Chapitre 25
Ch. 25 v. 1 — Mort de Samuel et fin d’une époque
[25:1] Enfin Samuel meurt. Ceci fait époque, parce que celui qui formait le vrai
lien du peuple avec Dieu n’y était plus. Israël reconnaît, quand il est mort,
celui qu’il avait méprisé de son vivant.
Abigaïl, image du
résidu, souffrant avec David, en contraste avec Jonathan
Abigaïl se joint à David et partage ses souffrances, quand Jonathan reconnaît le
roi
Maintenant aussi la position de David change, et Abigaïl est introduite.
Jonathan ne s’est jamais séparé du système dans lequel il se trouvait, ne s’est
jamais joint à David tout en l’aimant, et n’a jamais partagé ses souffrances.
Mais Abigaïl s’identifie avec lui ; [25:23] les liens qui subsistent ne
l’empêchent pas de reconnaître l’Oint de l’Éternel, [25:39] et après la mort de
son mari elle est unie à David. Jonathan préfigure le résidu dans le caractère
du Résidu d’Israël, qui reconnaît le roi futur et s’attache à lui, mais ne va
pas plus loin. En ce qui concerne l’ancien peuple d’Israël, reconnaître le Roi
ne leur sert de rien. Ce peuple sera béni dans le royaume sous la domination de
Christ, mais ne sera pas associé avec Lui sur son trône. Jonathan ne souffre pas
avec David, et ne règne pas avec lui. Il reste avec Saül [(23:18)] ; et, par
rapport à cette position-là, sa carrière se termine avec Saül [(31:2)]. Abigaïl,
et même les mécontents qui s’unissent à David [(22:2)], partagent ses
souffrances. [25:25] Abigaïl se sépare complètement de l’esprit de son mari ;
[23:33] aussi c’est à cause de sa foi et de sa sagesse que David épargne la vie
de Nabal. [25:38] Dieu juge ce dernier, [25:42] et alors Abigaïl devient la
femme de David.
Caractère de la grâce
dans le lien entre David et Abigaïl
[25:31] Historiquement, David a failli manquer à la hauteur de sa position.
[25:33] De fait, c’est à cause du Résidu fidèle, l’Abigaïl d’Israël insensé, que
celui-ci a été épargné, et la liaison du Seigneur avec l’Église lui imprime le
caractère, non de celui qui se vengera (comme plus tard il le fera d’Israël),
mais de pure grâce. Maintenant c’est David qui, pendant sa rejection, s’entoure
de ceux qui seront plus tard les compagnons et le cortège de sa gloire dans le
royaume, [25:42] mais il prend aussi une épouse.
Abigaïl a la position
de l’Église, soumise et discernant la place de David
[25:29] Abigaïl appelle Saül un homme. [25:28] L’Éternel, dit-elle, fera à David
une maison assurée ; c’est l’intelligence de la foi1. C’est la vérité des
conseils de Dieu (2 Samuel 7:11), et dans sa plénitude, quant à cela. Elle
formait pour elle-même, sans le savoir, la position de l’Église dans l’avenir
qu’elle se préparait. [25:41] Elle prend une position beaucoup plus humble que
Jonathan [(23:17)], et reconnaît beaucoup plus complètement David, même dans ce
moment-là. Ce n’est pas un ami comme Jonathan ; c’est une âme soumise qui, en
esprit, donne à David sa place selon Dieu, et prend elle-même la sienne devant
lui. C’est là exactement ce qui signale l’esprit de l’Église — du vrai chrétien.
1 De fait, lorsque la sacrificature avait été jugée, il ne restait pour la foi qui saisissait la pensée de Dieu, que Samuel le prophète, et le roi donné de Dieu, David ; c’est ce qu’Abigaïl comprend. L’Église devrait penser selon la pensée même de Dieu, en dépit de ce qui existe. Elle ne tient pas compte de Saül. Samuel est mort ; c’est David qui maintenant est tout à ses yeux. La loi et les prophètes ont été jusqu’à Jean. Dès lors, le royaume des cieux est annoncé, et chacun use de violence pour y entrer [(Luc 16:16)]. Où étaient les souverains sacrificateurs et toute leur compagnie ? Toutefois, le Seigneur se soumettait à eux comme à une ordonnance, comme David à Saül.
La foi d’Abigaïl entre
dans les conseils de Dieu quant à David
Jonathan nous présente le Résidu sous son aspect judaïque. Mais Abigaïl entre
dans l’esprit des conseils de Dieu à l’égard de David rejeté, [25:35] et David
qui, en se soumettant à tout, peut agir selon la foi qui le reconnaît, entend sa
voix, et accepte sa personne.
Manifestations de la
foi d’Abigaïl, jugeant tout par rapport à David
Signalons les traits de la foi d’Abigaïl. Tout dépend de la manière dont elle
apprécie David (c’est ce qui forme le jugement du chrétien, à tous égards il
apprécie Christ) : [25:30] son titre comme reconnu de Dieu ; [25:28] sa
perfection personnelle, [25:29] et ce qui lui appartenait selon les conseils de
Dieu. [25:28] Elle pense à lui selon tout le bien que Dieu a dit de lui ; elle
le voit combattant les combats de l’Éternel, [25:10] là où d’autres ne voyaient
qu’un homme rebelle à Saül ; et tout cela vient de son cœur. [25:25] Elle juge
Nabal et le considère comme déjà jugé de Dieu à cause de cela ; car chaque chose
se juge chez elle par le rapport qui existe entre cette chose et David (v. 26) ;
[25:38] jugement que Dieu accomplit dix jours plus tard, bien que Nabal fût en
prospérité chez lui, et David exilé et en fuite. Cependant la relation d’Abigaïl
avec Nabal est reconnue, jusqu’à ce que Dieu exécute le jugement. [25:29] Elle
juge Saül. Il n’est qu’un homme, parce que, pour sa foi, David est roi. [25:31]
Tout son désir est que David se souvienne d’elle. [23:16] Lorsque Jonathan se
rend auprès de David, [23:17] il sera, dit-il, le second après lui, [23:18] et
David demeure dans le bois, tandis que Jonathan s’en retourne à sa maison. Dans
l’ordre de choses que Dieu avait jugé (jugement que la foi reconnaissait), il
reste auprès de sa famille et est entraîné dans sa ruine. Ceci est important
pour le chrétien ; il respecte, par exemple, le christianisme officiel qui, dans
le monde, est la religion de Dieu pendant que Dieu le supporte et ne s’élève pas
contre lui. Pour la foi et la marche personnelle, ce christianisme-là n’est rien
du tout, comme Saül n’était qu’un homme pour la foi d’Abigaïl.