Chapitres 3 et 4
Ch. 3 — Révélation de Dieu à Samuel, et annonce du jugement d’Éli
Ch. 3 v. 19-21 — Samuel est reconnu comme prophète à qui Dieu se révèle
Au chap. 3, [3:21] Dieu se révèle à Samuel, [3:20] et il est reconnu prophète de
l’Éternel, depuis Dan jusqu’à Beër-Shéba.
Caractère d’Éli et
jugement de Dieu sur lui
Piété et dévouement d’Éli pour l’Éternel, et soumission au jugement
[3:18] Éli, jugé pour avoir aimé ses fils plus que l’Éternel [(2:29)], console
néanmoins nos cœurs par sa soumission. S’il lui manque l’énergie de la fidélité,
on trouve cependant en lui un cœur droit devant l’Éternel ; [4:18] et sa piété
personnelle ressort d’autant plus dans le dévouement à la gloire de Dieu, qu’il
manifeste dans ces circonstances en trouvant la mort dans l’I-Cabod de son
peuple.
Dieu juge le manque de
fermeté, qui laisse le mal prospérer même dans la sacrificature
Triste et touchante histoire de l’effet du juste jugement de Dieu sur une âme
attachée à sa gloire dans son peuple, [3:13] mais qui n’avait pas eu la fermeté
nécessaire pour empêcher que ce peuple, et même ses propres fils, ne
déshonorassent l’Éternel lui-même dans le service sacerdotal !
Samuel, nouveau moyen
de relation entre Dieu et Son peuple
[3:21] Ici commence le moyen que Dieu, dans sa souveraineté, emploie pour être
en relation avec son peuple, [3:1] lorsque les relations ordinaires qu’il avait
établies sont interrompues.
Ch. 4 — Jugement du
peuple par les ennemis, selon les voies de Dieu
Au chap. 4, les ennemis de Dieu et de son peuple paraissent en force ; [4:2] les
Philistins se rangent contre Israël. Dieu, dans sa providence toute puissante,
fait concourir toutes choses à l’accomplissement de ses desseins.
Les Philistins, image
de l’ennemi intérieur à la chrétienté
Nous ferons bien de nous arrêter ici un instant ; car les Philistins ont une
importance considérable par le rôle qu’ils jouent dans cette histoire, comme
puissance de l’ennemi. Ils représentent, me semble-t-il, la puissance de
l’ennemi agissant dans l’enceinte du peuple de Dieu. Ils étaient dans le
territoire d’Israël, au dedans du pays et même en deçà du Jourdain. Ce n’étaient
pas, comme les Égyptiens ou les Assyriens, des ennemis de dehors. Habituellement
hostiles à Israël, à ceux qui, de la part de Dieu, auraient dû posséder le pays
de la promesse ; d’autant plus dangereux, qu’ils étaient constamment à côté
d’eux et prétendaient à la possession du pays, les Philistins nous présentent,
en figure, la puissance de l’ennemi agissant au dedans. Je ne dis pas la chair,
mais l’ennemi dans les limites de l’Église professante, oppresseur du vrai
peuple de Dieu auquel les promesses appartiennent.
Rupture des relations
entre Dieu et Son peuple corrompu
[4:3] Israël, corrompu dans toutes ses voies, et téméraire dans ses relations
avec Dieu, parce qu’il avait oublié sa majesté et sa sainteté, veut, dans son
état d’infidélité, identifier1 l’Éternel avec lui, tel qu’il était dans son état
primitif, au lieu de se présenter devant son trône, afin de savoir pourquoi il
abandonnait son peuple. [4:10] Dieu ne veut ni le reconnaître, ni le secourir.
[4:11] Au contraire, l’Arche de l’alliance, signe et lieu de ses relations avec
le peuple, est prise. Son trône n’est plus au milieu de son peuple, son
Tabernacle est vide, toute relation établie est interrompue. Où offrir des
sacrifices ? Où s’approcher de l’Éternel leur Dieu ? [4:18] Éli, le
sacrificateur, meurt ; [4:20-21] et sa pieuse belle-fille, succombant elle-même
sous le coup de ces tristes nouvelles, prononce l’oraison funèbre du malheureux
peuple, dans le nom qu’elle donne à l’enfant qui ne pouvait plus être sa joie.
[4:22] Le fruit de son ventre ne porte que l’empreinte du malheur de son peuple,
et n’est à ses yeux qu’I-Cabod !
1 Remarquez le contraste de ce cas-ci avec celui d’Acan, bien qu’il y eût du péché dans ce dernier. Le péché est reconnu, jugé en détail, quoique le peuple soit châtié.
Dieu revendique Sa
gloire, quand tout lien est rompu avec Son peuple infidèle
Quel bonheur d’avoir eu, par la grâce, le cantique d’Anne déjà donné par
l’Esprit, pour soutenir la foi et l’espérance du peuple. Tout lien extérieur est
rompu ; mais Dieu soutient lui-même sa Majesté ; [4:10] et si Israël infidèle
n’avait pu tenir tête aux adorateurs des idoles, [5:4] le Dieu qu’il avait
abandonné revendique sa gloire, et démontre, au sein même de leur temple, que
ces idoles ne sont que vanité.