Chapitre 4
Ch. 4 v. 1-5 — Attaque contre les vérités du christianisme
Apostasie rejetant la révélation en grâce du Dieu créateur
[4:1] Or il y aura des hommes qui apostasieront de la foi, de la connaissance
d’un seul Dieu créateur et sauveur, de Celui qui a été révélé en chair [(3:16)].
Ils attaqueront précisément les vérités dont nous avons parlé ; [4:3] ils
prétendront peut-être pousser l’idée des privilèges chrétiens plus loin que tous,
ainsi que la connaissance profonde de Dieu, mais ils pécheront contre les
premiers principes, contre la foi qui lie le Dieu Sauveur, révélé dans le
christianisme, [4:4] avec le seul et unique Dieu Créateur. D’après le
christianisme, l’Éternel Dieu s’est révélé en Christ, le même qui a créé le
monde par sa parole. [4:1] Les apostats, qui apportaient des doctrines de démons,
chercheraient à nier que ce fût ce seul et unique Dieu de la nature qui s’était
manifesté en grâce. Séduits par les démons [4:2] et ayant la conscience
cautérisée, [4:3] ils défendaient ce que Dieu avait établi dans la création, ce
qu’il avait donné comme de plein droit à l’homme, après le déluge, comme si la
sainteté supérieure qu’ils prêchaient et les relations avec un Dieu plus élevé
ne comportaient pas de pareilles choses. Abandonnant la sainteté pratique et
réelle de la communion avec Dieu et de ses commandements par Christ, ils se
faisaient une sainteté prétendue qui niait ce que Dieu avait ordonné dès le
commencement ; et ainsi ils s’élevaient contre l’autorité de Celui qui l’avait
lui-même ordonné, le traitant comme un être imparfait, peut-être mauvais.
Avertissement fidèle de
l’Assemblée, en maintenant la gloire de Dieu
Ainsi le frein de la crainte de Dieu était perdu, et la porte ouverte à la
licence et à la dissolution. L’Esprit de Dieu en avertissait l’Assemblée ; [4:6]
et l’apôtre fidèle le communique à Timothée et, par lui, met les saints sur
leurs gardes. Ainsi Paul ne parle pas ici de privilèges ; fidèle à la gloire de
Dieu, il revient aux premiers principes de cette gloire et maintient les droits
incontestables du seul et unique Dieu ; fidèle à Dieu, il ne cherche pas à
vanter ses connaissances, mais, en amour, à garantir l’Assemblée de tout
éloignement de Lui.
Abandon de la vérité
par quelques-uns, et non apostasie générale
[4:1] Il ne faut pas confondre ici les « quelques-uns » qui abandonnent la foi,
avec l’apostasie générale dont il est question dans la seconde épître aux
Thessaloniciens. Ici « quelques-uns » abandonnent la vérité, étant séduits par
des démons ; et l’Assemblée est toujours présente ici-bas, ayant besoin d’être
garantie de l’invasion de ces principes délétères. L’apostasie générale et la
manifestation de l’homme de péché sont tout autre chose [(2 Thess. 2:3-10)], et
il n’en est nullement question dans le passage qui nous occupe.
Ch. 4 v. 3-5 —
Reconnaissance pour les dons de Dieu, sanctifiés par la Parole et la prière
[4:6] Il s’agit ici de la fidélité qui repousse l’erreur par la vérité, et de
rappeler celle-ci aux frères afin qu’ils ne soient pas séduits. Dans la seconde
épître aux Thessaloniciens, il s’agit de la manifestation de celui qui s’assied
dans le temple de Dieu [(2 Thess. 2:4)] et qui est anéanti par l’apparition de
la venue du Seigneur [(2 Thess. 2:8)]. [4:3-4] Ici, tout ce qu’il y avait à
faire, c’était de rappeler en simplicité la bonté du Créateur et de déclarer que
ses dons, reçus avec action de grâces, sont toujours bons et ne doivent pas être
refusés. Son but n’était assurément pas que les chrétiens s’en servent pour
satisfaire les convoitises de la chair, [4:5] mais qu’ils les reconnaissent
comme sanctifiés par la parole de Dieu, laquelle nous les a apportés comme étant
des dons de Dieu, et par la prière qui nous met en rapport avec Dieu tandis que
nous en faisons usage. [4:3] Le fidèle devait les recevoir comme venant de lui,
comme des dons de sa main ; [4:5] et ils sont sanctifiés, comme tout ce qui
vient de lui et qui porte l’empreinte de sa volonté et de sa bonté. L’homme, en
abandonnant Dieu, avait tout perdu. Ce qu’il avait eu, il ne l’avait plus
maintenant avec Dieu ; il mangeait simplement comme un animal et mangeait même
plus mal, comme ayant abandonné Dieu. La parole de Dieu prenait la place de la
relation en grâce, et la prière s’en servait sur ce pied. Dans ce passage,
quoique le mal dont l’apôtre parle soit allé beaucoup plus loin, en d’autres
circonstances que celles des moines, le principe monastique dans les cœurs et
dans les formes est pleinement jugé, quelque sincère d’ailleurs que puisse être
une personne qui cherche à honorer Dieu dans ce système. Dieu ne retire pas les
dons que l’homme s’est, pour ainsi dire, appropriés par sa propre volonté ; mais
l’usage que l’homme en fait n’est plus la satisfaction de sa volonté et de ses
convoitises ; [4:3] il les reçoit maintenant de Dieu et selon la volonté de Dieu
; il les reçoit avec reconnaissance et en lui donnant gloire.
Ch. 4 v. 6-16 — Œuvre
confiée à Timothée pour enseigner
Ch. 4 v. 6-11 — Travail pour l’enseignement de la doctrine de Dieu
C’est, en effet, ce que l’apôtre montre dans ce qui suit. [4:6] Timothée, en
enseignant comme Paul vient de le dire, serait un bon serviteur du Christ Jésus,
nourri dans la vérité (vers. 6). [4:8] L’exercice corporel profitait peu ; la
piété beaucoup, pour ici-bas et pour l’éternité ; [4:7] il le met de nouveau en
garde contre les vaines et inutiles spéculations de l’esprit humain, sur le
danger desquelles il revient continuellement. [4:9] C’est pour cette doctrine de
Dieu, vraie et digne de toute acceptation, [4:10] que l’apôtre travaillait et
qu’il était dans l’opprobre, parce qu’il avait foi dans le Dieu vivant, qui, par
sa providence et par sa puissance suprême1, gouverne, préserve et prend soin de
tous les hommes et spécialement des fidèles (vers. 9, 10). C’est ce même seul
Dieu créateur, Sauveur, en qui Paul avait confiance, en travaillant pour le
Seigneur. [4:11] Lui, Timothée, devait insister sur ces choses avec autorité et
les enseigner.
1 Comparez Matthieu 10:29.
Ch. 4 v. 12-14 —
Position de Timothée, sa conduite et son don confié de Dieu
Ensuite, en rapport avec cet enseignement annoncé avec autorité, l’apôtre parle
de la personne et de la position de Timothée lui-même. [4:12] Timothée était
jeune, mais il devait maintenir son autorité et s’acquérir, par sa conduite, le
poids que les années ne lui donnaient pas encore. Il devait être le modèle des
fidèles [4:13] et s’occuper, jusqu’à ce que Paul arrive, de lecture,
d’exhortation, d’enseignement. [4:14] Ensuite Dieu avait préparé Timothée
spécialement pour son œuvre : il ne devait pas l’oublier, ni négliger ce qui lui
avait été donné. Un don lui avait été départi : Dieu l’avait désigné pour cela
par la prophétie ; et ce témoignage immédiat de Dieu, auquel l’exercice de la
puissance de Dieu était réuni, avait été accompagné du sceau du témoignage des
hommes, c’est-à-dire des anciens d’entre les chrétiens (comp. Actes 13:1-3).
Ch. 4 v. 12-16 —
Fortification intérieure, et consécration entière au service
Ainsi tout concourait à fortifier Timothée dans son service et dans l’autorité
qu’il exerçait en ce moment-là à la place de l’apôtre. [4:12] Il devait toujours
agir avec le poids que lui donnait une conduite irréprochable qui ne manquerait
pas d’avoir sa juste influence sur les cœurs et sur les consciences ; [4:14]
mais Timothée était intérieurement fortifié par la conscience que Dieu l’avait
formellement désigné pour l’œuvre ; le don de Dieu lui avait été départi, et il
avait comme sceau sur lui la sanction de tous ceux qui avaient quelque poids
dans l’Assemblée. [4:15] Ainsi fortifié, Timothée devait se dévouer aux choses
du Seigneur, en sorte que ses progrès soient évidents à tous, et qu’ainsi le
sceau de la communion avec le Seigneur soit sur lui. [4:16] Il devait, en même
temps, être attentif à lui-même et à l’enseignement, et s’en occuper avec
persévérance ; ce serait le moyen de salut pour lui et pour ceux qui
l’écoutaient.