Chapitre 3
Ch. 3 v. 1-17 — Exhortations pour la nouvelle vie en résurrection
Ch. 3 v. 1-4 — Effets de la vie du nouvel homme ressuscité avec Christ
Base des exhortations : état de résurrection avec Christ, sur la terre
Maintenant commencent les exhortations directes, fondées sur la vérité qui a été
développée, [3:1] et adaptées à l’état dans lequel sont envisagés les Colossiens,
c’est-à-dire comme ressuscités avec Christ, mais non comme assis dans les lieux
célestes.
Ch. 3 v. 1-4 — Mort aux
choses terrestres, et vie cachée en Christ
[3:1] Ressuscités avec Christ, [3:2] ils devaient penser aux choses qui sont en
haut, [3:1] où le Christ est assis à la droite de Dieu, [3:2] et non pas à
celles qui sont sur la terre. Les choses célestes et les choses terrestres ne
peuvent aller ensemble. Regarder en haut et en bas, avoir nos motifs dans le
ciel et sur la terre en même temps est impossible ; être tenté par les choses
terrestres, avoir à les combattre, oui bien ; mais ce n’est pas là les avoir
pour objets. [3:3] La raison toutefois de cette abnégation des choses d’ici-bas
se trouve dans notre position : nous sommes morts, et notre vie est cachée avec
le Christ en Dieu. L’apôtre ne dit pas qu’il nous faille mourir : l’homme ne le
peut pas par la volonté de l’homme ; il ne peut renier la volonté par la volonté
; de plus, la volonté de la chair ne le fera jamais ; quand elle agit, elle
n’abdique pas. Nous sommes morts : telle est la précieuse et consolante vérité,
à l’égard du chrétien, en vertu de ce que Christ est mort pour lui. Il a reçu la
vie de Christ, et tout ce que Christ a fait pour lui dans cette vie lui
appartient. Ainsi il est mort, car Christ est mort pour lui ; la vie, à laquelle
la force de la tentation, la culpabilité, les attaques du péché se rattachaient,
n’existe plus pour la foi. Par la mort, tout ce qui se rattachait à cette vie a
pris fin. Or, ce qui se rattachait à la vie du vieil homme, c’était le péché, la
condamnation, la faiblesse, la crainte, l’impuissance contre les attaques de
l’Ennemi : tout cela est passé ! Nous avons une vie, mais c’est en Christ ;
cette vie est cachée avec lui en Dieu. [3:4] Nous ne sommes pas encore
manifestés dans sa gloire, tels que nous serons manifestés devant les yeux de
tous dans les cieux et sur la terre ; notre vie est cachée, mais en sûreté, dans
son éternelle source. Elle a le sort de Christ en qui nous la possédons. Il est
caché en Dieu, ainsi aussi est notre vie : quand Christ apparaîtra, nous
apparaîtrons aussi avec lui.
Caractère individuel,
et non comme corps, de l’union avec Christ
[3:3] On remarquera que l’apôtre ne parle pas ici de notre union avec Christ,
mais de notre vie, du fait que nous sommes morts et que notre vie est cachée
avec Lui en Dieu. Il ne parle pas de l’Assemblée pour ce qui est de notre
position, il parle sans doute de Christ comme en étant le Chef, par rapport à sa
gloire personnelle, mais non par rapport à nous [(1:18)]. Il parle de nous
individuellement. Chacun a sa vie en lui, en Christ sans doute, mais chacun l’a
comme sienne : ce n’est pas l’union avec d’autres chrétiens qui occupe l’apôtre.
Nous avons cette vie en Christ, mais cela ne constitue pas notre union en un
seul corps avec lui. Ce qui nous est présenté, c’est le caractère individuel du
chrétien, pour lequel Christ, Chef dans le ciel, est tout.
Vie divine en Christ,
et opération du Saint Esprit dans le corps
Tout est lié à la vie de Christ, sans mention de l’Esprit et de Ses fruits
Ce qui est aussi très important à remarquer, en rapport avec cette vérité, c’est
que, dans l’épître qui nous occupe, il n’est nulle part question du Saint
Esprit. L’apôtre parle aux Colossiens d’une manière pratique de leur amour dans
l’Esprit [(1:8)], mais dans l’enseignement de l’épître, il ne nomme pas l’Esprit.
Quand il dit même qu’il n’y a ni Juif, ni Grec, etc. [(3:11)], c’est dans le
nouvel homme, non parce que nous sommes un en Christ. L’individu devait tenir
ferme la Tête : [3:3] il n’était plus vivant dans ce monde, mais mort, et sa vie
cachée avec Christ en Dieu ; mais cette vérité était pour lui une vérité
personnelle, ce qu’il devait connaître et tenir ferme pour lui-même, comme
vérité nécessaire, pour être garanti des ruses de l’Ennemi. En un mot, la vie en
Christ est la grande vérité qui nous est présentée : ailleurs bien des choses
dont l’apôtre parle ici seront mentionnées comme fruits de l’Esprit, par lequel
la communion et l’union sont maintenues ; mais ici elles se rapportent
simplement à la nature de la vie, dans laquelle ces fruits trouvent leur source.
Il est tout naturel, par conséquent, que la portée et le rassemblement en un de
toutes les relations spirituelles en Christ, qui fait partie de l’instruction
divine quand le Saint Esprit est introduit, nous manquent ici.
Présence de l’Esprit
dans toutes les vérités de l’épître aux Éphésiens
Dans l’épître aux Éphésiens, l’opération du Saint Esprit se retrouve partout, et
caractérise l’ensemble de ce qui est développé en communion avec la Tête,
Christ, avec lequel nous sommes unis en un corps par l’Esprit : [Éph. 1:13-14]
ainsi nous sommes individuellement scellés de l’Esprit de la promesse, arrhes de
notre héritage ; [Éph. 2:18] nous avons tous accès auprès du Père par un seul
Esprit ; [Éph. 2:22] nous sommes aussi édifiés ensemble pour être une habitation
de Dieu par l’Esprit ; [Éph. 3:5-6] l’union des Gentils et des Juifs en un seul
corps est révélée maintenant par l’Esprit ; [Éph. 3:16] les saints sont
fortifiés par l’Esprit dans l’homme intérieur ; [Éph. 4:4] il y a un seul corps
et un seul Esprit ; [Éph. 4:30] on ne doit pas contrister l’Esprit ; [Éph. 5:18]
on doit en être rempli ; [Éph. 6:17] la Parole même est l’épée de l’Esprit. [Éph.
1:23] L’union du corps avec Christ, [Éph. 2:6] notre résurrection avec lui, le
fait que nous sommes assis avec lui en haut, en un mot, tout ce qui découle de
cette union est pleinement développé ; mais en même temps, le Saint Esprit qui
nous unit à lui et tous ensemble en un seul corps — le Saint Esprit qui ici-bas
caractérise la présence de Dieu dans l’Assemblée — le Saint Esprit qui agit en
nous nous assure notre avenir et devient notre force pour le temps présent ; le
Saint Esprit, dis-je, se retrouve partout dans l’épître, pour compléter la
vérité et lui donner sa force actuelle pour nous ici-bas.
Caractère de
l’enseignement des différentes épîtres
Portée de la doctrine aux Éphésiens montrant l’Esprit en nous ici-bas
Plusieurs des exhortations de l’épître aux Éphésiens sont à peu près les mêmes
que celles adressées aux Colossiens ; mais dans l’épître aux Éphésiens, elles se
rattachent à l’Esprit, dans les Colossiens, à l’action de la Parole et de la
grâce dans le cœur. Cela donne une immense portée, et beaucoup d’ensemble à la
doctrine de l’épître aux Éphésiens pour ce qui regarde notre position ici-bas,
parce que l’apôtre introduit Dieu lui-même, et Dieu demeurant par l’Esprit en
nous, et nous remplissant comme individus ou dans l’unité du corps. Il y est
aussi donné à connaître l’étendue tout entière des conseils de Dieu.
Possession et caractère
de la vie divine actuelle dans les Colossiens
Mais la possession de la vie est, d’autre part, aussi importante que la présence
du Saint Esprit et le fait qu’il habite dans le chrétien. Elle fait que la
bénédiction reçue c’est nous-mêmes ; ce n’est pas simplement une opération en
nous, et, comme nous l’avons vu, le caractère de la vie divine est beaucoup plus
pleinement développé dans les Colossiens, tandis que les Éphésiens font voir
davantage le contraste avec l’état précédent.
Rom. 8 : Esprit en
rapport avec nous dans notre relation avec Dieu
Dans l’épître aux Romains, nous trouvons, au chap. 8, l’action et la présence du
Saint Esprit présentées d’une manière très remarquable quant à l’individu. [Rom.
8:11] L’Esprit nous caractérise vitalement dans le principe de notre
résurrection ; [Rom. 8:16] il est le témoin en nous que nous sommes enfants,
[Rom. 8:17-18] nous remplissant de joie et de l’espérance de la gloire comme
héritiers ; [Rom. 8:26] il est l’appui de notre faiblesse et la source de nos
prières et de nos soupirs. Dans l’épître aux Romains, l’Esprit est en rapport
avec notre relation personnelle avec Dieu. Dans celle aux Éphésiens, il est
présenté comme la présence de Dieu en nous, en rapport avec notre union avec
Christ en un seul corps.
État de l’homme, mort
ou vivant, en rapport avec Christ
Éphésiens : homme vu comme mort, et œuvre de Dieu envers lui
Il y a encore une chose à remarquer ici, qui jette de la lumière sur l’intention
de l’Esprit dans ces épîtres. Le point de départ dans celle qui s’adresse aux
Éphésiens, ce sont les conseils de Dieu : [Éph. 2:1] l’homme y est envisagé tel
qu’il est, sans un mouvement de vie à l’égard de Dieu ; il est mort dans les
fautes et dans les péchés, [Éph. 2:3] et, de sa nature, enfant de colère : [Éph.
2:4] Dieu est riche en miséricorde, [Éph. 2:6] il le ressuscite avec Christ qui
est descendu en grâce dans la mort et le place, selon ses conseils, dans la même
position où Christ se trouve. [Éph. 2:10] Nous sommes son œuvre, créés de
nouveau en Christ Jésus. Dieu veut nous placer devant sa face, selon ses propres
conseils, et selon sa nature. Il n’est pas dit que nous sommes morts avec Christ
; l’homme n’est pas envisagé comme vivant dans la chair, de sorte que d’une
manière ou d’une autre, il ait dû mourir ; il n’était pas nécessaire de
développer cette partie de la vérité. Les Éphésiens étaient dans le cas de
saisir, d’un côté, le plein contraste entre Dieu et l’homme selon ses conseils,
et de l’autre, l’état de péché où l’homme se trouvait selon la nature. Dans
l’épître qui leur est adressée, tout est l’œuvre de Dieu lui-même, selon le
dessein originel de son propre cœur, de sa nature et de sa volonté1. L’homme est
déjà mort, et Christ même n’est pas présenté en rapport avec sa place dans la
gloire avant d’avoir été vu d’abord comme mort, puis ressuscité et élevé dans
les hauts lieux.
1 C’est pourquoi nous ne trouvons pas la justification dans les Éphésiens. Cette épître traite d’une nouvelle création.
Colossiens : mort avec
Christ de l’homme terrestre, et vie comme ressuscité avec Lui
Les Colossiens étaient disposés à s’assujettir aux ordonnances, et partant,
étaient dans le cas d’avoir égard à l’homme, comme vivant dans le monde. [3:3]
L’apôtre leur fait sentir que nous sommes morts avec Christ ; il était forcé de
les suivre en grâce là où ils étaient ; car le danger pour eux était de prendre
l’homme en considération, comme vivant sur la terre ; son but était de leur
montrer cependant que le chrétien est déjà mort avec Christ, et qu’il est vivant
sur la terre en tant que ressuscité avec lui.
Éphésiens : l'homme
mort est vivifié avec Christ par Dieu
Dans les Éphésiens, l’homme ne meurt pas avec Christ ; [Éph. 2:1] il est mort
dans ses péchés, lorsque Dieu commence à agir à son égard ; nul homme n’est
vivant au point de vue de Dieu ; [Éph. 2:5] le chrétien est vivifié ensemble
avec Christ, [Éph. 1:20] Christ lui-même étant d’abord vu comme mort.
Importance de
l’existence de la nouvelle vie en nous, dans laquelle l’Esprit agit
Pour nous tous cependant, le point de vue de l’épître aux Colossiens a sa valeur
et une grande valeur, parce que la vie, la nouvelle nature, et la grâce opérant
en elle, sont beaucoup moins mises en avant dans l’épître aux Éphésiens. Dans
cette dernière, il s’agit de l’énergie de Dieu qui crée des hommes en Christ et
les unit à Christ, remplit le fidèle et l’Assemblée ; ici, de la nature et du
caractère du nouvel homme, et partant, de Christ ; oui, de Dieu lui-même1. Nous
aurions pu supposer qu’il n’y avait que le Saint Esprit agissant dans la
plénitude de sa force, et remplissant l’individu et l’Assemblée ; mais dans
l’épître aux Colossiens, nous trouvons qu’il y a une nouvelle nature, un
changement intrinsèque, non pas de la chair assurément, mais de l’homme. Car
nous sommes envisagés, non pas simplement comme vivifiés par le Fils, mais comme
morts et ressuscités avec Christ, l’Homme qui est mort, de sorte que nous sommes
sortis de l’ancienne position d’enfants d’Adam pour entrer dans celle d’hommes
ressuscités avec Christ — nous avons dépouillé le vieil homme et revêtu le
nouveau [(3:9-10)]. Ceci est à la fois une position et un état devant Dieu, une
source de dispositions, de sentiments, de désirs, de raisonnements et de
capacités morales, qui sont en rapport avec la nature de Dieu elle-même, et
cette nature la fait jaillir dans le cœur. Nous sommes renouvelés en
connaissance selon l’image de Celui qui nous a créés ; mais cette source est une
vie, qui a besoin que le Saint Esprit lui révèle les objets qui y répondent,
réveille ces dispositions et ces sentiments, les satisfasse et les fasse
croître. Nous avons besoin que l’Esprit de Dieu agisse dans cette vie, pour lui
donner de la force ; mais c’est une véritable vie, une nature qui a ses
dispositions attachées à son existence même2. Cette vie, étant éclairée par le
Saint Esprit, a la conscience de son existence, dans laquelle nous sommes
enfants de Dieu, étant nés de lui.
1 Cette différence est d’un profond intérêt, et fait ressortir, d’une manière remarquable, la portée de l’épître aux Éphésiens — épître où tout se ressent du point de vue élevé auquel se place l’Esprit, et où tout découle des desseins originels et éternels de Dieu et de son opération pour amener à la perfection ses desseins, et le propos arrêté de son propre cœur. Dieu veut avoir quelque chose selon son cœur. Il le crée dans le but de montrer les immenses richesses de sa grâce [(Éph. 2:7)]. Il a pris les morts et les hommes perdus ; mais ils ne sont rien que des objets de ses opérations, propres à mettre ces opérations en évidence, à cause de l’état dans lequel ils se trouvaient. Dieu n’opère pas sur la nature de l’homme, parce qu’elle est contraire à la sienne, et, pour détruire cette contradiction, il vivifie de la mort et crée. Dans les Colossiens, il s’agit de la mort du vieil homme qu’il était nécessaire de prendre en considération. Dieu soit béni, on a le droit de considérer le vieil homme comme étant déjà mort, puisque Christ est mort pour nous.
Je puis ajouter ici à ce que j’ai dit du Saint Esprit que lorsque, dans cette épître aux Colossiens, l’apôtre parle de la force de l’espérance en nous, il ne parle pas des arrhes de l’esprit : c’est encore Christ en nous, l’espérance de la gloire [(1:27)]. Partout c’est Christ, et Christ comme vie.
2 À cette différence entre l’action du Saint Esprit et l’existence de la nouvelle vie se rattache l’affranchissement de l’âme. Lorsque nous sommes nés de Dieu, nous avons nécessairement le désir de la sainteté ; l’amour agit en moi, la justice selon Dieu me réjouit ; mais en raison de ces sentiments, quoique mon cœur apprécie l’amour en Dieu, et que cet amour m’attire et m’inspire une certaine confiance, ma conscience me condamne, et je sens que je ne suis pas ce que j’aimerais être. Je suis sous la loi et incertain de ma relation avec Dieu. Quand j’ai appris la valeur du sang de Christ, quand j’ai appris que Christ est ma justice, le Saint Esprit, demeurant et agissant en moi, me donne conscience de ma relation avec Dieu. J’en ai conscience dans mon âme et le Saint Esprit m’en rend témoignage. Il y a la liberté.
Importance de la mort
quant à la chair, pour vivre de la vie de Dieu
Quant à la vie de la chair, lorsque nous pensons à cette vie, il n’est pas non
plus sans importance pour nous d’apprendre que nous sommes morts, bien que ce
soit le côté négatif de la vérité ; que Dieu ne reconnaît rien de ce qui
provient du vieil homme, et qu’il prend plaisir dans une nature nouvelle qui est
bien la nôtre par la grâce, mais qui est de Dieu lui-même et le reflet moral de
la sienne.
Ch. 3 v. 5-10 —
Dépouillement et reniement de tout ce qui est du vieil homme
Abandon de tous les caractères d’autrefois du vieil homme, par le nouveau
[3:3] Nous sommes donc morts, et notre vie est cachée avec Christ en Dieu. [3:5]
Nous avons sur la terre des membres — point de vie reconnue — et nous avons à
mettre à mort1 tous ces membres du vieil homme. Le chrétien doit les renier en
pratique, comme appartenant au vieil homme, tandis que sa vie à lui est là où
est Christ. [3:6] Ce que produisent ces membres attire la colère de Dieu sur les
fils de la désobéissance (vers. 6). [3:7] Les chrétiens marchaient dans ces
choses, ils y avaient leur vie : mais il n’en est plus ainsi ; [3:5] non
seulement ils renient les péchés grossiers, fruits de convoitises positives
(vers. 5, 6), [3:8] mais tous les mouvements d’une volonté non brisée et d’un
cœur indompté, tous les indices de l’opération de la volonté de cette nature qui
ne connaît pas Dieu et n’agit pas dans sa crainte, toute colère, toute malice et
tout mensonge résultant de l’égoïsme ou de la crainte de l’homme (vers. 8).
[3:9] La vérité règne dans le cœur qui a dépouillé le vieil homme, [3:10] selon
la simplicité du nouvel homme2, qui aussi est renouvelé en connaissance, selon
l’image de Celui qui l’a créé (vers. 9, 10). Le nouvel homme marche dans la
lumière. Ce n’est pas seulement qu’il ait une conscience qui juge le bien et le
mal, selon ce que l’homme devrait être, selon sa nature comme créature
responsable ; il y a un nouvel homme qui juge le vieil homme tout entier,
jugeant du bien et du mal selon la connaissance de Dieu. C’est là le sens de
dépouiller.
1 Mettre à mort et mourir au péché sont deux choses très différentes. La seconde suppose le mal dans la chose qui meurt (sauf, cela va sans dire, dans le cas de Christ qui mourut pour ceux qui avaient le mal en eux) ; tandis que mettre à mort est un acte de puissance accompli par ce qui est bon — le nouvel homme.
2 Ces trois choses composent tout le caractère du mal dans l’homme : en général la violence et la corruption, cette dernière prenant la double forme de la convoitise et du mensonge. Ainsi, avant le déluge, la terre était corrompue devant Dieu et pleine de violence. Le mensonge est la forme de corruption de Satan, et la violence le caractérise aussi. Le Seigneur déclare qu’il est menteur et meurtrier (Jean 8: 44). L’homme ajoute la convoitise à cause de la chair.
Le nouvel homme, ayant
l’intelligence des pensées divines et son modèle en Christ
Avant le christianisme, qui est la pleine révélation de Dieu, il y avait bien,
cela va sans dire, des âmes nées de nouveau ; mais leur règle, lorsqu’il eut été
définitivement donné une règle, était la responsabilité de l’homme (quoi que
pussent inspirer la piété et la grâce) et la loi qui était la mesure parfaite de
ce que l’homme, comme être responsable envers Dieu, devait être. Les saints
d’alors ne distinguaient pas un vieil homme et un nouvel homme, quoique au fond
ils eussent nécessairement, dans une certaine mesure sous beaucoup de rapports,
les dispositions du nouveau, et la conscience de l’ancien. Le sentiment, par
exemple, du mal qu’il y a dans le mensonge n’avait nullement la place qu’il a
pour le chrétien. [3:10] Maintenant le nouvel homme est renouvelé en
intelligence, selon l’image de Celui qui l’a créé1. Dieu lui-même, dans sa
nature, est la mesure du bien et du mal, parce que le nouvel homme a
l’intelligence de ce qu’est cette nature de Dieu : il en est rendu participant,
et il a la lumière de Dieu. C’est la participation intelligente, par la grâce, à
la nature de Dieu, qui est le merveilleux et précieux privilège du chrétien.
Dieu opère dans cette nature, mais en la communiquant, il a placé l’homme dans
cette position. Christ est le parfait modèle de cette image, le type du nouvel
homme.
1 Remarquons ici la différence de la phrase correspondante dans les Éphésiens [(Éph. 4:24)]. Là le chrétien est créé selon Dieu en justice et sainteté de la vérité. Ici ce sont les perceptions nouvelles de la vie divine qui connaît Dieu. C’est notre état, non pas l’acte créateur de Dieu. Ce n’est pas qu’il y ait contradiction avec la pensée dans les Éphésiens ; au contraire, « renouvelé » est ici un autre mot dans les Éphésiens ; c’est ce qui est entièrement nouveau, ce qui n’a jamais été auparavant (anakainoumenon). Dans les Éphésiens, « renouvelé », c’est ce qui est maintenu neuf et frais.
Ch. 3 v. 11-15 —
Caractère de Christ manifesté dans le chrétien par le nouvel homme
Ch. 3 v. 11-14 — Le chrétien, revêtu du caractère de Christ, le montre en lui
Les autres différences ont disparu : il ne reste que le vieil homme, reconnu par
le chrétien comme étant mort, et puis le nouvel homme. [3:11] Pour celui-ci
Christ est tout, de sorte qu’il n’y a que Lui qu’on voie et qu’on reconnaisse,
et Christ est dans tous les croyants. [3:12] Le chrétien revêt donc comme tel,
comme élu, saint, bien-aimé (Christ étant sa vie), le caractère de Christ, la
tendresse, la bonté, l’humilité, la douceur, la patience1 ; [3:13] il supporte,
il pardonne aux autres s’ils l’ont offensé, comme Christ lui a pardonné. [3:14]
Enfin il revêt l’amour, lien de la perfection, ce qui donne un caractère divin à
toutes les qualités énumérées, et qui ont été manifestées en Christ, et donne
aussi une pierre de touche qui empêche de confondre une nature aimable avec la
grâce divine ; car l’amour divin est saint.
1 Remarquons ici que la patience, le déploiement de la grâce et de la longanimité caractérisent le chrétien. Il est remarquable que ce soit le cas partout. C’est ce qui doit être dans un monde tel que celui-ci. Il en était ainsi en Christ. C’est ainsi qu’en 1 Corinthiens 13 les traits de l’amour sont tous subjectifs et ont ce même caractère ; non que ce soit là une définition de l’amour, mais c’est ce qui le caractérise. Où ces traits manquent, l’amour manque.
Ch. 3 v. 12 —
Conscience de la position bénie, selon Dieu, du chrétien
[3:12] Remarquons ici qu’en revêtant ces qualités, le saint le fait ayant
conscience de la position bénie devant Dieu qu’expriment les mots « élus de
Dieu, saints et bien-aimés ». C’est comme tel. Il ne saurait le faire autrement.
C’est dans le sentiment de cette merveilleuse faveur que la grâce se développe
dans nos cœurs. Il en est de même dans les Éphésiens : « comme de bien-aimés
enfants » [(Éph. 5:1)].
Ch. 3 v. 15 — Dieu agit
en amour et donne la paix à tous les chrétiens ensemble
On trouve dans la nature humaine des dispositions qui peuvent ressembler à
plusieurs de ces qualités ; mais l’énergie, les traits, le lien d’amour divin
qui opère dans la conscience de la communion avec Dieu manquent totalement aux
premières. Cela donne à la manifestation de ces qualités un caractère, un
ensemble, une justesse d’application, une perfection, une convenance et une
énergie que l’amour seul peut donner. C’est bien Dieu lui-même qui est là,
agissant dans sa nature, qu’il nous a communiquée : car « celui qui demeure dans
l’amour, demeure en Dieu et Dieu en lui » [(1 Jean 4:16)]. Il y a, quant à
l’état de l’âme, une couronne qui est le plus bel ornement du chrétien quand il
suit continuellement cette marche : la paix de Christ règne dans le cœur, cette
paix ineffable et douce que rien n’a pu troubler, bien que son esprit ait
traversé toutes les épreuves possibles, car il marchait toujours avec Dieu. Dieu
nous a aussi appelés à cette paix : il est « le Dieu de paix » [(Phil. 4:9)].
[3:15] Ici l’apôtre introduit l’unité du corps, non quant à ses privilèges en
Christ, mais quant au fait que les chrétiens sont appelés à être ensemble dans
l’unité, de laquelle la paix est le sceau et le lien. Et alors il y aura actions
de grâces ; car l’âme est dans la conscience de l’amour et de l’activité de
Dieu, et pour elle tout découle de cet amour.
Ch. 3 v. 16-17 —
Christ, tout de la vie chrétienne, exprimé par la Parole
Jouissance de la vie qui se manifeste par la révélation de la Parole
Mais comme il y a la paix et les actions de grâces envers Dieu, il y a aussi le
développement de la vie dans la connaissance de ce qui est révélé, sa nourriture
et sa joie. L’âme en jouit en outre dans l’activité de la vie et de l’amour à
l’égard des autres. La jouissance de Dieu et de ce qui se trouve auprès de lui
conduit à cette activité de l’âme. Quand celle-ci est réelle, elle est la
liberté joyeuse d’une vie qui est en santé en elle-même, l’activité de l’amour
qui est naturelle à cette vie et qui reçoit son énergie de la communion de Dieu,
selon la nature divine. [3:16] La parole de Christ expose tout ce qui est révélé
à l’âme comme ce en quoi elle vit et s’épanouit librement ; elle est ainsi la «
norme » et la puissance agissante et directrice, parce qu’elle est l’expression
de cette nature, et la révélation de toutes ses voies et de son énergie active
en Lui dans l’amour.
Ch. 3 v. 16 —
Développement de la vie de Christ, en sagesse et dans les affections
[3:16] L’apôtre exhorte donc les Colossiens, afin que la parole de Christ habite
en eux richement. Cette parole réalisée dans l’homme est le développement, selon
la perfection de Dieu, du nouvel homme, et la sagesse de Dieu pour le former et
le diriger. L’apôtre veut que ce développement et cette sagesse se réalisent
pleinement dans le chrétien. C’est dans la communion du Seigneur, en
s’entretenant avec lui, que ce développement de vie s’accomplit ; la Parole
étant ce en quoi on trouve la sagesse ; c’est aussi dans la mesure où ce
développement a lieu que les saints peuvent s’enseigner et s’exhorter l’un
l’autre. Mais alors ce n’est pas seulement la sagesse qu’on apprend et qui se
déploie en nous, mais les affections, en rapport avec Celui en qui nous avons
trouvé cette sagesse, de sorte que la manifestation de la vie de Christ, comme
vraie sagesse dans le monde, trouve son expression dans nos cœurs, en louange,
en actions de grâces : on chante avec joie l’excellence du Sauveur. Toutes les
affections intimes, dans lesquelles la vie spirituelle se développe, s’expriment
selon ce que nous avons appris : elles découlent de l’Esprit de Christ, et sont
l’expression des rapports de l’âme avec lui, et des sentiments qui sont le fruit
de ces rapports dans le cœur. La personne du Christ, dans la conscience de sa
présence, comme objet de nos pensées, et dans les fruits moraux qui découlent de
cette présence, entretient les relations et les communications de l’âme occupée
de ses louanges.
Ch. 3 v. 17 — Christ
présent en toutes choses, vrai caractère de la vie du chrétien
[3:17] Mais cette conscience de relation avec Christ dans la vie qui est de lui
en nous s’applique à tout : rien ne se fait sans lui. Il est la vie : tout ce
que cette vie fait l’a lui-même pour but, pour objet quant au cœur ; il est
présent comme le premier mobile et ce qui imprime à nos actes leur vrai
caractère, et le cœur est préoccupé de lui en les accomplissant. Tout se
rapporte à lui : nous ne mangeons pas sans lui (comment ferions-nous autrement,
puisqu’il est notre vie ?) ; nous ne buvons pas sans lui ; ce que nous disons,
ce que nous faisons est dit et fait au nom du Seigneur Jésus. La conscience de
sa présence, le sentiment que tout se rapporte à lui, qu’on ne peut rien faire,
sinon charnellement, sans lui, parce que la vie que nous avons de lui agit avec
lui et en lui, ne se sépare pas de lui et l’a lui-même pour objet en tout, de
même que l’eau s’élève à la hauteur d’où elle est descendue — voilà le vrai
caractère de la vie du chrétien. Et quelle vie ! Par lui, demeurant dans la
conscience de l’amour divin, nous rendons grâces à notre Dieu et Père.
Christ, seul objet et
but du cœur à tous égards
Remarquez ici que la vie chrétienne n’est pas caractérisée seulement par de
certaines qualités subjectives, qui découlent de Christ, [3:17] mais par le fait
qu’elle a Christ lui-même pour but et pour objet du cœur et de la pensée, dans
tout ce qu’elle fait à tous égards. Christ personnellement domine, et est
présent au cœur en toutes choses.
Valeur unique de la
conscience de la présence de Christ
La nature se confond souvent avec la grâce, aux yeux inexpérimentés des hommes,
mais la conscience intelligente qu’on a de Christ comme objet du cœur, la
conscience de sa présence, du sceau de son approbation quand on pense à lui, ne
se confond avec rien : rien n’y ressemble, aucune belle apparence n’en peut
prendre la place. Quand il se révèle au cœur, et que le cœur marche avec lui et
s’entretient avec lui, ne cherchant que le regard de sa face, le sceau de sa
faveur sur l’âme en toutes choses : alors Christ est connu, bien connu. Il n’y a
que lui qui se communique ainsi en grâce à l’âme qui marche dans les voies de sa
volonté exprimée dans sa Parole.
Ch. 3 v. 18-25 —
Exhortations dans les relations de la vie terrestre
Ch. 3 v. 18-21 — Principes de la vie nouvelle dans la famille chrétienne
Importance des relations de famille que Dieu a formées, selon le Seigneur
Après ces grands et importants principes de la nouvelle vie, l’apôtre (vers. 18
et suiv.) entre sur le terrain des diverses relations de la vie, et nous avertit
de ce qui serait un danger pour ces relations, en montrant le caractère du
chrétien dans chacune d’elles. [3:18] De la femme il réclame « l’obéissance » :
l’affection lui est naturelle ; « ton désir sera tourné vers ton mari » [(Gen.
3:16)]. [3:19] À l’homme, il demande l’affection et la douceur : son cœur peut
être indifférent et dur. [3:20] Les enfants doivent être obéissants ; [3:21] les
pères doux, afin que les affections des enfants ne se refroidissent pas et
qu’ainsi ils n’en viennent pas à chercher dans le monde un bonheur qu’ils
devraient trouver dans le sanctuaire du cercle domestique, formé de Dieu comme
sauvegarde pour ceux qui grandissent dans la faiblesse. Si Christ est reconnu,
la famille est un précieux foyer de douces affections, où le cœur est élevé dans
les liens que Dieu lui-même a formés, cela en rapport avec le Seigneur, liens
qui, en nourrissant les affections, préservent des passions et de la volonté
propre. La famille, là où sa force est justement développée, a une puissance
qui, malgré le péché et le désordre, réveille la conscience, et engage le cœur à
se tenir loin du mal et de la puissance propre de Satan. C’est Dieu lui-même qui
a formé ces liens.
Force des relation
établies de Dieu par l’opération de la vie de Christ
Je sais bien qu’il faut une autre puissance pour délivrer le cœur du péché et
l’en préserver. La nature, même telle que Dieu l’a formée, ne donne pas la vie
éternelle, ne nous rend pas l’innocence, ne purifie pas la conscience. On peut,
par l’énergie de l’Esprit, se consacrer à Dieu en dehors de ces relations, les
rompre même, si Dieu nous appelle par de plus puissantes obligations, ainsi que
Christ nous l’enseigne dans l’Évangile [(Matt. 19:29)]. Les droits de Christ sur
l’homme perdu par le péché sont souverains, absolus et complets : il a racheté
l’homme ; le racheté n’est plus à lui-même, mais à Celui qui s’est donné pour
lui [(1 Cor. 6:19)]. Là où les relations naturelles existent, le péché a tout
perverti et a corrompu la volonté ; les passions entrent en jeu : mais les
relations elles-mêmes sont de Dieu, et malheur à celui qui les méprise comme
telles ! Si la grâce a agi, si la nouvelle vie est là, le cœur reconnaît ce que
Dieu a formé : il sait qu’il n’existe pas de bien dans l’homme, il sait que le
péché a tout gâté ; mais ce qui est gâté n’est pas péché en soi. Et là où ces
relations existent, l’abnégation de la volonté, la mort au péché, l’intervention
de Christ, l’opération de la vie en lui, rendent la force à ces relations ; et
si elles ne peuvent pas leur rendre le caractère d’innocence, perdu à tout
jamais, elles font des relations établies de Dieu une scène où la grâce opère,
où la douceur, la tendresse, le secours mutuel et l’abnégation de soi-même, au
milieu des peines et des difficultés que le péché a introduites, prêtent à ces
relations un charme et une profondeur (au reste, c’est ce que Christ a fait à
l’égard de toutes choses) que l’innocence même n’aurait pu offrir à nos regards.
C’est la grâce, opérant dans la vie de Christ en nous, qui s’y déploie.
L’absence d’affection
naturelle, signe des derniers jours
Être sans affections naturelles [(Rom. 1:31 ; 2 Tim. 3:3)] est un signe de
l’apostasie sans espoir, de l’éloignement de Dieu et de l’égoïsme complet des
derniers jours.
Déploiement de la vie
de Christ dans les relations selon Dieu gâchées par l’homme
Je ne fais ici ni faux tableau, ni poésie, comme si le beau côté était tout ce
qui est nécessaire ; je dis seulement que Dieu a formé ces relations, et que
ceux qui ont la crainte de Dieu les respectent. Il faut la grâce. Elles offrent,
par leur intimité même, l’occasion de manifester tout ce qu’il y a de plus
pénible dans la nature humaine, si la grâce n’y agit pas. L’apôtre avertit ici
les saints de ce danger. Si, dans ces relations, le Seigneur forme le lien, si
notre lien encore plus étroit avec lui fait la force de nos relations selon la
nature, alors la grâce domine ici comme ailleurs, et ces relations forment pour
ceux qui s’y trouvent la scène du doux déploiement de la vie de Christ.
Ch. 3 v. 22-25 — Christ
dans les relations entre hommes dues au péché
Introduction de Christ comme motif dans toutes les relations de soumission
On remarquera comment par conséquent l’apôtre introduit Christ, spécialement à
l’égard de ceux qui sont soumis, femmes [(3:18)] et enfants [(3:20)], pour
sanctifier, par un motif aussi élevé, l’obéissance qui convient à leur position.
[3:22] Il le fait encore davantage là où les liens ne sont pas naturels, mais
ont leur origine dans un monde de péché et ont été formés par le péché ; savoir
dans les rapports des esclaves avec leurs maîtres. La grâce ne s’occupe pas à
changer l’état du monde et de la société, mais à conduire les âmes au ciel, en
les renouvelant selon l’image de Dieu. Je ne doute pas qu’elle n’ait beaucoup
amélioré l’état social des hommes, parce qu’en plaçant la conscience
immédiatement devant le seul vrai Dieu qu’elle a révélé dans ses propres
perfections, et en établissant par l’autorité de Dieu l’autorité des relations
naturelles de la famille humaine, elle agit sur cette conscience, là même où le
cœur n’est pas converti, et lui donne une règle de morale. Mais le
christianisme, quant à sa doctrine à lui, traite le monde comme éloigné de Dieu
et gisant dans le mal ; l’homme, comme enfant de colère et perdu.
Importance de la
relation de l’âme avec Dieu, plus que de la position sociale
Christ, le Fils de Dieu, qui, s’il avait été reçu, aurait pu tout rectifier, et
qui plus tard établira par son règne la justice et la paix, a été rejeté du
monde, et l’amitié du monde est inimitié contre Dieu [(Jac. 4:4)]. L’état de
l’homme est traité, dans l’évangile, d’une manière plus profonde qu’au point de
vue de l’état social de l’homme : il est envisagé au point de vue de la relation
de l’âme avec Dieu, et par conséquent en rapport avec ce qui est éternel. Dieu
nous communique une nouvelle vie, afin que nous jouissions avec lui des
nouvelles relations qui nous sont acquises par la rédemption. Or, comme Christ,
de son vivant, était l’expression de l’amour et de la bonté toute-puissante de
Dieu, au milieu de la création déchue — maintenant que le monde l’a rejeté et
s’est condamné en le faisant, Christ, demeurant par sa grâce dans le cœur de
celui qui a reçu la vie, est pour ce cœur une source de bonheur dans la
communion de l’amour de Dieu, laquelle l’élève et le place au-dessus des
circonstances, quelles qu’elles soient. L’esclave, en possédant Christ, est
libre dans son cœur ; il est l’affranchi de Dieu lui-même [(1 Cor. 7:22)] ;
[4:1] le maître sait qu’il a, lui aussi, un maître, et la relation dans laquelle
il se trouve vis-à-vis de son esclave prend la forme de la grâce et de l’amour
régnant dans le cœur de celui qui, dans cette relation, exerce l’autorité.
Christ, ressource
spéciale et suffisante en tout, pour l’esclave
[3:22] Mais, ainsi que je l’ai dit, pour le pauvre esclave, Christ est
spécialement présenté comme sa ressource. L’esclave peut servir son maître, bon
ou mauvais, avec fidélité, douceur et dévouement, [3:23] parce qu’en le faisant
il sert le Seigneur lui-même et qu’il en a conscience : [3:24] il aura sa
récompense là où rien de ce qui est fait pour glorifier Christ n’est oublié,
[3:25] et où tous, maîtres et esclaves, sont devant Celui qui ne fait pas
acception de personnes.
Crainte de Dieu et
conscience de la présence de Christ, principes de l’esclave chrétien
Deux principes agissent dans le cœur de l’esclave chrétien : [3:22] dans toute
sa conduite, sa conscience est devant Dieu ; la crainte de Dieu le gouverne, et
non l’œil de son maître ; [3:23] il a la conscience de sa relation avec Christ,
de la présence de Christ, qui le soutient et l’élève au-dessus de tout. C’est un
secret que rien ne peut lui ôter, qui domine tout, parce que cette présence est
au-dedans de lui, en même temps qu’en haut dans le ciel : Christ en lui,
l’espérance de la gloire [(1:27)]. Oui, de quelle manière admirable la
connaissance de Christ élève tout ce qu’elle pénètre, et de quelle manière
consolante elle descend vers tout ce qui est désolé, abattu, vers tout ce qui
soupire, vers tout ce qui est abaissé, dans ce monde de péché.
Christ placé devant le
cœur et le remplissant
[3:23-24] Trois fois dans ces deux versets, l’apôtre, tout en plaçant leur
conscience en la présence de Dieu, introduit le Seigneur, le Seigneur Christ,
pour en remplir le cœur de ces pauvres esclaves, et leur faire sentir qui ils
servaient. Tel est le christianisme !