Chapitre 4
Ch. 4 v. 1-8 — Différence des positions avant et après la révélation de Christ
Ch. 4 v. 1-4 — Servitude des Juifs sous la loi, avant que Dieu envoie Son Fils
[4:1] Paul compare le croyant, avant la venue de Christ, à un enfant en bas âge
qui n’a pas de relation directe avec son père, de sorte que celui-ci lui
communique ses pensées, mais qui reçoit les ordres de son père, sans que
celui-ci en rende compte, comme un serviteur aurait à les recevoir. [4:2] Il est
placé sous des tuteurs et des curateurs jusqu’au temps voulu par le père. [4:3]
Ainsi les Juifs, bien qu’ils fussent héritiers des promesses, n’étaient pas en
relation avec le Père et ses conseils en Jésus, mais ils étaient en tutelle sous
des principes qui tenaient au système du monde présent, d’une création corrompue
et déchue. Leur marche était ordonnée de Dieu dans ce système, mais n’allait pas
au delà. Nous parlons du système par lequel ils étaient dirigés, quoiqu’ils
pussent recevoir de temps à autre quelques lueurs divines pour leur révéler le
ciel, afin de les encourager dans l’espérance, ces lueurs même rendant plus
ténébreux encore le système sous le régime duquel ils étaient placés. Sous la
loi donc, tout héritiers qu’ils étaient, les Juifs étaient assujettis à la
servitude. [4:4] Mais lorsque le temps fut accompli et mûr pour cela, Dieu
envoya son Fils, acte qui découlait de sa souveraine bonté pour
l’accomplissement de ses conseils éternels et pour la manifestation de tout son
caractère. Dieu l’envoyait : c’est Lui qui agissait. La loi exigeait que l’homme
agît, et elle manifestait que l’homme était tout le contraire de ce qu’il aurait
dû être selon la loi. Or le Fils de Dieu vient de la part de Dieu : Il n’exige
rien. Il est manifesté dans le monde en relation avec les hommes, sous le double
aspect d’homme né de femme, et d’homme sous la loi.
Ch. 4 v. 4-8 — Christ
vient et nous rachète pour être fils et héritiers, adoptés par Dieu
[4:4] Si le péché et la mort sont entrés par la femme, Christ entra aussi dans
ce monde par la femme ; si, par la loi, l’homme est placé sous la condamnation,
Christ se place aussi sous la loi : il prend sous ce double rapport la position
dans laquelle l’homme se trouvait ; il la prend sans péché, en grâce, mais avec
la responsabilité qui s’y rattachait, responsabilité à laquelle Lui seul a
satisfait. Il y avait en Christ la manifestation d’un homme qui avait la
connaissance du bien et du mal, et qui était en même temps sans péché au milieu
du mal, mais il y avait dans la mission de Christ un but encore plus important.
[4:5] Christ est venu pour racheter ceux qui étaient sous la loi, afin que les
croyants (quels qu’ils fussent) reçussent l’adoption. [4:6] Or que les croyants
d’entre les gentils eussent été admis à avoir part à l’adoption, c’est ce que
démontrait l’envoi de l’Esprit qui les faisait crier « Abba, Père » ; car c’est
parce qu’ils étaient fils, que Dieu avait envoyé l’Esprit de son Fils dans leur
cœur (v. 6), aussi bien que dans le cœur des Juifs, sans distinction. Le gentil,
étranger à la maison, et le Juif qui, [4:1] en bas âge, ne différait en rien
d’un serviteur, [4:7] avaient pris l’un et l’autre la position de fils, en
relation directe avec le Père, relation dont le Saint Esprit était la puissance
et le témoin, en conséquence de la rédemption opérée par le Fils en leur faveur.
Le Juif sous la loi avait autant besoin de cette rédemption que le gentil dans
ses péchés, et son efficacité était telle que le croyant n’était pas esclave,
mais fils, et s’il était fils, héritier aussi de Dieu par Christ. [4:8]
Auparavant les gentils avaient été esclaves, non de la loi, il est vrai, mais de
ce qui de sa nature n’était pas Dieu. Ils ne connaissaient pas Dieu, et étaient
esclaves de tout ce qui portait le nom de Dieu pour l’aveuglement du cœur de
l’homme éloigné de celui qui est vraiment Dieu, et de sa connaissance.
Ch. 4 v. 9-19 —
Caractères de la religion charnelle, païenne ou légale
Ch. 4 v. 9 — Les chrétiens gentils voulaient retourner à la religion charnelle
Or que faisaient-ils, ces gentils devenus chrétiens ? [4:9] Ils voulaient se
placer encore sous l’esclavage de ces misérables éléments mondains et charnels
auxquels ils avaient été naguère assujettis ; de ces choses dont l’homme charnel
pouvait faire sa religion sans avoir une seule pensée morale ou spirituelle, de
ces choses qui plaçaient la gloire qu’on doit rendre à Dieu dans des observances
extérieures dont un incrédule, un païen qui ne connaissait pas Dieu, pouvait
faire sa religion et se glorifier.
Ch. 4 v. 9-10 — Revenir
aux ordonnances légales était retourner au paganisme
Comme figures que Dieu employait pour rendre d’avance témoignage des réalités
qui sont en Christ, les ordonnances avaient leur juste valeur. Dieu savait
comment concilier l’emploi de ces figures, utiles pour la foi, avec un système
religieux qui mettait à l’épreuve l’homme dans la chair et qui devait montrer
si, aidé de tous les moyens, l’homme était capable de se tenir devant Dieu et de
le servir. [4:9] Mais revenir à ces ordonnances, faites pour l’homme dans la
chair, maintenant que la substance de ce qui était préfiguré par les ombres
existait, et que Dieu avait montré l’incapacité dans laquelle l’homme se
trouvait de se rendre juste devant Lui, c’était revenir à la position d’homme
dans la chair, et se placer sur ce terrain sans aucun ordre de Dieu qui le
sanctionnât. [4:10] C’était de fait se replacer sur le terrain de l’idolâtrie,
c’est-à-dire revenir à une religion charnelle, arrangée par l’homme sans aucune
autorité de Dieu, et qui ne mettait nullement l’homme en rapport avec Lui ; car
les choses accomplies dans la chair n’ont certainement pas cet effet. « Vous
observez », dit Paul, « des jours, et des mois, et des temps, et des années »
(v. 10). C’est là ce que faisaient les païens dans leurs religions humaines. Le
judaïsme était une religion humaine ordonnée de Dieu, [4:9] et en y revenant
lorsque l’ordonnance de Dieu n’était plus en vigueur, ils ne faisaient que
retourner au paganisme, d’où ils avaient été appelés pour avoir part avec Christ
aux choses célestes.
Ch. 4 v. 11-12 —
Liberté quant à la loi ou retour au ritualisme païen
[4:10] Rien ne saurait être plus frappant que cet exposé de ce qu’est le
ritualisme après la croix. C’est simplement du paganisme, un retour à la
religion de l’homme, lorsque Dieu est pleinement révélé. « Je crains, quant à
vous, que peut-être je n’aie travaillé en vain pour vous », dit l’apôtre (v.
11). [4:12] Mais les Galates lui reprochaient de ne pas être un Juif fidèle
selon la loi, puisqu’il s’était affranchi de son autorité. « Soyez comme moi,
car moi aussi je suis comme vous, frères », dit-il, c’est-à-dire libre à l’égard
de la loi ; vous ne m’avez fait aucun tort en disant que je le suis : plût à
Dieu que vous le fussiez autant que moi.
Ch. 4 v. 13-19 —
Travail de Paul pour les Galates, autrefois et de nouveau
[4:14] Ensuite l’apôtre rappelle son écharde dans la chair. Cette écharde était
quelque chose de nature à le rendre méprisable dans son ministère. Cependant ils
l’avaient reçu comme un ange de Dieu, comme Jésus Christ. Qu’était devenu ce
bonheur dont ils avaient joui ? [4:16] Était-il devenu leur ennemi, parce qu’il
leur avait dit la vérité ? [4:18] Le zèle était bon ; mais s’il avait eu pour
objet le bien, ils auraient dû y persévérer et non pas seulement le maintenir
quand lui, Paul, était présent avec eux. [4:17] Les nouveaux docteurs étaient
très zélés dans le but d’avoir les Galates pour leurs sectateurs et d’exclure
l’apôtre, afin de se les attacher. [4:19] Celui-ci était de nouveau comme en
travail d’enfantement, afin que Christ fût formé dans leurs cœurs ; témoignage
touchant de la force de son amour chrétien. Cet amour avait un caractère tout
divin ; il ne s’affaiblissait pas par le désappointement qu’aurait pu produire
leur ingratitude, parce qu’il avait sa source en dehors de l’attrait de son
objet. Moïse disait : Ai-je conçu tout ce peuple, que je doive le porter dans
mon sein ? (Nomb. 11:12). Paul est prêt à passer une seconde fois par ce travail
d’enfantement.
Ch. 4 v. 20-31 — Image
des deux systèmes en Agar et Sara
Enfant de la servitude et enfant libre, image de deux systèmes exclusifs entre
eux
Il ne sait que dire. [4:20] Il voudrait être auprès d’eux afin de pouvoir, en
les voyant, adapter ses paroles à leur condition, car ils avaient réellement
abandonné le terrain chrétien. [4:21] L’apôtre leur demande, puisqu’ils désirent
être sous la loi, s’ils veulent écouter la loi ? [4:24] En elle ils pourraient
voir les deux systèmes dans les types d’Agar et de Sara ; [4:24-25] celui de la
loi, enfantant pour la servitude, [4:26] et celui de la grâce, pour la liberté ;
[4:30] et non seulement cela, mais l’exclusion positive de l’héritage pour
l’enfant de la servitude. On ne pouvait pas joindre ensemble les deux systèmes ;
l’un excluait l’autre. [4:23] Le fils de la servante était né selon la chair, le
fils de la femme libre d’après la promesse ; [4:25] car la loi et l’alliance de
Sinaï sont en rapport avec l’homme dans la chair. Le principe des relations de
l’homme avec Dieu, selon la loi (si de telles relations avaient été possibles),
était celui d’une relation formée entre l’homme dans la chair et le Dieu juste.
Quant à l’homme, la loi et les ordonnances n’étaient qu’une longue servitude,
dont le but était de brider la volonté sans que celle-ci fût changée. Il est de
toute importance de comprendre que l’homme sous la loi, est l’homme dans la
chair. L’homme né de nouveau, mort et ressuscité, n’est plus sous la loi, qui ne
domine sur l’homme qu’autant qu’il vit ici-bas [(Rom. 7:1)].
Dans son principe, la
loi place l’homme dans la chair sous la servitude
Lisez au verset 26 : « La Jérusalem d’en haut est la femme libre qui est notre
mère » — et non pas « la mère de nous tous ». La Jérusalem d’en haut est
considérée ici en contraste avec la Jérusalem d’en bas qui, dans son principe,
répondait à Sinaï. Remarquez que l’apôtre ne traite pas ici la question de la
violation de la loi ; mais la question de son principe. La loi elle-même place
l’homme dans un état de servitude : elle est imposée à l’homme dans la chair, et
il lui est opposé. Par le fait même qu’il a une volonté propre, la loi et cette
volonté sont en conflit. La volonté propre n’est pas l’obéissance.
Ch. 4 v. 27 — Les
chrétiens, enfants de la promesse, comptés comme enfants de Jérusalem désolée
Le verset 27 présente à plusieurs esprits une certaine difficulté, parce que, en
général, on confond ce qui y est dit avec Agar et Sara ; mais l’apôtre y
présente une considération à part, suggérée par l’idée de la Jérusalem d’en
haut. Ce verset est une citation du chap. 54 d’Ésaïe, qui célèbre la joie et la
gloire de la Jérusalem terrestre au commencement du millénium. L’apôtre cite ce
passage du prophète pour montrer que Jérusalem avait eu plus d’enfants pendant
le temps de sa désolation que pendant le temps où elle avait un mari. Dans le
millénium, l’Éternel, le Seigneur, sera son mari. Il l’avait été avant le rejet
du peuple. Actuellement Jérusalem est désolée, elle n’enfante pas ; néanmoins il
y a plus d’enfants que lorsqu’elle était mariée. Telles sont les voies
merveilleuses de Dieu. Tous les chrétiens sont comptés, quand les choses
terrestres reprendront leur cours, comme les enfants de Jérusalem, mais de
Jérusalem sans mari et désolée, de sorte que les Galates ne devaient pas la
reconnaître comme si Dieu la reconnaissait encore. Sara n’était pas sans mari.
Le passage cité d’Ésaïe introduit un autre ordre d’idées : Jérusalem sans mari
et désolée (de sorte qu’à proprement parler elle n’a point d’enfants), a plus
d’enfants maintenant qu’aux plus beaux jours de son histoire lorsque l’Éternel
était un mari pour elle. Car pour ce qui regarde la promesse, l’Évangile est
sorti d’elle. L’Assemblée n’est pas « de promesse ». Elle était dans le conseil
caché de Dieu, dont les promesses n’avaient jamais parlé. Sa position est plus
élevée ; mais ici l’enseignement de l’apôtre ne s’élève pas à cette hauteur.
Mais nous chrétiens, nous sommes aussi enfants de la promesse et non de la
chair. Les fils d’Israël selon la chair n’avaient pas d’autre prétention que
d’être enfants d’Abraham, selon la chair. Nous sommes tels seulement par
promesse. [4:30] Or la parole de Dieu chasse l’enfant de la femme esclave, né
selon la chair, afin qu’il ne soit pas héritier avec l’enfant de la promesse.
[4:31] Pour nous, nous sommes enfants de la promesse.