Chapitres 9 à 11
Ch. 9 — Dieu prépare un roi selon le désir du peuple et pour lui
[9:16] Dieu amène auprès du prophète, par des circonstances providentielles, celui qu’il avait choisi pour satisfaire aux vœux charnels du peuple. En tout ceci il juge le peuple et leur roi. (« Il leur donne un roi dans sa colère ; il l’ôte dans sa fureur » [(Os. 13:11)]). Mais il se souvient de son peuple : il ne l’abandonne pas. Il agit par Saül en faveur du peuple, tout en lui faisant voir son infidélité, et plus tard en retranchant le roi désobéissant. [9:2] La beauté, une haute stature distinguaient le fils de Kis. [10:1-7] Mais dans les signes que Samuel lui donne quand il l’a oint, il y avait une signification qui aurait dû porter ses pensées ailleurs que sur lui-même.

Ch. 10 v. 1-16 — Signes donnés à Saül pour le former comme roi
Simplicité du langage divin pour celui qui y prête attention
Que de fois il y a un sens, un langage parfaitement simple pour celui qui a des oreilles pour entendre, et qui nous échappe, parce que notre cœur engraissé et endurci n’a pas d’intelligence ni de discernement spirituels [(Luc 24:25)] ! Néanmoins tout notre avenir dépend de ce qui se disait là. Dieu a fait voir notre incapacité pour la bénédiction qui tenait à ce qui était dit. Toutefois, les moyens n’ont pas manqué.

Ch. 10 v. 2 — Premier signe : le tombeau de Rachel, origine de Benjamin
Quoique la signification de cette circonstance fût moins évidente que celle des autres signes, [10:2] le sépulcre de Rachel aurait dû rappeler à Saül, fils et héritier selon la chair de celui qui y était né, que l’enfant de l’affliction de la mère était fils de la droite du père (Gen 35:18).

Ch. 10 v. 3-7 — Deux autres signes : foi restante en Dieu, et présence de l’ennemi
Or, Dieu n’avait pas abandonné Israël, la foi y était encore ; [10:3] des hommes montaient vers Dieu. Il y avait en Israël ceux qui se souvenaient du Dieu de Béthel, qui s’était montré à Jacob lorsqu’il s’enfuyait [(Gen. 35:1)]1, et qui l’avait ramené en paix selon sa fidélité ; [10:4] et Dieu donne à Saül de trouver faveur à leurs yeux. Les serviteurs du Dieu de Béthel le reconnaissent et le fortifient dans sa marche. [10:5] Mais le coteau de Dieu était dans les mains de la garnison des Philistins : autre circonstance ayant un sens lequel aurait dû aller au cœur d’un Israélite fidèle qui désirait la gloire de Dieu et le bien de son peuple ; mais le signe qui l’accompagnait lui donnait une force beaucoup plus grande, [10:6] car l’Esprit de l’Éternel vint sur Saül, là, et il devint un autre homme, [10:7] appelé en conséquence à faire ce qui se présenterait à lui, car Dieu était avec lui (10: 7)2.

1 Le Dieu qui lui avait dit, au jour de sa détresse, lorsqu’il était chassé de devant celui qui le haïssait, qu’Il ne l’abandonnerait pas [(Gen. 28:15)].

2 Aussi était-ce l’Esprit de prophétie, l’Esprit qui agissait en bénédiction, et signalait comment Dieu était présent et ce à quoi Saül devait avoir recours ; lors même — oui, parce que — la montagne de Dieu, le siège public de son autorité en Israël était tombé entre les mains de l’ennemi du vrai peuple de Dieu. Cette scène représente l’état général du peuple.

Ch. 10 v. 7 — La foi seule discerne clairement ce qu’elle doit faire
[10:7] Il arrive souvent que la foi présente clairement les choses à faire, tandis que le cœur infidèle et engraissé ne le voit pas du tout.

Signification de ces signes, Dieu reprenant Ses relations avec Israël
Et que veulent dire ces signes ? [10:3] Il y en a en Israël qui se souviennent du Dieu de Béthel et qui le cherchent, des cœurs droits et préparés qui le connaissent comme ressource de leur foi. [10:5] Mais le coteau de Dieu, la montagne de sa force est dans les mains de ses ennemis. [10:6] Toutefois, s’il en est ainsi, l’Esprit de Dieu est sur celui qui prend connaissance de cela, et c’est à ce coteau même que l’Esprit est sur lui. [10:5] Le nom de Dieu est aussi significatif ici. C’est Dieu d’une manière abstraite, Dieu le créateur : Dieu lui-même est en question. [10:6] L’Esprit de l’Éternel vient sur Saül, parce que Dieu reprend, là, le cours de ses relations avec Israël.

Ch. 10 v. 8 — Dépendance de Samuel nécessaire pour recevoir la bénédiction divine
Mais encore Samuel est toujours le seul que Dieu reconnaisse comme lien entre Lui et le peuple. [10:6] C’est lorsque Saül a eu affaire avec Samuel, qu’il est un autre homme. [10:8] Il faut qu’il attende Samuel pour qu’il sache ce qu’il faut faire afin que la bénédiction s’établisse sur lui. Il doit reconnaître de cette manière que la bénédiction est attachée au prophète, et ne point agir sans lui ; il doit l’attendre avec une patience parfaite (sept jours), patience qui, en se soumettant au témoignage de Dieu, ne chercherait pas la bénédiction hors de ses voies.

Ch. 10 v. 5 — Présence des Philistins, ennemis dont le peuple doit être délivré
Les Philistins sont l’ennemi qui met la foi à l’épreuve
[10:5] Ici aussi, nous voyons dans les Philistins les ennemis qui mettaient la foi à l’épreuve. Souvent nous avons des ennemis sur lesquels nous remportons facilement la victoire, des ennemis au sujet desquels nous gagnons une réputation de spiritualité, mais qui ne sont pas ceux qui mettent la foi à l’épreuve de la part de Dieu, et, on peut aussi le dire, de la part de l’ennemi. [10:8] Ici, il faut que la patience ait son œuvre parfaite. [10:6] Et les Philistins tenaient cette place à l’égard de Saül. C’était très bien que le peuple fût délivré d’autres ennemis ; mais ces autres n’étaient pas ceux qui étaient en piège, et témoignaient de la puissance de l’ennemi dans l’enceinte même d’Israël et des promesses.

Domination des puissances spirituelles dans l’Église, et puissance contre elles
Les puissances spirituelles dominent-elles sur nous dans l’Église, là où les promesses de Dieu devraient s’accomplir ? Et quelle puissance voyons-nous, pour renverser la puissance spirituelle du mal dans les confins de l’Église professante ?

Épreuve de Saül par les Philistins, dans l’attente de Samuel pour délivrer Israël
Voyez 9:16. C’était des Philistins que Saül devrait délivrer le peuple de Dieu. [10:5] Le coteau de Dieu était entre leurs mains (voyez aussi 14:52). [10:8] Si Saül eût attendu Samuel, il lui aurait déclaré tout ce qu’il devait faire. [13:1-10] Or, nous allons voir que, deux ans plus tard, Saül est mis à l’épreuve à cet égard en présence des Philistins ; et, quel qu’ait été le délai, la chose n’avait pas été changée ; tout ce qui avait réussi dans l’intervalle aurait dû augmenter sa foi et l’affermir dans l’obéissance.

Ch. 10 v. 17 à 11 v. 15 — Établissement de Saül comme roi
Ch. 10 v. 17-24 — Dieu choisit un roi selon le cœur du peuple
[10:17] Samuel rassemble le peuple à Mitspa. [10:19] Là, il met devant leurs yeux leur folie en rejetant le Dieu de leur délivrance. [10:20-21] Mais il procède au choix du roi, selon le commandement de Dieu. [10:24] Dieu agit selon le cœur du peuple. Si la chair avait pu glorifier Dieu, rien ne manquait pour l’engager à la confiance en Dieu. Dieu s’adapte à elle extérieurement ; et, comme nous le savons encore, si le peuple avait suivi l’Éternel, l’Éternel ne l’aurait pas abandonné (12:20-25).

La chair considère le roi selon ce qu’elle voit extérieurement, non selon la foi
[10:27] Et maintenant que Dieu a établi ce roi, ce sont les méchants, les fils de Bélial, qui ne le reconnaissent pas. [10:23] Le peuple, néanmoins, n’y voit guère Dieu et ne le reconnaît que dans les choses dont la chair peut prendre connaissance, telles que la beauté du roi et le succès de ses armes, c’est-à-dire là où Dieu s’adapte à la chair et où il accorde sa bénédiction, pour qu’il soit reconnu et qu’on se confie en Lui. [11:15] On se réjouit en cela, mais on s’arrête là. La foi n’est pas de l’homme naturel.

Ch. 11 — Tout va bien pour Saül affermi comme roi, Dieu lui donnant toute bénédiction
Tout va bien encore avec Saül ; [10:27] il ne se venge pas de ceux qui s’opposent à lui. Avant l’épreuve de sa foi, son caractère naturel lui gagne la faveur des hommes. Et maintenant, dans les choses qui avaient donné lieu à ce mouvement charnel qui poussait le peuple à demander un roi, tout paraît réussir selon leur souhait. [11:11] Les Ammonites sont tellement battus, qu’il n’en reste pas deux ensemble. Ici aussi, Saül agit avec prudence et générosité. [11:13] Il ne permet pas que les désirs de vengeance du peuple se réalisent. Il reconnaît l’Éternel dans la bénédiction qui avait été accordée au peuple. Effectivement, Dieu était là, accordant à la chair tous les moyens et les appuis nécessaires pour marcher avec Lui, si la chose était possible. [11:14] Samuel s’y rend de la part de Dieu, et appuie de son autorité le roi que Dieu a établi. [11:15] Le peuple, sur l’invitation de Samuel, se rassemble à Guilgal (lieu mémorable quant à la bénédiction du peuple entré dans le pays) pour y renouveler l’établissement du roi et reconnaître, comme tout de nouveau, un trône dont l’autorité venait d’être affermie par le succès qui couronnait ses efforts pour la délivrance du peuple de Dieu. Des sacrifices de prospérité et une grande joie ajoutent à l’éclat de cette cérémonie.