Chapitre 14
Ch. 14 v. 1-15 — Énergie de la foi contre les ennemis]
Dieu bénit la foi, qui regarde à Lui, et lui donne la victoire
Mais la foi en Dieu est toujours bénie ; et si Dieu a montré l’effet de l’incrédulité, il en montre la folie, en ce que, là où il y a la foi, toute sa force se manifeste, et alors ce sont les ennemis qui sont sans armes. [14:1] Jonathan se dispose, selon l’énergie que la foi en Dieu lui donne, à attaquer les Philistins ; et, si nous voyons l’incrédulité manifeste en Saül, son fils nous montre la beauté de la foi.

Ch. 14 v. 4-15 — La foi compte sur Dieu seul, fidèle à Son peuple, pour vaincre]
Les difficultés ne sont pas diminuées ; [14:4-5] les Philistins sont en garnison et leur camp placé dans une position dont les abords sont d’une difficulté extraordinaire, accessible seulement par un chemin étroit, par lequel il fallait gravir des rochers à pic. Là, les Philistins se trouvaient en grand nombre et bien armés. [14:6] Mais la foi supporte difficilement l’oppression du peuple de Dieu par ses ennemis, et le déshonneur fait ainsi à Dieu lui-même. Jonathan ne le supporte pas. Où cherche-t-il sa force ? Sa pensée est simple. Les Philistins sont incirconcis ; ils n’ont pas le secours du Dieu d’Israël. « Rien n’empêche l’Éternel de sauver avec beaucoup ou avec peu de gens » ; et c’est là la pensée de la foi de Jonathan, cette belle fleur que la main de Dieu fait épanouir en ce triste moment dans le désert d’Israël. Il ne pense pas à lui-même. L’Éternel dit qu’il les a livrés entre les mains d’Israël [(14:12)]. Il compte sur Dieu et sur sa fidélité immanquable envers son peuple ; son cœur est là1, et il n’a pas un seul instant l’idée que Dieu ne soit pas avec son peuple, quel que soit son état ; c’est ce qui caractérise la foi. Non seulement elle reconnaît que Dieu est grand, mais elle reconnaît encore le lien indissoluble (parce qu’il est de Dieu) entre Dieu et son peuple. La conséquence en est que la foi oublie les circonstances, ou plutôt elle les annule. Dieu est avec son peuple. Il n’est pas avec ses ennemis ; tout le reste n’est qu’une occasion de mettre à l’épreuve la vraie dépendance de la foi. Ainsi, il n’y a pas de vanterie en Jonathan ; il s’attend à Dieu, il sort et se rencontre avec les Philistins. Le témoin de Dieu est là. [14:9] Si la hardiesse des ennemis les pousse à descendre, il les attendra sans se créer des difficultés, [14:10] mais il ne reculera pas devant celles qui se trouvent sur son chemin. [14:12] La confiance indolente, en même temps folle et imprudente de l’ennemi, n’est, pour Jonathan, qu’un signe de la délivrance de l’Éternel. Descendus, ils auraient abandonné leur avantage ; en lui disant de monter, ils rendaient nulle la difficulté insurmontable des approches du camp. [14:7] Heureux d’avoir un fidèle compagnon dans son œuvre de foi, [14:12] Jonathan ne cherche pas d’autre appui. Il ne parle pas des Hébreux ; mais il dit : « L’Éternel les a livrés en la main d’Israël ». [14:13] Il gravit le rocher avec celui qui portait ses armes. Et effectivement l’Éternel était avec lui ; les Philistins tombent devant Jonathan, et « celui qui portait ses armes les tuait après lui ». [14:15] Mais, tout en honorant le bras que la foi avait fortifié, c’est Dieu lui-même qui se manifeste. La frayeur de Dieu s’empare des Philistins, et tout tremble devant la présence de celui que la foi, précieux don de Dieu, avait fait intervenir.

1 Voyez les mêmes preuves de foi dans le cas de David en présence de Goliath [(17:45-46)].

Ch. 14 v. 16-46 — Action de l’incrédulité en Saül, gâtant la victoire de la foi
Ch. 14 v. 16-19 — Saül ne sait que faire, n'ayant pas de lien avec Dieu
[14:1] La foi agit d’elle-même. [14:17] Il faut que Saül dénombre le peuple pour savoir qui est absent. Hélas ! nous entrons dans la triste histoire de l’incrédulité. [14:18] Saül cherche quelques directions auprès de l’Arche, [14:19] pendant qu’ailleurs Dieu triomphe sur ses ennemis sans Israël. Le tumulte de leur déroute va en augmentant, et l’incrédulité, qui ne sait jamais que faire, dit au sacrificateur de retirer sa main. Le roi et le sacrificateur n’étaient pas le lien entre Dieu et Israël. Ce n’était ni la foi du peuple en Dieu sans roi, ni le roi que Dieu avait lui-même donné.

Ch. 14 v. 20-22 — Présence d’Hébreux avec les ennemis, ayant oublié leur lien avec Dieu]
Ici encore, au lieu d’Israël (que Jonathan connaissait seul [(14:12)]), [14:21] nous retrouvons ceux que l’Esprit de Dieu lui-même appelle des Hébreux1, qui, tout en étant « de la source de Jacob » (Deut. 33:28), sont parmi les Philistins, et sont contents de trouver leur bien au milieu des ennemis de Dieu.

1 Ceci est d’autant plus remarquable, que l’Esprit appelle ceux qui étaient avec Saül et Jonathan, les Israélites. C’est ce qui donne une force spéciale au mot : Hébreux, partout où il se trouve. Dieu ne refuse pas le nom d’Israélites aux plus timides d’entre le peuple (13:6), mais il le refuse à ceux qui se joignent aux Philistins. L’idée du lien entre le peuple et Dieu était perdue. C’était une nation comme une autre.

[14:21-22] Maintenant que la victoire est remportée, tous sont contents de participer au triomphe et poursuivent les Philistins.

Ch. 14 v. 23-46 — Action de l’incrédulité dans l’œuvre de la foi, pour la gâter
Ch. 14 v. 24 — Saül pense à lui-même et entrave la poursuite de l’ennemi
Et ce pauvre Saül, que fait-il ? Jamais l’incrédulité, quelque bonnes que soient ses intentions en s’unissant à l’œuvre de la foi, ne fait autre chose que la gâter. [14:24] Saül parle de se venger de ses ennemis. L’Éternel n’est pas dans ses pensées ; il pense à lui-même, et il entrave la poursuite par son zèle charnel et égoïste. Que Dieu nous garde de la direction et du secours de l’incrédulité dans le travail de la foi. Dieu lui-même peut nous secourir par tous les moyens ; mais lorsque l’homme se mêle de l’œuvre même, il ne fait que la gâter, lors même qu’il cherche à y apporter de la force.

Saül montre un zèle charnel pour Dieu, ne dévoilant que sa folie
[14:24] Saül, au moment d’une telle bénédiction, est zélé pour maintenir l’idée d’honorer les ordonnances de l’Éternel, [14:18] comme il l’a voulu faire en le consultant auprès de son Arche, faisant beaucoup valoir son nom, comme si la victoire lui était due, [14:38] et qu’il n’y eût que quelque péché caché qui empêchât Dieu de lui répondre. [14:44] Il a failli faire mourir Jonathan, [14:45] par lequel Dieu avait agi. [14:41] Il veut découvrir le péché en faisant intervenir Dieu, qui agit en effet, mais, pour montrer la folie du pauvre roi.

Contraste entre l’énergie de la foi agissante, et le zèle charnel gâtant cette œuvre
[14:27] Remarquez que la foi en pleine énergie peut se servir avec reconnaissance des soulagements que Dieu offre, dans la marche pénible où elle conduit, [14:28-30] tandis que le zèle charnel de ce qui n’est qu’une imitation de la foi, ne sait qu’en imposer la privation : il n’agit jamais avec Dieu. Dès que l’affaire est tombée entre les mains de Saül, il ne fait qu’empêcher de recueillir tous les fruits du triomphe. Son intervention n’a pu que gâter l’œuvre d’autrui ; il n’a pas la foi, pour en faire une lui-même.

Ch. 14 v. 47-52 — Dieu agit encore par Saül pour délivrer d’Israël
Dieu délivre Son peuple de ses ennemis, par Saül qu’Il n'a pas encore abandonné
[14:23] Cependant, Dieu a pitié d’Israël, [14:48] et il tient ses ennemis en échec, par le moyen de Saül ; car, tout en étant incrédule, il n’avait pas encore tourné sa haine contre l’élu de Dieu. Il n’était pas encore abandonné de l’Éternel.

Ch. 14 v. 52 — Guerre contre les Philistins sans pouvoir les abattre, par la force charnelle
Mais ce moment pénible et solennel va bientôt arriver. [14:52] En attendant, il se fortifie. La guerre avec les Philistins était continuelle ; mais Saül, tout aguerri qu’il fût, était incapable de les abattre, comme David, ou même comme Samuel. Il cherche dans ses semblables des moyens charnels pour atteindre son but.

Chap. 13-14 — Saül face à ses ennemis, la chair agissant dans l’œuvre de Dieu
Rapidité de l’ennemi pour dominer ceux qui ne suivent pas Dieu
Remarquez ici avec quelle rapidité effrayante, et même sur‑le‑champ, l’ennemi prend le dessus, lorsqu’on n’est pas dans les voies de Dieu (comp. 7:12-14, et 13:16-23).

Saül a toutes les formes de la piété et de la religion selon Dieu
Remarquez aussi que toutes les formes de la piété et de la religion judaïque sont avec Saül : le sacrificateur de l’Éternel en Silo et portant l’éphod (14:3) ; et l’Arche (vers. 13). [14:18] Saül consulte le sacrificateur. [14:34] Il empêche le peuple de manger la chair avec le sang. [14:35] Il bâtit un autel. [14:36] Le sacrificateur consulte Dieu, [14:37] et comme Dieu ne répond pas, [14:44] Saül veut tuer Jonathan comme coupable, parce qu’il a mangé malgré le serment.

Liberté de la foi de Jonathan, avec Dieu, mais loin de la folie de l’incrédulité
[14:35] Mais remarquez que c’est le premier autel que Saül ait bâti ; [14:3] son sacrificateur est de la famille condamnée de Dieu. Il bâtit son autel lorsqu’il est rejeté et après la bénédiction extérieure que Dieu lui a accordée, et qu’il s’attribue à lui-même, quoiqu’il n’ait rien fait que la gâter. [14:1] D’autre part, la foi de Jonathan agit sans prendre conseil du sang et de la chair ; il opère, comme dit le peuple, avec Dieu (14:45). [14:17] Le peuple ne savait pas qu’il fût absent. Heureux Jonathan ! la foi l’avait fait aller assez en avant pour qu’il n’entendît pas seulement la malédiction insensée que son père invoquait sur celui qui prendrait quelque nourriture. La folie de l’incrédulité d’autrui ne l’atteignait pas. [14:27] Il était libre de profiter en chemin de la bonté de son Dieu, avec allégresse et actions de grâces, et poursuivait sa route rafraîchi et encouragé ; heureuse marche de la simplicité qui agit avec Dieu !

Contraste entre les marches de la foi et de la chair, dans l’œuvre de Dieu
L’étude de ces deux chapitres est très instructive, comme nous présentant le contraste entre la marche de la foi et celle de la chair, dans la position qu’en vertu de sa profession elle prend dans l’œuvre de Dieu. C’était la première fois que Saül se trouvait en face des ennemis, en vue desquels Dieu l’avait suscité.