Chapitre 2
Ch. 2 v. 1-7 — La grâce de Dieu est la même pour tous les hommes
Ch. 2 v. 1-5 — Juifs et Gentils objets de la même grâce, devant Dieu et pour
nous
L’apôtre donne ensuite ses instructions à Timothée, instructions fondées sur le
grand principe qu’il avait établi — la grâce. [2:2] L’esprit juif pouvait
regarder les rois gentils comme ennemis, [2:1] les Gentils, en général, comme
indignes de la faveur divine. La persécution dont les chrétiens étaient l’objet
fournissait une occasion à la chair de nourrir ces dispositions et d’entrer dans
l’esprit de la loi. La grâce s’élève au-dessus de toutes ces pensées, de tous
ces sentiments du cœur. Elle veut que nous pensions à tout homme avec amour,
[2:4] car nous appartenons à un Dieu Sauveur qui agit dans l’évangile envers
tout homme, en amour. [2:2] Dieu veut, en particulier, que nous priions pour les
rois et ceux qui sont haut placés dans le monde, afin que Dieu dispose leurs
cœurs de manière que nous puissions vivre en tranquillité, en paix, en toute
honnêteté. [2:3] Cela est agréable à un Dieu Sauveur, [2:4] qui veut que tout
homme soit sauvé et vienne à la connaissance de la vérité. Il ne s’agit pas ici
des conseils de Dieu, mais de ses voies à l’égard des hommes sous l’évangile.
Dieu agit en grâce. C’est maintenant le temps agréable, le jour du salut [(2
Cor. 6:2)]. Dieu ouvre la porte par le sang de Christ, et annonce la paix et une
réception assurée à tous ceux qui viennent : l’œuvre est faite, le caractère de
Dieu pleinement glorifié à l’égard du péché. Si l’on refuse de venir, la volonté
de l’homme est le seul empêchement. Que Dieu accomplisse ses conseils, cela ne
change, après tout, rien à ses voies, ni à la responsabilité des hommes. Nous
avons à annoncer son amour à tous les hommes selon l’esprit d’amour, dans notre
manière d’agir envers eux. [2:1] Ici la distinction entre Juifs et Gentils a
totalement disparu. [2:5] Il y a un Dieu et un Médiateur entre Dieu et les
hommes, un homme, le Christ Jésus : ces deux grandes vérités font la base de
toute religion vraie. Le judaïsme avait été déjà la révélation, le témoignage
dans le monde de la première de ces vérités : « Dieu est un » — vérité éternelle
et immuable, mais qui ne suffit pas pour mettre les hommes en relation avec lui.
Pour ce qui regardait l’homme, Dieu demeurait derrière le voile, dans les
ténèbres de sa majesté. Le christianisme, tout en révélant pleinement ce seul
vrai Dieu, nous présente la seconde vérité, savoir que « le Médiateur entre Dieu
et les hommes est un ». Il y en a un, et il n’y en a qu’un. Il est aussi vrai
qu’il n’y a qu’un Médiateur, qu’il est vrai qu’il n’y a qu’un Dieu. C’est la
grande et distinctive vérité du christianisme.
Ch. 2 v. 5-6 — Christ,
Médiateur unique entre Dieu et les hommes
Ch. 2 v. 5-6 — Caractéristiques du Médiateur, homme et rançon
[2:5] Deux choses caractérisent le Médiateur, selon le passage qui nous occupe :
il est homme ; [2:6] il s’est donné en rançon pour tous. Ce témoignage avait son
temps ordonné de Dieu.
Nécessité d’un
médiateur dans notre faiblesse, manifestant l’amour de Dieu
Quelle précieuse vérité que celle-là ! Nous sommes dans la faiblesse, nous
sommes coupables, nous ne pouvons nous-mêmes nous approcher de Dieu ; [2:5] il
nous fallait un Médiateur qui, tout en maintenant la gloire de Dieu, nous mette
en état de nous présenter devant lui, selon cette gloire, en justice : [2:6]
Christ s’est donné en rançon. [2:5] Mais il a dû être homme pour souffrir pour
les hommes et les représenter. Or ce n’est pas tout. Nous sommes faibles pour
recevoir la révélation de Dieu ici-bas, et lors même que notre culpabilité est
effacée, faibles à l’égard de notre recours à Dieu, de notre communion avec lui.
Au sein de notre faiblesse pour recevoir la révélation de Dieu, Christ, dans sa
propre personne, a révélé Dieu et tout ce qu’il est, et cela dans toutes les
circonstances où l’homme était dans le besoin quant à son corps ou quant à son
âme. Il s’est abaissé au plus bas, afin qu’il n’y eût aucun être humain, fût-ce
le plus misérable, qui ne sente que Dieu était près de lui en bonté, entièrement
accessible pour lui, venu jusqu’à lui. L’amour de Dieu a ainsi trouvé dans la
misère de l’homme l’occasion de son parfait exercice, l’occasion de montrer
qu’il n’y a aucun besoin où il ne se trouve pas présent et auquel il ne puisse
répondre.
Christ médiateur, comme
homme ayant connu toutes les circonstances de l’homme
C’est ainsi qu’il s’est fait connaître sur la terre ; et, maintenant qu’il est
en haut, il n’est pas changé ; il n’oublie pas ses expériences humaines ; elles
sont gravées pour toujours, par sa puissance divine, dans les sentiments
sympathiques de son humanité, selon l’énergie de l’amour divin qui était la
source et le mobile de ces sentiments. Il est toujours homme dans la gloire et
dans la perfection divine. Sa divinité prête la puissance de son amour à son
humanité, mais n’ôte pas celle-ci. Rien ne peut être semblable à un tel
Médiateur. Rien n’égale sa tendresse, sa connaissance du cœur humain, sa
sympathie, son expérience de nos besoins. Sans quitter l’infini de la divinité
de sa nature, et dans la puissance de son amour, il descendit ici-bas, prit part
à toutes les circonstances dans lesquelles le cœur de l’homme pouvait être (et a
été, en effet), blessé, opprimé, découragé, ou fléchissant sous le mal. Ni
tendresse, ni capacité de sympathie, ni humanité, qui puissent se comparer avec
les siennes ; nul cœur humain qui comprenne comme son cœur, qui puisse sentir
avec nous quelque poids que ce soit qui pèse sur notre cœur. C’est l’Homme, le
Christ Jésus qui est notre Médiateur ; il n’y a personne qui soit aussi près de
nous, personne qui soit descendu aussi bas, qui soit entré comme lui, avec une
puissance divine, dans les besoins, dans tous les besoins de l’homme. La
conscience est purifiée par son œuvre, le cœur soulagé par ce qu’il était, par
ce qu’il est toujours.
Ch. 2 v. 5 — Unicité du
Médiateur
[2:5] Il n’y en a qu’un seul. Penser à un autre serait lui arracher, à lui, sa
gloire — à nous, notre parfaite consolation. Sa venue d’en haut, sa nature
divine, sa mort, sa vie comme homme dans le ciel, le désignent comme seul et
unique Médiateur.
Christ médiateur comme
homme, selon le caractère approprié à son temps
Mais il y a un autre côté de cette vérité, et du fait qu’il est homme ; le voici
: [2:5] Il n’est pas Médiateur comme sacrificateur sur son trône entre Israël et
l’Éternel [(Zach. 6:13)], il n’est pas simplement Messie pour mettre Israël en
relation avec son Dieu, mais homme entre Dieu et les hommes. C’est d’après la
nature éternelle de Dieu lui-même, et les besoins des hommes dans sa présence.
[2:7] C’est de ces vérités éternelles et d’une portée universelle que Paul était
héraut et apôtre. [2:6] Bien qu’ayant un caractère qui appartient à tous les
temps et qui les dépasse, tous ces faits avaient un moment propre à leur
révélation.
Ch. 2 v. 7 — Témoignage
à la grâce fondant la relation de l’homme avec Dieu
Tout moyen pour remettre l’homme en relation avec Dieu sur le pied de sa
responsabilité avait été essayé, mais en vain ; [2:7] maintenant les fondements
nécessaires de cette relation devaient être mis en évidence, tels qu’ils avaient
été posés par Dieu ; et les Gentils devaient entendre le témoignage de la grâce.
Tel était aussi le témoignage de l’apôtre : « docteur des nations dans la foi et
dans la vérité ».
Ch. 2 v. 8-15 —
Comportement des hommes et des femmes, selon Dieu
Paul, ayant clairement posé ces fondements, en vient donc aux détails. [2:8] Les
hommes doivent prier en tout lieu, élevant des mains saintes, sans colère et
sans vains raisonnements humains ; [2:9] les femmes doivent marcher dans la
modestie, [2:10] étant parées de bonnes œuvres, [2:11] et apprendre dans le
silence. [2:13-14] La raison qui en est donnée est remarquable, et montre
comment, dans nos relations avec Dieu, tout dépend du premier point de départ.
[2:13] Dans l’innocence, Adam a la première place ; [2:14] dans le péché, Ève.
C’est Ève qui, trompée, a introduit la transgression ; Adam n’a pas été trompé,
quelque coupable qu’il ait été en désobéissant à Dieu ; uni à sa femme, il l’a
suivie, non trompé par l’Ennemi, mais faible par son affection. Le second Adam a
fait cela, sans faiblesse, en grâce : il a suivi sa femme, trompée et coupable —
mais pour la racheter et la délivrer en prenant sa faute à elle sur lui. [2:15]
Ève a porté sur la terre la peine de sa faute, d’une manière qui est une marque
du jugement de Dieu [(Gen. 3:16)], mais, marchant dans la modestie, avec foi, et
amour, et sainteté, elle sera délivrée dans l’heure de son épreuve ; et ce qui
porte l’empreinte de jugement devient l’occasion de manifester la miséricorde et
le secours de Dieu.