Chapitres 18 à 20
Le chapitre 18 nous amène à un sujet un peu différent, savoir : les relations de
Juda avec l’Assyrien, que son infidélité s’était attiré comme oppresseur, et les
relations de Juda avec Babylone.
Ch. 18 v. 1-8 —
Ézéchias, roi fidèle, agit pour le bien du peuple
Confiance et attachement particuliers d’Ézéchias en l’Éternel
Afin de mettre dans leur vrai jour ses voies avec son peuple, [18:5] Dieu
suscite un roi fidèle, distingué en ceci, qu’il met sa confiance en l’Éternel,
comme aucun roi ne l’avait fait depuis David jusqu’à cette époque, et comme
aucun roi ne l’a fait après lui jusqu’à la captivité1.
1 Nous verrons plus bas ce qui a caractérisé Josias.
Ch. 18 v. 4 — Le
serpent d’airain, sujet d’idolâtrie dont la foi se débarrasse
[18:4] Ce qui arrive au sujet du serpent d’airain, nous montre la tendance du
cœur à l’idolâtrie. Et que de choses, auxquelles l’homme demeure attaché d’une
manière charnelle, restent cachées à travers tant de bénédictions et de
châtiments ! Cela nous apprend aussi combien, avec des cœurs comme les nôtres,
le souvenir des bénédictions est près de l’idolâtrie envers ces symboles des
bénédictions. La foi se débarrasse de ces choses ; car Dieu avait donné le
serpent d’airain non pour être un souvenir après la guérison, mais pour guérir
[(Nomb. 21:9)]. L’homme l’a conservé par un sentiment très naturel ; mais cela
n’est pas de Dieu, et devient bientôt l’instrument du diable.
Ch. 18 v. 8 — Ézéchias
frappe et soumet les ennemis intérieurs de toujours
[18:8] Ézéchias frappe les Philistins, ces ennemis intérieurs et perpétuels du
peuple de Dieu, et les subjugue d’une manière assez complète.
Ch. 18 v. 9 à 19 v. 37
— Relations de Juda avec le roi d’Assyrie
C’est après cela qu’arrive le roi d’Assyrie.
Circonstances ayant
amené la venue du roi d’Assyrie
Danger de la Syrie et d’Israël voulant remplacer la maison de David, selon És.
7-8
[18:9-12] Shalmanéser avait emmené Israël captif. [18:13] Son successeur cherche
à faire aussi la conquête de Juda. Selon l’expression du prophète, les eaux de
ce fleuve atteignent jusqu’au cou (Ésaïe 8:8). [És. 8:6] La puissance des rois
réunis d’Israël et de Syrie parait avoir eu de l’attrait pour le peuple de Juda,
qui, d’un autre côté, méprisait la faiblesse de la maison de David, car Dieu
était peu dans leurs pensées. Dans cette confédération, favorisée, à ce qu’il
paraît, par le peuple de Juda et de Jérusalem, [És. 7:6] on avait l’intention de
remplacer la famille de David par le fils de Tabéel. Il existait un plan, en
apparence bien conçu, d’un côté, et de l’autre un danger imminent. Mais telle
n’était pas la pensée de Dieu. Dans sa miséricorde, il ne voulait pas encore
éteindre la lampe de la maison de David. [És. 7:14] Il envoie la promesse
d’Emmanuel et exhorte le résidu à mettre sa confiance dans l’Éternel lui-même.
Achaz, incrédule,
s’appuie sur l’Assyrie, qui devient le fléau de Juda
Nous examinerons ceci plus en détail en étudiant la prophétie d’Ésaïe. Je ne
m’en sers maintenant que pour élucider l’histoire et montrer l’état du peuple.
[16:7] Achaz, qui ne se confiait pas dans l’Éternel, a été l’instrument de
l’accomplissement de ses desseins ; [2 Chron. 28:20] mais l’Assyrien, sur la
puissance duquel il s’appuyait, est devenu par lui le fléau de Juda [(És.
28:18)].
Faiblesse d’Ézéchias
devant Sankhérib, qui exige la soumission du peuple
Mais, afin de pouvoir encore bénir et conserver Jérusalem et Juda, Dieu suscite
Ézéchias, roi pieux et fidèle, qui mettait sa confiance en Lui. [18:14] Ézéchias
n’a pas la force de repousser Sankhérib, de sorte que le peuple est puni. Il se
soumet à Sankhérib en offrant de payer ce qu’il lui imposerait ; mais, soit que
les ressources du roi ne fussent pas suffisantes, soit que le roi d’Assyrie,
après avoir accepté ce qu’Ézéchias lui avait envoyé, ait manqué à sa parole (comparez
Ésaïe 33 [v. 8]), [18:23] Sankhérib, profitant de la faiblesse apparente du roi,
exige sa complète soumission et celle du royaume, [18:31] et engage les
habitants de Jérusalem à sortir de la ville et à se placer sous ses ordres.
Blasphèmes de Sankhérib
contre l’Éternel, qui le frappe en jugement
On voit cependant que, [18:35] tout en blasphémant contre l’Éternel, [18:19-20]
Sankhérib a la conscience qu’il est en présence d’un principe et d’une puissance
qu’il ne comprend pas. [18:36] Le peuple, fidèle aux ordres du roi, ne répond
pas. [19:9] Attiré ailleurs par les nouvelles de l’attaque du roi d’Éthiopie,
[19:10-13] Sankhérib réitère, dans une lettre, ses blasphèmes et ses insultes.
[19:14] Ézéchias place toutes ces choses devant l’Éternel [19:20-21] dont il
cherche la réponse auprès du prophète Ésaïe. [19:35] La même nuit, Dieu frappe
l’armée des Assyriens. [19:36] Sankhérib s’en retourne dans son pays [19:37] et
y meurt de la main de ses propres fils.
Histoire type des
événements de la fin, développée dans Ésaïe
Ézéchias est ainsi une figure du vrai Emmanuel devant qui tombera l’Assyrien, le
dévastateur d’Israël. C’est une histoire très importante comme type des
événements des derniers jours, mais nous l’étudierons avec plus d’avantage en
examinant le livre d’Ésaïe qui l’applique souvent dans ce sens. Ce n’est que
l’idée générale qu’il importe de noter en passant.
Ch. 20 — Délivrance
d’Ézéchias de la mort et chute après l’élévation
Ch. 20 v. 1-11 — La résurrection, principe de la délivrance d’Israël
On retrouve ici, en figure, le principe auquel se lie la délivrance d’Israël, et
celle de tous les hommes, principe signalé en Élisée et accompli en Jésus.
[20:5-6] Ézéchias est comme ressuscité d’entre les morts. [20:1] Il avait été
malade à la mort ; [20:5] mais l’Éternel l’exauce, et, [20:3] à la suite de son
humiliation, [20:1] révoque la sentence qu’Il avait prononcée par Ésaïe.
Ch. 20 v. 12-21 —
Ézéchias s’élève devant le roi de Babylone, et reçoit le jugement de Dieu
Mais l’homme ne supporte guère l’élévation. Béni de l’Éternel, il se glorifie de
ce qu’il a reçu. [20:13] Après avoir montré toutes ses richesses aux
ambassadeurs du roi de Babylone, [20:12] venus pour le féliciter au sujet de sa
guérison, [20:17] Ézéchias est averti que toutes les choses qu’il avait amassées
seraient portées à Babylone. Le roi de Babylone éprouvait peut-être quelque
satisfaction à s’allier avec quelqu’un qui n’avait pas succombé sous la
puissance du roi d’Assyrie ; mais la sagesse du monde, qui cultive de bons
rapports avec le peuple de Dieu, est toujours un piège. Ézéchias aurait pu faire
connaître la source et le donateur de toutes ces choses, mais il agit en homme.
[20:19] Toutefois, il se soumet avec grâce et humilité à la parole de l’Éternel
qui lui est adressée à cette occasion.