Chapitres 1 et 2
Ch. 1 v. 1 à 2 v. 11 — Manifestation de la grâce divine au milieu de la ruine
Ch. 1 — État de la sacrificature, et grâce agissante malgré la faiblesse de l’homme
Nous trouvons donc, au commencement du livre, la sacrificature subsistant devant Dieu dans la position dont nous avons parlé. Éli, pieux lui-même et craignant Dieu, ne maintenait pas l’ordre dans la famille sacerdotale. La sacrificature, au lieu de lier le peuple à Dieu, rompait moralement ce lien [(2:24)]. [1:3] Hophni et Phinées, les fils d’Éli, étaient là à Silo, [2:17] et leur conduite avait pour résultat que « les hommes méprisaient l’offrande de l’Éternel ». Tel était l’état de choses en Israël. [1:1-3] En même temps, dans la famille d’Elkana, Anne, élue de l’Éternel pour la bénédiction, était dans l’épreuve ; les souhaits de son cœur naturel n’étaient pas satisfaits, [1:6] et l’adversaire la tourmentait par le moyen de celle qui prospérait à son gré. Or, celui dont la force s’accomplit dans la faiblesse, ayant démontré (comme toujours en pareil cas), l’impuissance de la chair, bénit selon sa volonté contre toute espérance, afin que ce qui était de Lui fût évidemment accompli par sa puissance à Lui. [1:27-28] Anne a un fils selon sa requête, un fils consacré à l’Éternel. [1:1] Sa famille était de la tribu de Lévi (1 Chron. 6 [v. 22-28]).

Ch. 2 v. 1-11 — Grâce souveraine et toute-puissance de Dieu envers Israël
Anne reconnaît dans le beau cantique du chapitre 2 ce grand principe de la grâce souveraine et de la puissance de Dieu, [2:7] qu’Il abaisse l’orgueilleux, et celui qui se fie à la chair, [2:8] et relève le faible et l’impuissant. « Car les piliers de la terre sont à l’Éternel, et sur eux il a posé le monde » ; c’était ce qu’Israël, misérable et déchu, et un faible résidu qui s’attendait à l’Éternel, avaient besoin de savoir : c’est-à-dire, que tout dépendait de Dieu et de Dieu seul, qui ne cherchait pas la puissance dans l’homme, [2:10] mais la démontrait dans ses voies en détruisant tous ses adversaires ; et qui, enfin, « donnerait la force à son Roi, et élèverait la corne de son Oint ». C’est l’histoire de l’intervention de Dieu en faveur d’Israël déchu et misérable, et cela par la manifestation de sa puissance en donnant force à son Roi, à son Christ. C’est une prophétie des voies de Dieu, des grands principes de son gouvernement qui se rapportaient à la position d’Israël, depuis le moment où elle a été prononcée jusqu’à l’établissement de la royauté millénaire, dans la personne du Seigneur Jésus.

Ch. 2 v. 12-36 — État du peuple et de la sacrificature, et jugement divin annoncé
Ch. 2 v. 12-26 — Iniquité de la sacrificature, amenant le jugement sur le peuple
Après que Dieu a donné ce témoignage auquel la foi pouvait se fier, nous trouvons tout de suite la révélation de l’état intérieur du peuple et de l’iniquité de la sacrificature qui aurait dû être l’instrument pour purifier l’iniquité du peuple ; et qui, au contraire, amenait le jugement sur lui. [2:24-25] « Vous entraînez, dit Éli, à la transgression le peuple de l’Éternel. Si un homme a péché contre un homme, Dieu le jugera ; mais si un homme pèche contre l’Éternel, qui priera pour lui ? ». Voilà où en étaient les choses d’après Éli lui-même. [2:25-26] « Mais ils n’écoutèrent pas la voix de leur père, car c’était le bon plaisir de l’Éternel de les faire mourir. Et le jeune garçon Samuel allait grandissant, agréable à l’Éternel et aux hommes », heureux de partager, quelque faible que fût la copie, le témoignage rendu à Jésus lui-même.

Ch. 2 v. 27-34 — Aveuglement par le mal quant au jugement annoncé par Dieu
Quant aux fils d’Éli, ils sont un exemple de ce qui n’arrive que trop souvent. Que de fois, hélas ! voyons-nous qu’au moment où le jugement de Dieu va éclater, on ne s’en aperçoit pas ! parce que le mal qui va l’amener obscurcit la vue morale, de telle sorte qu’on ne le reconnaît pas ! Les yeux de Dieu sont ailleurs, de même que l’intelligence spirituelle qu’il donne aux siens, [2:26] comme cela avait lieu ici pour Samuel. [2:27] Cependant Dieu avertit Éli, par le moyen d’un homme de Dieu. [2:30-36] Son jugement sur la famille sacerdotale et sur la sacrificature, est prononcé [3:7] avant que l’Éternel se révèle à Samuel.

Ch. 2 v. 35-36 — Changement du gouvernement divin et établissement d’un oint
[2:35] Ce jugement annonce le changement dans l’ordre du gouvernement divin, qui devait avoir lieu par l’établissement d’un Roi, d’un Oint (d’un Christ), et par la position qui en résulterait pour la sacrificature, ainsi que nous l’avons déjà fait remarquer (v. 35). « Et je me susciterai un sacrificateur fidèle : il fera selon ce qui est dans mon cœur et dans mon âme, et je lui bâtirai une maison stable, et il marchera toujours devant mon Oint ».