Chapitre 22
Ch. 22 v. 1-22 — Discours de Paul au peuple
Paul expose son appel et sa mission vers les nations, les Juifs le rejetant
[21:37] Paul s’était adressé en grec au commandant ; [21:40] mais toujours prêt
à gagner les autres par les attentions que l’amour suggère pour les sentiments
d’autrui — et particulièrement puisqu’il s’agissait du peuple bien-aimé, quoique
rebelle — l’apôtre parle au peuple en hébreu (c’est-à-dire dans leur langage
ordinaire, appelé hébreu). Il ne raconte pas ici ce que le Seigneur lui a dit en
se révélant à lui, [22:12] mais il fait particulièrement le récit de son
entrevue avec Ananias, Juif fidèle et estimé de tous. [22:18] Ensuite il aborde
le point qui caractérisait nécessairement sa position et sa défense. Christ lui
est apparu en lui disant : « Ils ne recevront pas ton témoignage à mon égard » à
Jérusalem, [22:21] et : « Je t’enverrai au loin vers les nations » (vers.
18-21). Béni soit Dieu, c’était la vérité ; mais à quoi bon rappeler ces paroles
du Seigneur à ceux-là même qui, d’après ce que Paul leur disait lui-même, ne
voulaient pas recevoir ce témoignage ? La seule chose qui donnât de l’autorité à
cette mission envers les Gentils c’était la personne de Jésus, et les Juifs n’y
croyaient pas.
Paul s’appuie sur le
témoignage d’Ananias seul
[22:12] L’apôtre avait beau s’appuyer sur la piété juive d’Ananias, toute vraie
qu’elle fût, elle n’était qu’un roseau cassé dans le témoignage que Paul rendait
au peuple ; cependant le témoignage d’Ananias était tout ce que l’apôtre
alléguait, le sien propre excepté. [22:22] Son discours ne servait qu’à une
chose, à faire ressortir la haine violente et incorrigible de ce pauvre peuple
contre toute pensée de grâce en Dieu, et son orgueil effréné qui allait, comme
il est dit, « devant la ruine » (Prov. 16:18).
Ch. 22 v. 23-30 — Paul
délivré mais lié par le commandant romain
[22:23] Le commandant, voyant la violence du peuple, [22:24] et ne comprenant
rien à ce qui se passait, ordonne avec le mépris orgueilleux d’un Romain, qu’on
lie Paul et qu’on le fouette pour qu’il dise quelle est la cause de la violence
de la foule contre lui. [22:27-28] Or, Paul lui-même était citoyen romain, et né
tel, tandis que le commandant avait acheté cette bourgeoisie. [22:25] Paul fait
savoir avec douceur qu’il jouit de ce droit, [22:29] et ceux qui allaient le
fouetter se retirent : le commandant avait peur, parce qu’il avait lié Paul,
mais son autorité y étant engagée, il le laisse lié. [22:30] Le lendemain
seulement, il délie l’apôtre et le fait comparaître devant le concile ou
sanhédrin des Juifs.