Chapitre11
Ch. 11 v. 1-23 — Paul parle de lui-même et de son ministère, comme insensé
Dans ce chapitre, l’apôtre jaloux d’une sainte jalousie à l’égard de ses chers
Corinthiens, pousse plus loin ses raisonnements par rapport aux faux docteurs.
[11:1] Il demande aux fidèles qui sont à Corinthe de le supporter un peu pendant
qu’il agit en insensé en parlant de lui-même. [11:2] Il les avait fiancés au
Christ comme une vierge chaste, [11:3] et il craignait qu’on ne corrompît leurs
esprits en les détournant de la simplicité quant au Christ. [11:4] Si les
Corinthiens avaient reçu des docteurs nouvellement venus parmi eux, un autre
Jésus, ou un autre Esprit, ou un autre Évangile, ils auraient bien pu supporter
ce que ces docteurs faisaient. [11:5] Mais, certes, l’apôtre n’avait été en rien
inférieur à d’autres dans ses enseignements, si même on le comparait aux plus
excellents des apôtres. [11:7] Avait-il fait tort aux Corinthiens en ne recevant
rien de leurs mains (ainsi que les nouveaux docteurs se vantaient de faire)
[11:8-9] et en prenant l’argent d’autres assemblées, sans jamais leur être à
charge à eux ? [11:10] Personne ne le priverait de ce sujet de gloire dans les
contrées de l’Achaïe. [11:11] Est-ce qu’il avait refusé de rien recevoir de
leurs mains, parce qu’il ne les aimait pas ? Dieu le savait ! [11:12] Non ; Paul
avait agi ainsi, afin de priver les faux docteurs d’un moyen de se faire valoir
auprès des Corinthiens en prétendant travailler gratuitement parmi eux, tandis
que l’apôtre aurait pris de l’argent. Il voulait ôter à ces docteurs la
possibilité d’élever cette prétention, [11:13] car ils étaient de faux apôtres.
[11:14] Comme Satan se transforme en ange de lumière, [11:15] ainsi ses
instruments se font ministres de justice. [11:16] Paul demande encore qu’on le
supporte quand il parle en insensé : [11:22] si ces ministres de Satan
cherchaient à s’accréditer comme étant des Juifs, appartenant à l’ancienne
religion de Dieu, consacrée par son antiquité et ses traditions, il pouvait en
faire autant, lui, Hébreu né d’Hébreux, possédant tous les titres à la gloire
dont ceux-là se vantaient. [11:23] Et s’il s’agissait de service chrétien — pour
parler en insensé, dit l’apôtre (v. 23) — certainement la comparaison ne
manquait pas de montrer où avait été le dévouement.
Ch. 11 v. 23-28 — Le
dévouement chrétien manifesté dans les circonstances de Paul
Les travaux de Paul en contraste avec les prétentions des hommes
[11:23] Ici, en effet, Dieu a permis que cet envahissement dans l’oeuvre de
l’apôtre par ces misérables hommes judaïsants — qui se disaient chrétiens — nous
ait fait connaître quelque chose des infatigables travaux de l’apôtre,
poursuivis au milieu de tant de circonstances dont nous n’avons pas le récit.
Dans les Actes, Dieu nous a donné l’histoire de l’établissement de l’Assemblée
avec les grands principes sur lesquels elle a été fondée, ainsi que les phases
par lesquelles elle a passé en sortant du judaïsme. L’apôtre aura sa propre
récompense dans le royaume de gloire, non en parlant de ses travaux au milieu
des hommes ; toutefois il est profitable pour notre foi d’avoir quelque
connaissance du dévouement chrétien tel qu’il a été manifesté dans la vie de
l’apôtre. La folie des Corinthiens a été le moyen de nous en donner un petit
aperçu.
La vie de dévouement de
Paul
[11:26-27] Des peines et des dangers au dehors, des anxiétés incessantes au
dedans, un courage qui ne s’arrêtait devant aucun danger, [11:28] un amour
envers les pauvres pécheurs et envers l’Assemblée que rien ne refroidissait —
ces quelques lignes nous tracent le tableau d’une vie et d’un dévouement si
absolu, qu’il touche le coeur le plus froid ; il nous fait sentir tout notre
égoïsme et nous fait fléchir les genoux devant Celui qui était la source vivante
du dévouement du bienheureux apôtre, devant Celui dont la gloire inspire ce
dévouement.
Ch. 11 v. 29-33 — En
toutes circonstances, Paul ne se glorifie que dans ses infirmités
[11:30] Toutefois, forcé de parler de lui-même, l’apôtre ne veut se glorifier
que dans ses infirmités ; mais il est comme en dehors de son oeuvre naturelle.
Sa vie passée se déroule devant ses yeux ; les Corinthiens l’ont forcé de penser
aux choses qu’il avait laissées derrière lui. Après avoir terminé son récit et
déclaré qu’il se glorifierait seulement dans ses infirmités, [11:32] une
circonstance qu’il avait oubliée lui revient à la mémoire. Rien de plus naturel,
de plus simple que toutes ces communications.