Chapitres 26 à 28
Ch. 26-28 — Jugement de Tyr, Année 11, Jour 1
Tyr, tout en étant dans un certain sens dans le territoire d’Israël, a un autre
caractère, et fait le sujet (ch. 26, 27, 28) d’une prophétie à part, parce
qu’elle représente le monde et ses richesses, en contraste avec Israël, peuple
de Dieu, [26:2] et qu’elle se réjouit, non pas par une espèce de haine
personnelle et de même nature que les autres, mais comme ayant des intérêts
opposés, de sorte que, sous ce rapport, la destruction de ce qui la gênait était
pour elle une sorte de joie. Elle pouvait donner libre cours à son égoïsme
matériel. Il importe de remarquer dans ces prophéties, de quelle manière Dieu
expose et juge toutes les pensées des hommes à l’égard de son peuple, et de ce
qu’ils ont été par rapport à Lui.
Ch. 26 — Tyr jugé comme
se réjouissant de la chute matérielle du peuple de Dieu
Le chapitre 26 juge Tyr, à cause de sa mauvaise volonté contre le peuple et la
cité de Dieu.
Ch. 27 — Tyr, image du
monde et de ses richesses, est renversée
Tyr est renversée comme système mondain. Tout ce qui faisait sa gloire disparaît
devant le souffle de l’Éternel.
Ch. 28 — Jugement du
prince et du roi de Tyr, image de Satan
Le prince, homme élevé chef de la gloire du monde, et le roi, position du monde
en relation avec Dieu
Ce sont le prince et le roi de Tyr qui sont jugés pour leur orgueil. Les versets
1-10 nous présentent le chef de la gloire de ce monde comme homme, s’élevant et
voulant se faire passer pour un Dieu, s’étant acquis des richesses et de la
gloire par sa sagesse. Les versets 11-19 continuent à parler de Tyr, mais ils
ont, je n’en doute pas, une beaucoup plus grande portée, et décèlent, tout en le
laissant dans l’ombre, la chute et les voies de Satan, par notre péché prince et
dieu de ce monde. [28:2] Le prince de Tyr représente Tyr et l’esprit de Tyr.
Ceci est beaucoup plus personnel. Je n’hésite point à croire qu’il ne s’agisse
historiquement de Tyr elle-même. Les versets 16-18 le démontrent ; mais, je le
répète, je suis persuadé que la pensée de l’Esprit va beaucoup plus loin. Le
monde et ses rois sont présentés, à cause des avantages dont ils jouissent,
comme étant le jardin de Dieu. (Il s’agit du gouvernement extérieur de Dieu, qui
jusqu’à présent reconnaissait les diverses nations autour d’Israël). Ceci,
cependant, s’appliquait davantage à Tyr, qui avait sa place dans le territoire
d’Israël, dans la terre d’Emmanuel, et qui, dans la personne de Hiram, avait été
l’alliée de Salomon et avait même assisté à la construction du temple : sa
culpabilité était proportionnée. C’est le monde en relation avec Dieu, et si le
prince de Tyr représente cet état de choses comme étant le monde, [28:4-5] et un
monde qui a été extrêmement élevé dans ses capacités par cette position, [28:2]
et qui s’en vante pour se faire Dieu, [28:12-14] le roi nous présente la
position même dans laquelle, sous ce rapport, le monde a été placé ; [28:16-17]
l’abandon de sa première position lui imprime le caractère d’apostat. C’est ce
caractère qui donne lieu à l’exposé de l’apostasie de l’ennemi, renfermée dans
ces versets. [28:13] Il avait été là où croissent les plantes de Dieu1 ; il
avait été revêtu de pierres précieuses ; c’est-à-dire de toute la variété des
beautés et des perfections dans lesquelles la lumière de Dieu est reflétée et
transformée, lorsqu’elle se manifeste dans la création ou en rapport avec elle.
Ainsi, ici, le reflet varié de ces perfections a eu lieu dans la créature. Une
créature était le moyen de leur manifestation. Ce n’était pas la lumière
proprement dite (Dieu est lumière, Christ est lumière ici-bas, et en tant qu’il
vit en nous, nous sommes lumière en lui) : c’était l’effet de la lumière
agissant dans la créature comme un rayon du soleil dans un prisme. C’est un
développement de sa beauté, qui n’est pas sa perfection essentielle, mais qui en
découle.
1 On peut voir, chapitre 31:8-10, que ceci est une description des rois de la terre, au moins avant Nebucadnetsar qui, le premier, a remplacé par une seule domination donnée de Dieu, les divers rois des nations reconnues de Dieu comme conséquence de Babel, et au centre desquelles se trouvait son peuple, pour faire connaître son gouvernement par son moyen.
Les rapports spéciaux de Tyr avec Israël ajoutaient quelque chose à la position de la ville marchande, et donnaient lieu aussi à l’emploi fait ici de l’histoire de son roi pour servir de type ou figure du chef de ce monde.
Caractères du roi de
Tyr, ennemi de Dieu
Voici les traits du caractère du roi de Tyr, de l’ennemi de Dieu, chef de ce
monde. [28:14] Il est le chérubin oint ; [28:13] il est revêtu de pierres
précieuses ; il a été en Éden, le paradis de Dieu, [28:14] sur la montagne de
Dieu ; il se promenait parmi les pierres de feu ; [28:15] il était parfait dans
ses voies, jusqu’à ce que l’iniquité ait été trouvée en lui. [28:16] Il est jeté
loin de la montagne de Dieu à cause de ses iniquités ; [28:17] son cœur s’est
élevé à cause de sa beauté, et il s’est corrompu. De plus nous trouvons ce qui
est le plus élevé en fait de créature. Il agit dans le gouvernement judiciaire
de Dieu selon l’intelligence de Dieu. (C’est là le caractère du chérubin oint).
[28:13] Il est revêtu de la beauté morale dans laquelle le caractère de Dieu
éclate comme lumière1. Il s’est trouvé reconnu parmi ces plantes dans lesquelles
Dieu étalait sa sagesse et sa puissance en création, pour son bon plaisir comme
Créateur. [28:14] Il avait été aussi là où l’autorité de Dieu s’exerçait, sur la
montagne de Dieu. Il se promenait là où les perfections morales de Dieu se
révélaient dans leur gloire, gloire devant laquelle le mal ne pourrait subsister
— des pierres de feu. [28:15] Ses voies avaient été parfaites. Mais tous ces
avantages étaient l’occasion de sa chute et la caractérisaient ; car les
privilèges dont nous jouissons caractérisent toujours notre chute. Il s’agit du
point d’où nous sommes tombés ; car c’est le fait d’avoir manqué à ces
privilèges lorsque nous les possédions, qui signale notre état. De plus, ce
n’était pas à l’occasion d’une tentation extérieure, comme dans le cas de
l’homme, circonstance qui n’a pas détruit sa culpabilité mais en a modifié
toutefois le caractère. [28:17] Ton cœur s’est élevé, est-il dit, à cause de ta
beauté. Il s’est élevé en soi et contre Dieu, [28:16] et il a été jeté, comme
profane, de la montagne de Dieu. [28:18] Son indépendance et sa sécurité ne font
qu’augmenter son humiliation, lorsque jeté par terre, sa nudité est manifestée à
tous. [28:19] Sa folie sera apparente à tous. [28:20-24] Le jugement de Sidon
est ajouté à la fin. Et puis, tout espoir étant ôté d’Israël, lorsque le
jugement de la nation sera accompli, [28:25-26] Dieu ramènera Israël et le fera
demeurer dans son pays, à toujours, en paix.
1 Remarquez que ceci a lieu dans la créature. Dans le cas d’Aaron, type de Christ sacrificateur, cela a lieu dans la perfection absolue de la grâce, qui nous présente à Dieu selon sa perfection dans la lumière ; puis cela se retrouve dans la gloire comme fondements de la cité, l’épouse, la femme de l’Agneau (Apoc. 21). Ces pierres présentent le fruit de la lumière parfaite, ce que Dieu est dans sa nature, resplendissant à travers la créature, dans la création, — grâce et gloire.