Chapitre 1er
Exhortations à affermir l’appel et l’élection chrétiens pratiquement
Affermissement dans la marche et dans le témoignage
Mais, avant de donner ces avertissements, qui commencent avec le second chapitre,
[1:10] l’apôtre exhorte les chrétiens à affermir leur propre appel et leur
élection — non pas, évidemment, dans le cœur de Dieu, mais, de fait, dans leurs
propres cœurs et dans la vie pratique, en marchant de manière à ne pas broncher
; de sorte que le témoignage de la part qu’ils avaient en Christ fût toujours
clair [1:11] et qu’une abondante entrée leur fût donnée.
Bases de ces
exhortations
Ces exhortations sont fondées :
1° [1:3] Sur ce qui est déjà donné aux chrétiens ;
2° Sur ce qui est à venir — savoir : [1:17] la manifestation de la gloire du royaume. En touchant ce dernier point, [1:19] Pierre indique une part encore plus excellente — l’Étoile brillante du matin, le Christ céleste lui-même et notre association avec Lui avant qu’il paraisse comme le Soleil de justice [(Mal. 4:2)].
3° [3:10] Nous verrons que les exhortations sont fondées aussi sur une autre base — savoir : la dissolution des cieux et de la terre, démontrant ainsi l’instabilité de tout ce sur quoi l’incrédulité se fondait, [3:11] et donnant, par la même raison, un avertissement solennel aux saints, pour les amener à marcher dans la sainteté.
Ch. 1 v. 1-4 — Tout ce
que le fidèle a de la part de Dieu
Ch. 1 v. 1 — La foi, caractéristique de ceux à qui l’apôtre écrit
Foi donnée aux chrétiens par la fidélité de Dieu
[1:1] L’apôtre désigne ses frères comme ceux qui avaient reçu en partage la même
précieuse foi que lui-même, par la fidélité de Dieu1 aux promesses faites aux
pères, car c’est là, certainement ici, la force du mot « justice ». La fidélité
du Dieu d’Israël avait donné à son peuple cette foi (c’est-à-dire le
christianisme) qui leur était si précieuse.
1 On peut traduire : « de notre Dieu et Sauveur Jésus Christ », et peut-être doit-on traduire ainsi, puisqu’il s’agit de la fidélité de Dieu à ses promesses. L’épître aux Hébreux insiste aussi sur ce que Jésus est Jéhovah.
Foi reçue pour posséder
maintenant les choses que Dieu donne
[1:1] La foi est, ici, la part que nous avons maintenant dans les choses que
Dieu donne, révélées comme vérités dans le christianisme, lorsque les choses
promises ne sont pas encore arrivées. C’était de cette manière que les Juifs
croyants devaient posséder le Messie et tout ce que Dieu donnait en Lui, comme
le Seigneur a dit : « Que votre cœur ne soit pas troublé ; vous croyez en Dieu,
croyez aussi en moi. Dans la maison de mon Père, il y a plusieurs demeures… je
vais vous préparer une place » [(Jean 14:1-2)]. C’est-à-dire : « Vous ne
possédez pas Dieu visiblement ; vous jouissez de lui en croyant en lui. Il en
est de même quant à moi : vous ne me posséderez pas corporellement, mais vous
jouirez de tout ce qui est en moi — la justice et toutes les promesses de Dieu —
en croyant ». C’est ainsi que ces Juifs croyants, auxquels Pierre écrivait,
possédaient le Seigneur ; ils avaient reçu cette précieuse foi.
Ch. 1 v. 2-3 — Effets
de la puissance divine reçue et ce à quoi elle s’applique
Ch. 1 v. 2-3 — Puissance divine pour les fidèles dans la connaissance de Dieu
[1:2] Pierre leur souhaite, comme toujours, « la grâce et la paix », en ajoutant
: « dans la connaissance de Dieu et de Jésus notre Seigneur ». La connaissance
de Dieu et de Jésus, est le centre et le soutien de la foi, ce qui la nourrit ;
elle se développe et s’accroît divinement dans cette connaissance qui la
garantit aussi des vaines pensées des séducteurs. [1:3] Mais il y a une
puissance vivante dans cette connaissance — une puissance divine dans ce que
Dieu est pour les fidèles — comme il est révélé dans cette connaissance à la foi
; et cette puissance divine nous a donné tout ce qui regarde la vie et la piété.
Par la connaissance réalisante que nous possédons de Celui qui nous a appelés,
cette puissance divine devient utile et efficace pour tout ce qui appartient à
la vie et à la piété — « la connaissance de celui qui nous a appelés par la
gloire et par la vertu ».
Ch. 1 v. 3 — La gloire
comme but de l’appel divin, atteinte par l’énergie de la vie divine
[1:3] Ainsi, nous trouvons ici l’appel de Dieu, nous invitant à poursuivre la
gloire comme notre but, en remportant par la vertu — le courage spirituel — la
victoire sur tous les ennemis que nous rencontrons sur notre route. Ce n’est pas
une loi donnée à un peuple déjà rassemblé, mais la gloire proposée, pour qu’on
l’atteigne par l’énergie spirituelle. En outre, nous avons la puissance divine,
agissant, selon sa propre efficacité, pour la vie de Dieu en nous, et pour la
piété.
Ch. 1 v. 3 — Ressources
de la puissance de Dieu pour tout le chemin jusqu’à la gloire
[1:3] Qu’il est précieux de savoir que la foi peut disposer de cette puissance
divine, réalisée dans la vie de l’âme et la dirigeant vers la gloire comme but !
Quelle sauvegarde contre les efforts de l’ennemi, si nous sommes vraiment
établis dans la conscience de cette puissance divine, opérant en grâce en notre
faveur ! Le cœur est amené à faire de la gloire son objet ; et la vertu, la
force de la vie spirituelle, se développe sur le chemin qui y conduit. La
puissance divine nous a donné tout ce qui est nécessaire.
Ch. 1 v. 4 — Promesses
de Dieu nous faisant participer à la nature divine
[1:4] Or, en rapport avec ces deux choses — savoir la gloire et l’énergie de la
vie — de très grandes et précieuses promesses nous sont données ; car toutes les
promesses en Christ se développent, soit dans la gloire, soit dans la vie qui y
conduit. Par le moyen de ces promesses, nous participons à la nature divine ;
[1:3] car cette puissance divine, qui se réalise dans la vie et dans la piété,
se rapporte à ces grandes et précieuses promesses qui ont trait ou à la gloire,
ou à la vertu dans la vie qui y conduit — c’est-à-dire que c’est la puissance
divine qui se développe, en réalisant la gloire et la marche céleste qui la
caractérise dans sa nature. [1:4] Nous sommes ainsi rendus moralement
participants de la nature divine par la puissance divine agissant en nous et
fixant l’âme sur ce qui est révélé divinement. Précieuse vérité ! Privilège si
élevé, et qui nous rend capables de jouir de Dieu lui-même, en même temps que de
tout bien !
Ch. 1 v. 4 — Délivrance
de l’emprise de la chair par la puissance divine
[1:4] Par la même action de cette puissance divine, nous échappons à la
corruption qui est dans le monde par la convoitise ; car la puissance divine
nous en délivre. Non seulement nous n’y succombons pas, mais nous sommes occupés
ailleurs, et l’action de l’ennemi sur la chair est écartée ; les désirs dont on
ne savait se purifier, sont enlevés ; la relation vicieuse du cœur avec son
objet cesse. C’est une vraie délivrance : on est maître de soi-même à cet égard
; on est libre du péché.
Ch. 1 v. 5-11 —
Qualités du fidèle pour être et vivre selon Dieu
Ch. 1 v. 5-7 — Ensemble de ce qui doit caractériser le fidèle ici-bas
Ch. 1 v. 5 — La vertu, qui fait être réellement avec Dieu, et Sa connaissance
[1:4] Or, il ne suffit pas d’avoir échappé par la foi à l’empire même intérieur
des désirs de la chair ; [1:5] il faut encore ajouter à la foi — à cette foi qui
réalise la puissance divine et la gloire de Christ qui va être révélée — la
vertu. C’est la première chose. C’est, nous l’avons dit, le courage moral qui
surmonte les difficultés et gouverne le cœur, en tenant en bride tout mouvement
de la vieille nature. Elle est une énergie par laquelle le cœur est maître de
lui-même et sait choisir le bien et rejeter le mal comme une chose vaincue et
indigne de lui-même. C’est bien la grâce, mais, ici, l’apôtre parle du fait
lui-même, comme il est réalisé dans le cœur, et non pas de sa source. J’ai dit
que c’est la première chose, parce que, en pratique, ce gouvernement de soi-même
— cette vertu, cette énergie morale — est la délivrance du mal, et rend possible
la communion avec Dieu. C’est la seule chose qui donne de la réalité à tout le
reste, car, sans la vertu, nous ne sommes pas réellement avec Dieu. La puissance
divine peut-elle se déployer dans le relâchement de la chair ? Et si nous ne
sommes pas réellement avec Dieu — si la nouvelle nature n’est pas en activité —
la connaissance n’est que l’enflure de la chair, la patience, une qualité
naturelle, ou de l’hypocrisie, et ainsi pour le reste. Mais lorsque cette vertu
est là, il est très précieux d’y ajouter la connaissance. Nous avons alors la
sagesse et l’intelligence divines pour diriger notre marche : le cœur est
élargi, sanctifié, spirituellement développé par une connaissance de Dieu plus
complète et plus profonde, qui agit dans le cœur et se reflète dans la marche.
Nous sommes gardés de bien des erreurs — nous sommes plus humbles, plus sobres :
nous savons mieux où est notre trésor et ce qu’il est ; nous savons que tout le
reste n’est que vanité et entrave. Il s’agit donc, ici, de la vraie connaissance
de Dieu.
Ch. 1 v. 6 — Bride de
la volonté, support patient et communion avec Dieu
Pour celui qui marche ainsi dans la connaissance de Dieu, la chair, la volonté,
les désirs sont brisés et tout à fait amoindris dans leur force pratique, et
disparaissent comme habitudes du cœur ; on ne les nourrit pas. [1:6] Nous sommes
modérés, nous nous contraignons, nous ne nous laissons pas aller à nos désirs,
la tempérance s’ajoute à la connaissance. L’apôtre ne parle pas de la marche,
mais de l’état du cœur dans la marche. Ainsi gouverné, et la volonté étant tenue
en bride, on supporte les autres avec patience ; et les circonstances par
lesquelles il faut passer sont endurées selon la volonté de Dieu quelles
qu’elles puissent être. Nous ajoutons la patience à la tempérance. Alors le
cœur, la vie spirituelle est libre de jouir de ses vrais objets — principe d’une
haute importance dans la vie chrétienne. Lorsque la chair agit, d’une manière ou
d’une autre (même si son action est purement intérieure), s’il y a une chose
quelconque, à l’égard de laquelle la conscience devrait être exercée, l’âme ne
peut avoir la jouissance de la communion de Dieu dans la lumière, parce qu’alors
l’effet de la lumière est de mettre la conscience en exercice. Mais, lorsque la
conscience n’a rien qui ne soit déjà jugé dans la lumière, l’homme nouveau est
en activité relativement à Dieu, soit en jouissant de la joie de sa présence,
soit en le glorifiant par une vie caractérisée par la piété. Nous jouissons de
la communion de Dieu, nous marchons avec Dieu ; nous ajoutons à la patience, la
piété.
Ch. 1 v. 7 —
Développement des affections pour nos frères
[1:7] Le cœur étant ainsi dans la communion de Dieu, l’affection coule librement
vers ceux qui Lui sont chers et qui, participant à la même nature, font
ressortir nécessairement les affections du cœur spirituel : l’amour fraternel se
développe.
Ch. 1 v. 7 — L’amour
domine tout en perfection, étant la nature même de Dieu
[1:7] Il y a un autre principe qui couronne, gouverne et caractérise tous les
autres, c’est la charité, l’amour proprement dit. L’amour est, au fond, la
nature de Dieu lui-même, la source et la perfection de toutes les autres
qualités qui ornent la vie chrétienne. La distinction entre l’amour et
l’affection fraternelle est d’une haute importance ; le premier, comme nous
venons de le dire, est vraiment la source d’où découle la dernière ; mais comme
cette affection fraternelle existe dans des hommes mortels, elle peut être mêlée
dans son exercice avec des sentiments purement humains, avec des affections
individuelles, avec l’effet des attraits personnels, ou celui des habitudes, des
convenances de caractère. Rien n’est plus doux que les affections fraternelles,
leur maintien est de la plus haute importance pratique dans l’Assemblée ; mais
elles peuvent dégénérer, comme elles peuvent se refroidir ; et, si l’amour, si
Dieu ne tient pas la première place, elles peuvent le remplacer — le mettre de
côté — l’exclure. L’amour divin, qui est la nature même de Dieu, dirige, règle
l’affection fraternelle, et lui donne son caractère ; autrement, c’est ce qui
nous est agréable à nous — c’est-à-dire notre propre cœur — qui nous gouverne.
Si l’amour divin me gouverne, j’aime tous mes frères ; je les aime, parce qu’ils
appartiennent à Christ ; il n’y a pas de partialité. Je jouirai davantage d’un
frère spirituel, mais je m’occuperai de mon frère faible avec un amour qui
s’élève au-dessus de sa faiblesse et en tient compte avec tendresse. Je
m’occuperai du péché de mon frère, pour l’amour de Dieu, pour restaurer mon
frère, en le reprenant, s’il est nécessaire ; si l’amour divin est en exercice,
l’amour fraternel, ou son nom, ne peuvent être associés à la désobéissance.
Dieu, en un mot, aura sa place dans toutes mes relations. Exiger l’amour
fraternel d’une manière qui exclue les exigences de ce que Dieu est et de ses
droits sur nous, c’est exclure Dieu de la manière la plus plausible pour
satisfaire nos propres cœurs. L’amour divin, donc, qui agit selon la nature, le
caractère et la volonté de Dieu, est ce qui doit diriger et caractériser toute
notre marche chrétienne, et avoir autorité sur tous les mouvements de nos cœurs.
Sans cela tout ce que les affections fraternelles peuvent faire, c’est de
substituer l’homme à Dieu. L’amour divin est le lien de la perfection [(Col.
3:14)], car c’est Dieu qui est amour [(1 Jean 4, 8, 16)], travaillant en nous et
se faisant l’objet dominant de tout ce qui se passe dans le cœur.
Ch. 1 v. 8-9 —
Conséquences de la présence ou non de ces choses en nous
[1:8] Or, si ces choses se trouvent en nous, la connaissance de Jésus ne sera
pas stérile dans nos cœurs. [1:9] Par contre, si elles manquent, nous sommes
aveugles, nous ne voyons pas loin dans les choses de Dieu, notre vue est bornée,
limitée par l’étroitesse d’un cœur gouverné par sa propre volonté et détourné
par ses propres convoitises. Nous oublions que nous avons été purifiés de nos
péchés d’autrefois ; nous perdons de vue la position que le christianisme nous a
faite. Cet état de choses n’est pas la perte de l’assurance, mais l’oubli de la
vraie position chrétienne, dans laquelle nous sommes introduits — la pureté en
contraste avec les voies du monde.
Ch. 1 v. 10-11 — Entrée
dans le royaume, conséquence de notre marche ici-bas
[1:10] C’est pourquoi nous devons user de diligence pour avoir la conscience de
notre élection fraîche et forte, de manière à marcher dans la liberté
spirituelle. En le faisant, nous ne broncherons pas ; [1:11] et ainsi une entrée
abondante dans le royaume éternel deviendra notre partage. Ici, comme partout,
nous voyons que l’esprit de l’apôtre est occupé du gouvernement de Dieu, en en
faisant l’application à ses voies envers les fidèles, eu égard à la conduite de
ceux-ci et aux conséquences pratiques de cette conduite. Il ne s’agit pas de
pardon ou de salut d’une manière absolue, mais du royaume — de la manifestation
de la puissance de Celui qui juge justement — duquel le sceptre est un sceptre
de justice. En marchant dans les voies de Dieu, nous avons part à ce royaume, en
y entrant avec assurance, sans difficulté, sans cette hésitation d’âme
qu’éprouvent ceux qui contristent le Saint Esprit et se font une mauvaise
conscience, et qui se permettent des choses qui ne s’accordent pas avec le
caractère du royaume, ou qui, par leur négligence, montrent que leur cœur n’y
est pas. Si, au contraire, le cœur est attaché au royaume et que nous marchions
dans des voies qui conviennent au royaume, notre conscience est en harmonie avec
sa gloire. Le chemin est ouvert devant nous : nous voyons dans le lointain, et
nous allons en avant sans entraves sur notre chemin. Rien ne nous détourne,
parce que nous marchons dans le chemin qui conduit au royaume, occupés des
choses qui lui conviennent. Dieu n’a pas de controverse avec une âme qui marche
ainsi. L’entrée du royaume lui est largement ouverte, selon les voies du
gouvernement de Dieu.
Ch. 1 v. 12-15 —
Transmission des vérités par les apôtres pour toute la suite
Ch. 1 v. 12-15 — Soin de l’apôtre pour rappeler ces vérités en tout temps
[1:12] L’apôtre veut donc rappeler ces choses aux chrétiens, quoiqu’ils les
sachent, [1:13] se proposant, aussi longtemps qu’il serait dans sa tente
terrestre, de réveiller leurs cœurs purs, pour qu’ils se rappelassent ces choses
; [1:14] car il devait bientôt déposer son vase terrestre, comme le Seigneur le
lui avait dit : [1:15] et en leur écrivant ainsi, il prenait soin qu’ils s’en
souvinssent toujours.
Pierre pourvoit aux
besoins futurs, en l’absence de succession apostolique
On voit bien que Pierre ne s’attendait ni à ce que d’autres apôtres fussent
suscités, ni à une succession ecclésiastique, qui les remplacerait comme
gardiens de la foi, ou comme ayant une autorité suffisante pour être un
fondement pour la foi des fidèles. [1:15] Il avait à pourvoir lui-même à cela,
afin que, lorsqu’il serait délogé, les fidèles trouvassent, de sa part, quelque
chose qui leur rappellerait les enseignements qu’il leur avait donnés. Voilà
pourquoi il a écrit son épître.
Ch. 1 v. 16-21 —
Témoignages de la gloire de Christ dans Son royaume
Ch. 1 v. 16-19 — Gloire royale manifestée à la transfiguration et par les
prophètes
Ch. 1 v. 16 — Certitude des choses enseignées et témoignées par l’apôtre
L’importance divine et la certitude de ce qu’il enseignait en valaient la peine.
[1:16] Nous n’avons pas, dit l’apôtre, suivi des fables artificieusement
imaginées, quand nous vous avons fait connaître la puissance et la venue de
notre Seigneur Jésus Christ, mais nous avons été témoins oculaires de sa
majesté.
Ch. 1 v. 16-18 —
Certitude de la gloire donnée par le témoignage de la transfiguration
[1:17] L’apôtre parle, comme ses paroles le montrent clairement, de la
transfiguration. Je fais ici cette observation, pour mieux faire comprendre que,
[1:16] dans sa pensée de la venue du Seigneur, il ne va pas au delà de son
apparition en gloire. Pour le moment, le Seigneur était caché à ceux qui se
confiaient en Lui : c’était là une grande épreuve de leur foi, car les Juifs
étaient habitués, nous le savons, à attendre un Messie visible et glorieux. Ils
devaient apprendre à croire sans voir ; et leur foi recevait un magnifique appui
dans le fait que l’apôtre, qui les enseignait, et ses deux compagnons, avaient
vu, de leurs propres yeux, la gloire de Christ manifestée — ils l’avaient vue se
déployer devant eux avec celle d’anciens fidèles qui avaient part à son royaume.
[1:17] À ce moment, Jésus reçut comme témoignage de Dieu le Père, honneur et
gloire ; une voix Lui étant adressée de la gloire magnifique — de cette nuée
qui, pour le Juif, était la demeure bien connue du Dieu Très-haut — Le
reconnaissant pour son Fils bien-aimé ; [1:18] voix que les trois apôtres
avaient aussi entendue (comme ils avaient vu sa gloire), lorsqu’ils avaient été
avec Lui sur la sainte montagne1.
1 En Luc 9 [v. 34], la partie la plus élevée de la bénédiction est placée devant nous. Ils eurent peur quand ils entrèrent dans la nuée. Dieu avait, de la nuée, parlé face à face avec Moïse [(Deut. 5:4)], mais ici ils y entrent. Le caractère céleste et éternel, ce qui est perpétuel autant que moral, se montre beaucoup plus en Luc.
Ch. 1 v. 16-19 — Gloire
de Christ, invisible mais témoignée par les apôtres et les prophètes
On voit ici que c’est la gloire du royaume, et non la demeure dans la maison du
Père pour toujours avec le Seigneur, qui occupe l’apôtre. [1:16] C’est une
manifestation à des hommes vivant sur la terre ; [1:17] c’est la puissance du
Seigneur, la gloire qu’il reçoit de Dieu le Père, comme le Messie, reconnu pour
être son Fils, et couronné de gloire et d’honneur aux yeux du monde. C’est dans
le royaume éternel que l’apôtre veut que l’entrée leur soit largement donnée
[(1:11)]. C’est la puissance et la gloire que Christ a reçues de Dieu, qu’il a
vues et auxquelles il rend témoignage. Nous posséderons bien cette gloire, mais
elle n’est pas notre part proprement dite ; car cette part appartient au dedans
de la maison ; nous sommes l’Épouse de l’Agneau, et cette part-là ne se montre
pas au monde. Au reste, pour ce qui regarde l’Assemblée, les deux choses ne
peuvent se séparer ; si nous sommes l’Épouse, nous participerons sûrement à la
gloire du royaume1. Pour le Juif, habitué à attendre cette gloire (quelles que
fussent les idées qu’il s’en faisait), [1:16] le fait que l’apôtre l’avait vue,
était d’une importance incalculable. C’était la gloire céleste du royaume, ainsi
qu’elle sera manifestée au monde, gloire qui sera vue quand le Seigneur
reviendra en puissance (comp. Marc 9:1). [1:17] C’est une gloire communiquée,
qui vient de la gloire magnifique. [1:19] En outre, les témoignages des
prophètes se rapportent à la gloire qui a été manifestée ; ils ont parlé du
royaume et de la gloire, et l’éclat de la transfiguration a donné une magnifique
confirmation à leurs paroles. Nous avons, dit l’apôtre, les paroles des
prophètes confirmées. Ces paroles proclamaient, en effet, la gloire du royaume
qui allait venir, et le jugement du monde qui donnerait lieu à son établissement
sur la terre. Cette proclamation était une lumière dans les ténèbres de notre
monde, lieu vraiment obscur qui n’avait d’autre lumière que le témoignage que
Dieu avait rendu, par les prophètes, de ce qui devait lui arriver et du royaume
à venir, dont la clarté chasserait finalement les ténèbres de la séparation
d’avec Dieu, dans laquelle ce monde gît. La prophétie était une lampe qui
luisait pendant les ténèbres de la nuit ; mais il y avait une autre lumière pour
ceux qui veillaient.
1 Comparez Luc 12 [v. 36-44], où la joie dans la maison est liée avec le fait de veiller ; l’héritage avec le service.
Ch. 1 v. 19 — Part des
croyants en Christ comme étoile du matin
Christ étoile du matin pour les chrétiens, veillant avant le jour
Pour le résidu des Juifs, le Soleil de justice se lèvera avec la guérison dans
ses ailes [(Mal. 4:2)] ; les méchants seront foulés comme des cendres sous les
pieds des justes [(Mal. 4:3)]. Le chrétien, instruit de ses propres privilèges,
connaît le Seigneur autrement, quoiqu’il croie à ces solennelles vérités. Il
veille pendant la nuit qui est déjà fort avancée [(Rom. 13:12)]. [1:19] Il voit
dans son cœur, par la foi1, l’aube du jour et le lever de l’Étoile brillante du
matin. Il connaît le Seigneur, tel que le connaissent ceux qui croient en Lui
avant qu’il soit manifesté, en Lui qui vient pour la pure et céleste joie des
siens, avant que la clarté du jour resplendisse. Ceux qui veillent, voient
l’aube du jour ; ils voient l’étoile du matin. Ainsi, nous avons notre part en
Christ ; non pas dans le jour seulement, et selon que les prophètes ont parlé de
Lui : tout cela se rapporte à la terre, quoique la bénédiction vienne d’en haut
; nous avons le secret de Christ et de notre union avec Lui, le secret de sa
venue pour nous recevoir comme l’Étoile du matin, avant que le jour arrive. Nous
sommes à Lui pendant la nuit ; nous serons avec Lui, selon la vérité de ce lien
céleste, qui nous attache à Lui comme mis à part pour Lui-même, quand le monde
ne le voit pas. Nous serons réunis à Lui, avant que le monde le voie, afin que
nous jouissions de Lui-même et afin que le monde nous voie avec Lui lorsqu’il
apparaîtra.
1 Voici la construction de la phrase : « Nous avons aussi la parole prophétique rendue plus ferme, à laquelle vous faites bien d’être attentifs (comme à une lumière qui brille dans un lieu obscur), jusqu’à ce que le jour ait commencé à luire et que l’étoile du matin se soit levée dans vos cœurs ».
Part du croyant en
attendant d'être avec le Seigneur
Pour nous, notre joie sera d’être avec Lui-même, « toujours avec le Seigneur »
[(1 Thess. 4:17)]. [1:19] La prophétie éclaire le chrétien et le sépare du
monde, par le témoignage du jugement et de la gloire du royaume à venir. Le
témoignage de l’Esprit à l’Assemblée fait la même chose par l’attrait de Christ
lui-même, Étoile brillante du matin — notre part, tandis que le monde est encore
enseveli dans le sommeil.
Christ Lui-même, part
propre de l’Assemblée
L’étoile brillante du matin, c’est Christ lui même, quand (avant le jour qui
sera produit par son apparition) il est prêt à recevoir l’Assemblée pour qu’elle
puisse entrer dans sa propre joie à Lui. Ainsi il est dit : « Je suis… l’étoile
brillante du matin » (Apoc. 22:16). C’est ce qu’il est pour l’Assemblée, comme
il est « la racine et la postérité de David » pour Israël. Par conséquent,
aussitôt qu’il dit « l’étoile du matin », l’Esprit qui demeure dans l’Assemblée
et lui inspire ses pensées, et l’Épouse, l’Assemblée elle-même qui attend son
Seigneur, disent : « Viens ! » [(Apoc. 22:17)]. Ainsi, au chapitre 2 de
l’Apocalypse, verset 28, le Seigneur promet aux fidèles à Thyatire, qu’il leur
donnera l’étoile du matin, c’est-à-dire la joie avec Lui-même, dans le ciel. Le
royaume et la puissance leur avaient été déjà promis, selon les droits de Christ
(versets 26-27) ; mais la part propre de l’Assemblée, c’est le Christ lui-même.
Outre les déclarations des prophètes quant au royaume, c’est ainsi que
l’Assemblée l’attend.
Ch. 1 v. 20-21 —
Interprétation des prophéties comme éléments des conseils de Dieu
[1:20] L’apôtre continue à avertir les fidèles, en leur disant que les
prophéties de l’Écriture n’étaient pas comme les expressions de la volonté
humaine, et ne devaient pas être interprétées comme si chacune eût sa solution à
part — ou que chaque prophétie se suffît à elle-même pour donner l’explication
de son sens complet. Elles étaient des parties d’un tout complet, ayant un seul
et même but, le royaume de Dieu ; et chaque événement était un acheminement
préliminaire vers ce but et un chaînon dans cet enchaînement du gouvernement de
Dieu qui y conduisait. [1:21] Les prophéties particulières étaient impossibles à
expliquer, si l’on ne saisissait pas le but de l’ensemble — le but révélé des
conseils de Dieu dans la gloire de son Christ ; car les saints hommes, poussés
par le Saint Esprit, avaient proféré ces oracles, un seul et même Esprit
dirigeant et coordonnant le tout, pour le développement des voies de Dieu aux
yeux de la foi, voies qui se termineraient par l’établissement de ce royaume,
dont la gloire avait paru lors de la transfiguration.
Résumé du chapitre
En somme, dans ce chapitre, nous avons ces trois choses :
1° [1:1-8] La puissance divine pour tout ce qui tient à la vie et à la piété [(1:3)], une déclaration infiniment précieuse, le gage de notre vraie liberté. La puissance divine agit en nous, elle nous donne tout ce qui est nécessaire pour nous rendre capables de marcher dans la vie chrétienne.
2° [1:9-18] Le gouvernement de Dieu en rapport avec la fidélité du croyant, afin qu’une entrée large et abondante nous soit accordée dans le royaume éternel [(1:11)], et que nous ne bronchions pas [(1:10)]. Le grand résultat de ce gouvernement sera manifesté dans l’établissement du royaume, dont les trois apôtres avaient vu la gloire sur la sainte montagne [(1:16)].
3° [1:19-21] Il y avait pour le chrétien quelque chose de meilleur que le royaume, quelque chose à quoi l’apôtre fait allusion seulement, car ce n’était pas là le sujet spécial des communications qui lui avaient été faites par le Saint Esprit, comme il en était pour l’apôtre Paul, qui nous montre Christ prenant l’Assemblée à Lui-même, point qui n’entre ni dans les promesses, ni dans les prophéties, mais qui fait la joie et l’espérance précieuses et inestimables du chrétien enseigné de Dieu.