Chapitre 1er
Exercice de l’hospitalité envers ceux qui travaillent pour le nom du Seigneur
[v. 5] La troisième épître encourage le croyant à l’exercice de l’hospitalité,
soit envers les frères connus, soit envers les étrangers, [v. 6] et à tous les
soins bienveillants qui peuvent favoriser leur voyage quand ils s’en vont, [v.
8] pourvu qu’ils viennent avec la vérité et pour l’amour de la vérité, [v. 7]
sans salaire et sans provision. [v. 5] Gaïus les recevait, à ce qu’il paraît, et
leur venait en aide à la fois chez lui, [v. 6] et pour leur voyage. [v. 10]
Diotrèphe, par contre, n’aimait pas ces étrangers, qui allaient partout, dit-on,
sans mission formelle et sans moyens visibles d’existence. [v. 7] Ils étaient
sortis pour l’amour du nom du Seigneur et n’avaient rien reçu des gentils. [v.
8] Si réellement ils venaient pour l’amour de ce nom, on faisait bien de les
recevoir.
Insistance sur
l’importance de la vérité tout au long de l’épître
La vérité, caractère du véritable amour
Encore une fois l’apôtre insiste sur la vérité comme caractérisant le véritable
amour : [v. 1] « Que j’aime dans la vérité, » dit-il à Gaïus. [v. 3] Il se
réjouissait quand les frères (je pense ceux que Gaïus avait reçus dans sa maison
et qu’il avait aidés pour leurs courses) rendaient témoignage à la vérité qui
était en lui, comme en effet il marchait dans la vérité. [v. 4] L’apôtre n’avait
pas de joie plus grande que celle d’apprendre que ses enfants marchaient dans la
vérité. [v. 8] En recevant ceux qui sortaient pour prêcher la vérité, on aidait
à la vérité elle-même ; on était son collaborateur. [v. 10] Diotrèphe ne voulait
rien avoir à faire avec cela ; non seulement il refusait de recevoir ces
prédicateurs itinérants, mais il excommuniait ceux qui faisaient cette oeuvre.
[v. 9] Il réclamait l’autorité pour lui-même. [v. 10] L’apôtre dit qu’il s’en
souviendrait. On doit faire du bien. [v. 11] « Celui qui le fait est de Dieu ».
Témoignage de la vérité
envers ceux qui la répandent fidèlement
[v. 12] Jean va si loin, quant à la vérité, qu’il dit qu’elle-même elle rend
témoignage à Démétrius. Je pense que celui-ci l’avait propagée, et que
l’établissement et l’affermissement de la vérité partout — au moins là où il
avait travaillé — étaient un témoignage à son égard.
La vérité, pierre de
touche et garantie des fidèles
Cette insistance avec laquelle l’apôtre revient sur la vérité, comme pierre de
touche pour les derniers jours, est très remarquable. [v. 7] Il en est de même
de ces courses de prédicateurs, accomplies par des personnes qui ne prenaient
rien des gentils, laissant à Dieu le soin de les faire recevoir par ceux qui
avaient la vérité à coeur : la vérité étant leur unique passeport au milieu des
chrétiens, et le seul moyen par lequel l’apôtre pouvait garantir les fidèles. Il
semble bien que ces hommes étaient Juifs de race, car Jean dit : « Ne recevant
rien des gentils », l’apôtre faisant ainsi la distinction. Je fais remarquer
cela, parce que, s’il en est ainsi, la force de l’expression de : « Non pas
seulement pour les nôtres » (1 Jean 2:2), devient simple et évidente, ce qu’elle
n’est pas pour tous. Jean, de même que Paul, fait la différence entre « nous »
Juifs, et les autres, quoique tous soient un en Christ. [v. 9] On peut remarquer
encore que l’apôtre s’adresse à l’assemblée, non au chef Diotrèphe ; et que
c’était ce directeur, qui, aimant la prééminence, résistait à ses paroles, ce
que l’assemblée, à ce qu’il paraît, n’était pas disposée à faire.
Autorité parmi les
saints et dans l’Assemblée
Persévérer dans la piété malgré l’opposition de l’autorité hostile
[v. 5] Gaïus persévérait dans sa piété, [v. 10] malgré l’autorité ecclésiastique
(quel que fût son droit ou prétendu droit) que Diotrèphe exerçait évidemment :
car il chassait des personnes de l’assemblée.
Aucune autorité
reconnue pour sanctionner la mission d’un serviteur, sauf la vérité
[v. 10] Ensuite, l’apôtre annonce que, quand il serait arrivé, il montrerait sa
puissance réelle (comme Paul [2 Cor. 13:2]). Il ne reconnaissait pas en
lui-même, une autorité ecclésiastique qui pût porter remède à ces choses par un
ordre. Ces épîtres sont très remarquables sous ce rapport. [v. 8] Quant à ceux
qui circulaient pour prêcher, la seule arme que l’apôtre eût, était, même s’il
s’agissait d’une femme, d’appeler l’attention sur la vérité. L’autorité du
prédicateur était tout entière là. Sa compétence était une autre question.
L’apôtre ne connaissait aucune autorité qui sanctionnât leur mission, et dont
l’absence démontrât que celle-ci était fausse ou non autorisée. [2 Jean 10]
Toute la question de la réception de ces personnes gît dans la doctrine qu’ils
apportaient. Il n’y avait pas pour l’apôtre d’autre moyen de juger de l’autorité
de leur mission ; il n’y en avait donc pas d’autre ; car, s’il y en avait eu une
autre, cette autorité aurait découlé de lui. Il aurait pu dire : « Où sont les
preuves de leur mission ? » Jean n’en connaissait point d’autres que celle-ci :
Apportent-ils la vérité ? Sinon, ne les saluez pas ! [v. 8] S’ils apportent la
vérité, vous faites bien de les recevoir, [v. 10] malgré tous les Diotrèphes du
monde.
John Nelson Darby