Chapitres 23 et 24
Ch. 23 v. 1-7 — Cantique de la prospérité de David
Expression de ce que Christ sera dans Son règne, mais aussi de l’état de la
maison de David
Au chap. 23, David chante les expériences de sa prospérité. Mais quelle
différence ! [23:3-4] Il déclare, il est vrai, ce que le Christ sera lorsqu’il
régnera, et il le fait dans des termes de la plus attrayante beauté, d’une
beauté qui ravit le cœur et le transporte dans le règne de Christ, ce « monde
habité à venir dont nous parlons » [(Héb. 2:5)]. [23:5] Mais alors se présente
cette douloureuse pensée : « Quoique ma maison ne soit pas ainsi avec Dieu ».
Comparaison des deux
cantiques des chap. 22 et 23
Ch. 22 : David prophète parle de Christ, représentant Israël délivré de ses
ennemis
Dans le premier de ces deux cantiques, il y a de plus quelque chose d’un profond
intérêt. David parle en prophète ; et, ainsi qu’il l’a fait en tant d’autres cas,
il personnifie le Seigneur Jésus, le Seigneur Jésus en rapport avec Israël. Ce
Psaume nous montre donc les souffrances de Christ (représentant d’Israël, et
parlant souvent du peuple comme si c’était lui-même, souffrances qui ont valu
une délivrance bien autrement excellente) comme cause de la délivrance d’Égypte
et de toutes les bénédictions d’Israël, jusqu’à l’établissement de la gloire du
Messie dans le siècle à venir. Il entoure l’agonie de Christ de toute l’histoire
d’Israël en délivrance et en bénédiction, depuis Pithom et Ramsès (Ex. 1:11),
[22:49] jusqu’à la destruction de l’homme violent à la fin des jours, [22:44] et
jusqu’à la soumission des nations au sceptre du Messie ; et il donne une voix à
leur détresse en Égypte.
Ch. 23 : Alliance de
Dieu pour la bénédiction à l’apparition de Christ, après le jugement]
Au chap. 23, [23:5] l’alliance éternelle que Dieu a établie avec lui est tout
son salut et tout son plaisir, quoique dans ce temps-là Dieu ne la fît pas
germer. Pour la pleine bénédiction qu’il attendait, il fallait que le jugement
s’exécutât ; [23:7] et ces épines d’iniquité seraient « entièrement brûlées sur
le lieu même ». C’est ce qui arrivera à l’apparition de Christ.
Ch. 23 v. 8-39 — Dieu
dénombre les hommes forts de David, honorant la foi
Si Dieu honore et glorifie David, il n’oublie pas non plus ceux dont l’énergie
de sa foi l’a entouré. Le Saint Esprit dénombre les vaillants hommes de David et
raconte leurs actes de courage et de dévouement, actes qui leur valent une place
et un nom quand Dieu enregistre le peuple (Ps. 87 [v. 6]). Joab ne s’y trouve
pas.
Ch. 24 — Colère divine,
grâce pour l’arrêter et bénédiction finale
Colère de Dieu envers Israël, agissant en gouvernement et en grâce
Le chapitre 24 nous conduit sur un terrain qui réclame une mention particulière.
[24:1] La colère de Dieu s’embrase de nouveau contre Israël. Il n’est pas dans
l’intention du Saint Esprit de nous indiquer à quelle occasion ceci a eu lieu,
mais de nous exposer les voies de Dieu en gouvernement et en grâce. Dans le
chapitre précédent, Dieu enregistre les vaillants hommes qui nous préfigurent
les compagnons du vrai David en gloire. Ici, c’est Sa grâce pour arrêter Sa
colère et introduire Sa bénédiction.
Ch. 24 v. 1-4 — Action
de la chair en David, malgré même Joab
Dieu punit l’orgueil et la rébellion d’Israël en laissant ce peuple aux
conséquences de l’impulsion du cœur naturel de David. [24:3] L’habileté et le
bon sens de Joab lui en font distinguer la folie. On la voit facilement
lorsqu’il s’agit de la chair d’autrui. Joab sentait qu’il ne valait pas la peine
de mépriser Dieu lorsqu’on n’y gagnait rien ; car, dans ce sens, la chair craint
Dieu. [24:4] Mais la chose était de la part du Seigneur, et Satan y réussit.
Ch. 24 v. 5-10 —
Conscience du péché une fois celui-ci accompli, sous l’influence de Satan
Que vaut, en effet, le bon sens de l’homme, contre la volonté de Dieu en
châtiment et la malice de Satan ? C’est une chose sérieuse que d’être livré à sa
puissance. [24:8] Neuf mois de péché de la part de David et de patience de la
part de Dieu nous montrent la funeste influence de l’ennemi ; [24:10] mais ce
n’est qu’une fois le péché accompli, que la conscience de David se réveille. La
jouissance du fruit de nos péchés nous détrompe ; c’est leur poursuite qui
séduit nos âmes. Après avoir réussi à faire accomplir par les enfants de Dieu le
mal par lequel il les tente, Satan ne tient plus à leur en cacher le néant et la
folie. Heureusement, là où est la vie, la conscience reprend son empire.
Ch. 24 v. 11-25 —
Confiance en Dieu même dans le châtiment, et grâce divine
[24:12-13] Toutefois, le châtiment doit suivre le péché qui a été poursuivi
malgré une si longue patience. Mais Dieu, qui atteint la conscience de son
serviteur, met en jeu les affections sincères de son âme, pour atteindre le
souverain but qu’il s’était proposé. [24:14] David montre ce fond immanquable de
l’âme qui connaît le Seigneur, c’est-à-dire sa confiance en Dieu par-dessus
tout, et quoi qu’il en coûte : « Que je tombe dans les mains de l’Éternel ! ».
Quelle douce et précieuse pensée de ce que le Seigneur est pour les siens, et
comme il sait inspirer au cœur la certitude qu’il mérite sa confiance ! Alors
même qu’il châtie, Dieu est plus doux, plus fidèle, plus digne de confiance que
tout autre. [24:15] La peste survient ; [24:16] mais, au milieu du jugement,
Dieu se souvient de la miséricorde, et ordonne à l’ange exterminateur de retirer
sa main étendue sur Jérusalem. C’est Jérusalem, la ville de sa dilection, qui
attire son attention. Dieu la choisit comme le lieu où son autel doit être placé
et où sa grâce sera manifestée — comme le lieu désigné pour le propitiatoire.
C’est là que cesse sa colère justement embrasée contre Israël, et le péché donne
lieu à l’établissement du lieu et de l’œuvre où lui et son peuple doivent se
rencontrer selon la grâce qui a ôté le péché. C’est ce qui caractérise la croix
de Christ ; c’est ce qui arrêtera la plaie en Israël et introduira le règne du
vrai Prince de paix. [24:17] David se met à la brèche pour la délivrance de son
peuple, et à ses propres dépens (v. 17), [24:25] et, selon les conseils de Dieu,
il offre le sacrifice d’apaisement.
Fin du gouvernement
envers David par le sacrifice au lieu où Dieu rencontre Son peuple
Les Études sur le premier livre des Chroniques contiendront un examen plus
développé de cette dernière partie de l’histoire de David. Mais n’est-il pas
frappant que ce livre, après toute l’histoire du gouvernement de Dieu envers
David, [24:25] se termine par le sacrifice expiatoire qui, par grâce, arrête la
colère et pose le fondement d’un lieu de rencontre entre Dieu et Israël, et d’un
lieu de culte pour le peuple ?