Chapitre 2
Ch. 2 v. 1-6 — Propagation de la vérité par le ministère
Ch. 2 v. 1 — Exhortation à marcher fermement avec la force venant de Christ
[2:1] L’homme de Dieu doit se fortifier dans la grâce qui est dans le Christ
Jésus. Christ n’était pas changé, quoi qu’il en fût des hommes, et celui qui
souffrait de leur abandon pouvait, sans être découragé, exhorter son bien-aimé
Timothée à persévérer fermement dans la Parole. Nulle part ailleurs nous ne
trouvons l’homme de Dieu plus instamment exhorté à marcher avec courage et sans
hésitation que dans cette épître, qui est le témoignage de la chute et de la
ruine de l’Assemblée.
Ch. 2 v. 2 —
Communication de la vérité reçue par le ministère de Timothée
Timothée doit transmettre la vérité reçue de Paul et assurée
[2:2] La vérité était le trésor spécial qui avait été confié à Timothée : il
devait, non seulement la garder, ainsi que nous l’avons vu, mais prendre soin
qu’elle fût propagée et communiquée à d’autres, plus tard, et peut-être plus
loin. Ce qu’il avait entendu de Paul devant plusieurs témoins (qui pouvaient
confirmer Timothée dans ses convictions quant à la vérité et affirmer aux autres
que ce qu’il annonçait était bien ce qu’il avait reçu de Paul), Timothée devait
le communiquer à des hommes fidèles, capables d’enseigner les autres. Il devait
employer des moyens ordinaires : ce n’est pas l’Esprit dans l’Assemblée, de
telle sorte que l’Assemblée fût une autorité ; ce n’est plus la révélation.
Timothée, bien instruit dans la doctrine que prêchait l’apôtre, confirmé dans
ces vues par plusieurs autres témoins qui avaient aussi appris cette doctrine de
Paul, en sorte qu’elle était commune à tous comme vérité connue et reçue, devait
prendre soin qu’elle fût communiquée à d’autres hommes fidèles. Il ne s’agit pas
ici non plus d’une autorisation à accorder, d’une consécration, comme on dit,
mais de ce que Timothée devait communiquer à des personnes fidèles : la vérité
qu’il avait reçue de Paul.
Le fidèle propage la
vérité, non l’Assemblée
Cette instruction de l’apôtre exclut l’idée de l’Assemblée comme propagatrice de
la vérité : cette propagation était l’affaire du fidèle enfant dans la foi, de
l’apôtre, ou du ministère.
Timothée, instrument
pour transmettre la vérité, et non origine de celle-ci
Timothée lui-même n’était pas une autorité non plus : il était un instrument, et
il devait rendre d’autres capables d’être aussi des instruments pour communiquer
la vérité, ce qui est bien autre chose que d’être la règle de la vérité. [2:2]
Il devait communiquer à des hommes fidèles ce qu’il avait entendu, et les autres
témoins servaient de garantie contre l’introduction de ce qui était faux, ou
celle de ses propres opinions, s’il avait été disposé à en avoir.
Perpétuation du
ministère, non de l’autorité, pour enseigner la vérité connue
C’est ainsi que, dans son sens ordinaire, le ministère se perpétue ; des
personnes compétentes s’occupent avec soin de la communication, non de
l’autorité, mais de la vérité à d’autres fidèles personnes. Dieu peut susciter
qui il veut et lui donner l’énergie de son Esprit ; et c’est dans cette énergie
que se trouvent la force et une œuvre efficace ; [2:2] mais la Parole ici
suppose la communication soigneuse de la vérité à des personnes propres pour
cette œuvre. Les deux principes, la libre action de l’Esprit, et la
communication de la vérité à des hommes fidèles, excluent également l’idée de la
communication de l’autorité officielle et l’idée que l’Assemblée fasse autorité
à l’égard de la foi ou bien qu’elle soit propagatrice de la vérité. Si Dieu
suscite qui il veut, comme il veut, le moyen qu’il emploie, quand il n’y a pas
d’opération spéciale de sa part, est de faire communiquer la vérité à des
personnes propres à la propager : c’est là tout autre chose que de conférer une
autorité ou un droit exclusif ou officiel de prêcher. Et c’était la vérité
révélée, connue, que Timothée devait communiquer, la vérité qui avait l’autorité
directe de la révélation — ce que les écrits de Paul peuvent seuls nous fournir,
ou bien, cela va sans dire, d’autres écrits inspirés.
Ch. 2 v. 3-6 — Qualités
pour accomplir l’œuvre : souffrances, combat, travail
Ensuite, l’apôtre montre les qualités nécessaires à Timothée pour continuer
l’œuvre dans les circonstances dans lesquelles lui et l’Assemblée elle-même se
trouvaient. [2:3] Il fallait savoir supporter les privations, les désagréments,
les difficultés et les peines comme un bon soldat de Jésus Christ, [2:4] et se
garder de s’embarrasser dans les affaires de la vie : un soldat au service ne
pourrait faire ainsi ; il doit être libre de tout pour plaire à celui qui l’a
appelé sous les armes. [2:5] Timothée devait aussi, comme un combattant dans la
lice, combattre selon les règles, selon ce qui, à la fois, convient au serviteur
du Seigneur, et est conforme à Sa volonté ; [2:6] il devait premièrement
travailler, pour jouir justement des fruits de ses travaux. Telles sont les
conditions pratiques du service divin, quand on s’y engage. [2:3] Il faut
prendre sa part des souffrances, [2:4] ne pas s’embarrasser dans les choses du
monde, [2:5] combattre selon les lois, [2:6] travailler premièrement avant
d’attendre des fruits.
Ch. 2 v. 8-13 —
Souffrances dans le ministère
Souffrances des ministres de la Parole, n’empêchant pas l’action de l’Esprit
L’apôtre revient ensuite aux principes élémentaires, mais fondamentaux de la
vérité, et aux souffrances des ministres de la Parole, qui du reste
n’empêchaient nullement l’opération de l’Esprit de Dieu pour élargir la sphère
dans laquelle se propageait la vérité et se répandait la parole de Dieu : [2:9]
nul ne pouvait lier la Parole, ce puissant instrument de l’opération de Dieu.
Ch. 2 v. 8 — Deux
parties de la vérité : fidélité de Dieu aux promesses, et résurrection de Christ
[2:8] La vérité de l’évangile (il ne s’agit pas ici du dogme) se divise en deux
parties, dont l’apôtre parle aussi dans l’épître aux Romains, savoir
l’accomplissement des promesses et la puissance de Dieu en résurrection : Jésus
Christ, « de la semence de David », et « ressuscité d’entre les morts ». Ce sont
là, en effet, pour ainsi dire, les deux pivots de la vérité : Dieu fidèle à ses
promesses (fidélité qui se montre spécialement en relation avec les Juifs), et
Dieu puissant pour produire quelque chose de tout nouveau par sa puissance
créatrice et vivifiante, manifestée dans la résurrection, qui mettait aussi le
sceau de Dieu sur la personne et sur l’œuvre de Christ.
Ch. 2 v. 9-10 —
Caractère des souffrances dans le service, comme celles de Christ
Participation aux souffrances de Christ pour l’amour des siens
Les souffrances qui se trouvent sur le chemin du service de l’évangile prennent
ensuite un caractère élevé et remarquable dans la pensée de l’apôtre affligé.
[2:9] Ces souffrances sont la participation aux souffrances de Christ ; et cette
participation, chez l’apôtre, eut lieu à un degré tout à fait remarquable. Les
expressions dont Paul se sert ici, par rapport à lui-même, sont telles qu’on
peut se servir des mêmes paroles par rapport à Christ en ce qui regarde son
amour. Quant à la propitiation, nul autre que Christ ne pouvait y prendre part :
mais dans le dévouement et dans les souffrances pour l’amour et pour la justice,
les chrétiens ont le privilège de souffrir avec lui. Or ici, quelle part
l’apôtre avait-il dans les souffrances du Christ ? [2:10] « J’endure tout,
dit-il, pour l’amour des élus » ; c’est bien ce que le Seigneur a fait. L’apôtre
marchait de près sur les traces de Jésus et dans le même but d’amour, afin que
les élus obtiennent « le salut qui est dans le Christ Jésus, avec la gloire
éternelle ». Ici l’apôtre, cela va sans dire, devait ajouter : « qui est dans le
Christ Jésus » ; mais les paroles sont merveilleuses dans la bouche de tout
autre que le Seigneur lui-même ; car c’est ce que le Seigneur a fait.
La part à la gloire de
Christ ici-bas se lie à la part endurée des souffrances
Remarquez aussi que plus les souffrances sont grandes (combien les nôtres sont
petites à cet égard !), comme fruit de l’amour pour les objets des conseils de
Dieu, plus notre privilège est grand : plus nous avons part à ce qui était la
gloire de Christ ici-bas.
Ch. 2 v. 10-13 —
Soutien dans les afflictions par la conformité à Christ
Cette pensée soutient l’âme dans les afflictions pareilles : on a le même but
que le Seigneur lui-même. L’énergie de l’amour s’adresse dans la prédication de
l’évangile à tout le monde ; la persévérance au milieu des afflictions, des
difficultés et de l’abandon, est soutenue par le sentiment qu’on travaille à
l’accomplissement des conseils de Dieu : [2:10] on supporte tout pour les élus,
pour les élus de Dieu, afin qu’ils aient le salut et la gloire éternelle. Paul
éprouvait ce sentiment ; il connaissait l’amour de Dieu ; il désirait, au prix
de quelque souffrance que ce soit, dans la mer tumultueuse de ce monde, que ceux
qui étaient les objets du même amour aient part au salut et à la gloire que Dieu
conférait. [2:11] Cette parole était certaine — c’est-à-dire ce que Paul venait
d’annoncer — car si l’on mourait avec Christ, on vivrait avec lui ; [2:12] si
l’on souffrait, on régnerait avec lui. Si on le reniait, il renierait celui qui
le reniait ; les conséquences d’un tel acte demeuraient dans toute leur force,
elles se rattachaient à l’immuabilité de la nature du Seigneur et de son être,
et se montraient dans l’autorité du jugement qu’il prononçait. [2:13] Il ne
pouvait se renier lui-même, parce que les autres étaient incrédules.
Ch. 2 v. 14-26 —
Principes de la marche individuelle selon Dieu
Ch. 2 v. 14-19 — Maintien des principes de la foi, Dieu ne changeant pas
[2:14] Timothée était fortifié pour maintenir ces grands principes qui se
rattachaient à la nature morale du Seigneur, et ne pas se laisser entraîner par
des spéculations qui ne faisaient qu’égarer les âmes et corrompre la foi. [2:15]
Il devait se montrer comme un ouvrier approuvé de Dieu, bien nourri dans la
vérité et sachant la développer dans ses diverses parties, selon la pensée et
les desseins de Dieu, n’ayant pas honte de son travail devant ceux qui
pourraient le juger (vers. 14 et suiv.). [2:16] Quant aux vaines et profanes
pensées des spéculations des hommes, il devait les éviter ; elles ne pouvaient,
dans leur progrès, produire d’autre fruit que l’impiété ; [2:18] elles pouvaient
avoir une grande apparence d’élévation et de profondeur, comme celle qui
déclarait que la résurrection avait déjà eu lieu, ne faisait que pousser la
doctrine de notre position en Christ charnellement au-delà des bornes : [2:17]
ces doctrines rongeaient comme une gangrène. [2:18] Déjà celles dont l’apôtre
parle avaient renversé la foi de quelques-uns, c’est-à-dire leur conviction à
l’égard de la vérité et la profession qu’ils en avaient faite. Mais en pensant à
ce renversement de la foi de quelques-uns, [2:19] l’âme de l’apôtre trouvait son
refuge dans ce qui ne s’ébranle pas, quelle que soit la décadence de l’Assemblée
ou l’infidélité des hommes. Le solide fondement de Dieu reste inébranlable,
ayant ce sceau : « Le Seigneur connaît ceux qui sont siens ». C’est là la devise
du sceau, pour ainsi dire, du côté de Dieu, et rien ne peut le toucher1 ;
l’autre côté de ce sceau est celui de l’homme ; sa devise est celle-ci : « Qu’il
se retire de l’iniquité, quiconque prononce le nom du Seigneur ! ». C’est la
responsabilité de l’homme ; mais cela caractérise l’œuvre et le fruit de la
grâce, partout où cette œuvre est réelle et où un vrai fruit est produit.
1 Tout en étant une très grande source de consolation, c’est une preuve de décadence ; car les hommes aussi devraient connaître ceux qui sont au Seigneur. Ce n’est plus : « Le Seigneur ajoutait tous les jours à l’Assemblée ceux qui devaient être sauvés » [(Act. 2:47)].
Ch. 2 v. 19-21 —
Responsabilité du fidèle au milieu de la ruine de l’Assemblée
Ch. 2 v. 19-21 — Responsabilité de fidélité individuelle pour être séparé du mal
Mais ici l’état de choses que l’apôtre contemple dans cette épître ressort
clairement : l’Assemblée extérieure avait pris un caractère tout nouveau, tout
autre que celui qu’elle avait eu au commencement ; et maintenant, l’individu
était rejeté sur sa propre fidélité, comme ressource et comme moyen d’échapper à
la corruption générale. [2:19] Le solide fondement de Dieu demeure : la
connaissance qu’a Dieu lui-même de ceux qui sont siens, et la séparation
individuelle de toute iniquité ; [2:20] mais l’Assemblée extérieure prend aux
yeux de l’apôtre le caractère d’une « grande maison ». Tout se trouve dans cette
maison, des vases à honneur et des vases à déshonneur, des vases précieux ou
vils. [2:21] La conduite de l’homme de Dieu consiste à se purifier des derniers,
à se tenir à part et à ne pas se souiller de ce qui est faux et corrompu. C’est
un principe de toute importance que le Seigneur nous a fourni dans sa Parole. Il
a permis que le mal se montre assez aux temps apostoliques pour donner occasion
à l’établissement, par la révélation, de ce principe comme devant gouverner le
chrétien. L’unité de l’Assemblée est si précieuse, elle a une telle autorité sur
le cœur de l’homme, que, à la suite de la décadence de l’Assemblée, il y avait
danger que le désir de l’unité extérieure ne conduise les fidèles mêmes à
accepter le mal et à marcher en communion avec lui pour ne pas rompre cette
unité. Le principe de la fidélité individuelle, de la responsabilité
individuelle envers Dieu, est donc établi et élevé au-dessus de toute autre
considération ; car il tient à la nature de Dieu lui-même et à son autorité sur
la conscience de l’individu. [2:19] Dieu connaît les siens ; telle est la source
de confiance. Moi je ne sais qui ils sont. Et que ceux qui prononcent le nom de
Jésus se séparent du mal. Ici je trouve ce que je puis reconnaître. Maintenir en
pratique la possibilité de l’union entre le nom de Jésus et le mal, c’est
blasphémer ce nom.
Fidélité et séparation
pour honorer le Seigneur
Purification du fidèle pour être un vase à honneur pour Christ
[2:20] L’ensemble de tous ceux qui se disent chrétiens est envisagé comme une
grande maison : le chrétien fait extérieurement partie de cet ensemble malgré
lui, car il se dit chrétien, et la grande maison consiste en tous ceux qui se
disent tels ; [2:21] mais le chrétien se purifie personnellement de tous les
vases qui ne sont pas à l’honneur du Seigneur. C’est là la règle de la fidélité
chrétienne : ainsi, personnellement purifié de communion avec le mal, il sera un
vase à honneur, propre au service du Maître. Tout ce qui est contraire à
l’honneur de Christ, en ceux qui portent son nom, voilà ce dont il faut se tenir
à l’écart.
Marche de l’individu au
milieu de ce qui déshonore le Seigneur
Il ne s’agit pas ici de la discipline pour les fautes individuelles, ni de la
restauration des âmes dans une assemblée qui a perdu en partie sa spiritualité,
mais d’une marche à suivre par l’individu quant à ce qui déshonore le Seigneur
de quelque manière que ce soit.
Responsabilité
individuelle de suivre les directions de Dieu, qui reste fidèle
Ces conseils sont solennels et importants ; ce qui les nécessite est triste dans
sa nature : mais tout cela ne fait que montrer la fidélité et la grâce de Dieu ;
et Dieu nous fournit ici une direction claire et précieuse pour notre conduite,
quand nous nous trouvons dans des circonstances semblables. La responsabilité
individuelle ne peut jamais cesser.
Responsabilité
individuelle et lien avec l’état de l’assemblée
Responsabilité inchangée, que l’assemblée marche selon Dieu ou non
Quand le Saint Esprit agit énergiquement et triomphe sur la force de l’Ennemi,
les personnes réunies dans l’Assemblée y développent leur vie, selon Dieu et
dans sa présence, et la puissance spirituelle qui se trouve dans l’ensemble du
corps agit sur la conscience, si cela est nécessaire, et conduit le cœur du
croyant ; de sorte que l’individu et l’assemblée sont portés ensemble en avant
sous la même influence. Le Saint Esprit, qui est présent dans l’assemblée, tient
l’individu à la hauteur de la présence de Dieu lui-même : les étrangers même
sont obligés de reconnaître que Dieu est dans l’assemblée [(1 Cor. 14:25)] ;
l’amour et la sainteté y règnent. Quand l’effet de cette puissance ne se trouve
plus dans l’assemblée et que peu à peu la chrétienté ne répond plus au caractère
de l’Assemblée telle que Dieu l’a formée, la responsabilité de l’individu envers
Dieu n’a pas cessé pour cela ; cette responsabilité ne peut jamais ni cesser ni
diminuer, car il y va de l’autorité et des droits de Dieu lui-même sur l’âme.
La volonté de Dieu est
le seul guide sûr
Or, quand il en est ainsi, ce qui s’appelle chrétien n’est plus un guide, et
l’individu est tenu de se conformer à la volonté de Dieu, par la puissance de
l’Esprit, selon la lumière qui lui est donnée de la part de Dieu.
Responsabilité de
garder le caractère du christianisme selon Dieu
Dieu peut réunir les fidèles : c’est une grâce et c’est sa pensée ; mais la
responsabilité individuelle demeure — responsabilité de ne pas rompre l’unité,
quelque faible qu’elle soit, là où elle est possible selon Dieu, mais
responsabilité de conserver le caractère divin du christianisme dans notre
marche et de répondre à la révélation qui nous a été faite de la nature et de la
volonté de Dieu.
Dieu est honoré par une
marche pure et fidèle, dans la séparation du mal
[2:21] En se purifiant de tous ceux qui sont des vases à déshonneur, le
serviteur de Dieu sera un vase à honneur, sanctifié et prêt pour toute bonne
œuvre ; car cette séparation du mal n’est pas seulement négative ; elle est
l’effet de la réalisation de la parole de Dieu dans le cœur. Je saisis alors la
sainteté de Dieu, ses droits sur mon cœur, l’incompatibilité de sa nature avec
le mal, je sens que je demeure en lui, et lui en moi ; je sens que Christ doit
être honoré à tout prix, que cela seul qui lui ressemble l’honore, que la nature
et les droits de Dieu sur moi sont la seule règle de ma vie. Ce qui me met à
part ainsi pour lui, selon ce qu’il est, me sépare du mal. On ne peut marcher
avec ceux qui déshonorent le Seigneur, et en même temps honorer le Seigneur dans
sa marche.
Ch. 2 v. 22 — Marche
sainte avec les fidèles purifiés
Ce qui suit montre le caractère sanctifiant de l’exhortation que nous trouvons
ici ; l’apôtre dit : « Mais fuis les convoitises de la jeunesse, et poursuis la
justice, la foi, l’amour, la paix, avec ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur
pur » (vers. 22). C’est respirer l’atmosphère pure que l’on trouve dans la
présence du Seigneur ; l’âme y jouit de la santé et de la force : tout ce qui
corrompt est loin d’elle ; de plus nous trouvons ici, ce que l’on conteste si
souvent, que nous pouvons et devons distinguer ceux qui invoquent le Seigneur
d’un cœur pur. Nous ne décidons pas qui sont ceux qui appartiennent au Seigneur
: lui les connaît [(2:19)]. Mais nous devons nous associer avec ceux qui se
montrent tels, ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur. Ceux-là je dois les
discerner, les reconnaître et marcher avec eux. Dire que je ne puis les
discerner est, au mépris d’une règle expresse de l’Écriture, applicable
seulement à un état dans lequel, en raison de la corruption, beaucoup ne sont
pas manifestés comme vraiment chrétiens, tout en l’étant peut-être.
Ch. 2 v. 23-26 —
Caractère de l’esclave du Seigneur vis-à-vis des opposants
Comme partout ailleurs, dans ses épîtres, [2:23] l’apôtre exhorte ici à fuir les
questions vaines où l’instruction divine ne se trouve pas. Ces questions ne
produisent que des discussions stériles, des contestations ; [2:24] or l’esclave
du Seigneur ne doit pas contester : il vient de la part de Dieu pour apporter la
vérité, dans la paix et dans l’amour ; [2:25] il doit conserver ce caractère de
paix, attendant que Dieu, dans sa grâce, donne la repentance aux opposants (car
il s’agit de la conscience et du cœur) pour reconnaître la vérité (v. 23-26).
Engagement du cœur et
de la conscience dans la vérité, non seulement de l’intelligence
La vérité de Dieu n’est pas affaire de l’intelligence humaine, c’est la
révélation de ce que Dieu est, et des conseils de Dieu. Or on ne peut pas avoir
affaire avec Dieu sans que la conscience et le cœur soient engagés : ce que
l’intelligence saisit n’est pas pour nous la révélation de Dieu. Nous sommes mis
en rapport avec l’Être divin lui-même, et dans des actes qui doivent avoir le
plus puissant effet sur notre cœur et sur notre conscience ; si ces actes n’ont
pas cet effet, le cœur et la conscience, l’un et l’autre, sont en mauvais état
et endurcis. L’Esprit de Dieu, sans doute, agit sur l’intelligence, et par elle
; mais la vérité qui est déposée dans l’intelligence s’adresse à la conscience
et au cœur : si elle ne les atteint pas, rien n’est fait, et rien même n’est
réellement compris ; car dans la vérité divine on comprend les choses avant de
comprendre les mots, celui-ci par exemple : « Être né de nouveau » (comp. Jean
8:43). D’un autre côté, Satan, en occupant l’intelligence de l’erreur, en exclut
Dieu et mène l’homme entier captif, pour lui faire faire sa volonté.