Chapitre 22
Ch. 22 v. 1-5 — Fin de la description de la cité céleste
Relation de la cité avec la terre, et condition des serviteurs de Dieu en elle
Bien que la sainte cité ne soit pas sur la terre, sa relation avec la terre se
voit partout. [22:1] Le fleuve de Dieu la rafraîchit, [22:2] et l’arbre de vie,
dont les fruits toujours mûrs sont l’aliment de ses célestes habitants, porte
dans ses feuilles la guérison pour les nations. Les saints glorifiés seuls
mangent le fruit qui résulte d’une croissance constante (chapitre 2:7), mais ce
qui se manifeste et se déploie au-dehors, comme les feuilles d’un arbre, est une
bénédiction pour ceux qui sont sur la terre. Nous voyons que la grâce est ce qui
caractérise l’Assemblée dans la gloire. La nation et le royaume qui ne serviront
pas la Jérusalem terrestre périront entièrement (Ésaïe 60:12) — elle conserve
son caractère royal. L’Assemblée garde aussi son caractère propre ; les feuilles
de l’arbre, dont le fruit est sa nourriture, sont pour la guérison. [22:3] Il
n’y a plus de malédiction ; le trône de Dieu et de l’Agneau est en elle, et
c’est la source de la bénédiction et non de la malédiction. Ses serviteurs le
serviront ; souvent ici-bas, ils ne le peuvent pas comme ils le voudraient.
Remarquons encore une fois comment Dieu et l’Agneau sont identifiés ici. [22:4]
Ses serviteurs jouiront pleinement du privilège de sa présence constante ; ils
verront sa face, et le fait qu’ils sont à Lui, qu’ils Lui appartiennent en
propre, sera évident pour tous. [22:5] Là, il n’est point de nuit, nul besoin de
lumière, car le Seigneur fait luire sa lumière sur eux, et, quant à leur
condition, ils règnent non pendant les mille ans, comme ils le feront sur la
terre, mais aux siècles des siècles.
Fin de la partie
prophétique de l’Apocalypse
Ainsi se termine la description de la cité céleste, ainsi que l’ensemble du
volume prophétique. Ce qui suit sont des avertissements, ou bien l’expression
finale des pensées de Christ à l’égard de l’Assemblée et de ses relations avec
elle.
Ch. 22 v. 6-15 — Fin de
la prophétie et son application
Ch. 22 v. 6-12 — La prophétie n’est pas pour l’Assemblée, mais pour ceux qui
traversent les circonstances décrites
[22:6] L’ange déclare la vérité de ces choses, et dit que le Seigneur Dieu des
prophètes — non pas comme le Dieu et Père du Seigneur Jésus Christ, ni comme
enseignant directement l’Assemblée comme habitant en elle par le Saint Esprit —
mais le Seigneur Dieu des prophètes a envoyé son ange pour faire connaître ces
choses à ses serviteurs. [22:7] « Voici », dit Christ, parlant comme dans les
anciens temps par l’esprit prophétique, s’élevant jusqu’à son propre témoignage
personnel, « voici, je viens bientôt. Bienheureux celui qui garde les paroles de
la prophétie de ce livre ». L’Assemblée est envisagée, non comme le sujet de la
prophétie, mais comme « les choses qui sont » [(1:19)] ; le temps, pour elle, ne
compte pas, et en particulier le temps à venir. Ceux qui gardent la prophétie
sont ceux que le livre concerne, et ils sont avertis que Christ viendra bientôt.
Nul doute que nous ne puissions tirer profit de la prophétie, mais nous ne
sommes pas dans les scènes dont elle parle. [22:8] Jean, sous l’impression que
lui cause la dignité du messager qui lui a montré ces choses, tombe à ses pieds
et veut l’adorer. Mais les saints de l’Assemblée, même s’ils sont faits
prophètes à la manière de ceux d’autrefois, ne doivent pas retourner à
l’incertitude des anciens jours. [22:9] L’ange était un simple ange, compagnon
de service de Jean et de ses frères. Jean devait adorer Dieu. [22:10] Les
paroles de la prophétie ne devaient pas être scellées, comme celles que Daniel
entendit (chapitre 12 [v. 4]) : le temps était proche. [22:11] Quand la
prophétie a clos son témoignage, les hommes restent dans l’état où ils se
trouvent, soit pour le jugement, soit pour la bénédiction. [22:12] Et Christ
vient bientôt, pour rendre à chacun selon que sera son oeuvre. Le verset 7 était
un avertissement de garder les paroles du Livre donné sous forme de bénédiction
à ceux qui se trouvent dans les circonstances auxquelles il est fait allusion ;
mais le verset 12 est l’annonce de la venue de Christ pour le jugement général
des vivants.
Ch. 22 v. 13-15 —
Christ est tout, les rachetés sont avec lui, et les méchants dehors
[22:12] Finalement Christ, ayant pris personnellement la parole, au verset 12,
[22:13] s’annonce comme l’Alpha et l’Oméga, le commencement et la fin — Dieu
avant et après tout — et remplissant la durée. [22:14] Le texte vrai du verset
14, selon les bonnes autorités, est : « Bienheureux ceux qui lavent leurs robes,
afin qu’ils aient droit à l’arbre de vie, et qu’ils entrent par les portes dans
la cité ». Les rachetés, ceux qui sont purifiés, peuvent entrer là et se nourrir
du fruit de l’arbre de vie ; car je pense qu’il s’agit ici du fruit. [22:15]
Dehors sont les impurs et les violents, et ceux qui aiment le mensonge de Satan
et l’idolâtrie, le péché contre la pureté, contre leur prochain et contre Dieu ;
ceux qui suivent Satan.
Ch. 22 v. 16-17 —
Révélation de Jésus, et attente de l’Église
Ch. 22 v. 16 — La révélation de Jésus en lui-même, fils de David et étoile du
matin
Cela termine le résumé. [22:16] Le Seigneur Jésus se révèle maintenant lui-même
dans sa propre personne, parlant à Jean et aux saints. Il déclare ce qu’il est,
dans quel caractère il apparaît pour le leur dire : « Je suis la racine et la
postérité de David » ; — l’origine et l’héritier des promesses temporelles
faites à Israël, mais beaucoup plus que cela — « l’étoile brillante du matin ».
C’est ce qu’il est avant qu’il apparaisse, à deux égards ; seulement, l’un a
rapport à Israël — c’est ce qu’il est comme né de la semence de David selon la
chair. Mais le Seigneur a pris un autre caractère. Il ne s’est pas encore levé
comme le Soleil de justice sur une terre plongée dans les ténèbres [(Mal. 4:2)]
; mais, pour la foi, l’aube est levée, et l’Assemblée, dans la nuit qui couvre
le monde, le voit comme l’Étoile brillante du matin ; tandis qu’elle veille en
l’attendant, selon sa parole, elle le connaît dans son radieux caractère céleste
— caractère qui ne réveille pas un monde endormi, mais qui est le bonheur et la
joie de ceux qui veillent. Quand il se lèvera comme Soleil de justice, on ne le
connaîtra pas comme nous le connaissons maintenant. Si brillant que puisse être
le jour, la terre ne le connaîtra pas sous ce caractère céleste d’Étoile du
matin. [22:17] Tandis que Christ a cette place, l’Esprit habite dans l’Assemblée
ici-bas, et l’Assemblée est dans la relation qui lui est propre. Elle est
l’épouse de Christ, et son désir tend vers Lui.
Ch. 22 v. 17 — Le cri
du désir de l’Épouse, par l’Esprit
[22:17] Ainsi, « l’Esprit et l’Épouse disent : Viens ». Ce n’est pas un
avertissement comme celui d’un juge ou d’un rémunérateur, mais c’est la
révélation de lui-même qui réveille le désir de l’Épouse, selon la relation dans
laquelle la grâce l’a placée. Ce n’est pas non plus simplement un sentiment ou
un désir ; l’Esprit qui habite dans l’Assemblée, suggère et conduit sa pensée.
Mais l’Esprit et, avec Lui, le coeur de ceux qui jouissent de la relation, se
tournent aussi vers d’autres : « Que celui qui entend dise : Viens ». Que celui
qui entend la voix de l’Esprit dans l’Assemblée se joigne à ce cri et dise :
Viens. C’est une espérance commune, ce doit être notre désir commun, et le
sentiment de ce qui va arriver sur la terre, et celui de la ruine dans les
choses qui sont, doit seulement, bien que ce soit en réalité un motif d’un ordre
inférieur, faire sortir ce cri du coeur de tous.
Ch. 22 v. 17 — La
position du saint, désirant la venue de Christ et reflétant son caractère
[22:17] Mais, tandis qu’il est encore ici-bas, le saint a aussi une autre place.
Non seulement ses désirs s’élèvent vers Dieu et l’Époux céleste, mais il reflète
le caractère de Dieu qu’il connaît, comme ayant sa nature et son Esprit
manifestés dans l’amour de Christ et comme étant en possession de l’eau de la
vie, quoique n’ayant pas encore l’Époux. Il se tourne vers ceux qui l’entourent
et les invite : « Que celui qui a soif vienne », puis il proclame au monde le
message : « Que celui qui veut prenne gratuitement de l’eau de la vie ». Ainsi,
la position tout entière du saint, qui a la conscience de la place de
l’Assemblée, est développée dans ce verset, depuis son désir de la venue de
Christ, jusqu’à l’appel qu’il adresse à quiconque veut venir.
Ch. 22 v. 17-21 —
Promesse de bénédiction finale, l’attente des saints
La mise en garde sur l’intégrité du livre, puis l’encouragement final
[22:18] L’intégrité du livre est sauvegardée par un avertissement solennel : «
Si quelqu’un ajoute à ces choses, Dieu lui ajoutera les plaies écrites dans ce
livre » ; [22:19] si quelqu’un ôte quelque chose, il perdra « sa part de l’arbre
de vie et de la sainte cité »1. [22:20] Christ encourage ensuite le coeur des
saints par l’assurance qu’il vient promptement, et le coeur du vrai croyant
répond avec un désir ardent et sincère : « Amen ! viens, Seigneur Jésus ! »
[22:21] Puis le livre se clôt par la salutation de grâce, laissant sur le coeur
la promesse et le désir comme dernières paroles de Jésus.
1 La vraie leçon ici est « l’arbre », et non « le livre de vie ». Mais le livre de vie n’est pas la vie ; le fait que nous y sommes écrits n’est pas une chose finale, à moins qu’en réalité nous y soyons écrits avant la fondation du monde [(13:8 ; 17:8)] ; mais, même alors, ce n’est pas la même chose que la possession de la vie.
La position sentie par
les saints, avant et après la prophétie
[1:5-6] Le lecteur remarquera qu’au commencement, [22:17] comme à la fin du
livre, avant et après les développements prophétiques, nous avons l’expression
pleine de beauté de la position consciente des saints.
La bénédiction
individuelle au début, puis position de l’Assemblée complète à la fin
[1:5-6] La première fois, à l’ouverture du livre, se trouve la bénédiction
individuelle et consciente en vertu de l’oeuvre de Christ ; [22:16-17] la
seconde fois, c’est toute la position de l’Assemblée, distinguant ainsi
nettement les saints qui sont sous l’évangile de ceux dont les circonstances
leur sont prophétiquement données à connaître dans ce livre.
Ch. 1 v. 5-6 — La
bénédiction individuelle à la première venue de Christ
[1:5-6] « À celui qui nous aime, et qui nous a lavés de nos péchés dans son sang
; — et il nous a faits un royaume, des sacrificateurs pour son Dieu et Père »,
lisons-nous au commencement. [1:5] Aussitôt que Christ a été nommé (et il en est
ainsi dans les deux cas [(22:16)]), son nom réveille chez les saints la
conscience de son amour de leur relation avec Lui. Ils sont déjà lavés de leurs
péchés dans son sang, [1:6] et faits un royaume — des sacrificateurs pour Dieu
son Père ; — leur position et leur état sont fixés avant qu’aucune partie de la
prophétie soit développée, et, dans le royaume à venir, ils jouiront de cette
position, non pas d’être bénis sous le gouvernement de Christ, mais d’être
associés avec Lui. Ici, dans ce livre, ils ont simplement leur place dans le
royaume et la sacrificature ; c’est le titre individuel résultant de sa première
venue. [1:5] Ils sont aimés, lavés dans son sang, [1:6] et associés avec Lui
dans le royaume.
Ch. 22 v. 16-17 —
L’activité de l’amour dans l’Église, attiré et dirigé vers Jésus
[22:16] À la fin du livre, Christ est révélé comme l’Étoile du matin, place qui
n’appartient en aucune manière à la prophétie ; [22:17] c’est celle dans
laquelle l’Assemblée qui a attendu son retour est associée avec Lui pour
elle-même et le royaume. (Comparez la promesse faite aux vainqueurs à Thyatire
[(2:28)])1. Cela met l’amour en activité. Ce n’est pas, comme auparavant,
simplement le fait que l’on est aimé [(1:5)] et ce que cet amour nous a fait
devenir [(1:6)], mais ici, l’amour est attiré et dirigé premièrement vers Christ
dans la relation connue dans laquelle l’Assemblée se trouve avec Lui, puis vers
les saints qui entendent, ensuite vers ceux qui ont soif, et enfin vers le monde
entier. Le désir de l’Assemblée comme l’Épouse avec laquelle est l’Esprit, est
dirigé vers la seconde venue de Christ pour elle-même — vers la possession de
l’Étoile du matin ; puis l’Esprit se tourne vers les saints, les invitant à se
joindre à ce désir et à dire à Jésus : Viens ! Mais nous avons l’Esprit et non
pas encore l’Époux ; c’est pourquoi quiconque a soif est invité à venir et à
boire, et ainsi l’évangile est proclamé à tous : « Que celui qui veut prenne
gratuitement de l’eau de la vie ». C’est l’amour agissant dans le saint et se
tournant de Christ vers les pécheurs dans le monde.
1 Comparez la place de la nuée en Luc 9 [(v. 34-35)]. Là, c’est la voix du Père qui est entendue.