Chapitre 13
Ch. 13 v. 1-5 — Action de l’énergie de la foi contre les ennemis
Ch. 13 v. 1-3 — Jonathan frappe l’ennemi et provoque son hostilité
[13:1] Saül règne deux ans ; [13:2] puis il choisit trois mille hommes : deux mille sont avec lui, et mille avec Jonathan. [13:3] Jonathan, homme de foi, agit avec énergie sur les ennemis du peuple de Dieu, et il frappe les Philistins ; mais l’énergie de la foi, agissant (ainsi qu’elle le fait toujours) là où l’ennemi maintient sa puissance, [13:5] provoque naturellement son hostilité. [13:3] Les Philistins en entendent parler ; Saül est poussé à l’activité et rassemble, non pas Israël, mais les Hébreux.

Ch. 13 v. 3 — Saül, image de la chair employée pour agir pour le peuple de Dieu
[13:3] Remarquons ici que la foi est en Jonathan. La chair, établie dans la position de conducteur du peuple de Dieu, suit, il est vrai, l’impulsion qu’a donnée la foi, mais elle ne la possède pas ; et ce mot Hébreux, nom qu’un Philistin aurait donné au peuple, indique que Saül compte sur le rassemblement de la nation comme corps constitué, et ne reconnaît pas mieux la relation du peuple élu avec Dieu, qu’un Philistin ne l’aurait fait. Et c’est là la position qui nous est présentée dans l’histoire de Saül. Ce n’est pas une opposition préméditée contre Dieu, mais la chair placée dans une position de témoignage et employée à l’accomplissement de l’œuvre de Dieu. On y voit quelqu’un, lié aux intérêts du vrai peuple de Dieu, faisant l’œuvre de Dieu, selon ce que les exigences de ce peuple demandent d’après leur pensée ; pensée vraie quant à leurs besoins actuels, mais qui cherche ses ressources dans l’énergie de l’homme, énergie à laquelle Dieu ne refuse pas son secours lorsqu’on suit sa volonté, car il aime son peuple, mais qui, d’elle-même, ne dépasse jamais en principe, en motif moral et intérieur, la chair qui en est la source. Au milieu de tout cela, la foi peut agir et agir sincèrement, et c’est le cas de Jonathan. Dieu la bénira, et c’est ce qu’il fait toujours, parce qu’elle le reconnaît, et dans ce cas (et c’est son don), parce qu’elle cherche sincèrement le bien du peuple de Dieu.

Tableau de l’Église professante et de la foi qui peut se manifester en elle
Tout ceci est une espèce de tableau en principe de l’Église professante, qui anticipe sous ce point de vue le vrai règne de Christ, et dans cette position manque à sa fidélité à Dieu même. La vraie foi, au milieu d’un pareil système, ne monte jamais à la hauteur de la gloire de Celui qui est à venir, mais elle l’aime et s’attache à lui. Si l’Église est seulement professante elle persécute Christ, mais ce qui en elle agit par la foi l’aime et le reconnaît, lors même qu’il est chassé comme une perdrix sur les montagnes [(26:20)].

Ch. 13 v. 6-14 — Épreuve de Saül comme conducteur du peuple
Saül est éprouvé et manque à reconnaître le lien avec Dieu par le prophète
[13:3] Maintenant donc la foi de Jonathan ayant attaqué les Philistins, Saül, qui ostensiblement conduit le peuple devant Dieu, est mis à l’épreuve. Suffira-t-il à l’occasion qui se présente ? Se souviendra-t-il du vrai principe sur lequel la bénédiction du peuple repose ? [13:8] Agira-t-il en roi sacrificateur, ou reconnaîtra-t-il dans le prophète le vrai lien de foi entre le peuple et Dieu ; lien dont il aurait dû reconnaître l’importance et la nécessité, car c’était au prophète qu’il devait sa position actuelle et son pouvoir, et il lui avait donné les preuves de sa mission et de son autorité prophétique, en établissant la sienne ? [13:9] Lorsque le moment critique est venu, Saül manque.

Manifestations de l’incrédulité de la chair dans toute l’action de Saül
Il vaut la peine de retracer ici les marques d’incrédulité de la chair.

[13:3] Les Philistins sont frappés. Cette nation active et énergique en entend parler ; rien de plus naturel. Saül n’a pas une ressource différente de la leur ; point d’appel à Dieu, point de cri à l’Éternel, le Dieu d’Israël ; Samuel ne se présente pas à sa foi, [13:8] bien qu’il se souvienne de ce qu’il lui avait dit. [13:3] Si les Philistins ont entendu, il faut que les Hébreux entendent aussi. [13:7] Israël a peur ; Dieu ne répond pas à l’incrédulité, quand son but est de mettre la foi à l’épreuve. [13:4] Saül appelle tout le peuple à le suivre à Guilgal, [13:6-8] mais le peuple se disperse bientôt sur le bruit du rassemblement des Philistins. Saül est à Guilgal ; [13:8] alors la pensée de Samuel lui revient. Ce n’était plus comme lorsque la royauté avait été renouvelée. Les circonstances mêmes étaient propres à lui suggérer la ressource de Samuel. Il l’attend les sept jours, selon ses paroles. Il l’attend assez longtemps pour satisfaire l’exigence de sa conscience. La nature peut marcher assez longtemps d’après ce principe, mais elle n’a pas le sentiment de sa faiblesse ; elle ne sent pas que tout dépend de Dieu ; elle ne s’attend pas à Lui comme le seul qui puisse agir, sa seule ressource. [13:9] Puis, comme Israël avait fait venir l’Arche dans le camp [(4:3-4)], Saül offre l’holocauste. Mais, s’il avait eu de la confiance en Dieu, il aurait compris que, quoi qu’il en fût, il devait s’attendre à Lui, que c’était inutile de faire quelque chose sans Lui et qu’il ne risquait rien à attendre. Un Dieu fidèle ne pouvait lui manquer. Il avait pensé à Samuel qui lui avait dit d’attendre, de sorte qu’il était sans excuse ; il se souvenait que la direction et la bénédiction de Dieu se trouvaient avec le prophète. Mais il regarde aux circonstances ; [13:8] le peuple se disperse [13:9] et Saül cherche à faire intervenir Dieu par un acte de dévotion sans foi. C’était le moment décisif ; [13:13] Dieu aurait affermi son règne sur Israël, établi sa dynastie. [13:14] Mais maintenant il en avait choisi un autre.

Ch. 13 v. 15-23 — État du peuple face à l’ennemi
L’ennemi effraye et pille le peuple, qui a abandonné le chemin de la foi
[13:14] Remarquez ici que ce n’est pas une défaite par les Philistins qui a ôté le royaume à Saül. La faute n’était qu’entre lui et Dieu. [13:16-18] Les Philistins ne l’attaquent pas. Il suffit à Satan de réussir à nous effrayer assez pour nous faire abandonner le chemin pur et simple de la foi. [13:15] Samuel s’en va après avoir annoncé à Saül les pensées de Dieu. [13:17] Les Philistins pillent le pays [13:22] qui est sans défense, car le peuple n’avait « ni épée, ni lance ».

Impuissance totale du peuple, sans arme contre l’ennemi
Quel tableau de l’état du peuple de Dieu ! Que de fois nous trouvons que ceux qui font profession d’être du peuple de Dieu, d’être de la vérité et héritiers des promesses, sont sans armes contre les ennemis qui les butinent !