Introduction
Amos traite de l’état moral du peuple, d’Israël plus que de Juda
Le prophète Amos est un des prophètes qui traitent de l’état moral du peuple ;
il parle spécialement d’Israël qui, nous l’avons déjà vu dans les livres
historiques, représente plus particulièrement le peuple comme tel, tandis que
Juda n’était que comme un apanage de la maison de David, quoique, sans doute,
dans Juda aussi, un résidu du peuple ne cessât de subsister.
Jugement de Dieu comme
sujet, et comparatif avec Osée
Cette prophétie, qui ne s’étend pas à une époque aussi avancée dans l’histoire
d’Israël que celle d’Osée [(1:1 ; voir Os. 1:1)], s’exprime dans un style moins
ardent que cette dernière. Le péché n’est pas poursuivi avec ce feu consumant de
jalousie et de vengeance morale, qui caractérise le langage brûlant et
entrecoupé du prophète Osée. Rien de plus décidé, sans doute, contre le mal que
la parole d’Amos, quoiqu’elle soit très simple ; il parle de plus haut, pour
ainsi dire. Dans Osée, on voit l’angoisse produite par l’Esprit de Dieu, dans un
homme qui ne savait pas supporter le mal dans le peuple qu’il aimait comme étant
le peuple de Dieu, tandis que, dans Amos, on trouve davantage le calme du
jugement de Dieu lui-même ; il y a beaucoup moins de détails sur le péché.
Certaines fautes saillantes, d’un caractère spécial, sont signalées, et le
jugement le plus complet et le plus absolu est annoncé ; [1:2] au début
l’Éternel, du lieu de son trône, proclamant ses droits, rugit de Sion et fait
ouïr sa voix de Jérusalem. Ensuite, tout à la fin, vient le rétablissement de la
famille de David et d’Israël lui-même [(9:11, 14)]. On peut remarquer qu’avant
de prononcer le jugement d’Israël et de Juda, celui des nations circonvoisines
est aussi proclamé, tant pour leur hostilité et leur cruauté envers le peuple,
qu’à cause de leur conduite essentiellement opposée aux sentiments qui
conviennent à l’humanité, alors même qu’Israël n’avait pas eu à en souffrir ;
car Dieu en tient compte.
John Nelson Darby