Chapitre 1er
Ch. 1 v. 1-14 — Position et mission confiée aux disciples par Jésus
Vie et service des disciples liés à la résurrection de Christ, par l’Esprit
Ce premier chapitre nous fournit le récit de ce qui regarde Jésus ressuscité et
les actes des apôtres avant la descente du Saint Esprit. — Les communications du
Seigneur, que nous y trouvons, présentent plusieurs points très intéressants.
[1:4-5] Jésus, homme ressuscité, agit et parle par le Saint Esprit après sa
résurrection comme il l’avait fait auparavant : précieux gage de notre propre
position, nous rappelant que nous aurons le Saint Esprit après notre
résurrection et que son énergie n’étant plus occupée à restreindre et à
mortifier la chair, pourra être consacrée tout entière à la joie et à
l’adoration éternelles et au service qui nous sera confié de la part de Dieu.
[1:8] Ensuite, le Seigneur ressuscité donne à ses disciples des commandements en
rapport avec la position nouvelle qu’il prend. Leur vie et leur service doivent
être formés et dirigés en vue de sa résurrection, vérité de laquelle ils avaient
des preuves irréfragables. Ils étaient encore sur la terre, mais ils y étaient
pèlerins, ayant devant les yeux de leur foi celui qui, ressuscité d’entre les
morts, les avait devancés : leurs rapports avec lui se rattachent encore à leur
position sur la terre ; [1:7] Jésus leur parle du royaume, et des choses qui
regardent le royaume. [1:8] Jérusalem était le point de départ de leur ministère
plus même que du sien ; car Jésus avait rassemblé les pauvres du troupeau là où
il les avait trouvés, particulièrement en Galilée1 ; mais maintenant la
résurrection ayant fait de Christ, en puissance, le vase des saintetés assurées
de David2, il appelle de nouveau Israël à reconnaître comme Prince et Sauveur
celui qu’il avait rejeté comme Messie arrivant sur la terre. Les épîtres de
Pierre se rattachent à ce point de vue de l’Évangile.
1 La mission donnée aux disciples en Luc 24:47-49 a été accomplie dans les Actes. Les discours de Pierre et ceux de Paul en sont la preuve, particulièrement aux chapitres 2 et 13. Cette mission n’est pas celle de Matthieu 28:19 qui ne s’adresse qu’aux Gentils. La mission de l’évangile de Luc est en rapport avec l’ascension du Seigneur à Béthanie, celle de Matthieu est donnée par un Christ ressuscité, en Galilée, où il avait trouvé « les pauvres du troupeau » (cf. Matthieu 4:15).
2 Notre Bibliquest : ou : « grâces assurées de David » (És. 55:3)
Attente de la réception
de l’Esprit Saint, et témoignage en partant de Jérusalem
[1:4] Cependant pour exercer ce ministère, les disciples devaient attendre
l’accomplissement de la promesse du Père, savoir le Saint Esprit [1:5] duquel
ils devaient être baptisés selon le témoignage de Jean : ce qui, leur assurait
le Seigneur, arriverait dans peu de jours. La venue du Saint Esprit ainsi promis,
faisait en même temps sortir les disciples du champ des idées purement
temporelles des Juifs : [1:4] la promesse du Saint Esprit de la part du Père
était autre chose [1:6] que celle de la restauration du royaume d’Israël par la
puissance de Jéhovah, le Dieu de jugement. [1:7] Ce n’était pas aux disciples de
connaître le temps et la saison de cette restauration dont le Père gardait la
connaissance par devers lui ; [1:8] mais ils recevraient eux-mêmes la puissance
du Saint Esprit qui descendrait sur eux, et ils serviraient à Jésus de témoins (comme
ils l’avaient connu et selon la manifestation de lui-même après sa résurrection),
à Jérusalem, dans toute la Judée, en Samarie et jusqu’aux bouts de la terre,
faisant ainsi de Jérusalem le centre et le point de départ de l’œuvre qu’ils
devaient accomplir selon la mission de Luc 24:47. [1:9] Cependant leur
témoignage était fondé sur le fait qu’ils avaient vu leur Maître et leur
Seigneur ravi d’avec eux, et reçu dans les nuées du ciel qui le cachaient à
leurs yeux. [1:10] Ils regardaient donc, les yeux fixés en haut, lorsque deux
messagers du ciel [1:11] viennent leur annoncer que ce Jésus qui venait d’être
élevé d’avec eux au ciel, devait revenir de la même manière. Il s’agit donc ici
de la manifestation de Jésus dans le monde au-dessous du ciel : Jésus reviendra
ici-bas pour être vu du monde. Nous n’avons pas ici l’enlèvement de l’Église ni
l’association de l’Église avec Lui pendant son absence. [1:12] Avec la
connaissance de Jésus ravi du monde et devant revenir au monde, termes et
éléments de tout leur enseignement, les apôtres s’en retournent à Jérusalem pour
attendre le Saint Esprit qui leur était promis. Ils ne se rendent pas en Galilée
: ils vont être témoins à Jérusalem des droits célestes du Christ rejeté sur la
terre par Jérusalem et les Juifs1.
1 Dans ce sens ce n’est pas une continuation de la mission de Christ sur la terre. Cette dernière est continuée par la mission de Matthieu 28 qui a son point de départ en Galilée.
Ch. 1 v. 15-26 —
Circonstances avant la venue de l’Esprit Saint
Action par l’intelligence de la Parole, sans encore le don de la puissance
divine
Les versets que nous venons d’examiner montrent clairement la position dans
laquelle les disciples étaient placés et la mission qui leur était confiée ;
mais avant qu’ils reçoivent le Saint Esprit pour l’accomplir, quelques autres
circonstances caractéristiques trouvent leur place dans ce même chapitre. Les
disciples, conduits par Pierre dans ce chemin, agissent d’après l’intelligence
de la Parole, avant que d’être doués de la puissance d’en haut. Ainsi ces deux
choses sont distinguées, l’intelligence de la Parole et le don de la puissance
d’en haut.
Choix d’un témoin et
apôtre selon la Parole, avec l’approbation divine
Il paraît que, sans que Pierre ait été directement conduit par le Saint Esprit,
l’Esprit a mis son sceau sur ce qui a été fait ici d’après la parole de l’Ancien
Testament, comprise par l’apôtre. Nous avons déjà vu que Christ, après sa
résurrection, avait ouvert l’intelligence de certains disciples pour comprendre
les Écritures [(Luc 24:45)]. N’ayant pas encore reçu le Saint Esprit, les
apôtres agissent d’après un principe judaïque : [1:26] ils présentent le sort à
l’Éternel pour qu’il décide. [1:23] Cependant le sort n’était pas tout, et il
n’était pas tiré sans faire une distinction. L’autorité apostolique découlait du
fait de la nomination des apôtres par Jésus lui-même ; l’intelligence des
Écritures faisait comprendre aux disciples réunis ce qui devait avoir lieu : le
but que le Seigneur avait assigné à leur service limitait leur choix au petit
cercle de ceux qui possédaient les qualités nécessaires pour atteindre ce but.
[1:21-22] Ils devaient être capables par leurs antécédents, ainsi que l’avait
dit Jésus, d’être ses témoins parce qu’ils avaient été avec lui dès le
commencement, et ils devaient être capables maintenant de témoigner aussi que ce
même Jésus que les Juifs avaient rejeté et crucifié, était bien réellement
ressuscité d’entre les morts. Ici, avant le don du Saint Esprit, l’autorité
apostolique est exercée à Jérusalem sur le principe juif. En cela il n’y avait
ni recherche, ni exercice de l’esprit humain. [1:20] La parole : « Qu’un autre
prenne sa charge de surveillant », guidait leur conduite quant aux
qualifications nécessaires ; ce qui les décidait c’était la capacité d’être les
témoins de la carrière terrestre, puis de la résurrection et de l’ascension de
Jésus. [1:25] Le sort de l’Éternel désignait l’individu qui devait prendre la
place de Judas. [1:23] Deux hommes, Joseph, appelé Barsabbas, et Matthias, sont
choisis comme possédant les qualités exigées, [1:26] et le sort tombe sur
Matthias qui prend place avec les onze apôtres (vers. 26) ; mais la puissance
promise leur manquait encore à tous.