Chapitre 5
Au chapitre 5, l’iniquité du chef des gentils à l’égard du Dieu d’Israël est
montée à son comble, et prend le caractère d’insolence et de mépris, qui n’est
que l’effort que la faiblesse fait pour se cacher. [5:1] Au milieu des orgies
d’un grand festin de courtisans et de gens de cour, [5:2] Belshatsar fait venir,
pour s’en servir dans ce festin, les vaisseaux du temple de Dieu, que
Nebucadnetsar avait emportés de Jérusalem, [5:4] et loue les dieux d’or et
d’argent, de pierre et de bois. La folie du roi pose la question entre les faux
dieux et l’Éternel, le Dieu d’Israël. L’Éternel l’a décidée cette nuit-là, par
la destruction du roi et de toute sa gloire. [5:17] Daniel interprète
l’avertissement que Dieu a donné à Belshatsar ; mais, quoique soumis au roi, il
n’use pas des égards qu’il a eus pour Nebucadnetsar. Belshatsar s’était posé en
ennemi insolent de l’Éternel, [5:23] et Daniel lui répond selon la révélation
que Dieu donnait de son jugement, et d’après la manifestation fastueuse que le
roi faisait de son iniquité, en glorifiant ses dieux et insultant l’Éternel.
[5:26-28] L’avertissement n’avait plus pour objet de corriger, il ne laissait
plus lieu pour la repentance. Il annonçait le jugement, et cette annonce
suffisait pour détruire toute l’insolence du roi impie, [5:22] car le roi avait
négligé les avertissements que l’histoire de Nebucadnetsar lui fournissait. Ce
récit nous présente le dernier caractère de l’iniquité de la puissance
souveraine des gentils contre le Dieu d’Israël, et le jugement qui en résulte
pour la monarchie dont Babylone a été le chef, et à laquelle elle a imprimé son
caractère. Car, quelle qu’ait été la patience de Dieu, ses voies à d’autres
égards envers la monarchie des gentils comme puissance à laquelle il confiait
l’autorité dans le monde, il n’est pas moins vrai que tout était déjà perdu pour
ces empires dans le temps même de Babylone.