Chapitre 1er
Nombreuses mentions d’Édom, montrant toujours de la haine pour Israël
Les passages où il est fait mention d’Édom, sont passablement nombreux dans les
prophètes. Ce peuple descendu d’Isaac, aussi bien que Jacob, avait une haine
invétérée contre la postérité de ce dernier, favorisée comme peuple de
l’Éternel. Le Psaume 137 nous parle de cette haine, verset 7. — Au Psaume 83
[(v. 6)], nous trouvons Édom faisant partie de la dernière confédération contre
Jérusalem, dont le but était de rayer le nom d’Israël de dessus la terre. Ézéch.
35, insiste sur cette haine perpétuelle d’Édom, qui se montra dès le début, en
refusant de laisser passer Israël par son pays, et sur le désir de ceux d’Édom
de posséder la terre d’Israël. Notre prophète s’étend sur les détails de la
manifestation de cette haine, qui a éclaté lorsque Jérusalem a été prise ; il
est possible qu’il y ait eu quelque chose de ce genre, quand Jérusalem a été
prise par Nebucadnetsar. Édom est associé à Babylone (Ps. 137), comme l’ennemi
acharné de Jérusalem ; mais il est évident que la prophétie s’étend à d’autres
événements. Jérusalem sera de nouveau prise par les gentils, qui chercheront à
assouvir leur haine contre la ville de l’Éternel et à satisfaire leurs ambitieux
projets. Édom joue un triste rôle à cette occasion, et son jugement est en
proportion de sa faute : ce peuple est totalement retranché. Lorsque tout le
monde se réjouira, sa désolation sera complète. [v. 11] Édom s’était promis de
profiter des attaques des nations contre Jérusalem pour posséder le pays, et
s’est joint à elles pour prendre part à l’attaque, [v. 14] dressant des
embûches, ainsi que cela peut se comprendre d’un peuple ayant les habitudes des
tribus arabes, pour s’emparer des fugitifs, leur couper la retraite, les piller
tant qu’il pouvait, et les livrer aussi à leurs ennemis. [v. 15] Il ne savait
pas que la journée de l’Éternel était sur toutes les nations, et que cette
conduite ne faisait qu’attirer une malédiction spéciale sur sa tête. Voici ce
qui est dit du jugement exécuté contre les descendants d’Ésaü : [v. 8] Dieu les
prive de leur sagesse ; [v. 9] leur orgueil les trompe, leur force leur manque,
afin qu’ils soient tous retranchés.
Édom maltraité par les
nations alliées, instruments de son jugement
[v. 11] Nous les avons vus se réunissant avec la dernière confédération, contre
Jérusalem, et prenant part à son malheur ; mais il semble que leurs confédérés
les trompent (Abdias 7). Et Édom, maltraité par ses anciens amis, devient petit
parmi les nations (v. 1, 2). Les nations sont les premiers instruments de la
vengeance de l’Éternel.
Désolation d’Édom aux
temps de la fin
Désolation d’Édom, lieu de rassemblement des nations, par l’Éternel, en Ésaïe
Mais un autre événement, plus terrible encore, se rattache au nom d’Édom ou de
l’Idumée, et est l’occasion du jugement de ce peuple de la part de l’Éternel.
C’est là que les armées des nations seront rassemblées aux derniers jours. Ceci
nous est raconté dans És. 34 et 63. Voyez, en particulier, le chapitre 34:5, 6.
Le reste du chapitre nous montre le jugement de désolation dans les termes les
plus forts ; le chapitre 63 nous présente l’Éternel lui-même revenant de ce
jugement où il a foulé le pressoir, — seul, aucun des peuples de la terre
n’ayant été avec Lui [(És. 63:3)].
Jugement sur Édom par
Israël, après sa bénédiction
Finalement, Israël même sera un instrument dans la main de l’Éternel, pour
l’exécution de son jugement contre Ésaü (Abdias 18). La destruction, dans Ésaïe,
se rapporte spécialement aux armées des nations qui, dans leurs marches, se
trouvent assemblées en Édom. La part qu’Israël prend au jugement est sur le
peuple en général, et après, je le suppose, lorsque Christ comme Messie est à
leur tête (comparez les versets 17, 18). És. 11:14, semble confirmer cette
manière de comprendre ce passage. En tout cas, c’est après la bénédiction
d’Israël que cela a lieu.
Destruction d’Édom sans
aucun reste, établie dans plusieurs prophètes
Voici les autres passages qui déclarent qu’il n’y aura aucun reste d’Édom : Abd.
5, 6, 9, 18 ; Jér. 49:9, 10, etc., jusqu’au verset 22, et on remarque qu’il n’y
a point de restauration d’un résidu, comme dans le cas d’Élam et d’autres
nations. Une partie de la prophétie de Jérémie établit les mêmes faits que celle
d’Abdias, dans les mêmes paroles, à très peu de chose près. Le même jugement est
prononcé, Ézéch. 35, et És. 34, déjà cité. On voit dans ces chapitres, ainsi que
dans És. 63, que c’est la cause de Jérusalem que l’Éternel plaide contre Édom :
Ézéch. 35:11 ; És. 34:8 ; 63:4. L’Éternel, dans ces passages, n’oublie pas les
pensées d’amour envers Sion et son peuple.
A la fin de la
prophétie, fidélité de Dieu apportant la paix à Son peuple
Il termine la prophétie d’Abdias avec le témoignage de l’effet de son appel à la
repentance et de sa fidélité à ses promesses, à cet amour qui ne se lasse pas.
[v. 20] La puissance et la force contre ces redoutables ennemis seraient données
à Israël, qui posséderait en paix son territoire, qu’ils avaient envahi. [v. 21]
La délivrance serait sur la montagne de Sion ; de là on jugerait la montagne
d’Ésaü, et le royaume serait à l’Éternel.
Motifs du jugement de
Babylone et d’Édom
En Babylone, la puissance corruptrice a été jugée ; en Édom, la haine contre le
peuple de Dieu.
John Nelson Darby