Chapitre 18
Résumé du chap. 18
[18:1] La part des sacrificateurs et de toute la tribu de Lévi leur est assignée.
[18:9] Il est défendu d’agir selon les abominations [18:12] à cause desquelles
les nations qui habitaient le pays en seraient dépossédées de devant Israël,
[18:14] ni de consulter ceux qui pratiquaient la divination. [18:15] L’Éternel
susciterait un prophète semblable à Moïse, [18:16] que le peuple devrait écouter.
[18:21] Ces ordonnances prévoient chez le peuple le manque de foi nécessaire
pour marcher simplement avec l’Éternel. [18:22] Christ seul est la vraie et
unique réponse. Le peuple ne devait pas craindre un prophète qui donnerait un
signe qui ne s’accomplirait pas ; c’était la preuve que l’Éternel n’avait pas
parlé.
Part des sacrificateurs
au milieu du peuple d’Israël
Un mot ici sur la part des sacrificateurs.
Peuple conduit par les
sacrificateurs, en application de la loi divine
[17:9] Premièrement, l’état normal du peuple était d’être conduit par les
sacrificateurs et, en cas de besoin, par des juges extraordinairement suscités,
et de demeurer sous la garde de Dieu dans le pays, jouissant de Sa bénédiction.
C’était la théocratie proprement dite. Les lois de Dieu dirigeaient le peuple ;
le peuple jouissait de la bénédiction de Dieu ; les sacrificateurs décidaient
les questions qui venaient à surgir ; un juge était suscité dans des cas
exceptionnels.
Ch. 18 v. 1-5 — Service
et part des sacrificateurs dans le pays
[18:4] Les sacrificateurs ici sont introduits en rapport avec ce qui était
nécessaire pour la jouissance du pays, et non comme un moyen de s’approcher de
Dieu. [18:5] Ils étaient là pour accomplir leur ministère devant Dieu, [18:3] et
ils avaient droit à une certaine part.
Le peuple est toujours
responsable devant Dieu, quelque soit l’autorité sur lui
[18:14] Il n’était parlé du roi qu’au cas où le peuple le demanderait pour être
semblable aux autres nations, [18:20] et dans ce cas il devait rester, autant
que possible, dans la simplicité au milieu d’Israël, afin que la loi de Dieu eût
toute son autorité. Le peuple est toujours censé être lui-même responsable
devant Dieu et jouir du pays sous cette responsabilité, [17:11] quoiqu’il fût,
pour cette raison, soumis aux décisions des sacrificateurs. Il avait reçu le
pays de la part de Dieu. Il ne s’agit pas ici de s’approcher de Lui, mais de
reconnaître sa délivrance et sa bonté, comme on le voit dans les fêtes que nous
avons considérées.
Participation du peuple
et du sacrificateur aux dîmes, aux dons et aux prémices
[14:23] Ainsi celui qui montait au lieu que l’Éternel avait choisi, mangeait
avec sa famille et quelquefois aussi avec le Lévite, l’étranger, etc., les dîmes
de chaque année (la troisième année il y en avait pour le Lévite et le pauvre
[(14:28-29)]), les premiers-nés du bétail et du troupeau, [12:6-7] les vœux, les
offrandes volontaires et les offrandes élevées, le tout devant l’Éternel. Mais,
tout en en faisant l’offrande à l’Éternel, celui qui la faisait en jouissait (voyez
chap. 14:23, 28, 29 ; 12:7, 11, 12, 17), [18:3] tandis qu’au chap. 18, le
sacrificateur avait une certaine partie d’un sacrifice, [18:4] les prémices du
froment, du vin et de l’huile, et les prémices de la toison des brebis.
Différence de position
des sacrificateurs entre les Nombres et le Deutéronome
Part différente des offrandes et des dîmes, et de la proximité de Dieu
La première partie de ces ordonnances est d’autant plus remarquable que, dans le
livre des Nombres (chap. 18), [Nomb. 18:15] les premiers-nés, [Nomb. 18:11] les
offrandes élevées, [Nomb. 18:9] toutes les sortes d’offrandes pour le péché, et
les offrandes de gâteaux, sont donnés aux sacrificateurs, [Nomb. 18:21] et les
dîmes aux Lévites. On peut remarquer ici la différence entre ce qui, dans ce cas,
appartenait aux sacrificateurs, et ce qui, dans le Deutéronome, est donné au
peuple, et dans les autres livres aux lévites. Nous avons déjà signalé la
différence de position. Dans les trois livres précédents, ce dont il s’agit
c’est de s’approcher de Dieu, et les sacrificateurs seuls sont censés pouvoir le
faire ; et ainsi, dans leur caractère de sacrificateurs, ils mangeaient dans le
lieu saint tout ce qui était offert. Eux seuls étaient près de Dieu, et ce qui
était offert à Dieu (selon la force du mot1, ce qu’on approchait de Dieu), était
à eux comme étant près. Les sacrificateurs étaient tous comme une seule
compagnie dans le camp, et leur position était essentiellement typique.
1 Le mot traduit par « offrande » (ou « corban »), vient d’un mot qui signifie s’approcher, et approcher.
Arrangements du
tabernacle dans le désert, pour des pèlerins en marche
Ainsi tous les arrangements du tabernacle étaient faits pour un peuple qui se
trouvait dans le désert et y était étranger ; et il est à remarquer que, dans
l’épître aux Hébreux, Paul ne parle jamais d’autre chose que du tabernacle, et
nulle part du temple. Les relations dont il parle sont des relations de pèlerins
avec Dieu.
Jouissance du peuple
dans le pays promis, dans la présence de Dieu
Dans le Deutéronome, il n’en est plus ainsi. La demeure du peuple dans la terre
promise y est considérée, et par conséquent le peuple n’est pas censé avoir à
apprendre comment il doit s’approcher de Dieu, mais nous est présenté comme
goûtant, de la part de Dieu, les résultats de sa promesse en sa présence et
devant Lui, en sorte que le peuple a une part directe aux sacrifices. Il jouit
des promesses, en la présence de Dieu, et réalise, dans la communion de
l’Éternel, tous les moyens par lesquels on jouit de cette présence ; il
participe enfin à tout ce qui est offert à Dieu comme signe de la rédemption qui
lui a acquis cette jouissance.
Cas particulier des
prémices du pays, offertes à Dieu et pour le sacrificateur
Il en est autrement des prémices du pays, c’est-à-dire de ce qu’il produit.
Jouissant des fruits de la bonté de Dieu, le peuple lui en rendait les prémices,
en témoignage que tout venait de Lui, que tout était à Lui, et que sa grâce leur
en avait fait part (voyez chap. 26 [v. 10]). Ainsi, ce n’était pas au peuple à
manger les prémices : il les offrait à Dieu, mais il mangeait de tout le reste.
Ainsi il reconnaissait Dieu tout en participant à ses bénédictions. [18:4] Les
prémices donc étaient offertes à Dieu, et tombaient ainsi dans les mains des
sacrificateurs comme étant leur part.