Chapitre 3
Ch. 3 v. 1-13 — Services de surveillant et de serviteur
Développement des qualités nécessaires pour ces services selon Dieu
Ch. 3 v. 1-5 — Qualités nécessaires pour être surveillant, bonne œuvre selon
Dieu
[3:2] Paul indique ensuite à Timothée les qualités nécessaires pour être
surveillant [3:8] ou serviteur, [3:11] ainsi que celles que devaient avoir les
femmes de ces derniers1. [3:1] Il suppose, chez quelqu’un, le désir
d’entreprendre cette œuvre de surveillant ; l’œuvre était une bonne œuvre.
Soigner les âmes, et avoir l’œil ouvert en amour sur la marche des fidèles ;
veiller sur ceux-ci, afin que les membres de Christ répondent à l’amour du
Sauveur et ne perdent aucun privilège chrétien ; faire cela en maintenant cet
ordre heureux et cette unité précieuse qui se réalisaient dans ce temps-là ; et
protéger le troupeau du Seigneur contre les loups ravissants qui cherchaient à
l’envahir [(Act. 20:29)], c’était bien une œuvre précieuse ; et celui qui, de la
part du Seigneur, avait à cœur le bien des âmes pouvait bien désirer s’y dévouer.
L’apôtre le sentait. Appeler cette œuvre une bonne œuvre était une parole vraie
et fidèle ; mais certaines qualités sont nécessaires pour qu’on soit propre à
une pareille charge. [3:2-3] On ne trouve pas de dons dans la liste de ces
qualités, à moins que ce ne soit d’être « propre à enseigner » ; mais cette
capacité elle-même est présentée comme une qualité (l’homme devait être propre2
à cela), non comme un don. La faculté de se servir de la vérité pour instruire
les autres est très utile dans l’accomplissement de la charge d’ancien, sans
qu’il soit proprement dit que l’ancien enseigne publiquement dans l’assemblée.
Les qualités qui donnent un poids moral étaient la chose essentielle.
1 C’est ainsi qu’on lit dans les anciennes versions ; mais je ne vois point de raison pour que gunaikaV ne s’applique pas aux femmes des anciens : La suite des instructions est : « De même… que (les) serviteurs… De même, que (les) femmes ». Voir toutefois les remarques à la page qui suit.
2 Quelques-uns traduisent : prompt à apprendre.
Qualités que doit
posséder un ancien, lui donnant un poids moral
Timothée n’a pas été laissé à Éphèse pour établir des anciens [(Tite 1:5)], mais
Paul l’instruit ici des qualités que devait réunir un surveillant, et Timothée
devait veiller à ce que les anciens les possèdent.
Simplicité des qualités,
et non dons, requis des surveillants et serviteurs
Il n’est pas nécessaire d’entrer dans les détails de ces qualités : elles sont
assez simples, de même que celles qui sont nécessaires pour un serviteur.
Ch. 3 v. 6-7 —
Vigilance à l'égard de la faute et du piège du diable
[3:6] On voit aussi ici quelle a été « la faute du diable » ; il s’est élevé à
la pensée de sa propre importance (comp. Ézéch. 28). [3:7] « Le piège du diable
» est autre chose : si l’on n’a pas une bonne réputation on cédera à l’Ennemi,
par quelque bout, parce qu’on n’ose pas lui faire face avec hardiesse.
Ch. 3 v. 11 —
Importance des qualités des femmes des serviteurs spécialement
[3:11] On remarquera que l’apôtre parle des femmes des serviteurs et ne dit rien
de celles des surveillants1 ([3:2] si ce n’est qu’il mentionne que ceux-ci
devaient être maris d’une seule femme). Les surveillants avaient une charge dans
laquelle ils s’occupaient des âmes et exerçaient de l’autorité dans l’assemblée,
dans laquelle les femmes n’avaient point à agir. Les serviteurs étaient
nécessairement occupés des détails et des circonstances des familles : les
femmes pouvaient bien s’occuper de ce genre de travail et souvent même être très
utiles — dans les soins spirituels d’un ancien, elles n’avaient rien à faire.
Ainsi les femmes des serviteurs devaient avoir des qualités qui feraient
respecter leurs maris et en même temps les préserveraient de se mêler de tout et
d’être des rapporteuses des affaires d’autrui [(5:13)].
1 Mais voyez la note, ci-dessus.
Ch. 3 v. 13 —
Accroissement de la force selon Dieu, par la fidélité dans le service
[3:13] La fidélité dans la charge de serviteur qui, en effet, est des plus
délicates et exige beaucoup d’amour chrétien et de patience était un moyen
d’acquérir de la force dans l’œuvre de Dieu : Étienne, Philippe en sont des
exemples ; bientôt ils eurent dépassé leur service aux tables, par leur force
spirituelle [(Act. 6)].
Ch. 3 v. 14-15 — Ce
qu’est l’Assemblée de Dieu ici-bas
Ce qu’est l’Assemblée, alors et maintenant, pour Dieu et dans son état pratique
Qu’était l’Assemblée dans ces temps heureux ? Elle était ce qu’elle est du reste
toujours au point de vue de Dieu ; mais ce qu’elle était de fait, en un temps où
l’amour se déployait dans un ordre maintenu par l’énergie du Saint Esprit ; et
l’unité du corps entier se développait par l’action de tous ses membres. [3:15]
L’Assemblée était « la maison de Dieu ». Grâce à Dieu, elle l’est toujours ;
mais quelle différence dans son état pratique, alors et maintenant !
Paul écrit pour dire ce
qu’est l’Assemblée et comment s’y conduire
Mais examinons le caractère que l’apôtre donne ici à l’Assemblée sur la terre.
[1:14] Il écrivait, espérant venir bientôt, [1:15] mais afin que, dans le cas où
il tarderait longtemps, Timothée sût comment il devait se conduire. Puis il dit
ce qu’est l’Assemblée (vers. 14, 15).
Ch. 3 v. 15 —
Caractères de l'Assemblée de Dieu sur la terre
L’Assemblée maison de Dieu, où Il demeure, ici-bas
[3:15] En premier lieu, elle est la maison de Dieu : Dieu y habite, sur la terre
(comp. Éph. 2:22). On comprendra que c’est de l’Assemblée sur la terre qu’il est
question, puisqu’il s’agissait de savoir comment il fallait s’y conduire ; mais
cette vérité est importante ; elle donne à l’Assemblée un caractère de la plus
haute importance pour nous, quant à notre responsabilité. Quand nous parlons de
l’Assemblée, il ne s’agit pas d’un objet vague, formé de morts et de vivants —
d’une chose qu’on ne sait où trouver, parce qu’une partie est vivante sur la
terre, et l’autre composée d’âmes dans le ciel. L’Assemblée est la maison de
Dieu ici-bas, dans laquelle on a à se conduire (quelle que soit la position que
l’on occupe) comme il convient à la maison de Dieu. Dieu demeure dans
l’Assemblée sur la terre. On ne peut pas se rappeler cette vérité avec assez de
sérieux. Tout ce qui tend à jeter de la confusion dans la présentation de la
vérité, par la notion que quelques-uns sont morts et que toute l’Assemblée n’est
pas sur la terre, vient de l’Ennemi et est en contradiction avec la Parole.
L’Assemblée, envisagée comme subsistant sur la terre, est la maison de Dieu.
L’Assemblée du Dieu
vivant, pour Lui, hors du monde mort
[3:15] En deuxième lieu, elle est l’Assemblée du Dieu vivant. Dieu, en qui est
la puissance de la vie, en contraste avec les hommes et avec les idoles mortes,
a une assemblée en dehors du monde, qu’il a mise à part pour lui-même. Elle
n’est pas une nation comme Israël ; ce peuple était l’assemblée de Dieu dans le
désert ; l’Assemblée est maintenant l’Assemblée du Dieu vivant.
L’Assemblée, colonne et
soutien de la vérité ici-bas, devant les hommes
La Parole est la vérité que l’Assemblée maintient tant qu’elle est sur la terre
[3:15] En troisième lieu, elle est la colonne et le soutien de la vérité. Christ
sur la terre était la vérité [(Jean 14:6)] (il l’est toujours, mais il l’était
sur la terre) ; il est maintenant caché en Dieu [(Col. 3:3)]. L’Assemblée n’est
pas la vérité ; la parole de Dieu est la vérité [(Jean 17:17)]. C’est sa Parole
qui est la vérité. La Parole existe avant l’Assemblée ; c’est la foi en la
vérité qui la rassemble ; mais l’Assemblée est ce qui maintient la vérité sur la
terre1. Lorsqu’elle sera loin, les hommes seront livrés à une énergie d’erreur
[(2 Thess. 2:11)].
1 L’Assemblée n’enseigne pas. Les docteurs enseignent l’Assemblée ; mais par sa fidélité à tenir ferme la vérité enseignée, elle la soutient dans le monde.
Le maintien de cette
vérité est la caractéristique de l’Assemblée selon Dieu
Il se peut qu’il n’y ait qu’un petit résidu de ceux qui se disent chrétiens, qui
garde la Parole de vérité ; mais il n’en est pas moins vrai que l’Assemblée,
aussi longtemps qu’elle reste ici-bas, est le seul témoin de la vérité sur la
terre. Elle est le témoin de Dieu pour présenter la vérité devant les hommes. À
la fin, ce que Dieu reconnaît comme témoin sera le faible troupeau de
Philadelphie [(Apoc. 3:8-11)], et ensuite ce qui est dans la position
responsable d’être l’Assemblée (Laodicée) sera vomi de la bouche de Christ
[(Apoc. 3:16)], qui lui-même prend le caractère de l’Amen, du vrai et fidèle
témoin [(Apoc. 3:14)] (Apoc. 3: 7-22) : [3:15] mais l’Assemblée, en tant que
plantée de Dieu sur la terre, est « la colonne et le soutien de la vérité ». Il
ne s’agit pas d’autorité ici, mais du maintien et de la présentation de la
vérité ; ce qui ne maintient pas la vérité ni ne la présente, n’est pas
l’Assemblée comme Dieu l’entend.
Caractères de la maison
de Dieu : présence divine et profession de la vérité
La présence du Dieu vivant, et la profession de la vérité, tels sont donc les
caractères propres de la maison de Dieu. Partout où est l’Assemblée du Dieu
vivant, partout où est la vérité, là est sa maison1.
1 Ainsi pour juger ce que c’est que l’Assemblée, il faut connaître et savoir distinguer la vérité et le Dieu vivant. C’est ce que dit l’apôtre quant à l’individu : « l’Esprit est la vérité » [(1 Jean 5:6)]. La vérité et l’Esprit sont les points capitaux qui tranchent entre l’incrédulité et la foi. Or la Parole de Dieu est la vérité [(Jean 17:17)].
Ch. 3 v. 16 — Le
mystère de la piété, centre de la vérité liée à Christ
Christ, centre vivant de la vérité, relation entre Dieu et les hommes
[3:16] Le mystère de la piété qui est au centre même de ce que l’Assemblée
maintient devant le monde est grand et se rapporte essentiellement à la personne
du Christ. Naturellement l’apôtre ne développe pas ici toutes les diverses
parties de la vérité, mais ce qui est le centre vivant de tout, ce qui est
essentiel dans les relations entre Dieu et les hommes.
Révélation de la
personne de Christ dans ses divers aspects
Manifestation parfaite de Dieu amour dans la chair de l’homme, en Christ
[3:16] « Dieu a été manifesté en chair ». Merveilleuse vérité, en effet ! Là où
tout est confusion et péché, dans la nature de celui en qui tout ce péché et
toute cette confusion sont introduits. Celui qui est le centre de toute
bénédiction et qui est la lumière même, Celui qui met tout à sa place comme
lumière, moralement, et qui, par le fait de sa présence, montre que l’amour est
au-dessus de tout, Dieu qui est cet amour, a été manifesté en chair. Là où était
le péché, là, a été l’amour au-dessus du péché ; l’homme qui est esclave du mal
voit ici, dans sa nature à lui, la source et la puissance de tout bien : Dieu
lui-même a été manifesté au milieu du mal et de la faiblesse, dans la nature
humaine. Y avait-il donc du mal en Celui qui s’est manifesté ? Subissait-il le
sort de l’homme, l’esclavage commun à tous ? Nullement : en réalité dans les
mêmes circonstances que l’homme, dans la même nature que lui, il a été démontré
supérieur à tout mal, parfait sous tous les rapports ; l’absence de tout péché
en lui a été mise en évidence par la puissance du Saint Esprit, pendant sa vie
entière (si les hommes avaient pu le discerner ; et, de fait, il était manifesté
à la conscience de tout homme, car il était la pure lumière qui brille sur tous),
et avec puissance par la résurrection (comp. Rom. 1:4).
La vérité se lie à ces
divers éléments se rapportant à Christ connu ici-bas
[3:16] Ainsi Dieu est devenu visible aux anges, il a été prêché parmi les
nations (il n’est pas seulement le Dieu des Juifs) ; il est devenu objet de foi
dans le monde (il n’est pas apparu avec une manifestation de puissance visible
qui revendiquât sa gloire et ses droits), et enfin, il a pris une place dans la
gloire, d’où il était descendu. C’est ainsi que Dieu est connu dans l’Assemblée,
selon la vérité. Point de vérité si cette révélation de la personne de Christ
n’est pas maintenue.
Caractère de la
relation de Dieu et de l’homme, dans cette épître
Relation de Dieu avec les hommes, non avec Ses enfants
L’Assemblée, témoignage de Dieu et de Sa vérité devant les hommes
Il est digne de remarque que l’apôtre, dans cette épître à Timothée, et même
dans la seconde, ne parle nulle part des relations des chrétiens avec Dieu,
comme ses enfants, ni des privilèges des enfants, ou de ce qui est connu
au-dedans, dans l’intimité de la famille. Ce qui l’occupe, ce sont les vérités
essentielles au témoignage devant le monde, ce que l’Assemblée est au-dehors, ce
qu’elle est comme témoin de Dieu vis-à-vis des hommes. [3:15] Elle est maison de
Dieu, Assemblée du Dieu vivant, colonne et soutien de la vérité. L’apôtre parle
de ce qu’elle est comme responsable dans le monde, et afin que tous apprennent
ce que Dieu est. [3:16] Le mystère de la piété, dont elle est le vase en
témoignage, correspond à ce devoir. C’est là la grande vérité essentielle, sur
laquelle est fondée toute relation de Dieu avec les hommes, par laquelle Dieu a
affaire avec les hommes. [2:5] Ainsi aussi, il dit plus haut : « Dieu est un, et
le Médiateur entre Dieu et les hommes est un, l’homme Christ Jésus ».
Paul montre Dieu, le
Médiateur, l’Assemblée, mais ni le Père, ni l’Esprit
Il n’est pas question ici des privilèges des enfants, ni de l’Épouse céleste de
Christ ; mais de la base des relations de Dieu avec tous les hommes. Ainsi le
Père n’est pas nommé, pas même l’Esprit, sauf en rapport avec la personne du
Seigneur comme légitimation de son témoignage [(3:16)]. Dieu, le Médiateur
[(2:5)], et l’homme, et l’Assemblée, vase et dépositaire de cette vérité du
témoignage de Dieu [(3:15)], sont devant nos pensées, ou bien les mauvais
esprits détournant les hommes de la foi [(1:19)]. Ceci mérite toute attention.
Dieu révélé tel qu’Il
est, et l’Assemblée comme Son témoin
Non seulement, ainsi que nous l’avons dit ailleurs, le témoignage de la grâce de
l’évangile maintient les grands principes éternels de la nature et de la gloire
de Dieu et de ses relations selon cette gloire avec les hommes ; [3:15] mais
Paul, même dans la peine qu’il se donne pour que l’Assemblée soit soignée, et
garantie, en son absence, des assauts de l’Ennemi au-dehors, et du désordre, et
des choses qui ne conviennent pas, au-dedans, ne parle pas des privilèges
propres à l’Assemblée ; il place Dieu devant nos yeux, et le Seigneur Jésus
Christ — Dieu dans la majesté de sa vérité immuable, dans ses relations comme
tel avec les hommes ; [3:16] dans la révélation de lui-même en chair ; Dieu
était en Christ, réconciliant le monde [(2 Cor. 5:19)], [3:15] demeurant dans
l’Assemblée, afin que celle-ci présentât la vérité et la maintînt devant le
monde : [3:16] la vérité — nous l’avons vu — quant à Christ, la révélation de
Dieu en lui. Dieu veut être en relation avec les hommes : c’est ainsi qu’il
accomplit cette volonté. L’Assemblée maintient sur la terre les droits de Dieu,
créateur et sauveur. L’ordre moral doit être maintenu dans l’Assemblée, pour
qu’elle puisse faire face à l’Ennemi qui est dans le monde et soutenir ce
témoignage.