Chapitre 2
Ch. 2 v. 1-9 — Encouragements de Dieu au résidu, et révélation de Son
intervention future
Dieu est avec le résidu malgré sa faiblesse, et plus tard, Lui-même établira Sa
puissance
[2:3] Mais le témoignage de Dieu s’occupe en même temps de l’effet naturel de la
chétive apparence de ce qu’ils pouvaient faire pour Lui, car il pense à tout ce
qui concerne son peuple. [2:4] Il était aussi fidèlement leur Dieu qu’au plus
beau moment de leur histoire. La preuve même en était plus grande. Il était avec
eux. [2:5] La parole qui était sortie de sa bouche lorsqu’il les avait fait
monter d’Égypte, il la maintiendrait ; son Esprit demeurerait au milieu d’eux.
Ils ne devaient pas craindre. Or, tout en soutenant la foi de ce faible résidu
par sa grande bonté, il va beaucoup plus loin. [2:6] S’il ne pouvait pas se
manifester au milieu d’eux, durant leur chute et l’établissement d’un autre
ordre de choses, le temps viendrait où il interviendrait Lui-même par sa propre
puissance. Il ébranlerait tout, puisque la création ne pouvait pas soutenir le
poids de sa gloire, [2:7] et établirait par sa gloire cette puissance, et en
remplirait sa demeure sur la terre.
Ch. 2 v. 6-7 —
Ébranlement de toutes choses par Dieu, et gloire remplissant la maison
[2:6] Non seulement la terre serait ébranlée, elle l’avait souvent été ; [2:7]
mais l’ennemi qui exerçait la puissance des ténèbres, qui avait toujours
entraîné les hommes à corrompre et à dégrader tout ce que Dieu avait établi en
bénédiction, sentirait la puissante main de Dieu ; [2:6] car maintenant, le ciel,
la terre, la mer, l’autorité en haut, ce qui était organisé en bas, tout l’ordre
établi, tout ce qui flottait informe dans ce monde, [2:7] et toutes les nations
seraient ébranlées ; l’objet du désir de toutes les nations viendrait, et la
maison qu’on rétablissait avec tant de peine, si mesquine à leurs yeux en
comparaison de son ancienne gloire [(2:3)], serait remplie de gloire par
l’Éternel.
Ch. 2 v. 7-9 — Maison
remplie de gloire par Christ Lui-même
[2:7] L’expression que j’ai rendue par « l’objet du désir viendra », est très
difficile à traduire. Il me semble, qu’en vue du contexte, ce que j’ai dit donne
le sens1, et que l’Esprit de Dieu a voulu s’exprimer à dessein avec un langage
vague qui, lorsque l’Esprit saisirait ce qui ferait vraiment la gloire de la
maison, embrasserait le Messie. Le but du passage est d’assurer que la maison
serait remplie de gloire2 ; en attendant, la gloire extérieure lui serait
accordée ; [2:8] l’argent et l’or étaient à l’Éternel. [2:9] Mais les nations
bouleversées, opprimées et s’opprimant l’une l’autre, ne sachant où trouver le
bonheur, la force et la paix, trouveront en Celui qui seul établirait la gloire
de l’Éternel et donnerait la vraie paix, trouveront, en un mot, en Christ seul,
le bonheur et la délivrance. Il serait la gloire de la maison que bâtissait ce
pauvre résidu.
1 La traduction anglaise le rend ainsi, et la traduction italienne de Diodati qui a la réputation d’être très exacte. De Wette traduit : « les choses précieuses ». Mais l’expression employée n’est pas celle dont on se sert habituellement pour exprimer des choses simplement précieuses, quoiqu’elle ait la même racine. Ici, c’est « Chemdath », là c’est « Chamudoth ». La difficulté est que le « viendra » est au pluriel. C’est peut-être pourquoi De Wette dit « choses » prenant chemdath (« vahu » venant premièrement) comme description des choses à venir. L’italien a la scelta verrà, l’objet choisi des nations viendra.
2 S’il n’en est pas ainsi et que le sens doive être déterminé par le verset suivant, le passage se rapporterait aux choses désirables des gentils, qui glorifieraient la maison ; mais je préfère ce qui est dans le texte.
Ch. 2 v. 9 — Gloire de
la maison de Dieu aux derniers jours, et paix sur la terre
[2:9] La dernière gloire de la maison serait plus grande que la première même.
Ce n’est pas « la gloire de la dernière maison », la maison est toujours
considérée comme la même maison. Dieu y mettra plus de gloire à la fin qu’au
commencement, et la paix de l’Éternel lui-même aurait là son siège. C’est ce qui
sera accompli aux derniers jours. Celui qui la remplira de gloire est bien venu,
mais, tout en faisant la paix éternelle pour nos âmes, le monde était dans un
tel état, qu’Il a dû dire au peuple : « Ne pensez pas que je sois venu mettre la
paix sur la terre ; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée » [(Matt.
10:34)]. [2:7] Ayant ébranlé toutes les nations, [2:9] il mettra, en venant dans
la gloire, la paix sur la terre1.
1 Il est remarquable que, dans Luc, lorsque Christ entre dans Jérusalem, il soit dit : « Paix au ciel » (Luc 19:38). La bénédiction sur la terre ne peut être réellement établie, jusqu’à ce que Satan soit précipité des cieux après la guerre finale avec les puissances célestes [(Apoc. 12:7-9)]. Jusqu’alors la terre a toujours été corrompue et gâtée par la puissance du mal ou par la malice spirituelle dans les lieux célestes. Alors, tout cela sera passé pour toujours. Satan peut se montrer dans le monde, si cela lui est permis, comme un adversaire, mais sa puissance céleste, comme méchanceté spirituelle, est finie à jamais : c’en est fait du chef de l’autorité de l’air [(Éph. 2:2)] ; sa place ne fut plus trouvée dans le ciel.
Ch. 2 v. 10-23 — Deux
autres prophéties se rapportant à la maison
Ch. 2 v. 10-19 — Sainteté de Dieu agissant envers un peuple profane, pour bénir
Deux autres prophéties terminent le livre de ce prophète, se rapportant, comme
tout son contenu, à la maison. [2:14] Le peuple qui négligeait l’Éternel, était
comme profane. [2:12] Ce qui est sanctifié ne peut pas sanctifier les choses
profanes ; [2:13] mais ce qui est souillé profane ce qui est saint, car la
sainteté est exclusive à l’égard du mal. La présence du mal la détruit par le
fait même qu’il est là, à moins que la sainteté ne soit celle d’une nature qui,
par son existence même, exclut tout ce qui lui est contraire ; ainsi que le fait
celle de Dieu. Mais Dieu, admis et reconnu, peut bénir par la puissance de sa
présence ; [2:18] ainsi, dès le jour que le peuple a cherché même à reconnaître
et à réaliser cette présence dans son sein, [2:19] la bénédiction en découlait.
Ch. 2 v. 20-23 —
L’héritier de David mis comme un cachet quand Dieu ébranlera tout
[2:21] La seconde prophétie revient à l’ébranlement de toutes choses ; [2:23]
alors le gouverneur de Juda, héritier de David, serait comme un cachet sur la
main de Celui qui les ébranlerait. Ceci est dit en même temps qu’Aggée encourage
le peuple auquel il s’adresse, époque à laquelle le peuple en avait un si grand
besoin. Cette prophétie, en nommant Zorobabel, a en vue Celui qui, lorsque Dieu
ébranlera les cieux et la terre, sera la vraie postérité de David et l’héritier
de sa couronne selon Dieu, le Christ de Dieu, l’Élu d’entre le peuple.
Ch. 2 v. 22 — Jugement
des nations montées contre Jérusalem, protégée par Dieu
Le jugement indiqué, verset 22, me semble non le jugement du chef de la bête,
mais celui des nations qui viendront contre Jérusalem dans ce jour-là. Tout ce
qui s’élevait contre les droits de l’Éternel, établis selon ses conseils à
Jérusalem, droits qui s’identifiaient avec la maison qu’on bâtissait, serait
renversé de fond en comble. Ceci est vrai en général, sans doute, de l’empire de
la bête ; mais les conditions de son existence sont tout autres. Dieu avait
placé Jérusalem sous sa puissance ; les forfaits qui appellent le jugement sur
elle, sont encore plus audacieux et plus intolérables que ceux dont les nations
sont coupables.