Chapitre 3
Ch. 3 — Principes des relations de Dieu avec Israël rebelle
Différence d’avec Jérémie : Ézéchiel s’adresse à un peuple rebelle, rejeté de
Dieu
Quelques principes importants, dans les relations de Dieu avec Israël, se
développent au chapitre 3. Mais nous avons encore à remarquer un trait qui
caractérise le livre d’Ézéchiel en le comparant avec Jérémie. Ce dernier
prophète s’adresse immédiatement à ses contemporains, c’est-à-dire au peuple de
Dieu, dans un témoignage qui, se frayant un passage à travers le cœur écrasé et
blessé du prophète, expose la patience merveilleuse de Dieu, invitant jusqu’au
dernier moment son peuple à la repentance. Il n’en est pas ainsi avec Ézéchiel.
Il annonce ce qui rendait nécessaire le jugement. [3:7] Il est en effet envoyé à
Israël, mais à Israël dans une condition d’endurcissement. [3:26] Sa bouche est
fermée quant au peuple, qu’il ne devait pas réprimander. [3:27] Il peut lui
communiquer, à un moment convenable, certaines déclarations de la part de
l’Éternel, qui lui ouvre la bouche pour qu’il fasse comprendre au peuple qu’il y
a au milieu de lui un prophète ; mais lui-même ne s’adresse ni directement, ni
moralement, au peuple, comme étant l’objet actuel des voies de Dieu. L’Éternel
lui révèle les iniquités qui l’avaient obligé à rejeter son peuple, et à ne plus
agir envers lui, comme avec un peuple reconnu par Lui, selon les principes de
gouvernement qu’il avait lui-même établis. Cette prophétie renferme un exposé
divin de la conduite d’Israël à l’occasion de la rupture des relations de Dieu
avec son peuple et, en même temps, c’est la révélation de certains nouveaux
principes de conduite. Je parle de cette partie de la prophétie qui se rapporte
à Israël ; car on y trouve aussi divers jugements sur les gentils, ainsi qu’une
description de l’état du pays et du temple dans les temps à venir, état que le
prophète devait communiquer à Israël, si ce dernier se repentait.
Endurcissement du
peuple et avertissement des individus par le prophète
Au chapitre 3, l’Éternel rend témoignage que [3:6-7] ce peuple est plus endurci
qu’aucune des nations païennes. Il est effronté et d’un cœur obstiné. [3:9]
Ézéchiel a dû avoir son front rendu semblable à un diamant pour lui porter la
parole, [3:11] qu’il devait annoncer en disant que l’Éternel avait parlé, qu’ils
l’écoutassent ou qu’ils n’en fissent rien. [3:14-15] Le prophète est transporté
par la puissance de l’Esprit au milieu des captifs à Thel-Abib. Or, quoique la
maison d’Israël fût obstinée, Dieu distinguait un résidu, et voici comment.
[3:17] Le prophète devait avertir les individus. Il était établi pour cela.
[3:21] Si sa parole était reçue, celui qui l’écoutait serait épargné. [3:18-19]
Ézéchiel serait responsable de l’accomplissement de cette fonction, mais chacun
subirait la conséquence de sa conduite après avoir entendu la parole. Le peuple
n’était donc plus jugé comme un tout, son état étant considéré comme un ensemble
qui dépendait de la conduite publique de la nation ou du roi. Israël était
rebelle, [3:21] mais encore celui qui écoutait la parole vivrait. Dieu agissait
selon sa patiente grâce. [3:23] Le prophète voit encore seul la gloire de
l’Éternel, [3:25] et l’Esprit lui annonce qu’il ne sortirait pas pour entrer au
milieu du peuple, et qu’il serait lié dans sa maison, [3:26] que Dieu lui ferait
tenir sa langue à son palais, car c’était un peuple obstiné, et, comme peuple,
l’avertissement ne lui serait pas donné, [3:27] sauf à Dieu, à ouvrir la bouche
du prophète qui devrait parler au peuple de haut en bas, annoncer la parole de
l’Éternel, et celui qui écouterait, écouterait. L’Éternel ne plaiderait plus en
affection, ainsi qu’il l’avait fait.