Chapitre 1er
Intelligence et progrès dans l’affection, et occupation des qualités du Bien-aimé
Le premier chapitre présente, de la manière la plus simple et la plus claire, l’assurance de la pleine jouissance de la bénédiction. Mais, quoique l’affection existe, tout est caractérisé plutôt par le désir que par la paix. Après cela, on trouve les exercices du cœur qui amènent la pleine intelligence de l’affection du Bien-Aimé. Et il y a progrès dans cette intelligence, et cela malgré des fautes et une paresse de cœur qui donnent une nouvelle valeur à l’affection qui est en exercice. Cette manière d’instruire se trouve dans les Psaumes, où les premiers versets donnent constamment le thème et le résultat où l’on arrive à travers les circonstances dépeintes dans ce qui suit. Outre le calme de l’affection qui subsiste dans une relation connue, il y a une autre marque d’une affection en exercice, quand la relation n’est pas établie formellement. [1:16] Les qualités du Bien-Aimé, ses traits occupent le cœur. Lorsque, au contraire, on possède l’objet, c’est l’objet même qui occupe. Les qualités rendent heureux sans doute ; mais en en jouissant à cause de notre position, on pense à la personne qui les manifeste. La grâce, la bonté, ou telle autre qualité, attire le cœur ; il en est occupé ; c’est la personne même à laquelle on pense, dont les qualités sont, pour ainsi dire, maintenant en nous.

Le bien-aimé manifeste le prix que la bien-aimée a pour lui, alors qu’elle progresse dans ses exercices
[1:3, 13-14, 16] La Bien-Aimée parle beaucoup ici des qualités de son Bien-Aimé, et elle aime à en parler à d’autres. [1:8-11, 15] Mais, dira-t-on, le Bien-Aimé le fait davantage, bien qu’il sache en quelle relation il se trouve avec elle. C’est vrai ; mais comme elle n’est pas encore dans cette relation, il est obligé de la rassurer à l’égard du prix qu’elle a à ses yeux. Aussi, il le lui dit constamment à elle-même. Au reste, cela convient à la position d’homme et de femme, et d’autant plus qu’il s’agit réellement de Christ lui-même. En un certain sens, Christ se suffit à lui-même ; il n’a nullement besoin de parler à d’autres de ce qui est dans son cœur. Son amour est un amour de grâce ; mais il est infiniment précieux pour nous, lorsque, indignes de tout, nous pourrions douter de la possibilité de son affection, dont le prix même donnerait lieu à des doutes ; il est très touchant, aussi bien que très précieux, de le voir faire sentir quel prix sa Bien-Aimée a pour son cœur, qu’il la trouve d’une beauté parfaite pour Lui, que tous ses traits lui sont connus, qu’un regard lui a ravi le cœur [(4:9)], que sa colombe, sa parfaite, est unique [(6:9)], et qu’il n’y a pas de tache en elle. Il y a une grâce parfaite dans ce rassurant témoignage de l’Époux. C’est la principale partie de son discours. C’est ce dont le cœur de l’Épouse avait besoin. Il y a beaucoup plus de variété dans les exercices de son cœur, dans les manquements mêmes, et dans les peines qui sont la suite de ses fautes. Il y a aussi dans son assurance un progrès évident. Le Cantique commence par la déclaration, de la part de l’Époux, du besoin que son cœur a de ce témoignage. [1:5] Elle reconnaît qu’elle est noire, ayant passé par l’ardeur du soleil brûlant de l’affliction. [1:7] Elle cherche son abri auprès de son Bien-Aimé, qui fait reposer son troupeau sur le midi. Elle veut être à lui seul. Elle craint maintenant d’errer au milieu des bergers d’Israël. Mais si l’Esprit du Seigneur lui rappelle ces anciens témoignages de la loi et des prophètes, son cœur ne se tait pas, [1:8] et le cœur du Bien-Aimé s’épanche en lui témoignant la valeur qu’elle a à ses yeux. L’à-propos de tout ceci à l’égard du résidu aux derniers jours, est évident. Le reste du chapitre contient des témoignages d’affection qui nous donnent l’idée du thème du livre.