Chapitre 6
David fait monter l’arche de l’Éternel là où son trône est établi
Lien entre la gloire de Dieu et celle du roi d’Israël, pleinement accompli sous
Salomon
Bien que Dieu ait établi roi en puissance celui qui est en même temps le
conducteur victorieux de son peuple, cependant les liens de l’alliance ne sont
pas encore rétablis. L’Arche est encore là où la piété particulière l’avait
accueillie, lorsque Dieu a dû être lui-même le gardien de sa propre gloire.
[6:2] David veut la placer là où son trône est maintenant établi. Il veut que
l’Éternel des armées qui habite entre les chérubins, soit honoré et qu’il soit
en même temps la gloire du trône du roi d’Israël. Ces deux choses sont liées
dans sa pensée. Or, la royauté de Melchisédec n’était pas encore en exercice,
pas même en type. Car Melchisédec est roi de Salem, c’est-à-dire roi de Paix [(Héb.
7:1-2)]. Dieu maintenait encore sa propre gloire. Il pouvait bénir David, roi
élu et oint ; mais l’ordre de choses, qui réunissait tout sous l’autorité du roi,
n’était pas encore en vigueur. Il devait être établi plus tard, sous Salomon.
Méconnaissance de
l’ordre divin et atteinte à la gloire de Dieu par l’action de l’homme
Israël aurait dû reconnaître l’ordre voulu de Dieu. Or, tout en cherchant à
honorer Dieu, David pense à lui-même, [6:3] et il n’y a, en définitive, qu’une
imitation fautive de ce qu’avaient fait les sacrificateurs des Philistins, sous
l’impression produite par la frayeur de l’Éternel [(1 Sam. 6:8)]. [6:7] Le
résultat n’en fut pas heureux. [6:6] Ce que l’homme avait fait, l’homme cherche
à l’appuyer ; mais, pour le faire, il porte atteinte à la gloire de l’Éternel
[6:7] et tombe devant Sa majesté. L’Éternel revendique sa gloire. Il ne demeure
pas encore au milieu de son peuple.
Bénédiction de Dieu et
rétablissement par le roi de la relation entre le peuple et Dieu
[6:8-9] Peiné et effrayé en même temps — peiné, parce que son cœur cherche
vraiment la gloire de l’Éternel, quoiqu’il ne fût pas à la hauteur de cette
gloire et qu’il eût oublié la majesté de Celui qu’il désirait avoir plus près de
lui — [6:10] David laisse l’Arche dans la maison d’Obed-Édom ; [6:11] et c’est
là que le Seigneur fait voir qu’il lui est naturel de bénir là où l’on n’oublie
pas sa Majesté de manière à disposer de lui comme on le trouve bon. [6:7] Quand
on porte atteinte à sa Majesté, il la maintient ; [6:11] comme aussi il
manifeste ce qu’il est, par la bénédiction qu’il accorde. [6:12] Le cœur et les
affections de David sont restaurés ; il fait transporter l’Arche de la maison
d’Obed-Édom, [6:17] et la place dans un tabernacle qu’il lui avait tendu. [6:14]
Ici on ne voit que David, et on le voit revêtu de l’éphod. Il est chef de son
peuple, quand il rétablit la relation1) entre eux et son Dieu, et cela avec
joie, avec des chants de triomphe et des sacrifices. [6:18] C’est lui-même aussi
qui bénit le peuple, étant en tout ceci le type remarquable de Jésus et de ce
qu’il accomplira en Israël aux derniers jours.
1 Je dis : la relation, parce que, en effet, l’Arche de l’alliance était le lien extérieur, le signe de la relation formelle entre Dieu et Israël. C’est ce qui donne beaucoup d’importance à la circonstance que nous étudions ici. La perte de l’Arche avait été, au contraire, l’I-Cabod du peuple [(1 Sam. 4:21-22)].
Action partielle du roi
comme Melchisédec, sans encore le temple
Tout ceci, cependant, n’était pas bâtir le temple, œuvre réservée au prince de
la Paix. C’était le roi, par la foi chef de tout le peuple, agissant jusqu’à un
certain point, et pour la foi, comme sacrificateur, selon le principe de
Melchisédec, sans que la bénédiction et l’ordre attachés à ce titre eussent
encore été établis. [6:17] Le roi offre des sacrifices, [6:18] il bénit le
peuple. [6:1] Comme seul chef, il avait réuni tout Israël. Il avait battu ses
ennemis.
Époque de transition
avant la paix, mais établissement de l’arche en Sion
Sion, lieu du trône après les souffrances — Comparaison avec Apoc. 14:1-5
Mais, après tout, c’était une époque de transition. [6:17] L’Arche de l’alliance
était encore sous une tente. David avait triomphé, mais il ne jouissait de la
paix qu’en passant. Cet établissement de l’Arche sur la montagne de Sion fait
cependant époque ; car Sion était la montagne de la grâce royale, où le roi
avait souffert, et en tant qu’ayant souffert, avait établi son trône en
puissance et en grâce en rapport avec Israël. C’est ce qui donne la clef du
chapitre 14 de l’Apocalypse, livre dans lequel l’Agneau est toujours, me
semble-t-il, ce Messie qui a souffert, mais assis sur le trône de Dieu en
attendant la manifestation de sa gloire ; assis dans ce caractère quoique, comme
tel, il eût accompli des choses bien autrement importantes, car le salut et
l’Église sont bien plus excellents que le royaume ; or, c’est du royaume que
nous nous sommes évidemment occupés ici. [Apoc. 14:1] Je ne doute pas que les
cent quarante-quatre mille qui sont avec l’Agneau sur la montagne de Sion, ne
soient ceux qui ont souffert pour l’amour du Messie dans l’esprit de ses propres
souffrances, au milieu d’Israël. Ils ont part avec lui à sa position royale sur
Sion, [Apoc. 14:4] et ils l’accompagnent partout où il va. [Apoc. 14:3] Ils sont
moralement assez près du ciel pour apprendre le cantique qu’on y chante, et que
personne d’autre sur la terre ne peut apprendre. [Apoc. 14:4] Ils sont les
prémices de la terre. Ils ne sont pas dans le ciel.
Distinction entre Sion
et Sinaï, selon Héb. 12:22
Ceci explique aussi Héb. 12:22, où nous trouvons Sion en contraste avec Sinaï,
où le peuple avait été placé sous sa responsabilité propre, la loi ayant la
sanction que la frayeur de la présence de l’Éternel lui donnait. Mais, dans le
passage cité, Sion se distingue bien nettement de la Jérusalem céleste1.
1 La forme de la phrase Héb. 12:22, rend les diverses parties dont elle se compose plus faciles à distinguer. Le mot « et » les sépare. Sion, — la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste, — les anges, l’assemblée universelle, — l’Assemblée des premiers-nés, écrits dans les cieux, — Dieu juge de tous, etc.
Christ roi en Sion,
triomphant de Ses ennemis, mais non encore en paix
Je ne doute pas qu’il ne doive exister à la fin une relation semblable entre
Christ et le Résidu de son peuple qui l’a attendu. C’est une période pendant
laquelle Jésus est pleinement triomphant et agit en puissance et comme roi, mais
ne gouverne pas encore en paix, et pendant laquelle il forme, développe et
établit les relations des siens avec lui sur la terre, dans ses triomphes et
dans sa royauté, selon les droits de laquelle il s’assujettit ses ennemis. Les
Psaumes nous ouvrent aussi prophétiquement et en figure, cette partie du règne
de Christ (voyez le Psaume 110). [Ps. 110:1] Après avoir fait asseoir le
Seigneur de David à la droite de la Majesté dans les cieux, [Ps. 110:2-3]
l’Esprit dit : « L’Éternel enverra de Sion la verge de ta force : Domine au
milieu de tes ennemis. Ton peuple sera un peuple de franche volonté, au jour de
ta puissance, en sainte magnificence. Du sein de l’aurore (de cette matinée de
sa gloire, de l’aube du jour), te viendra la rosée de ta jeunesse (des jeunes
gens qui le suivent) ». Ce Psaume entier développe cette même idée, la royauté
guerrière de Christ ayant Sion, choisie de Dieu, comme siège et comme point de
départ, dans les guerres triomphantes du Messie.
Royauté guerrière de
Christ basée en Sion, développée dans les Psaumes
Poursuivons ce dernier point.
Ps. 78 v. 65-72 —
Élection de David et de Sion par le Seigneur
Après avoir dépeint la ruine d’Israël, le Ps. 78 nous fait voir [Ps. 78:65] le
Seigneur qui se réveille ; [Ps. 78:67] mais il met de côté tous droits à
l’héritage et au témoignage de ses voies avec Israël antérieurement ; car (1
Chron. 5 [v. 1-2]) Joseph avait le droit d’aînesse. [Ps. 78:68, 70] « Il choisit
la tribu de Juda, la montagne de Sion qu’il aima. Il choisit David son serviteur
et le prit des parcs des brebis, etc. ». [Ps. 78:69] Ce Psaume, il est vrai,
fait mention de son sanctuaire, mais la montagne sur laquelle il a été bâti
n’est jamais représentée comme objet de l’élection de Dieu. Ce Psaume va plus
loin que notre histoire actuelle ; mais il applique l’élection à David et à
Sion.
Ps. 132 — Sentiments de
David en amenant l’arche à Sion
Choix de Dieu pour Sa demeure, et lieu de la bénédiction
Le Psaume 132 nous présente précisément les sentiments que l’Esprit a inspirés à
David, lorsqu’il a placé l’Arche sur la montagne de Sion. [Ps. 132:5] Ce n’est
qu’un tabernacle, mais c’est celui du Puissant de Jacob sur la terre. [Ps.
132:13] Et l’Éternel a choisi Sion. [Ps. 132:17] En elle germera la corne de
David.
Repos de l’Éternel au
milieu de Son peuple
Remarquez ici que chaque fois la réponse de l’Éternel dépasse la demande et le
désir de David, beau témoignage de la riche bonté de Dieu. [Ps. 132:14] Le repos
de l’Éternel est au milieu de son peuple. Il veut jouir de ce repos ici, au
milieu des siens, quoique sa gloire soit dans le temple et que ce soit là que
chacun en parle. Mais cette gloire et ce repos-là n’avaient pas encore eu lieu
dans le désert. Israël était en voyage, et l’Éternel qui demeurait au milieu du
peuple, allait devant lui pour lui chercher un lieu de repos. (Nombres 10:33).
Ce n’était pas non plus le cas à Silo, où son repos au milieu du peuple
dépendait de la fidélité d’Israël. « Il abandonna la demeure de Silo,… et il
livra à la captivité sa force, et sa magnificence en la main de l’ennemi » (Ps.
78:60, 61). L’élection et la grâce accomplie par le moyen de celui qui avait été
« élu d’entre le peuple » (Ps. 89:19), établissent le repos de Dieu au milieu
des siens.
Dieu maintient Sa
majesté et la vérité, bien qu’Il soit patient et plein de grâce
Il y a encore une remarque à faire au sujet du Ps. 132. [6:6-7] Nous avons vu
que Dieu maintient sa Majesté dans son gouvernement, et ne permet pas que
quelqu’un touche à son Arche. Il laisse à David le temps de trouver que Dieu est
un Dieu de bénédiction et de grâce ; mais, quelles que soient les bonnes
intentions des siens, il faut que la vérité, que ce qu’il est, soit clairement
démontré dans Ses voies publiques. S’il en était autrement, si son gouvernement
n’était pas stable, tout tomberait en ruines ; l’homme se laisserait constamment
entraîner par sa légèreté à faire sa propre volonté. Il est vrai que Dieu est
plein de patience et que, après avoir établi des relations entre son peuple et
Lui, il agit d’après ces relations aussi longtemps que possible, quoiqu’il doive
aussi châtier ; mais enfin le jugement arrive.
Sentiments de David en
faisant monter l’arche, bien que la chair se montre
Dans le cas qui nous occupe, Dieu avait, en captivité, rompu ces relations,
établies à l’origine par sa séance entre les chérubins, il avait livré sa force
et sa gloire entre les mains de l’ennemi ; David victorieux Lui rend sa place,
mais sur un principe nouveau, celui de la grâce et de la puissance. Néanmoins,
l’examen du Psaume 132 fait découvrir des sentiments beaucoup plus profonds, un
cœur qui affectionnait la gloire de Dieu au milieu de son peuple, d’une manière
beaucoup plus développée et beaucoup plus intime que ne l’indiquait ce
qu’exprimaient la pompe extérieure et le cortège auquel Israël pouvait prendre
part ; sentiments auxquels Dieu répond d’une bien autre manière que par la mort
d’Uzza. Ce Psaume 132, il est vrai, a été écrit après les touchantes
communications révélées dans le 7ème chapitre du second livre de Samuel, comme
le démontrent les vers. 11 et 12. Il nous apprend néanmoins quel est l’esprit
dans lequel David était allé quérir l’Arche, le désir ardent de son cœur de
trouver « un lieu pour l’Éternel », ce que, comme nous l’avons vu, Christ
accomplira (comparez Exode 15 et 29:46). Or, c’est, me semble-t-il, la
conscience de ce désir qui, dans cette occasion, a donné lieu à la faute de
David. Qu’est-ce donc que l’homme ! Dans la conscience de ce désir, il cherche à
le mettre à exécution, et il oublie un peu la gloire suprême de Dieu, le péché
qui avait éloigné Dieu de son peuple et la Majesté qui lui est propre. [6:7]
Lorsque Dieu agit d’après les exigences de cette gloire, et qu’il frappe l’homme
qui prêtait à David son concours pour l’accomplissement du souhait de son cœur,
[6:8]David s’en aigrit. La mort d’Uzza a été la conséquence de la conduite de
David, et il se révolte contre l’Éternel lorsque cette conséquence a lieu.
C’était bien là la chair. Dieu a rendu David sensible à ce qui convenait au
service du Dieu d’Israël (voyez 1 Chron. 15:12-13)1, et il a restauré son âme en
lui faisant voir qu’il était la vraie source de bénédiction, et que le renvoi de
l’Arche était aussi le renvoi de la bénédiction.
1 Il ne s’agit pas de ceci en Samuel, parce que c’est David, type du Seigneur, qui nous est présenté ici par l’Esprit.
Position de David, type
de Christ, roi et sacrificateur
Foi de David saisissant la pensée de Dieu, et position glorieuse de Salomon
De plus, la position de David conservant avec affection le sentiment de la
gloire de l’Éternel au milieu de son élévation, comme ce Psaume 132 nous le
présente, est moralement de toute beauté, et elle a une portée toute
particulière eu égard aux économies divines. La place qu’occupe Salomon lors de
la dédicace du temple, présente sans doute un tableau plus frappant [(1 Rois
8)]. La sacrificature de Melchisédec s’y trouve dans sa simplicité et dans sa
plénitude, mais cela était le fruit de l’accomplissement de la bénédiction ; et
l’état moral de ceux qui y prenaient part était beaucoup moins le fruit d’un
exercice profond du cœur et de la communion intime avec Dieu qui en est la
conséquence ; il était ainsi beaucoup moins lié à l’espérance intelligente de
Christ. Salomon jouit de la réalisation de la gloire sur laquelle, dans son
véritable accomplissement en Christ, David comptait par la foi ; Salomon ne
remonte pas plus haut que la foi de David et la responsabilité du peuple qui en
découlait. Le temple en est la scène. David s’élève davantage. Il saisit
l’intention de Dieu, quant au siège de la royauté du Seigneur [(Ps. 132:13-14)],
et, lorsque cela exigeait de la foi, il devient, autant que cela se pouvait, roi
sacrificateur et par conséquent remonte à Dieu lui-même qui est la source de
cette royauté sacerdotale. Enseigné de Dieu, il a compris l’élection de Sion,
siège de la gloire royale de Jésus, et, dans ce sens, [6:14] sa position morale
lorsqu’il dansait devant l’Arche comme un homme obscur, [6:20] et à sa honte aux
yeux du monde, me semble avoir été plus élevée que celle de Salomon sur son
estrade d’airain [(2 Chron. 6:12-13)].
Lien entre Dieu et le
peuple rétabli dans l’arche, par la victoire de Christ
L’Arche est encore le signe du rétablissement de la puissance de Dieu au milieu
de son peuple par ce lien moral ; mais ce rétablissement a lieu en figure par la
victoire et l’énergie de Christ qui prévaut sur ses ennemis, comme cela aura
lieu, et non seulement dans la jouissance de la gloire.
Bénédiction venant de
David pour le peuple, dans les difficultés
Dans toute cette partie de son histoire (sans parler de son manquement
individuel), David est plus personnellement un type de Christ. C’est lorsque
cela est difficile, qu’il établit les rapports du peuple avec Dieu. Avant le
règne de paix et avant que la puissance ait levé les obstacles, [6:18-19] il
bénit et rassasie le peuple comme Melchisédec. La bénédiction découle de sa
personne en présence de ce qui s’y oppose encore et malgré toutes les
difficultés. La position que David prend encore est celle de serviteur et de
serviteur immédiat de Dieu par la grâce. Il n’est pas sacrificateur sur son
trône [(Zach. 6:13)] ; [6:18] mais le roi se fait sacrificateur, et cela tout en
accomplissant encore son service.
L’éphod, vêtement
sacerdotal pour ceux qui se présentent devant Dieu
[1 Sam. 2:18] Samuel comme donné à l’Éternel, était vêtu d’un éphod de lin.
C’était le vêtement sacerdotal, et il n’était pas sacrificateur de l’ordre
d’Aaron. Il servait au Tabernacle par la grâce et par l’Esprit, comme une
personne élue et mise à part pour Dieu. Il était dans ses droits, mais c’était
de la part de Dieu en grâce, lorsque la sombre nuit d’I-Cabod menaçait déjà le
peuple de ses ténèbres. [6:14] Ici, c’est le roi qui, prenant cette place, revêt
l’éphod de sacrificateur, non les vêtements que Dieu avait donnés aux
sacrificateurs pour gloire et pour ornement ; mais ceux qui distinguaient le
sacrificateur en tant que type de la personne de Christ sacrificateur1, et qui
tenaient à l’essence de ses fonctions2 ; et en réalité il se fait plutôt lévite,
c’est-à-dire sanctifié pour servir devant l’Arche, devant l’Éternel. L’idée
dominante qui se rattache à l’éphod, c’est que celui qui le revêt se présente
devant Dieu. Mais, même en présentant ses requêtes, Melchisédec se présente
plutôt devant le peuple, quoiqu’il soit devant Dieu pour le peuple comme roi et
sacrificateur sur son trône.
1 Le souverain sacrificateur ne semble pas avoir jamais porté ses vêtements de gloire et d’ornement dans le lieu très saint, après que ses fils, le jour de leur consécration, eurent offert le feu étranger [(Lév. 10:1-2)]. Au jour des expiations il n’entrait là que dans ses vêtements de lin [(Lév. 16:3-4)].
2 Il exerce cette sacrificature maintenant. Il sortira revêtu de ses vêtements de gloire. Personnellement il est déjà couronné de gloire et d’honneur [(Héb. 2:7, 9)], mais « toutes choses » ne lui sont pas encore assujetties [(Héb. 2:8)] et il n’a pas encore son trône de Melchisédec, ce qui évidemment aura lieu sur la terre. Il est maintenant sur le trône de son Père pendant que ses cohéritiers sont rassemblés.
États du roi bénissant
le peuple, à l’image de Christ
Bénédiction de la part du roi portant l’éphod, dévoué pour l’Éternel
[6:18] Ayant offert ses sacrifices, le roi bénit le peuple. Il restait à vaincre
les Philistins, les Syriens et d’autres nations encore ; mais les liens du
peuple avec Dieu étaient établis et maintenus en sûreté par le roi en Sion, bien
que l’Arche à laquelle ces liens se reportaient, fût encore sous des tapis
[(7:2)]. La bénédiction aussi était assurée de la part du roi : de celui qui
avait réuni le signe de l’alliance et le roi élu dans le lieu choisi par Dieu,
et qui était encore serviteur pour cela. L’éphod n’appartenait pas à Melchisédec
; mais, en honorant l’Éternel qui avait gardé le peuple, celui qui portait
l’éphod maintenait comme sacrificateur la bénédiction du peuple auprès de Dieu.
[6:20] Mical, qui, selon l’esprit de Saül, son père, ne rêvait qu’une gloire
charnelle, ne peut participer à cela. L’humiliation devant l’Éternel lui était
incompréhensible. Elle ne connaissait ni ne goûtait sa gloire, ni la joie de le
reconnaître seul maître du cœur. Ce qui tient à Saül ne saurait avoir part au
règne de David et ne sait pas souffrir avec un roi rejeté et méprisé. Enfin,
c’est le roi dévoué à l’Éternel et au peuple qui assure à celui-ci et lui
communique la bénédiction, et non encore un roi caractérisé par-dessus tout par
la jouissance d’une bénédiction établie, ce qui est l’état de Salomon.
État de Christ dominant
sur Son peuple, mais sans encore la bénédiction totale
Or, le premier de ces deux états représente, il me semble, Christ tel qu’il a
toujours été en principe et en droit, et particulièrement tel qu’il sera après
la destruction de l’Antichrist, et antérieurement à la destruction des ennemis
qui s’opposeront encore à l’établissement de son règne de paix. Son peuple, tout
Israël, sera réuni sous lui. La verge de sa force sortira de Sion et il dominera
au milieu de ses ennemis (Ps. 110 [v. 2]) ; mais ce ne sera encore
l’accomplissement ni du Psaume 72, ni de Zacharie 6:12-13. Comparez encore le
Psaume 2, où le Christ est considéré comme Fils de Dieu, né sur la terre, et où
ses droits universels à la possession de la terre qui en découlent, sont
constatés, reconnus de Dieu et proclamés aux rois.
Présentation de ces
deux états de Christ dans les Psaumes
Au Psaume 110 [(v. 1)], le Christ est élevé à la droite de Dieu, attendant que
ses ennemis soient mis pour le marchepied de ses pieds.
Au Psaume 8 [(v. 4-6)], il est le Fils de l’Homme et toutes choses lui sont assujetties.
David bénit le peuple,
et aussi sa maison, plus proche de lui
Sous Salomon, tout Israël se réjouit de tout le bien que l’Éternel avait donné à
Salomon, ainsi qu’à David [(1 Rois 8:66)]. [6:19] Ici, David lui-même fournit
personnellement ce qui était nécessaire pour rassasier le peuple, et fait
distribuer à chacun une bonne portion1). [6:20] Il revient pour bénir sa maison
; car David a une maison qui est sienne, dans laquelle il retourne après avoir
béni Israël : c’est quelque chose qui est plus près de lui qu’Israël. Mical,
nous l’avons vu, ne pouvait véritablement y appartenir. [6:21-22] David trouve
sa joie à s’humilier devant l’Éternel et reprend Mical par une réponse
accablante.
1 Le Psaume 2 nous montre le roi établi sur la sainte montagne de Sion, Fils de Dieu, engendré dans le temps (chose distincte de sa relation de Fils, un avec le Père avant que le monde fût; doctrine enseignée en Jean 1, Héb. 1, Col. 1, et ailleurs), reconnu tel par l’Éternel et les rois de la terre sommés de se soumettre à lui. Le Ps. 8 nous parle de Lui comme Fils de l’Homme, à qui toutes choses sont assujetties d’après les conseils éternels de Dieu. Au Ps. 110, celui qui avait été méprisé et rejeté, étant élevé à la droite de Dieu, doit dominer au milieu de ses ennemis.
Comparez Ps. 24 et 102. — Dans le premier il est reconnu comme l’Éternel des armées, le roi de gloire, après avoir vaincu ses ennemis; dans le second, comme le Créateur lui-même.