Chapitre 4
Le ministère et les souffrances
[4:1] L’apôtre en revient maintenant à son ministère [4:8-9] en rapport avec ses
souffrances, [4:10-11] en montrant que cette doctrine d’un Christ vainqueur de
la mort, quand elle est vraiment reçue dans le coeur, nous rend victorieux de
toute crainte de la mort et de toutes les souffrances [4:7] qui se rattachent au
vase de terre dans lequel ce trésor est porté.
Ch. 4 v. 1-6 —
L’évangile de la gloire de Christ prêché à tous
Paul prêchait toute la gloire de Christ, sans voile
[3:9, 8] Ayant reçu le ministère de la justice et de l’Esprit, [3:18] dont
Christ glorifié, contemplé à face découverte, est le fondement, [4:1] l’apôtre
non seulement usait de grande hardiesse de langage, mais il ne se relâchait pas
; sa foi ne fléchissait pas devant les difficultés. [4:2] De plus, avec le
courage que cette doctrine lui donnait par la grâce, il ne cachait rien de cette
gloire, il n’en affaiblissait rien ; il ne corrompait pas la doctrine ; il la
manifestait aussi pure, aussi brillante de clarté qu’il l’avait reçue. C’était
la parole de Dieu ; on la recevait de l’apôtre telle qu’il l’avait reçue
lui-même, la parole de Dieu inaltérée, l’apôtre se rendant ainsi approuvé et se
recommandant à toute conscience d’homme devant Dieu. Tous ne pouvaient pas dire
cela. [4:4] La gloire du Seigneur Jésus ressortait de la prédication de l’apôtre
dans toute la clarté et la splendeur dans lesquelles cette gloire lui avait été
révélée. [4:3] Si donc la bonne nouvelle qu’il annonçait était cachée, [3:13] ce
n’était pas comme dans le cas de Moïse : [3:18] non seulement la gloire du
Seigneur était pleinement révélée à face découverte en Christ, [4:3] mais elle
était aussi manifestée sans voile dans la prédication pure de l’apôtre. [4:4]
C’est là la liaison établie entre la gloire accomplie dans la personne de Christ
comme résultat de l’oeuvre de la rédemption, et le ministère qui, par la
puissance de l’Esprit Saint agissant dans l’instrument choisi du Seigneur,
annonçait cette gloire au monde. Ce ministère rendait les hommes responsables de
la réception de la vérité, de la soumission à ce Christ glorieux qui, du ciel,
s’annonçait en grâce comme ayant accompli la justice pour le pécheur, et
l’invitait à venir librement pour jouir de l’amour et de la bénédiction de Dieu.
La révélation parfaite
de Dieu ne se trouve qu’en Christ
[4:6] Or il n’y a pas d’autre moyen de s’approcher de Dieu : en établir un autre
serait mettre de côté et déclarer insuffisant, imparfait, ce que Christ a fait
et ce qu’il est, et vouloir produire quelque chose de meilleur que Lui. Or cela
est impossible : car ce que l’apôtre annonçait, était la manifestation de la
gloire de Dieu dans la personne du Fils, en rapport avec la révélation de
l’amour parfait et de l’accomplissement de la justice parfaite et divine, de
sorte que la pure lumière était l’heureux séjour de ceux qui y entraient par le
moyen annoncé par l’apôtre. Il ne pouvait y avoir quelque chose de plus, à moins
qu’il n’y eût quelque chose de plus que Dieu dans la plénitude de sa grâce et de
sa perfection. [4:3] Si donc cette révélation était cachée, elle l’était pour
ceux qui étaient perdus, [4:4] desquels le dieu de ce monde avait aveuglé
l’entendement pour que la lumière de la bonne nouvelle de la gloire de Christ,
qui est l’image de Dieu, ne resplendît pas dans leurs coeurs.
Christ homme dans la
gloire divine est la base de tout l’évangile
[4:4] Au lieu de « l’évangile de la gloire du Christ », on traduit quelquefois :
« le glorieux évangile », mais cela n’est pas le sens. [3:18] Nous avons vu que
le fait que Christ est dans la gloire, que la gloire de Dieu est vue dans sa
face, était le sujet spécial du chapitre précédent. [4:5] L’apôtre ici y fait
allusion comme étant ce qui caractérisait l’Évangile qu’il prêchait. [4:6]
C’était la preuve que le péché que Christ avait porté était entièrement ôté, la
preuve de la victoire remportée sur la mort, et de l’introduction de l’homme
dans la présence de Dieu en gloire selon les conseils de l’amour de Dieu.
C’était en même temps le complet déploiement de la gloire de Dieu dans l’homme
selon la grâce, que l’Esprit Saint nous montre, afin de nous transformer à la
même ressemblance. C’était le glorieux ministère de la justice et de l’Esprit,
qui ouvrait à l’homme un chemin libre vers Dieu, un chemin pour entrer même dans
les lieux saints en toute liberté [(Héb. 10:19)].
La gloire divine brille
en Christ par la puissance de Dieu, ce que souligne la faiblesse du serviteur
[4:4] Lorsque Christ était ainsi annoncé, la conséquence en était l’acceptation
joyeuse de la bonne nouvelle, la soumission du coeur à l’Évangile — ou bien
l’aveuglement par Satan ; [4:5] car Paul ne se prêchait pas lui-même (comme
d’autres ne manquaient pas de faire), mais il prêchait Jésus Christ le Seigneur,
et ne se présentait lui-même à ceux auxquels il s’adressait, que comme leur
serviteur pour l’amour de Jésus. [4:6] En effet, et c’est ici un autre principe
important, le resplendissement de l’Évangile de la gloire de Christ est l’oeuvre
de la puissance de ce même Dieu qui, par sa seule parole, a fait luire
instantanément la lumière du sein des ténèbres. Dieu avait resplendi dans le
coeur de l’apôtre pour faire luire la connaissance de sa propre gloire dans la
face de Jésus Christ. L’Évangile brillait par une opération divine semblable à
celle qui, au commencement, avait fait briller la lumière du sein des ténèbres
par une simple parole. Le coeur de l’apôtre en était le vase, la lampe où cette
lumière avait été allumée pour luire au milieu du monde devant les yeux des
hommes. Ce qui luisait était la révélation de la gloire qui resplendit dans la
personne de Christ, et qui, par la puissance de l’Esprit de Dieu, agissait dans
le coeur de l’apôtre pour que cette gloire brillât par l’Évangile devant le
monde ; la puissance de Dieu opérait pour la faire briller, comme elle l’a fait
par la parole : « Que la lumière soit, et la lumière fut » [(Gen. 1:3)]. [4:7]
Mais le trésor de cette révélation de la gloire était déposé dans des vases de
terre, afin que la puissance qui agissait dans cette révélation fût de Dieu seul,
et non celle des instruments. [4:8-9] Dans tous les instruments, la faiblesse
qui leur était propre se montrait dans les circonstances d’épreuve par
lesquelles Dieu — dans ce but même, entre autres — faisait passer le témoignage.
[4:7] Toutefois la puissance de Dieu se manifestait d’une manière d’autant plus
évidente que le vase montrait sa faiblesse au milieu des difficultés qui se
rencontraient sur la route. [4:10] Le témoignage se rendait, l’oeuvre se faisait,
le résultat se produisait lors même que l’homme était abattu et se trouvait sans
ressource en présence de l’opposition suscitée à la vérité.
Ch. 4 v. 7-12 —
L’anéantissement complet de ce qui vient de l’homme, afin d’être conforme à
Christ
[4:8] L’homme était affligé par la tribulation — c’était le vase — mais pas
réduit à l’étroit, car Dieu était avec lui ; l’homme était sans moyen de sortir
de la tribulation — c’était le vase — mais pas sans ressource, car Dieu était là
; [4:9] l’homme était persécuté — c’était le vase — mais pas abandonné, car Dieu
était avec lui ; l’homme était jeté par terre — c’était le vase — mais pas
détruit, car Dieu le gardait. [4:10] Paul portait toujours dans son corps la
mort de Jésus (il était fait semblable à Jésus en ce que l’homme comme tel était
réduit à néant), afin que la vie de Jésus, que la mort ne saurait toucher et qui
a triomphé de la mort, fût manifestée dans son corps, tout mortel qu’il était.
[4:11] Plus l’homme naturel était anéanti, plus il était évident qu’il y avait
là une puissance qui n’était pas de l’homme. [4:13] C’était là le principe, mais
il était moralement réalisé dans le coeur par la foi. [4:10] Comme serviteur du
Seigneur, Paul réalisait dans son coeur la mort de tout ce qui était vie humaine,
[4:7] afin que la puissance fût purement de Dieu par Jésus ressuscité ; [4:11]
mais à côté de cela Dieu lui faisait réaliser ces choses par les circonstances
par lesquelles il avait à passer ; car, vivant dans ce monde, il était toujours
livré à la mort pour l’amour de Jésus, afin que la vie de Jésus fût manifestée
dans sa chair mortelle. [4:12] Ainsi la mort opérait dans l’apôtre ; ce qui
était seulement de l’homme, de la nature, et de la vie naturelle, disparaissait,
afin que la vie en Christ se déployant en lui de la part de Dieu et par sa
puissance, opérât dans les Corinthiens par son moyen. Quel ministère ! [4:11]
Quelle épreuve complète du coeur de l’homme, quelle vocation glorieuse pour un
homme que d’être ainsi assimilé à Christ, d’être le vase de la puissance de sa
vie pure, et par le moyen d’une abnégation absolue de soi-même, et de la vie
même, d’être moralement semblable à Jésus ! Quelle position par la grâce, quelle
conformité à Christ ! Et c’était de telle manière qu’elle passait par un coeur
d’homme pour atteindre le coeur de l’homme (ce qui en fait est de l’essence du
christianisme lui-même), [4:7] non pas certainement par la force de l’homme,
mais par celle de Dieu se manifestant dans la faiblesse de l’homme.
Ch. 4 v. 13-18 — Les
souffrances ici-bas et la gloire céleste
Souffrir et mourir comme Christ pour le témoignage de Dieu est le privilège du
croyant
[4:13] C’est pour cette raison que l’apôtre peut se servir des paroles de
l’Esprit de Christ dans les Psaumes : « J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé ».
C’est-à-dire : « À quel prix que ce soit, en dépit de tout danger, de toute
opposition, j’ai parlé pour Dieu, j’ai rendu mon témoignage ; j’ai eu assez de
confiance en Dieu pour rendre témoignage à Dieu et à sa vérité, quelles qu’en
fussent les conséquences, même si je mourais en le faisant ». [4:14] C’est-à-dire
encore : « J’ai agi comme Christ lui-même l’a fait, parce que je sais que Celui
qui a ressuscité Jésus en fera autant pour moi et me présentera avec vous devant
sa face, dans cette même gloire où Christ se trouve dans le ciel ; et pour le
témoignage que j’ai rendu à cette gloire, j’ai souffert la mort comme Lui ». Il
faut bien distinguer ici entre les souffrances de Christ pour la justice et pour
son oeuvre d’amour, et ses souffrances pour le péché. Quant aux premières, c’est
notre privilège de les partager avec Lui ; dans les autres, il est seul.
La gloire future
assurée par la puissance divine encourage dans les difficultés ici-bas
[4:14] L’apôtre dit : « Celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus nous présentera
avec vous », [4:15] car, ajoute-t-il selon le coeur et la pensée de Christ
envers les siens : « Toutes choses sont pour vous, afin que la grâce, abondant
par le moyen de plusieurs, multiplie les actions de grâces à la gloire de Dieu
». [4:16] C’est pourquoi l’apôtre ne se laissait pas décourager ; mais au
contraire, si l’homme extérieur dépérissait, l’homme intérieur se renouvelait de
jour en jour. [4:17] Car la légère affliction qui n’était que d’un moment (car
il l’estimait telle en vue de la gloire ; et elle n’était pour lui que
l’affliction passagère de ce pauvre corps mourant), opérait pour lui un poids
éternel de gloire qui dépassait toute expression, même la plus élevée, du
langage et des pensées humaines. [4:18] Et ce renouvellement avait lieu, et le
découragement ne s’emparait point de lui, quoi qu’il en fût, en ce qu’il ne
regardait pas aux choses qui se voient, qui sont temporelles, mais aux choses
qui ne se voient pas, lesquelles sont éternelles. Ainsi, la puissance de la vie
divine avec toutes ses conséquences, se déployait dans l’âme de l’apôtre, par la
foi : il connaissait le résultat de tout de la part de Dieu.