi qui est placé sous sa main,
un nouveau système établi, fondé sur la grâce, comme principe.
Exécution par Salomon de tout ce qui avait été ordonné par David
La
gloire est le fruit de la grâce, résultat de l’ordre qu’elle a établi
Salomon
n’a fait que mettre à exécution l’ordre et les plans de la sagesse
divine en David. La gloire n’est que le fruit de la grâce. C’est au
Christ qui a souffert, à Celui qui est la sagesse et la puissance de
Dieu [(1 Cor. 1:24)], qu’appartient tout l’ordre de la maison. Tout le
reste est glorieux, mais ce n’est qu’un résultat.
Nécessité de la paix pour le caractère de cette bénédiction selon Dieu
Seulement, nous avons déjà vu que c’est en paix, et par Christ comme
prince de paix, que cette maison doit être bâtie. Il ne convenait pas à
la manifestation habituelle de la gloire de Dieu, qu’il y eût des
ennemis à combattre ; et cela ne convenait pas non plus au caractère de
la joie de Son peuple. Le caractère d’un tel état de choses devrait être
celui de la bénédiction découlant de Dieu sans obstacle.
Chapitres 28 et 29
Ch. 28 à
29 v. 22 — Autorité de David pour régler tout l’ordre religieux
David
peut tout régler, ayant souffert pour la gloire de Dieu, image de Christ
Il est
très important de remarquer comment tout est réglé ici par David ; cela
est important d’abord moralement. L’intelligence, le droit de tout
ordonner, l’énergie qui saisit toute la pensée de Dieu, la communion
avec Lui dans ses conseils, le germe et le fondement moral de tous ces
conseils, ainsi que le pouvoir de les maintenir, se lient aux
souffrances que Christ a endurées pour la gloire de son Père. C’est ce
qui est vrai de nous aussi dans notre mesure. C’est le Christ humilié,
souffrant, qui est moralement au niveau de toute cette gloire. Cela est
important, en second lieu, quant à l’intelligence des voies de Dieu ;
car je ne doute pas que Christ, au commencement de son règne, n’agisse
dans le caractère de David.
Portée
de l’autorité de David, reconstruisant tout l’ordre religieux, comme
Moïse
Nous
pouvons aussi remarquer ici, que l’autorité exercée par David a été très
étendue et d’une grande portée. Tout l’ordre religieux a été
reconstruit. Tout, jusqu’à l’âge du service des Lévites [(23:3)], dépend
de l’autorité et des règlements de David, comme anciennement de ceux de
Moïse. [28:11-13] Le modèle de toutes les parties du temple et de ses
ustensiles lui est donné par inspiration, comme celui du tabernacle, et
tout ce qui s’y rattachait, avait été donné à Moïse. [25:6] Il introduit
aussi le chant et divers instruments de musique, qui même sont appelés
« les instruments de musique de Dieu » (16:42) et qui auparavant ne
faisaient, pas plus que le chant, partie du service public. [28:14-18] À
l’exception de l’arche, même les divers ustensiles étaient différents de
ceux du tabernacle, et, pour chaque objet, le poids précis de l’or ou de
l’argent était réglé par David.
Ch. 29
v. 6-9 — Association du peuple avec David dans la libéralité pour Dieu
Dieu
veut aussi associer le peuple avec David, dans cette œuvre de franche
volonté du jour de sa puissance [(Ps. 110:3)] ; et, ainsi qu’ils ont été
associés avec lui dans ses guerres et dans ses combats, [29:6-8] il y en
a qui le sont aussi dans la libéralité qu’il manifeste envers la maison
de son Dieu. Ils sont à une grande distance de lui, sans doute ; c’est,
pour ainsi dire, une chose superflue. Ils ne sont pour rien dans la
sagesse qui arrange et qui prépare ; mais il leur est accordé d’avoir
part à l’œuvre. Cette faveur leur est faite, et leur bonne volonté est
agréable à Dieu, de même qu’elle est un fruit de sa grâce.
Ch. 29
v. 10-22 — David dirige le peuple dans la louange et la joie devant Dieu
David (29:18) reconnaît
encore ici Dieu, selon les promesses faites aux pères, et selon son
mémorial pour toujours : il est le « Dieu d’Abraham, d’Isaac, et
d’Israël, nos pères ». Il cherche ce qui sera accompli sous la nouvelle
alliance (v. 17), [29:20] et dirige les actions de grâce de toute
l’assemblée. [29:21] Des sacrifices de justice sont offerts, [29:22] et
tous mangent devant
l’Éternel avec
une grande joie.
Ch. 29
v. 22-30 — Fin de David et règne de Salomon, type de Christ glorieux
Ch. 29
v. 22 — Salomon est fait roi, identifié avec David, figure de Christ en
gloire
[29:22] Salomon est fait roi
pour la seconde fois (voyez 23:1). La première fois, c’était lorsque la
grâce avait été pleinement établie dans l’autel dressé sur l’aire
d’Ornan, où le fils de David devait, comme prince de paix, bâtir le
temple. La seconde fois, Salomon est introduit comme chef de tout ce qui
allait être établi, et comme occupant la première et souveraine place
dans les pensées de Dieu, place dont dépendait tout le reste, tout ce
qui ne pouvait maintenant subsister sans lui. La maison, tout l’ordre de
la maison et son gouvernement, tout se rapportait à Salomon ; et ainsi
son identification avec David, en ce que tous deux étaient en même temps
sur le trône, facilite beaucoup dans ce cas l’intelligence du type de
Christ. C’est une
seule personne
que ses souffrances et ses victoires placent sur le trône de gloire et
de paix. Car, en ce moment, quoique le résultat de la gloire ne fût pas
encore manifesté, Dieu avait donné du repos à son peuple, pour qu’il pût
demeurer à Jérusalem (23:25).
Ch. 29
v. 23-25 — Salomon règne en paix et en gloire, Tsadok étant
sacrificateur
[29:23]
Maintenant David disparaît, quoique ce soit lui qui place Salomon dans
cette position. Ce que nous voyons comme remplissant toute la scène de
la gloire royale, c’est Salomon lui-même régnant en paix sur un peuple
de franche volonté qui peut offrir des sacrifices de justice. Le fils de
David est vu dans son vrai caractère propre, et dans ce caractère seul,
savoir, comme l’Oint de l’Éternel, Conducteur du peuple. [29:22] Tsadok,
le sacrificateur fidèle (non Abiathar), marche devant l’Oint ; tout le
conseil de Dieu, selon le cantique d’Anne [(1 Sam. 2:8)] et selon les
paroles de l’homme de Dieu, en 1 Samuel 2 [(v. 32)], étant ainsi
accompli. « Et Salomon s’assit sur le trône de l’Éternel » (v. 23),
expression remarquable : [29:24] tout lui est soumis.
Conseils
de Dieu à l’égard du vrai fils de David et de Son règne glorieux
Le
lecteur attentif ne peut pas manquer d’observer de quelle manière les
conseils de Dieu, en rapport avec le Christ, le Seigneur, sont en
saillie ici, et quel contraste il y a entre ce récit et l’histoire
d’Adonija, en 1 Rois [(ch. 1)] — histoire qui, par le contraste qu’elle
présente avec le récit des Chroniques, met si abondamment en évidence
que la pensée et l’intention de l’Esprit de Dieu, dans ce livre, est de
nous donner, en type, l’expression des conseils de Dieu à l’égard du
vrai fils de David, la position qu’Il doit occuper, et quel sera le
caractère du trône à Jérusalem dans le temps où Christ y sera assis. Ce
sera le trône de l’Éternel ; et la majesté royale en Israël sera telle
qu’elle n’a jamais été. Sous ce rapport, le livre des Chroniques est
plein d’instruction.
Commentaire entier
John Nelson Darby
Chapitres 1 à 9:34
Contenu des livres des Rois et des Chroniques
Les Rois : histoire des rois d’Israël et gouvernement de Dieu
Les livres des Rois nous ont donné l’histoire générale et publique du gouvernement de Dieu en Israël, et, depuis Roboam à Ézéchias, l’histoire des rois d’Israël ; histoire dans laquelle le résultat de la chute de la royauté a été manifesté en présence de la patience de Dieu. Ce qui y est dit de Juda ne s’étend qu’aux rapports de Juda avec la maison d’Israël, pendant cette période.
Les Chroniques : histoire de la maison de David et grâce de Dieu
Les livres des Chroniques nous donnent l’histoire de cette même période sous un autre point de vue : celui de la bénédiction et de la grâce de Dieu ; et ils nous parlent plus particulièrement de l’histoire de la maison de David, à l’égard de laquelle cette grâce s’est manifestée. Nous verrons cette pensée se vérifier dans une foule de cas.
Histoire du peuple comme Dieu se la rappelle, manifestant la grâce
Ces livres, écrits ou rédigés après la captivité (voyez 1 Chron. 6:15), conservent de la part de Dieu, rapportée par le Saint Esprit, l’histoire de son peuple, telle qu’il aimait à se la rappeler, montrant seulement les fautes qu’il était nécessaire de connaître pour l’intelligence des instructions de sa grâce.
Généalogies et noms liés au peuple de Dieu et conservés par Lui
Liste du peuple de la grâce divine, et généalogie depuis Adam
Il conserve en même temps les noms de ceux qui avaient traversé les épreuves mentionnées dans cette histoire sans être rayés du livre. Ici, ce n’est, il est vrai, que la figure extérieure de cette précieuse liste du peuple de Sa grâce ; mais c’est ce que, de fait, nous trouvons ici. Tout Israël n’y est pas ; mais tous ceux qui sont d’Israël ne sont pas Israël [(Rom. 9:6)]. En même temps l’Esprit de Dieu remonte aussi plus haut, et nous donne, depuis Adam, la généalogie de la race bénie par grâce, selon la souveraineté de Dieu, avec ce qui y appartenait extérieurement ou selon la chair. Il met en saillie, suffisamment pour la faire ressortir, la partie reconnue en grâce, en rappelant ce qui, extérieurement et selon la nature, existait en relation avec elle, mettant toujours, comme nous dit l’apôtre, ce qui est « animal » en premier (1 Cor. 15:46).
Ch. 1 — Généalogie d’Adam à Israël, avec les enfants selon la chair et selon la promesse
[1:1-3] Ainsi, en commençant par Adam, nous avons la race de Seth jusqu’à Noé. [1:5-7] Puis viennent les familles de Japhet [1:8-16] et de Cham, [1:10] dont l’un des descendants commença d’être puissant sur la terre ; [1:17-27] et, enfin, celle de Sem, dont le Dieu était l’Éternel, et dont la descendance est suivie jusqu’à Abraham. Celui-ci, appelé d’entre les hommes, devient, pour ainsi dire, une nouvelle souche. [1:28-33] Sa postérité selon la chair, nous est donnée la première ; [1:34] puis Isaac, enfant de la promesse, nouvelle souche, [1:35-54] dont les enfants selon la chair sont mis en scène avec leurs rois et leurs chefs, avant l’enfant de l’élection.
Ch. 2 — Bénédiction et soins de Dieu d’Israël à David
Ch. 2 v. 1-2 — Israël et ses fils, objets des soins divins
[2:1-2] Au chapitre 2 nous trouvons enfin Israël, dont tous les fils furent plus ou moins les objets des soins de Dieu qui avait aimé Jacob.
Ch. 2 v. 3-17 — Descendance de Juda jusqu’à David, élu de Dieu
[2:3] Puis Juda est introduit [2:15] pour nous conduire à la race royale de David, objet aussi des promesses selon l’élection de Dieu.
Ch. 2 v. 18-55 — Prospérité de Caleb, descendant fidèle de Juda, et ordre des tribus
Outre cela, nous trouvons le tableau de la prospérité de la famille de Juda en général, et, en particulier, celle de la famille de Caleb, qui fut fidèle à Dieu dans sa génération. Dieu en a gardé ici le mémorial1. Ainsi, la manière aussi dont le pays a été peuplé, et son histoire intérieure sont rendues vivantes pour le lecteur.
1 Il est bon de remarquer ici que, dans toutes ces généalogies, lorsqu’une famille a été établie dans un endroit, le nom de l’endroit est souvent employé pour celui de la famille ; que les descendants de plusieurs générations sont nommés ensemble comme enfants du chef de la race (comp. 4:1, avec le commencement du chap. 2), et que, sans avoir été nommé auparavant, l’homme éminent d’une famille est pris pour recommencer une généalogie (chap. 8:29 et 33).
Voici l’ordre de ces tribus : [4:1-23] Juda en premier, comme la tribu royale. [4:24-43] Siméon est mentionné après lui parce que son territoire était plus ou moins enclavé dans celui de Juda. [5:1-10] Ensuite vient Ruben, le premier-né, [5:11-26] et avec lui les tribus au-delà du Jourdain qui sont en rapport avec lui. [5:26] Elles furent aussi emmenées en captivité avant les autres ; le Dieu d’Israël a amené le jugement sur elles. [6:1-81] Lévi vient généalogiquement après elles, mais je suppose qu’il y a une raison plus forte à cette transposition, c’est que Lévi est la tribu sacerdotale, comme Juda est la tribu royale.
Ch. 3-8 — Généalogies des tribus d’Israël et mention de leurs possessions
Ch. 3-5 — Juda et la famille de David, Simon, Ruben, Gad et Manassé
[ch. 3] Puis la généalogie de la famille de David nous est donnée, [3:19-24] jusqu’à quelques générations après le retour de la captivité ; enfin, celle des tribus les unes après les autres, mais en rapport avec leur position en Israël, et avec l’adjonction de certaines mentions de possessions acquises par des familles ou par toute une tribu. Dan et Zabulon manquent ; Juda est trouvé (chap. 4:1). Siméon (4:24) avait eu son lot dans le territoire de Juda, [4:39-41] mais il avait élargi son domaine ; [4:42-43] et quelques-uns de cette tribu, sortis des limites du pays, avaient échappé à la captivité. Ruben (5:1), Gad (5:11) et la demi-tribu de Manassé (5:23) étaient restés à l’orient du Jourdain. [5:18-22] Ces tribus aussi avaient ensemble beaucoup étendu leur territoire et s’étaient enrichies aux dépens de leurs ennemis.
Ch. 6-8 — Lévi, Issacar, Nephthali, Manassé, Éphraïm, Aser, Benjamin et Saül
Dans les généalogies de Lévi (ch. 6), [6:1-15] nous voyons tout premièrement la suite des souverains sacrificateurs jusqu’à la captivité ; [6:16-81] puis les Lévites, leur service et leurs villes. Après Lévi viennent Issacar (7:1), Benjamin (7:6), Nephthali (7:13), peu en nombre ; la seconde demi-tribu de Manassé (7:14), Éphraïm (7:20), et Aser (7:30). Puis nous trouvons de nouveau Benjamin (8), [8:32] tout premièrement en vue de Jérusalem, [8:33-40] et ensuite en rapport avec la famille de Saül.
Remarques par rapport à ces généalogies
Dieu bénit la foi qui se confie en Lui, dans le détail
Mais ce qui a été conservé ici des généalogies du peuple, touchant le Résidu, par grâce, de ce qui était tombé sous la triste sentence de Lo-Rukhama et de Lo-Ammi [(Os. 1)], nous révèle une autre circonstance : c’est que partout où il y a eu de la foi, Dieu a béni son peuple en détail. Jahbets (4:9, 10), fils d’affliction, cherchant la bénédiction auprès du Dieu d’Israël, n’a pas manqué de la trouver. [4:10] L’Éternel a étendu ses limites et l’a tellement mis à l’abri, qu’il a été sans douleur. [4:39-41] Siméon, quoique dispersé en Israël, a su chasser les ennemis et posséder leur pays, [4:42-43] et cela, jusqu’au mont de Séhir. [5:19-22] Les deux tribus et demie au-delà du Jourdain ont aussi étendu leurs limites et possédé les portes de leurs ennemis, parce qu’elles crièrent à Dieu (5:20). Plus tard, elles ont été emmenées captives, parce qu’elles avaient abandonné Dieu. Ainsi, quoiqu’il n’y eût ni la puissance du roi ni l’ordre du royaume, partout où il y avait de la foi, Dieu a béni ceux d’entre son peuple qui se confiaient en lui.
Importance des généalogies pour le résidu du peuple, pour se reconnaître
Ces généalogies étaient imparfaites. L’état d’Israël portait l’empreinte de la ruine qui lui était arrivée ; mais aussi de la bonté de Dieu qui avait ramené un Résidu, et qui avait conservé tout ce qui était nécessaire pour placer ceux qui en faisaient partie dans les registres de son peuple. [Esdr. 2:59-63] Si la preuve nécessaire de leur origine venait à manquer, ceux qui faisaient partie du peuple cessaient de jouir de leurs privilèges, et les sacrificateurs, de leur position sacerdotale, jusqu’à ce qu’il y eût un sacrificateur avec Urim et Thummim (Esdras 2:63). Car ces généalogies servaient de moyen pour reconnaître le peuple. Heureux celui qui avait conservé la sienne, et qui avait assez apprécié l’héritage de l’Éternel pour y attacher du prix ! C’était une preuve de foi, car on aurait pu dire : À quoi bon ces généalogies à Babylone ?
Importance des généalogies pour les Lévites, et miséricorde divine
[ch. 6] Quant aux Lévites — car il est bon de servir le Seigneur — leurs généalogies, leurs villes et leurs services étaient connus avec assez de certitude, [9:2-34] même quant à ceux qui habitaient Jérusalem. [9:35-44] La miséricorde de Dieu n’a pas oublié non plus de conserver une lampe dans la maison de Saül ; car, dans le jugement, Dieu se souvient de la miséricorde. Le chapitre 9 nous fait comprendre l’usage qu’on faisait des généalogies ; car ceux dont il y est question sont ceux qui sont revenus de la captivité, comme on peut le voir au chapitre 11 de Néhémie. Cette partie du livre est entièrement terminée au chap. 9:34. Le verset 35 commence la narration.
Chapitres 9:35 à 12
Ch. 10 — Chute de Saül avant l’établissement de David comme roi
Un récit succinct de la chute de la maison de Saül introduit [10:14] l’établissement de la maison de David par l’Éternel. Tout ce qui eut lieu avant que le peuple allât chercher David à Hébron, et que la royauté fût établie dans sa famille, sur tout Israël à Jérusalem, est passé sous silence.
Ch. 11 — Ordre général du royaume établi par Dieu
Dieu établit le royaume de David, les circonstances étant passées sous silence
Ensuite nous trouvons, comme sujet général, l’ordre de la royauté et du royaume, en tant qu’établi dans la maison de David — le royaume étant envisagé comme ordonné de Dieu en bénédiction — plutôt que le récit historique de tout ce qui s’est passé, sauf ce qui était nécessaire pour en donner le tableau. On ne trouve pas ici la perfection, mais il y a l’ordre que Dieu a établi. Les fautes et les afflictions de David, soit avant, soit après son établissement comme roi, sont par conséquent passées sous silence.
Le roi est un homme de guerre, et ses vaillants hommes viennent après lui
[11:3] Après avoir mentionné le roi lui-même, oint par Samuel, selon la parole de l’Éternel, pour gouverner tout Israël, cette histoire commence par ce qui faisait la force et la gloire de la royauté de David. Le souverain sacrificateur a disparu du premier plan. L’oint de l’Éternel est essentiellement un homme de guerre, quoiqu’il ne doive pas en être toujours ainsi. Joab et les vaillants hommes qui ont été les compagnons d’armes de David, viennent immédiatement après le roi.
Établissement de la royauté à Sion délivrée, et exploits des hommes forts
[11:6] La première place après le roi est à celui qui a délivré Sion des mains des ennemis1 ; [11:7] et ce lieu, choisi de l’Éternel, devient la cité de David et le siège de la royauté. [12:1] Il nous est dit ensuite comment les compagnons d’armes de David se sont successivement joints à lui, quoiqu’il fût, longtemps encore, rejeté et poursuivi par Saül, très petit en apparence, fugitif et sans force pour résister.
1 [11:8] David ayant bâti la ville depuis Millo tout autour, Joab a réparé le reste de la ville. On peut remarquer que Shamma le Harodite n’est pas mentionné ici. Peut-être Shamma se trouve-t-il 11:27 ; mais cela est douteux (voyez 2 Samuel 23:25). On peut remarquer aussi que les exploits de ces vaillants hommes consistaient particulièrement en victoires remportées sur les Philistins, ces ennemis sous lesquels Saül a succombé, lui qui avait été suscité pour les détruire. C’est là, quels qu’aient été dès lors leurs faits d’armes, qu’ils ont appris à vaincre et qu’ils ont acquis la renommée qui leur a valu une place dans les archives de Dieu.
Il est bon que le lecteur se souvienne des rapports entre toute cette histoire et l’établissement de la puissance de Christ, fils de David, sur la terre.
Ch. 12 — Venue à David de ses compagnons lors de son rejet
Ch. 12 v. 1-7 — Des frères de Saül, habiles archers, se joignent à David
[12:1] Les premiers qui soient signalés comme s’étant rendus auprès de lui — preuve que Dieu et l’intelligence de sa volonté avaient plus de prix à leurs yeux que la parenté et les avantages qui en découlaient — [12:2] sont d’entre les frères de Saül (savoir, de la tribu de Benjamin), hommes habiles au plus haut degré à manier l’arc et la fronde, armes par lesquelles Saül fut atteint dans la bataille où il succomba [(10:3)].
Ch. 12 v. 8-15 — La foi se développe par l’action de Dieu et l’influence de David
[12:15] Quelques-uns vinrent d’au-delà du Jourdain auprès de David, [12:8] alors qu’il se cachait encore dans le désert ; car la foi et la manifestation de la puissance de Dieu tendent à mettre en jeu l’énergie de ceux qui s’y joignent. Celui avec qui Dieu est, attire ceux sur lesquels Dieu agit ; et leur énergie se développe en proportion de la manifestation de sa présence et de sa faveur. [12:14] Plusieurs d’entre eux avaient été avec Saül, mais avec lui ils n’étaient pas des hommes forts ; plusieurs aussi n’avaient jamais été avec lui. Cependant, même dans le camp de Saül, David avait pu tuer le Philistin lorsque tout Israël était rempli de terreur [(1 Sam. 17)]. Après cela, de semblables faits d’armes deviennent chose presque commune. Au commencement, ils exigeaient la communion immédiate avec Dieu, de manière à exclure l’influence de tout ce qui entourait l’homme qui jouissait de cette communion. Plus tard, l’influence de l’entourage était favorable, et, dans ce sens, la foi se propage. Ces hommes n’étaient pas les chefs des hommes forts que David avait (11:10-47). Lorsque Dieu agit en puissance, il donne de la force aux faibles, et produit par l’énergie de la foi et de son Esprit une armée de héros.
Ch. 12 v. 16-22 — David compte sur Dieu, qui dirige ceux qui viennent à lui
Chez ceux qui vinrent de Benjamin et de Juda (12:16), on voit qu’il y avait ce lien de la foi. [12:18] Ils reconnaissaient que le Dieu de David lui était en aide. David se remettait à Dieu à l’égard de ceux qui se joignaient à lui, car il était dans une position bien difficile vers la fin de sa carrière d’épreuve et d’afflictions. [12:22] Ceux à qui Dieu avait donné de l’énergie et de la force, se rendaient auprès de lui en grand nombre ; [12:23] car tout était mûr pour son élévation à la royauté d’Israël et pour faire passer en ses mains le royaume de Saül.
Ch. 12 v. 23-40 — Différentes qualités de l’armée de Dieu, pour le roi David
Il y a variété dans les qualités de cette armée de Dieu. Tous fameux par leur valeur, [12:32] les uns ont le discernement des temps pour savoir ce qu’Israël avait à faire, et, dans ce cas, tous leurs frères étaient à la disposition de David (12:32) ; [12:35] d’autres sont armés pour la bataille ; [12:33] d’autres avaient toutes les armes de guerre et n’étaient pas doubles de cœur ; ces choses se trouvaient en eux selon le don de Dieu, [12:38] et tous venaient d’un cœur droit pour placer David sur le trône ; [12:39] leurs frères leur avaient tout préparé en abondance, car il y avait de la joie en Israël. Il en est toujours ainsi quand Christ est vraiment exalté par des cœurs droits, qui ne cherchent que sa gloire.
Chapitres 13 à 15
Ch. 13 — David veut ramener l’arche, mais en négligeant la Parole
David pense aussitôt à l’arche (voyez Ps. 132). [13:1] Il prend conseil avec les chefs des milliers d’Israël, [13:3] afin de la ramener. Aimant le peuple et en étant aimé, il agit avec lui et pour lui ; mais il y avait encore trop de connexion entre son zèle et son esprit guerrier ; [13:8] et, en s’abandonnant à la joie, il ne considérait pas suffisamment les voies du Seigneur. [13:7] Il imite sans doute les moyens par lesquels Dieu s’était glorifié lorsque l’arche était tombée dans les mains des Philistins [(1 Sam. 6:7-8)]. Ceux-ci avaient parfaitement raison de ne pas s’en mêler, et de laisser Dieu agir en rendant témoignage qu’il était le Dieu de toute la création, exerçant une puissance qui maîtrisait la nature dans ses créatures [(1 Sam. 6:12)]. C’était de la foi chez les Philistins ; [13:9] mais ce n’était pas la foi chez Uzza que de toucher l’arche. Le peuple de Dieu doit être dirigé par la Parole. Dieu peut agir souverainement en dehors de tout cela ; mais ici, c’est la Parole qui gouverne. [13:10] Pérets-Uzza est le témoin qu’on ne peut pas la négliger impunément, et que l’ordre de la maison de Dieu au milieu de son peuple est une chose qu’il obligera ce dernier à respecter. [13:11-12] C’est pour avoir manqué à ce respect que la joie de David se tourne en peur et en irritation ; [13:14] mais la maison d’Obed-Édom n’en est pas moins la preuve que la présence de Dieu apporte assurément la bénédiction.
Ch. 14 — Affermissement de la royauté et établissement de David
[14:3] L’histoire de la royauté se poursuit. David s’établit à Jérusalem ; [14:2] la royauté est affermie en ses mains de la part de l’Éternel ; elle est haut élevée à cause de son peuple. [14:8-16] Ayant consulté Dieu et suivi exactement ses conseils, David remporte deux fois une victoire complète sur les Philistins. [14:17] Étant ainsi béni de l’Éternel, sa renommée se répand dans tous les pays.
Ch. 15 — David fait monter l’arche à Jérusalem
Ch. 15 v. 1 — Préparatifs à Jérusalem
[15:1] Il se bâtit des maisons à Jérusalem, et prépare une place pour l’arche de Dieu en dressant une tente pour elle.
Ch. 15 v. 2-24 — David établit le service lévitique, étant oint de l’Éternel
Averti par la calamité1 que sa négligence avait attirée à Uzza [(13:10)], la première fois qu’il s’était occupé du transport de l’arche, [15:3] David rassemble non seulement tout Israël, [15:4] mais aussi les Lévites et la famille d’Aaron. [15:5-24] Cela donne lieu à un exposé de tout l’ordre du service lévitique, ainsi qu’il a été établi par David, et de la relation entre la sacrificature et la royauté ; c’est-à-dire que la première était subordonnée à la seconde, le roi étant l’oint de l’Éternel, quoique le service du sanctuaire appartînt à la sacrificature.
1 Il est à remarquer que, tout en ayant son origine dans l’oubli coupable du roi, cet événement donne lieu en grâce à ce que David soit mis dans sa vraie position, pour régler et ordonner tout ce qui regardait le service des Lévites [(15:12-13, 16)]. Il en est toujours ainsi à l’égard de la foi, car les conseils de Dieu s’accomplissent en sa faveur. L’homme, dans son zèle, peut s’écarter de la volonté de Dieu, et Dieu le châtiera ; mais c’est pour lui faire part de quelque honneur de plus, en le plaçant plus complètement dans la position voulue de Dieu et dans l’intelligence de ses voies, selon lesquelles il veut glorifier son serviteur.
Ch. 15 v. 25-29 — L’arche monte à Jérusalem avec joie, la royauté s’identifiant avec elle
[15:16] Comme chef, David ordonne tout, et établit le chant pour le service de Dieu. [15:25] Puis, avec le secours de Dieu, l’arche est transportée de la maison d’Obed-Édom dans la tente préparée pour elle en Sion, [15:26] avec des offrandes à Celui qui assistait les Lévites par sa puissance, [15:28] et avec de la joie et des chants de triomphe. [15:27] David lui-même, revêtu d’une robe de fin lin et d’un éphod, [15:28] danse et joue devant l’arche de l’Éternel, qui montait à son lieu de repos en Sion. Cet acte aussi inintelligible à l’incrédule Mical, que la conduite du roi lui-même, était d’une très grande importance. Il identifiait la royauté en Sion (c’est-à-dire la royauté de Christ comme libérateur en grâce) avec le signe de l’alliance de l’Éternel avec Israël, signe établi en grâce en Sion, lorsque Israël avait déjà manqué complètement sous la loi, et même après qu’il avait rejeté Dieu comme son roi.
Éloignement de l’arche et de l’autel où officiait la sacrificature qui avait failli
La sacrificature aaronique n’avait pas pu maintenir la relation du peuple avec son Dieu, et, par conséquent, l’ordre extérieur avait entièrement failli. L’autel où les sacrificateurs devaient sacrifier était ailleurs (à Gabaon), et non devant la tente qui contenait l’arche [(2 Chron. 1:3-5)] ; et celle-ci, qui était le signe de l’alliance et du trône de l’Éternel, était loin de l’autel où servaient les sacrificateurs.
Chapitre 16
Ch. 16 v. 1-6 — L’arche établie à Sion, en lien avec la royauté
Ch. 16 v. 1-3 — Sion, lieu de l’alliance de l’Éternel avec la royauté
L’alliance de l’Éternel se lie avec la royauté, et cela en Sion, le lieu qu’il avait choisi pour son repos. [16:2] David lui-même revêt un peu le caractère de Melchisédec, mais ce n’est qu’en témoignage et par anticipation (16:1-3). Dans ces versets, les sacrificateurs ne paraissent pas.
Portée du transfert de l’arche en Sion vue dans les Psaumes
Pour mieux saisir la portée du transfert de l’arche en Sion, on fera bien de considérer le Ps. 78:60-72, le Ps. 132, et de comparer le verset 8 de ce Psaume avec ce que Moïse disait pendant le voyage d’Israël dans le désert (Nombres 10:35, 36). Il est intéressant de voir, au Ps. 132, chaque demande du commencement du Psaume dépassée par l’exaucement de la fin.
Jugement du système lié au tabernacle, privé de l’arche liée à la royauté
Le fait de ne pas avoir porté l’arche dans le tabernacle à Gabaon était aussi d’une très grande portée. C’était juger complètement tout le système qui tenait à ce tabernacle. Celui-ci subsistait aussi bien que l’autel, et les sacrificateurs y offraient des victimes [(16:39-40)] ; mais l’arche de l’alliance de l’Éternel lui était ôtée. Le roi, par son autorité, en disposait en la plaçant ailleurs. Depuis la ruine de Silo, ce jugement avait continué comme châtiment exécuté par les ennemis ; mais, maintenant que Dieu intervient par David et agit en puissance, cette puissance place ailleurs le signe visible de son alliance avec son peuple. La royauté est établie à Jérusalem, et le signe de l’alliance de Dieu est ôté au tabernacle d’assignation pour être placé sur la montagne de Sion, siège de la royauté.
Contraste avec le temps de Moïse, l’arche étant en repos dans la royauté établie
Lorsque le peuple devait partir de son campement, Moïse disait1 : « Lève-toi, Éternel ! et que tes ennemis soient dispersés, et que ceux qui te haïssent s’enfuient devant toi ». Cela avait lieu au départ de l’arche pour chercher au peuple un lieu de repos. Quand elle se reposait, Moïse disait : « Reviens, Éternel, aux dix mille milliers d’Israël » (Nomb. 10:35, 36). Mais lorsque Dieu avait, jusqu’à un certain point, donné du repos à Israël, ce dernier n’a pas su en jouir. Il a fait sortir l’arche de son lieu pour l’amener dans le camp d’Israël [(1 Sam. 4:4)], battu par ses ennemis à cause de son infidélité [(1 Sam. 4:10)] ; mais ce n’était plus alors la place de l’arche. Ni l’une, ni l’autre des paroles de Moïse ne convenait à ce transport de l’arche au milieu du camp. L’arche fut prise [(1 Sam. 4:11)], et, comme nous l’avons vu ailleurs, I-Cabod fut prononcé sur le peuple [(1 Sam. 4:21)]2. Mais la fidélité de Dieu demeure, et maintenant qu’il est intervenu en grâce et en puissance, et que la royauté est établie comme vase de cette puissance et de cette grâce, une autre parole est donnée : « Lève-toi, Éternel ! pour entrer dans ton repos, toi et l’arche de ta force ! » (Ps. 132:8). Israël, le camp et la sacrificature n’étaient plus le repos de Dieu.
1 Ainsi, dans le désert, c’était Israël en voyage, cherchant son repos, trouvant des ennemis sur son chemin, et reconnaissant par la foi ces ennemis comme ennemis de l’Éternel ; entourant avec soin le signe de la présence de son Dieu, lorsqu’il donnait un repos passager à son peuple.
2 Exprimé en ces mots : « Il livra à la captivité sa force, et sa magnificence en la main de l’ennemi » (Ps. 78:61).
Ch. 16 v. 7-36 — Cantique de David pour l’établissement de l’arche
Portée de l’arche et de la royauté établies en Sion
Examinons maintenant la portée de cet établissement de l’arche et de la royauté en Sion, telle qu’elle nous est présentée dans le cantique que David a composé à cette occasion.
La royauté confiée à l’homme a failli, mais Christ accomplira tout ce qui s’y rattache
Il est vrai que, en tant que confiée aux hommes1, la royauté a failli ; mais il n’en est pas moins vrai qu’elle a été placée dans la maison de David, selon les conseils, le don, et l’appel de Dieu, et que toutes les promesses qui s’y rattachent — les grâces assurées de David (És. 55:3) — seront accomplies en Christ.
1 Comparez au Ps. 132:11 et 12, les deux principes déjà signalés dans l’examen du livre des Rois.
Bénédiction rattachée à la royauté, et cantique d’actions de grâces
Dans ce que nous lisons ici (ch. 16), la royauté est considérée à la lumière des pensées de Dieu et de la bénédiction qui, selon ces pensées, s’y rattache. [16:2] David ayant offert des holocaustes et des sacrifices de prospérité, et ayant béni le peuple, [16:3] distribue à chacun, tant aux hommes qu’aux femmes, un pain, une ration de vin, et un gâteau de raisins, car Dieu veut bénir abondamment ses vivres et rassasier de pain ses pauvres [(Ps. 132:15)]. [16:7] Puis David donne aux Lévites un cantique pour le chanter en actions de grâces à l’Éternel.
Contenu et sujet du cantique de David
Cantique composé de morceaux de différents psaumes
Ce cantique se compose d’une partie du Ps. 105, du Ps. 96 avec quelques changements, du commencement des Ps. 106, 107, 118 et 136, commencement qui est une formule importante, enfin du Ps. 106:47 et 48.
Voici les sujets dans l’ordre suivi par le cantique :
Ch. 16 v. 8-22 — Ps. 105:1-15, œuvres et grâce de l’Éternel pour Israël selon les promesses
D’abord, au Ps. 105, [16:8] les exploits de l’Éternel sont célébrés, [16:9] ainsi que ses œuvres merveilleuses [16:12] et les jugements de sa bouche. [16:13] Israël, comme son peuple et l’assemblée de ses élus, [16:12] est invité à se souvenir de ces choses, [16:14] car il est l’Éternel son Dieu, et ses jugements sont dans toute la terre. [16:15] Israël est invité à se souvenir non de Moïse et des promesses conditionnelles adressées au peuple par son moyen, [16:16] mais de l’alliance inconditionnelle avec Abraham, [16:17] alliance éternelle [16:18] pour donner le pays à sa postérité. [16:21-22] Il lui est rappelé de quelle manière Dieu avait gardé ces héritiers de la promesse, [16:20] lorsqu’ils allaient de nation en nation. Le reste du Psaume est omis : [Ps. 105:16-25] il parle historiquement des voies de Dieu à l’égard de la conservation du peuple en Égypte, [Ps. 105:26-44] et de sa délivrance pour être établi en Canaan, [Ps. 105:45] afin qu’il pût observer les statuts de l’Éternel. Cette partie du Psaume aurait peu convenu ici où la grâce est célébrée dans l’établissement du peuple en puissance, après que ces statuts avaient été violés. Le commencement du Psaume célèbre la grâce envers Israël selon les promesses faites à Abraham, à Isaac et à Jacob, [16:14] lorsque les jugements de Dieu sont dans toute la terre. C’est là la première chose fondée sur la présence de l’arche et de l’établissement du trône en Sion.
Ch. 16 v. 23-33 — Ps. 96, joie du règne glorieux de l’Éternel pour les nations
La gloire du règne est reconnue par les nations qui s’en réjouissent
Les versets 23 à 33 sont à peu près les paroles du Ps. 96. [16:23] C’est une sommation adressée aux Gentils de reconnaître l’Éternel [16:24] dont on doit déclarer la gloire parmi toutes les nations. Ce Psaume appartient à une série de Psaumes qui, depuis le premier cri du peuple jusqu’à la joie universelle des nations, donnent d’une manière suivie tout ce qui regarde l’introduction du Premier-né dans le monde. [16:31] Seulement, les mots : « Qu’on dise parmi les nations : l’Éternel règne ! » ont, dans le Ps. 96, une place qui leur donne un caractère plus prophétique [(Ps. 96:10)]. Ici, la joie des cieux et de la terre précède ce message aux nations, et, au lieu de dire : « ses parvis », il est dit : « devant lui ». Les mots « Il jugera le monde avec justice » [(Ps. 96:13)], sont aussi omis, ainsi que la seconde moitié du dernier verset, qui applique ce jugement au monde. À part ces changements, qui me paraissent donner davantage au cantique que nous considérons le caractère d’une joie présente, ces versets correspondent au Ps. 96.
Omission du jugement des nations pour ne montrer que la joie de la délivrance sous le règne
L’omission du jugement des nations en justice est remarquable. C’est qu’ici le sujet est la joie, la grâce de la délivrance dans l’établissement du pouvoir, et le gouvernement de la terre qui en est la suite, avec le fait que les nations sont appelées à Jérusalem pour s’y présenter devant l’Éternel. C’est là l’idée principale.
Ch. 16 v. 34 — Fermeté de la bonté de Dieu, déclarée en tête de plusieurs psaumes
Bonté de Dieu démontrée par l’établissement de l’arche en Sion et chantée depuis lors
Nous avons donc, dans ces deux parties, la joie d’Israël devant l’Éternel et l’accomplissement de l’alliance faite avec les pères à la suite des œuvres merveilleuses de Dieu ; et l’appel adressé aux nations de se rendre au lieu de sa gloire1. [ 16:34] Nous avons ensuite cette formule : « Sa bonté demeure à toujours », déclarant qu’à travers toutes les fautes, tous les péchés et toute l’infidélité d’Israël, la bonté de Dieu est demeurée ferme. Ce sera lorsque l’Agneau, vraie arche de l’alliance et véritable David, sera sur la montagne de Sion, avant même qu’il prenne le caractère de Salomon, que cela sera pleinement démontré. Aussi, depuis David, cela a été chanté (comparez le verset 41 ; 2 Chron. 5:13 ; Esdras 3:11 ; Jér. 33:11).
1 On n’aurait pas pu employer ici le Ps. 100, parce que, avant ce Psaume, l’Éternel a déjà été célébré comme assis entre les chérubins (Ps. 99:1) ; tandis que l’acte de placer l’arche en Sion n’était qu’une anticipation ; c’est donc le Ps. 96 qui est cité. C’est la présence de Christ sur la montagne de Sion, pour accomplir en puissance les promesses, avant de régner en paix, qui explique toutes ces allusions, ainsi que plusieurs Psaumes qui semblent parler d’un retour de la captivité pour rebâtir Jérusalem, tout en demandant l’accomplissement de ce retour. Dans quelques-uns de ces Psaumes, la bénédiction est célébrée en esprit, et le cri pour l’obtenir est le fait qui en précède l’accomplissement.
Ps. 106 v. 1 — Continuité de la bonté de Dieu malgré l’histoire du peuple ici sautée
Le Ps. 106, qui termine le quatrième livre des Psaumes, expose longuement les preuves de cette précieuse déclaration, tandis que le cantique que nous considérons, à partir des promesses faites à Abraham, saute toute l’histoire jusqu’à la fin (en omettant la fin du Ps. 105 depuis le v. 16 qui en parle, et place Israël sous sa responsabilité dans la terre de Canaan) et continue par le premier verset du Ps. 106 qui annonce que la bonté de Dieu a continué malgré tout.
Ps. 107 v. 1 — Bonté de Dieu liée à la délivrance et au retour final d’Israël
Le Ps. 107 traite ce même sujet, mais en rapport avec la délivrance et avec le retour d’Israël à la fin des temps.
Ps. 118 v. 1 — Bonté de Dieu en rapport avec le Messie souffrant puis reconnu
Le Ps. 118 fait ressortir cette vérité, en rapport avec la personne du Messie souffrant avec son peuple, mais enfin reconnu et reçu au jour que l’Éternel a fait.
Ps. 136 v. 1 — Bonté de Dieu en rapport avec la bénédiction d’Israël et de toute la création
Enfin, au Ps. 136, cette doxologie est chantée en rapport avec la pleine bénédiction d’Israël et de toute la création ; en commençant par la création même et en célébrant les preuves de cette bonté à travers toutes choses, jusqu’à la bénédiction de la terre à la suite de la rédemption d’Israël.
Suite des psaumes 132 à 136, allant jusque dans le temple restauré
Ici, nous pouvons remarquer que, depuis le Ps. 132, que nous avons déjà signalé comme célébrant l’établissement de l’arche en Sion, les Psaumes, jusqu’au 136, forment une suite. Seulement ils vont plus loin que notre sujet actuel, et ils nous introduisent dans le temple restauré, sans toutefois cesser de parler de Sion comme du lieu de bénédiction (comparez les Ps. 133, 134, 135, et enfin le 136, dont nous parlons, et qui, comme un chœur, termine la série).
Ch. 16 v. 35-36 — Ps. 106:47-48, louange de Christ établi en Sion
Enfin, nous avons les deux derniers versets du Ps. 106, [16:33] dont le premier demande que Dieu rassemble Israël1 d’entre les nations, ce qui sera le résultat de l’établissement du trône de Jésus en Sion2 [16:36] et dont le second termine le Psaume (comme à la fin de chacun des livres des Psaumes), en bénissant pour toujours l’Éternel, le Dieu d’Israël. Ce cantique de louange contient donc tous les sujets que la présence de Christ en Sion fournira l’occasion de célébrer, quand il aura déjà paru pour y établir sa puissance en grâce, mais avant que les effets de sa présence se soient fait sentir tout alentour.
1 Cette demande montre le caractère prophétique du cantique, et fait voir que sa portée s’étend aux derniers temps d’Israël.
2 Voyez Matt. 24:31 (quoique là ce soit en rapport avec sa venue du ciel) et le Ps. 126.
Ch. 16 v. 37-43 — Ordre du service devant l’arche et devant l’autel
David règle le service des sacrificateurs et de la louange
À la fin du chapitre 16, [16:37] nous voyons que le roi règle tout ce qui devait se faire devant l’arche, [16:39-40] et devant l’autel qui se trouvait au haut lieu de Gabaon (c’est-à-dire, pour le service de chaque jour devant l’arche, et pour les sacrifices devant l’autel), [16:41] et qu’il établit aussi des Lévites pour célébrer l’Éternel et chanter que « sa bonté demeure à toujours ».
Fidélité de Dieu manifestée même dans ce qui témoignait de la ruine du peuple
Il est touchant de voir que le témoignage de cette précieuse fidélité de Dieu se trouve non seulement là où la puissance avait placé l’arche, mais là aussi où le cœur du peuple en avait besoin dans l’intervalle, savoir à l’autel, qui, tout en étant le lieu où le peuple s’approchait de Dieu, était devenu, après tout, un témoignage de l’état de ruine du peuple, un tabernacle sans l’arche.
L’arche établie en Sion préfigure le règne du Fils de David, selon les conseils divins
La foi qui saisissait les conseils et l’œuvre de Dieu, pouvait voir dans l’établissement de l’arche en Sion (acte qui, selon l’ancien ordre, était un véritable désordre), l’acheminement de la puissance et de l’intervention de Dieu vers le règne paisible et glorieux du Fils de David. Les grâces assurées de David [(És. 55:3)] brillaient aux yeux de la foi comme l’aube du jour, en ce que l’arche de l’alliance avait été placée par David, le roi, sur la montagne que Dieu avait choisie pour son repos éternel.
Condescendance de Dieu pour le peuple ignorant venant à Gabaon
Mais tous ne saisissaient pas ces voies et cette intervention de Dieu, si précieuse pour celui qui les comprenait ; et la bonté condescendante de Dieu s’abaissait à Gabaon, jusqu’au bas état du peuple qu’il aimait, et il lui parlait encore en ce lieu selon Son propre cœur, à l’autel où ce peuple pouvait s’approcher de Dieu dans une ignorance qui, peut-être, ne voyait pas plus loin, mais où, autant que son ignorance le permettait, il était fidèle à Celui qui l’avait fait monter d’Égypte ; [16:41] là, Dieu parlait au peuple en lui disant que sa bonté demeurait à toujours. C’en était, de fait, une preuve touchante. [16:43] David revient pour bénir sa maison, chose, pour David comme pour Salomon, toujours distincte du peuple et de la gloire.
Chapitre 17
Ch. 17 v. 1-6 — Désir de David de bâtir une maison pour l’Éternel
David ne pourra bâtir la maison, le peuple ne jouissant pas encore de la paix et de la gloire
Mais, bien qu’il eût été donné à David de lier la royauté en Sion à l’arche de l’alliance, et d’assurer ainsi la bénédiction par la puissance du roi choisi de Dieu, [17:4] il n’était pas donné au roi guerrier de bâtir la maison de l’Éternel. L’énergie, qui remportait la victoire sur les ennemis de Dieu et de son peuple, n’était pas encore la puissance paisible et glorieuse qui ferait jouir ce dernier de toute la bénédiction de Dieu, lorsque les ennemis ne seraient plus, et que tous rendraient une obéissance absolue, au trône de Dieu sur la terre. Comme Abraham, David devait être personnellement le dépositaire des promesses ; mais il ne devait pas jouir lui-même de l’effet des promesses sur la terre.
Désir que Dieu demeure au milieu du peuple depuis la sortie d’Égypte
Le peuple ayant été racheté d’Égypte, son premier désir spirituel fut de préparer une habitation dans laquelle Dieu demeurât au milieu d’eux (Ex. 15:21), et ce désir était selon les pensées de Dieu (Ex. 29:44, 46).
1 Ici la traduction est plus que douteuse, mais Ex. 29:46 est tout à fait clair quant au dessein de Dieu.
Ch. 17 v. 5-6 — Dieu a accompagné Son peuple, mais attend encore son repos
[17:5] Mais si Dieu avait accompagné son peuple dans ses pèlerinages ; s’il avait supporté ses infidélités, lorsqu’il lui avait confié sa gloire dans la terre de la promesse ; et si le cantique : « Sa bonté demeure à toujours », retentissait auprès de son autel au milieu de la ruine [(16:41)] ; s’il avait établi, pour la délivrance de son peuple, un roi selon Son cœur, et placé l’arche, sauvée de la main des ennemis, sur la montagne de Sion, lieu qu’il avait choisi pour son repos ; il était néanmoins toujours vrai qu’il restait un repos pour le peuple de Dieu [(cf. Héb. 4:9)]. La victoire qui l’obtenait n’était pas ce repos ; la grâce qui accordait cette victoire ne l’était pas non plus. Lorsque Dieu donnerait à son peuple un repos plein et entier, alors la maison où il habiterait au milieu d’eux serait bâtie ; car Dieu se place au milieu de son peuple selon leur état et leurs besoins1.
1 Lorsque Israël était esclave, Dieu a été son Rédempteur ; lorsqu’il habitait sous des tentes, Dieu habitait aussi sous une tente ; lorsqu’il était dans le combat, Dieu se présentait comme le chef des armées de l’Éternel [(Jos. 5:14)] ; lorsqu’il est établi en paix, Dieu s’établit dans la maison de sa gloire. L’intervalle a été l’épreuve du peuple sur la terre. Dieu restait dans la tente, et son arche même est prise. Il intervient en grâce pour la délivrance.
Christ aussi, puisque nous étions nés de femme, est né de femme ; puisque son peuple était sous la loi, il est né sous la loi [(Gal. 4:4)] ; maintenant qu’il veut avoir un peuple céleste, il est dans les cieux pour nous ; quand il viendra en gloire, nous viendrons avec Lui ; nous régnerons quand il régnera [(2 Tim. 2:12)], mais, dans les deux derniers cas, nous serons avec Lui.
Ch. 17 v. 7-27 — Conseils de Dieu à l’égard de David
Ch. 17 v. 7-10 — Rappel de tout ce que Dieu avait fait pour David
Mais le saint désir de bâtir cette maison pour la gloire de Dieu devient l’occasion de révéler à David tous les conseils de Dieu à son égard. [17:7] La grâce l’avait pris lorsqu’il était en basse condition, et l’avait établi pour gouverner le peuple de Dieu ; [17:8] Lui-même avait été avec David partout où il avait marché, avait exterminé ses ennemis et l’avait exalté. Et ce n’était pas tout : [17:9-10] Il avait ordonné pour son peuple un repos qui ne serait plus troublé, comme il l’avait été auparavant, et pendant tout le temps des Juges.
Ch. 17 v. 10-15 — Promesses à David et annonce de l’établissement de son fils
[17:10] De plus, Dieu lui assujettirait tous ses ennemis et lui bâtirait une maison. Ce ne serait plus des libérateurs occasionnellement suscités pour délivrer le peuple des misères où ses infidélités l’avaient plongé ; mais les conseils de Dieu en faveur de ce peuple seraient accomplis, et la bénédiction établie à perpétuité dans la famille et dans la maison du roi. [17:11] Le fils de David siégerait sur son trône ; [17:13] il serait fils à l’Éternel, et l’Éternel lui serait père, et la gratuité de l’Éternel ne lui serait pas retirée. [17:14] Il serait aussi établi pour toujours dans la maison et dans le royaume de l’Éternel, et son trône serait fondé à perpétuité.
Ch. 17 v. 16-27 — Dieu fait tout Lui-même, et David y répond avec reconnaissance
On remarquera ici que toute question de la responsabilité de la postérité de David1 est laissée de côté, et que tout se rapporte à l’accomplissement des conseils de Dieu en Christ, vrai fils de David selon la promesse. Dieu prend la chose en main. Pendant que son peuple est encore privé de repos, il se plaît à marcher avec lui de tente en tente (v. 5), [17:6] et il ne demande pas qu’on lui bâtisse une maison. [17:11] Il suscitera enfin lui-même [17:12] Celui qui bâtira une maison, sous le règne duquel le peuple, établi en puissance pour toujours, jouira du repos que Dieu lui-même lui aura acquis. [17:16] Le cœur de David répond avec effusion2 à l’Éternel [17:19] qui, pour l’amour de son serviteur et selon son propre cœur, avait fait toutes ces choses et les avait révélées, afin que son serviteur les connût. [17:24] En reconnaissant le privilège glorieux d’Israël d’être le peuple d’un tel Dieu, seul vrai Dieu, il demande que le Dieu d’Israël fût, en effet, Dieu à Israël, [17:23] et qu’il accomplît tout ce qu’Il lui avait dit à lui-même concernant sa postérité.
1 La dernière partie du 14° verset de 2 Sam. 7, est omise.
2 Il est beau de voir, dans cette touchante prière de David, comment son cœur est rempli de ce que Dieu est dans cette affaire. «Il n’y en a point comme toi»; et, s’il parle de la bénédiction de son peuple, Israël n’est pas ce que le peuple est, mais la «seule nation sur la terre que Dieu soit allé racheter, afin qu’elle lui soit un peuple, pour te faire un nom, par de grands et terribles actes». «Que ton nom soit magnifié à toujours». C’est là l’effet particulier de la foi.
Chapitres 18 à 21
Ch. 18-20 — Prospérité de David et de son royaume
David triomphe de tous les ennemis extérieurs du peuple
Dans les chapitres 18, 19 et 20, David, déjà délivré de toute lutte au milieu du peuple, triomphe des Gentils, et répand de tous côtés la gloire d’Israël et celle de son règne. Ce sont ces événements qui ont été l’occasion du Ps. 18, quoique la portée en soit plus grande (comparez vers. 36-45).
Omission des fautes de David, et accomplissement des pensées de Dieu
On remarquera aussi que toutes les fautes de David sont entièrement passées sous silence. Racontées fidèlement ailleurs, elles ne trouvent pas de place ici, parce que c’est l’accomplissement des voies et des pensées de Dieu dans la famille du roi élu dont nous avons le tableau.
Ch. 20 v. 4-8 — Les Philistins enfants du géant sont frappés
Les enfants du géant tombent avec les Philistins devant les enfants d’Israël.
Ch. 21 — Manifestation de la pleine grâce de Dieu après le péché de David
David tombe, Dieu frappe le peuple, mais la grâce divine brille à tous égards
Mais la prospérité expose David aux tentations de l’ennemi. [21:2] Chef de tout Israël et vainqueur de tous ses adversaires, il veut connaître la force du peuple qui était sa gloire, oubliant la force de Dieu qui lui avait donné tout cela et avait multiplié Israël. Ce péché toujours grave, et qui l’était encore plus dans le cas de David, [21:7] ne manque pas d’attirer sur lui le châtiment de Dieu — châtiment toutefois, qui est l’occasion d’un nouveau développement de Sa grâce et de l’accomplissement de Ses desseins. [21:13] David qui, pour un moment, avait oublié Dieu, le connaissait cependant de cœur, et il s’en remet à lui, préférant tomber entre ses mains que d’espérer quelque chose de l’homme : [21:14] alors la mortalité est envoyée de Dieu. Cela donne occasion, par la grâce de Dieu, à un autre élément de la gloire de David : [21:18] l’honneur que Dieu lui fait de le choisir comme instrument pour fixer le lieu où l’autel de Dieu sera le moyen des relations journalières du peuple avec lui. [21:15] Jérusalem était aimée de Dieu : cette élection de Sa part est maintenant manifestée. [21:18] La place en question était l’aire d’un étranger ; le moment était celui où le peuple souffrait sous le poids des conséquences du péché. [21:15] Mais ici, tout est grâce, et Dieu arrête la main de l’ange étendue pour frapper Jérusalem. La grâce anticipe tout mouvement dans le cœur de David1 ; car elle agit et a sa source dans le cœur de Dieu. [21:17] Mû par cette même grâce, David, de son côté, intercède pour le peuple en se chargeant lui-même du péché. [21:18] Dieu écoute sa prière, et envoie son prophète pour le diriger dans l’offrande de la victime expiatoire qui, de fait, formait le fondement de toute relation subséquente entre le peuple et Dieu. On sent bien, tout défectueux que soit ce type2 en présence de la réalité, jusqu’à quel point ce récit nous rappelle Celui qui s’est chargé, en faveur de ce même peuple, du péché qui n’était pas le sien.
1 Il est intéressant de voir l’ordre déployé ici quant à l’établissement des relations de la grâce. En tout premier lieu c’est le cœur de Dieu et sa grâce souveraine en élection qui suspend l’exécution du jugement mérité et prononcé (verset 15) ; [21:16] ensuite, nous avons la révélation de ce jugement, révélation qui produit l’humiliation devant Dieu, [21:17] et la pleine confession du péché devant sa face. [21:16] David et les anciens d’Israël, vêtus de sacs, tombent sur leurs faces, [21:17] et David se présente comme le coupable. [21:18] Puis vient l’instruction, de la part de Dieu, à l’égard de ce qu’il y avait à faire pour arrêter la peste d’une manière judiciaire et définitive ; ce moyen est le sacrifice dans l’aire d’Ornan. [21:26] Dieu l’accepte en le consumant par le feu ; [21:27] alors il commande à l’ange de remettre son épée dans le fourreau. [21:28] La grâce souveraine, basée ainsi en justice sur le sacrifice, devient le moyen par lequel Israël s’approche de son Dieu et établit pour le peuple le lieu d’accès auprès de Lui. [21:29] Le tabernacle, témoin des conditions auxquelles le peuple avait manqué, n’offrait, ainsi que nous l’avons vu, aucune ressource en pareil cas. [21:30] Il était, au contraire, une occasion de frayeur : David était épouvanté à la pensée de se rendre à Gabaon. Il n’y avait pas d’autre moyen que l’intervention définitive de Dieu selon sa propre grâce, le cas du péché, de la part du roi lui-même, ne laissant plus place à autre chose. Le système et le principe tout entiers du tabernacle comme institution légale sont mis de côté, et le culte d’Israël est fondé sur la grâce par le moyen du sacrifice, là où même le roi, au point de vue de la responsabilité, avait failli. Telle était la position d’Israël pour celui qui la comprenait.
2 Et même historiquement tout opposé ; car c’est le péché du roi lui-même qui a fait tomber le châtiment sur le peuple. Christ toutefois a pris le péché sur lui, le confessant comme sien. Cependant cela nous fait voir combien tout dépend maintenant de la royauté. Ce n’est pas le sacrificateur qui apporte le remède. David intercède et David fait l’offrande. Le fait que le roi, dépositaire des promesses, avait péché, rendait nécessaire la grâce souveraine.
Sacrifice accepté par Dieu, et fin du jugement sur le peuple
[21:26] David ayant offert le sacrifice selon l’ordonnance de Dieu, Dieu l’accepte en envoyant le feu du ciel ; [21:27] et, sur l’ordre de Dieu, l’ange remet son épée dans le fourreau.
Tout est grâce, de la part de Dieu, le roi représentant le peuple devant Lui
Ici, évidemment, tout est grâce. Ce n’est pas la puissance royale qui intervient pour délivrer Israël de ses ennemis et l’établir dans le repos. L’arche de l’alliance étant là par l’énergie de la foi, hors de sa place régulière maintenant désolée à la suite du péché du peuple, c’est le péché d’Israël même1 (car tout dépend du roi) qui est en question. Dieu agit en grâce, [21:18] ordonne [21:26] et accepte le sacrifice expiatoire ; [21:16] David, avec les anciens couverts de sacs, se présente devant Lui en intercession.
1 Cette différence entre la délivrance d’Israël de ses ennemis, et le sentiment de son propre péché devant Dieu au dernier jour, se trouve dans les Cantiques des degrés. Voyez Ps. 130.
Nouvel ordre de choses pour s’approcher de Dieu, le tabernacle étant mis de côté
[21:28] Dans le lieu même où Dieu a exaucé sa prière, David offre ses sacrifices, [22:1] et il est dit de ce lieu : « C’est ici la maison de l’Éternel Dieu, et c’est ici l’autel pour l’holocauste d’Israël ». En présence du péché, Dieu agit en grâce et institue, par le moyen du sacrifice, l’ordre régulier des relations religieuses avec Lui de son peuple accepté en grâce, et le lieu de sa propre demeure, où l’on s’approcherait de Lui1. C’était un nouvel ordre de choses. [21:30] L’ancien n’offrait aucune ressource contre le jugement de Dieu ; au contraire : David lui-même craignait d’aller au tabernacle ; c’en était fait de lui comme moyen de s’approcher de Dieu. Le péché de David est devenu l’occasion de mettre fin à l’ancien ordre de choses, en montrant l’impossibilité de s’en servir dans un cas pareil, et en devenant ainsi l’occasion de tout fonder sur la grâce souveraine.
1 Observez aussi comment le péché devient l’occasion de faire connaître les conseils de Dieu ; quoique la question de la responsabilité fût réglée en même temps. C’est ce que nous voyons à la croix (comp. Tite 1:2, 3 et 2 Tim. 2:9-10 ; Éph. 3 ; Col. 1).
Chapitres 22 à 27
David règle tout ce qui se rapporte à la maison et au royaume
Préparatifs du roi en vue de la maison de Dieu et ordre royal
Depuis ce chapitre jusqu’aux vers. 27 et 28 du chapitre 26, tout se rapporte à la maison qui doit être bâtie. [22:3-4] On y voit les provisions que David avait faites de tout ce qui était nécessaire pour la construire, [25:1] l’ordre du service des Lévites choisis pour le chant, [26:1] de ceux d’entre eux qui étaient portiers, [24:1] des sacrificateurs selon leurs classes ; tout est réglé et mis en ordre par David ; [27:1] mais, au même titre, l’ordre royal de sa maison, son administration, ses officiers et sa garde, [27:16-22] enfin les principaux du peuple dont nous avons le dénombrement, tout dépend entièrement du roi.
David, image de Christ, ordonne et règle tout avant la gloire
[27:24] Quant au dénombrement du peuple, il n’avait pas été achevé à cause de la colère de Dieu. Ce qui est intéressant en ceci, c’est que tout est ordonné et arrangé par David, même quant au portique de la maison qui n’était pas encore bâtie [(28:11)]. Ainsi, en Christ, tout est réglé avant que cela soit manifesté dans la gloire.
David a toujours à cœur la gloire de Dieu en paix, malgré les circonstances
On voit aussi que David avait toujours cela à cœur, et quels vastes préparatifs il avait faits. Car, quelles que soient les guerres, la gloire de Dieu en paix au milieu de son peuple est toujours dans le cœur de ceux qui sont en unisson avec l’Esprit de Christ, toujours dans le cœur de Christ lui-même.
David fixe et établit toutes choses avec l’autorité qui lui a été conférée
[23:1] C’est David qui établit Salomon pour roi, [22:17] qui ordonne aux princes de lui aider, [25:1-3] et qui fait prophétiser avec des cantiques inspirés1. [23:3] Il ordonne l’âge auquel le service des Lévites doit commencer, âge qui diffère de ce qui avait été ordonné par Moïse à cet égard (23:3 ; Nomb. 8:24)2.
1 Héman lui-même, à ce qu’il paraît, était aussi inspiré. C’est à lui, ainsi qu’à Asaph, que plusieurs Psaumes sont attribués [(Ps. 88 et Ps. 50; 73-83)].
2 En tout cas la période de quatre ans, période probablement d’épreuve, n’est pas mentionnée. David fixe l’âge de sa propre autorité.
Établissement d’un nouveau système, fondé sur la grâce
C’est tout l’ordre de la maison de Dieu et du roi qui est placé sous sa main, un nouveau système établi, fondé sur la grâce, comme principe.
Exécution par Salomon de tout ce qui avait été ordonné par David
La gloire est le fruit de la grâce, résultat de l’ordre qu’elle a établi
Salomon n’a fait que mettre à exécution l’ordre et les plans de la sagesse divine en David. La gloire n’est que le fruit de la grâce. C’est au Christ qui a souffert, à Celui qui est la sagesse et la puissance de Dieu [(1 Cor. 1:24)], qu’appartient tout l’ordre de la maison. Tout le reste est glorieux, mais ce n’est qu’un résultat.
Nécessité de la paix pour le caractère de cette bénédiction selon Dieu
Seulement, nous avons déjà vu que c’est en paix, et par Christ comme prince de paix, que cette maison doit être bâtie. Il ne convenait pas à la manifestation habituelle de la gloire de Dieu, qu’il y eût des ennemis à combattre ; et cela ne convenait pas non plus au caractère de la joie de Son peuple. Le caractère d’un tel état de choses devrait être celui de la bénédiction découlant de Dieu sans obstacle.
Chapitres 28 et 29
Ch. 28 à 29 v. 22 — Autorité de David pour régler tout l’ordre religieux
David peut tout régler, ayant souffert pour la gloire de Dieu, image de Christ
Il est très important de remarquer comment tout est réglé ici par David ; cela est important d’abord moralement. L’intelligence, le droit de tout ordonner, l’énergie qui saisit toute la pensée de Dieu, la communion avec Lui dans ses conseils, le germe et le fondement moral de tous ces conseils, ainsi que le pouvoir de les maintenir, se lient aux souffrances que Christ a endurées pour la gloire de son Père. C’est ce qui est vrai de nous aussi dans notre mesure. C’est le Christ humilié, souffrant, qui est moralement au niveau de toute cette gloire. Cela est important, en second lieu, quant à l’intelligence des voies de Dieu ; car je ne doute pas que Christ, au commencement de son règne, n’agisse dans le caractère de David.
Portée de l’autorité de David, reconstruisant tout l’ordre religieux, comme Moïse
Nous pouvons aussi remarquer ici, que l’autorité exercée par David a été très étendue et d’une grande portée. Tout l’ordre religieux a été reconstruit. Tout, jusqu’à l’âge du service des Lévites [(23:3)], dépend de l’autorité et des règlements de David, comme anciennement de ceux de Moïse. [28:11-13] Le modèle de toutes les parties du temple et de ses ustensiles lui est donné par inspiration, comme celui du tabernacle, et tout ce qui s’y rattachait, avait été donné à Moïse. [25:6] Il introduit aussi le chant et divers instruments de musique, qui même sont appelés « les instruments de musique de Dieu » (16:42) et qui auparavant ne faisaient, pas plus que le chant, partie du service public. [28:14-18] À l’exception de l’arche, même les divers ustensiles étaient différents de ceux du tabernacle, et, pour chaque objet, le poids précis de l’or ou de l’argent était réglé par David.
Ch. 29 v. 6-9 — Association du peuple avec David dans la libéralité pour Dieu
Dieu veut aussi associer le peuple avec David, dans cette œuvre de franche volonté du jour de sa puissance [(Ps. 110:3)] ; et, ainsi qu’ils ont été associés avec lui dans ses guerres et dans ses combats, [29:6-8] il y en a qui le sont aussi dans la libéralité qu’il manifeste envers la maison de son Dieu. Ils sont à une grande distance de lui, sans doute ; c’est, pour ainsi dire, une chose superflue. Ils ne sont pour rien dans la sagesse qui arrange et qui prépare ; mais il leur est accordé d’avoir part à l’œuvre. Cette faveur leur est faite, et leur bonne volonté est agréable à Dieu, de même qu’elle est un fruit de sa grâce.
Ch. 29 v. 10-22 — David dirige le peuple dans la louange et la joie devant Dieu
David (29:18) reconnaît encore ici Dieu, selon les promesses faites aux pères, et selon son mémorial pour toujours : il est le « Dieu d’Abraham, d’Isaac, et d’Israël, nos pères ». Il cherche ce qui sera accompli sous la nouvelle alliance (v. 17), [29:20] et dirige les actions de grâce de toute l’assemblée. [29:21] Des sacrifices de justice sont offerts, [29:22] et tous mangent devant l’Éternel avec une grande joie.
Ch. 29 v. 22-30 — Fin de David et règne de Salomon, type de Christ glorieux
Ch. 29 v. 22 — Salomon est fait roi, identifié avec David, figure de Christ en gloire
[29:22] Salomon est fait roi pour la seconde fois (voyez 23:1). La première fois, c’était lorsque la grâce avait été pleinement établie dans l’autel dressé sur l’aire d’Ornan, où le fils de David devait, comme prince de paix, bâtir le temple. La seconde fois, Salomon est introduit comme chef de tout ce qui allait être établi, et comme occupant la première et souveraine place dans les pensées de Dieu, place dont dépendait tout le reste, tout ce qui ne pouvait maintenant subsister sans lui. La maison, tout l’ordre de la maison et son gouvernement, tout se rapportait à Salomon ; et ainsi son identification avec David, en ce que tous deux étaient en même temps sur le trône, facilite beaucoup dans ce cas l’intelligence du type de Christ. C’est une seule personne que ses souffrances et ses victoires placent sur le trône de gloire et de paix. Car, en ce moment, quoique le résultat de la gloire ne fût pas encore manifesté, Dieu avait donné du repos à son peuple, pour qu’il pût demeurer à Jérusalem (23:25).
Ch. 29 v. 23-25 — Salomon règne en paix et en gloire, Tsadok étant sacrificateur
[29:23] Maintenant David disparaît, quoique ce soit lui qui place Salomon dans cette position. Ce que nous voyons comme remplissant toute la scène de la gloire royale, c’est Salomon lui-même régnant en paix sur un peuple de franche volonté qui peut offrir des sacrifices de justice. Le fils de David est vu dans son vrai caractère propre, et dans ce caractère seul, savoir, comme l’Oint de l’Éternel, Conducteur du peuple. [29:22] Tsadok, le sacrificateur fidèle (non Abiathar), marche devant l’Oint ; tout le conseil de Dieu, selon le cantique d’Anne [(1 Sam. 2:8)] et selon les paroles de l’homme de Dieu, en 1 Samuel 2 [(v. 32)], étant ainsi accompli. « Et Salomon s’assit sur le trône de l’Éternel » (v. 23), expression remarquable : [29:24] tout lui est soumis.
Conseils de Dieu à l’égard du vrai fils de David et de Son règne glorieux
Le lecteur attentif ne peut pas manquer d’observer de quelle manière les conseils de Dieu, en rapport avec le Christ, le Seigneur, sont en saillie ici, et quel contraste il y a entre ce récit et l’histoire d’Adonija, en 1 Rois [(ch. 1)] — histoire qui, par le contraste qu’elle présente avec le récit des Chroniques, met si abondamment en évidence que la pensée et l’intention de l’Esprit de Dieu, dans ce livre, est de nous donner, en type, l’expression des conseils de Dieu à l’égard du vrai fils de David, la position qu’Il doit occuper, et quel sera le caractère du trône à Jérusalem dans le temps où Christ y sera assis. Ce sera le trône de l’Éternel ; et la majesté royale en Israël sera telle qu’elle n’a jamais été. Sous ce rapport, le livre des Chroniques est plein d’instruction.