Chapitres 1 à 7
Ch. 1-4 — Royaume terrestre glorieux de Salomon et construction du temple
Ch. 1 v. 2-13 — Règne de Salomon partant de l’autel d’airain, en rapport avec
Israël, peuple de Dieu par grâce
Ce second livre des Chroniques nous expose le règne du fils de David et de la
famille de David. Son point de départ n’est pas la foi de David auprès de
l’arche, [1:3] mais le tabernacle que Moïse, serviteur de Dieu, avait dressé,
[1:5] et l’autel d’airain [1:6] auprès duquel le roi et l’assemblée rendent
culte. La royauté est réalisée en rapport avec Israël, le peuple de Dieu, que
Moïse avait fait sortir d’Égypte1. C’est le moyen de l’accomplissement des
desseins de Dieu à son égard. Ce n’est pas, sans doute, une nouvelle alliance
par une nouvelle puissance ; mais l’objet de la bénédiction est Israël. Si c’est
Boaz et Ruth qui relèvent la famille, c’est à Naomi qu’un fils est né [(Ruth
4:17)], c’est-à-dire par la grâce souveraine, par un Rédempteur, « en qui est la
force »2 ; celui qui n’avait aucun titre (et Israël n’en avait plus aucun) est
introduit dans la jouissance des promesses. Israël, longtemps connu comme celui
qui est « agréable »3 à Dieu, est le peuple qui reçoit dans son sein le fils qui
est né [(Ruth 4:16)]. Ils disent : « Un enfant nous est né » (És. 9:6). [1:8-10]
Auprès de l’autel, qui était devant l’Éternel au tabernacle d’assignation,
Salomon reconnaît sa position. Il doit juger le peuple de Dieu. Tout cela aura
lieu plus tard en puissance.
1 Mais ce rapport n’est pas avec l’arche à Sion. Salomon se rend, historiquement, là où le peuple se trouve.
2 Tel est le sens du nom de Boaz [(voir note 3:17)].
3 Naomi signifie « agréable » [(voir note Ruth 1:20)].
Ch. 2 à 4 v. 1 — Image
du royaume millénaire lié à la terre, et éléments du temple
Ce livre nous présente aussi la royauté en rapport avec la terre, et le
gouvernement du peuple sur la terre. [1:12] La gloire et les richesses sont
ajoutées à ce que Salomon demande. Il ne s’agit ni d’ennemis, ni de l’énergie de
la foi. La position du roi est la suite de la victoire que cette foi a
remportée. Il règne et il est établi dans la gloire et dans les richesses. [2:1]
Il commence à bâtir la maison. [2:12]Hiram reconnaît l’Éternel comme Créateur
des cieux et de la terre, [2:17-18] et les étrangers qui habitent en Israël sont
les esclaves du roi pour exécuter ses travaux. [3:13] Dans le temple, les
chérubins ont leurs faces tournées vers la maison, c’est-à-dire vers le dehors.
Les attributs de Dieu ne regardent pas maintenant à l’alliance seule pour la
maintenir malgré tout, mais aussi au-dehors pour bénir. C’est le temps du
millénium ; [3:14] mais le voile se retrouve ici dans le temple. Quelle que soit
la bénédiction du règne du vrai Salomon, Israël et la terre n’ont pas un accès
direct et immédiat auprès de Celui qui est caché dans les cieux. C’est là ce qui
nous appartient, d’entrer avec hardiesse à travers le voile déchiré [(Héb.
10:19-20)], et de n’en trouver, béni soit Dieu, aucun là-haut ! Là, il n’y a
point de temple. Le Dieu tout-puissant et l’Agneau en sont le temple [(Apoc.
21:22)]. La stabilité d’un gouvernement divin est accordée à la terre1, ainsi
que la bénédiction d’un Dieu dont la face est tournée vers elle ; mais ceux qui
sont bénis ne voient pas cette face, ne s’approchent pas d’elle. [4:1] Il y a
aussi un autel propre au Culte, dans ce temps de bénédiction. L’autel et le
voile ne sont pas mentionnés dans le livre des Rois, où la structure du temple
est la figure des choses invisibles, et où, comme ensemble, il nous est présenté
comme étant la demeure et la manifestation de Dieu. [1 Rois 6:31-35] Il y avait
là une porte d’or qui s’ouvrait à deux battants devant l’oracle, et rien ne nous
est dit de l’autel.
1 [3:15-17] Cette stabilité consiste en deux choses : Dieu l’établira ; puis : En Lui est la force. Ce sont les deux sources de la stabilité du règne de Christ. Tel est le sens des deux colonnes Jakin et Boaz.
Ch. 4 — Ordre arrangé
selon l’état de la royauté de Christ en gloire
Dans les Chroniques, l’ordre est aussi arrangé selon l’état des choses qui nous
y est présenté, c’est-à-dire selon l’état de la royauté glorieuse de Christ.
[4:9] Il y a une cour pour les sacrificateurs, et le grand parvis extérieur avec
des portes. Tout était arrangé (4:6) pour les relations dont nous parlons.
Ch. 5 — Rapports de
Dieu avec le peuple où Il habite, en bénédiction
De même aussi, quant à la manifestation de la gloire, il n’est pas fait mention,
dans le livre des Rois, [7:1] de l’acceptation publique du sacrifice ; [1 Rois
8:6-11] mais il est seulement mentionné que, lorsque l’arche eut été transportée
dans le lieu saint, et que, les sacrificateurs étant sortis, les barres eurent
été tirées, en sorte que la demeure de l’Éternel y était définitivement établie,
la gloire de l’Éternel remplit la maison. C’est l’habitation de Dieu, figure des
demeures célestes qui nous attendent, de la maison de notre Père. D’autre part,
ce qui nous est présenté dans le livre des Chroniques, ce sont les rapports de
Dieu avec le peuple aux derniers jours, préfigurés dans ce qui est arrivé à
Salomon. [5:13] C’est lorsque les trompettes et les chantres faisaient entendre
tous d’un accord leurs voix pour louer l’Éternel de ce que « Sa bonté demeure à
toujours » que la maison fut remplie d’une nuée. Ainsi que nous l’avons vu,
lorsque tout sera accompli pour Israël, ces mots célébreront l’inlassable
miséricorde dont la bénédiction d’Israël sera la preuve en ce jour-là. C’est la
délivrance et la bénédiction de ce peuple qui démontrent la vérité de ces
paroles.
Ch. 6 à 7 v. 3 — Israël
accepté en grâce comme adorateur après le péché
Pardon et culte par le sacrifice dans l’aire d’Ornan, le Jébusien
Nous avons vu qu’il y avait une seconde partie de la grâce : l’acceptation
d’Israël comme adorateur après son péché. Il ne s’agissait pas seulement de
l’établissement de l’arche sur la montagne de Sion, mais du sacrifice, du pardon
et du culte qui en était la conséquence, sur la montagne de Morija, dans l’aire
d’Ornan le Jébusien [(1 Chron. 21:26)].
Peuple reconnu et
accepté par la bonté de Dieu, qu’il adore
[6:13]Salomon ayant fait sa prière [6:40] et demandé que les yeux de l’Éternel
fussent ouverts, et que son oreille fût attentive aux prières qui lui seraient
adressées dans ce lieu (citant la demande de David au Ps. 132 [(v. 8-9)], [6:42]
et appuyant sa demande sur la gratuité de Dieu envers lui), [7:1] le feu descend
et consume l’holocauste et les sacrifices, [7:2] et la gloire de l’Éternel
remplit la maison. Or, maintenant, ce n’est pas seulement que les sacrificateurs
ne peuvent pas entrer ; [7:3] mais les enfants d’Israël voient la gloire qui
reste sur la maison ; ils se prosternent et adorent. C’est l’acceptation
publique du sacrifice qui met le peuple en rapport public avec Dieu, et lui fait
reconnaître que l’Éternel est bon et que sa bonté demeure à toujours (comp. Lév.
9:24). Seulement, dans ce dernier passage, il ne s’agissait pas de reconnaître
l’infatigable bonté de Dieu.
Ch. 7 v. 4-22 — Joie du
peuple béni de l’Éternel
Ch. 7 v. 8-10 — Assemblée du peuple pour la fête des tabernacles et la dédicace
Il y a aussi, dans la scène que nous considérons, un autre élément : [7:8-10]
c’est l’assemblée publique et joyeuse de tout le peuple, la fête des
tabernacles, la grande congrégation (Ps. 22:25), et aussi la dédicace de
l’autel.
Ce sont là deux choses qui signalent la participation d’Israël à la bénédiction, savoir l’autel et la fête des tabernacles ; le culte, après la chute et la ruine, fondé sur l’acceptation du sacrifice, et la jouissance de l’effet des promesses, le peuple n’étant plus dans la détresse (*).
(*) Il ne paraît pas cependant qu’ils aient fait des cabanes de branches d’arbres. Depuis Josué, ce n’est qu’aux jours de Néhémie que cela eut lieu [(Néh. 8:17)]. Dans le temps dont nous nous occupons, la joie et la prospérité leur avaient fait un peu négliger la Parole.
Joie du peuple louant
la bonté de Dieu, et réponse de l’Éternel à la prière de Salomon
On voit encore ici les instruments de musique de l’Éternel, que David avait
introduits pour le célébrer, parce que « sa bonté demeure à toujours » quand «
David louait par leur moyen » (7:6). Heureuse pensée ! Car qui est ce David ?
(Comp. Ps. 22:22). Israël est heureux et joyeux à cause de toute la bonté de
l’Éternel envers David et Salomon, et Israël son peuple (v. 10). [7:17-22] Après
cela, l’Éternel expose à Salomon les conditions sous lesquelles il le place,
ainsi que le peuple, pour jouir de la bénédiction ou pour la retrouver. [7:12]
Il avait choisi cette maison de prière. [7:13] S’il y avait des châtiments,
[7:14] et que le peuple s’humiliât, il y aurait du répit ; [7:16] les yeux et le
cœur de l’Éternel seraient continuellement sur cette maison.
Ch. 7 v. 17-22 —
Condition de la bénédiction et conséquences de l’infidélité
[7:17-18] Puis, à l’égard de Salomon et de la postérité de David en général, la
bénédiction du peuple entier devait dépendre de leur fidélité. [7:19] Si la
famille de David venait à se détourner de Dieu, [7:20] Israël serait déraciné du
pays, et la maison sanctifiée par le culte de l’Éternel serait un sujet de
raillerie parmi tous les peuples, [7:22] et un témoin du juste jugement de Dieu.
John Nelson Darby