Chapitres 1 et 2
La fidélité à rester pur est le secret de l’intelligence de la pensée de Dieu
[1:2] Le chapitre premier nous présente la royauté de Juda, autrefois établie de
Dieu sur son peuple dans la personne de David, succombant sous la puissance de
Nebucadnetsar ; et le roi, l’oint de l’Éternel, livré par l’Éternel entre les
mains du chef des nations, auxquelles Dieu maintenant remettait la domination.
[1:3-4] Les enfants de la semence royale subissent le sort annoncé par És. 39:7
; mais Dieu agit en leur faveur, [1:9] et spécialement à l’égard de Daniel, dans
le cœur de ceux qui les gardent, et veille sur eux par sa providence. Ces deux
traits du fidèle résidu en captivité, ressortent du récit du chapitre ; [1:8]
fidèles à la volonté de Dieu, quoique loin de son temple, ils ne se souillent
pas au milieu des gentils, [1:17] et, exaucés de Dieu, l’intelligence leur est
donnée de sa part ; et cela, ainsi que le chapitre 2 le montre à l’égard de
Daniel, [2:28] jusqu’à la connaissance de ce que Dieu seul peut révéler, et de
son intention dans cette révélation. [1:19-20] Eux seuls possèdent cette
intelligence, marque de la faveur divine et fruit, par grâce, de leur fidélité.
Ceci est en particulier le cas de Daniel, dont la fidélité ardente et la foi
tracent le chemin de la foi aux autres. Ils n’en sont pas moins soumis aux
nations, dont le pouvoir est établi de Dieu pour le moment. Mais c’est ici un
élément de la plus grande importance : la vraie connaissance de l’intelligence
de la pensée divine, ce qui est appelé le secret de l’Éternel [(Ps. 25:14)],
dans les jours de la corruption et de la puissance babylonienne, se trouve dans
la fidélité à se conserver pur du moindre contact avec ce que donne Babylone,
avec la viande dont elle voudrait nous nourrir.
Nebucadnetsar
dépositaire de tout le plan de Dieu, et Daniel reconnu objet de la faveur divine
D’un autre côté, au chapitre 2, [2:29] nous trouvons le roi puissant des gentils,
dépositaire de la révélation du sort des gentils, de tout le plan de Dieu, comme
vase des communications divines, [2:47] mais de manière à montrer Daniel, le
captif enfant d’Israël, le fidèle qui se tenait séparé au milieu de Babylone,
comme étant celui que l’Éternel reconnaissait et sur lequel il faisait reposer
sa faveur.
Tableau général de la
puissance des gentils
Mais les détails de ce chapitre, comme tableau général de la puissance des
gentils qui commence avec la domination donnée à Nebucadnetsar, doivent occuper
davantage notre attention.
Succession des empires
formant un tout, établi de Dieu comme puissances
[2:31] Premièrement, on peut remarquer que les monarchies des gentils qui se
sont succédé les unes aux autres, font un tout. Ce n’est pas la succession
historique, ni les traits moraux à l’égard de Dieu et des hommes qui nous sont
présentés, mais l’ensemble des monarchies envisagé comme un personnage devant
Dieu, l’homme de la terre, dans sa splendeur publique, glorieux et terrible aux
yeux des hommes. [2:39-40] Quatre puissances impériales devaient se succéder,
[2:37] desquelles Nebucadnetsar lui-même était le grand chef de la part de Dieu.
[2:32] Il y aurait, y apprenons-nous, sous certains rapports, une dégénérescence
progressive, [2:44] et enfin le Dieu du ciel susciterait une autre puissance qui
exécuterait le jugement sur ce qui subsisterait encore, ferait disparaître la
statue de dessus la terre, et la remplacerait par un royaume qui ne serait
jamais renversé. Dans la détérioration successive, en principe et en caractère,
de la puissance impériale, la force matérielle de celle-ci ne diminuerait pas.
[2:40] Le fer qui briserait et écraserait tout, caractérise la quatrième
puissance. [2:37-38] La tête d’or me semble avoir sa force en ce que Dieu
Lui-même lui a formellement donné l’autorité ; son autorité absolue était en
effet fondée sur le don du Dieu du ciel. Les autres ont succédé par des
principes providentiels ; mais Dieu, tel qu’il a été connu comme souverain
conférant l’autorité au chef, en faisant remplacer la sienne sur la terre par
celle du chef des gentils, n’a pas été la source directe de l’autorité des
autres. Babylone était l’autorité établie de Dieu. C’est pourquoi nous avons vu,
en lisant Ézéchiel (et la même chose se trouve ailleurs), que le jugement de
Babylone se lie avec la restauration d’Israël et du trône de Dieu.
Le Dieu des cieux
établit l’homme dominant sur la terre, comme Adam
[2:37] Toutefois remarquez que Dieu ne se présente pas ici comme le Dieu de la
terre, mais des cieux. En Israël il était Dieu de la terre ; il le sera de
nouveau au rétablissement de toutes choses. Ici, il agit souverainement comme
Dieu des cieux, en établissant l’homme dans un certain sens à sa place sur la
terre (voyez les versets 37 et 38). C’est une domination qui, bien que plus
limitée, porte quelques traits de celle d’Adam [(Gen. 1:26)], différant de
celle-ci en ce que les hommes lui sont assujettis ; elle est plus limitée, car
la mer n’est pas renfermée dans les limites de sa souveraineté ; mais elle
s’étend partout où les bêtes et les oiseaux peuvent se trouver. La force humaine
se trouve à la fin de son histoire, mais la puissance subsistante est beaucoup
plus éloignée des relations de Dieu avec le monde.
Caractère mélangé du
quatrième empire, et établissement par Dieu du cinquième
Le mélange de fer et d’argile (v. 33) est une altération qui s’accomplit dans le
caractère primitif de la puissance impériale de Rome, un autre élément y étant
introduit. Ce caractère reste en partie, mais un autre élément est ajouté ;
l’énergique volonté de l’homme ne se trouve pas une et absolue ; c’est
l’introduction dans la puissance impériale romaine d’un élément distinct de ce
qui constituait sa force impériale, c’est-à-dire la volonté de l’homme sans
conscience, la puissance militaire et populaire concentrée dans une seule
personne, et cela, sans qu’elle soit bridée par la conscience. Il y a deux
causes de cette faiblesse : la division et l’incohérence des éléments ; verset
41, le royaume sera divisé ; verset 42, il sera en partie fort, en partie frêle.
La semence humaine est, je le pense, quelque chose en dehors de ce qui
caractérise la force propre de l’empire, mais ces deux éléments ne formeront
jamais un tout. Il me semble que l’élément barbare ou teutonique est
probablement désigné ici, parce qu’il a été ajouté à ce qui constituait
primitivement l’empire romain. Le fait d’une subdivision nous est indiqué d’une
manière générale, verset 43. [2:44] Ensuite, il est annoncé que, dans le temps
de ces derniers rois, Celui qui gouverne d’en haut établirait un royaume que
rien n’ébranlerait, et qui ne passerait jamais en d’autres mains. C’est ici le
seul royaume qui remplace, à proprement parler, de la part de Dieu, le royaume
de Babylone. [2:37-38] Le Dieu des cieux avait établi Nebucadnetsar dans son
royaume et lui avait donné puissance, force et gloire, lui assujettissant tous
les hommes. Sans doute, les trois autres ont suivi, d’après la volonté de Celui
qui dispose de tout ; mais ce n’est que dans le cas du royaume du verset 44,
qu’il est de nouveau dit que le Dieu des cieux établirait un royaume. Le
caractère du quatrième et quelques traits principaux de son histoire nous sont
présentés. Il n’est question de l’existence des deux autres que pour montrer que
le second est inférieur au premier ; de sorte que l’esprit de Dieu nous donne
l’établissement divin du premier, le caractère du quatrième, et l’établissement
divin du cinquième et dernier.
Établissement du
dernier royaume, détruisant d’abord la statue
Nous avons maintenant à faire remarquer comment ce dernier royaume est établi.
Cet établissement est effectué par le moyen d’un acte judiciaire et destructeur,
qui réduit en poudre toute la statue, et en opère la dissolution complète et
totale, n’en laissant pas trace (v. 34 et 35). [2:34] L’instrument qui
l’accomplit n’est pas formé par la sagesse ou par les arrangements humains. Il
est coupé sans main. Il n’agit pas par une influence morale qui change le
caractère de l’objet sur lequel il agit ; il détruit cet objet par la force ;
c’est Dieu qui l’établit et qui lui prête cette force. [2:35] La pierre ne
grandit pas graduellement pour déplacer la statue ; elle la détruit avant de
grandir. Lorsqu’elle a grandi, ce n’est pas seulement un droit donné de Dieu sur
les hommes ; siège éminent d’une autorité universelle, elle remplit toute la
terre. [2:34] C’est sur la dernière forme de puissance présentée dans la statue,
que tombe le coup destructeur de la petite pierre, lorsque l’empire est divisé,
en partie fort et en partie faible, à cause des éléments dont ses membres sont
composés. On peut remarquer aussi, que ce n’est pas Dieu qui détruit la statue
pour établir le royaume, c’est le royaume qu’il établit qui frappe les pieds de
la statue ; c’est son premier acte. Voilà l’histoire générale et extérieure de
ce qui a remplacé de la part de Dieu son trône et son gouvernement à Jérusalem,
qui a graduellement dégénéré dans son caractère public à l’égard de Dieu, et qui
trouve enfin son terme dans le jugement exécuté par le royaume établi de Dieu
sans préparation humaine, par le royaume de Christ qui, tombant sur la dernière
forme de la monarchie autrefois établie de Dieu, détruit toute trace de son
existence ; et lui-même remplit le monde.
Les quatre grands
empires de la prophétie
Je n’ai rien à dire de particulier sur les quatre monarchies : Babylone, la
Perse et la Grèce sont nommées dans le livre comme étant déjà connues des Juifs,
et les Romains sont aussi introduits par le nom que portait leur territoire, les
côtes de Kittim [(11:30)], de sorte que j’accepte sans les mettre en question
les quatre grands empires ordinairement reconnus de tous comme étant dépeints
dans cette prophétie ; il ne me paraît pas que ces prophéties laissent aucun
doute sur ce point.
Nebucadnetsar reconnaît
que Dieu est avec le résidu et lui révèle Ses pensées
[2:47] L’effet de la communication qui montre que Dieu est ainsi avec le résidu,
qui seul a l’intelligence de ses pensées, est que l’orgueilleux gentil reconnaît
le Dieu des Juifs comme suprême dans les cieux et sur la terre. Le caractère du
résidu, ici, c’est que Dieu lui révèle ses pensées.
Traits des empires
montrant leur éloignement de Dieu
À la suite de ce tableau général, les traits historiquement caractéristiques de
ces empires signalent l’état où ils tombent dans leur éloignement de Dieu, et
premièrement et principalement Babylone.