Introduction
Changement du système sur la terre, selon le gouvernement divin
Gouvernement de Dieu sur Israël centre du système des nations, dans Ézéchiel
Nous avons vu dans le livre d’Ézéchiel le gouvernement de Dieu sur la terre
pleinement développé en rapport avec Israël, soit en jugement (le péché qui a
amené ce jugement étant clairement et puissamment démontré), soit dans le
rétablissement de ce peuple sous l’autorité de Christ, le Germe, qui germerait
de la maison de David et qui même, dans le livre de ce prophète, porte le nom de
ce roi, comme vrai bien-aimé de Dieu ; et à la fin, la description du temple
avec toute son organisation. Dans ce développement, nous avons trouvé
Nebucadnetsar, chef des gentils, introduit comme serviteur de l’Éternel,
chapitres 29:20, 30:24, pour le jugement d’Israël devenu méchant, rebelle et
même apostat, adorant de faux dieux. Mais Israël avait été le centre divin d’un
système de nations, de langues et de peuples qui avaient surgi à la suite du
jugement de Babel, et qui subsistaient devant Dieu, indépendamment les uns des
autres, centre bien distinct, sans doute, de tout ce qui l’entourait, comme
peuple connaissant le vrai Dieu et connu de Lui, possédant son temple et son
trône ; mais qui, comme nation, quelque contraste qu’il y eût d’ailleurs entre
son état et celui des autres, était membre du système de nations qui se
trouvaient devant Dieu sur la terre (Deut. 32:8).
Remplacement de ce
système par la domination des Gentils, en Nebucadnetsar
En exécutant le jugement sur Israël, Nebucadnetsar a mis de côté en même temps
tout ce système, qui a été remplacé par la domination absolue et universelle que
Dieu lui a conférée. C’est de ce nouvel ordre de choses et de ses conséquences,
de cette domination du chef des gentils et des rois gentils sous les phases
successives qui l’ont caractérisé, que traite le livre de Daniel, en mettant en
avant un résidu d’Israël au sein de ce système, et assujetti à cette domination.
Le roi de Juda ayant été livré entre les mains du chef des gentils, la semence
royale elle-même se trouve placée dans cette même position. Le résidu devient
l’objet spécial des pensées de Dieu, révélées par son Esprit dans ce livre.
Caractères du résidu
fidèle dans ces temps : esprit de prophétie et d’intelligence, et portion de
Dieu pour lui
Outre le témoignage rendu à l’Éternel par le fait de la fidélité du résidu au
milieu des gentils idolâtres, deux choses importantes caractérisent son
histoire, ainsi qu’elle est développée dans ce livre. L’esprit de prophétie et
d’intelligence des voies de Dieu s’y trouve. C’est ce que nous avons vu surgir
dans Samuel, lorsque tout Israël avait manqué, et traverser toute l’histoire de
ce peuple sous l’ombre de la royauté. Maintenant, il redevient le lien du peuple
avec Dieu, et le seul appui de sa foi dans la ruine qui l’a atteint par le juste
jugement de Dieu. La seconde circonstance qui caractérise les voies de Dieu à
l’égard de ce résidu, c’est que celui-ci, gardé par ses soins à travers tout le
mal où le péché du peuple l’a jeté, participe assurément à la portion que Dieu
donne aux siens selon son gouvernement et selon la fidélité de ses promesses.
C’est ce qui se voit dans le premier et dans le dernier chapitre du livre que
nous étudions.
Plan du livre
Deux parties, avec la position du résidu au début et à la fin
Ce livre se divise en deux parties assez faciles à distinguer : la première se
termine avec le chapitre 6 ; l’autre avec le livre même ; le premier et le
dernier chapitre ayant cependant un caractère à part comme introduction et
conclusion, faisant respectivement connaître la position du résidu auquel le
témoignage de Dieu a été confié au commencement et à la fin, ainsi que nous
l’avons dit.
Ch. 1-6 — Histoire de
la domination des gentils, selon Dieu, et son jugement
Les deux grandes divisions ont un caractère aussi assez distinct. La première
nous présente le tableau de la domination des gentils elle-même, et les
positions qu’elle devait prendre vis-à-vis de Dieu, selon l’orgueil humain qui
en serait le ressort. Ce tableau est composé de traits historiques qui indiquent
assez clairement l’esprit dont la puissance dominante serait animée dans ses
diverses phases, puis le jugement de Dieu. Cette partie ne se compose pas des
révélations directes faites à Daniel, sauf ce qui le met en état de rappeler à
Nebucadnetsar son songe. Ce sont les chefs des gentils qui sont en scène ; c’est
l’histoire générale et extérieure des monarchies qui devaient se succéder, les
traits divers et successifs qui les caractériseraient, ainsi que leur jugement
final, et en particulier le cours et le jugement de celle que Dieu avait
lui-même établie, et qui les représente toutes, en tant qu’elles sont revêtues
de ce caractère d’établissement divin. Les autres n’ont fait qu’hériter
providentiellement du trône confié par Dieu à la première. C’est une question
entre Dieu et Israël qui a donné lieu à la suprématie établie parmi les gentils.
Sa destruction a été amenée par l’esprit d’idolâtrie présomptueuse et de
blasphème contre le Dieu d’Israël. Le chapitre 6 ne nous présente pas l’iniquité
du roi, sinon comme subissant l’influence d’autrui. Ce sont les chefs du peuple
qui veulent qu’on ne reconnaisse personne pour Dieu sinon le roi [(6:7)] , et
qui subissent le jugement qu’ils ont voulu faire tomber sur celui qui était
fidèle au Seigneur [(6:24)].
Ch. 7-12 —
Communications à Daniel sur le caractère des puissances gentiles
La seconde partie du livre consiste dans des communications faites par Dieu à
Daniel, et nous présente le caractère que revêtiraient les chefs des gentils en
rapport avec la terre, leur conduite envers ceux qui reconnaîtraient Dieu, et
enfin, l’établissement du royaume divin, dans la personne du Fils de l’homme,
royaume duquel les saints jouiraient ; des détails sur les voies de Dieu avec
son peuple à la fin étant donnés dans le dernier chapitre. On peut aussi
remarquer que le chapitre 7 donne l’histoire essentiellement de la puissance
occidentale ; le chapitre 8, celle de la puissance orientale, — les deux cornes.
Le chapitre 9, tout en concernant spécialement le centre moral de ces questions,
Jérusalem et le peuple, se rapporte par là même à la puissance occidentale qui
les a envahis. Au chapitre 10, et jusqu’à la fin du chapitre 11, nous sommes de
nouveau dans l’Orient, finissant ainsi par le jugement des nations qui s’y
trouvent, et le rétablissement en bénédiction du résidu d’Israël.
Examinons maintenant la suite des chapitres.
John Nelson Darby