Chapitre 14
Ch. 14 v. 1-5 — Le résidu sur la terre renouvelée
Ch. 14 v. 1-3 — La bénédiction terrestre, et le cantique de la rédemption qui
s’y lie
Nous trouvons, au chapitre 14, les voies de Dieu à l’égard du mal ; [14:1] mais
en premier lieu, Il reconnaît et met à part le Résidu. Ce Résidu appartient
entièrement à la terre renouvelée. Il est vu sur ce qui sera en elle le centre
de la domination et de la gloire — le mont de Sion où l’Agneau régnera. Ceux qui
appartiennent au Résidu ont le nom de l’Agneau et le nom de son Père écrits sur
leurs fronts, c’est-à-dire que, par leur confession franche de Dieu et de
l’Agneau, ils ont rendu témoignage, et ont souffert comme Christ lui-même
souffrit durant sa vie, en rendant témoignage à Dieu son Père ; seulement ils
n’ont pas subi la mort. C’est un nouveau commencement ; ce n’est pas l’Assemblée,
ce n’est pas céleste mais c’est la bénédiction d’une terre délivrée, vue dans
ses prémices, en ceux qui ont souffert pour le témoignage qu’ils ont rendu.
[14:2] Les cieux célèbrent cette bénédiction ; la voix qui se fait entendre est
comme un bruit de grandes eaux et de forts tonnerres, mais c’est une voix de
joie aussi — une voix comme de joueurs de harpes. [14:3] Un cantique nouveau est
chanté devant le trône et devant les quatre animaux et les anciens. Le fait ici
est la chose importante. Nous avons vu, au chapitre 5 [(v. 9)], qu’un cantique
nouveau se fait entendre dans le ciel et du ciel en rapport avec la rédemption ;
les rachetés, objets de ce cantique, étaient faits rois et sacrificateurs
[(5:10)]. Ici, c’est la rédemption en rapport avec les bénédictions terrestres
et non point avec le royaume et la sacrificature en haut, et le cantique est
chanté devant le trône et la céleste compagnie qui l’entoure. Toutefois, le ciel
est en relation directe avec ce cantique. Il se rattache au triomphe remporté
sur la puissance du mal par la patience de ceux qui ont souffert.
Ch. 14 v. 4-5 — Les
caractères du résidu juif, associé à Christ, et le contraste avec le résidu du
chap. 7
[14:4] Ce qui caractérise d’une manière spéciale ceux qui se trouvent sur la
montagne de Sion avec l’Agneau, c’est leur pureté ; ils n’ont point été touchés
par toute la souillure qui les entourait. Leur passage à travers la douleur et
leur victoire les rattachent directement aux vainqueurs célestes. [14:3] Ce
qu’ils chantent n’est pas le cantique nouveau d’une rédemption céleste ;
toutefois c’est la victoire remportée lorsqu’ils se trouvaient aux portes mêmes
de la mort, bien qu’ils n’y soient pas descendus effectivement. C’est « comme un
cantique nouveau », que nul ne peut apprendre sinon ceux qui ont partagé les
souffrances terrestres de l’Agneau [14:4] et qui vont être ses compagnons dans
sa royauté terrestre. Ils l’ont suivi, et ils le suivront partout où il ira. Ils
sont les prémices d’une scène nouvelle. Ils ne se sont pas corrompus au milieu
de la corruption générale. [14:5] Ils n’ont pas été du nombre de ceux qui aiment
le mensonge, qui l’ont proféré ou qui s’y sont adonnés. Ils ont été gardés purs
de la corruption et de la fausseté, et ont confessé ouvertement la vérité. Ils
n’occupent pas une place céleste, mais ils sont irréprochables [14:1] et
partagent la place et la gloire terrestre de l’Agneau, l’accompagnant quelque
part qu’il aille dans la manifestation de cette gloire. Tout ce qui conduit à la
jouissance de ces privilèges n’aura plus lieu, quand une fois le royaume sera
établi. Ce sera alors trop tard pour montrer de cette manière la fidélité.
[14:3] Il y a entre ce Résidu et les saints célestes une relation que l’on ne
trouve pas au chapitre 7. [7:9] La multitude de ceux qui sont vêtus de robes
blanches se tient devant le trône et devant l’Agneau. [7:15] Ils sont devant le
trône de Dieu, l’adorent dans son temple [7:17] et sont consolés par l’Agneau.
[14:4] Ici, nous trouvons des saints associés d’une manière spéciale avec
l’Agneau sur la terre, dans leur marche et dans la place qui en résulte. Ils
forment le Résidu dont parlent les Psaumes (spécialement les Psaumes 1 à 41) ;
mais quoique sur la terre avec le Roi, ils sont achetés d’entre les hommes avant
que Christ vienne sur la terre ; [14:3] et le cantique qu’ils apprennent est
chanté devant les quatre animaux et les anciens. Ils ne sont pas avec eux, mais
ils chantent le cantique devant eux. [7:9] En résumé, la multitude d’entre les
nations est admise à jouir de privilèges spéciaux devant Dieu et l’Agneau ;
[14:1] le résidu juif est associé avec l’Agneau sur la terre, et dans un certain
sens, avec le ciel.
Ch. 14 v. 6-13 —
Avertissements quant à la suite des voies de Dieu envers la terre
La suite des voies de Dieu nous est présentée après ceci. [14:7] La terre est
avertie de quitter l’idolâtrie, parce que l’heure du jugement de Dieu était
venue. [14:6] L’évangile éternel est le témoignage rendu à la puissance de
Christ depuis le temps du paradis, en contraste avec la proclamation spéciale de
l’Assemblée et les bonnes nouvelles qui s’y rattachent. [14:8] La chute de
Babylone est annoncée ; [14:9-11] des avertissements et des menaces sont
adressés à ceux qui reconnaîtront la Bête ; [14:13] le temps est venu où mourir
dans le Seigneur devait cesser, toutefois la bénédiction de ceux qui mourraient
ainsi demeurait dès maintenant. La mort et la tribulation avaient pris fin. Ceux
dont il est parlé sont vus ici dans leur ensemble comme un corps complet ; s’il
en restait encore qui dussent mourir, ils mourraient dans le Seigneur, n’ayant
pas le repos et la bénédiction. Maintenant, leur repos est venu et ils ont leur
récompense.
Ch. 14 v. 14-20 — La
moisson et la vendange de la terre
Exécution de la vengeance sur tous les méchants par Christ
[14:16] Christ ensuite moissonne la terre — en séparant, recueillant et jugeant
; [14:20] puis il foule au pressoir ; il exécute sur les méchants une vengeance
inexorable. [14:18] Aussi voyons-nous que c’est l’ange qui a pouvoir sur le feu
qui réclame ce dernier jugement : c’est le jugement divin dans sa plénitude. Il
ne s’exerce pas dans les limites de Babylone, sphère dans laquelle l’homme a
formé et arrangé une organisation opposée à Dieu. Cela clôt l’histoire de toute
la scène introduite par l’enlèvement de l’enfant mâle au ciel [(12:5)]. Il est
revenu pour la vengeance.
La vigne de la terre,
système religieux prétendant produire du fruit en rapport avec Dieu
Une question intéressante se place ici. [14:18] Qu’est-ce que la vigne de la
terre ? C’est l’organisation produisant du fruit ou ce qui doit être tel (telle
est l’idée) et qui professe être en rapport avec Dieu, comme étant ce qu’il a
planté sur la terre. Israël avait été le cep tiré d’Égypte [(Ps. 80:8)] ; Christ
sur la terre était le vrai cep et il porte des sarments [(Jean 15:1)]. Ce n’est
pas la relation des siens avec Lui dans le ciel ; là ils sont vus comme parfaits
et non comme devant porter du fruit et être émondés. Mais par analogie, la chose
subsiste après que Christ est monté en haut, et les chrétiens professants sont
les sarments. Mais ici, nous avons la vigne de la terre, ce qui y a son
caractère et sa croissance, mais avec la prétention de prendre une position
religieuse par droit de succession sur la terre. Les vrais chrétiens sont en
haut ou forment ici-bas un résidu persécuté et individuel. Je ne doute point que
les Juifs ne doivent être alors le centre de ce système, mais ils seront mêlés
avec les gentils, adonnés à l’idolâtrie, avec sept esprits pires que celui qui
les possédait [(Matt. 12:45)], et les gentils apostats leur seront en tout cela
pleinement associés (Ésaïe 34, 63, 65, 66).