Introduction
Contenu du livre : état historique d’Israël dans ses relations avec Dieu
Nous voici arrivés au livre du Deutéronome, livre tout plein d’intérêt dans ses
avertissements moraux quant au témoignage, mais offrant moins de sujets pour
l’interprétation et l’exégèse que ceux dont nous avons essayé de donner un
résumé.
Ce livre trouve Israël à la frontière même de Canaan et insiste sur le maintien fidèle de ses relations avec Dieu et sur l’obéissance à ses commandements, seule condition sous laquelle Israël peut entrer dans le pays et s’y maintenir. À cela sont ajoutés des avertissements sur les conséquences qu’entraîne la désobéissance. Le Deutéronome décrit, en général, l’état historique du peuple, non les formes typiques qui représentent les pensées de Dieu, comme nous avons pu les trouver dans les livres que nous venons d’examiner1.
1 Sauf les premiers chapitres de l’Exode, il n’y a dans les livres que nous venons de parcourir que fort peu de parties dont le sujet soit historique. Même dans la Genèse et au commencement de l’Exode, les principes et les types forment l’aspect le plus important du récit. Quant à l’histoire d’Israël, l’apôtre nous dit expressément cela en 1 Cor. 10:11.
Plan du Deutéronome
Trois parties distinctes
Le livre peut être divisé en trois parties. Les onze premiers chapitres
insistent sur l’obéissance, en donnant divers motifs pour y engager le peuple.
Suivent jusqu’à la fin du chap. 29, des commandements divers auxquels sont
ajoutées, comme sanction, les conséquences de l’obéissance et la malédiction sur
ceux qui n’obéissent pas. Du chap. 30 jusqu’à la fin, nous avons les choses à
venir, la bénédiction du peuple et la mort de Moïse.
Chap. 1-11 — Motifs
pour engager le peuple à l’obéissance
Chap. 1-4 — Partie distincte, avec le rappel de l’histoire du peuple
Des onze premiers chapitres, les quatre premiers forment une partie assez
distincte.
Peine prise par Dieu
pour inciter le peuple à obéir
Ce qui frappe dans les premiers chapitres, c’est la peine que l’Éternel se donne
pour présenter à ce pauvre peuple tous les motifs possibles pour l’engager à
l’obéissance, afin qu’il soit béni. Ces choses qui, du moins, auraient dû
toucher le cœur, ne servaient, hélas ! qu’à démontrer sa dureté, et à prouver
que, si l’homme doit être béni, il faut que Dieu lui donne un nouveau cœur,
comme il est écrit dans le chapitre qui termine la seconde partie de ces
exhortations à l’obéissance : « Mais l’Éternel ne vous a pas donné un cœur pour
connaître, ni des yeux pour voir, ni des oreilles pour entendre jusqu’à ce jour
» (chap. 29:4).
Chap. 12-29 —
Commandements et conséquences de leur respect ou non
Le Deutéronome est donc de tous les livres de Moïse la partie la plus
essentiellement conditionnelle, pour ce qui concerne les deux premières
divisions que j’ai indiquées.
Le chap. 29, qui est le dernier de la seconde division, se termine par conséquent avec ces paroles : « Les choses cachées sont à l’Éternel, notre Dieu ; et les choses révélées sont à nous et à nos fils, à toujours, afin que nous pratiquions toutes les paroles de cette loi » [(29:29)].
Chap. 30-34 — Vision
des choses à venir encore cachées
Justice par la foi, quand le peuple a failli quant à la loi
Les chapitres suivants mettent ceci plus en relief, en développant les choses
cachées qui devaient arriver lorsque le peuple aurait complètement manqué à
l’accomplissement de la loi, comme le chap. 30 (et d’une manière encore plus
remarquable le chap. 32) nous le montre en parlant de la justice par la foi. En
effet, la discussion de la justice par la loi était terminée au chap. 29, et le
chap. 30 suppose le peuple dans une position où l’accomplissement de la justice
par la loi était impossible et où il ne pouvait s’agir que de l’esprit et du but
de la loi dans les conseils de Dieu.
Christ, but et fin de
la loi selon Dieu
Or c’était Christ qui en était le but et la fin, et c’est à quoi l’apôtre
applique le passage (Rom. 10). Il est intéressant aussi de voir que le Seigneur
cite toujours le Deutéronome, en répondant à Satan [(Matt. 4:4, 7, 10)]. Il se
place sur le vrai terrain où se trouvait Israël, pour posséder et garder le
pays, n’étant pas seulement l’homme fidèle, mais le Juif, le vrai « fils appelé
hors d’Égypte » [(Matt. 2:15)], mis à l’épreuve, quant à sa fidélité, dans les
conditions où le Deutéronome avait placé le peuple.
John Nelson Darby